"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

mardi 3 octobre 2023

Ne plaisantons pas avec Dieu


Le père Jean visitait souvent la famille du marchand C. de Pétersbourg. Dans la maison où vivait le marchand vivaient également trois jeunes étudiants et ils faisaient souvent des blagues sur la popularité du père John. Un jour, ils pensaient tromper le père Jean et tourner en dérision le pouvoir de guérison de ses prières. K., le plus intelligent d'entre eux,  alla voir la famille C. et leur demanda quand le père Jean était censé passer chez eux ajoutant qu'un de ses camarades était sur le point de mourir. Le jeune Vania dut prétendre qu'il était malade, M. dut prétendre qu'il était le frère dumalade et pleurer désespérément près de son lit. Tout fut dit et fait.

Père Jean écouta K. le regardant droit dans les yeux et lui dit: "Je ne refuse personne, je viendrai vers toi aussi mais n'oublie pas que tu plaisantes avec Dieu.`

K. tomba profondément dans ses pensées mais il a insista pour que le père Jean passe chez eux.

"D'accord, je viendrai."Ce fut la réponse. Au bout de dix minutes, la sonnette retentit. Vania sauta rapidement dans son lit et se mit à gémir. K. alla ouvrir la porte. Le père Jean entra et il fut conduit au lit où M. gémissait. Le prêtre fit le signe de la croix et commença la prière ` " Dieu, envoie-leur quelque chose selon leur foi. Amen.`

Il se leva rapidement et dit au revoir et partit. K. et M. le conduisirent jusqu'à la porte. Ils revinrent en riant à haute voix dans la chambre du malade.

Vania, Vania, lève-toi, le père Jean est parti, ne fais plus semblant!`

Mais cette fois, le pauvre homme n'a pas du tout jouer la comédie. Il était complètement paralysé: sa langue, ses mains, ses jambes étaient immobiles. Seul le regard intense de ses yeux montrait qu'il était vivant et qu'il voulait dire quelque chose. Ses deux camarades étaient abasourdis de frayeur. Ils appelèrent rapidement  les médecins. Trois médecins célèbres passèrent leur nuit près du malade. Ils ont déclarèrent que la paralysie allait durer et qu'il avait de très faibles chances d'être guéri un jour.

"Probablement un problème terrible est arrivé à votre compagnon et tout son système nerveux est détruit`, déclarèrent-ils.

Dès le lendemain, par le premier train, les deux camarades partirent pour Cronstadt. Le père Jean ne put les recevoir que le soir. Quand on lui en parla, il leur envoya la réponse qu'il ne pouvait rien faire pour eux. Ils passèrent toute la nuit à la porte du prêtre. Le matin, quand le prêtre sortit, ils tombèrent à genoux en s'excusant auprès de lui. Le gentil berger les releva et leur a dit d'aller à l'église. Là, après la Liturgie, il les emmena à l'icône de saint Nicolas et pendant près de deux heures, il leur expliqua en quoi ils avaient eu tort..

Il les réprimanda pour leur plaisanterie grossière leur montrant qu'on ne se moque pas de Dieu impunément.

"Maintenant prions!` À la fin de la prière, le père leur dit:

"Allez et que Dieu soit avec vous et louez-Le."Il semblait qu'ils avaient été libérés du fardeau d'une montagne de leur dos et ils partirent paisiblement.

Ils arrivèrent à la maison le soir. Vania leur ouvrit la porte.

Vania, c'est toi? Es-tu en bonne santé?`

"Presque en bonne santé", leur dit Vania. J'ai mal à la tête et je ressens un vertige dans tout mon corps.`

Il fut constaté qu'au moment où le père Jean priait avec ses amis devant l'icône de saint Nicolas, Vania commença à bouger et lentement tout son corps se mit en mouvement. D'abord sa main droite fut relâchée et il  fit le signe de la croix.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

The ATHONITE TESTIMONY


Extrait de la vie de saint Jean de Cronstadt-Prêtre Ioan Andronic, Éditions Doxologia via http://doxologia.ro.

lundi 2 octobre 2023

Père Philip LeMasters: Le Bon Témoignage de Devenir Notre Moi Véritable

Père Philip LeMasters
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Luc 8: 26-39

Si vous êtes comme moi, vous ne vous reconnaissez souvent pas dans vos propres paroles, pensées et actes. 

Parfois, nous voyons comment nous échouons en un instant, tandis que d'autres fois, cela devient clair pour nous rétrospectivement, peut-être même des années plus tard. Quoi qu'il en soit, il est si facile pour nous tous d'être tellement consumés par la colère, l'orgueil, la luxure, l'envie et d'autres désirs désordonnés que nous perdons le contrôle de nous-mêmes et agissons plus comme un faisceau de passions enflammées que comme une personne créée à l'image et à la ressemblance de Dieu. 

Et puis, lorsque nous nous calmons et reprenons nos esprits, nous avons naturellement honte et nous sommes embarrassés. C'est un grand coup porté à notre ego de reconnaître avec quelle facilité notre sens de soi se désintègre devant les passions qui se déchaînent si souvent en nous.

Lorsque nous reconnaissons cette vérité difficile sur nous - mêmes, nous pouvons comprendre au moins un peu pourquoi l'homme de la leçon d'Évangile d'aujourd'hui voulait quitter sa ville natale et suivre Jésus-Christ. Il avait été tellement rempli de démons qu'il a dit que son nom était Légion. Il n'avait pas vécu une existence humaine reconnaissable, car il était nu, dans un cimetière, et sans famille ni amis. Tout le monde était terrifié par lui, et même les chaînes et les entraves ne pouvaient pas le retenir. Il était devenu un monstre et les gens le fuyaient avec peur. Mais après que le Seigneur l'ait délivré des forces du mal, cet homme s'est vêtu et a retrouvé la raison. La transformation était si choquante que ses voisins étaient terrifiés au point de demander au Christ de quitter la ville.

Imaginez ce que ce pauvre homme a ressenti à ce moment-là. Même s'il devait être ravi de sa délivrance, il savait que tous ceux qu'il rencontrait étaient bien conscients de son passé misérable. Ils l'avaient vu comme une personne folle, dangereuse et méchante et n'avaient rien voulu avoir à faire avec lui. Au lieu de simplement remercier le Christ de l'avoir délivré, ces personnes demandèrent au Seigneur de quitter leur région. Ils étaient profondément troublés par ce qui s'était passé. Bien sûr, cet homme était au centre de la controverse et il voulait tout mettre derrière lui. Il voulait donc suivre Celui Qui lui avait rendu sa vie et sa véritable identité.

Ce n'est pas ce que le Seigneur avait en réserve pour lui, cependant, car Il lui a dit de rester dans sa ville et de raconter à tout le monde ce que Dieu avait fait pour lui. Peut-être était-ce parce qu'il n'y aurait pas pu y avoir de plus grand témoignage de la bonne nouvelle du salut du Christ que le témoignage vivant de quelqu'un qui avait si manifestement été libéré des forces du mal, qui avait si manifestement retrouvé sa vie d'être humain. 

Les habitants de cette région ne comprenaient pas qui était le Christ ni ce que signifiait Le rencontrer dans leur vie. Ils avaient simplement eu peur de Lui. Mais peut-être que grâce au témoignage persistant de quelqu'un qui avait été si misérable et dépravé et qui était ensuite redevenu une personne saine et entière, leurs yeux s'ouvriraient. Peut-être alors verraient-ils qu'eux aussi avaient besoin de la bénédiction de Celui Qui a restauré “Légion” à son vrai moi.

Sûrement, l'une des raisons pour lesquelles de nombreuses personnes ne prennent pas le christianisme au sérieux aujourd'hui est qu'elles ne rencontrent pas de personnes dont la vie est visiblement différente en raison de leur engagement envers Jésus-Christ. Beaucoup dans notre culture assimilent le fait d'être chrétien au simple fait d'être un bon citoyen ou une personne gentille. Beaucoup ont réalisé qu'il est tout à fait possible d'être un bon citoyen et une personne gentille sans être chrétien. Certains qui prétendent être chrétiens ne fréquentent aucune église. Certains qui assistent aux services ne vivent pas de manière différente de quiconque dans notre culture. Si nous diluons notre foi chrétienne orthodoxe au point qu'elle ne concerne que ce que nous faisons pendant quelques heures le dimanche, nous nous intégrerons parfaitement aux tendances dominantes de notre culture qui conduisent les gens à ne pas prendre le Christ au sérieux. Si notre participation au Corps du Christ ne nous fortifie pas, ne nous guérit pas et ne nous transforme pas pour une vie de sainteté, alors nous ne témoignerons pas de ce qui se passe lorsque les êtres humains deviennent leur vrai moi grâce à la bénédiction de notre Sauveur.

Saint Séraphim de Sarov a dit “ " Acquérez l'Esprit de paix et mille âmes autour de vous seront sauvées."En d'autres termes, ceux qui sont remplis du Saint-Esprit et guéris de leurs passions vivront de telle manière que leur exemple attirera les autres au Seigneur. Ils existeront en tant que personnes humaines guéries, épanouies et transformées. Ils passeront du statut de "Légion" à celui d'eux-mêmes à l'image et à la ressemblance de Dieu. 

Ils deviendront des icônes vivantes du salut de notre Seigneur. Que cela nous plaise ou non, nous témoignons tous de Jésus-Christ chaque jour dans tout ce que nous disons et faisons, en bien ou en mal. La famille, les amis, les collègues et les camarades de classe savent probablement que nous sommes des chrétiens orthodoxes, et ils prennent probablement très au sérieux l'exemple que nous leur donnons. 

Si nous nous identifions au Christ et faisons ou disons ceci ou cela, alors c'est ce que nous les encourageons à croire au sujet de notre Seigneur. Si nous ne devenons pas des icônes vivantes de sainteté, alors nous envoyons le mauvais message à tous ceux que nous rencontrons. Si nous ne rendons pas un témoignage puissant par la façon dont nous vivons chaque jour du pouvoir de guérison du Sauveur, alors nous Lui sommes des témoins infidèles.

Contrairement à l'opinion populaire, nous ne remplissons pas une obligation religieuse simplement en assistant aux offices du dimanche matin, bien que nous devions évidemment le faire. 

Pour les chrétiens orthodoxes, penser à accomplir ou à rencontrer parfaitement ce que Dieu désire pour nous par une action particulière est une contradiction dans les termes, car notre Seigneur enseigne que nous devons “être parfaits comme notre Père céleste est parfait.” (Matt. 5: 48) 

Devenir un participant de la nature divine par la grâce est un voyage infini, un processus de guérison et de transformation pour lequel il n'y a pas de limite supérieure, car Dieu est infiniment saint. (2 Animaux. 1: 4) 

Au lieu d'imaginer que nous maîtrisons une compétence ou que nous cochons une case, nous devons nous rappeler que notre vocation est vraiment de devenir comme Dieu dans la sainteté. Peu importe où nous en sommes sur le chemin, nous avons encore une distance infinie à parcourir. Et si jamais nous pensons que nous sommes arrivés ou avons terminé le parcours, nous devrions réfléchir à nouveau.

En nous souvenant que le Sauveur a dit à l'homme de rester dans son village et de proclamer la bonne nouvelle, nous devons embrasser les disciplines spirituelles de la vie chrétienne avec intégrité si nous voulons offrir un témoignage fidèle à notre Seigneur. 

Nous devons jeûner et renoncer à nous-mêmes si nous voulons avoir le moindre espoir de vivre d'une manière qui montre que les êtres humains sont appelés à quelque chose de plus élevé que l'esclavage de désirs égocentriques. 

Nous devons pardonner à ceux qui nous offensent et nous réconcilier avec ceux dont nous nous sommes éloignés si nous voulons modéliser une alternative à la colère, à la peur et à la haine si puissantes dans le monde d'aujourd'hui. 

Nous devons ouvrir nos cœurs à Dieu dans la prière tous les jours si nous voulons trouver la force de devenir notre vrai moi en Christ par opposition à un faisceau de passions enflammées. 

Nous devons recevoir régulièrement le Saint Mystère de la Confession afin de trouver la guérison de nos péchés alors que nous nous préparons à recevoir le Corps et le Sang du Seigneur qui nous permettent de participer dès maintenant au banquet du Ciel, l'accomplissement complet de toutes choses en Christ. 

Et ensuite, nous devons faire une liturgie de chaque instant de notre vie, en nous offrant nous-mêmes et toutes nos bénédictions au Seigneur pour qu'Il les utilise au mieux pour le salut du monde.

Chaque fois que nous sommes gênés de le faire par honte de nos échecs, de nos faiblesses et de nos luttes en cours, nous devons nous souvenir de cet homme autrefois possédé par un démon. Il a obéi au Christ en restant dans un endroit où il ne voulait pas être, parmi des gens qui n'étaient probablement pas à l'aise avec lui. Pourtant, il a obéi et a proclamé la bonne nouvelle par ses paroles et ses actes. Si nous sommes vraiment en Christ et voulons Lui rendre un témoignage fidèle, alors nous devons ravaler notre orgueil blessé et faire de même.



Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

Père Alexandre Lungu: Voulez-vous savoir à quoi ressemble un Saint de nos jours?


J'ai l'occasion d'écouter en confession différentes personnes et de découvrir la sainteté au-delà des prologues et des vies des Saints, qui semblent être des livres poussiéreux et ont parfois tendance à nous apparaître comme des lectures fantastiques, éloignées de la vérité.

J'ai une vieille femme avec une vie sainte dans la maison de retraite où je sers. Si vous saviez ce que signifie la prière tout le temps et que vous aviez l'occasion d'entendre une personne qui la vit, sans théoriser, ayant peu d'instruction, mais étant pleine de l'enseignement de la Grâce du Saint-Esprit, qui rend les faibles forts, vous voudriez arrêter le temps sur place. 

Elle prie comme une petite enfant et dialogue avec Dieu à chaque fois, tôt le matin, mais surtout au milieu de la nuit, lorsque sa propre chambre devient un feu. Au bout d'un moment, vous sentez où se trouve la Grâce et qui connaissait Dieu, tout comme la femme pécheresse de l'Évangile Le connaissait. Le touchant, tout comme les apôtres.

Une maison de retraite peut parfois cacher de grandes prières et de véritables trésors du christianisme. Pensez simplement au fait qu'une personne prie et pendant cet acte sacré devient partenaire de dialogue avec la Mère de Dieu ou avec son Saint bien-aimé, qui s'assieds au bord du lit et la bénit.

Vous croyez ce que je vous dis? Une personne qui, lorsqu'elle est autour de vous, émet l'odeur de la myrrhe pure et ses yeux sont remplis de rivières de larmes qui ne s'arrêtent pas pendant des milliers d'années. Seigneur Jésus, aie pitié de moi!

Je lui ai finalement demandé de photographier sa main, car le visage de la sainteté ne peut être révélé qu'au moment du départ pour le grand adieu avec Dieu le Créateur. 

Je suis un prêtre privilégié de pouvoir confesser des images de sainteté, et puis je me rends compte à quel point je suis petit et insignifiant devant un tel pilier de foi. Haut les cœurs!


Version fran4aise Claude Lopez-Ginisty

d'après

THE ATHONITE TESTIMONY


Révérend Alexandre Lungu

dimanche 1 octobre 2023

17ème DIMANCHE APRÈS LA PENTECÔTE & DIMANCHE APRÈS LA FÊTE DE LA SAINTE CROIX


La lecture de l'Évangile pour le 17e dimanche après la Pentecôte est Matthieu 15: 21-28 et pour le dimanche après le Jour de la Sainte Croix est Marc 8: 34 - 9: 1

Sainte Ariane


Ces deux passages des Évangiles nous donnent quelques directives de base pour le mode de vie chrétien. Deux des saints commémorés aujourd'hui nous donnent des exemples de première main. Au 2ème siècle, l'esclavage était légal et un phénomène banal dans l'Empire romain. Dans la ville de Promisea en Phrygie vivait un fonctionnaire du gouvernement, Tertullus, qui était, tout naturellement, païen. Dans sa maison, il y avait une esclave nommée Ariane, mais c'était une chrétienne à la fois spirituellement sage et forte dans sa foi. En effet, elle était la supérieure intellectuelle des femmes de la classe supérieure qu'elle était obligée de servir parce qu'elles étaient totalement asservies aux plaisirs et aux richesses de ce monde. En l'honneur de l'anniversaire de son fils, Tertullus ordonna que des sacrifices soient offerts aux idoles païennes, mais Ariane se tint à l'écart et pria le seul Vrai Dieu. Tertullus  essaya de lui faire renier le Christ et de se joindre aux festivités païennes, mais elle refusa fermement. Pour cela, elle fut fouettée, battue, torturée et emprisonnée. Ariane résista à toutes les tentatives pour la convaincre, de sorte que son propriétaire perdit patience avec elle. À sa libération, elle fut expulsée de la maison. Quelque temps plus tard, Tertullus changea d'avis. Alors, il envoya des serviteurs pour la poursuivre et la ramener. À ce moment-là, elle était loin de la ville, mais voyant qu'elle était poursuivie, Ariane pria Dieu avec ferveur pour obtenir de l'aide. Puis elle vit une crevasse, une ouverture à flanc de montagne, dans laquelle elle s'enfuit et y rendit son âme à Dieu. Elle est commémorée comme martyre pour sa constance face à l'hostilité païenne.

Saint Euménios

Au 7ème siècle, Euménios se donna entièrement au Christ, se libérant de deux fardeaux; la possession des richesses et les exigences de la chair. Le premier, il résolut de donner tous ses biens matériels et le second par une ascèse stricte; la prière et le jeûne. Ce saint homme était rempli du Saint-Esprit à un degré tel que personne ne pouvait l'ignorer. Ainsi, il fut appelé à être évêque de Gortyna, sur l'île de Crète. Il était doté des dons de faire des miracles, de guérir les malades, de chasser les démons et, un jour pendant une sécheresse, par la puissance de ses prières, il fit pleuvoir abondamment. Sa vie terrestre se termina dans la Thébaïde (désert égyptien), où il avait été exilé à la suite d'une dispute avec des hérétiques monophysites. Sa dépouille mortelle fut ensuite transférée à Gortyna.

+

Dans l'Évangile du dimanche, saint Matthieu nous parle d'une autre guérison miraculeuse. Christ était dans la région de Tyr et de Sidon, qui étaient des villes païennes, et Il fut approché par une femme dont la fille était malade. Dans son Évangile, saint Marc nous dit que la femme était grecque. Elle ne dit pas: “Guéris ma fille”, mais plutôt “Aie pitié de moi, Seigneur, Fils de David”, sous-entendant sa propre agonie d'avoir à voir son enfant souffrir si cruellement. Une fois de plus, nous assistons à une réaction symbolique. Le Christ n'a pas répondu au début. Sa première mission était auprès des Juifs, mais Il devait le démontrer en ne donnant pas la préférence aux Gentils, en premier lieu. Aussi, Il avait besoin de montrer que la femme avait la foi.

Le Christ et la Cananéenne

Il est clair que cette femme, une mère tourmentée, était frénétique et elle dut embarrasser les disciples qui dirent: "Renvoyez - la”. L'attitude du Christ était qu'Il était envoyé vers les Juifs qui étaient des brebis perdues parce qu'ils étaient égarés par leurs chefs religieux. Pourtant, cela n'a pas dissuadé la femme qui s'est jetée à Ses pieds en implorant de l'aide. Le Christ était dédaigneux parce qu'Il était conscient que les Gentils étaient considérés comme impurs, les comparant à des chiens, parce qu'ils goûtaient le sang des animaux sacrifiés aux idoles païennes. Bien que le Christ ait exprimé cette attitude, la femme a accepté l'insulte, observant que les chiens avaient droit aux restes qui tombaient de la table de leurs maîtres.

Ayant démontré à la fois la foi et l'humilité de la femme, le Christ exauça sa demande. Le rétablissement de sa fille était assuré. Nous voyons dans cette histoire que la guérison n'a pas été accordée immédiatement. Le Christ n'a pas seulement regardé dans son cœur et testé sa foi, Il l'a fait d'une manière qui serait vue et comprise par tous ceux qui étaient témoins de cette rencontre. En exauçant sa demande, le Christ l'a félicitée avec ces mots: "Grande est ta foi”. Théophylacte dit que Tyr signifie assiégé et Sidon signifie ceux qui chassent. Cela représente l'Église rassemblée parmi les Gentils, des gens qui étaient assiégés par le mal en ce sens que les démons étaient parmi eux à la recherche d'âmes. Pourtant, tous, quelle que soit leur origine, peuvent arriver à la foi en Christ et être capables d'une grande piété.

Dans la lecture de l'Évangile du dimanche après le jour de la Sainte Croix, saint Marc nous donne un aperçu des implications du mode de vie chrétien. Il est utile de lire d'abord les versets 31-33 parce que cela donne le contexte des paroles du Christ. La discussion avait porté sur la mort du Christ et saint Pierre avait été sévèrement réprimandé pour avoir exprimé un point de vue très humain. Nous devons nous rappeler que la mort en question était la crucifixion, qui était une chose honteuse réservée uniquement aux criminels condamnés.

Le portement de Croix du Christ

Le Christ dit “Quiconque désire Me suivre”". C'est une condition importante parce que le Seigneur ne contraint personne. Prendre sa croix pour suivre le Christ n'a de valeur que si cela est fait volontairement. Il est donc bon pour nous de nous ignorer nous-mêmes, nos souhaits et nos désirs, en pensant plutôt aux autres et à leurs besoins. Nous devrions être positifs à ce sujet, incarnant la vertu. C'est ce que signifie suivre le Christ. 

Théophylacte observe: Bien que le commandement de se livrer à la mort paraisse dur et cruel, le Seigneur montre tout de suite que ce commandement est donné par amour pour l'humanité. 

Ensuite, nous recevons l'avertissement contre la poursuite de la richesse et du pouvoir, car cela peut devenir une fin en soi. Nous pouvons voir tant d'exemples à travers l'histoire de ceux qui se sont consacrés à la gloire mondaine, mais où sont-ils maintenant? Leurs richesses mondaines ne peuvent pas être utilisées pour acheter leur chemin vers le ciel. 

À ce stade du commentaire, il y a un aparté, traitant des idées de l'hérétique Origène qui enseignait qu'en fin de compte toute l'humanité déchue serait réunie avec Dieu après avoir été punie; une théorie condamnée par le 5ème Concile œcuménique. Théophylacte conclut ce point en disant: Personne n'est gardé en enfer comme punition. C'est plutôt le poids de ses propres péchés qui le retient là.

La lecture se termine par un avertissement effrayant. Cela pourrait sembler s'appliquer uniquement à tous ceux qui nient la divinité du Christ. En fait, c'est plus grave que cela, car cela inclut tous ceux qui pourraient croire, mais qui le gardent pour eux-mêmes comme un simple concept intellectuel. 

Nous sommes doubles; l'âme est sanctifiée par la foi et le corps est sanctifié en confessant ouvertement notre foi. Ceux qui ne verront pas la mort avant d'avoir vu le Seigneur dans la gloire se réfèrent aux apôtres Pierre, Jacques et Jean. Oui, ils sont morts, mais après avoir été témoins de la Transfiguration; c'était une préfiguration de la seconde venue du Christ. Une préfiguration pourrait être décrite comme une prophétie en actions plutôt qu'en paroles. La seconde venue du Christ sera en contraste frappant avec l'Incarnation. Quand le Christ Dieu s'est incarné, c'était dans des circonstances humbles. Seuls ceux qui avaient un cœur pur Le reconnaissaient et L'acceptaient. La seconde venue ne laissera aucun doute car elle sera dans une gloire radieuse, comme la Transfiguration seulement plus importante. 


Version française Claude Lopez-Ginisty


d'après




in Mettingham. 


ENGLAND

+

Saint Nicon d'Optina [ +1931]

 


Il n'y a jamais eu et il n'y aura jamais d'endroit sur terre sans peine. Le seul endroit possible sans peine, c'est le cœur, quand le Seigneur y est présent.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après



in Mettingham. 


ENGLAND
+

St Nicon d'Optina:

Les peines,
 les privations 
et les difficultés 
sont nécessaires 
pour le salut.




samedi 30 septembre 2023

LE HIÉRARQUE DE L'EGLISE ORTHODOXE D'UKRAINE [CANONIQUE] CONDAMNÉ À LA PRISON RENCONTRE DES REPRÉSENTANTS DES DROITS DE L'HOMME DE L'ONU


Tulchin, province de Vinnitsa, Ukraine, 29 septembre 2023     

Les employés de la Mission des Nations Unies de surveillance des droits de l'homme en Ukraine ont rencontré hier un hiérarque de l'Église orthodoxe ukrainienne [canonique] qui a été condamné à cinq ans de prison au cours de l'été.

Son éminence le Métropolite Jonathan de Tulchin est l'un des nombreux évêques qui ont été pris pour cible par les autorités ukrainiennes sur des accusations fabriquées d'"incitation à l'inimitié religieuse" et de "justification de l'agression russe". Le 7 août, il est devenu le premier hiérarque à être condamné à la prison, recevant une peine de cinq ans avec confiscation de biens.

Les avocats du hiérarque font appel et sont prêts à faire appel jusqu'à la Cour européenne des droits de l'homme, si nécessaire.

Un certain nombre de Primats et de hiérarques des Églises orthodoxes locales fraternelles se sont prononcés pour défendre le Métropolite Jonathan, y compris Sa Béatitude le Patriarche Théophile de Jérusalem.

Et maintenant, il semble que l'ONU en ait pris note. Faisant rapport sur la réunion avec les représentants de l'ONU hier, le diocèse de Tulchin écrit :

Les protestations reçues des chefs des églises locales et des hiérarques contre les accusations politiques fabriquées par la SBU [KGB ukrainien] contre le Métropolite Jonathan de Tulchin et Bratslav, âgé de 74 ans, compositeur spirituel bien connu, qui a été injustement et sévèrement condamné par le tribunal municipal de Vinnitsa à 5 ans d'emprisonnement, ignorant tous les faits vidéo et les arguments de défense, ont attiré l'attention de la Mission de surveillance des Nations Unies pour le respect des droits de l'homme, y compris en Ukraine. Cette organisation a reçu directement des réponses de l'évêque concerné aux questions qui lui ont été posées.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN

Père Sofian Boghiu: DIEU N'ÉCOUTE PAS LES PRIÈRES DE CEUX QUI MÉLANGENT LES PRATIQUES ORIENTALES AVEC LA FOI CHRÉTIENNE

 


Dieu n'écoute pas les prières de ceux qui mélangent les pratiques orientales avec la foi chrétienne.

 Ces pratiques sont étrangères à notre nation et à notre mentalité et elles ne sont pas engendrées par ou pour le Christ. 

C'est une sorte d'hypocrisie de la prière, une tromperie. Ils mélangent les choses afin de les faire paraître justes pour nous : le yoga, par exemple, avec la prière de Jésus.

La différence est comme une pomme et une huître ! 

Il y a des sorcières qui ont une icône avec elles. Elles regardent l'icône et disent certaines choses, quelques conjectures. C'est une tromperie des croyants qui demandent cette « consultation » à une sorcière. 

Il n'est pas possible de rassembler l'Esprit de Dieu avec ce mensonge, avec cette hypocrisie. Vous les connaîtrez grâce à leurs fruits. 

Ces gens, qui mélangent la prière de Jésus avec le yoga, si nous regardons de plus près leur vie, nous verrons qu'ils trébuchent habituellement. Leur vie est différente. Même dans le yoga, il y a des choses controversées qui se produisent. Beaucoup d'indécence. Ceux qui pratiquent le yoga savent de quoi je parle.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

LE METROPOLITE LUC DE ZAPOROJYE AU SECRÉTAIRE D'ÉTAT BLINKEN AU SUJET DE LA PERSÉCUTION DE L'ÉGLISE ORTHODOXE UKRAINIENNE [canonique]

Photo: hramzp.ua

Washington, DC, le 28 septembre 2023


Son Éminence le Métropolite Luc de Zaporojye a récemment lancé un appel au Secrétaire d'État américain concernant la persécution parrainée par l'État de l'Église orthodoxe ukrainienne.

Le Métropolite avait auparavant fait appel à divers médias américains au sujet de la persécution, ainsi qu'aux hiérarques faisant autorité d'autres Églises locales.

Son Éminence est personnellement devenue la cible de persécutions, ainsi que son diocèse. En juillet, le Conseil municipal de Zaporojye a décidé de couper toutes les relations avec l'Église, dans l'intention de s'emparer de ses églises et des terres sur lesquelles elles sont sises.

Ainsi, le Métropolite Luc a fait appel au Secrétaire Anthony Blinken au nom de son diocèse, de l'Église orthodoxe ukrainienne [canonique] et des quelques autorités locales qui sont également persécutées pour avoir défendu l'Église.

Son appel est ainsi formulé:

Cher Secrétaire Blinken!

Au nom du Diocèse de Zaporojye de l'Église orthodoxe ukrainienne (Canonique), je fais appel à vous en tant que chef de l'institution chargée de la surveillance des droits et libertés dans le domaine religieux.

Nous sommes obligés de le faire à la fois pour des raisons privées et générales.

En avril dernier, le Conseil régional de Zaporojye avait prévu d'adopter un acte inconstitutionnel interdisant

l'Eglise orthodoxe canonique dans la région de Zaporojye. Cependant, cela ne s'est pas produit en raison des commentaires écrits de deux responsables régionaux – Volodymyr Podorozhko, Directeur du Bureau exécutif du Conseil régional de Zaporojye, et Yegor Moroz, Chef du Département d'assistance juridique du Conseil régional de Zaporojye. Ils ont noté que le projet de loi sur l'interdiction de l'Eglise orthodoxe canonique sur le territoire de la région de Zaporojye était incompatible avec la législation ukrainienne.

Après cela, ces deux fonctionnaires ont été victimes d'intimidation et de menaces. En particulier, un grand nombre de “militants "agressifs utilisant des plateformes de médias sociaux basées sur Internet ont promis de prendre des "mesures radicales" contre ceux qui respectent la Constitution ukrainienne.

Le 23 mai 2023, le Conseil régional de Zaporojye a privé Podorozhko et Moroz de leurs principaux pouvoirs. En conséquence, ils ont considérablement réduit leurs salaires. Ils peuvent être licenciés pour leur adhésion aux principes et leur respect de la loi. Le sort de ces personnes, que je ne connais peut-être pas personnellement, mais dont les actions inspirent un profond respect, cela ne peut pas nous laisser indifférents. Après tout, ils ont été injustement et inévitablement punis pour leur désir de protéger les droits fondamentaux de dizaines de milliers de personnes dans notre région.

Cependant, nous avons récemment reçu une lettre demandant de libérer deux locaux loués où se trouvent des églises orthodoxes depuis de nombreuses années.

Mais ce n'est pas seulement un problème de la région de Zaporojye. Actuellement, toute notre Église orthodoxe ukrainienne se tient au seuil de terribles épreuves. Nous parlons maintenant d'une tentative de liquidation et de fusion forcée dans l'organisation appelée " église orthodoxe d'Ukraine "(groupement schismatique et anti canonique créé par le patriarcat de Constantinople avec des clercs défroqués!)créée en 2019).

À cette fin, l'Église subit maintenant une pression sans précédent à tous les niveaux. 250 églises canoniques ont été saisies avec le soutien direct des autorités locales rien qu'en 2022. Cette année, l'activité de raid s'est poursuivie. Des églises sont saisies quotidiennement à Khmelnitski, Tchernivtsi, Kiev et dans d'autres régions d'Ukraine. Nos croyants sont mutilés, battus, empoisonnés par des gaz lacrymogènes, soumis à toutes sortes d'intimidations et d'attaques. Les partisans de “l'église [sic] orthodoxe d'Ukraine schismatique]" ont commencé à utiliser la violence physique contre nos évêques. En fait, des diocèses entiers de notre Église sont détruits.

De plus, plusieurs projets de loi ont déjà été enregistrés au Parlement, qui impliquent une interdiction ou une restriction significative des droits de l'Église orthodoxe ukrainienne canonique. Dans le même temps, dans tout le pays, les conseils régionaux et municipaux prennent des décisions pour interdire le fonctionnement de l'Église orthodoxe ukrainienne canonique dans les régions. Les initiateurs de ces décisions inconstitutionnelles sont les députés du Parti Solidarité européenne (dirigé par Petro Porochenko).

La situation est aggravée par le verdict erroné de la Cour constitutionnelle, qui a reconnu la légitimité de la loi anti-église élaborée sous la présidence de Petro Porochenko. L'objectif était de priver l'Église orthodoxe ukrainienne canonique de son nom officiel et de transférer ses biens à la nouvelle “église orthodoxe d'Ukraine [schismatique créée par Constantinople au mépris de tous les canons orthodoxes".

Les responsables vont retirer de notre Église les principaux sanctuaires orthodoxes d'Ukraine – les Laures de Pochaev et de Kiev-Petchersk (dans la dernière, certaines églises ont déjà été illégalement transférées à “l'église orthodoxe d'Ukraine ").

Le lien managérial de l'Église orthodoxe ukrainienne canonique a également été touché. En particulier, certains de nos évêques ont été assignés à résidence, certains d'entre eux ont fait l'objet de sanctions et les autres ont été privés de citoyenneté. C'est la raison de leur expulsion d'Ukraine.

À la lumière de ces événements, nous sommes franchement découragés par le silence des autorités américaines. Après tout, la plate-forme du Parti démocrate, ainsi que la position actuelle du gouvernement américain, est la protection des droits et libertés dans toutes les manifestations. Surtout lorsqu'il s'agit d'un droit fondamental – le droit à la liberté de conscience.

Nous nous souvenons de ce que vous avez dit dans votre discours du 12 mai 2021. Voici un passage de celui-ci: “L'engagement de notre pays à défendre la liberté de religion et de croyance remonte à des siècles. Cela continue aujourd'hui. La liberté religieuse, comme tout droit humain, est universelle. Tous les gens, partout, y ont droit, peu importe où ils vivent, ce qu'ils croient ou ce qu'ils ne croient pas.”

Si telle est la position du Département d'État américain, pourquoi les autorités américaines se taisent-elles? Pourquoi les valeurs de la démocratie sont-elles trahies dans les faits pour la tranquillité? La même démocratie, sur laquelle est cimentée l'autorité internationale des États-Unis...

Mais ce n'est même pas là la question. Derrière la persécution croissante, on peut voir la douleur, les larmes et le sang de millions d'Ukrainiens qui veulent simplement sauver la foi de leurs ancêtres.

Honorable M. Blinken!

Nous espérons vivement que vous, en tant que chef du Département d'État des États-Unis, prêterez attention non seulement aux faits flagrants de violations des droits fondamentaux de l'homme en Ukraine, mais que vous prendrez également les mesures appropriées relevant de votre compétence, en particulier pour soutenir les responsables qui se sont prononcés contre la violation de la Constitution ukrainienne et pour la défense des croyants orthodoxes dans la région de Zaporojye.

Après tout, ignorer ce problème pourrait remettre en question l'engagement du gouvernement américain et du Parti démocrate à protéger les droits et libertés des personnes persécutées ou des groupes sociaux.

À notre tour, nous sommes prêts à vous fournir, à vous et à votre département, toutes les preuves nécessaires des violations avérées.

Cordialement,

+ Métropolite Luc de Zaporojye


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN

vendredi 29 septembre 2023

Théologien serbe Darko Djogo : le terrorisme d'État mené contre l'Eglise orthodoxe ukrainienne canonique

 


Darko Djogo pense que le Tomos de l'OCU accordé par le Phanar est utilisé par les partisans de Dumenko pour justifier l'agression envers les croyants de l'Eglise orthodoxe ukrainienne canonique.

Le 21 septembre 2023, une conférence consacrée à la protection de l'Eglise orthodoxe ukrainienne canonique a eu lieu à Belgrade, où plusieurs théologiens et prêtres serbes ont pris la parole, rapporte l'agence de presse serbe SRNA.

L'archiprêtre Darko Djogo, professeur à la Faculté de théologie orthodoxe de Foča (Bosnie-Herzégovine), a déclaré que la lutte pour les sanctuaires en Ukraine est une bataille pour les âmes et l'identité des personnes qui y vivent.

"Nous vivons dans une ère de terrorisme d'État contre l'Eglise orthodoxe ukrainienne canonique, qui se poursuit, et il n'y a pas de fin en vue parce qu'il n'y a pas d'institutions internationales intéressées à protéger les droits fondamentaux des croyants de l'Eglise orthodoxe ukrainienne canonique. Cette stratégie se poursuivra", a déclaré Djogo.

Il a mentionné que le Tomos d'autocéphalie reçu par l'OCU ("église" orthodoxe d'Ukraine, schismatique) du Patriarcat œcuménique de Constantinople est utilisé par eux pour l'agression contre les croyants de l'Église canoniquement reconnue.

"Le Tomos sert d'outil pour la nouvelle violence et la légitimation de ce qui a été saisi", a noté le prêtre.

Comme indiqué précédemment, Père Darko Djogo, dans sa publication intitulé  Le pouvoir illusoire du Patriarcat de Constantinople (voir article précédant sur orthodoxologie)a déclaré que le Patriarcat œcuménique de Constantinople, enivré par l'autorité postmoderniste pour créer une histoire alternative, s'autodétruit.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

Union des Journalistes Orthodoxes


Archiprêtre Darko Jogo: Le pouvoir illusoire du Patriarcat de Constantinople

Patriarche Bartholomée. Photo : UOJ

Le Patriarcat de Constantinople, grisé par le pouvoir postmoderniste de créer une histoire parallèle, se détruit lui-même. Par conséquent, il est très important de ne pas lui faire confiance.

[L'OCU mentionné dans ce texte est le groupe de défroqués et de laïcs auxquels Constantinople accorda un tomos d'autocéphalie NdT]

La nouvelle que l'archidiocèse athénien (l'Église orthodoxe hellénique) a décidé de reconnaître, c'est-à-dire d'être en communion l'église orthodoxe d'Ukraine [schismatique], est intéressante et tragique, non seulement parce qu'elle joue un rôle important dans le drame actuel de l'effondrement de l'Église orthodoxe.

Dans une certaine mesure, cette décision était attendue et n'a pas surpris ceux qui sont conscients de la situation en orthodoxie, où les relations entre Constantinople et Moscou sont amenées au niveau de la confrontation entre les nations, les Hellènes et les barbares, et d'un conflit de pouvoir.

Ce qui devrait vraiment nous surprendre, c'est une sorte de tact et de diplomatie, qui est encore préservée. Cependant, il devient progressivement évident qu'il ne s'agit pas tant d'une rupture de la communication entre les Églises locales hellénistiques et slaves qu'une division géopolitique du monde orthodoxe qu'une division cohérente de la langue, des concepts, des significations et des interprétations.

Il est difficile de dire si cette division sera surmontée puisque Athènes ne reconnaît pas qu'en raison de leurs propres phobies ethnocentriques de "l'adversité russe", ils ont accepté de participer au projet de l'effondrement du récit de l'identité russe, dans lequel Kiev fait partie intégrante du polycentrisme de la Grande, de la Petite et de la Rus' Blanche (que nous identifiions ou non ce récit à l'idéologie du "monde russe".

Ils n'ont même pas mentionné leur propre vassalage aux centres géostratégiques du pouvoir, le vassalage qui leur donnerait au moins une certaine justification. En fait, ils n'ont mentionné qu'un seul fait fondamental et essentiel, une clé herméneutique, qui nous aide à comprendre le cours réel des événements - ils ont fait référence au "droit du Patriarcat œcuménique d'accorder l'autocéphalie", sur la base duquel Athènes a décidé de reconnaître "l'autocéphalie de l'Église orthodoxe de la République indépendante d'Ukraine".

La nature postmoderne des revendications du Patriarcat de Constantinople à la primauté

Bien sûr, en Grèce et dans tout le monde orthodoxe, les voix commenceront à soulever d'innombrables questions, dont l'une sera très probablement la question de la succession apostolique dans l'OCU elle-même.

Mais ce qui distingue la crise actuelle de l'Église de toutes les précédentes, ce n'est pas la profondeur géostratégique de la division ou la faiblesse de l'unité interne de l'Église orthodoxe, qui ne détermine en aucun cas la voie de survie dans une telle unité (si nous sommes une Église conciliaire, où sont alors les conciles réguliers de toutes les Églises locales ?). Aujourd'hui, il est évident que Constantinople et les Églises locales, qui étaient d'accord ou seront d'accord avec sa vision de l'existence de l'Église orthodoxe, ont adopté leur point de vue particulier sur la réalité, en fait, représentant une vision postmoderne de l'Église, à savoir la réalisation de l'idée de primauté au sens et dans le contexte de la postmodernité.

Cependant, un lecteur impatient qui n'est pas disposé à croire aux raisonnements utilisant des clichés argotiques des disciplines de l'humanité (y compris les termes de "postmodernisme" et de "postmoderniste"), ne verra pas de fioritures ou simplement un autre texte théologique ici. Je n'écris pas ce texte pour être « postmoderne », mais je tiens à souligner que sans comprendre au moins des déclarations conceptuelles postmodernes élémentaires, il est impossible de comprendre les actions du Patriarcat de Constantinople.

Quelle est la manifestation du postmodernisme du drame ecclésiastique, qui a commencé après la décision du Phanar d'accorder d'abord l'« autocéphalie » de l'OCU, puis d'effectuer des actions qui feraient en sorte que d'autres Églises locales acceptent volontairement ou involontairement (conjointement ou sous la menace) cette décision ?

Lorsque la réalité est remplacée par une interprétation de la réalité

L'une des caractéristiques distinctives du postmodernisme est la croyance en la futilité de la conceptualité en tant que telle. Une image d'un monde brisé dans lequel il n'y a pas de stabilité implique que c'est la force qui nous dicte non seulement comment interpréter les faits, mais aussi comment interpréter les concepts. Le bien et le mal, la vérité et le mensonge sont tous des composants de la réalité, qui est relative comme toute autre réalité. Ainsi, les concepts qui n'ont pas de sens peuvent être complètement insignifiants. Déconstruits, ils peuvent être reconstruits comme leur propre contraire : la vérité de l'un peut s' révéler être un mensonge de l'autre.

Qu'est-ce que cela a à voir avec la théologie du Patriarcat de Constantinople ? Le plus direct. Analysons le Tomos d'autocéphalie accordé à l'OCU :

« Sur la base de ce qui précède, nous déclarons que l'Église autocéphale en Ukraine reconnaît le Saint Trône apostolique et patriarcal, ainsi que d'autres patriarches et primats, et remplit, avec d'autres devoirs et obligations canoniques, sa mission la plus importante - préserver la pureté de notre foi orthodoxe, ainsi que l'unité canonique et la communion avec le Patriarcat œcuménique et d'autres Églises orthodoxes locales ... En cas de questions sérieuses sur l'Église, de nature dogmatique ou canonique, Sa Béatitude le Métropolite de Kiev, au nom du Saint Synode de son Église, est obligé de se tourner vers notre Saint Trône patriarcal et œcuménique, en cherchant son opinion faisant autorité et son interprétation juste, tandis que les droits du Trône œcuménique contre l'Exarchat et la stavrppégie sacrée ne doivent pas être violés."

Bien qu'il soit clair pour le patriarche Bartholomée que les autres "patriarches et primats" ne reconnaissent pas le trône sur lequel il est assis comme leur "tête", il croit qu'il peut établir un mensonge comme vérité en inversant complètement le système de valeurs.

Nous en venons ici au problème de la construction de la réalité : bien qu'il soit tout à fait clair pour le patriarche Bartholomée que les autres "patriarches et primats" ne reconnaissent pas le trône sur lequel il est assis comme leur "tête", il croit qu'en choisissant entre la réalité réelle et la nouvelle réalité construite, ce qui est fausse par nature, il peut établir un mensonge comme vérité, inversant complètement le système de valeurs. Cette capacité à ignorer l'autre n'est pas postmoderne. cela sous-tend l'idée de la primauté romaine, lorsque "l'héritier de Pierre" exerce son "ministère" même sur les Églises locales et les personnes qui ne le reconnaissent pas et ne le veulent pas.

Cependant, alors que la Première Rome devait légitimer ses propres aspirations, du moins à l'aide d'un certain nombre de falsifications historiques (dont la plus célèbre est la donation de Constantin), la Seconde Rome fonde ses revendications dans l'esprit des postmodernistes, en s'appuyant non pas tant sur des documents que sur des interprétations (selon le principe nietzschéen, qui stipule qu'il n'y a pas d'autres faits que des interprétations). Ainsi, si la "réalité réelle" est établie sur la base de son interprétation, alors il est évident que la réalité réelle en tant que telle ne signifie rien.

Le Tomos de l'OCU, du point de vue de la logique formelle, est absurde mais non accidentel.

Il est évident pour toute personne réfléchie ayant une connaissance de base de la théologie orthodoxe que le document, d'une part, parle d'accorder une "autocéphalie" (indépendance totale de l'Église par rapport à l'influence extérieure), et d'autre part, qu'à l'OCU "est essentiellement accordé" quelque chose, ne représentant même pas l'autonomie. L'ensemble du Tomos, du point de vue de la logique formelle, peut être considéré comme un non-sens (La phrase : « Compte tenu de ce qui précède, nous déclarons que l'Église autocéphale en Ukraine reconnaît le Saint-Trône apostolique et patriarcal » [Προσεπιδηλοῦμεν τοῖς ἀνωτέρωρω ὅτι ἡ ἐνέτΟὐρλρωρω ὅτι ἐ ἐνέτΟὐρλρέρω ὅτι ἐ ἐλ τὸν Ἁγιώτατον Ἀποστολικὸν καὶ Πατριαρχικὸν Οἰκουμενικὸν Θρόνον] représente le point culminant de cette absurdité et de cette inconsistence.

Mais cette absurdité n'est pas accidentelle - elle est postmoderne : l'autocéphalie n'est pas une véritable autocéphalie, mais ce que Constantinople offre comme autocéphalie. Le sens de ce terme n'est défini ni en lui-même ni dans le cadre de la réception précédente, il est déterminé par le fait que Constantinople (ainsi que ses mécènes géopolitiques) veut l'utiliser dans tel sens. Il peut être dénué de sens, mais le sens n'existe pas en soi : si nécessaire, il est à nouveau déterminé à chaque fois, en fonction de la situation. C'est précisément sa nature "non accidentelle" : non seulement les faits historiques, mais aussi des institutions entières peuvent et doivent être soumises à la dictature de nouvelles significations imposées, des significations qui existent et qui ont un sens (seulement) au moment où elles sont déterminées par le pouvoir Tout-Puissant.

Le non-sens du Tomos de l'OCU n'est pas accidentel - c'est postmoderne : l'autocéphalie n'est pas une véritable autocéphalie, mais ce que Constantinople offre comme autocéphalie.

C'est la raison pour laquelle la première chose dont Constantinople s'est occupée est le pouvoir réel. Non seulement le droit de contrôler la distribution de l'argent au sein de la métropole de Kiev, mais le pouvoir qui donne le droit de contrôler l'interprétation des faits et des institutions : de cette façon, l'OCU restera à jamais le client herméneutique de la « Mère Église ».

Le pouvoir auquel Constantinople aspire est démoniaque, d'un point de vue postmoderne. Ce pouvoir a besoin d'une existence continue, à l'intérieur de laquelle tout peut être, mais il n'a pas besoin de l'être, et seul ce pouvoir est le seul « interprète ». Et malgré le fait que Moscou ait à la fois un potentiel militaire, démographique, ecclésiastique et financier, qui a souvent le caractère d'une force indélicate et brute, Moscou, en fait, s'avère clairement faible contre les demandes avancées par le Phanar.

Il a besoin que son pouvoir soit évidemment perçu comme de la grandeur, mais il n'a aucun désir de créer des "fluctuations" constantes de faits et d'institutions, à l'intérieur desquelles il ne reste que la capacité de l'Un à établir et à détruire la dignité des autres dans la mesure qui ne convient qu'à l'Un.

La toxine narcotique de la "nouvelle" réalité

Les idées selon lesquelles l'autocéphalie des Églises orthodoxes serbes, bulgares, roumaines et d'autres déjà accordées peut subir des changements ou être interprétée à un degré ou à un autre ne peuvent être entendues que dans les discours postmodernes du Phanar.

Bien que nous sachions que les faits historiques ne peuvent pas être modifiés rétroactivement en fonction des avantages actuels, cela ne s'applique pas à notre situation.

Tout comme personne à Kiev aujourd'hui ne se souvient de l'époque où des défilés ont eu lieu à Khreshchatyk le 9 mai avec la participation d'anciens combattants de l'Armée rouge (dont l'héritage antifasciste avant l'Ukraine Euromaidan voulait également hériter), et non des anciens combattants de l'OUN-UPA [organisation nationaliste antisémite], personne ne se souvient d'eux-mêmes à Constantinople avant l'automne 2018.

La particularité de l'idéologie postmoderne de Constantinople est qu'elle est capable de nous offrir l'idée que le pouvoir de l'interprète (c'est-à-dire l'Église mère) a le droit de former nos souvenirs collectifs des événements du passé. Aujourd'hui, le Phanar nous assure que l'Ukraine a toujours été son territoire canonique, que la même personne, le patriarche Bartholomée, n'a pas lui-même confirmé l'anathème de Philarète Denisenko, etc. Encore une fois, nous voyons ici des idées communes avec des projets d'identité nouvellement formés.

Tout comme personne à Kiev aujourd'hui ne se souvient de l'époque où des défilés ont eu lieu à Khreshchatyk le 9 mai avec la participation d'anciens combattants de l'Armée rouge (dont l'héritage antifasciste avant l'Ukraine Euromaidan voulait également hériter), et non des anciens combattants de l'OUN-UPA, personne ne se souvient deeux-mêmes à Constantinople avant l'automne 2018. Cette perception narcotique de la réalité actuelle, dans laquelle il n'y a pas d'unité même avec soi-même, implique un choix fou, continu et illisible entre (quasi) réalisme et fiction.

Et ici, nous sommes confrontés à l'instrumentalisation postmoderne du "réel" et du "imaginaire", avec un autre paradoxe. En d'autres termes, lorsque, par exemple, le Phanar souligne la situation politique en Ukraine comme une raison d'accorder "l'autocéphalie", il établit la légitimité de la question de la situation politique comme critère d'organisation de l'Eglise.

Contraste entre la réalité politique et les décisions de l'Église

Si la réalité politique est le seul critère ou même décisif, alors le projet d'autocéphalie ukrainienne n'est justifié que dans la mesure où il justifie le jugement selon lequel Constantinople est Istanbul, une ville de Turquie. C'est-à-dire que la Constantinople "fictive" prend des mesures "église-missionnaire", guidée par la "vraie" indépendance de l'Ukraine.

Comment le Patriarcat de Constantinople peut-il nous faire oublier la réalité de 1453 ?

La « Nouvelle Rome » se tient et existe même lorsqu'elle n'est pas là : l'Ukraine, comme tout le reste, ne joue ici que des rôles historiques épisodiques. La force est systématiquement malhonnête, du point de vue de l'herméneutique, mais elle s'en moque parce qu'elle ressemble à de la puissance : elle nous dit que nous pouvons nous mettre d'accord sur ce qui s'est passé en 1219, 1767 ou 1879. Nous pouvons même accepter une hallucination massive, une réalité parallèle dans laquelle elle n'a pas changé sa position en 2018 par rapport à la position des années précédentes, mais comment peut-elle nous faire oublier la réalité de 1453 ?

Il y a une sorte de nature démoniaque dans les actions postmodernes. On sait très bien à quel point une personne est tragiquement "fragmentée" dans le monde déchu dans lequel elle existe, comment toutes les relations et les institutions sont sujettes à changement. Mais le postmodernisme a fait de la chute une religion, une mesure et une norme silencieuses - des fragmentations du monde déchu, se moquant de toutes les normes de l'ensemble. Déconstruisant les "récits du pouvoir", il adorait secrètement les forces du pouvoir, la violence contre l'homme. Et c'est pourquoi sa nature est démoniaque. Et c'est pourquoi sa nature conduit à l'autodestruction.

Constantinople se détruit elle-même

Le Patriarcat de Constantinople, enivré par le pouvoir postmoderniste pour créer une histoire et des concepts parallèles, se détruit lui-même. Par conséquent, il est très important de ne pas lui faire confiance. Il est important de protéger Constantinople d'elle-même, de la quasi-théologie postmoderne du Patriarcat de Constantinople. Constantinople n'est pas le Phanar ; le Phanar n'est pas Constantinople.

Quelle est la base pour que Constantinople renforce son pouvoir afin non seulement de gérer les relations entre les églises orthodoxes étant "la première parmi les égaux" (tout cela lui appartient selon la Tradition), mais aussi d'être "la première sans égaux" dans les fantasmes absurdes du métropolite Elpidophoros, de fournir une autocéphalie sans consultation avec aucune autre église locale et d'établir les faits et leur interprétation ?

Les privilèges et les prérogatives d'aujourd'hui de Constantinople découlent de sa position de Nouvelle Rome, malgré le fait que pendant longtemps, il n'y a pas eu d'empire ou de ville dans laquelle elle serait la "Grande Église du Christ".

Sur la base de sa propre perception de soi-même, sur la base de la solidarité raciale hellénistique et des avantages géostratégiques dans le cadre d'un certain projet réel (aujourd'hui). Un paradoxe encore plus grand est que l'Église de Constantinople se détruit avec sa propre idéologie postmoderne.

Nous continuons d'observer comment les privilèges et les prérogatives d'aujourd'hui de Constantinople découlent de sa position de Nouvelle Rome, malgré le fait que depuis longtemps il n'y a pas eu d'empire ou de ville dans laquelle elle serait la "Grande Église du Christ". Constantinople n'existe que dans une seule « imagination » collective mais tout aussi significative de l'Église orthodoxe en tant que lieu d'importance fondamentale pour ses ethnos conciliaires. Cette "imagerie" (discipline sur l'interprétation d'objets étrangers pour la perception - Ed.) est à la fois historique et eschatologique : historique par nature et eschatologique parce que nous nous attendons - contrairement au "réalisme de la situation actuelle" - que le Christ réapparaisse et nous rassemble dans son Temple, dans Son Temple comme Sagesse de Dieu.

Si tout est soumis à la « contextualisation » et que « l'image du monde réel » est prise en compte, alors la première victime de ce réalisme banal sera Constantinople elle-même, qui n'est pas là. Néanmoins, elle, Constantinople, existe mais diffère considérablement de ce que le patriarche Bartholomée dirige maintenant.

Constantinople qui n'est pas obsédée par l'hellénisme, Constantinople qui a envoyé Constantin le philosophe et Méthode, Constantinople qui a déménagé ethniquement à Nicée et a pu aimer fraternellement les autres. Une telle Constantinople se trouve encore partout, mais seulement, apparemment, pas au Phanar.

Dans une certaine mesure, c'est cette capacité de Constantinople à être le "nombril du monde" qui en a fait le "chronotope" de grands romans modernes tels que "Baudolino" d'Umberto Eco, le "Dictionnaire des Khazars" de Milorad Pavić et le "Nombril du monde" du merveilleux Venko Andonovski. Constantinople unit et ignore le temps et le lieu, mais seulement lorsqu'il s'agit d'un lieu de constance, plein de sens et de contenu. Privée d'eux, Constantinople cesse d'exister. Elle n'a cessé d'exister ni en 1204 ni en 1453. A-t-elle cessé d'exister en 2019 ?

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

Union des Journalistes Orthodoxes


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L'Auteur: Archiprêtre Darko Jogo - théologien et publiciste, professeur à la Faculté de théologie orthodoxe de l'Église orthodoxe serbe en Bosnie-Herzégovine. [N.B.: ce texte fut écrit avant que l'Eglise canonique d'Ukraine ne soit persécutée par les partisans du schisme auxquels fut accordé la pseudo-autocéphalie et le gouvernement ukrainien actuel]