"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 19 juin 2010

Père Luke: Pourquoi faisons-nous bénir nos maisons ?


Les chrétiens orthodoxes ont des prières de bénédiction pour à peu près tout. Depuis les articles religieux tels que des icônes et des vêtements, à des choses comme les champs, les fleurs, les granges et les animaux. Nous bénissons même les voitures, les bateaux et les voyages. Nous avons également coutume de bénir nos maisons chaque année. Mais pourquoi?

Certes, tout ce que nos Dieu Très Bon a créé est bon, en fait, on nous dit qu'il était "très bon"(Genèse 1:31). Mais quand Adam et Eve ont été trompés par le Diable et ont rejeté Dieu, ils ont été coupés de la source de la vie et toute la création est tombée avec eux dans un abîme de péché et de corruption. Pourtant, bien que nous nous soyons détournés de lui, Dieu ne nous abandonna pas et quand vint la plénitude du temps, Il envoya Son Fils unique pour renouveler toutes choses.

Ce renouvellement est célébrée à la fête de la Théophanie de notre Seigneur et à la Grande bénédiction des eaux, la veille et le jour de la fête. Tout au long de ces jours saints, toutes les lectures et les hymnes sacrés confessent la manifestation de Dieu et Sa présence réelle dans Sa création une fois de plus. Et lorsque le prêtre bénit avec la précieuse et vivifiante Croix appelant le Saint-Esprit à descendre à nouveau sur les eaux, l'élément primordial du monde est consacré à nouveau et le cosmos tout entier est redonné à Dieu une fois de plus.

Parce que nos maisons, cependant, ne peuvent pas être apportées à l'Église, l'Église, par le Prêtre, apporte cette "eau du Jourdain" dans nos maisons. Là, le service de la bénédiction, qui a commencé dans l'Eglise, est fini avec l'aspersion de ces eaux sanctifiées dans nos maisons.

Car, comme le cœur de l'homme est une arène de combat spirituel, la maison l'est aussi. Sachant cela, l'Eglise, comme une mère aimante et sage, prescrit ces bénédictions annuelles de maisons afin de nous aider dans notre combat quotidien en sanctifiant nos logements privés et en apportant d'une manière tangible la grâce de Dieu dans nos vies.

Ô Christ notre Dieu, Qui es apparu et Qui as illuminé le monde, gloire à Toi!"

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Ornate bar

6/19 juin: Fête de saint Claude de Besançon (+ 699 A.D.))


Saint Claude de Besançon 6/19 juin

Icône écrite par le Hiéromoine Vincent
Monastère Saint-Nicolas de la Dalmerie

Ton 1 Grec
Topaire à saint Claude,
évêque de Besançon,
(Natalice en 699 A.D.)

Hiérarque dans le Ciel et ange sur la terre,*
Tu fus thaumaturge ô notre père Saint Claude.*
Par le jeûne, par les veilles et la prière,*
Tu as obtenu la grâce de guérison*
De l’âme et du corps de ceux qui avec foi,*
Implorent le secours de ton intercession.*
Gloire à Celui Qui te conféras la puissance!*
Gloire à Celui par Qui tu reçus la couronne!*
Gloire à Celui Qui fit de toi un thaumaturge!

Kondakion
Ton 2 slave

Illuminateur des montagnes du Jura,*
Soleil spirituel des moines de Condat,*
Refuge mystique de ceux qui sont blessés,*
Source des miracles après ton natalice,*
Saint Pontife Claude, sois pour nous au Royaume*
Notre intercesseur assidu auprès du Christ,*
Pour qu’Il nous accorde le salut de nos âmes.

autre Kondakion de saint Claude,
Ton 8 slave

A toi le pasteur et le médecin des âmes et des corps*
D'une multitude de croyants de tous les siècles*
Nous offrons des hymnes de louange et de reconnaissance*
Car empli de la grâce du Saint Esprit et du zèle de la foi*
Tu protèges par ta sainte prière tous ceux qui s'écrient vers toi*
Réjouis-toi saint Claude grand thaumaturge!


&


Reliques de saint Claude

+

Hésychie (182)


Tu comprendras la foi ardente de l'Eglise
Lorsque tu sauras que les saints qui t'exaucent
N'ont pas l'utilité de tes remerciements
Parce que Dieu est leur contentement suprême

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

vendredi 18 juin 2010

Père Cléopas: Comment se tenir dans l'Eglise


Q: "Comment les chrétiens devraient-ils se tenir à l'église pendant les offices, comment devraient-ils prier, et quels devoirs ont-ils quand ils vont à l'église?"

A: Les chrétiens doivent se tenir à l'église avec foi, crainte de Dieu, et en étant attentifs. Ils devraient se forcer autant que possible à prier sans distraction et avec le cœur. En outre, les chrétiens ont les devoirs suivants: aller régulièrement à l'église, car ceux qui manquent souvent les offices, sauf les malades, sont exclus des Saints Mystères; se réconcilier avec tous les hommes et demander pardon à tous ceux qu'ils ont blessés; préserver leur pureté au moins deux jours avant d'aller à l'église et au moins un jour après, venir tôt pour les offices divins pour avoir le temps de vénérer en paix et d'entendre les Matines.

Chaque chrétien devrait offrir quelques dons au Seigneur selon ses capacités, même s'ils sont très modestes, comme sacrifice de l'œuvre de ses mains. Il devrait donner des noms pour la commémoration [de la Proscomédie], et demander au prêtre de prélever des parcelles (à partir des prosphores) pour les vivants et les morts de sa famille.

Les chrétiens doivent se tenir modestement à l'église et en bon ordre, les hommes sur la droite et les femmes à gauche. Ils doivent porter des vêtements propres et modestes, et les femmes devraient avoir des foulards sur la tête. Sans grande nécessité, il est interdit de parler pendant les offices.

Après que la Divine Liturgie ait commencé, chacun doit rester à sa place et ne pas se déplacer pour vénérer les icônes. On doit suivre la Liturgie avec une pieuse attention, et écouter les prières et les chants de la chorale, les lectures de l'épître et de l'Evangile, et le sermon.

Personne ne doit quitter l'église avant la fin de la Liturgie, sans grande nécessité. Ceux qui se sont confessés et préparés pour la Sainte Communion doivent lire à l'avance les prières appropriées avant la Communion, et avant d'approcher les Saints Dons, ils devraient demander pardon à tous les fidèles.

Après la Liturgie, ceux qui ont reçu la Communion doivent lire les prières d'action de grâces, et passer ce jour-là dans la joie spirituelle et se garder de toutes tentations. Les parents doivent amener leurs enfants à l'église régulièrement, en veillant à ce qu'ils reçoivent la Communion au Corps et du Sang du Christ.

Après la fin des services divins, les chrétiens doivent pieusement retourner dans leurs foyers, et passer le reste de la Journée en pensant aux choses saintes, dans la lecture de livres spirituels, et visiter les malades. Ils ont également l'obligation de dire à ceux à la maison qui ne sont pas venus à l'église ce qu'ils ont entendu et appris à l'église des tropaires, des lectures, et du sermon. Telles sont les tâches les plus importantes des chrétiens quand ils vont à l'église le dimanche et les jours de fête.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Entretien avec Elder Cléopas (Ilie)
du monastère de Sihastria (Roumanie)
ORTHODOX WORD
(Vol. 28, No. 1 (162)), pp. 19-20.

Illustration:
Fresque représentant Frère Joseph Muñoz
Chapelle orthodoxe
du cimetière de Washington D.C.,
USA

Hésychie (181)


Ta prière à l'église
Avec celle des frères et sœurs
Est une goutte
Dans l'océan de l'Amour

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Reliques de saint jean le Roumain en Terre Sainte

mercredi 16 juin 2010

Ce que les orthodoxes croient concernant la prière pour les morts




"Puis-je demander respectueusement, dans quel sens les orthodoxes prient-ils pour les âmes des défunts ? Comme vous le savez, ce n'est pas une pratique dans le Protestantisme."

Vous demandez dans quel sens nous prions pour les âmes des défunts. Mais dans le même sens que nous prions pour les âmes de ceux qui sont avec nous parce que le Christ est ressuscité, en écrasant la mort par la mort.

La barrière entre la vie et mort a été éliminée en raison de la Résurrection du Christ. Ceux qui nous ont quitté sont autant avec nous et autant une partie de l'Église que ceux que nous voyons en vie sur cette terre. Il n'y a plus de séparation. Et ainsi, non seulement nous prions pour eux, mais ils prient aussi pour nous; de la même façon que vous pourriez demander à vos amis de prier pour vous et à votre tour prier pour eux, ainsi nous prions les uns pour les autres sans nous soucier de la séparation de mort.

Quand nous prions pour les vivants ou pour les morts, nous utilisons la même prière : "Kyrie eleison", pour exprimer nos désirs. Nous ne savons pas pour quelle raison prier, même pour ceux avec qui nous vivons parce que Dieu seul sait ce qui est mieux pour notre salut, et donc nous ne disons que "Kyrie eleison". De même nous ne connaissons pas les besoins et les préoccupations des défunts, mais Dieu les connaît et se fiant à Sa connaissance nous disons, "Kyrie eleison"

Nous savons vraiment que, comme nous tous, ceux qui sont partis ont besoin du pardon des péchés et qu'ils cherchent un "lieu de repos" dans le sein du Christ et donc nous faisons cette prière, pour que Dieu y pourvoie, mais de nouveau quant aux exemples précis de la manière dont cela devrait arriver, nous concluons simplement avec le "Kyrie eleison".

Un peu de confusion pourrait se produire car la plupart des confessions protestantes enseignent que le jugement après la mort détermine l'état éternel de l'âme. Il n'en est pas ainsi, selon la Tradition et l'enseignement de la foi orthodoxe.

Le jugement particulier immédiatement après la mort détermine seulement l'état et "la résidence" de l'âme dans le monde spirituel et ce jugement est basé sur l'identité de nos "amis" spirituels. Avons-nous plus de relations avec les anges ou avec les démons ? Nous consacrons-nous plus aux saints ou aux pécheurs ? Sommes-nous attachés au monde ou au Royaume des cieux ? Agissons-nous comme Satan ou comme le Christ ? Nous sommes placés dans le monde spirituel avec ceux à qui nous ressemblons.

Et les démons sont diligents dans la tentative de démontrer que nous leur sommes attachés et non au Christ, et ainsi n'importe quel péché non avoué, peu importe combien il est petit en apparence et insignifiant, est ressorti par eux sous forme d'accusations contre nous et les anges répondent d'autre part à cette accusation selon une description de nos actes vertueux qui indiquent notre repentir et notre changement de vie.

Mais ne confondez pas ce jugement particulier et cette disposition temporaire avec la disposition éternelle de l'âme qui sera déterminée au Redoutable Jugement. Alors, l'âme étant réunie avec le corps grâce à la résurrection générale, chaque personne sera jugée par Dieu qui verra ou non l'étincelle de grâce, et ceux qui ont cette étincelle seront amenés dans le Royaume des Cieux et ceux qui ne l'ont pas, seront jetés dans les ténèbres extérieures - finalement et éternellement.

Donc vous voyez que quand nous prions pour les défunts, nous agissons ainsi sachant que le jugement final ne s'est pas encore produit et pendant que nous ne savons pas quels sont les besoins exacts des défunts, nous pouvons simplement les élever jusques à Dieu en faisant appel à Sa miséricorde.

Le Christ est ressuscité!

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Père David MOSER
Eglise St. Seraphim of Sarov
Boise, Idaho, USA
in
Fr. David Moser - la rue Seraphim d'Église d'Orthodoxe de Sarov, Boise, Idaho

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Photo: Père Ephrem souriant après sa naissance bienheureuse au Ciel


Saint Staretz Ephrem, prie pour nous!

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Hésychie (179)


Dieu parle mieux
Dans les silences
De ta prière

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)


Monastère Orthodoxe de Godoncourt ( France)

mardi 15 juin 2010

Père Arnold James BERNSTEIN: Qu'est-ce qui exista d'abord, l'Eglise ou le Nouveau Testament? (15 & Fin)

Père James parmi ses paroissiens le jour de son anniversaire

L'heure des choix...

À ce stade de mes études, j'ai senti que je devais prendre une décision. Si l'Eglise n'était pas seulement une déviation ou un éclairage pour l'Ecriture, mais plutôt un participant actif dans son développement et sa préservation, alors il était temps de concilier mes différences avec elle et d'abandonner mes préjugés.

Plutôt que d'essayer de juger de l'Église selon mes idées préconçues au sujet de ce que la Bible disait, j'avais besoin de devenir humble et d'entrer en union avec l'Église qui avait produit le Nouveau Testament, et qu'elle me guide vers une compréhension correcte de l'Ecriture sainte.

Après avoir soigneusement exploré divers organismes ecclésiaux, j'ai finalement réalisé que, contrairement à la croyance de beaucoup de chrétiens modernes, l'Eglise qui a produit la Bible n'est pas morte. L'Eglise orthodoxe aujourd'hui a une continuité historique directe et claire avec l'Église des Apôtres, et elle conserve intacte à la fois les Écritures et la Tradition qui nous permet de les interpréter correctement.

Une fois que j'ai compris cela, je me suis converti à l'Orthodoxie et j'ai commencé à faire l'expérience de la plénitude du christianisme d'une façon je n'ai jamais connue auparavant. Bien qu'il ait inventé le slogan, le fait est que Luther lui-même ne pratiquait pas la sola scriptura. S'il l'avait fait, il aurait jeté les Credos et aurait passé moins de temps à écrire des commentaires. L'expression [sola scriptura] est née à la suite des luttes des réformateurs contre les traditions humaines ajoutés par le catholicisme. Naturellement, ils voulaient être sûrs que leur foi était exacte selon les normes du Nouveau Testament. Mais, isoler les Ecritures de l'Eglise, nier 1500 ans d'histoire, est une chose que le slogan de la sola scriptura et le réformateur protestant, Luther, Calvin, Wesley et, plus tard, n'eurent jamais l'intention de faire.

Pour ceux qui cherchent à s'appuyer dogmatiquement sur la sola scriptura, rejetant dans le processus l'Église, qui non seulement produisit le Nouveau Testament, mais aussi, par la direction de l'Esprit Saint, identifia les livres qui composent le Nouveau Testament, je dirais ceci: étudiez l'histoire de l'Eglise primitive et le développement du canon du Nouveau Testament. Utilisez, si possible, des documents source. (Il est incroyable de voir comment certains des plus "conservateurs érudits de la Bible" de la communauté évangélique se transforment en libéraux cyniques et rationalistes lors de l'examen du début de l'histoire de l'Église!) Examinez par vous-même ce qui est arrivé au peuple de Dieu après le chapitre vingt-huitième du Livre des Actes. Vous trouverez une liste des sources utiles à la fin de cette brochure. Si vous examinez les données et considérez avec objectivité ce qui s'est passé dans ces premiers jours, je pense que vous allez découvrir ce que j'ai découvert.

La vie et l'œuvre de l'Église de Dieu ne s'arrêta pas après le premier siècle et commença à nouveau au seizième siècle. Si cela avait été le cas, nous ne posséderions pas les livres du Nouveau Testament qui sont si chers à tous les croyants chrétiens.

La séparation de l'Eglise et la Bible qui est tellement répandue dans une grande partie du monde chrétien d'aujourd'hui, est un phénomène moderne. Les premiers chrétiens ne faisaient pas de telles distinctions artificielles.

Une fois que vous avez examiné les données, je vous encourage à en savoir plus sur l'Église historique qui a produit le Nouveau Testament, l'a conservé, et a choisi ces livres pour faire partie de son canon. Tout chrétien se doit à lui-même de découvrir l'Église chrétienne orthodoxe et de comprendre son rôle vital dans l'annonce de la Parole de Dieu à notre propre génération.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
http://stpaul-orthodox.org/frjames.php

Bibliographie

Bruce, F.F., The Canon of Scripture, Downers Grove, Illinois: InterVarsity Press, 1988.
Eusebius, Ecclesiastical History, Grand Rapids, Michigan: Baker Book House, 1990.
Farmer, William R. & Farkasfalvy, Denis, The Formation of the New Testament Canon: An Ecumenical Approach, New York: Paulist Press, 1983.
Gamble, Harry Y., The New Testament Canon: Its Making and Meaning, Philadelphia: Fortress Press, 1985.
Kesich, Veselin, The Gospel Image of Christ, Crestwood, New York: St. Vladimir's Seminary Press, 1992.
Metzger, Bruce Manning, The Canon of the New Testament: Its Origin, Development, and Significance, New York: Oxford University Press, 1987.
Meyendorff, John, Living Tradition, Crestwood, New York: St. Vladimir's Seminary Press, 1978.

Sa Sainteté Paul, Patriarche de Serbie d'Eternelle Mémoire!


Jovan JANJIC, SOYONS DES HOMMES, Vie et paroles du Patriarche Serbe Paul, Editions du Diocèse Orthodoxe Serbe d'Europe Occidentale, Belgrade 2008

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Recension de Jean-Claude LARCHET
pour Orthodoxie. com en janvier 2009
Ce livre, écrit par Jovan Janjić, collaborateur du principal hebdomadaire serbe «NIN», présente la vie et la personnalité exceptionnelle du patriarche de l’Église orthodoxe serbe Paul, pour lequel tous les orthodoxes ont, en ce temps de Noël une pensée particulière, alors que la faiblesse de son grand âge l’oblige puis plusieurs mois à rester hospitalisé.
C'est le premier ouvrage de cette envergure à être consacré au patriarche lui-même. Tout en apportant de nombreuses informations biographiques et en faisant clairement le point sur ce qui fut la position du premier hiérarque de l'Église serbe lors de la longue et dramatique période de conflits qu'a vécue l'ex-Yougoslavie, il dessine, à travers notamment des anecdotes pleines de saveur, le portrait de celui que beaucoup considèrent comme un saint vivant.

Lire la suite ICI
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Ce livre est un pur joyau! Pourquoi en parler maintenant seulement? Parce qu'il vient de faire son apparition dans les rares librairies suisses qui consacrent encore un rayon à l'Orthodoxie et qui l'alimentent régulièrement.

Il donne envie de prier, de reconsidérer dans la clarté et l'amour sa relation à Dieu, aux hommes, il donne de l'espoir. Cet homme a vécu parmi nous, il a connu toutes les horreurs des guerres balkaniques, toutes les humiliations que le siècle a fait subir à la Serbie, mais il est resté un pur disciple du Christ, refusant dans toutes les circonstances tragiques de céder à la haine de l'autre, quel qu'il soit et quoi qu'il ait fait.

Au monastère de Saint-Pantéléimon de l'Athos, le doux staretz Silouane enseigna inlassablement l'amour du prochain avec une grand ferveur. Dans la tourmente même de notre siècle assassin et menteur, le saint Patriarche Paul incarna dans la réalité cette vertu suprême qui est la marque véritable du chrétien, exhortant chacun, ami ou ennemi à être un homme.

Il nous appartient de tout faire pour être réellement des hommes prêts, même au milieu des loups, à être des brebis du Christ. Dieu nous envoie afin que, par notre vie et notre foi, nous amenions les loups à devenir, s'ils le souhaitent, des brebis du Christ. Mais, en tous cas, le plus important est que nous ne devenions pas des loups. Un tel principe nous permettra de subsister qussi bien biologiquement que moralement. Et si nous devons disparaître, acceptons de disparaître, tout en restant des hommes jusqu'au bout. Nous ne devons accepter de nous comporter de façon inhumaine, ni durant notre vie, ni lors de notre mort. Tel est le message de nos martyrs et néo-martyrs [...]. (p. 178)

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Hésychie (178)


Entre Dieu et ton âme
Il n'est aucun mur infranchissable
Par la prière

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)






上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

lundi 14 juin 2010

Père Arnold James BERNSTEIN: Qu'est-ce qui exista d'abord, l'Eglise ou le Nouveau Testament? (14)



Qui vint d'abord?

Ce qui m'a posé problème à ce point était la question essentielle: qui vint d'abord, l'Église ou le Nouveau Testament?

Je savais que la Parole de Dieu incarnée, Jésus-Christ, avait appelé les apôtres, qui à leur tour avaient formé le noyau de l'Église chrétienne. Je savais que la Parole éternelle de Dieu avait donc précédé l'Église et avait donné naissance à l'Église.

Quand l'Église entendit la Parole de Dieu incarnée et mit Sa Parole par écrit, elle participa ainsi avec Dieu à donner naissance à la Parole écrite, le Nouveau Testament. Ainsi, c'est l'Église qui a donné naissance au Nouveau Testament et qui l'a précédé.

A la question, "Qui vient en premier, l'Église ou le Nouveau Testament? la réponse, à la fois biblique et historique, est limpide. Quelqu'un pourrait protester ainsi, "Cela fait-il vraiment une différence, qui est venu en premier? Après tout, la Bible contient tout ce dont nous avons besoin pour le salut."

La Bible est suffisante pour le salut dans le sens où elle contient le matériel de base nécessaire pour nous établir sur la voie correcte. D'autre part, il est erroné de considérer la Bible comme étant autonome et pouvant s'auto-interprêter. La Bible est destinée à être lue et comprise par l'illumination du Saint Esprit de Dieu dans la vie de l'Église.

Le Seigneur n'a-t-Il pas dit lui-même à Ses disciples, juste avant Sa crucifixion, Lorsque l'Esprit de vérité, sera venu, Il vous conduira dans toute la vérité, car Il ne parlera pas de sa propre autorité, mais Il dira tout ce qu'il aura entendu, et Il vous dira les choses à venir "(Jean 16:13)? Il a également dit: "Je bâtirai mon Église, et les portes de l'enfer ne prévaudront point contre elle" (Matthieu 16:18). Notre Seigneur ne nous laissa pas avec seulement un livre pour nous guider. Il nous a laissé avec Son Église.

Le Saint-Esprit dans l'Église nous enseigne, et son enseignement vient compléter l'Ecriture. Quelle folie de croire que l'illumination complète de Dieu a cessé après que les livres du Nouveau Testament aient été écrits et n'a pas repris avant la Réforme protestante au XVIe siècle, ou, si l'on va jusques à la logique finale de cet argument, jusques au moment où, moi-même, j'ai commencé la lecture de la Bible.

Soit l'Esprit Saint était dans l'Église à travers les siècles postérieurs à la période du Nouveau Testament, dirigeant, enseignant, et l'illuminant dans sa compréhension du message évangélique, ou bien l'Église a été laissée comme un orphelin spirituel, avec les chrétiens individuels interprétant indépendamment et souvent avec "autorité" l'enseignement de l'Écriture même de manières radicalement différentes.

Un tel chaos ne peut pas être la volonté de Dieu, "car Dieu n'est pas l'auteur de la confusion, mais de la paix." (1 Corinthiens 14:33).


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Hésychie (177)



Enserre tout
Dans l'écrin des mots
Et retrouve la paix
Que donne la prière

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Recension: Saint Justin de Tchélié, Dogmatique de l'Église orthodoxe


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Sur Orthodoxie.com, recension de Jean-Claude LARCHET

Père Justin Popovitch, « Philosophie orthodoxe de la vérité. Dogmatique de l’Église orthodoxe ». Traduit du serbe par Jean-Louis Palierne, Lausanne, L’Age d’Homme, 5 volumes : tome 1, 1992, 364 p; tome 2, 1993, 244 p. ; tome 3, 1995, 389 pages; tome 4, 1997, 231 pages; tome 5, 1997, 464 pages.
La « Dogmatique », traduite en français et publiée en cinq volumes par les éditions L’Age d’Homme, est, avec la « Vie des saints » en douze volumes, l’œuvre majeure du grand théologien serbe Justin Popovitch (1894-1979) qui a été canonisé récemment par l’Église serbe, et dont l’Église orthodoxe célèbre ce soir et demain la première commémoration liturgique en tant que saint.
Publiée à l’origine en trois volumes – parus respectivement en 1932, 1935 et 1978 – elle a connu un grand rayonnement dans les pays orthodoxes.

1. Le premier tome, écrit à l’origine comme un manuel destiné à l’Université, adopte un plan classique. Après une longue introduction qui définit la dogmatique d’un point de vue orthodoxe, on trouve un exposé sur Dieu (Son existence, la possibilité de Le connaître, Son être et Ses propriétés, Son intellect, Sa volonté, Sa sensibilité), sur la Trinité, sur Dieu comme créateur du monde (avec des développements sur la genèse du cosmos, la création du monde spirituel, la création du monde humain, l’état primitif de l’homme, le péché ancestral et la question de sa transmission), enfin sur Dieu dans Sa providence, cette dernière partie se terminant par un exposé sur la préparation du peuple élu et des païens à la venue du Sauveur.
Ce volume comporte de nombreuses références aux Écritures, aux textes symboliques et aux écrits des Pères grecs, qui manifestent, de la part de l’auteur, un souci constant de fidélité à la Tradition. L’Exposé précis de la foi orthodoxe de Jean Damascène a visiblement été pris pour modèle et est fréquemment cité ; en revanche, l’absence de référence à saint Grégoire Palamas, qui se ressent particulièrement dans le chapitre consacré à l’essence et à la connaissance de Dieu, montre indirectement ce que l’importance reconnue à ce dernier Père dans la dogmatique orthodoxe actuelle doit aux études plus récentes de théologiens de l’école néo-patristique russe comme B. Krivochéine, V. Lossky et J. Meyendorff.

Demandant l'intercession du saint Père Justin de Tchélié, souvenons-nous dans nos prières du serviteur de Dieu Jean-Louis Palierne qui a permis que nous lisions l'œuvre de Père Justin ( et d'autres Pères spirituels) grâce à ses traductions.


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dimanche 13 juin 2010

Père Arnold James BERNSTEIN: Qu'est-ce qui exista d'abord, l'Eglise ou le Nouveau Testament? (13)


LA PAROLE DE DIEU DANS LA TRADITION ORALE
L'apôtre Paul nous exhorte par ces paroles: "Ainsi donc, frères, demeurez fermes et gardez les traditions que vous avez apprises, que ce soit par la parole ou par notre lettre" (2 Thessaloniciens 2:15). Ce verset était l'un de ceux que je n'avais pas mis en évidence, car il utilisait deux expressions que je n'aimais pas: "garder les traditions" et "par la parole."

Ces deux phrases étaient en contradiction avec ma conception de l'autorité biblique. Mais ensuite j'ai commencé à comprendre: le même Dieu qui nous parle à travers Sa Parole écrite, la Bible, parle aussi à travers les Apôtres du Christ, puisqu'ils ont enseigné et prêché en personne.

Les Écritures enseignent elles-mêmes dans ce passage (et dans d'autres) que cette tradition orale est ce que nous devons garder! Tradition écrite et orale ne sont pas en conflit, mais font partie d'un tout. Cela explique pourquoi les Pères enseignent que celui qui n'a pas l'Église comme sa mère n'a pas Dieu comme son Père.

Parvenant à cette réalisation, j'ai conclu que j'avais manifestement réagi de façon excessive en rejetant la tradition orale. Dans mon hostilité envers la tradition orale juive, qui a rejeté le Christ, j'avais rejeté la Sainte Tradition orale, qui exprime la vie de l'Esprit Saint dans l'Église. Et j'avais rejeté l'idée que cette tradition nous permet de comprendre correctement et complètement la Bible.

Permettez-moi d'illustrer ce point avec une expérience que j'ai vécue récemment. J'ai décidé de construire un hangar derrière ma maison. Comme préparation, j'ai étudié un livre sur la menuiserie qui a "tout" ce qui est nécessaire pour cette construction. C'est plein de photos et de diagrammes, suffisamment pour que "même un enfant puisse suivre ses instructions." C'est très clair m'a-t-on dit. Mais, même si ce manuel prétendait être très clair, plus je l'ai lu, plus j'avais des questions, et plus j'étais dans la confusion. Dégoûté de ne pas être en mesure de comprendre quelque chose qui semblait si simple, j'en suis venu à la conclusion que le livre avait besoin d'interprétation. Sans aide, je ne pouvais pas le mettre en pratique. J'avais besoin d'une personne ayant une expertise dans ce domaine, qui pourrait expliquer le manuel pour moi. Heureusement, j'avais un ami qui put me montrer comment le projet devrait être mené à bien. Il connaît ce sujet par tradition orale. Un charpentier d'expérience lui a appris, et à son tour, il m'a enseigné. La tradition écrite et la tradition orale se sont unies pour faire le travail.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Hésychie (176)



Que ta lucidité
Te montre tes limitations
Et que ta prière
Les franchisse par la Grâce

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Sur le blog d'Av Alexandr


Il y a toujours un moment-clé en Terre de Canaan d’où je vous courriélise sous forme de chroniques payantes spontanées, dont ce petit billet d’abonné à ce très cher et prestigieux quotidien « Le Monde.fr ». Ce moment, c’est lorsque tout ne va plus ou semble au bord du naufrage. C’est particulièrement le cas ces derniers temps où nous sommes dans des lignes de flottaison troubles ou perçues comme telles. Off shore ou au grand large, il y a un point où un juif, une juive, de préférence non israélien, en viennent à annoncer de manière pathétique la déportation prochaine, voire l’émigration forcée de tous les Israéliens vers des terres plus sûres… l’Europe par exemple.

A ce moment-là, nous nous rappelons avec les camarades qui prenons le thé après les offices le samedi matin, que notre chère « Tyotia Yeva - Tante Eva », une beauté de nos familles vers les années 1889 à Nikolaïev, non loin d’Odessa, avant déjà échappé à de multiples assauts: certains louaient sa grâce féminine, d’autres voulaient tout simplement la tuer pour le fait d’être juive. Tante Eve mourut le plus naturellement du monde, assassinée dans la banlieue de Cherson pendant la guerre civile ukrainienne alors qu’elle essayait de sauver, avec son cousin médecin les malades atteints du typhus, dont ma mère faisait partie… Le cousin fut tué sous les communistes, les autres, soit 400 personnes de ma famille, tant en Europe qu’en ex-Urss (majoritairement l’Ukraine) furent dénoncés, spoliés, déportés vers la Sibérie, comptés pour disparus et aussi assassinés et déportés par les Nazis.