"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 23 juillet 2022

COMMENT UNE VISITE DANS UNE ÉGLISE A CHANGÉ LA VIE DE L'HIGOUMENE MEGALOSCHEME TAMARA


 

Le 23 juin est la fête d'une sainte géorgienne, sainte qui confessa sa foi orthodoxe, Famari [Tamara] Mardzanova, décrite par le peintre russe Pavel Korin dans son ouvrage "Russia Leaving".

Tamara Alexandrovna Mardzhanishvili (Mardjanova) naquit le 1er avril 1868, dans l'une des familles les plus illustres de Géorgie. Son père, le colonel Alexander Mardzhanishvili, et sa mère, Elisabeth née princesse Chavchavadze, étaient de fidèles chrétiens. Ils donnèrent à Tamara une brillante éducation profane. Son frère Constantin devint un acteur célèbre, metteur en scène et fondateur du théâtre géorgien. Tamara,  chanteuse douée, se préparait à entrer au Conservatoire de Saint-Pétersbourg.

À vingt ans, Tamara perdit ses parents et hérita d'un grand domaine. Elle était riche et belle. Des prétendants des familles les plus célèbres de Géorgie demandèrent sa main en mariage. Mais l'intervention de la Divine Providence changea le cours de sa vie.

Un jour, en visite à sa tante à Signy, elle entendit parler d'un monastère de Bodbe récemment ouvert. Elle rejoignit un groupe de jeunes gens pour un voyage touristique là-bas. Ils arrivèrent au milieu d'un office quotidien. L'higoumène lisait le canon au lutrin du chœur, assistée d'un groupe de moniales. Le reste de sa compagnie sortit, mais Tamara resta à l'église.

Une transformation mystérieuse se produisit en elle par l'œuvre de l'Esprit Saint. Elle entra dans l'église en tant que célébrité laïque et la quitta comme moniale de cœur. Les mots ne peuvent pas décrire ce qui se passait dans son cœur. Elle était fascinée par l'atmosphère du culte et la beauté de l'église, mais ce n'est pas l'excitation de l'office qui la poussa à devenir moniale. La volonté de Dieu ne se fait jamais dans une passion, ou sous l'impulsion du moment. Ce n'est jamais le résultat de délibérations logiques. La volonté de Dieu entre dans le cœur comme une vérité, sans doute ou questionnement. Tamara trouva la volonté de Dieu de cette manière. Elle savait que la vie monastique était sa vocation, elle allait devenir moniale.

Lorsque le service fut terminé, Tamara s'approcha de l'higoumène et  partagea son intention de la rejoindre. Son neveu de quatorze ans entendit la conversation. Il courut dehors et en parla aux amis de Tamara. Ils l'accueillirent avec moquerie et dérision. Personne ne la prit au sérieux.

Mais Tamara était sérieuse dans sa décision de se consacrer à suivre Dieu. Conscients de cela, tous ses proches se donnèrent beaucoup de mal pour lui faire abandonner son plan « fou ». Ils l'emmenèrent dans des théâtres, des concerts, des bals et des rassemblements sociaux. Déjà moniale dans ses années de vieillesse, elle dit ceci à propos de ces moments : "Ils m'emmenaient dans un théâtre, et je tenais un chapelet dans ma main cachée dans une poche."

Tamara rejoignit un couvent, malgré la persuasion et les supplications de ses proches. Ils persistèrent dans leurs tentatives de la faire changer d'avis. Pendant de nombreuses années, ils lui envoyèrent des lettres l'incitant à rentrer chez elle sous le faux prétexte de s'occuper de certaines affaires urgentes. Mais leurs stratagèmes furent vains. En raison des objections de sa famille, Tamara rejoignit un couvent, et fut tonsurée sous le nom de Juvénalia. Certaines sœurs virent une colombe blanche descendre sur elle à sa tonsure.

En 1902, l'exarque de l'Église géorgienne nomma Mère Juvénalia higoumène du monastère de Bodbe. Pour elle, les années de son service en tant qu'higoumène furent le meilleur moment de sa vie. Mais les troubles révolutionnaires atteignirent sa patrie, la Géorgie. En 1905, un groupe de révolutionnaires géorgiens hostiles à l'Église s'approcha de la moniale Juvénalia et la menaça de représailles. Ils étaient en colère contre le travail de son monastère pour aider les paysans géorgiens pacifiques harcelés par la jeunesse géorgienne à l'esprit révolutionnaire.

La terreur rouge se préparait. Les assassinats de personnalités politiques et religieuses commencèrent. En route pour Tiflis, sa voiture fut la cible de tirs des révolutionnaires géorgiens. Son cocher, son gardien et tous les chevaux furent tués. La Mère Supérieure éleva au-dessus d'elle l'icône du vénérable Séraphim de Sarov, son saint préféré, et s'écria : « Vénérable Père Séraphim, sauve-nous. Par les prières du staretz, Mère Juvénalia et la religieuse qui l'accompagnait restèrent en vie.

Craignant pour sa vie, ses supérieurs la nommèrent prieure de la paroisse de la Sainte Protection à Saint-Pétersbourg. Elle n'avait pas accepté le déménagement, mais y voyait un signe de la Providence de Dieu pour elle. Par son transfert, elle se lia d'amitié avec des personnes dont les fidèles de l'Église répètent encore les noms avec beaucoup de respect et de crainte. Beaucoup furent glorifiés en tant que nouveaux martyrs et confesseurs de l'Église.

Certains de ses amis les plus proches et les plus cordiaux étaient la sainte royale martyre Elisabeth Fiodorovna Romanov, les vénérables startsy Alexis Zosimovsky et Gabriel Sedmiezersky, le staretz Anatole d'Optina, l'archimandrite Tovia, higoumène de la Laure de la Sainte Trinité-Saint Serge. Toutes ces amitiés renforcèrent la jeune higoumène dans sa foi et sa vie monastique. Les amitiés avec l'évêque Arseny (Jadanovsky), higoumène du monastère de Tchudov au Kremlin, et son frère dans l'esprit l'archimandrite Séraphim (Zvezdinsky) furent particulièrement influentes. Pendant plusieurs années, le saint et juste Jean de Cronstadt fut son père spirituel.

En 1915, l'évêque Arseny (Jadanovsky) tonsura l'higoumène Juvénalia dans le Grand Schème sous le nom de Tamara. Le schème et l'ermitage étaient ses rêves de longue date. Elle voulait vivre dans la prière sous la protection de saint Séraphim. Pourtant, Dieu avait un plan différent pour elle. La Mère de Dieu lui apparut trois fois dans ses visions lui ordonnant d'établir la skite de Serafimo-Znamensky dans le village de Bityagovo en dehors de Moscou.

Peu après sa tonsure en tant que moniale mégaloschème, elle priait devant l'icône de la Mère de Dieu du Signe en lui demandant son intercession dans son désir de se retirer dans un ermitage. En réponse, il lui fut dit : "Non, tu devras établir une skite pour toi-même et pour les autres". Au début, la religieuse mégaloschème  prit cela pour une tentation - ce commandement était en contradiction avec son désir de vivre dans la solitude et la prière. Elle se rendit à Zosimova Pustyn pour demander conseil spirituel au père Alexis, ermite. Il l'entendit et déclara qu'elle devait suivre le commandement de la Mère de Dieu et construire la skite. Elle reçut les mêmes conseils du staretz Anatole d'Optina et de l'higoumène de la Laure de Saint Serge, le père Tovia.

Skite de Serafimo-Znamensky 


Par obéissance à la Mère de Dieu, Mère Tamara établit la skite Serafimo-Znamensky, fermée par les bolcheviks en 1924 et rétablie en 2011. Après la fermeture de la skite, la moniale mégaloschème Tamara  déménagea avec dix autres moniales dans le village de Perkhushkovo où elles établirent un monastère de maison.

En 1931, elle fut arrêtée. Les prisonniers de sa cellule étaient accusés d'infractions politiques et pénales. Pourtant, son esprit magnanime et sa générosité lui valurent le respect et la bonne volonté de chaque prisonnier. Tout le monde la traita avec amour et respect.

Elle fut condamnée à l'exil en Sibérie, où elle purgea sa peine à deux cents kilomètres d'Irkoutsk. Elle vivait dans une simple cabane paysanne, où elle occupait un petit espace derrière le fourneau. Le propriétaire de la maison et son fils l'aimaient beaucoup. Longtemps après la fin de son exil, ils s'écrivirent encore. Le petit Vanya, fils du propriétaire, écrivit : « Tu me manques beaucoup. J'ai maintenant un accordéon, et j'aimerais que tu puisses m'entendre jouer." Après avoir lu cette lettre, Mère Tamara fit remarquer avec un sourire : « Dieu a eu pitié de moi ! »

Comme tous les autres exilés, elle devait se rendre au commissariat local deux ou trois fois par mois pour signer ses papiers. Au début, le commissaire la traitait avec dureté et hostilité. Mais son regard et sa détermination spirituelle changèrent finalement  son attitude. Il s'adoucit et conversa avec elle. Lorsque son exil prit fin et que Tamara vint pour sa dernière visite, le commissaire se sépara d'elle chaleureusement et dit qu'il était triste de ne plus la revoir. Il l'accompagna jusqu'au porche et se tint là à la regarder s'éloigner.

Dans sa vieillesse, elle souffrit de maladie pulmonaire. Elle était revenue de son exil en mauvaise santé. Ses médecins lui diagnostiquèrent  une tuberculose, qui sapait son énergie vitale. Elle mourut le 23 juin 1936 et fut enterrée à l'entrée du cimetière de la Mère de Dieu à Moscou, non loin de la tombe du père Alexis Metchev. Avec la bénédiction de Vladyka Arseny (Jadanovsky), une épitaphe fut écrite sur sa tombe qui disait : "Celui qui croit en Moi aura la vie éternelle".

Elle fut glorifiée par l'Église orthodoxe géorgienne en 2016. Ses reliques, découvertes en juin 2018, furent transférées à la skite de Serafimo-Znamensky, skite qu'elle avait établie, et elles y sont restées à ce jour.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

THE CATALOGUE OF GOOD DEEDS

vendredi 22 juillet 2022

Sophie Law: LE CŒUR D'UNE SAINTE Sainte Martyre Royale Elizabeth Feodorovn

Les lettres ont toujours été un miroir pour le cœur des saints, en particulier lorsque ces lettres sont adressées à des personnes proches d'eux. C'est là qu'ils révèlent leurs luttes spirituelles intérieures avec une sainte vulnérabilité qui montre comment leur chemin en Christ est accompli.

    

La correspondance d'Elizabeth avec le tsar Nicolas est très révélatrice. Il subsiste une centaine de lettres et de cartes écrites par elle à son beau-frère. Ils échangeaient des lettres depuis longtemps, depuis que leur vie s'entremêlait par le mariage, et ce qui est remarquable, c'est son ton confessionnel. Elle ouvre son cœur à Nicolas et discute de Dieu avec lui, et - bien que ce ne soit pas surprenant - je ne peux toujours pas manquer d'être frappée par la façon dont elle est modeste et humble. Dans une lettre d'avril 1909, elle écrit à Nicholas : « Je peux être déçu de moi-même, mais je n'ai pas non plus d'illusion et je n'imagine pas que je sois différente des autres. Je veux travailler pour Dieu et en Dieu pour l'humanité souffrante ». Son ton est souvent auto-admonitoire, car elle admet ce qu'elle considère comme ses défauts et ses échecs, mais en cela, elle révèle aussi l'essence d'elle-même, montrant qu'elle est quelqu'un qui s'efforce toujours de s'améliorer devant Dieu.

Ce qui ressort également des lettres d'Elizabeth à Nicholas, c'est à quel point elle l'apprécie en tant que correspondant. Elle veut lui révéler ses motivations, mais aussi, je pense qu'elle trouve qu'elle peut s'explorer en s'ouvrant à lui, afin que ses lettres deviennent à la fois explicatives et exploratoires. Par exemple, dans une autre lettre d'avril 1909, elle écrit :

« J'ai repris la vie que je mène maintenant non pas comme une croix, mais comme une route pleine de lumière que Dieu m'a montrée après la mort de Serge et que des années et années auparavant avaient commencé dans mon âme. Je ne peux pas vous dire quand - il me semble souvent que déjà enfant, il y avait un désir d'aider ceux qui souffrent. »

Photo: romanovempire.org
Photo: romanovempire.org
     

Elle se tourne également vers Nicholas pour obtenir son approbation, et cela est évident dans une lettre qu'elle lui a écrite en 1910 avant d'être faite higoumène de son couvent. Elle dit : « Prie pour moi, mon cher, je vais plus profondément dans notre Église orthodoxe et je deviens une missionnaire de foi chrétienne et de charité et, oh mon Dieu, je suis si indigne de tout cela et je le fais, je veux des bénédictions et des prières ». Et puis, quelques jours plus tard, elle écrit : « Cher frère, je te demande ta bénédiction, tes prières et ton pardon avant le jour solennel qui approche. S'il te plaît, sois convaincu que, quelle que soit la gêne ou le péché de ma pauvre vie terrestre, je suis un véritable sujet pour toi - la volonté est toujours pleine de bonnes intentions et de souhaits religieux, même si, en chemin, je trébuche et je fais des erreurs sans fin. »

Les principes fondateurs du couvent étaient très particuliers à la vision d'Élisabeth pour son institution religieuse et montraient son fonctionnement. Considérant que le travail est la base de toute vie religieuse et que la prière en est la récompense, la grande-duchesse voulait que ses moniales et le travail de son couvent soulagent les souffrances des malades, des pauvres et des gens sans instruction. Par conséquent, en prenant le voile, ses sœurs ne renonceraient pas complètement à toute vie terrestre et à tout contact avec la société laïque. Par conséquent, le fonctionnement de l'hôpital et de la clinique dentaire incorporés au couvent fut pleinement soutenu par les sœurs et la mère supérieure elle-même.

La journée commençait à 6 heures du matin au couvent et la routine suivait la pratique monastique. Après les prières communes du matin dans l'église de l'hôpital, la grande-duchesse donnait aux sœurs des instructions pour la journée de travail. À midi, pendant le repas, l'une des sœurs lisait des Vies des Saints ; à cinq heures du soir, il y avait des vêpres suivies de Matines, et à neuf heures, les prières du soir étaient lues dans l'église de l'hôpital, après quoi les sœurs recevaient une bénédiction de leur Mère Supérieure et se retiraient dans leurs cellules pour la nuit.

En tant que Mère Supérieure, Elizabeth menait une vie ascétique. Elle jeûnait rigoureusement et ne vivait que sur un régime de lait, d'œufs, de légumes et de pain. Elle se levait à minuit pour prier dans sa chapelle ou pour visiter le service de l'hôpital, restant souvent au chevet d'un patient dans la douleur ou la peur, faisant tout ce qu'elle pouvait pour apaiser son angoisse.

Occupant seulement trois pièces dans le couvent - un bureau, un salon et une chambre à coucher - Elizabeth se refusait tout ce qui avait été abondant dans sa vie antérieure de grande-duchesse. Ses quartiers étaient peints en blanc et ornés uniquement d'icônes, tandis que ses meubles étaient rares et simples.

     

Elizabeth réalisa une quantité de travail surhumaine, en l'intégrant de manière transparente dans sa journée. Elle entreprenait elle-même  les tâches les plus difficiles, ne demandant jamais d'aide à ses sœurs ou ne s'attendant à ce qu'elles assument sa charge de travail de quelque manière que ce soit. Chaque jour, elle devait examiner d'innombrables pétitions et lettres de tous les coins du pays et elle recevait de nombreux visiteurs de tous horizons, à chacun desquels elle donnait son temps et une attention assidue. À l'hôpital, elle assumait les rôles les plus éprouvants et les plus qualifiés, assistant aux opérations et aux pansements chirurgicaux ainsi qu'aux soins infirmiers, mais consacrant également de précieuses heures à s'asseoir au chevet de ceux qui avaient besoin de secours spirituel.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN



Sagesse

 


jeudi 21 juillet 2022

Métropolite Tikhon (Shevkunov) de Pskov et Porkhov: TRAHI PAR TOUS ET BÉNI PAR DIEU Homélie pour la fête des martyrs impériaux


Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Aujourd'hui est un jour spécial et extraordinaire pour nous tous. Ce qui s'est passé en 1917-1918 est une terrible leçon pour tous les temps. Aujourd'hui, nous glorifions un homme qui a été calomnié, avili, soumis au mépris, mal compris et trahi comme aucun autre dans toute l'histoire russe. C'était un homme de vie vraiment sainte. Les gens disent qu'il a été glorifié pour sa dernière période de passion, et c'est vrai. Telle est la conscience et la compréhension de l'Église. Mais il s'y dirigea toute sa vie. Il est impossible de séparer ce jour de mars 1917, lorsqu'il a été trahi puis arrêté avec sa famille,  du 17 juillet, date à laquelle tous ensemble, en tant qu'une seule personne (les seules à être restées fidèles les uns aux autres et à l'autocrate placé par Dieu sur la terre russe), ont reçu la mort de martyr.

Personne n'a fait autant sincèrement pour la Russie et n'a gagné une ingratitude aussi terrible que le tzar Nicolas II. Il y eut des moments où, semble-t-il, les gens l'aimaient et le traitaient comme ordonné par Dieu - comme un père. Mais ce furent des périodes courtes et connivantes. En 1903, lorsque saint Seraphim fut glorifié, il y avait de la joie parmi les gens ordinaires. En 1914, lorsque les armées allemande et austro-hongroise attaquèrent la Russie, il y eut aussi une explosion de sentiments populaires : tout le monde s'unit pour défendre le pays. Mais seulement quatre ans se sont écoulés et la majorité des gens criait : « Crucifie... crucifie-le ! »

     

Il y a des preuves de la façon dont la majorité de la population a réagi à l'exécution - le meurtre maléfique et inhumain du tzar et de sa famille. Nous avons enquêté sur ce meurtre ; nous avons déterminé ce qui s'est passé minute par minute à la Maison Ipatiev à l'époque. C'était vraiment terrifiant ! L'exécution a duré une quarantaine de minutes au total. Le garçon, le tsarevitch Alexis, a souffert le plus longtemps. Ils ont été tués avec des balles, des baïonnettes, par des coups de crosse. Et quelle a été la réponse du peuple à ce meurtre cruel de l'oint de Dieu, qui a été désigné par Dieu comme tsar pour le peuple ? 

La poétesse Marina Tsvetaeva, l'ancienne ministre des Finances de l'Empire russe Kokovtsev, et d'autres, le rappellent. Des marchands de journaux ont couru dans les rues en criant : « Le tsar a été exécuté ! » Il n'y a pas eu de réaction, à l'exception des paroles qui montrent jusqu'où nous pouvons tomber : « La mort d'un chien pour un chien », « Ce Nick [Nicolas II]a eu sa part de danse »... Pas un mot de sympathie ! Seul le patriarche Tikhon a élevé la voix, disant que nous devions le commémorer, lui et sa famille, dans nos prières. Quelques prêtres dans toute la Russie ont servi des pannikhides pour la famille impériale, à laquelle peu de gens sont venus. Comme l'écrivent leurs contemporains, il régnait, la plupart du temps soit l'indifférence sourde, soit la malveillance.

Le saint tzar porteur de la Passion Nicolas Alexandrovitch a tout donné pour le bien de la Russie. Le Patriarche Tikhon a répondu au nom de l'Église, et c'est pourquoi il a dit : « Que mon nom soit effacé de l'histoire, si seulement l'Église en bénéficiait ». L'empereur Nicolas II était responsable de la Russie, et se rendant compte qu'il se sacrifiait consciemment et la chose la plus précieuse qu'il avait - sa femme et ses enfants - il a dit : « Il n'y a pas de sacrifice que je ne ferais pas pour le vrai bien et le salut de ma patrie, Mère Russie. »

Il ne se faisait aucune illusion sur ce que pourrait être leur sort lorsqu'ils ont été emmenés d'abord à Perm, puis à Ekaterinbourg. Nous ne pouvons pas imaginer quel fardeau il y avait sur son âme, et en même temps, quelle paix ! 

Ils ne lui ont pas permis de faire le travail qu'il faisait - pour libérer la Russie des envahisseurs - bien que la Russie ait été à un pas de la victoire. Une vague de trahison s'est écrasée sur lui de la part de gens qui criaient qu'ils sauvaient la Russie d'une cabale et de la ruine, pour laquelle la plupart de nos compatriotes, dans leur folie, ont blâmé le tzar, son épouse et sa famille. Ils ont été accusés de livrer le pays entre les mains des ennemis, les Allemands, afin de détruire tout le monde.

Mais c'est exactement le contraire qui s'est produit. Ceux qui criaient et faisaient rage, pleinement confiants qu'ils avaient raison, se sont en fait avérés être des traîtres qui ont livré leur pays entre les mains de bourreaux sanglants qui ont versé des rivières de sang en Russie. 

Plus tard, certains de ces criminels se sont rendu compte de ce qu'ils avaient fait. Mais à cette époque, il y avait de la ferveur et de la force : « Ces gens (comme ils appelaient le tzar, la tzarine et leurs compagnons) ne comprennent rien, nous comprenons ! » L'autosatisfaction, la fierté et la possession démoniaque régnaient sur la Russie à cette époque. Des millions de vies, des centaines de millions de destins furent sacrifiés sur l'autel de la folie et de la méchanceté... Le grand scientifique russe Dmitri Ivanovich Mendeleyev a estimé qu'il y aurait 600 millions de personnes en Russie d'ici la fin du XXe siècle. Nous savons combien vivent dans notre pays maintenant.1 Les autres sont les enfants à naître et les défunts. Les prévisions de Dmitri Ivanovich pour d'autres pays se sont réalisées. Il a prédit qu'il y en aurait 200 millions aux États-Unis au milieu du XXe siècle, et c'est ce qui s'est passé. Il y avait 198 millions de personnes vivant aux États-Unis à l'époque.

Combien grande était notre bêtise et notre folie, et notre susceptibilité à l'égoïsme. Et l'essentiel, c'est que les gens se sont éloignés de la foi, de l'Église. Ils ne voulaient pas l'écouter - y compris, malheureusement, les gens d'Église - seuls le patriarche Tikhon et quelques autres y ont prêté attention.

     

L'empereur Nicolas Alexandrovitch a été trahi littéralement par tout le monde : « Il y a de la trahison, de la lâcheté et de la tromperie partout », a-t-il écrit dans son journal. Par la grâce de Dieu, seuls sa famille et ses amis les plus proches ne l'ont pas abandonné. C'était vraiment une grâce, car le Seigneur ne donne pas d'épreuves au-delà de nos forces. Cette poignée de personnes qui sont restées avec lui en exil et en prison ont accepté la mort avec lui. À notre grande honte, il y avait des parents, un cuisinier, un serviteur loyal, un médecin, une gouvernante... mais il n'y avait pas d'évêques, pas de prêtres !

Par la grâce de Dieu, ils ne l'ont pas privé de la possibilité de communier et de prier pendant les offices à la Maison Ipatiev. Le dernier service dans cette maison de prisonniers fut une pannikhide. Pendant le service, toute la famille impériale et leurs amis emprisonnés avec eux se sont soudainement mis à genoux. Ils priaient pour eux-mêmes, parce qu'ils savaient ce qui allait arriver.

Glorifiant le tzar, nous voyons la hauteur de son âme ; nous voyons que c'était un vrai chrétien et un exemple pour nous ; nous voyons comment, au milieu de la trahison, de la stupidité et de l'idolâtrie (parce que le futur état heureux, qui fut idéalisé par les révolutionnaires bolcheviks et libéraux et les gens ordinaires , n'était qu'une idole). Le souverain a servi Dieu et le peuple pour son salut.Reconnu par presque tous ses sujets (y compris les gens d'Église, malheureusement) comme un ennemi de la Russie, un fou et un traître, et calomnié par eux, c'est lui, le Souverain, qui s'est avéré avoir raison. Mais il ne pouvait pas résister à tout ce flot de haine et de mensonges. Le Seigneur lui a donné la bénédiction de se retirer. La parole de la Sainte Écriture s'est réalisée : Que le Seigneur accomplisse toutes tes supplications (Ps. 19:5). Quand nos cœurs demandent le bien, le Seigneur donne le bien. Lorsque nous demandons le mal, le Seigneur essaie de toutes les manières, encore et encore, de nous détourner du mal. Mais si le durcissement du cœur se poursuit - chez un individu ou dans le peuple dans son ensemble - le Seigneur nous laisse à notre liberté obscurcie et mortelle, déformée par la volonté de soi. Que l'Éternel accomplisse toutes tes supplications... Et ce à quoi le cœur humain fou et démoniaque aspirait a commencé à se produire. Ainsi, Il fait miséricorde à qui Il veut, et Il endurcit qui Il veut. (Romains 9:18), dit l'apôtre Paul.

La seule vraie joie et le seul bonheur suprême du saint tzar porteur de la Passion Nicolas Alexandrovitch a été ce dont nous avons entendu parler dans le prokimenon de la liturgie aujourd'hui : « Le roi se réjouira en ta force, ô Seigneur ; et dans ton salut, combien se réjouira-t-il ! » (Tone 4). La joie ne concerne que Dieu et ce qui Lui plaît ! Pouvons-nous comprendre cela dans nos esprits ? Ce saint homme, sa famille et ses amis l'ont compris et l'ont réalisé dans leur vie. Il y avait de la rage tout autour, tout comme la mer de de la vie fait rage maintenant, dans laquelle chacun concocte sa propre vérité. Et au-dessus de cette mer se trouve le navire du salut, l'Église, où les gens vivent par la vérité de Dieu, par le Saint Évangile.

C'est une grande leçon pour nous tous ; une raison de réflexion et une raison d'humilité ; une raison de comprendre à quel point cela se produit soudainement avec nous en Russie - à quel point des mécanismes sauvagement terribles sont mis en marche, pulvérisant des millions de personnes. Combien la cause du salut se perd dans la terrible brume des délires humains. « Nous voulions le meilleur », « Nous avons essayé pour la Russie ! » ont dit les fous  plus tard dans leur repentir infructueux - alors qu'en fait ils ont livré la Russie entre les mains de l'antéchrist.

Le saint martyr Nicolas a vécu par obéissance à la sainte Église. C'était le chemin du salut et de la sainteté. Par les prières du saint Porteur de la Passion Nicolas, de la Tsarine Alexandra, du Tsarevitch Alexei, des grandes-Duchesses Olga, Tatiana, Maria, Anastasia, du saint docteur et martyr Eugène, et de ceux qui ont souffert avec eux, Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de nous!

Amen.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN


Sagesse



Que Dieu nous accorde de ne pas être spirituellement aveugles et de ne pas échapper à la vérité en Christ. 

Que les événements de la vie ecclésiale, les événements de la vie de notre pays présent et du passé récent nous voient avec une vision spirituelle.

Archimandrite Jean (Krestyankin)

Source: Pravoslavie.ru

mercredi 20 juillet 2022

« La confession doit être du repentir, et non une histoire sur votre vie »

 « La confession doit être du repentir, et non une histoire sur votre vie »

Parfois, les gens qui viennent à la confession commencent à me dire approximativement ce qui suit : « Hier, je suis rentré à la maison et j'ai été accueilli par mon mari, qui, comme d'habitude, était ivre. Je l'ai critiqué et il a commencé à me crier dessus. Je me suis mise en colère et l'ai giflé. Bien sûr, j'ai eu tort de le faire, mais qu'aurais-je pu faire d'autre ? ...” Ce n'est pas une confession. La confession doit être [une déclaration de] repentir, et non une histoire de votre vie, et encore moins une tentative de justifier vos péchés.

Bien qu'il y ait des gens qui, dans leur simplicité, ne savent pas comment se repentir d'une autre manière - et bien sûr, leur père spirituel acceptera ce genre de confession de leur part - il serait néanmoins plus approprié de le dire ainsi : "Je suis méchante et très irritable, et quand mon mari a agi de manière inappropriée, je me suis mise en colère et je l'ai frappé au visage. Je regrette beaucoup de l'avoir fait et je m'en repents. Je lui ai demandé pardon, et je promets à Dieu que je n'agirai jamais de cette manière à l'avenir. » C'est, à mon avis, ce à quoi ressemblerait une confession correcte.

panteleimon

Souvent, les gens en écrivent trop dans leurs notes [avant la confession]. Ils entrent dans des détails excessifs sur une chose ou l'autre, ce qui n'est pas tout à fait approprié. Il y a un autre extrême, également inapproprié, dans lequel quelqu'un récite simplement ses péchés en termes simples, par ex. « J'ai péché par vanité, découragement, irritation... » « Je n'ai pas observé le jeûne et j'ai eu de mauvaises pensées... » Un enfant pourrait dire « Je me suis mal comporté... » Que signifie « par vanité » ? Que signifie « être irrité » ? Quelle est la signification des « mauvaises pensées » ? Qu'est-ce que cela signifie « mal se comporter ? » Il ne faut pas parler en général d'une passion qui vous affecte - car elle affecte tout le monde - mais plutôt de la façon dont une passion se manifeste en vous. Par exemple, il serait plus correct de dire « J'ai rabaissé ma fille, je lui ai adressé de mauvaises paroles et je l'ai frappée... » plutôt que de dire « Je me suis irritée contre ma fille ». Un autre exemple serait la fierté... Comment votre fierté se manifeste-t-elle ? Vous avez rabaissé les autres, vous avez méprisé tout le monde, ou vous avez été impoli envers quelqu'un, voulant le rabaisser. C'est-à-dire que la confession ne devrait pas être une histoire détaillée relatant toutes les circonstances entourant une action donnée, mais plutôt une déclaration de repentance pour des péchés spécifiques ; d'autre part, ces péchés ne devraient pas être réduits à des généralités/mots simples.

Certains de nos contemporains ont tendance à trouver des noms spécifiques et exacts pour leurs péchés, tandis que d'autres font preuve d'une curiosité pathologique et cherchent à découvrir des péchés qui existent mais avec lesquels ils ne sont pas familiers. Certaines personnes, par exemple, demandent [qu'on leur donne les définitions spécifiques de termes peu utilisés/archaïques qui expriment de fines nuances de distinction entre divers péchés]. Il me semble que c'est inapproprié. Il faut rappeler les péchés par des mots qui existent dans l'usage contemporain. Lorsque nous prions, lorsque nous lisons les Règles de prière du matin et du soir, nous utilisons des paroles prononcées par les Saints Pères, nous empruntons leur imagerie, et c'est vrai, car nous apprenons la langue des saints, nous apprenons la bonne attitude envers Dieu. Cependant, il me semble que lorsque nous nous repentons, nous devrions utiliser nos propres mots. Par exemple, vous ne devriez pas dire que vous avez péché par cupidité, mais que, par exemple, que vous avez essayé de flatter quelqu'un dans l'espoir d'obtenir de l'argent [de lui], ou que vous avez fait quelque chose de bien dans l'espoir d'obtenir la même chose en retour. ...

Nous savons qu'il y a huit passions, et qu'il y a des commandements. C'est de nos soumissions à ces passions, et de toutes les violations de ces commandements, que nous devons nous repentir.

Vous devez exprimer votre repentir de divers péchés de différentes manières. Il y a des péchés qui sont si impurs et vils, qu'en exprimant votre repentir, vous ne devriez pas entrer dans les détails. Cependant, vous devriez faire comprendre au prêtre ce qui vous est arrivé, car souvent de tels péchés sont décrits dans des généralités, se cachant derrière [ces généralités] de terribles distorsions dans les relations entre un homme et une femme. Vous ne pouvez pas simplement dire : « J'ai une passion adultère. » Vous devez clarifier la manière dont elle se manifeste. Vous n'avez pas besoin de vous rappeler les détails de ces péchés vils, mais il est essentiel que vous les racontiez de manière à ce que le prêtre comprenne l'étendue de ce péché. Après vous être repenti, il est nécessaire de vous rappeler que vous avez cette mauvaise passion en vous, et vous devez éviter les situations dans lesquelles elle peut se manifester, mais vous devez éloigner de vous-même les souvenirs des péchés commis. Cependant, il est essentiel non seulement de se souvenir des péchés d'orgueil insensé, de vanité, de vol, de rabaissement des autres que vous avez commis, mais même de les rappeler, en particulier chaque fois que des pensées de vanité surgissent en nous.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

PARISH LIFE

publication mensuelle 

de la cathédrale orthodoxe russe 

 St. Jean-Baptiste de Washington, DC

 


mardi 19 juillet 2022

Archimandrite Athanasios: Qu'est-ce qui différencie le christianisme des autres religions ? Enseignement orthodoxe des startsy



 Archimandrite Athanasios

Il est temps de répondre à nos questions, les enfants. Une première question se pose : « Pourriez-vous nous dire de manière concise les différences entre le christianisme et les religions et hérésies les plus connues ? » Je laisserais en dehors de la question des hérésies, car les hérésies sont une déviation de la vérité du christianisme. Une fois de plus, l'hérésie est l'interprétation logique du dogme [chrétien]. Quand j'essaie de comprendre un mystère, une révélation, de manière logique, je tombe dans l'hérésie. Par exemple, j'essaie de réaliser que Dieu est trois personnes, mais toujours une. Il n'y a pas de produit chimique, mécanique, logique ou tout autre analogue/comparaison pour s'en rendre compte. Je l'accepte simplement. Au cas où, cependant, je dis : « Il ne peut pas y avoir trois personnes, alors je rejette les deux et je garde l'une d'entre elles, parce que j'ai du mal à comprendre... C'est ce qu'on appelle l'hérésie. Ainsi, l'hérésie est un phénomène endo-chrétien/de l'intérieur du christianisme (« ενδοχριστιανικές»). Quand on traite d'autres religions, c'est une toute autre chose.

Je pourrais répondre [à la question] comme suit. [Concernant] toutes les religions existantes, encore une fois, à l'exception des hérésies chrétiennes, [telles] que le bouddhisme, par exemple. Je vais vous dire deux mots et m'en souvenir. Ces religions sont « endicosmiques », « du monde / de l'intérieur du monde » [«ενδοκοσμικές »]. Religions endocosmiques. Elles sont nés «κατ’επίνοια», «κατ’ επίνοια» signifie que je fais quelque chose avec mon esprit. L'apôtre Pierre parle des « mythes inventés » [«σεσοφισμένοι μύθοι », «επινενοημένοι μύθοι»]. C'est alors que j'essaie d'organiser et de systématiser une religion. « L'homme est comme ceci et cela, l'âme est ceci et cela, ce que le salut représente, etc. » Celles-ci sont inventés, faites attention à cela. 

Ainsi, ces religions « partent » de l'homme et « se terminent » vers l'homme. Un cycle « d'homme en homme ». Elles n'ont rien à offrir. Le salut, bien qu'elles [ces religions inventées] ne parlent pas de salut, mais même si elles le faisaient, ce ne serait rien d'autre que le dicton bien connu : « quand je veux me relever par la force de ma tête... » Il est impossible de me relever. Si je pèse 100 kg, je peux soulever un sac avec du blé. Cependant, je ne peux pas me soulever ainsi quand je pèse 100 kg. Pourquoi ? Qui sait pourquoi, la physique nous donne la réponse : « Les forces sont un système fermé. » C'est ce que nous disons en physique, et il est impossible de me soulever. Les pouvoirs sont venus de l'extérieur. Ainsi, je ne peux pas me sauver, peu importe combien je le veux, [en utilisant] ce que je trouve, quelle que soit la construction que je construis. Ce n'est pas possible parce que toutes ces choses sont endocosmiques. Ainsi, une force de l'extérieur doit venir. Quelle est cette force ? Pour toutes les autres religions, cette force extérieure n'existe pas. 

Qu'est-ce que le christianisme ? Le christianisme est une révélation. Quand [quelque chose] est révélé, cela signifie qu'il n'est pas inventé. Que signifie la révélation ? [Quand] quelque chose qui est caché, j'enlève ce qui le cache et je le révèle. Le christianisme existe et le salut de l'homme est révélé ! Qu'est-ce que le christianisme ? Une révélation ! De plus, ce sont des faits, c'est de l'histoire. Savez-vous à quel point c'est fondamental ce que je dis [en ce moment] ? Que le christianisme, c'est des faits et de l'histoire. Le Christ est en effet devenu homme, en effet mort, Il est vraiment ressuscité, en effet et monté au Ciel. Ce sont des faits ! En effet, Il reviendra. Comme le dit Pascal, si 10 prophéties ont été dites et que neuf d'entre elles ont été réalisées, il reste à la dixième à se réaliser. Tout cela s'est passé face au Christ en tant que faits, en tant qu'histoire. Que reste-t-il maintenant ? La Parousie [Seconde Venue]. En conclusion, c'est la différence, une différence terrifiante que nous pourrions dire, avec les religions inventées - que le christianisme est une révélation, une histoire, des faits. Notre salut est un fait et est né des faits.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

OTELDERS.ORG

lundi 18 juillet 2022

COMMENT UN HINDOU A ENVOYÉ UN ANGLAIS VERS LES ORTHODOXES

Monastère Saint-Jean-Baptiste en Grande-Bretagne dans l'Essex. Photo: silouan-hram.ru


Monastère Saint-Jean-Baptiste en Grande-Bretagne dans l'Essex. 

Photo: silouan-hram.ru


Cette histoire est racontée par le moine Nikon du New Skete (Saint Mont Athos).

Il y a quelques années, j'ai abrité dans ma cellule un homme qui vivait à côté d'un monastère orthodoxe dédié à Saint-Jean-Baptiste dans l'Essex près de Londres, connu pour son fondateur et higoumène (Saint Sophrony (Sakharov; 1896-1993).

Un Anglais vivait en face du monastère. Déçu par son église, il se rendit à Calcutta (Inde) à la recherche d'une expérience spirituelle authentique et profonde. Là, il étudia pendant quatre ans à l'université à la faculté hindoue... Après avoir obtenu son diplôme, l'Anglais voulut remercier le directeur de l'école :

- Merci ! J'ai beaucoup appris ici. Je n'aurais jamais cru que votre religion avait une telle profondeur spirituelle...


Moine Nikon de Novy Skete (Saint Mont Athos)

Moine Nikon de Nea Skiti (Saint Mont Athos)


Le directeur de l'école lui demanda :

- Êtes-vous satisfait ? Avez-vous trouvé ce que vous cherchiez ?

Et l'homme confessa:

- Pour dire la vérité, non. Je veux encore quelque chose de plus, j'ai une insatisfaction intérieure.

Et le directeur du collège hindou lui répondit :

- Si vous voulez plus de profondeur, allez chez les orthodoxes. Mais pas chez les catholiques - ils ne sont pas sérieux.

Et c'est ce qu'un représentant d'une autre religion lui a conseillé !

L'homme retourna en Angleterre et se dit pour la première fois : "J'irai au monastère et je verrai." Et il se rendit au monastère de Saint-Jean-Baptiste, situé juste en face de sa maison.

- Nous vivons de l'autre côté de la rue depuis tant d'années. Il voyait des gens entrer et sortir de notre monastère", a rappelé l'abbé du monastère avec un sourire. - Il ne lui est jamais venu à l'esprit de traverser la rue... Il a dû aller à Calcutta pour être renvoyé à notre monastère à partir de là... Il était si bouleversé !

"J'ai trouvé ce que je cherchais", dit l'homme, "mais au début je ne savais pas où chercher.

Dans le monastère près de la maison...

L'homme était très heureux de raconter cette histoire. Ensuite, il était encore catéchumène, et maintenant il attend que le sacrement du baptême lui soit administré.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après


dimanche 17 juillet 2022

Archiprêtre Igor RyabkoLe: Staretz Tikhon, un grand ascète oublié




Le deuxième dimanche après la Pentecôte, l'Église célèbre la fête de tous les saints russes et commémore les ascètes athonites. Les deux fêtes religieuses convergent dans la vie du père Tikhon.

Moine athonite de Russie et père spirituel de saint Païssios de la Sainte Montagne, c'était un exemple de sainteté égale à celle startsy les plus vénérés de notre temps. Pourtant, son nom est toujours consigné dans l'oubli. Permettez-moi de me concentrer sur la vie de ce vénérable staretz.

Anticipant son départ, frère Tikhon a sculpté une épitaphe sur sa croix funéraire qui disait : « Soixante ans sur l'Athos comme un seul jour ». Le jeune Timothée (son nom de baptême) se trouvait à Novomikhailovka, village isolé de ce qui est aujourd'hui la région de Volgograd en Russie. Sa famille était pieuse et voulait que Timothée devienne moine.

À dix-sept ans, il partit en pèlerinage pour visiter les différents monastères de Russie. Son voyage dura trois ans. Il séjourna dans plus de 200 monastères et eut une vision de la Mère de Dieu. Une nuit, alors qu'il partait d'un monastère souffrant d'une faim extrême, il entra dans une boulangerie pour demander un morceau de pain, mais le boulanger le lui refusa. Le staretz pria la Mère de Dieu : « Ô Très Sainte Génitrice de Dieu, aide-moi ? Me laisseras-tu mourir de faim et ne jamais devenir moine ? » A peine avait-il dit ces paroles que la Sainte Vierge lui apparut en vision dans Sa beauté céleste avec une miche de pain blanc chaud.

Dans la région où le jeune ascète voyageait, les gens n'avaient jamais mangé de pain blanc, car ils ne faisaient pousser que du seigle. Timothée mangea le pain et le partagea avec le boulanger qui lui avait dit de partir. Le boulanger dit qu'il n'avait pas goûté de pain aussi savoureux que le sien. Ce n'est qu'après de nombreuses années qu'il reconnut dans l'icône de la Mère de Dieu de Vladimir Celle qui lui a donné le pain.

Après son pèlerinage de nombreuses années à travers la Russie, il  continua son ascèse pendant plusieurs mois dans certaines des régions les plus dures et les plus reculées du Mont Sinaï. Puis il mis à l'épreuve sa détermination dans le désert du Jourdain, observant un jeûne strict, supportant une chaleur extrême et tempérant son âme avec de nombreuses heures de prière.

Enfin, il se dirigea vers le Mont Athos, le jardin du Très Saint Génitrice de Dieu. Quelques heures après être monté à bord du bateau qui le transportait à la Montagne Sainte, il fit face à la tentation. L'Ennemi lui joua un tour. Une jeune femme lui demanda de se rendre chez elle pour ramasser de l'argent et des cadeaux pour les moines du Mont Athos. Elle attira le beau jeune homme à l'intérieur, tourna la clé dans la serrure et  essaya de séduire le beau jeune homme. Timothée enfonça la porte et s'enfuit, comme le chaste Joseph.

En 1908, Timothée rejoignit la confrérie russe de la skite de Belozerka [Lac Blanc], comptant une centaine de moines de Russie. La principale occupation des frères était la peinture d'icônes. Timothée maîtrisait l'art de l'iconographie à la perfection, y compris la technique la plus difficile de bosselage de l'or. Finalement, il prit la tonsure monastique sous le nom de Tikhon. Après cinq ans à la skite, il le quitta à la recherche d'exploits monastiques plus élevés.

Au risque de faire digression, permettez-moi de vous renseigner sur les étapes du monachisme et sur les mesures que les moines devraient prendre dans leur montée sur les échelons. La première étape est le monastère coénobitique, où un nouveau moine vit en pleine obéissance pendant au moins trois ans. La vie à la skite est une étape intermédiaire entre le monastère coénobitique et l'ermitage. Le moine Tikhon avait déjà les fondements de la vie solitaire sur le Mont Sinaï et dans le désert du Jourdain.

Les pratiques monastiques actuelles en Russie et en Ukraine sont liées au monastère coénobitique, fonctionnant comme des communautés spirituelles et des unités économiques bien organisées. Il n'y a rien de mal à cela - tous les monastères coénobitiques vivent selon ce principe. Mais sans la perspective d'une croissance spirituelle, une telle vie  monastique conduit à une impasse.

Père Tikhon enseigna à son disciple, le staretz Païssios : « Travaille une heure et prie pendant une heure. Aucun moine ne doit consacrer trop de temps au travail. Il doit consacrer au moins autant de temps à la prière qu'à travailler. Quand un moine travaille plus longtemps qu'il ne le prie, il cesse d'être un moine. Surtout quand un moine devient ermite, la prière doit devenir son occupation principale. Un aigle peut grandir avec des poulets, mais à un moment donné, il doit quitter le poulailler ou devenir comme un poulet qui ne sait pas voler. »

Le moine Tikhon vécut une vie ascétique à Karoulia, l'un des endroits les plus rudes du Mont Athos. Les falaises sans vie surplombant la mer cachaient au milieu d'elles une richesse de trésors spirituels. Lorsque le monde tombe dans le sommeil, les âmes des moines, qui sont morts en étant vivants, forment un tissu de myriades de fils invisibles et s'unissent dans le sacrement de l'hésychasme à la lumière éternelle du Dieu Un et Trine. Le moine Tikhon fit de cet environnement inhospitalier de Karoulia sa demeure pendant dix-sept ans.

Staretz Tikhon (Golenkov)

Ses exploits étaient à la hauteur de ceux des ascètes les plus vénérés de l'ancienne Eglise. Il étudia également  la parole de Dieu en suivant un cours exigeant d'illumination spirituelle sous la direction d'un moine expérimenté. Le moine était un staretz russe instruit qui vivait à proximité et possédait une grande bibliothèque. Il donna au moine Tikhon un livre à la fois à lire pendant un mois. Il lui demanda d'étudier le livre et de se souvenir suffisamment bien de son contenu pour lui expliquer l'essentiel. Si le moine Tikhon échouait à son test, le staretz lui demandait de garder le livre pendant un autre mois et de refaire le test. En tant qu'étudiant du sage staretz, le moine Tikhon apprit la Philocalie et acquit une connaissance approfondie de la Sainte Tradition de l'Église.

Après de nombreuses années d'exploits spirituels, Tikhon se mit au défi de s'installer dans des endroits encore plus austères pour la prière et l'isolement, inaccessibles aux gens de l'extérieur et déplacé dans l'infranchissable gorge de Kapsava. Pour l'atteindre là-bas, les étrangers devraient trouver leur chemin à travers des buissons denses, luttant dur pour couvrir chaque mètre du chemin. La gorge était située entre la mer Égée à l'est et les hautes montagnes au sud. Le père Tikhon s'y retrouva dans une grotte sans eau et y vécut quarante ans.

Mais aucun luminaire ne peut se cacher à la vue des autres peuples en se tenant au sommet d'une montagne. Le moine Tikhon s'était déjà fait un nom sur le Mont Athos en tant que saint, ascète et homme d'une grande expérience spirituelle doté de dons polyvalents de Dieu. Finalement, les gens commencèrent à venir à lui pour obtenir des conseils spirituels, le trouvant au milieu du désert. Le moine Païssios, alors novice, était l'une de ces personnes qui devint connue dans le monde entier sous le nom de Vénérable Païssios du Mont Athos.

D'autres moines l'approchèrent à plusieurs reprises pour le convaincre de devenir prêtre afin qu'il puisse entendre les confessions des autres. Il refusa, se considérant indigne après tous ses exploits spirituels. La Providence divine intervint pour le faire changer d'avis.

Un jour au cours d'une prière nocturne, le staretz eut une vision : le ciel s'ouvrit, et le Seigneur ressuscité apparut à l'ouverture, entouré par la lumière du Mont Thabor. Cet épisode le secoua de l'intérieur. Il chanta des hymnes pascaux jusqu'à l'aube. Il comprit la signification de cet incident au matin. Lorsque son père spirituel s'approcha de lui des heures plus tard, il obéit à son ordre d'aller au monastère de Stavronikita et d'accepter son ordination.

En tant que hiéromoine, le père Tikhon construisit une petite église domestique, installa une iconostase, arrangea un autel et se procura des vases liturgiques. Mais il n'avait pas d'argent. Mettant toute sa confiance en Dieu, il se rendit dans la capitale du Mont Athos, Karyès. `Là, il rencontra un moine pieux et lui fit part ses besoins. Le moine lui donna tout l'argent dont il avait besoin en disant : « C'est de nos donateurs pour quelqu'un qui souhaite construire une église. C'est à toi. » Père Tikhon pleura de joie. Il n'avait même pas été ordonné, mais il avait déjà l'argent.

Le staretz engagea deux constructeurs. Ils travaillaient avec une prière incessante et terminèrent rapidement l'église. C'était la seule église du Mont Athos dédiée à la Sainte Croix de Notre Seigneur qui donne la vie. Les miracles qu'elle vit défièrent toute l'imagination humaine.

Le staretz était au service de la Liturgie, dans une église vide : il ne voulait pas que quelqu'un d'autre soit présent. Son disciple, Païssios de la Sainte Montagne, chantait derrière un mur et ne pouvait pas voir ce qui se passait sur le sol de l'église. Pourtant, alors que le staretz Tikhon priait, le ciel se détachait et la grande armée céleste descendait. La joie et les larmes le submergèrent, le laissant sans voix. Parfois, son disciple devait chanter l'hymne de Cherubim plusieurs fois avant que le staretz puisse procéder à la la célébration de la Liturgie.

Le temps cessait de couler alors que Père Tikhon se tenait hypnotisé en observant la scène merveilleuse se dérouler sous ses yeux. Son âme s'élevait sur le trône de la Sainte Trinité, voyant le Seigneur ressuscité dans toute Sa gloire. Le rêve chéri du staretz était de célébrer la Liturgie pour l'éternité dans le Royaume des Cieux. Vers la fin de sa vie, il était confiant en sa réalité, comme Dieu Lui-même l'avait révélé. « Mon disciple bien-aimé, bientôt je servirai la liturgie au Ciel », dit le père Tikhon à Païssios peu de temps avant son départ pour Dieu. Païssios était la seule personne à qui il pouvait dire en toute confiance : « Voici les chérubin, et là les Séraphim, là-bas l'Ange Gardien. »

Le staretz et son disciple vivaient dans une pauvreté absolue. Le staretz ne prenait jamais d'argent entre ses mains, le considérant comme une violation des vœux de monachisme. « L'argent est le sang des pauvres », dirait-il. Père Tikhon peignait des icônes et les échangeait contre du pain et des fournitures de couture.

Il mangeait très peu ; une cuillerée de soupe pouvait lui durer une journée. Deux planches de bois lui servaient de lit. Il avait un tabouret et mangeait dans de vieilles boîtes de conserve. Il portait une soutane rapiécée sous la soutane et une skoufia grandement usée. Aucun objet dans sa chambre n'était assez bon pour une maison, seulement pour la décharge. Un manteau en lambeaux était son matelas. Il dormait sous une vieille couette avec de la laine sortant de ses nombreux trous. Il laissait les souris prendre la laine pièce par pièce pour aménager leurs trous.

Son corps devenait habituéà l'inconfort, mais son esprit s'ouvrait de plus en plus à Sa Grâce. Il accordait peu d'attention aux piqûres de moustiques et de puces. Les animaux sauvages devinrent ses voisins. Une laie s'approchait de sa cellule pour allaiter ses porcelets, et un renard roux s'arrêtait pour lui dire bonjour. Il partageait sa nourriture dérisoire avec les animaux et laissait les insectes sucer son sang.

Le regard angélique du Père Tikhon a laissé une empreinte profonde dans la mémoire de tous ceux qui l'ont même rencontré. Il était aussi calme et joyeux qu'un enfant. La prière ne se détachait jamais  de sa bouche. Même dans les rares moments de sommeil, il continuait sa prière incessante. Typiquement, il dormait aussi peu que quinze minutes par jour. Il plaçait les deux planches de bois qu'il utilisait comme lit à quarante-cinq degrés pour ne pas se laisser dormir trop longtemps. Toute la nuit, il se tenait en prière avec un chapelet à la main et servait la Liturgie à l'aube. Quand le staretz Païssios avait besoin de partir et ne pouvait pas chanter, il entendait toujours le chant d'un chœur d'anges à son retour. Il le savait parce qu'il n'y avait personne à l'église, sauf le père Tikhon.

À la fin de sa vie, le père Tikhon avait acquis la pleine mesure de l'amour de Dieu et en débordait. Selon les clercs les plus expérimentés, c'était l'une des réalisations spirituelles les plus élevées jamais vues chez un homme tout au long de l'histoire du Mont Athos. Malheureusement, le manque d'espace nous empêche de couvrir l'héritage spirituel de ce grand ascète de notre temps. Au cœur se trouvait l'idée de Dieu comme Amour infini et ultime et humilité infinie, pour lesquels il avait atteint toute sa vie.

Il s'endormit en Dieu le 23 septembre 1968. Son départ était aussi beau que le coucher de soleil qui apporte la beauté tranquille de la lumière silencieuse au clair de lune. Le Père Tikhon creusa sa propre tombe. Il mit une pelle à proximité « pour qu'il soit plus facile de m'enterrer ». Juste avant sa mort, la Mère de Dieu lui rendit visite accompagnée de saint Séraphim de Sarov et de saint Serge de Radonège. Il entendit dire qu'il était temps pour lui d'entrer dans la gloire inaltérable de la Lumière éternelle. Père Tikhon s'endormit, seulement pour se réveiller au Ciel, la demeure à laquelle il avait aspiré toute sa vie.

Postface

Lorsque j'ai connu la vie, les enseignements et les souvenirs de Père Tikhon, j'étais absolument sûr qu'il était glorifié par l'Église orthodoxe russe en tant que saint, parce qu'une émeraude d'une pureté spirituelle aussi cristalline ne peut manquer d'être glorifiée en tant que saint. Sur le Mont Athos, tous ceux qui connaissaient Père Tikhon étaient sûrs de la sainteté de ce staretz. Lorsque le Vénérable Païssios du Mont Athos, disciple de père Tikhon, fut canonisé, il y eut des moines qui n'étaient pas d'accord avec cette canonisation pour une raison quelconque. Mais il n'y en avait pas un seul qui dirait au moins quelque chose contre la sainteté de Père Tikhon. Mais quelle a été ma surprise quand j'ai découvert que le père Tikhon, non seulement,  n'avait pas  été canonisé, mais même la question de sa canonisation n'avait pas été soulevée.

« Une fleur du jardin de la Très Sainte Génitrice de Dieu», le premier livre sur le Père Tikhon, appartient aux Grecs, en particulier au métropolite Nicolas de Chalkida. Ils canonisèrent également les anciens russes Silouane l'Athonite et Père Sophrony (Sakharov). Les enfants spirituels de l'archimandrite Kirill (Pavlov), qui se sont réunis à la Laure de la Trinité de Saint Serge pour célébrer le centenaire de la naissance de ce bon staretz, a été très surpris que même un petit film n'ait été réalisé sur cette personne étonnante en l'honneur de cette date.

Maintenant, les mêmes Grecs étudient attentivement les œuvres spirituelles d'un autre grand staretz russe, Siméon l'Athonite. Les meilleurs confesseurs, et pas seulement ceux d'Athos, considéraient comme une bénédiction d'avoir la communion avec ce hiéromoine quand il vivait sur la Sainte Montagne.

Je suis sûr que le temps viendra où Dieu Lui-même expliquera tout. La beauté du jardin de fleurs de la sainteté russe réside dans la pureté, la beauté et la grandeur de ses meilleurs fils et filles, qui ont plu à Dieu, dont l'un est le staretz Tikhon (Golenkov).

Seigneur, donne le repos à l'âme du staretz Tikhon et, par ses saintes prières, aie pitié de nous, pécheurs.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

THE CATALOGUE OF GOOD DEEDS