21 novembre / 4 décembre
L’ENTRÉE AU TEMPLE DE LA TRÈS SAINTE MÈRE DE DIEU
Lectures :
Hébr. IX, 1-7 ; Lc. X, 38-42 ;
XI, 27-28
L’ENTRÉE AU TEMPLE
DE LA TRÈS SAINTE MÈRE DE DIEU[1]
Lorsque la sainte et très
pure enfant, accordée par Dieu au genre humain resté stérile à cause du péché,
des passions et de la mort, eut atteint l’âge de deux ans, son père Joachim dit
à son épouse : « Menons-la au Temple du Seigneur, afin de remplir la promesse
que nous avons faite de la consacrer dès son plus jeune âge au Tout-Puissant. »
Mais Anne répondit : « Attendons jusqu’à la troisième année, car elle réclamera
peut-être son père et sa mère, et elle ne restera pas dans le Temple du
Seigneur. »
Lorsque vint la troisième
année, les deux époux décidèrent d’accomplir leur vœu et d’offrir leur enfant
au Temple. Joachim fit alors convoquer les jeunes filles des Hébreux de race
pure, afin de l’escorter avec des flambeaux et de la précéder vers le Temple de
manière à ce que, attirée par la lumière, l’enfant ne fût pas tentée de
retourner vers ses parents. Mais la sainte Vierge, née toute pure et élevée par
Dieu dès sa naissance à un degré de vertu et d’amour des choses célestes
supérieur à toute autre créature, s’élança en courant vers le Temple. Elle
devança les vierges de son escorte et, sans un regard pour le monde ni pour ses
parents, elle se jeta dans les bras du grand prêtre Zacharie qui l’attendait
sur le parvis en compagnie des Anciens. Zacharie la bénit, en disant : « Le
Seigneur a glorifié ton nom dans toutes les générations. C’est en toi qu’aux
derniers jours se manifestera la Rédemption qu’il a préparée pour Son peuple. »
Et, chose inouïe pour les hommes de l’Ancienne Alliance, il fit entrer l’enfant
dans le Saint des saints, là où seul le grand prêtre pouvait pénétrer, une fois
par an seulement, le jour de la fête de l’Expiation. Il la fit asseoir sur la
troisième marche de l’autel et, la grâce du Seigneur l’ayant recouverte, Marie
se leva et se mit à danser pour exprimer sa joie. Tous ceux qui étaient
présents étaient ravis en contemplant ce spectacle prometteur des grandes
merveilles que Dieu allait bientôt accomplir en elle.
Ayant ainsi quitté le
monde, ses parents et tout lien qui aurait pu l’attacher aux choses sensibles,
la Sainte Vierge demeura dans le Temple jusqu’à l’âge de douze ans. Parvenue à
l’âge nubile, les prêtres et les anciens craignirent qu’elle ne souillât le
sanctuaire, et ils la confièrent au chaste Joseph, pour qu’il soit le gardien
de sa virginité en feignant d’être son fiancé.
Pendant les neuf années
qu’elle passa dans le sanctuaire, la Toute-Sainte fut nourrie d’une nourriture
spirituelle apportée par un ange de Dieu. Elle menait là une vie céleste,
supérieure à celle de nos premiers parents dans le Paradis. Sans souci, sans
passion, ayant dépassé les besoins de la nature et la tyrannie des plaisirs des
sens, Marie ne vivait que pour Dieu seul, l’intelligence fixée à tout moment
dans la contemplation de Sa beauté. Par la prière continuelle et la vigilance
sur elle-même, la sainte enfant acheva, pendant ce séjour dans le Temple, de
purifier son cœur, pour qu’il devienne un pur miroir dans lequel la gloire de
Dieu puisse se refléter. Comme une fiancée, elle se revêtit de la splendide
parure des vertus, afin de se préparer à la venue en elle du Christ, le divin
Époux. Elle parvint ainsi à une telle perfection, qu’elle résuma en elle-même
toute la sainteté du monde et, devenue semblable à Dieu par la vertu, elle
attira Dieu à se rendre semblable aux hommes par son Incarnation.
Introduite dans le Temple
à l’âge où les autres enfants commencent à apprendre, la Toute-Sainte, du fond
du sanctuaire inaccessible, entendait chaque samedi les lectures de la Loi et
des Prophètes, que l’on faisait au peuple dans la partie publique du Temple.
L’intelligence affinée par l’hésychia et la prière, elle parvint ainsi à la
connaissance du sens profond des mystères de l’Écriture. Vivant parmi les
choses saintes et considérant sa propre pureté, elle comprit quel avait été le
dessein de Dieu tout au long de l’histoire de Son peuple élu. Elle comprit que
tant de siècles avaient été nécessaires pour que Dieu se préparât une mère
issue de l’humanité rebelle, et que, pure enfant élue par Dieu, elle devait
devenir le vrai Temple vivant de la divinité.
Placée dans le lieu très
saint où étaient déposés les symboles de la promesse divine, la Vierge révélait
ainsi que les figures s’accompliraient en sa propre personne. C’est elle qui
est en effet le véritable Sanctuaire, le Tabernacle du Verbe de Dieu, l’Arche
de la Nouvelle Alliance, le Vase contenant la manne céleste, la Verge
bourgeonnante d’Aaron, la Table de la Loi de la grâce. C’est en elle que les
prophéties obscures se dévoilent. Elle est non seulement l’Échelle reliant la
terre et le ciel, que le Patriarche Jacob aperçut en songe, mais aussi la
Colonne de nuée qui révèle la gloire de Dieu, la Nuée légère du prophète Isaïe,
la Montagne non entaillée de Daniel, la Porte close par laquelle Dieu est venu
visiter les hommes d’Ézéchiel, et la Fontaine vivante et scellée qui fait
jaillir sur nous les eaux de la vie éternelle. Contemplant spirituellement ces
merveilles qui devaient avoir lieu en elle, sans comprendre encore clairement
comment elles allaient s’accomplir, la Toute-Sainte dirigea sa prière et son
intercession vers Dieu avec plus d’intensité encore, pour que le Seigneur se
hâte de réaliser Ses promesses et qu’Il sauve le genre humain de la mort, en
venant habiter parmi les hommes.
Lorsque la Mère de Dieu
pénétra dans le Saint des Saints, le temps de préparation et d’épreuve de
l’Ancienne Alliance prit fin. La fête que nous célébrons aujourd’hui est donc
celle des fiançailles de Dieu avec la nature humaine. Voilà pourquoi l’Église
se réjouit et exhorte tous les amis de Dieu à se retirer, eux aussi, dans le
temple de leur cœur pour y préparer la venue du Seigneur, par le silence et la
prière, en se soustrayant aux plaisirs et aux vains soucis de ce monde.
Tropaire de l’Entrée au temple, ton 4
Дне́сь благоволе́нiя Бо́жiя предображе́нiе и человѣ́ковъ
спасе́нiя проповѣ́данiе: въ хра́мѣ Бо́жiи я́сно Дѣ́ва явля́ется и Христа́
всѣ́мъ предвозвѣ́щаетъ. Той и мы́ велегла́сно возопiи́мъ: ра́дуйся,
смотре́нiя Зижди́телева исполне́нiе.
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Ce jour est le prélude de la bienveillance de Dieu
et l’annonce du salut des hommes. Dans le Temple de Dieu, la Vierge se montre
clairement et, d’avance, elle annonce le Christ à tous. Et nous, clamons-lui
d’une voix forte : Réjouis-toi, accomplissement de l’économie du
Créateur
|
Kondakion de l’Entrée
au temple, ton 4
Пречи́стый хра́мъ Спа́совъ, многоцѣ́нный черто́гъ и Дѣ́ва, свяще́нное
сокро́вище сла́вы Бо́жiя, дне́сь вво́дится въ до́мъ Госпо́день, благода́ть
совводя́щи, Я́же въ Ду́сѣ Боже́ственномъ, Ю́же воспѣва́ютъ А́нгели Бо́жiи:
Сiя́ е́сть селе́нiе Небе́сное.
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Le temple très
pur du Sauveur, la très précieuse chambre nuptiale, la Vierge, le trésor
sacré de la gloire de Dieu est conduite en ce jour dans la maison du Seigneur
et elle y introduit avec elle la grâce de l’Esprit Divin ; les anges de
Dieu lui chantent : « Elle est un tabernacle céleste ».
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Au
lieu de « il est digne en vérité », ton 4
А́нгели,
вхожде́нiе Пречи́стыя зря́ще, удиви́шася, ка́ко Дѣ́ва вни́де во свята́я
святы́хъ. Я́ко одушевлéнному Бо́жiю киво́ту, да ника́коже ко́снется рука́
скве́рныхъ, устнѣ́ же вѣ́рныхъ Богоро́дицѣ немо́лчно, гла́сѣ А́нгела
воспѣва́юще, съ ра́достiю да вопíютъ:
и́стинно вы́шши всѣ́хъ еси́,
Дѣ́во Чи́стая.
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Les anges,
voyant l’entrée de la Toute-Pure au temple étaient stupéfaits, en contemplant
comment la Vierge entra dans le Saint des Saints. Qu’aucune main profane ne
touche cette Arche vivante de Dieu, mais que les lèvres des fidèles redisent
sans cesse avec joie : O Vierge pure, tu es plus élevée que toute
créature.
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L’OFFICE INTÉGRAL DE
L’ENTRÉE AU TEMPLE DE LA TRÈS SAINTE MÈRE DE DIEU EN VERSION BILINGUE
SLAVON-FRANÇAIS EST DISPONIBLE SUR LE SITE INTERNET DU DIOCÈSE :
www.diocesedegeneve.net
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