"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

vendredi 16 mai 2025

Le Juste vivra par la foi (Editions des Syrtes)

 



Le monastère féminin de la Présentation de la Vierge au Temple d’Orel, fondé à la fin du XVIIe siècle, a longtemps été l’un des plus importants de Russie. Sa riche histoire est le reflet de la vie spirituelle de l’ensemble de l’Église orthodoxe russe. Il a été fermé par le pouvoir communiste en 1923, saccagé puis détruit ; les moniales et les prêtres ont connu la prison, la déportation ou la mort. Le monastère renaît à partir de 1993 et débute alors un minutieux travail de récupération de son histoire. C’est ainsi qu’émerge peu à peu la figure de mère Alexia, la dernière higoumène. L’artisan de cette reconstitution est le docteur Jean Liamine (1932-2024), petit-neveu français de l’higoumène, qui a exhumé et mis à la disposition des chercheurs ses riches archives familiales.

L’étonnant parcours de mère Alexia (Alexandra Grigorievna Timacheva-Bering, 1866-1941) est celui d’une femme issue de la noblesse russe, enseignante et fondatrice d’un lycée pour filles à Moscou. Elle a prononcé ses vœux en 1917, après la mort de son fils, et en 1919 elle est nommée higoumène du monastère. Arrêtée plusieurs fois pour ses convictions religieuses, reléguée au Kazakhstan, elle meurt en prison en 1941. Son histoire, reconstituée à partir de ses lettres, carnets et documents judiciaires, photographies inédites ou souvenirs des derniers témoins, révèle une femme dont la foi est restée inébranlable face à la répression. Son destin se confond avec celui de nombreux martyrs, victimes de leur fidélité religieuse.

Cet ouvrage permet aujourd’hui au lecteur d’entendre cette voix qui nous parvient avec toute sa puissance et sa conviction.


16,00 TTC


Éditions des Syrtes
Quai Bezanson-Hugues 14
CH – 1204 Genève
Tél.: 00 41 22 318 80 74


Père Innocent, l'apiculteur (première partie)

  


Hiérodiacre Innocent tenant le trikerion-dikerion
avec des abeilles qui volent autour de lui



Beaucoup de moines se sont occupés des ruches du monastère, mais nous parlerons de l'un d'entre eux, l'apiculteur Père Innocent.

Père Innocent, (Igor Pretov dans le monde) naquit le 15 mai (ancien Calendrier) 1915 dans le gouvernement de Primorsk, dans une famille cosaque. La mère d'Igor était pieuse et lui-même avait le goût de la prière. Ses amis se moquaient de lui, " Pourquoi pries-tu tout le temps?" Beaucoup étaient surpris de voir Igor constamment à l'église, seul parmi les vieilles femmes. Pendant les jours du soulèvement russe, la famille d'Igor quitta la Russie en même temps que l'armée blanche et termina son périple en Mandchourie. Là, Igor se maria et il apprit aussi le métier d'apiculteur. De Mandchourie, il déménagea en Australie avec sa famille. Il devint assez riche là-bas, pourtant il donnait toujours de l'argent aux pauvres. Les richesses ne pouvaient retenir son âme pieuse dans son aspiration à servir Dieu. Dans la seconde moitié de sa vie, Père Innocent décida de quitter ce vain monde et de devenir moine. Au monastère, en plus de son service de diacre, Père Innocent avait deux autres obédiences monastiques: il travaillait au rucher et il remplissait et allumait les lampades des icônes et les cierges avant les offices.

Au rucher, Père Innocent travaillait sans filet de protection. Il n'avait pas peur des abeilles et elles n'avaient pas peur de lui et elles ne le piquaient pas. Il disait souvent que les abeilles étaient comme ses propres enfants. Quand le Père Innocent commença à chanter dans le chœur, les choristes remarquaient quelquefois une abeille posée sur sa soutane. Il prenait doucement l'abeille, la mettait dans sa poche et la remportait au rucher. Voici ce qui arriva un jour... Le second jour de Pâques, les frères marchaient en procession autour de l'église. Soudain venant de nulle part, arriva un essaim d'abeilles et elles fondirent toutes sur les fleurs de lilas qui ornaient le dikerion et le trikerion. Les hypodiacres furent effrayés, mais Père Innocent ne l'était pas le moins du monde, et en fait, il était vraiment content. Il marcha avec solennité avec la procession, tenant le dikirion et le trikirion qui étaient totalement recouverts d'abeilles. 

Tant que Père Innocent était vivant, il y avait beaucoup de miel au monastère. Il donnait généreusement ce miel comme bénédiction du monastère, et les gens faisaient de généreuses donations. Père Innocent recevait des commandes du monde entier, d'Argentine, d'Australie, et d'autres pays. Même si on pouvait trouver partout du miel, tout le monde voulait en obtenir de Père Innocent lui-même, comme bénédiction. On pouvait voir que ce miel était produit avec des prières.

Et Père Innocent était un grand homme de prière. La prière était sa condition naturelle. Quand il était au rucher, il travaillait d'une manière mesurée, sans hâte et il priait sans cesse. Pour lui son obédience monastique était comme la suite de la Liturgie.

Un jour, l'incident suivant très instructif, eut lieu... Père Innocent devait aller quelque part pour ses obédiences et il dit à un novice: "Je serais de retour dans peu de temps, j'ai besoin de me laver les mains pour enlever l'huile des lampades." Et il s'en fut. Dix minutes passèrent, puis une demie heure et il ne revenait toujours pas. Le novice alla voir ce qui était arrivé. Il alla et trouva le Père Innocent debout devant l'évier, tenant ses mains sous l'eau, dans un état de demie-conscience: il était immergé dans la prière contemplative.

Père Innocent pratiquait la prière de Jésus et était capable de voir le monde spirituel, celui des anges et celui des démons. Pour lui, c'était naturel. Quelquefois il demandait aux gens autour de lui s'ils avaient ou non senti la présence d'un esprit impur. Evidemment, personne ne pouvait rien voir.

Les démons battirent Père Innocent en plusieurs occasions. Les frères du monastère étaient déconcertés par les marques de coups qui apparaissaient quelquefois sur son visage. Un jour, l'archimandrite Serge (Romberg) dont la cellule était proche de celle de Père Innocent, entendit un bruit de remue-ménage qui venait de la cellule de son voisin et puis tout redevint calme. Au matin on entendait des gémissements étouffés venant de la cellule de Père Innocent. Père Serge y entra et vit que le locataire de la cellule avait été poussé, tête la première dans une étroite ouverture entre le mur et la tête du lit. D'abord il essaya de libérer Père Innocent tout seul, mais il n'y parvint point, alors il appela deux autres frères pour l'aider. Tous trois eurent beaucoup de mal à libérer Père Innocent.

Il est difficile de dire exactement combien de temps dormait Père Innocent. Le matin, il se levait avant les autres frères pour allumer les lampades de l'église. Le soir, revenant à sa cellule après les complies, Père Innocent commençait à lire sa règle de cellule monastique. Il s'immergeait profondément dans la prière. Il pouvait rester encore longtemps concentré dans la prière devant son coin d'icônes après cela. On voyait souvent une lumière dans sa cellule la nuit. On dit que quelquefois il se tenait ainsi debout jusques au matin. Et alors, il était temps d'aller à l'église allumer les lampades des icônes avant l'office de minuit, qui commence à cinq heures du matin à Jordanville.

Père Innocent jeûnait rigoureusement et pour cela, il était ascétiquement maigre. Pourtant il cachait son jeûne. En général, son comportement était modeste et humble. Si quiconque était fâché à cause de lui, il essayait toujours d'être le premier à demander pardon. Il se prosternait à terre devant l'autre personne même s'il n'avait rien à se reprocher. Quand quelqu'un demandait de l'aide à Père Innocent,il essayait d'être secourable. Il recevait des lettres de remerciements du monde entier. On lui envoyait des dons qu'il donnait à ceux qui étaient dans le besoin. Cependant, il n'acceptait jamais d'argent de quiconque. Un jour une compagnie australienne lui envoya 10.000 dollars en paiement de quelques services rendus par Père Innocent quand il était encore laïc. Pourtant, il refusa catégoriquement le chèque et insista pour qu'il soit renvoyé.

 

Holy Trinity Monastery ( Jordanville)

*

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après le Patéricon de Jordanville

du moine Vsévolod F.


jeudi 15 mai 2025

Saint Sofian d'Anthimos sur la souffrance

Saint Sofian d'Anthimos 

*


Dieu laisse expressément les souffrances et les chagrins dont tout le monde a peur dans nos vies afin qu'ils puissent nous humaniser, nous modéliser et nous rendre meilleurs, plus honnêtes, plus tolérants et peut-être compréhensifs de la souffrance des autres. 

Celui qui ne souffre pas ne croit pas un autre [dans la même situation]... » Celui qui n'a pas goûté à l'amertume ne sait pas ce qu'est le sucre. »

La souffrance est permise précisément comme un ciseau dans les mains d'un sculpteur habile qui modélise un portrait ou un objet très précieux en marbre ou en pierre. 


C'est ce que Dieu veut faire avec ceux qu'Il aime. La souffrance est donc autorisée comme les médicaments ou la chirurgie sur un corps mourant, dont certains membres doivent être amputés pour pouvoir être sauvés. 


Nous sommes tous confrontés dans la vie à des problèmes, à des chagrins, à des déceptions, à la haine, à l'envie, au déshonneur, à la moquerie et à la malice de nos semblables ; nous sommes confrontés à la maladie, à la vieillesse et à la mort. 


Chaque souffrance est difficile et désagréable parce que c'est une défaite de notre propre volonté et de nos plans, un obstacle placé sur le chemin que nous avons choisi.

Certaines personnes, lorsqu'elles sont confrontées à la souffrance et aux épreuves, se révoltent, grincent des dents, ripostent, maudissent, utilisent des insultes, se rebellent même contre Dieu, blasphèment et jurent, demandent, sans humilité et remplis de colère, pourquoi elles souffrent. De telles personnes, qui n'admettent pas leurs propres transgressions et péchés, sont similaires au mauvais larron du Golgotha. 


Nous sommes tous comme ça, nous qui nous révoltons contre la souffrance que Dieu permet de venir sur nous. Leur révolte, au lieu de les aider et de soulager leur douleur, au lieu de les ciseler et de les modéliser, approfondit encore plus leur souffrance et les isole de Dieu et des autres personnes.

Il y a des gens qui, lorsqu'ils sont confrontés à de graves maladies, à des défaites, à des blessures, à des humiliations et à des pertes de toutes sortes, au lieu de se révolter, de maudire ou de se venger, font le point, se regardent eux et, à la question « Pourquoi est-ce que je souffre ? », trouvent des réponses dans leurs propres abus et péchés commis contre les autres et contre Dieu Lui-même. 


De cette façon, en admettant leurs péchés, en étant désolés de les avoir commis, en se repentant au plus profond de leur conscience et en décidant de ne plus commettre ces péchés, ils voient un profond changement dans leur vie.


Saint Vénérable Père Sofian, prie pour nous !

*
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

mercredi 14 mai 2025

Mère Siluana: Le type d'Amour qui guérit

Mère Siluana

Nous avons peur de l'amour 
parce qu'il nous a fait du mal. 

Pourtant, ce n'est pas l'amour 
qui nous a blessés,
 mais son absence. 

Le véritable amour n'humilie pas,
ne contrôle pas,
 ne demande rien.

 Il est tout simplement. 

Dieu est Amour, 
et lorsque vous Le laissez entrer 
dans vos blessures, 
non seulement Il les voit,
 mais Il les guérit.

Ne fuyez pas l'amour par peur. 

Accueillez l'amour avec espoir. 

Car lorsque vous aimez 
avec le Christ, 
rien n'est perdu.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après



 

mardi 13 mai 2025

Le saint et le corbeau

 

Saint Kuksha d'Odessa


Cette histoire est arrivée au moine Kuksha d'Odessa (1875-1964). Le ministère du saint de notre Église s'est déroulé dans des monastères célèbres, dans les laures des grottes de Kiev et de Pochaev, et coïncida pour les croyants avec les années les plus difficiles du XXe siècle . En 1938, le moine fut arrêté et envoyé dans un camp. C'est là que l'incident se produisit.

Le saint et le corbeau : des histoires de Pâques peu conventionnelles 1938, camp de Solikamsk. Le Père Kuksha d'Odessa a 63 ans.

Le « serviteur du culte » est jeté dans le camp pour cinq ans. Il travaille 14 heures par jour dans un tas de bois. Et maintenant, c'est Pâques. Kuksha erre dans la zone. De faiblesse et de faim, il est secoué par le vent. Derrière les barbelés, les cuisiniers vont de la cuisine à la cantine. Sur leurs têtes, des plateaux contenant des tartes pour les gardes. Des corbeaux tournent en rond dans le ciel au-dessus d'eux. L'odeur est enivrante. La faim est insupportable !

Le prisonnier lève la tête :

- Corbeau, corbeau, tu as nourri le prophète Élie dans le désert, apporte-moi aussi un morceau de tarte.

Soudain, en haut :

- Croa, croa ! ... et soudain la tarte tomba aux pieds du père.

Un corbeau l'avait prise sur le plateau du cuisinier !

Kuksha ramassa la tarte dans la neige et, en larmes, remercia Dieu...

***

Après le camp, le moine voyagea longtemps en exil. Puis il retourna à Kiev. Il servit à la Laure de Pochaev, au monastère du village de Khreshchatyk, au monastère de la Dormition à Odessa... Il mourut en 1964. La vénération du moine Kuksha commença immédiatement après sa mort.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

foma.ru



lundi 12 mai 2025

Une opinion et une confession orthodoxes - Saint Iustin Popovitch/ Hérésies Contemporaines

 

Saint Père Justin [Popovitch]

Pères dévoués,

La position contre les hérétiques - et tous les hérétiques sont non orthodoxes - a été clarifiée par l'Église du Christ une fois pour toutes par les Saints Apôtres et les Saints-Pères, c'est-à-dire, par la Sainte Tradition, unique et immuable. Cette position dit qu'il est interdit aux orthodoxes de prier avec les hérétiques ou de communiquer liturgiquement avec eux. Car « qu'est-ce que la justice et la méchanceté ont en commun ? Ou quelle fraternité la lumière peut-elle avoir avec l'obscurité ? Quelle harmonie y a-t-il entre le Christ et Belial ? Ou qu'est-ce qu'un croyant a en commun avec un incroyant ? » (II Corinthiens 6 : 14-15). Le canon 45 des Saints Apôtres ordonne : « Que l'évêque, le prêtre ou le diacre qui n'a prié qu'avec les hérétiques soit excommunié : mais s'il leur a permis d'exercer une fonction cléricale, qu'il soit déposé. » (Il en va de même pour les canons 46 et 65 des apôtres et le canon 35 du Synode de Laodicée)


Ce canon des saints apôtres ne montre pas exactement quelle prière ou quel ministère est interdit aux hérétiques, mais interdit en général toute prière faite avec les hérétiques. Lors des prières œcuméniques communes, des choses encore plus sérieuses sont faites. Le canon 32 du Synode de Laodicée déclare : « Il est illégal de recevoir l'éloge des hérétiques, car ce sont plutôt άλογίαι (folies) que des éloges (bénédictions). Lors des assemblées œcuméniques et des prières communes, il arrive que les évêques hérétiques et les prêtres catholiques, les pasteurs protestants, même les femmes font des bénédictions.

Ces canons des Saints Apôtres et des Saints Pères et bien d'autres sont valables non seulement pour les temps anciens, mais continuent d'être parfaitement valables aujourd'hui aussi, pour tous les chrétiens orthodoxes contemporains. Ils sont sans aucun doute valables pour renforcer notre position contre les catholiques et les protestants, puisque le catholicisme est une hérésie multiple, et que dire de plus sur le protestantisme ? Mieux vaut ne pas en discuter. Déjà Saint Sava à son époque, il y a sept siècles et demi, appelait le catholicisme « l'hérésie latine ». Et combien de dogmes a ordonnés et commandés le pape « infaillible » ! Il ne fait aucun doute que le catholicisme est une hérésie si nous ne considérons que le dogme de l'infaillibilité papale.

Et le Concile Vatican II n'a pas seulement changé cette hérésie monstrueuse, mais l'a validée (voir « Constitution d'Ecclesia », du Concile Vatican II).

Cela étant dit, si nous sommes orthodoxes et que nous voulons rester orthodoxes, nous sommes également obligés de maintenir la position de saint Sava, de saint Marc d'Éphèse, de saint Cosmas Ethel, de saint Jean de Cronstadt et les autres saints confesseurs de l'Église orthodoxe, contre les catholiques et les protestants, parce qu'aucun d'eux ne croit aux deux dogmes fondamentaux du christianisme : dans la Sainte Trinité et dans l'Église.

L'évangile du Saint Apôtre dit la vérité : « ... être sauvé par l'œuvre sanctifiante de l'Esprit et par la foi en la vérité » (2 Thess. 2:13). La foi théanthropique est « la foi de la vérité ». L'essence de cette croyance est la Vérité, c'est la seule Vérité, qui est le Christ théanthropique, et l'amour théanthropique est « l'amour de la vérité » (II Thessaloniciens 2: 10). L'essence de cet amour est toute la vérité, c'est-à-dire le Christ théanthropique. Cette foi et cet amour sont le cœur et la conscience de l'Église orthodoxe. Ceux-ci ont toujours été préservés immaculés et inchangés uniquement par l'orthodoxie, pour laquelle les chrétiens orthodoxes sont appelés à témoigner sans craindre l'Occident, sa fausse foi et son faux amour.Monastère Holy Celie

Justin Archimandrite indigne

lettre au Synode de l'Eglise Serbe


Version française Claude lopez-Ginisty

d'après

The Athonite Testimony


dimanche 11 mai 2025

Dimanche du Paralytique





Voici, tu fus guéri; ne pèche plus, de peur que quelque chose de pire ne t'advienne (Jean 5:14). Le péché ne frappe pas seulement l'âme, mais également le corps. Dans certains cas, cela est extrêmement évident, dans d'autres cependant ce n'est pas aussi clair, la vérité n'en demeure pas moins que les maladies du corps viennent toujours des péchés. 

 

 

Un péché est commis dans l'âme et la rend directement malade, mais puisque la vie du corps vient de l'âme, alors la vie qui vient de l'âme malade n'est, bien sûr, pas en bonne santé. Le simple fait que le péché entraîne les ténèbres et la douleur doit agir défavorablement sur le sang, dans lequel se trouve la base de la santé corporelle. 

 

 

Mais quand on se rappelle qu'il [le péché] sépare l'homme de Dieu, Source de vie, et met l'homme en désaccord avec toutes les lois qui agissent en lui-même et dans la nature, alors on doit admirer la manière dont un pécheur reste en vie après avoir péché. 

 

 

C'est la miséricorde de Dieu, Qui attend la repentance et la conversion. Par conséquent, une personne malade doit se précipiter tout d'abord pour être lavée de ses fautes et faire la paix avec Dieu, dans sa conscience. Cela ouvre la voie à l'action bénéfique de la médecine. On dit qu'il y avait un médecin distingué, qui ne commençait pas le traitement jusqu'à ce que le patient se soit confessé et ait reçu les Saints Mystères, et plus grave était la maladie, plus il insistait sur l'urgence qu'il y avait à entreprendre cette action.

 

St. Théophane le Reclus


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
St Theophan the Recluse
Thoughts for each Day of the Year
St Herman of Alaska,
Platina, CA
USA
2010




samedi 10 mai 2025

SAINT PÈRE MODOMNOC D'OSSORY, SAINT PATRON DES ABEILLES



Commémoré le 13/26 février


St. Modomnoc (également Domnoc, Dominic) vécut dans la première moitié du sixième siècle. Ce nom, sous lequel il est communément connu, signifie "mon Domnoc", ou "petit Domnoc". Les hagiographes irlandais avaient l'habitude d'ajouter le préfixe "mo", qui signifie "mon", "petit", "cher" avant les noms des saints qu'ils aimaient et vénéraient particulièrement. Le nom "Domnoc" est d'origine irlandaise inconnue, tandis que la forme du nom "Dominic" signifie "appartenant à Dieu".

St. Modomnoc descendait de la famille royale (ou, pour être plus exact, du clan) d'O'Neil dans l'Ulster, en Irlande du Nord. De tout son cœur, le jeune Modomnoc souhaitait servir Dieu en tant que prêtre, il alla donc au Pays de Galles pour recevoir une bonne éducation et une bonne formation dans le grand monastère de Mynyw, ou Menevia (aujourd'hui St. David) sous saint David, le saint patron du Pays de Galles. Contrairement aux autres disciples du grand abbé David qui pratiquaient le travail manuel, le chant à l'église et cultivait des légumes, le jeune ascète Modomnoc avait l'apiculture comme obédience. Modomnoc aimait beaucoup cette obédience et prenait grand soin des petites créatures qui étaient sous sa charge. Il s'en occupait, les gardait dans des ruches de paille spécialement conçues dans un coin abrité du grand jardin du monastère où il cultivait les plus belles fleurs qui étaient aimées et appréciées par ses abeilles.

Modomnoc parlait souvent aux abeilles et elles, à leur tour, volaient en essaims autour de sa tête, comme si elles lui parlaient dans leur langue et exprimaient la réciprocité pour son affection. À la fin de l'été, les abeilles fournissaient à saint Modomnoc avec une telle quantité de miel qu'il avait besoin d'aides pour le livrer au monastère. Grâce é saint Modomnoc et à ses abeilles fidèles, les moines du monastère de Mynyw avaient du miel en abondance. St. Modomnoc remerciait  toujours Dieu de lui avoir envoyé une telle obédience. Tous les autres moines avaient peur des abeilles et évitaient de marcher ou d'apparaître dans le coin du jardin où vivaient les abeilles de Modomnoc parce qu'elles pouvaient les piquer, mais les insectes ne piquèrent jamais Modomnoc lui-même.

Plusieurs années s'écoulèrent. Il était temps pour saint Modomnoc de retourner dans son Irlande natale et de commencer son ministère sacerdotal. Selon la tradition, tout un essaim d'abeilles fidèles s'envola après son maître bien-aimé en Irlande. C'est ainsi que cela se passa. La veille de son départ, Modomnoc dit au revoir à son saint higoumène et à ses frères et à la fin, il vint au jardin pour dire au revoir à ses amies les plus aimées, les abeilles, sachant qu'elles lui manqueraient en Irlande. Les abeilles, comme si elles sentaient que leur cher père allait partir, se s'envolèrent de leurs ruches et, avec un bourdonnement extrêmement fort, commencèrent à tourbillonner autour du saint (plusieurs centaines de milliers d'entre elles!). Tout ce temps, les moines se tenaient à distance du saint homme, St. Mtrès étonnés. St. Modomnoc monta sur le bateau et partit pour l'Irlande.

Cependant, avant d'avoir navigué trois miles, il vit soudain un petit nuage noir qui s'approchait rapidement de la côte galloise. Bientôt, le nuage s'approcha encore et le saint homme à son grand étonnement se rendit compte que c'étaient les abeilles de toutes les ruches du monastère de Mynyw. Les insectes commencèrent à descendre impétueusement et joyeusement sur le bateau de leur maître. Saint Modomnoc, ayant pitié des moines qui seraient privés de miel merveilleux, et craignant pour la sécurité des abeilles qui pourraient toutes périr pendant le voyage du Pays de Galles à l'Irlande, leur ordonna de rentrer. Mais les petites créatures cette fois-ci furent loin d'obéir à leur protecteur. Pendant ce temps, les marins, craignant les abeilles, supplièrent Modomnoc de prendre une décision dès que possible. Et le saint dut demander aux marins de retourner au Pays de Galles.

Les moines de Mynyw furent vraiment stupéfaits de voir saint Modomnoc revenir avec toutes les abeilles au Pays de Galles ! Le saint homme raconta à l'higoumène ce qui lui était arrivé et St. David suggéra qu'il s'embarque le lendemain matin, mais cette fois sans dire au revoir aux abeilles. Modomnoc fit ce qu'on lui avait dit. Mais l'événement se répéta : lorsque le saint eut couvert trois miles par la mer, les abeilles sous la forme d'un nuage le rattrapèrent. Alorss l'homme de Dieu décida de retourner à Mynyw.

    

L'higoumène, voyant que Modomnoc devait déjà revenir deux fois, lui dit : « Modomnoc, je te donne ces abeilles. Prends-les avec ma bénédiction. Je vois qu'elles ne pourront pas vivre sans toi. Et nous obtiendrons de nouvelles abeilles pour nous. » Modomnoc accepta d'accomplir la volonté de l'higoumène ; mais il dut persuader les marins pendant longtemps d'emmener les abeilles avec eux. En partant, St. David a dit à Modomnoc que les abeilles ne feraient aucun mal aux marins tant que le saint resterait à bord. Avant de partir, Modomnoc pria pour que les abeilles, si c'était la volonté de Dieu, puissent rester vivre dans le jardin de Mynyw car elles pourraient toutes mourir pendant leur vol vers l'Irlande. Cependant, même cette fois, toutes les abeilles volèrent après leur maître. Modomnoc fit un abri pour les abeilles sur son bateau et toutes sous son commandement s'y déplacèrent, attendant patiemment la fin du voyage en mer, ne faisant absolument aucun mal aux marins.

    

À son arrivée en Irlande, selon la tradition, St. Modomnoc érigea une église à Bremore près de la ville de Balbriggan, dans l'actuel comté de Dublin. Près de l'église, comme le dit la tradition, il installéanl'essaim de ses abeilles dans des ruches dans un jardin incroyablement beau qui ressemblait au jardin de Mynyw. Cet endroit est connu, jusques à ce jour, sous le nom de « l'église de l'apiculteur » (« Llan-Beach-Aire »). Ainsi, les Irlandais des temps anciens croient que les abeilles ainsi que l'apiculture sont apparus dans leur pays grâce à St. Modomnoc.

Très probablement, en arrivant en Irlande, Modomnoc entreprit un travail missionnaire et servit comme évêque d'Ossory. Il y a une tradition selon laquelle St. Modomnoc termina ses jours en tant qu'ermite à Tibraghny, au sud-ouest de l'actuel comté de Kilkenny, où il était particulièrement vénéré. Notre saint père Modomnoc reposa auprès du Seigneur vers 550. Le nom de Modomnoc a été inclus dans la « Martyrologie de St. Oengus » du monastère de Tallacht. Plus précisément, St. Oengus a écrit : « Dans un petit bateau, de l'est, au-dessus de la mer de couleur pure, mon Domnoc a apporté... la race douée des abeilles irlandaises. » Au fait, à peu près au même moment que St. Modomnoc en Irlande vivait une sainte femme nommée Gobnait, qui était higoumène de Ballyvourney dans le comté de Cork et une thaumaturge (commémorée le 11/24 février - seulement deux jours avant Modomnoc) qui était également apicultrice. Les chercheurs supposent que ses abeilles étaient des parents des abeilles de St. Modomnoc.

St. Modomnoc est largement vénéré comme le saint patron des abeilles et de l'apiculture jusques à ce jour.

Saint-Père Modomnoc, prie Dieu pour nous !


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN 

*


Souvent lorsque nous lisons de telles merveilles dans les Vies des Saints, nous avons la tentation de penser que ces choses appartiennent au passé. La Patéricon de Jordanville parle du moine Innocent, apiculteur et de sa vie avec les abeilles. Nous publierons bientôt sa vie.