"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 30 novembre 2019

Père Valéry DUKHANINE: Constantinople, Constantinople, qu'as-tu fait?



Plus ils sont grands, plus ils chutent durement. Plus la position est grande, plus les conséquences des erreurs sont fortes. Le statut de primauté peut devenir une tentation, lorsque la parole du Christ est oubliée : Mais beaucoup de ceux qui sont les premiers seront les derniers ; (Matthieu 19 :30), car tous ceux qui s'élèvent seront abaissés (Luc 18 :14). 

Constantinople, Constantinople ! Ville de grands saints et de grands hérétiques, ville qui a connu la gloire de l'Empire orthodoxe, la honte de la ruine et la misérable soumission aux fils des Ottomans. Ta contribution à l'histoire est inestimable : tu as fait se tourner des nations et des empires vers le Christ, tu t’es distinguée par de saints théologiens inégalés, dont les œuvres sont un modèle de foi pour nous tous. Mais à l'intérieur de tes frontières sont aussi nées des hérésies, et par toi, des conflits sont arrivés. 

Toi, autrefois cité impériale, tu as chassé deux de tes plus grands Hiérarques-Grégoire le Théologien et Jean Chrysostome ; tous deux n'eurent pas leur place dans tes illustres murs. Vous eu Nestorius [1] comme primat, et tu connus Eutychès [2] comme higoumène influent d'un monastère, et comme mentor de hautes personnalités et de courtisans. 

En toi, ô Constantinople, les destins des nations étaient entrelacés, il y avait des luttes en toi, et en toi ils se disputaient sur les points les plus délicats de la foi : L'empereur Justinien composa l'hymne "Fils unique et Verbe de Dieu" [3], et l'empereur hérétique Anastase ajouta également dans le Trisaghion l'addition monophysite "qui fut crucifié pour nous". 

Dans les limites de ton Empire, de vastes hérésies sont nées qui ont divisé les chrétiens, et tes empereurs n'ont pas pu surmonter ces affrontements tragiques. Tu as dénoncé les erreurs du catholicisme, puis plus tard tu as mené une Unia avec eux, en essayant d'être sauvée de l'épée des musulmans. 

En toi, la vérité conquise, mais avec l'aide de Dieu, c'est aussi le contraire qui est vaincu ; toutes tes paroles ne sont pas une expression de vérité, et tout ce que tu dis n'est pas infaillible et sans erreur. 

Ton épée, héritière du gladius romain victorieux [4], n'a pas résisté à Zulfikar, l'épée à double tranchant de Mohammed [5]. tes fils remplirent servilement les rangs des Janissaires [6], et à la place des coupoles spirituelles et majestueuses de tes églises, les pics pointues des minarets des mosquées se dressaient. 

Tu as été trahie et remise entre les mains des musulmans, tu as subi la ruine, tu as perdu ton nom même, tu es devenu Istanbul, tu as perdu l'occasion de prêcher clairement parmi ceux des différentes religions, dans tes propres frontières. Maintenant ton troupeau est dispersé dans le monde entier, comme des oisillons sans nid, comme des enfants sans abri. 

Tu sais bien à quoi ressemblent le chagrin et la douleur de la séparation, la douleur de couper les enfants de leur mère. Pourquoi apportes-tu cette même douleur aux autres ? 

Pourquoi essaies-tu de couper de l'Église Mère les enfants qui lui sont chers ? Pourquoi contribues-tu à l'accumulation de nuages orageux qui s'épaississent sur la tête de nos frères et sœurs, dont la loyauté envers l'Église canonique est semblable à celle des martyrs, qui sont prêts à souffrir, mais non à renoncer, à subir la torture, mais non à fuir à l'abri de leur chère Église autochtone ? 

Le temps des ennuis est une épreuve. En cas de problème, un coup porté par ceux que nous considérions comme des amis, des alliés et des gens aux vues similaires est particulièrement douloureux. Celui qui soutient un ennemi est un traître. Le coup de couteau d'un traître vient toujours dans le dos, et il est donc particulièrement amer. 

Mais avec nous est Celui qui ne trahira pas, qui ne trompera pas, et qui n'échouera pas - Notre Seigneur et Sauveur. L'histoire est un enchevêtrement de contradictions, d'infirmités et de péchés humains, mais ce n'est pas un processus incontrôlable ; nous ne sommes pas abandonnés par la Providence de Dieu. 

Et quand la nuit tombe autour de la Sainte Rus', et que les oiseaux de proie ont faim des corps de ceux qui sont tombés sur le champ de bataille, le Seigneur a donné son aide gracieuse - la Puissance de Dieu s’accomplit dans la faiblesse. (cf. 2 Corinthiens 12:9). Par conséquent, la Russie restera debout. Que devrions-nous craindre de nos ennemis si Dieu Lui-même est avec nous ? 

Quand quelqu'un veut écouter, il entend. Notre soif d'unité, le désir de notre cœur n'est pas encore entendu. Nous sommes avides d'unité depuis le début des années 1990, lorsque nous étions divisés en différents États. Nous aspirons à l'unité de nature spirituelle - ils essaient de nous diviser, et maintenant, ils veulent déchirer le corps vivant de l'Eglise en portions, pour verser le sang, parce que toujours, quand un organisme vivant est disséqué, le sang est versé, et la douleur imprègne tout le corps. Mais les voix de nos cœurs n'ont pas encore été entendues. 

Mais même quand les gens ne veulent pas nous entendre, Dieu nous entend toujours - c'est à Lui que nous adressons nos prières, nos supplications et nos suppliques en larmes. Il aide quand personne, et rien d'autre ne le peut. Il ressuscite les morts, guérit les malades, ramène ceux qui sont perdus et sauve ceux qui ont péri. 

Le temps qui nous est imparti est rempli de destin [7] L'avenir de la Sainte Rus' est en train de se faire. Cet avenir dépend aussi de nous, de nos prières, de nos demandes sincères et de notre participation active à l'Unité. 

Que la division ne l'emporte jamais - les actes de celui qui divise, afin de régner sur ceux qui sont divisés. Que la grande prière sacerdotale du Sauveur soit accomplie : "afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu'eux aussi soient un en nous, pour que le monde croie que tu m'as envoyé. "(Jean 17:21:26). 

Ô Dieu, ne permets pas que le corps de Ta Sainte Église soit coupé[ par le schisme] ! 

Défends du pillage, Ton troupeau ! 

Afin que l'Amour ne devienne pas rare dans nos cœurs, mais un gage d'unité avec Toi, et d'union avec notre prochain ! 

Amen ! 

Version française Claude Lopez-Ginisty 
d’après 

NOTES:

1] Le célèbre hérétique et fondateur du Nestorianisme. 

[2] Un hérétique qui, opposé de Nestorius, est entré dans l'hérésie à l'extrême opposé. 

[3] La prière/l’hymne qui, dans la Divine Liturgie, suit/complète la Seconde Antienne, après le Gloire...et Maintenant et toujours. 

4] Une des épées les plus célèbres de l'Empire romain, emblématique après les réformes mariales. Une épée courte (par rapport aux épées médiévales plus tardives) qui devait être utilisée en formation avec un grand bouclier de scutum. Le gladius s'allongea plus tard en ce qu'on appelle le Spatha qui semble s'être transformé en épée de l'ère migratoire, après la chute de l'Empire romain, connue sous de nombreux termes tels que "épée franque", "épée de l'ère viking" et ainsi de suite. 

[5] Zulfiqar était une épée légendaire associée à Mahomet, qui aurait eu deux lames ou deux pointes différentes, dans un modèle qui semble plus fantaisiste qu'historique. Les connaissances scientifiques et historiques sur la fabrication des épées indiquent qu'une telle conception n'aurait probablement pas existé ou n'aurait probablement pas été pratique. Au contraire, si elle existait, elle n'avait pas deux lames séparées réunies en une seule dans la représentation artistique typique. 

6] Soldats d'élite turcs enlevés à des familles chrétiennes non turques. 

7] Le mot destin/destinée signifie aussi malheur , ce qui en soi signifie jugement. En d'autres termes, le temps que nous avons reçu, Dieu nous a marqué d'un destin spécial, et nous serons tous jugés sur la base de Sa volonté, et ainsi notre destinée s'accomplira, ou de même, si nous échouons, nous devrons nous expliquer devant Lui quand même. A la fin, Il juge tout. 

*






C.S. LEWIS: L'athée n'existe pas!

Résultat de recherche d'images pour "CS LEWIS"
C.S. LEWIS



Mon raisonnement contre l'existence de Dieu était que l'univers semblait très cruel et très injuste. Mais comment avais-je eu cette idée de justice et d'injustice ?

Un homme ne qualifie pas une ligne de tordue, à moins d'avoir une idée de ce qu'est une ligne droite. À quoi est-ce que je comparais cet univers quand je l'appelais injuste ?

Comme nous le voyons, un athée n'existe pas - et ce n'est pas une plaisanterie. Au plus profond de notre ADN existentiel, nous avons l'idée d'un Dieu parfait qui est au dessus de tout, cependant personne ne peut savoir à quel point il est mauvais pour rechercher cette perfection personnelle jusqu'à ce qu'il ait essayé très fort d'être bon ou parfait lui-même.

Ainsi, tant que vous êtes orgueilleux vous ne pouvez pas connaître Dieu. Un homme orgueilleux regarde toujours de haut les choses et les gens : et, bien sûr, tant que vous regardez de votre hauteur, vous ne pouvez pas voir quelque chose qui est juste au-dessus de vous.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

vendredi 29 novembre 2019

Père Daniel Sysoev: TOUTE LA VIE D'UN CHRÉTIEN DEVRAIT ÊTRE UNE DIVINE ADORATION

Photo : daniilhram.ru 

Une des dernières interviews du Père Daniel Sysoev 

Le Père Daniel Sysoev, ancien recteur de l'Eglise de l'Apôtre Thomas à Kantimerovskaya, fut l'un des missionnaires les plus actifs de l'Eglise orthodoxe russe. Tard dans la soirée du 19 novembre, il fut abattu par un fanatique musulman, et le lendemain, il mourut de ses blessures par balle. Dans cette dernière interview de sa vie, il a parlé du besoin urgent de piété chrétienne. Il est particulièrement intéressant que le Père Daniel, qui allait bientôt être martyrisé, ait parlé de l'amour pour Dieu comme de l'amour des martyrs - ce qui nous laisse entendre qu'il avait lui-même cet amour. 

***
-Comment l'Église orthodoxe comprend-elle la piété ? Quelle est l'essence de la piété ? 

-La piété est l'adoration bénie du Seigneur Dieu. Elle se manifeste dans les relations entre l'homme et Dieu et entre les hommes. L'apôtre Jacques a dit : "La vraie piété, c'est de prendre soin des veuves et des orphelins et à se préserver des souillures du monde" (cf. Jas. 1, 27). Une personne pieuse honore Dieu non seulement par des prières, des prosternations et des rites sacrés, mais par toute sa vie. Par exemple, vous êtes en train d'enregistrer une interview en ce moment, et votre interview devrait être une forme d'adoration du Seigneur Dieu. Si vous le faites pour votre propre vanité, ce sera de l'impiété, parce que vous vénérez une gloire vide. Quel que soit le but de la vie d'un homme, c'est ce qu'il se révèle être. La piété inclut votre mode de vie, et plus important encore, un système de motivation correct. Des mesures mal motivées conduisent à des actes répréhensibles. Il est très important de s'en souvenir, car les erreurs sont souvent cachées dans cette petite chose. Les gens pensent que l'important, c'est d'agir, et au nom de quoi ? ce n'est pas important. Mais c’est tout le contraire ici. Le sacrifice d'un athée vaut moins aux yeux de Dieu que le sacrifice d'un orthodoxe, parce que vous pouvez sacrifier au nom de fausses idées, devenir fier, et ainsi détruire votre âme, mais un chrétien orthodoxe peut s'humilier, louer le Créateur, et ainsi être sauvé. 

Peut-on être pieux dans les conditions de la vie moderne ? 

-L'apôtre Paul a dit : Jésus-Christ le même hier, et aujourd'hui, et à jamais. Puisque le Christ est le même, alors n'importe quelle personne liée au Christ peut être aussi intacte des souillures du monde qu'auparavant. Comme disait saint Jean Chrysostome : "Dieu est le même, et le Diable est le même, mais Job est aussi le même." Comme auparavant, comme maintenant, le seul refuge contre les attaques du mal est le Seigneur Dieu, en Qui est notre espérance, notre force et notre gloire. C'est pourquoi nous devons apprendre à glorifier Dieu en tout temps. Certains craignent que, ayant commencé à servir Dieu et à vivre pieusement, ils deviennent des moutons noirs, id est anormaux aux yeux de la société. Mais c'est très bien ! Une personne pieuse sera toujours le mouton noir. Pourquoi devrions-nous être le mouton noir ?! Une personne pieuse n'est dérangée par rien : ni par Internet, ni par un téléphone portable, ni par d'autres dispositifs technologiques. Par exemple, vous pouvez établir par téléphone les détails de la confession et de la communion à une personne malade. Vous pouvez trouver des livres orthodoxes ou les commentaires des saints Pères en ligne. Vous pouvez utiliser votre GPS pour organiser un pèlerinage. Un satellite seul, c'est le même genre de chose qu'un téléphone ou une fusée, complètement indifférent à Dieu. Dans la Rus', ils disaient : "De la même souche viennent un gourdin et un cheval à bascule." Le temps n'a rien à voir avec ça. Comme disait saint Athanase : "Nous sommes habitués à servir non pas le temps, mais Dieu." Vous pouvez servir Dieu pour toujours, à jamais, en tout lieu et à tout moment. 

Pourquoi devons-nous être pieux ? 

-Pour hériter du Royaume céleste. Quand quelqu'un vient à l'Orthodoxie du judaïsme, de l'islam, du paganisme, l'Église lui demande dans le rite de l'adhésion à l'Église : "Pourquoi es-tu venu ici ?" Il répond : "Je suis venu ici pour apprendre la vraie foi de l'Église." L'Église demande : "Quel avantage veux-tu recevoir de la vraie foi ?" La bonne réponse est : "la Vie éternelle et bénie." On peut dire que les chrétiens sont opportunistes. Nous ne comprenons pas que c'est une vertu stoïcienne quand quelqu'un fait le bien pour le bien. Nous faisons le bien pour le Royaume céleste et pour Dieu. Un chrétien peut être comparé à un homme amoureux. Un homme amoureux veut être avec sa bien-aimée et idéalement se marier. C'est exactement la même chose pour les chrétiens : Ils sont égoïstes et veulent être avec le Christ et le Père éternellement. Et pour Son bien, ils sont pieux. Le tropaire général des martyrs exprime très bien l'essence de la piété chrétienne : "Je T'aime, ô mon Époux, et, Te cherchant, je passe à travers beaucoup de luttes : Je suis crucifié et enterré avec Toi dans Ton Baptême, et je souffre à cause de Toi, afin de régner avec Toi ; je meurs pour Toi afin de vivre avec Toi. Comme un sacrifice sans tache, accepte-moi, moi qui me sacrifie avec amour pour Toi. Par ses supplications, sauve nos âmes, car Tu es miséricordieux." C'est le sens de la piété chrétienne. 

-Quelle était la compréhension de la piété dans l'Ancien Testament ? 



-Un homme pieux dans l'Ancien Testament gardait une alliance avec Dieu et espérait que Dieu le sauverait, et accomplissait les saints commandements dans l'espérance de cette alliance. L'Ancien Testament nous a laissé de beaux hymnes des commandements du Seigneur. Dans les Psaumes, il est dit : "Tes paroles me sont plus chères que l'or et les diamants, elles sont plus douces que le miel du rayon de miel, comme l'eau pure, elles sont mon ornement, et je m'en glorifie" (cf. Ps. 19, 10-11). Il y avait un amour de la Loi dans l'Ancien Testament, pas seulement un accomplissement formel des commandements comme une obéissance forcée. Je ne pense pas, par exemple, que quelqu'un fasse l'éloge et chante le Code criminel ! 

L'idée des commandements comme une merveilleuse symphonie, et la beauté sont la base de la piété de l'Ancien Testament. Le mot "philocalie" est littéralement traduit par "amitié/amour de la beauté". C'est l'Ancien Testament qui a donné l'enseignement que faire de bonnes œuvres, c'est la beauté, que l'Orthodoxie a ensuite reçue. Mais une perversion pourrait survenir dans cette idée. La loi peut éclipser Dieu avec elle-même, comme elle l'a éclipsé avec les pharisiens. Mais en soi, c'est un beau concept. Cette harmonie de vérité était ressentie par les anciens patriarches, prophètes, saints et apôtres. Nous pouvons donc dire que nous sommes héritiers de la piété non seulement des apôtres et des saints du Nouveau Testament, mais aussi des saints de l'Ancien Testament. Ce n'est pas un hasard si nous chantons à chaque service : "Béni soit le Dieu de nos pères, Abraham, Isaac et Jacob." Ils sont nos pères - bien que beaucoup d'entre nous ne soient pas juifs de sang, mais nous nous souvenons d'eux comme de nos propres pères, parce que nous participons à la même union ; nous ressentons l'harmonie merveilleuse de l'Ancien Testament et nous nous en réjouissons. 

Qu'est-ce que le christianisme a apporté de nouveau au monde par rapport à l'éthique pré-chrétienne ? 

-Si auparavant, les gens attendaient le salut, maintenant il est déjà venu. Si auparavant nous espérions seulement le salut, maintenant nous sommes déjà sauvés par le baptême. Nous n'avons qu'à préserver et augmenter ce don. Nous sommes déjà devenus enfants de Dieu par le baptême, la chrismation et la sainte communion. Comme l'a dit le Seigneur : Beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous voyez et ce que vous n'avez pas vu, et entendre ce que vous entendez et ce que vous n'avez pas entendu. Mais maintenant, on voit et on entend. Pour nous, il n'y a pas d'éthique - nous avons les commandements. L'éthique est une fabrication de l'homme, une tentative de codifier les exigences de la conscience. C'est écrit : Pour être respecté, il faut être un bon garçon, et pour cela il faut se brosser les dents et ne pas jurer. Mais quels sont les commandements ? Ils sont la relation personnelle entre Dieu et l'homme. "Si tu M'aimes, suis-Moi." La relation personnelle entre Dieu et l'homme est une chose, et la norme qui existe inexplicablement dans la conscience publique en est une autre. 

L'humanité a déjà été sauvée par la mort du Christ, mais cela signifie-t-il que les apostats seront plus sévèrement punis qu'avant le baptême ? 

-Saint Jean Chrysostome dit que dans l'Ancien Testament, la punition pour le péché était moins sévère qu'elle ne l'est maintenant. Mais maintenant il y a différentes punitions. Un musulman ne sait rien du Christ, mais il répondra de ses mauvaises actions selon sa conscience. Mais si quelqu'un connaissait le Christ et le rejetait, ne lui faisant pas confiance, il répondrait devant le Père du sang de Son Fils. Le Père dira : "Le Christ a versé Son sang pour toi, et Tu L'as piétiné. Tu es le meurtrier de Mon Fils." 

-Quelle est la différence entre la piété d'un moine et celle d'un laïc ? 

-Saint Jean Chrysostome disait qu'un moine ne diffère d'un laïc que par le vœu de célibat. Les commandements sont les mêmes pour un moine et pour un laïc. La tâche principale de l'homme est de servir Dieu en tout lieu. C'est facile pour un moine, mais plus difficile pour un homme marié. Chaque famille a des tentations, parce que cette vie est concernée par les biens matériels. Les biens matériels ne sont pas bons ou mauvais en soi, mais l'attachement à eux est mauvais. Et voici le danger : vous pouvez être submergés dans la vanité du monde et la séduction de la richesse. Il y a aussi des tentations pour les moines. Malheureusement, les moines oublient parfois leur vœu de pauvreté. Ces tentations ne sont surmontées qu'en faisant confiance au Seigneur Dieu. C'est encore plus difficile pour un père de famille de respecter les commandements parce qu'il porte la responsabilité de ses proches. Mais sa récompense sera moindre, parce qu'il sert moins Dieu. Les hommes de la famille portent à Dieu trente fois plus de fruits à Dieu, les veuves soixante et les vierges cent. C'est l'explication traditionnelle des fruits produits sur la bonne terre. Mais un fruit trentenaire pour Dieu est déjà un grand fruit, une grande moisson. Essayez d'obtenir trente concombres à partir d'une graine ! C'est beaucoup, mais il est possible d'en obtenir encore plus. Le christianisme connaît deux idées : la bonne et la meilleure. Le mariage est une belle chose, mais le monachisme est encore plus beau. 

Devrions-nous nous battre pour le meilleur, pour le monachisme ? 

-C'était ainsi dans la Rus'. Les familles élevaient des enfants, vieillissaient et partaient pour les monastères, pour s'élever spirituellement plus haut – saint Pierre et sainte Fébronie, par exemple. C'était le noyau très important du mariage, parce que les gens comprenaient qu'ils luttent ensemble pour Dieu. Mais un mariage pur et couronné n'est pas seulement une cohabitation civile. Un mariage béni par Dieu, où tout est fait pour la gloire de Dieu, où le mari répond de tout parce qu'il est le chef, le chef religieux, et la femme obéit au mari, aide à prendre soin de sa maison, et ils élèvent les enfants ensemble, est une forme de service à Dieu qui leur apporte une grande récompense au Ciel. 

Comment pouvons-nous rester chrétiens non seulement pendant les offices, mais aussi en dehors de l'Église ? 

-Dieu voit tout, entend tout, et chaque lieu est sous Sa domination. Marchez devant Dieu, soyez irréprochables, et souvenez-vous que vous marchez avec Lui. Comme le chantait un roi anglais (avant le XIe siècle, l'Angleterre était un pays orthodoxe) : "Aujourd'hui je sors sur mon chemin ; Dieu le Père montre le chemin, Dieu le Fils montre le chemin - il est mon guide - et le Saint-Esprit donne la force sur le chemin." C'est normal pour un chrétien. Nous devrions apprendre une telle attitude du roi David. Nous lisons beaucoup le Psautier, mais nous ne réfléchissons pas aux paroles. David se sentait mal et se plaignait simplement à Dieu : "Combien puis-je endurer ? Je marche et je pleure ; ils m'offensent." Ou dans la joie, il commence à louer Dieu, mais cela ne lui suffit pas ; il appelle les cieux, les montagnes, les collines et les forêts de chênes à chanter des louanges à Dieu avec lui. C'est une approche humaine normale. Avec Dieu, je saute par-dessus le mur. 

Pourquoi beaucoup de chrétiens orthodoxes accordent-ils plus d'attention à la piété extérieure qu'à changer leur vie selon l'idéal chrétien ? 

-Parce que c'est plus facile. Il est très facile à changer de l'extérieur. C'est facile d'aller à l'église, mais c'est plus difficile de se confesser. Il arrive souvent qu'une femme se confesse et commence à confesser les péchés d'autrui : "Batiushka, je suis si pécheresse ; j'ai un tel mari," et ainsi de suite à propos des péchés de son mari. Au lieu de se condamner elle-même, elle en condamne une autre. 

Peut-on dire qu'une mode pour l'Orthodoxie continue maintenant ? 

-Il n'y en avait pas avant. L'Orthodoxie n'est pas compatible avec la mode, car l'Orthodoxie exige trop de l'homme, même s'il a une approche formelle de l'Orthodoxie. Comment pouvons-nous déterminer si quelqu'un est orthodoxe ou non ? Pas seulement par ce qu'il dit, surtout maintenant, quand tout le monde [en Russie] est fondamentalement orthodoxe. Il y a un certain nombre de règles. Si quelqu'un ne croit pas ne serait-ce qu'à une seule disposition du Credo de Nicée, par exemple la résurrection des morts ou que Jésus est le Fils de Dieu, il n'est pas orthodoxe. Si quelqu'un ne confesse pas que l'Église orthodoxe est la seule véritable Église, il n'est pas orthodoxe. Quelqu'un qui pense qu'il est correct de violer les commandements n'est pas non plus orthodoxe. Parfois, quelqu'un trébuche, et il y a lutte. "Il n'y a pas d'homme qui ait vécu et qui n'ait pas péché ", dit Salomon, mais certains le considèrent anormal, et d'autres considèrent le péché comme normal. Quel genre d'orthodoxes sont-ils ? Mais quant à la mode, qu'il y ait une mode pour la chasteté. Je suis seulement pour ça. S'il y avait une mode de ne pas avorter, ce serait génial.... 

-Ou une mode de s'abstenir de fumer... 

-Ou une mode de ne pas boire. Ce serait tout simplement génial. Laissons l’archimandrite Tikhon (Tchevkounov) introduire une mode. [1] Qu'il y ait une mode pour faire le bien ; que les gens fassent le bien au moins car c’est la mode. 

-Ils ont introduit la prohibition pendant la perestroïka, et qu'en est-il advenu ?! Les gens ont commencé à boire encore plus.... 

-La prohibition est une interdiction externe, mais c'est une mode interne. Il y avait un bon mécanisme, que le Diable a cassé : l'esquive. Un homme qui vivait dans le péché et en était fier - vous ne lui serriez tout simplement pas la main. "Les gens décents ne se comportent pas comme ça", c'est un vieux slogan normal. C'est ainsi que cela devrait être. Les gens décents ne jurent pas ; les gens décents ne se soûlent pas, ne commettent pas d'adultère, ne tuent pas d'enfants. 

-Mais c'est un autre facteur externe... 

-Qu'il en soit ainsi au moins, car cela aidera à éviter de terribles péchés. Si vous avortez chaque année, il n'y aura pas de repentance profonde ; et si un homme ne s’abstient pas de boire, s'il boit chaque jour, quelle repentance profonde peut-il avoir ?! D'abord il doit arrêter ses mauvaises actions extérieures, ensuite il peut combattre des péchés plus graves. 

-Que pensez-vous d'un concept comme l'orthodoxie « light » -une forme simplifiée d'orthodoxie ? Est-ce comme une icône orthodoxe sur papier ? 

-Le Seigneur a dit : Forcez-vous, entrez par la porte étroite, parce que le chemin large mène à la destruction, mais le chemin étroit mène à la Vie, et même ce chemin n'est pas trouvé. Par conséquent, l'Orthodoxie au sens large est la voie large de la destruction, si nous parlons de la déformation des commandements de Dieu... 

-Quelles sont les exigences pour le comportement des femmes dans l'Église ? 

-Les exigences pour les femmes sont les mêmes que pour les hommes. Les hommes et les femmes devraient être à l'église dans des vêtements appropriés à leur sexe. C'est un commandement de Dieu. Quel genre de vêtements pour hommes ou pour femmes dépend de la culture. S'il est d'usage pour une femme de porter un pantalon dans une certaine culture, alors elle ne pèche pas en allant à l'église en pantalon. Mais les tentatives de mélanger les deux sexes sont contraires à la volonté de Dieu. 

-Selon vous, les femmes devraient-elles travailler ? 

-Si elles le veulent. Les enfants ne devraient pas être mis de côté. Il y a différents types de femmes : Pour certaines, si elles ne travaillent pas, elles se dessécheront complètement, tandis que d'autres, au contraire, aiment ne pas travailler et préfèrent rester à la maison. Il y avait aussi différents types de femmes dans le passé, comme les femmes de l'état de la Princesse Olga et les femmes au foyer. Toutes deux sont très bien. Je ne pense pas qu'on ait besoin d'inventer artificiellement quelque chose ici. Il y a des femmes qui sont heureuses de s'occuper d'enfants. C'est un don spécial. Tout le monde ne l'a pas. Tout le monde a des dons différents. Auparavant, lorsque les femmes restaient à la maison, c'était un ménage ou un domaine avec des vaches, des chèvres et des poulets. Si c'était une maison riche, elle devait aussi s’occuper des domestiques et des ouvriers agricoles. Cette femme-là était une vraie femme d'affaires. Elle travaillait dans une grande maison, ne se contentait pas seulement d’être assise entre quatre murs clos. 

-On entend très souvent des femmes orthodoxes dire : "Je ne veux ni mari ni enfants..." 

-Si elles n'en veulent pas, elles n'ont pas besoin d’en avoir. Dieu les aidera. Nous avons toujours eu des "Tchernichki"[ Tchernichki=femmes en noir] - qui ont consacré toute leur vie à servir Dieu. Elles travaillaient dans des emplois ordinaires et aidaient à l'église pendant leur temps libre, et ce sont elles qui défendirent de nombreuses églises pendant les persécutions post révolutionnaires. De telles femmes actives peuvent aider au travail missionnaire maintenant, par des œuvres caritatives... 

-En Europe, il y a un mouvement de "sans enfants" - d'absence volontaire d'enfants. Les gens " sans enfants " prétendent que leur vie peut être complète sans progéniture. Que pensez-vous d'eux ? 

-Ils brisent le commandement de Dieu d’être féconds et de se multiplier. C'est une chose quand quelqu'un ne veut pas se marier, c'est bien. Mais si vous êtes marié et que vous ne voulez pas avoir d'enfants, alors vous péchez, et c'est très grave. Ce sont des onanistes, et pas seulement spirituellement. C'était le péché d'Onan : Il ne voulait pas d'enfants. [2] 

Les prêtres sont-ils toujours des exemples à imiter en termes de piété ? 

-En matière de piété, seul le Christ est notre modèle. Nous ne devrions nous orienter que sur Lui. "Élevons nos cœurs." Ce n'est pas aux prêtres que nous élevons nos cœurs, mais au Ciel. 

-Et qui est un exemple de piété pour vous ? 

-Pour moi, c'est l'apôtre Paul, qui s'occupait quotidiennement de toutes les Églises. 

Quels livres recommanderiez-vous de lire et quels films regarder ? Doivent-elles être ces magnifiques œuvres d'art orthodoxes ? 

-Il y a différentes mesures de croissance spirituelle, et chacun a sa propre nourriture spirituelle. On ne devrait pas tout mettre dans le même sac. Par exemple, pour quelqu'un qui s'est consacré à Dieu, lire de la littérature sérieuse peut être une chute, mais pour quelqu'un qui vient de sortir de la boue du péché, cette littérature est élevée. Nous devons procéder à partir de nos propres questions spirituelles. 

Il y a les principes les plus généraux : Nous n'avons pas le droit de permettre que quoi que ce soit de dépravé, d'impur ou de vil dans nos cœurs. Tout texte, peinture ou musique qui fait l'éloge du péché est fermé pour nous. 

Tout le reste est laissé à la conscience d'une personne. Je recommanderais aux néophytes de lire C. S. Lewis et les auteurs russes : Dostoïevski, Leskov et Chmeliov

. Quant à la musique, suivez les paroles et écoutez ce que vous mettez dans vos oreilles. Nous devons nous abstenir de paroles sombres, parce qu'elles sont envoûtantes, qu'elles se retournent dans votre tête et qu'en un moment difficile, elles peuvent jouer le rôle d'un déclencheur ; alors prenez soin de vous et souvenez-vous que nous devons veiller sur nos fenêtres, les cinq organes des sens. Comparez tout avec les commandements, qui sont les seuls critères sur Terre. Quant au niveau de la littérature, malheureusement, la "littérature orthodoxe" n'est peut-être pas à un niveau très élevé. Mais, en fait, nos ancêtres ont été élevés sur la vie des saints, et ils sont meilleurs que tout roman. Lisez la vie de saint Cyprien [3], cela se lit comme un roman ! 

Version française Claude Lopez-Ginisty 
d'après

NOTES:

[1] Maintenant Métropolite Tikhon de Pskov et Porkhov. Alors qu'il était encore archimandrite et higoumène du monastère Sretensky à Moscou, il lança un mouvement pour réduire la consommation d'alcool en Russie. Le mouvement fut un succès - la consommation d'alcool diminua. 

[2] Voir Genèse 38. Onan reçut l'ordre d'avoir un enfant de sa belle-sœur veuve, mais il n'était pas disposé à le faire. Ainsi, ayant eu des relations avec elle, il "répandit sa semence sur le sol". Dieu le tua pour ce mal. 


***

Le père Grégoire : "la voie vers la Lumière ", réalisée par Alexey Vozniuk


A l'occasion des 50 ans de la mort du père Grégoire Krug (1907 - 1969), KTO diffuse un documentaire sur cet écrivain d'icône parmi les plus remarquables du monde orthodoxe. La vie de cet artiste hors du commun est pleine de paradoxe.

Né d'un mariage mixte protestant et orthodoxe, cet aquarelliste et graveur talentueux développe sa maîtrise de l'art de l'icône principalement à l'étranger en raison des événements de 1917 en Russie qui le force à s'installer à Paris.

Dans son ermitage du Saint-Esprit au Mesnil-Saint-Denis, une forêt dans la banlieue parisienne, l'artiste créé des icônes et des fresques dignes des meilleures écoles d'iconographie traditionnelle. L'occupation allemande de la France, et son enfermement dans un asile à la fin de sa vie n'auront pas raison de son oeuvre.

Qu'est-ce qui fait la particularité de son style ? Comment a-t-il mis ses talents au service de la foi ? Ce film vous permettra de pénétrer dans le symbolisme authentique de l'icône orthodoxe et de voir quel chemin le père Grégoire a dû emprunter pour le retrouver.

UNE PRODUCTION DES EDITIONS SAINTE-GENEVIEVE 2019

SOLIDARITE KOSOVO



L’aide au retour des réfugiés chrétiens de Novake

Situé à environ 10 km au nord-ouest de Prizren, le village martyr de Novake est tristement connu depuis mars 2004. Théâtre de terribles pogroms antichrétiens, le bourg s’est vidé entièrement des chrétiens qui y vivaient depuis des siècles. Pris en joue par les extrémistes albanais, les 97 ménages chrétiens ont été forcés à l’exil en moins de 48heures. Ils ont laissé derrière eux leurs maisons et l’église du village en proie aux flammes incendiaires.

Quinze après ce terrible drame, l’atmosphère est encore chargée d’une émotion particulière. Maisons éventrées, toits effondrés, façades criblées d’impacts de balles, bâtiments calcinés, … Novake ressemble à un désert où l'on ne voit âme qui vive. Et pourtant, malgré les apparences, le village n’est pas fantôme : neuf familles chrétiennes sont revenues vivre au milieu du chaos et résistent face aux violences qui continuent de sévir.
Le village de Novake a été ravagé durant les pogroms antichrétiens de 2004


Un retour des chrétiens à haut risque

Stefan est le chef d’une de ses familles déplacées de retour sur leurs terres. Il est âgé d’une quarantaine d’années mais son visage est marqué par les turpitudes de son existence. « Je n’ai jamais perdu espoir de revenir au pays avec ma famille. Ici, nous sommes chez nous. » Il raconte leur parcours d’infortune au Père Serdjan venu leur apporter des vivres humanitaires. Assis à ses côtés, autour d’une table de jardin placée à l’abri d’un arbre, ses trois enfants dévorent du regard le paysage. Son épouse serre, à l’étouffer, le petit derniers dans ses bras.

Quinze après le drame, neuf familles sont revenues vivre à Novake. 97 en ont été chassées.

La vigne et la terre pour survivre

Debout, près du groupe, le jeune Andrija se désole : « la Paix n’est toujours pas revenue pour nous. » Car le retour est difficile pour les réfugiés de Novake. Une fois rentrés chez eux, ils vivent sans aucune garantie pour leur sécurité en faisant face aux mêmes persécutions qu’ils avaient fuies. « Nous sommes devenues la cible d’intimidations, de menaces, de chantage, etc… Notre retour n’est pas accepté et on nous le fait ressentir. » Régulièrement, des bêtes sont volés parfois des troupeaux entiers empêchant les familles de se nourrir du fruit de leur bétail.


Pendant que les familles fuyaient, les extrémistes en ont profité pour incendier et saccager l'église du village


Ce climat de peur n’a pas eu raison de leur amour pour leurs terres. Les villageois ont trouvé une alternative pour subsister en se solidarisant autour d’un double projet agricole et viticole. « Puisque nos bêtes étaient systématiquement volées. Nous avons décidé de reconvertir notre « activité ressource » dans la vigne et la terre en mutualisant notre travail. Nous partageons tout : la terre que nous cultivons, nos outils de travail et le fruit de nos récoltes. Nous unir, ce fut la seule manière de survivre dans cet environnement hostile ».


Les agriculteurs de Novake mutualisent leur matériel

Donner les moyens de subsister

Pour les accompagner dans cet effort collectif, Solidarité Kosovo a répondu à l’appel à l’aide des jeunes agriculteurs de Novake en les équipant du matériel suivant :
- Un système d’arrosage de vigne distribué goutte à goutte à la verticale par des goutteurs ;
- Un cultivateur pour tracteur permettant de travailler les terrains labourés ;
- Un broyeur de mais pour la préparation des aliments pour le bétail ;
- Une débroussailleuse ;
- Ainsi que des tronçonneuses.

Scellés tous les soirs dans un entrepôt du village, l’équipement est placé sous la surveillance alternée des chefs de famille.

Solidarité Kosovo se réjouit d’avoir accompagnée le retour des familles réfugiés de Novake au moyen de cette nouvelle mécanisation qui leur permettra de s’ancrer davantage sur leurs ancestrales grâce aux fruits de leur labeur.
L'équipe de "Solidarité Kosovo"

PS : les personnes souhaitant nous aider peuvent contribuer au développement de nos activités en nous faisant un don. Par chèque à l’ordre de « Solidarité Kosovo », BP 1777, 38220 Vizille ou par Internet en cliquant sur le lien paypal qui suit:



PS2 : « Solidarité Kosovo » étant reconnu d’intérêt général, chaque don ouvre droit à une déduction fiscale à hauteur de 66% du montant du don. A titre d'exemple, un don de 100 € vous permet de déduire 66 € sur la somme de vos impôts à payer. Ainsi votre don ne vous coûte en réalité que 34 €.
www.solidarite-kosovo.org Solidarité Kosovo BP 1777, 38220 VIZILLE, FRANCE

Conformément à la loi« "Informatique et liberté »" du 6 janvier 1978, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données qui vousconcernent.Pour vous désinscrire, ENVOYEZ SIMPLEMENT UN MESSAGE SANS RIEN ÉCRIRE D'AUTRE à cette adresse info-unsubscribe@solidarite-kosovo.org

jeudi 28 novembre 2019

Que peut attendre l'Église ? À quoi les croyants devraient-ils se préparer ?


Le Métropolite Antoine (Pakanitch), chancelier de l'Eglise ukrainienne canonique parle de la trahison, de la lâcheté et de la caractéristique principale du temps présent.

***
26 NOVEMBRE 2019

- Votre Éminence, beaucoup de croyants s'intéressent à la question : "Que se passera-t-il si l'Église orthodoxe schismatique d'Ukraine continue à être reconnue par les autres Églises, qu'est-ce qui suivra l'aggravation du schisme ?"

- L'Église a connu des bouleversements similaires à plusieurs reprises au cours de son histoire. Les gens ont essayé de la détruire, de la diviser, de la transformer en catacombes, mais ils ont échoué. Des difficultés temporaires ont renforcé les vrais croyants, l'Église a survécu dans toutes les conditions.

Les événements actuels ne peuvent être comparés aux persécutions de l'ère soviétique ou au martyre des premiers chrétiens, quand la foi au Christ et à l'Église était une question de vie et de mort.

Aujourd'hui, ils essaient de nous intimider, et il est dommage que de telles méthodes primitives de pression aient eu un effet sur certains représentants des Églises locales.

- La trahison des primats des Églises de Grèce et d'Alexandrie a-t-elle été une surprise ?

- Je ne dirais pas que c'était une surprise inattendue pour nous. Nous savions que les Églises locales (en particulier les Églises grecques) étaient sous influence et que les points faibles étaient recherchés, c'est-à-dire qu'elles étaient mises sous pression. Malheureusement, certaines d'entre elles n'y ont pas résisté... Qu'en dire ?

Konstantin Simonov, écrivain, journaliste, ancien combattant, a un roman "Les vivants et les morts", qui décrit le comportement des gens dans les premiers jours de la Grande Guerre Patriotique [de 39-45]: de la confusion et la peur à la foi inconditionnelle dans la victoire.

La guerre a révélé les vrais visages des gens : ceux qui, avant la guerre, affirmaient qu'ils tiendraient jusqu'au bout et que ce serait une victoire facile, ont été les premiers à fuir par peur des forces supérieures de l'ennemi, ayant abandonné au premier signe de danger, ils ont abandonné leurs positions et laissé l'ennemi avancer davantage ; mais il y avait aussi ceux qui se battaient en silence, les dents serrées, comprenant qu'ils ne pouvaient se soumettre à l'ennemi et, malgré des forces inégales, ont résisté à son attaque, au prix de leur vie. Et ils ont gagné.

"Sans foi, sans honneur, sans conscience", - a dit Simonov sur les lâches et les traîtres, sur ceux qui répandaient la panique et instillaient une humeur défaitiste parmi les soldats. Ces paroles sont pertinentes aujourd'hui à l'égard de ceux qui ont eu "la frousse" et qui ont perdu  foi dans la victoire ultime.

Les vivants et les morts sont vous et moi. Vous pouvez parler beaucoup de votre foi, mais en fait, vous pouvez devenir un mort vivant, un lâche, ou vous pouvez faire votre travail en silence, sans grandes paroles à haute voix, en restant courageusement fidèle au Christ.

La trahison n'est jamais agréable, mais elle n'est pas une raison de désespoir. Des masques ont été arrachés, tout le monde a montré ses vraies couleurs. Et l'Église en profite certainement.

La principale caractéristique positive du temps présent est le choix conscient de chaque croyant, la foi consciente. C'est très important.

Je suis sûr qu'avant ce schisme, beaucoup de gens vivaient inconsciemment : ils allaient à l'église par habitude, lisaient le Credo à l'office par habitude, lisaient les prières matin et soir à la maison par habitude, et vivaient par habitude.

Le schisme est devenu le grand tournant de notre vie avant et après le schisme.

Les croyants s'intéressèrent sincèrement à leur foi, à l'histoire de leur Église. Cela signifie beaucoup !

En tant que vrais croyants, nous porterons notre foi au Christ, à son Église et à Ses commandements à travers toutes les épreuves et tribulations. C'est notre devoir sacré.

J'espère que beaucoup de ceux qui ont commis une erreur reviendront tôt ou tard à la raison, mais en tout cas c'est sur leur conscience. Notre devoir est de servir le Christ et l'Église sans hésitation.

Version française Claude Lopez-Giniosty
d'après

mercredi 27 novembre 2019

Comment aider l'Eglise et comment la court-circuiter




Le jeudi 21 novembre, recevant à Moscou le prix pour ses efforts en faveur de l'unité ecclésiale dédié à la mémoire du Patriarche Alexis II, le Patriarche Théophile III (Giannopoulos, sur la photo) de Jérusalem a proposé de tenir à Amman (le Royaume de Jordanie est sur le territoire canonique du Patriarcat de Jérusalem) une réunion des Primats des Eglises orthodoxes pour se conseiller mutuellement sur le maintien de la communion eucharistique.

L'Église russe, bien qu'elle se considère comme un parti offensé par l'invasion de l'Ukraine par Constantinople, se félicite de cette proposition. D'autres Églises qui demandent haut et fort l'intervention d'un Concile œcuménique, comme celle de l'Albanie, ne peuvent que considérer cette initiative comme un pas dans la bonne direction. 

D'autre part, le silence embarrassant du Phanar a été interrompu par Mgr Jérôme, archevêque d'Athènes, qui a déclaré qu'il ne participerait à aucune réunion des Primats non convoquée par le Patriarche de Constantinople, parce que seul ce dernier a le droit de convoquer des conciles œcuméniques (prérogative dont le Phanar est le seul à se vanter et qui repose sur un mensonge historique évident, car jusqu'à présent aucun concile œcuménique de l'histoire de l'Orthodoxie n'a jamais été convoqué par un archevêque ou un patriarche de Constantinople) ou tout autre type de synaxes des Primats.

Alors que nous essayons de résister à la tentation de donner à Mgr Jérôme le titre de premier laquais (πρωτοτσιράκι) du Trône œcuménique, réfléchissons à la situation d'impasse dans laquelle ce type de raisonnement pousse l'Église orthodoxe. 

Voici le nouveau paragraphe 22 de l'ecclésiologie phanariotique : "Si un patriarche de Constantinople commet des crimes, seul un Concile œcuménique peut le sanctionner ou le destituer ; cependant, seul le patriarche de Constantinople a le droit de convoquer le Concile qui pourrait le sanctionner ou le destituer pour les crimes commis par lui" (au sens du système pénal italien, cela reviendrait à ne pouvoir poursuivre le voleur pour le vol que sur plainte du même voleur). Bienvenue dans le monde fantaisie du droit canon et du bon sens !

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Les saints inconnus sont plus nombreux que ceux qui sont connus au Mont Athos

Post's featued image.


Au début du 20ème siècle, dans la Skite de Sainte Anne (Major), un moine voulait étendre un mur jusque dans le jardin de sa cellule et pour cela il commença tard dans la soirée à creuser dans la forêt.

Soudain, il trouva les reliques sacrées d'un grand saint : elles étaient incorruptibles, d'une couleur jaune merveilleuse et d'un parfum très intense.

Étonné par sa découverte, il a voulu courir au kiriakon - l'église principale de la skite- faire sonner les cloches et annoncer la grande nouvelle à tout le monde.

Cependant, étant en retard et comme il faisait déjà sombre, il décida de reporter l'annonce le lendemain.

Pendant la nuit, dans son sommeil, il eut une vision dans laquelle le saint apparut avec une expression très sérieuse lui disant :

"Nous ne sommes pas devenus saints ensemble, pour que tu aies la bénédiction de révéler où sont mes reliques sacrées !"

Alors, il referma l'endroit et n'en parla à personne. Juste avant sa mort, il raconta cette histoire à son disciple, sans mentionner, bien sûr, l'endroit où se trouvent encore aujourd'hui les reliques sacrées.

Comme nous le voyons, il y a beaucoup de saints inconnus sur le Mont Athos. En fait, les saints inconnus sont plus nombreux que les saints connus. Sur les photos suivantes, vous pouvez voir quelques reliques de saints ayant vécu au début du 20ème siècle. Elles sont dans des cercueils ou dans des paniers parce que leurs disciples les ont apportées avec eux comme leur bien le plus précieux quand ils ont quitté les lieux où ils vécurent d'abord leur vie ascétique afin d'éviter la renommée (ils étaient très célèbres) et le dérangement provoqué par les autres humains. L'Amour de Dieu est si grand - comme un feu ardent - qu'ils essayèrent sans relâche de trouver un endroit inconnu où ils peuvaient se consacrer à Dieu.

Le crâne noirâtre est celui du staretz (saint) Ilarion, ascète hésychaste mort en 1930 - vous pouvez le voir dans un cercueil avec les reliques de son saint disciple (Savvas) et il a une couleur noire parce qu'il était exposé pour la vénération et donc la poussière et la fumée du poële ont rendu le crâne noir.

Ils sont tous morts dans une cellule presque inconnue dans les bois qui est devenue déserte après leur mort comme vous pouvez le voir sur les photos suivantes.

Dans le respect de la tradition athonite, nous ne divulguons pas où se trouvent cette cellule et les reliques sacrées jusqu'à ce jour.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après