Père Ephraim, icône géorgienne
"Plus vite vous acquérez une vertu, plus elle est facile à perdre. Plus vous l'acquérez lentement et laborieusement, plus elle reste inébranlable ; tout comme cette plante de courge qui est devenue haute et a dit au cyprès : "Vois combien j'ai grandi en quelques jours seulement ! Tu es ici depuis tant d'années et tu n'as pas du tout beaucoup grandi! »
"Oui", dit le cyprès, "mais tu n'as toujours pas vu de tempêtes, de vagues de chaleur et de vagues de froid !" Et après un petit moment, le plant de courge s'est asséché, tandis que le cyprès est resté là où il était.
"C'est aussi comme ça qu'est un homme spirituel. Tant pendant une tempête qu'en temps de paix, il reste le même. Pourquoi ? Parce que la longue période de temps a créé de la stabilité. Lorsqu'il a renoncé au monde pour la première fois, sa condition spirituelle était instable, mais avec le temps, la grâce de Dieu a progressivement travaillé son salut et sa liberté des passions.
Ainsi, une personne doit se forcer aujourd'hui, et la grâce de Dieu commencera à agir d'elle-même demain. Alors vous n'aurez pas besoin de vous forcer à avoir de bonnes pensées ; la grâce qui reste en vous est ce qui les ramène à votre esprit sans votre effort.
Ensuite, vous verrez de grands mystères ! Vous aurez le sentiment, pour ainsi dire, du souvenir de la mort, ou d'un autre souvenir bénéfique.
Lorsque vous vous réveillez et que vous ouvrez encore les yeux, au lieu de vous sentir somnolent, vous aurez progressé ; vous aurez déjà traversé tout le mystère de la théorie et vous direz : "Mais comment cette chose se produit-elle, puisque je me lève toujours ? Comment cette chose se produit-elle ? » Tout de même, la grâce de Dieu agit d'elle-même - c'est le résultat d'une habitude de longue date.
"La même chose se produit avec le péché : qu'il soit éveillé ou endormi, un homme pécheur pense constamment au mal. Lorsque le péché est aidé par une mauvaise habitude et par le Diable, il devient un mal constant. De même avec le bien ; une bonne habitude assistée par la grâce de Dieu devient une seconde nature pour lui. »
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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