"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

lundi 21 octobre 2024

Vœu pieux

Blaise Pascal

 

Certains catholiques continuent de penser que s'ils ne font que réparer le Filioque, alors tout ira bien. 
Cela aurait pu être vrai il y a 1 000 ans, mais Rome a tellement dérivé loin de l'orthodoxie dans ses ajouts doctrinaux que nous ne croyons tout simplement plus aux mêmes choses. 
Nos différences avec Rome sont beaucoup plus profondes que le Filioque et les calendriers. 
L'infaillibilité papale et la juridiction universelle, l'immaculée conception, le purgatoire, les indulgences, et ainsi de site. 
Au fond, leur ecclésiologie nous est si complètement étrangère qu'il est presque impossible de faire la liste de toutes les différences. 
Comment pourrions-nous entrer en communion avec un pape qui promeut la bénédiction des couples homosexuels et pense qu'il a le droit de supprimer tout le patrimoine liturgique de sa propre église ? 
Et puis nous avons le modernisme libéral qui a été omniprésent depuis au moins le Concile Vatican II. L'accession de François à la papauté a considérablement accéléré cette tendance alarmante au point où le pape lui-même a ouvertement participé à des rites religieux païens. 
Je ne pense pas qu'il soit exagéré de dire que la moitié ou plus des évêques et des prêtres catholiques sont des hérétiques, même de par les enseignements de leur propre communion. Il convient de noter que François s'est donné beaucoup de mal pour remplir le Collège des cardinaux avec de telles personnes. Aujourd'hui, je dirais que Rome est beaucoup plus proche que nous de la pleine communion avec les anglicans et les luthériens.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
AD ORIENTEM

dimanche 20 octobre 2024

17ème DIMANCHE APRÈS LA PENTECÔTE

Saints Serge et Bacchus


Alors que nous avançons rapidement au cours de l'année, nous arrivons au jour où les saints Serge et Bacchus sont commémorés. Ils ont vécu au 4ème siècle et ont servi dans l'armée romaine en Syrie. C'était sous le règne de l'empereur païen Galère (305-311). En tant que militaires, ils étaient très respectés pour leur dévouement au devoir, mais cela ne les a pas protégés lorsqu'il a été révélé qu'ils étaient devenus chrétiens, car le couple pieux a tenté d'éviter de rejoindre un fonctionnaire romain qui était sur le point d'offrir un sacrifice dans le temple de Jupiter. Lors de leur procès, ils ont refusé de renier le Christ et d'offrir des sacrifices aux idoles. Par conséquent, ils ont été humiliés et torturés. Bacchus a d'abord été battu à mort, mais plus tard Serge a été décapité. Cela s'est passé à Resafa, quelques années seulement avant l'Édit de Tolérance. La ville de Resafa a été rebaptisée Sergiopolis [id est Ville de Serge]vers l'an 425.

Saint Justinien


La vénération des martyrs a gagné en popularité et un sanctuaire a été établi par l'évêque Alexandre de Hiérapolis. Cela a été remplacé par une structure plus robuste en 518. L'empereur Justinien Ier et de nombreuses autres personnes importantes sont venus en pèlerinage pour honorer les martyrs. Il existe une tradition selon laquelle sous le règne de Justin Ier, son neveu Justinien a été accusé de complot contre le trône et condamné à mort. Les saints martyrs sont apparus à Justin et ont attesté de l'innocence de l'accusé. En conséquence, il a été libéré. Lorsque Justinien est devenu empereur, en action de grâces, il a construit une église dédiée aux martyrs peu de temps avant de construire la grande cathédrale Sainte-Sophie.

Tropaire Ton 1
En compétition, vous fûtes des guerriers victorieux de la Trinité et une illustre paire de martyrs, Serge pieux champion et Bacchus noble athlète. Dans le rayonnement de votre gloire vous protégez ceux qui crient: Gloire à Celui Qui vous a fortifié, gloire à Celui Qui vous a couronné, Gloire à Celui Qui par vous, opère des guérisons pour tous.

Rassemblons et couronnons de louanges les nobles martyrs et frères dans la Foi, Serge le guerrier de la Trinité et Bacchus qui avec lui dans les tortures a persévéré dans la louange du Christ, le Rédempteur et Créateur de tous.

Sainte Osyth de Chich


Plus près de chez nous, nous avons aussi aujourd'hui la commémoration de sainte Osyth. Il semble qu'il y ait plusieurs façons différentes d'épeler son nom, y compris Osgyth, Othith, Ositha et Sythe. 

Elle est née à Quarrendon, dans le Buckinghamshire (qui faisait alors partie de la Mercie). Son père était Frithuwald, un sous-roi de Mercie dans le Surrey et sa mère, Wilburh, était également de la maison royale de Mercie. Ses tantes maternelles, Sainte Edith d'Aylesbury et Edburga de Bicester furent responsables de son éducation et de son éducation. C'était son désir d'embrasser la vie monastique mais son père la força à accepter un mariage arrangé avec Sighere, roi d'Essex. Alors que son mari était loin de chez lui pour un voyage de chasse, Osyth persuada deux évêques locaux d'accepter ses vœux monastiques. À son retour, Sighere, après quelques hésitations, respecta sa décision et lui accorda une terre au lieu-dit Chich, près de Colchester, où elle fonda un couvent, devenant sa première abbesse. Vers l'an 700, le couvent fut attaqué par des brigands pillards et Osyth fut décapité par eux. Elle est vénérée comme une martyre, et Chich, à environ 5 miles à l'ouest de Clacton, a ensuite été rebaptisée Sainte Osyth en son honneur.

Aujourd'hui, est également commémoré saint Dubtach. Il fut archevêque d'Armagh de 497 jusqu'à son repos béni en 513.

Tropaire Ton 1
Enseignant compatissant et inspiré du troupeau d'Armagh, ô hiérarque Dubtach, tu es un modèle de piété pour les pasteurs et les laïcs de la sainte Église du Christ. Intercède auprès de Christ notre Dieu afin que nous puissions recevoir la grâce de t'imiter en amenant les autres à Lui afin que nous puissions tous être sauvés.  
Tous les saints des Iles Britanniques
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Aujourd'hui, la lecture de l'Évangile du dimanche est l'histoire du fils de la veuve de Naïn (Luc 7:11-16) et elle fait suite à la guérison du serviteur du centurion. Cela a été fait à distance. Le Seigneur n'était pas présent au chevet du malade et donc les sceptiques auraient pu dire que ce n'est pas grâce à Lui que le serviteur a été guéri. Le Christ a dissipé tous les doutes par ce miracle remarquable. Il a rencontré le triste cortège funèbre et n'a pas guéri par Sa seule parole. Il a touché le cercueil, montrant ainsi que Son corps même est la Vie

Le Christ et le fils de la veuve de Naïn


Comme le déclare Théophylacte dans son commentaire: Parce que Dieu le Verbe, Qui donne la vie à toutes choses, S'est lui-même fait chair, donc Sa chair elle-même est également créatrice de vie, et enlève la mort et la corruption. Le jeune homme s'assit et commença à parler. Ce n'était pas une apparition, mais la preuve de sa résurrection. Le commentaire explique: Vous pouvez aussi comprendre que la veuve signifie l'âme qui a subi la perte de son époux, la Parole de Dieu Qui sème la bonne semence. Et le fils d'une telle veuve est l'esprit qui est mort et qui est transporté hors de la ville, c'est-à-dire hors de la Jérusalem céleste qui est la terre des vivants.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après


in Mettingham. 

ENGLAND

Le hooliganisme des schismatiques ukrainiens monte d'un cran : la cathédrale est saisie à main armée

 

Il n'y a pas de plus grand péché dans l'orthodoxie, le christianisme en général et d'autres religions, y compris celles de nos ancêtres dans la Grèce antique, que l'arrogance, dont la version grecque ancienne, "hubris", signifiait "émulation de la divinité ou transgression contre un dieu". 

Bartolomée est l'image parfaite de l'arrogance, assis à côté de sa statue (!!!) en Australie, prétendant que son existence minuscule et pitoyable est en quelque sorte importante et digne d'être commémorée pour l'éternité... 

Comme mesure de la distance de la réalité de la hiérarchie du Phanar, l'archevêque Makarios a fait l'éloge de la statue car elle crée un sentiment de "simplicité et d'humilité" ! Incroyable!!

Dieu sauve l'humanité de ce patriarche hérétique ! Ses mains sont pleines de sang après ce qu'il a "réalisé" en Ukraine... Pire encore, car il ne se repent pas de ses erreurs mortelles et lorsqu'il rencontra le nouveau cardinal Mykola Bychok des uniates ("grec-catholiques") d'Ukraine à Sydney, le lendemain du jour où le pape François l'avait proclamé cardinal, Bartolomée a crié : "Gloire à l'Ukraine !!" 


(Ci-dessus)C'est la cathédrale Saint-Michel à Cherkassy. Ou du moins, cela l'était jusqu'au 17 octobre 2024, date à laquelle une centaine d'hommes en combinaison de camouflage (et beaucoup en cagoule) l'ont occupée, tirant des gaz lacrymogènes, battant les fidèles qui la défendaient (et qui malgré l'infériorité numérique – c'étaient majoritairement des femmes âgées – ont réussi à repousser le premier assaut), et [les assaillants impies de la secte créée par le patriarche de Constantinople] ont finalement aussi malmené le Métropolite Théodose. Veuillez observer [ci-dessous]le voyou tirer avec un pistolet à gaz lacrymogène juste devant le Métropolite, au milieu de l'église :

Une fois l'église abandonnée, le Métropolite Théodose a annoncé qu'avec les fidèles, la grâce ecclésiale était également partie. La cathédrale est maintenant un lieu profané.


Dans une émission en ligne de Radio Svoboda (c'est-à-dire « Radio Liberté », véritable hymne à l'hypocrisie), les malfrats ont été photographiés en train de planter des drapeaux ukrainiens sur les stalles du chœur et au milieu de l'allée, et de servir un office de l'« Église orthodoxe d'Ukraine » avec une multitude de « prêtres », disposés aux côtés de « soldats » en tenue de camouflage (photo ci-dessus}, en parfaite conformité avec les règles canoniques de l'ancienneté cléricale. 

Pour réunir autant de « prêtres », la structure de Dumenko a dû les faire venir de nombreux endroits, ou peut-être ont-ils simplement enlevé leur tenue de camouflage et leur cagoule... Il convient de rappeler qu'il s'agit des « clercs » bénis par Bartholomée (le patriarche inaugurant les statues de son humilité).

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après



Cette vieille femme, fut blessée pendant l'assaut des pieux fidèles du patriarche nouvellement statufié.

Et le silence assourdissant des clercs et des fidèles de Constantinople continue: vont-ils se réveiller un jour? Un prêtre de cette juridiction, parlant  il y a quelques années de l'ERHF disait: le schisme est chose terrible, même le martyre ne peut l'effacer! Apparemment la création par son patriarche d'une pseudo "église" avec des clercs déposés, dont il a lui-même approuvé la déposition, ne suscite plus chez lui de tels jugements. C.L.-G.


Fin de la gloire du Monde! 

LE MÉTROPOLITE THEODOSE, QUI A ÉTÉ BLESSÉ LORS DE LA PRISE DE LA CATHÉDRALE DE TCHERKASY, A ÉTÉ DIAGNOSTIQUÉ AVEC DES BRÛLURES ET UNE COMMOTION CÉRÉBRALE.

 


Le 17 octobre 2024, des militants de " l'église ukrainienne schismatique" créée par Bartholomée se sont emparé de la cathédrale de l'archange Michel à Tcherkassy. À la suite de l'attaque, les ecclésiastiques et les paroissiens de l'Église orthodoxe ukrainienne ont souffert de cette attaque.

Les croyants ont été intoxqués par des gaz lacrymogène, beaucoup d'entre eux ont des brûlures de cornée dues à une substance toxique. Selon la chaîne de télégrammes du diocèse de Tcherkassy,  plus de 10 paroissiens de la cathédrale ont été hospitalisés avec des blessures de gravité variable, plusieurs dizaines de paroissiens suivent un traitement ambulatoire.

Le Métropolite Théodose de Tcherkasy et Kanev a beaucoup souffert. Pendant l'attaque, il a été battu, le klobouk a été arraché, la crosse de l'évêque a été saisie, ce qui a été utilisé pour frapper les croyants.

L'évêque a reçu un diagnostic de commotion cérébrale, de brûlures cornéennes des deux yeux du premier degré et de brûlures cutanées.

"Vladyka s'est vu prescrire un traitement et un strict repos au lit. Néanmoins, malgré le grave état de santé de l'évêque, aujourd'hui les officiers de la SBU [KGB ukrainien] sont venus vers  le Métropolite avec un document exigeant de renforcer l'arrestation du hiérarque, en la changeant de la nuit à la nuit 24 heures sur 24. Le but évident de telles actions est le désir d'empêcher le Métropolitaie Théodose de voir son troupeau de Tcherkasy et de le protéger de l'anarchie juridique des fonctionnaires locaux et des attaques des militants. Cette pétition de la SBU sera examinée devant les tribunaux", a déclaré le diocèse dans un communiqué daté du 19 octobre.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

Pravoslavie.ru

Les schismatiques se saisissent de la cathédrale de Cherkassy.Cela mérite-t-il une statue pour Bartholomée qui a créé la secte?

samedi 19 octobre 2024

Sur Orthodoxie.com

 


Le métropolite Théodose de Tcherkassy au Patriarche Bartholomée : « Faîtes cesser l’iniquité sur la Terre ukrainienne ! »


« Je m’adresse à vous, patriarche Bartholomée.

Du temps du défunt métropolite Vladimir (de Kiev, + 2014, ndt), j’étais parmi vos hôtes. J’étais admiratif de Votre hospitalité, de votre simplicité dans les rapports et, semblait-il, de votre souhait d’aider tous les orthodoxes dans le monde entier. Mais, il résulte de Vos agissements que notre Église orthodoxe ukrainienne souffre. Vos enfants spirituels, les schismatiques légalisés du « Patriarcat de Kiev » exercent la violence à l’encontre des fidèles de l’Église orthodoxe ukrainienne, s’emparent de ses églises, saccagent ses monastères, promeuvent la loi interdisant notre Église et font du lobbying pour cela,  engagent contre nous des actions pénales, se présentant comme « témoins » et « lésés ». 

Votre Sainteté, Patriarche Bartholomée, faites cessez par vos paroles l’iniquité sur la Terre ukrainienne, enjoignez à vos enfants spirituels d’arrêter ! Ne vous moquez pas des croyants, si vos enfants se considèrent comme orthodoxes. C’est en votre pouvoir ! »

Rappelons que le même jour, les partisans de l’église autocéphale d’Ukraine se sont finalement emparés de la cathédrale  de Tcherkassy .

Source

et

orthodoxie.com

Père Haralambos Papadopoulos : Le thérapeute, l'artiste et le saint

Père Haralambos Papadopoulos 


Je n'ai jamais entendu parler ou vu un artiste sans blessures, un thérapeute sans traumatismes ou un saint sans croix.

Je pense que Dieu est caché ici - dans nos traumatismes. Parce que c'est un miracle que des êtres aussi impuissants que nous, les humains, avec tant d'échecs, de pertes, de blessures et de passions, nous puissent remodeler le matériau dont nous sommes faits. Quel pouvoir y a-t-il en nous qui nous permet de transformer l'obscurité en lumière ? Dieu Lui-Même. Il est Celui qui travaille en nous, transformant les ténèbres en lumière et ce qui est périssable en ce qui est éternel.

L'un des nombreux éléments qui prouvent que Dieu est en nous, que nous portons profondément dans notre existence les traces de Ses pas dans le jardin d'Eden, est le pouvoir de transformer les ténèbres en lumière. Certaines personnes le gèrent plus que d'autres pour permettre au changement de se produire dans leur vie. Certains univers psychologiques sont plus traumatisés et plus blessés que d'autres. Toutes les personnes ne commencent pas leur parcours de vie avec les mêmes ressources intérieures. Certains ont un meilleur héritage génétique ou de meilleurs parents. L'environnement dans lequel ils ont grandi ou leur éducation les a influencés plus positivement. Et pourtant, Dieu apporte son témoignage dans la vie de chacun. Il donne à chacun des occasions et des chances de guérison de nombreuses façons différentes.

Peut-être qu'il n'y a pas besoin d'un autre argument sur l'existence de Dieu autre que celui des gens qui ont changé leur vie - qui avait une odeur d'Hadès - au Ciel grâce à Dieu. Si quelqu'un vous demande une preuve de l'existence de Dieu, montrez-lui des gens qui se sont élevés au-dessus de leurs blessures et n'ont pas laissé le "pourquoi ?" diriger leur vie.

Lorsque les traumatismes se transforment en miracles, laissez aller ce que vous êtes aujourd'hui pour ce que vous pouvez devenir demain.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

vendredi 18 octobre 2024

Ce n'est pas le titre de patriarche qui confère à un mensonge le caractère de vérité!



Sa Sainteté le patriarche œcuménique en créant la secte ukrainienne de Serge Dumenko (dit métropolite Epiphane) avec des clercs déposés, id est des laïcs, prétend avoir œuvré pour l'unité de l'orthodoxie! 

Il n'y a que 3 Eglises orthodoxes (grecques) qui reconnaissent sa création délétère. Même le "patriarche" de Kiev Philarète, déposé par Moscou avec l'approbation de Constantinople, et qu'il avait rétabli dans son rang -en vertu de canons inexistants et de prétextes fallacieux-  a quitté cette création aberrante. 

Aucune des autres Eglises orthodoxes ne reconnaît la pseudo-église née de cette violation des canons. Si l'on ajoute à cela les églises volées, les clercs molestés, l'interdiction de l'Eglise canonique d'Ukraine, on peut légitimement se demander si ce patriarche a encore toute sa raison pour se féliciter de ce crime, fruit de sa mégalomanie et de son goût du pouvoir qui n'a rien à envier au papisme autoritaire d'autrefois.

 

jeudi 17 octobre 2024

Père Raphaël [Noica]: Chaque crise nous amène plus loin...

 

Père Raphaël


Peu de temps après mon retour à l'orthodoxie, j'ai ressenti un appel par le monachisme, qui était une réponse aux questions que je me posais depuis l'enfance. Au fil du temps, j'ai compris que la mort détenait le sens de la vie. Je vois maintenant que notre existence ici, sur terre, n'est rien d'autre que la deuxième étape de notre passage du non—être à ce à quoi Dieu nous appelle—l'être de Dieu-c'est-à-dire l'éternité.
La première étape était notre vie dans le sein de notre mère. C'était une gestation” mécanique " où ce système, ce corps, apte à vivre dans l'existence terrestre que Dieu nous donne, s'est formé. 

Dans cette existence, une seconde gestation a lieu: nous sommes morts pour pouvoir naître ici, nous sommes morts à notre vie précédente dans le sein de notre mère, et maintenant commence notre dialogue avec Dieu, à partir du moment où notre personnalité est formée. Désormais, Dieu ne fait plus rien dans notre vie sauf si nous Le Lui permettons, si nous disons “Amen” à Sa parole, si nous Lui faisons confiance. Dieu nous appelle, nous donne foi en Lui, nous montre ce qu'Il peut et veut faire de nous à travers toutes les formes qu'Il nous a données dans l'histoire, et à travers ce dialogue entre notre âme et Dieu, notre Père céleste continue la création de l'homme, cette fois non sans la volonté de l'homme. Il ne fait rien sans notre volonté (cette notion de liberté de l'homme est très importante); Dieu fait appel à notre liberté et nous enseigne dans cette vie qu'elle aussi est une “gestation” pour la vie à venir, c'est-à-dire la vie éternelle. Dans le sein de notre mère, Il a formé nos membres corporels, dont nous n'avions pas besoin là-bas. Qu'est-ce que les mains et les pieds avaient à faire là-bas; qu'est-ce que nous avions à faire de notre nez, de nos yeux et de notre bouche? Ceux-ci, cependant, étaient destinés à la vie qui devait être après celle-là [dans l'utérus].
Beaucoup de nos intellectuels se trompent et ne croient ni à la prière, ni à la spiritualité, et cela semble normal; avec l'intellect qui reste dans les limites de cette vie, nous ne pouvons pas voir de raison pour les choses spirituelles, car elles sont les membres de la vie à venir. 

Cependant, contrairement à l'état avant la naissance, Dieu ne forme ces membres pour nous que par notre libre arbitre, et ce libre arbitre s'exprime à travers la foi que Dieu nous encourage à avoir et cultive quotidiennement en nous. Je dis que Dieu la cultive en nous plus que nous ne la cultivons. Ainsi, en répondant à Dieu par notre libre choix, nous Lui donnons le pouvoir de continuer Sa création en nous; Dieu nous enseigne dans cette vie à commencer à couper nous-mêmes le cordon ombilical entre nous et le ventre de cette vie. Et ici commence, dans l'état déchu de l'homme, la douleur et la tragédie de la vie spirituelle, qui doivent être vues du point de vue de la vie éternelle. Et de même que le bébé ne sait rien dans le sein de sa mère, mais laisse la nature faire ce qu'elle sait avec lui, de même, dans le sein de cette vie, nous devons nous confier complètement à Dieu.
Et nous devons réellement collaborer, par la prière et la participation aux sacrements de l'Église, qui sont les énergies de la vie à venir. En commençant par le Baptême, dont saint Paul dit qu'il est déjà une mort en Christ, nous descendons dans la mort, dans les eaux baptismales, et nous en sortons renouvelés dans la vie nouvelle, en Christ; à travers les efforts ascétiques de notre vie, nous apprenons, petit à petit, à nous éloigner, à nous détacher, dans la mesure où nous le pouvons, des éléments de cette vie et à goûter quelque chose de la vie éternelle, c'est-à-dire la troisième étape. À la fin, nous mourrons corporellement, nous mourrons irrévocablement à cette vie, afin que nous puissions naître irrévocablement dans la vie à venir.




Père Raphaël, quelle a été votre crise la plus puissante?
Je n'arrête pas de réfléchir, mais je n'ai pas encore trouvé de réponse complète. Ce que je veux vous dire maintenant n'est pas une réponse mathématique. Chaque crise, quand elle survient, est la plus puissante. Je me souviens de la parole du Père Sophrony, qui dit que “le chemin du salut est une ascension du Golgotha."Et à chaque pas, vous rencontrez le même effort pour monter plus haut, vous rencontrez la même difficulté, à laquelle s'ajoute, je dirais l'épuisement.
Chaque crise qui survient pour une personne est pour la première fois, et cette question m'intéresse car maintenant je commence à réaliser que chaque crise était, vraiment, une continuité du chemin. 

C'est un fait très important qu'il n'y a pas de crise qui ne vienne sans profit. Et je remercie celui qui m'a posé cette question, surtout parce que cela m'a fait prendre conscience de ce profit. Tout ce qui est douloureux dans cette vie n'est rien d'autre qu'une naissance, à commencer par la toute première guérison que l'homme a subie après la Chute. Dieu a dit à Eve qu'elle donnerait naissance à des enfants dans la douleur.
J'ai observéet maintenant c'est de plus en plus clair—que non seulement les enfants naissent dans la douleur, mais que chaque douleur est la naissance d'un enfant, et cet enfant c'est toi, qui porte la douleur, qui traverse la crise. Un professeur de théologie à Paris explique le fait que la notion de "crise" vient du mot grec krisis qui signifie jugement. En cas de crise, Dieu juge ma vie. Ainsi, une crise est un jugement que Dieu manifeste à moi ou à une nation (ce professeur a parlé des crises et des périls qu'Israël dans l'Ancien Testament a traversés, de l'esclavage à d'autres nations, etc.), à travers lequel Dieu m'invite à juger aussi ma propre vie.
À travers une crise, la pensée de Dieu est de voir ce qui est vrai et ce qui n'est pas vrai dans ma vie. Ainsi, une crise est un moment nous aussi nous pouvons nous juger, le jugement de Dieu se manifeste. Je regrette qu'en roumain il n'y ait pas de mot comme “défi” ou “challenge” dans la langue anglaise; il y a un terme proche de la provocation, qui est plus péjoratif que dans les langues occidentales; ainsi, c'est à la fois une provocation et une invitation de Dieu à aller plus loin. Et, par conséquent, chaque crise est un pas de plus; chaque crise, parce que vous ne l'avez pas passée, est la plus grande. Et en ce sens, avec tremblement, tu attends de voir quelles autres crises la vie t'apporte; et je dirais que moi aussi j'attends. Mais j'attends aussi avec espoir, avec d'autres profits, et je reste avec la prière: "Seigneur, comme tu le sais, aie pitié de nous tous.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après