"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 25 juillet 2009

La garde de la Jérusalem intérieure/ La prière selon saint Séraphim de Sarov (11)


Saint Séraphim nous enseigne ensuite à discerner l’importance du cœur dans la prière et cette garde cordiale qui permet quelquefois de voir la Lumière du Christ.
« Nous devons avec vigilance garder notre cœur des pensées et impressions inconvenantes selon la parole de celui qui écrivit les Proverbes : «Plus que tout, garde ton cœur car de lui surgissent les sources de la vie» (Proverbes 4, 23).
Par la garde constante du cœur, la pureté vient s’y établir, pureté dans laquelle est contemplée le Seigneur selon l’assurance donnée par la Vérité éternelle : «Bienheureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu» (Matthieu 5, 8).
Quelque bien qui ait coulé dans le cœur, nous ne devons pas le laisser sourdre sans nécessité hors de celui-ci. Car ce qui a été recueilli est sauf du danger des ennemis visibles et invisibles seulement quand il est gardé à l’intérieur du cœur.
Le cœur est bouillant, étant enflammé par le feu divin seulement lorsque de l’eau vive est en lui mais quand celle-ci est versée à l’extérieur, il devient froid et l’homme devient glacé. »(IS 26 : La Garde du Cœur)
Mais saint Séraphim sait que le discernement est important et qu’il faut « éprouver les esprits ». Il rassure donc, en donnant des critères sûrs d’appréciation de l’expérience spirituelle vécue dans le cœur de celui qui prie avec ferveur.
« Quand un homme reçoit quelque chose de divin, il se réjouit en son cœur, mais quand il s’agit de quelque chose de diabolique, il est troublé.
Le cœur du chrétien qui a reçu quelque chose de divin ne demande rien d’autre afin d’être convaincu que cela vient précisément du Seigneur, mais par cet effet même, il est convaincu qu’il s’agit de quelque chose de céleste car cela rend compte en lui de la présence de fruits spirituels : l’amour, la joie, la paix et le reste (cf Galates 5, 22).
Au contraire, bien que le Malin puisse se transformer en ange de lumière (2 Corinthiens 11, 14), on peut produire des pensées qui ont l’apparence du bien, pourtant le cœur ressentira une obscurité et une agitation certaines dans ses pensées. Expliquant ceci, saint Macaire d’Egypte dit : «Bien que Satan puisse aussi produire des visions de lumière, il est tout à fait incapable de produire un effet qui apporte la béatitude : c’est là un signe bien connu de ses œuvres» (Saint Macaire, Homélie 6, chapitre 13).
Donc, à partir de ces divers mouvements du cœur, on peut savoir ce qui est divin et ce qui est diabolique, comme saint Grégoire le Sinaïte l’écrit : «A l’effet produit, on sait si la lumière qui brille en notre âme vient de Dieu ou de Satan». ( IS 27 : Discernement des mouvements du cœur)

Claude Lopez-Ginisty,
La Garde de la Jérusalem Intérieure,
La prière selon Saint Séraphim de Sarov,
Editions du Désert,
2003
(épuisé)

Prier (222)



L'éternité est dans ce sentiment
Que tu as soudain dans la prière
D'avoir atteint la plénitude bénie
Et l'évidence du salut
Par la seule grâce de Dieu

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

vendredi 24 juillet 2009

La garde de la Jérusalem intérieure/ La prière selon saint Séraphim de Sarov (10)


Saint Séraphim a par ailleurs fait remarquer « L’homme a besoin des Saintes Ecritures parce qu’il n’est pas encore possédé par le Saint Esprit… Une fois que l’Esprit se sera emparé de lui, il sera mystérieusement guidé par Lui et n’aura plus besoin d’autre secours. Quand le Saint Esprit descend [sur nous] on doit veiller à l’écouter, dans un silence complet. De même que la lecture devient superflue, une fois que l’esprit a pris possession d’un homme, ainsi, à la venue du Saint Esprit, la prière n’a plus besoin de mots. » (cité p. 66 in : Constantine Cavarnos & Mary-Barbara Zeldin , Saint Seraphim of Sarov, Institute for Byzantine & Modern Greek Studies, USA, 1980 )
Dans ce silence orant où à la toute fin, le silence lui-même deviendra prière, il est alors nécessaire dès que l’on entreprend l’ascèse de la prière d’être attentif à soi, et de faire qu’avec l’aide du Sauveur, les tentations n’aient plus de prise sur l’âme dans ce moment privilégié de notre entrevue avec Dieu.
« Chacun doit être, pour autant que cela soit convenable et nécessaire, quelquefois enfant et quelquefois lion. Il convient d’être lion lorsque les passions des esprits malins s’élèvent contre nous ; car «nous avons à combattre, non contre la chair et le sang, mais contre les principautés et les puissances, contre les princes de ce monde dans ce siècle ténébreux, contre les esprits de malice répandus dans les airs» (Ephésiens 6, 12).
Nous devons toujours être attentifs aux assauts du Malin, car pouvons-nous espérer qu’il nous laisse sans tentation quand il n’a pas épargné notre Fondateur et la Source de la foi, le Très Parfait Seigneur Jésus-Christ Lui-même ? Le Seigneur Lui-même a dit à l’apôtre Pierre : «Simon, Simon, Satan vous a demandé tous pour vous cribler comme on crible le froment» (Luc 22, 31).
Et ainsi, nous devons toujours faire appel au Seigneur dans l’humilité et prier pour qu’Il ne permette pas que nous soyons tentés au-delà de nos forces mais qu’Il nous délivre du Malin.
Car, lorsque le Seigneur abandonne un homme à lui-même, le Malin est prêt à le moudre comme la meule moud les épis de froment. » ( IS 36 : La vigilance contre les tentations)
« Nous agissons bien si nous n’acceptons pas les pensées malignes suggérées par le Malin. L’esprit impur a une influence forte seulement sur ceux qui sont passionnés tandis qu’il n’attaque que d’une manière détournée ou extérieure ceux qui se sont purifiés des passions.
Est-il possible pour un homme dans sa jeunesse de brûler et de ne n’être pas troublé par les pensées charnelles ? On devrait prier le Seigneur Dieu pour que l’étincelle des passions impures soit éteinte dès qu’elle se manifeste. Alors la flamme des passions ne grandira pas en l’homme. » (IS 29 : Des pensées et mouvements de la chair)

Claude Lopez-Ginisty,
La Garde de la Jérusalem Intérieure,
La prière selon Saint Séraphim de Sarov,
Editions du Désert,
2003
(épuisé)

Prier (221)



Sur les chemins de Dieu
Ne cherche pas le seul merveilleux
Mais le possible qui rendra ta vie
Plus proche du Ciel

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

jeudi 23 juillet 2009

Naissance au Ciel de Vladika Ambroise ( Cantacuzène)


Mémoire éternelle! Вечная Память!
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Monseigneur Ambroise évêque émérite de Vevey, ancien évêque de Genève et d'Europe Occidentale est décédé. Ses funérailles auront lieu en la Cathédrale Russe de Vevey le lundi 27 juillet 2009 à 10h ( Liturgie à 10h suivie de l'office de funérailles, enterrement à 13h30 au cimetière Saint-Martin de Vevey).

Царство ему Небеснаго !

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La garde de la Jérusalem intérieure/ La prière selon saint Séraphim de Sarov (10)


L’ascèse la plus difficile reste, pour les laïcs comme pour les moines –Saint Séraphim dans son Entretien avec Nicolas Alexandrovitch Motovilov, indiqua bien que cette distinction d’état n’était pas importante- celle du silence.
« Le silence absolu est une croix sur laquelle l’homme doit se crucifier lui-même avec toutes les passions et les désirs. Mais pensez seulement combien notre Maître le Christ a souffert auparavant des insultes et des offenses avant de monter sur la Croix.
Ainsi, nous ne pouvons pas entrer dans le silence absolu et l’espérance de la sainte perfection si nous ne souffrons avec le Christ. Car, le dit l’Apôtre : «Pourvu toutefois que nous souffrions avec Lui afin que nous soyons glorifiés avec Lui» (Romains 8, 17). Il n’est nulle autre voie. (Saint Barsanuphe, Réponse 342)
« Celui qui est entré dans le silence doit absolument garder à l’esprit la raison pour laquelle il l’a fait afin que son cœur ne soit pas détourné vers quelque autre objet. » ( IS 38 : Le silence absolu)
« Plus que toute autre chose, on devrait s’entourer de silence car saint Ambroise dit : «J’ai vu beaucoup d’êtres sauvés par le silence mais personne par le bavardage». Et un des Pères, saint Isaac le Syrien, dit que «le silence est le mystère du siècle à venir, tandis que les mots sont l’attirail de ce monde».
Assieds-toi seulement dans ta cellule, dans l’attention et le silence, et efforce-toi par tous les moyens de t’approcher du Seigneur et le Seigneur est prêt à te transformer, faisant de l’homme que tu es un ange à qui Il dit : «Voici sur qui je porterai mes regards : sur celui qui est doux et silencieux et qui tremble à Mes paroles» (Isaïe 66, 2).
Quand nous resterons silencieux, le Malin notre ennemi n’aura aucun succès avec l’homme au cœur caché ; ceci doit être compris à propos du silence dans l’intellect.
Celui qui s’adonne à un tel effort ascétique devrait placer tout son espoir dans le Seigneur Dieu, en accord avec l’enseignement de l’apôtre Pierre disant : « Jetez dans Son sein toutes vos inquiétudes, car Il a soin de vous» (1 Pierre 5, 7).
Un tel homme doit être constant dans cet effort ascétique, suivant dans ce cas l’exemple de saint Jean le Silencieux, l’anachorète (Vie des Saints, 3 décembre) qui, à la traversée de cette vie, se fortifiait par ces paroles divines : «Je ne vous laisserai point et ne vous abandonnerai point» (Hébreux 13, 5).
Si tandis que l’on vit au monastère, on ne peut rester dans la solitude et le silence et s’occuper aux obédiences données par l’higoumène, alors du moins le peu de temps qui reste après les obédiences devrait-il être dédié à la solitude et au silence et, pour ce petit effort, le Seigneur Dieu ne négligera pas d’envoyer Sa miséricorde qui confère la Grâce.
De la solitude et du silence naissent la componction et la douceur. L’activité de cette dernière dans le cœur humain peut être comparée à l’eau calme de Siloë qui coule sans bruit aucun, ainsi que le dit le prophète : «Les eaux de Siloë qui coulent doucement» (Isaïe 8, 6).
Le fait de rester dans sa cellule en silence, le travail, la prière et l’étude jour et nuit de la Loi de Dieu rendent un homme pieux car, selon les paroles des saints Pères, «la cellule du moine est la fournaise de Babylone et en elle les trois jeunes gens ont trouvé le Fils de Dieu». (Saint Pierre Damascène, Philocalie) » ( IS 37 : La Solitude et le Silence)

Claude Lopez-Ginisty,
La Garde de la Jérusalem Intérieure,
La prière selon Saint Séraphim de Sarov,
Editions du Désert,
2003
(épuisé)

Prier (220)



Garde-toi des paroles
Qui masquent le vide spirituel
Respecte le silence
Et Dieu le remplira

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mercredi 22 juillet 2009

La garde de la Jérusalem intérieure/ La prière selon saint Séraphim de Sarov (8)


Les larmes viennent souvent avec le repentir, elles lavent l’âme et par ce baptême des yeux, ramènent celui qui prie dans la mémoire de Celui Qui a promis dans les Béatitudes de sécher les larmes de ceux qui pleureraient.
« Tous les saints et les moines qui ont renoncé au monde ont passé toute leur vie à pleurer dans l’espérance de l’éternelle consolation, selon l’assurance donnée par le Sauveur du monde : «Bienheureux les affligés, car ils seront consolés» (Matthieu 5, 4).
Ainsi, nous devrions pleurer pour [obtenir] le pardon de nos péchés. Les paroles de celui qui était vêtu de pourpre [David] devraient nous en convaincre : «Celui qui marche en pleurant quand il porte la semence, revient avec allégresse, quand il porte ses gerbes» (Psaume 125, 6), ainsi que les paroles de saint Isaac le Syrien : «Humectez vos joues des larmes de vos yeux, afin que le Saint-Esprit demeure en vous et purifie l’immondice de votre malice. Tâchez d’émouvoir votre Seigneur avec vos larmes, afin qu’Il puisse vous aider». (Homélie 68)
Lorsque nous pleurons pendant la prière et que le rire s’y mêle, sachons que ceci vient de la ruse du Malin. Il est difficile de comprendre les agissements furtifs et subtils de notre ennemi.
Le cœur de celui qui verse des larmes de componction est illuminé par les rayons du Soleil de Justice, le Christ, notre Dieu. » (IS 11 : Les Larmes)

Claude Lopez-Ginisty,
La Garde de la Jérusalem Intérieure,
La prière selon Saint Séraphim de Sarov,
Editions du Désert,
2003
(épuisé)

Prier (219)


Ami prends courage
En voyant les lieux bénis
Où les saints vécurent la ressemblance
Le but de ce pèlerinage terrestre
Est dans cette ressemblance au Christ

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mardi 21 juillet 2009

La garde de la Jérusalem intérieure/ La prière selon saint Séraphim de Sarov (7)


La seule crainte enseignée à ses disciples par l’ermite de Sarov, était celle révérencieuse du Tout Puissant.
« Celui qui a pris sur lui de voyager sur la voie de l’attention intérieure doit avant tout posséder la crainte de Dieu qui est le commencement de la sagesse.
En son intellect ( Nous [grec] Oum [slavon] ) doivent toujours être gravés ces mots du prophète : «Servez le Seigneur avec crainte et réjouissez-vous en Lui avec tremblement» (Psaume 2, 11).
Il devrait cheminer sur cette voie avec la plus grande prudence et sans négligence, avec révérence pour tout ce qui est saint.
Autrement dit, il doit veiller à ce que l’on ne lui applique point le divin décret : «Maudit soit celui qui accomplit avec négligence l’œuvre du Seigneur» (Jérémie 48, 10). Une prudence pleine de révérence est alors nécessaire car cette mer — le cœur avec ses pensées et désirs que l’on doit purifier par le moyen de l’attention — est grande et vaste et «il y a là des reptiles sans nombre» (Psaume 103, 25), c’est-à-dire des pensées nombreuses, vaines, injustes et impures engendrées par les esprits malins. » (IS 7 : La Crainte de Dieu)
Après la crainte révérencieuse du Seigneur, saint Séraphim insiste sur le repentir comme véritable bouclier contre les différentes embûches du Malin et les illusions spirituelles ( preslest en slavon, plani en grec).
« Celui qui veut être sauvé devrait toujours avoir le cœur disposé au repentir et brisé, selon le Psalmiste : «Le sacrifice qui convient à Dieu, c’est un esprit brisé ; un cœur broyé et humilié, Dieu ne le méprise point» (Psaume 50, 17).
Par un esprit ainsi brisé, l’homme peut aisément traverser sans danger les pièges habiles du fier démon dont toute l’activité consiste à agiter l’esprit humain et y semer son ivraie, selon les paroles de l’Evangile : «Seigneur, n’as-tu pas semé du bon grain dans ton champ ? D’où vient donc qu’il y ait de l’ivraie ? Il leur répondit, c’est un ennemi qui l’y a semée» (Matthieu 13, 27-28).
Cependant, quand un homme s’efforce de garder en lui un cœur humble et des pensées qui ne soient pas agitées mais paisibles, alors tous les pièges de l’ennemi seront sans effet ; car là où il y a la paix dans les pensées, là, réside le Seigneur Dieu Lui-même — «Le lieu où il réside, c’est la paix» (Psaume 75, 3).
Le commencement de la repentance procède de la crainte de Dieu et de la circonspection, comme le dit le saint martyr Boniface (Vie des Saints, 19 décembre) : «La crainte de Dieu est père de la circonspection et la circonspection est mère de la paix intérieure et cette dernière donne naissance à la conscience qui fait que l’âme contemple sa propre laideur comme dans une eau pure et limpide. Ainsi naissent les débuts et les racines de la repentance».
Durant toute notre vie, par nos transgressions, nous offensons, à un plus ou moins grand degré, la Majesté de Dieu et pour cela nous devrions toujours nous faire humbles devant Lui, Le suppliant de nous accorder la rémission de nos dettes.
Question: Un homme qui a reçu la grâce peut-il se relever après avoir chu ?
Réponse : Il le peut, suivant ce que dit le Psalmiste : «On m’a poussé et ébranlé pour m’abattre, mais le Seigneur m’a secouru» (Psaume 117, 13) car lorsque Nathan le prophète accusa David de son péché, ce dernier se repentit et reçut immédiatement le pardon (2 Rois ; 12, 13). Un exemple de situation similaire peut être trouvé dans l’anecdote de l’anachorète qui, allant chercher de l’eau, tomba dans le péché avec une femme à la source et, retournant à sa cellule, reconnut son péché et recommença à mener une vie ascétique comme auparavant, n’acceptant pas les conseils de l’ennemi qui lui représentait tout le sérieux de son péché et voulait le détourner de la vie d’ascèse. Le Seigneur révéla l’incident à un certain Père et lui ordonna, à cause d’une telle victoire sur le Malin, de glorifier le frère qui était tombé dans le péché. » (IS 34 : Le Repentir)

Claude Lopez-Ginisty,
La Garde de la Jérusalem Intérieure,
La prière selon Saint Séraphim de Sarov,
Editions du Désert,
2003
(épuisé)

Blog Saint Materne:

Notre ami Jean-Michel
a mis de nouveaux articles intéressants
sur son blog:


Deo gratias, la Belgique est un pays libre!

Leve de koning, leve België!
Vive le roi, vive la Belgique!

Sur le mariage chrétien

Sur saint Nicodème l'Aghiorite



Prier (218)



Toi qui te plains de la dureté de l'ascèse
Sache regarder lucidement le Golgotha
Et ne pense pas l'éviter
Pour accéder directement au Jardin de Pâques

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

lundi 20 juillet 2009

La garde de la Jérusalem intérieure/ La prière selon saint Séraphim de Sarov (6)


Ainsi ses Instructions Spirituelles nous décrivent-elles clairement les raisons qui font que la vie de prière ne peut être véritablement séparée de la vie active.
"L’homme est composé d’une âme et d’un corps et pour cela le chemin de sa vie devrait consister en activité du corps et de l’âme, d’action et de contemplation mentale.
La voie de la vie active consiste en jeûne, continence, veilles, prosternations, prières et autres labeurs ascétiques qui comprennent la voie étroite et douloureuse qui, selon la parole de Dieu, conduit à la vie éternelle (Matthieu 7, 14).
La voie de la vie contemplative consiste en l’élévation de l’intellect vers le Seigneur Dieu, l’attention profonde, la prière mentale et, par de telles pratiques, en contemplation des choses spirituelles.
Quiconque désire traverser la vie spirituelle doit commencer par la vie active et ensuite seulement arriver à la vie contemplative car, sans la vie active, il est impossible d’entrer dans la vie contemplative.
La vie active sert à nous purifier de nos passions pécheresses et elle nous conduit au stade de la perfection active et ainsi elle établit pour nous le chemin vers la vie contemplative. Car seuls ceux qui ont été purifiés des passions et sont parfaits peuvent approcher cette vie, comme on peut le constater d’après les paroles de l’Ecriture Sainte : «Bienheureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu» (Matthieu 5, 8) et celles de saint Grégoire le Théologien dans son sermon sur la Sainte Pâques : «Seuls ceux qui se sont rendus les plus parfaits par leur ascèse peuvent approcher sans danger la contemplation».
On devrait aborder la vie contemplative avec crainte et tremblement, avec contrition de cœur et humilité, avec une grande expérience des Saintes Ecritures et sous la direction d’un staretz expérimenté et non avec audace et estime de soi. Celui qui est audacieux et dédaigneux, ayant cherché avec orgueil quelque chose qui était hors de sa portée, est forcé d’être prêt d’une manière prématurée, selon les paroles de saint Grégoire le Sinaïte. De même : si quelqu’un s’imagine avec suffisance atteindre quelque but élevé, c’est là un désir satanique et, sans acquérir la vérité, il deviendra le serviteur du Diable après avoir été rapidement saisi par lui.
Mais si on ne peut trouver d’instructeur capable de nous diriger dans la vie spirituelle, dans ce cas, il faut être dirigé par la Sainte Ecriture car le Seigneur Lui-même nous enjoint d’apprendre par la Sainte Ecriture, disant : «Lisez avec soin les Ecritures parce que vous croyez trouver en elles la vie éternelle» (Jean 5, 39).
De même, on doit s’efforcer de lire les écrits des Pères et de tenter, autant qu’il est possible de la faire, et selon sa force propre, d’accomplir ce qu’ils enseignent et, de cette manière, petit à petit, nous nous élevons de la vie active vers la perfection de la vie contemplative.
Car, dans les paroles de saint Grégoire le Théologien, dans son sermon sur la Sainte Pâques, l’action la meilleure est celle par laquelle nous atteignons la perfection et offrons à Dieu Qui nous appelle, un sacrifice vivant, saint et toujours sanctifié en toute chose.
Un homme ne doit pas quitter la vie active même quand il a eu du succès en celle-ci et qu’il est déjà entré dans la vie contemplative, car celle-ci coopère avec la vie contemplative et l’élève.
En traversant la voie de la vie intérieure et contemplative, on ne doit pas se relâcher et la quitter parce que les gens, étant devenus attachés aux choses extérieures et sensuelles, nous donnent un coup au cœur même par l’opposition de leurs opinions et s’efforcent, par tous les moyens, de nous détourner du chemin intérieur en plaçant sous nos pas divers obstacles. Car selon l’opinion des Pères de l’Eglise (et du Bienheureux Théodoret dans son Commentaire sur Le Cantique des Cantiques), la contemplation des choses spirituelles est préférable à la connaissance des choses sensuelles.
Ainsi, on ne doit pas vaciller devant les obstacles lorsque l’on traverse cette voie, en se fortifiant par la parole de Dieu : «Ne craignez pas ce qu’il craint et ne soyez pas effrayés : [car Dieu est avec nous] sanctifions le Seigneur Dieu Lui-même en mémoire vivante de son Nom divin et en accomplissement de sa volonté et c’est Lui que nous devons craindre" ( Cf Isaïe 8, 12-13). ( IS 39 : La vie active et la vie contemplative)

Claude Lopez-Ginisty,
La Garde de la Jérusalem Intérieure,
La prière selon Saint Séraphim de Sarov,
Editions du Désert,
2003
(épuisé)

Prières & Offices


ESTELLE DE SAINTES (acathiste)
MAURICE (acathiste)

Prier (217)



Ce que t'apprend le pèlerinage
C'est à te concentrer en Dieu
Le temps d'un voyage
Mais sache que ta vie
Ne devrait être que ce voyage

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

dimanche 19 juillet 2009

La garde de la Jérusalem intérieure/ La prière selon saint Séraphim de Sarov (5)


Le jeûne, fut toujours lié à la prière. Le Christ Lui-même nous enseigna que certains esprits mauvais ne pouvaient être chassés que par le jeûne et la prière. Saint Séraphim recommandait donc le jeûne et une certaine réserve avant la prière et disait : « On ne devrait pas s’occuper des choses de Dieu l’estomac plein. Il ne peut y avoir aucune vision des mystères divins lorsque l’estomac est plein. » ( IS 1 : Dieu) Mais il ne cautionnait pas le zèle déplacé et dangereux qui, par une austérité extrême pouvait, sous prétexte d’ascèse, faire que le corps – Temple du Saint Esprit- ne puisse plus accueillir la liturgie personnelle de la prière.
« Personne ne peut accepter de prendre sur soi une règle d’abstinence stricte de toutes choses ou de se priver de tout ce qui pourrait servir à rendre ses faiblesses plus légères.
Il faut prendre suffisamment de nourriture chaque jour pour que le corps, fortifié, puisse être l’ami et l’aide de l’âme dans l’accomplissement des vertus. Sinon, il peut arriver que tandis que l’on épuise son corps, son âme s’affaiblira aussi.
Les vendredis et mercredis, et plus particulièrement pendant les quatre
carêmes, prends de la nourriture une fois par jour et un ange du Seigneur deviendra ton compagnon. » ( IS 35 : Le Jeûne)
Le saint nous parle aussi de la nourriture de l’âme après avoir indiqué comment procéder sagement avec celle nécessaire au corps. En parlant de nourriture, il exprime le caractère vital de la Parole d Dieu qui doit sustenter l’homme intérieur.
« On devrait nourrir l’âme avec la Parole de Dieu car la Parole de Dieu, selon saint Grégoire le Théologien, est le pain des anges par lequel sont nourries les âmes qui ont faim de Dieu. On devrait avant tout s’adonner à la lecture du Nouveau Testament et du Psautier, lecture que l’on devrait faire en restant debout. De cette pratique résulte une illumination de l’intellect qui en est transformé par un changement divin.
On devrait s’habituer à le faire afin que l’intellect puisse pour ainsi dire nager dans la loi de Dieu. C’est sous la houlette de cette loi que l’on devrait diriger cette vie.
Il est très profitable de s’occuper à lire la Parole de Dieu dans la solitude et de lire avec intelligence la Bible tout entière. Car grâce à une telle occupation, mises à part les bonnes actions, le Seigneur ne laissera pas sa miséricorde manquer à celui qui s’y adonne et Il le remplira du don de la compréhension de Sa Parole. Et quand un homme nourrit son âme avec la Parole de Dieu, l’homme réalise en lui la compréhension de ce qui est bien et de ce qui est mal.
La lecture de la Parole de Dieu devrait être faite dans la solitude afin que tout l’intellect du lecteur puisse être plongé dans les vérités de la Sainte Ecriture et que, par là, il puisse recevoir la chaleur qui produit, dans la solitude, les larmes. Par là, un homme est complètement réchauffé et empli de dons spirituels qui réjouissent l’intellect et le cœur plus que tout autre parole.
Mais on devrait faire ceci par-dessus tout pour soi-même, afin d’acquérir simplement la paix de l’âme, suivant l’enseignement du Psalmiste : «Grande est la paix de ceux qui aiment ta loi ; rien ne les fait trébucher» (Ps 118, 165). ( IS 23 : Avec Quoi doit-on nourrir l’âme )
Mais l’autre nourriture de l’âme est bien sûr la prière.
« Si tu restes sans travailler dans ta cellule, sois diligent en toutes sortes de lectures mais, par-dessus tout, dans la lecture du Psautier, efforce-toi d’en lire chaque section plusieurs fois afin de toutes les mémoriser. Si tu as du travail manuel, occupe-t’en, si on t’appelle pour une obédience, va l’accomplir. Travaillant manuellement ou étant n’importe où pour une obédience, dis constamment la prière : «Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi pécheur» ! Lors de la prière, sois attentif à toi-même, c’est-à-dire concentre ton intellect et unis-le avec l’âme. Au début de la journée, dis cette prière dans le seul intellect, chaque prière séparée de la suivante, en prêtant attention à chaque parole. Puis, quand le Seigneur enflammera ton cœur avec la chaleur de la Grâce et l’unira en toi en un seul esprit, alors cette prière coulera en toi sans cesse et sera toujours avec toi, te réjouissant et te nourrissant. C’est cela même dont parle le prophète Isaïe : «Car ta rosée est une rosée vivifiante» (Isaïe 26, 19).
Et quand tu porteras en toi cette nourriture de l’âme, cette conversation avec le Seigneur Lui-même, alors pourquoi irais-tu dans les cellules des frères, même si on t’y appelle ? Je te le dis, en vérité ceci est vain bavardage et amour de l’oisiveté. Si tu ne comprends toi-même, peux-tu raisonner sur quoi que ce soit d’autre et enseigner les autres ? Sois silencieux, sois sans cesse silencieux, garde toujours dans l’intellect la Présence de Dieu et Son Nom. N’entre en conversation avec personne mais garde-toi à tout prix de juger ceux qui parlent beaucoup ou qui rient. Dans ce cas, sois sourd et muet, quoi qu’il puisse être dit de toi, que cela n’entre pas dans tes oreilles. Prends en exemple saint Etienne le Nouveau (Vie des Saints, 28 novembre) qui avait une prière continue, une disposition humble, une bouche silencieuse, un cœur humble, un esprit rempli de componction, un corps et une âme purs, une virginité immaculée, qui vivait la véritable pauvreté et l’esprit de non-possession sans murmurer, qui avait une obéissance parfaite, une patience insigne dans son exécution des tâches et une diligence remarquable dans son labeur.
Assis à la table du réfectoire, ne regarde pas et ne juge pas combien les autres mangent mais sois attentif à toi-même, nourrissant ton âme dans la prière. Au premier repas, mange suffisamment, au second, restreins-toi. Les mercredi et vendredi, si tu le peux, ne mange qu’une fois le jour. Dors sans faute quatre heures la nuit, à la dixième, onzième, douzième heure et à l’heure après minuit [id est de neuf heures du soir à une heure du matin] ; si tu deviens faible, tu peux dormir plus l’après-midi. Tiens-t’en à cela jusqu’à la fin de ta vie sans faillir, ceci est nécessaire pour accorder du repos à ta tête. J’ai moi-même suivi cette voie. Si tu te gardes ainsi, tu ne seras pas abattu mais sain et joyeux. ( IS 40 : Instructions à un novice)
Dans sa vie, nous savons que saint Séraphim ne sépara jamais la prière de l’action. Jamais tout au long de ses exploits ascétiques et spirituels, il ne délaissa l’activité physique ou le travail des mains. Il fut surnommé d’abord le Charpentier lorsqu’il accomplissait une de ses premières obédiences à Sarov. Dans la solitude, il bûcheronnait ou faisait des croix sculptées en cyprès. Même dans sa réclusion en cellule, il sortait en cachette pour accomplir des tâches physiques. « Il [nous] exhortait à garder fidèlement en mémoire ce précepte : « entre les mains l’ouvrage, sur les lèvres la prière. », ainsi le rapportent ses biographes. ( Archimandrite Justin Popovitch, op. cit. p. 78).

Claude Lopez-Ginisty,
La Garde de la Jérusalem Intérieure,
La prière selon Saint Séraphim de Sarov,
Editions du Désert,
2003
(épuisé)

Prier (216)



Garde le silence quelquefois
Et Laisse le Christ
Faire Sa demeure de prière en toi

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Christos Anesti/ Irene Papas