Métropolite Augustinos
Le Métropolite Augustinos, de bienheureuse mémoire, mettait en garde les fidèles orthodoxes. La foi orthodoxe était menacée, au temps du patriarche Athénagoras. Que dirait-il aujourd'hui où un patriarche (?) a créé, en Ukraine, une pseudo église à sa botte avec des laïcs venant d'un groupe excommunié,. et qu'il laisse cette secte persécuter l'Eglise canonique.
Mes bien-aimés, je dois admettre une vérité amère : ceux qui luttent pour garder la foi orthodoxe sont peu nombreux. L'immense tendance est que les gens s'éloignent lentement de la foi orthodoxe.
Je vais dire quelque chose que je n'ai jamais dit auparavant. Vous allez dire que c'est égoïste, mais je vais vous donner une balance pour que vous puissiez peser les prêtres, les évêques et tout le clergé et les théologiens. Quelle est cette balance ? Qu'est-ce qui caractérise un prêtre ? Rassembler des prosphores ? Faire de beaux offices ? Prêcher gentiment et « utilement » depuis l'ambon et faire pleurer quelques jeunes filles émues par ses pensées contemplatives ? Qu'est-ce qui caractérise un prêtre et un évêque en ces années difficiles ?
La caractéristique d'un évêque et d'un prêtre est leur combativité, leur franc-parler. C'est ce qu'a dit l'apôtre Paul : tous ceux qui veulent mener une vie pieuse dans le Christ Jésus souffriront la persécution. (2 Tim. 3:12). Si vous voyez un prêtre, un théologien, un métropolite ou un archevêque qui n'est pas persécuté, mais qui jouit de l'amour et de l'honneur de tous, alors la parole suivante de Dieu est appliquée : Malheur à vous quand tous les hommes parlent de vous en bien (Lc. 6:26). Vous devez savoir que cette personne n'est pas dans la bonne direction.
Il en va de même s'il est appelé orthodoxe mais ne veut pas aller à l'encontre de la tendance générale, de l'avalanche qui vient démolir le monde. Un prêtre orthodoxe va à l'encontre de la dérive générale. Saint Athanase le Grand était un seul homme, mais comme l'Atlas mythologique, il portait toute l'orthodoxie sur ses épaules. Saint Marc d'Éphèse était un seul homme, mais il portait à lui seul toute l'orthodoxie. Il en était de même pour saint Photios. Ils étaient peu nombreux, mais l'orthodoxie ne se gagne pas, elle ne survit pas avec le nombre, mais avec la foi. Car la valeur d'un prêtre fidèle, la valeur d'un évêque fidèle, la valeur d'un archevêque fidèle, la valeur d'un laïc ou d'une laïque fidèle ne peut être comparée à celle du monde entier. Nous ne devons donc pas désespérer que cette trahison de la foi se produise autour de nous.
Je vous recommande une chose. Ne me dites pas : « Il est bon, c'est un théologien important, il fait des discours, il a ouvert une académie sur Platon et si vous l'entendez, il est fantastique !... » Pesez-le pour voir s'il a un peu de l'étincelle de saint Marc d'Éphèse, s'il a un peu de l'étincelle de saint Photios, s'il a un peu de l'étincelle de [le patriarche de Constantinople Michel Ier] Cérulaire, s'il a un peu de l'étincelle de Papoulakos - cet homme sans instruction s'est dressé contre le monde entier.
Je dis ces choses en connaissant bien ma position de Grec et d'évêque - j'ai d'énormes responsabilités. Je suis toujours prêt à me sacrifier. J'ose dire, peut-être pour la dernière fois depuis cette sainte tribune : Quiconque aime Dieu, quiconque aime l'Église, nous avons la Toute Sainte [Mère de Dieu] avec nous. Nous avons tous ces saints qui ont lutté et luttent pour notre foi orthodoxe. Que ceux qui sont avec le Diable s'assoient et se taisent, car leur lâcheté est diabolique, leur charme est diabolique, leurs raisonnements et leurs arguments sont diaboliques : ces personnes qui cherchent à s'aliéner une poignée de personnes torturées, terrorisées et persécutées pour la foi du Christ.
Nous avons toujours comme devise le serment des jeunes intrépides d'Athènes. Ces jeunes hommes courageux de la Grèce antique, sur l'Acropole, firent le serment suivant : « Seul ou avec d'autres, je défendrai tout ce qui est saint et sacré. » Et moi, petit soldat, je déclare avec courage : « Seul ou avec d'autres, je défendrai les choses saintes et sacrées de notre foi jusqu'à la dernière goutte de mon sang ». Et vous tous, au lieu d'applaudir en vain, au lieu de me louer, je veux que vous priiez fort.
Parce qu'il ne reste qu'un petit nombre d'orthodoxes et que la bataille se prolonge, et nous verrons de nouvelles choses se produire. Non seulement dans notre petite Grèce, mais dans le monde entier, Satan a pris les armes et se déchaîne pour déraciner la foi orthodoxe du cœur des gens. Je ne sais pas ce qui va se passer. Je ne sais pas à quelles persécutions seront confrontés ceux d'entre nous, évêques, qui ont interrompu la commémoration du patriarche Athénagoras, ainsi que tous les membres du clergé qui nous soutiennent. Je ne sais pas sur quel Mont Athos nous nous réfugierons. Ce que je sais, c'est que quoi qu'il arrive, même si les étoiles tombent, que les rivières s'assèchent et que le monde est bouleversé, je sais une chose - et j'y crois totalement - qu'à la fin, l'orthodoxie sera victorieuse.
La dernière arme de Satan
Mon meilleur ami, le père Christopher Kalyvas, qui est une personne importante, une figure historique, m'a dit il y a des années lorsque nous parlions : « Hé Augoustinos, tu ne comprends pas ce qui va se passer ? Le Diable utilise tous les moyens possibles pour démolir l'Église. À la fin des temps, il utilisera une dernière arme : il habillera les prêtres et les évêques, qui seront vraiment son peuple. Il leur donnera des croix pectorales et des crosses, dans le but de démolir l'Église par l'intermédiaire des évêques.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
ORTHODOXETHOS