"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

dimanche 16 mars 2025

DEUXIÈME DIMANCHE DE GRAND CARÊME/Saint Grégoire Palamas

St. Polycarpe de Smyrne


Ce dimanche, le deuxième du Grand Carême, est dédié à saint Grégoire Palamas depuis 1368, mais auparavant, ce jour-là, on commémorait le hiérarque saint Polycarpe, évêque de Smyrne. Plusieurs thèmes sont liés : l'ascétisme, le repentir et la vocation du martyre. À Matines, il y a deux canons, dont le premier a pour thème le repentir du fils prodigue et le second est en l'honneur de saint Grégoire. 

Saint Grégoire Palamas

Grégoire est né à Constantinople. Son père, Constantin, travaillait à la cour de l'empereur Andronique II Palaiologue, mais il mourut alors que Grégoire était encore jeune. L'empereur s'intéressa personnellement à l'éducation du jeune garçon et espèrait qu'il suivrait son père dans l'administration civile. Grégoire avait d'autres idées et il choisit la vie monastique sur le Mont Athos. Il est associé au rétablissement de l'Athos. La présence monastique commença avec quelques ermites au IXe siècle, mais elle s'établit formellement au milieu du Xe siècle. L'Athos fut pillée par la tristement célèbre quatrième croisade en 1204 et attaquée à nouveau par les Catalans, un siècle plus tard, la laissant dans un état de quasi-désolation. Grâce aux efforts de saint Grégoire, la communauté monastique fut ranimée et placée directement sous l'omophore du Patriarche. En tant qu'archevêque de Thessalonique, Grégoire devint un administrateur efficace et un théologien éminent. Dans le monachisme, il fut un fervent défenseur de la tradition hésychaste  et, en tant que théologien, on se souvient de son enseignement concernant la lumière incréée de la Transfiguration et la distinction entre l'essence et les énergies de Dieu (c'est-à-dire la volonté divine, la grâce divine, etc.)  Le Prologue d'Ochrid rapporte ce qui suit : « La très sainte Mère de Dieu, saint Jean le Théologien, saint Dimitri saint Antoine le Grand, saint Jean Chrysostome et des anges de Dieu lui sont tous apparus à des moments différents... Ses reliques sont conservées à Thessalonique, où une belle église lui est dédiée ».

Nous pourrions ici ajouter une observation historique : nous pensons que nous vivons à une époque difficile et pleine de défis. Saint Grégoire Palamas vécut à une époque où l'empire dérivait vers une zone de crépuscule. En 1204, la ville de Constantinople était aux mains des chefs de la tristement célèbre quatrième croisade. L'empire se fragmenta et trois factions rivales, Nicée, Épire et Trébizonde, revendiquent le statut impérial. Même lorsque les forces de Nicée reprirent Constantinople en 1261, les divisions ne furent jamais vraiment guéries. L'empire devint de moins en moins capable de résister à l'hostilité permanente des Turcs, jusqu'à la défaite finale et ignominieuse de 1453. C'est dans ce contexte de gloire déclinante que saint Grégoire vécut sa vie. 



De nos jours, nous avons tendance à considérer les moyens de communication modernes comme allant de soi. Il y a deux mille ans, les choses étaient très différentes. Même l'imprimerie n'existait pas et l'alphabétisation était limitée à ceux qui avaient bénéficié d'une éducation. Le principal moyen de diffusion de la foi était le bouche à oreille. C'est ainsi que les foules se rassemblaient si souvent lorsque l'on apprenait que le Seigneur était dans les parages. Mais nous savons bien qu'aujourd'hui encore, rien n'égale le contact personnel. C'est ainsi que les gens venaient, non seulement pour entendre les paroles du Seigneur, mais aussi pour Le voir, dans l'espoir d'être témoins d'un miracle. La lecture de l'Évangile de ce dimanche (Marc 2, 1-12) nous apprend que le Christ ne se trouvait pas dans un espace ouvert, mais dans les limites modestes d'une maison. Il est donc facile d'imaginer que la foule était si dense, chacun s'efforçant de voir le Christ et d'entendre Ses paroles, que le paralytique, qui devait être porté, ne put même pas s'approcher de la porte. Les quatre hommes qui portaient son lit ne se sont pas découragés. Leur foi était si grande qu'ils trouvèrent un autre moyen d'entrer dans la maison. Cette guérison est également rapportée par saint Matthieu (Mt 9, 1-8, lu lors de la liturgie du 6e dimanche après la Pentecôte). 

Guérison du paralytique

Ici, l'implication est qu'il y a un lien entre le péché et la maladie. Ainsi, voyant la foi de l'homme et de ses compagnons, le Seigneur dit : Mon fils, tes péchés te sont pardonnés. Nous voyons également que les fidèles n'étaient pas les seuls à suivre le Christ, désireux d'entendre Ses paroles. Ses détracteurs voulaient aussi L'entendre, cherchant des preuves qu'ils pourraient utiliser pour condamner le Seigneur pour blasphème. En tant que Dieu, Il pouvait regarder dans leurs âmes et connaître leurs pensées. Les Écritures disent de Dieu : "Toi seul connais les cœurs des hommes : Toi seul connais le cœur des fils de l'homme." Même cela, et le fait que le Christ ait guéri le malade, ne convainc pas les pharisiens et leurs semblables. Le commentaire suggère un symbolisme dans cet événement. Le malade n'a pas seulement été guéri, mais il a reçu de la force : « Lève-toi, prends ton lit et marche. Nous sommes paralysés par nos péchés, mais le Seigneur peut nous donner la force d'accomplir Ses commandements. Le Christ était à Capharnaüm, « la maison du réconfort et de la consolation », c'est-à-dire l'Église. Le toit peut-il s'ouvrir pour nous ? Qu'est-ce que le toit ? C'est l'esprit. Tout comme un toit est couvert par le poids des tuiles de terre, l'esprit porte le poids des préoccupations terrestres. Ces choses peuvent être retirées, ce qui nous libère, mais pas pour nous engager dans l'orgueil, bien au contraire. Nous devons réagir avec humilité, en prenant notre lit, c'est-à-dire notre corps, et en l'utilisant selon les directives du Christ.

Le Bon Pasteur

La lecture liturgique de l'Évangile pour saint Grégoire (Jean 10, 9-16) concerne le Bon Pasteur. Plus tôt dans l'Évangile de saint Jean, nous trouvons les paroles du Christ : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie : nul ne vient au Père que par Moi ». Ce message est maintenant renforcé par le Seigneur qui dit : « Je suis la porte ». La métaphore des brebis et des bergers est également familière. Nous pouvons tous nous approcher de Dieu le Père, mais seulement par ce moyen. Ainsi, le fait de dire que nous trouverons des pâturages nous indique que le Christ est le seul moyen d'accéder à la nourriture spirituelle. Le Seigneur poursuit en annonçant Sa crucifixion en disant qu'Il donnera, c'est-à-dire qu'il exposera, sa vie pour les brebis. Il ne dit pas « ma vie me sera enlevée », mais indique qu'il s'agit d'un acte volontaire. Le prédateur, le loup, est le Diable, pour lequel de nombreux euphémismes sont employés dans les Ecritures, tels que lion, scorpion ou serpent. Pour conclure, le Christ dit qu'il en a d'autres qui ne sont pas de cette bergerie. La bergerie implique la protection et la guidance de la loi. Les Juifs, au moins, avaient la Loi, bien qu'ils l'aient mal interprétée ou ignorée, mais les autres brebis, les païens, n'avaient rien. Malgré cela, ils sont toutes créés par Dieu et le Christ est venu sauver chaque âme.

C'est aujourd'hui le 17e anniversaire du repos du Métropolite Laure (Lavr) Chkurla de pieuse mémoire. Il est né le 1er janvier 1928 à Ladomirova, qui se trouvait alors en Tchécoslovaquie, mais qui, depuis la séparation des Tchèques et des Slovaques, se trouve désormais en Slovaquie. Il fut baptisé par l'archimandrite Vitaly Maximenko et reçut le nom de Basile. Bien que la région ait été dominée par les catholiques romains, qui formaient la majorité de la population, il existait dans la ville un monastère orthodoxe dédié à Saint Job de Pochaev, où le jeune Basile devient servant d'autel. À l'âge de onze ans, avec la permission de son grand-père, il chercha à devenir novice et ne fut autorisé qu'à vivre qu'au monastère. Vers la fin de la Seconde Guerre mondiale, en 1944, à l'approche de l'Armée rouge, la confrérie monastique fut évacuée d'abord à Bratislava, puis en Suisse. À Genève, Bsile, âgé de seize ans, reçut le titre de novice et, en 1946, toute la communauté émigra à Jordanville, dans le nord de l'État de New York. En 1948, Basile fut tonsuré comme moine rasophore et a reçu le nom de Laure. Il fut ordonné diacre en 1949, puis prêtre en 1954, et élevé au rang d'archimandrite en 1966. Un an plus tard, il est élu à l'épiscopat et nommé évêque de Manhattan et secrétaire du synode des évêques de l'Église orthodoxe russe hors de Russie. En 1976, Mgr Laurus a été élu abbé du monastère de la Sainte-Trinité, à Jordanville, et nommé évêque de Syracuse et Troitsky. Il a été élevé au rang d'archevêque en 1981.

Métropolite Laure

Vladika Laure a beaucoup voyagé, faisant des pèlerinages en Terre Sainte, au Mont Athos et dans de nombreux monastères. Grâce à la chaleur de sa personnalité et à sa piété tranquille et douce, il était aimé et respecté partout. Nous avons en effet des raisons d'être reconnaissants de son amour et de sa compréhension paternelle, car il nous donna la permission de réimprimer la version de 1960 du livre de prières, dans la traduction de l'archimandrite Lazare. 

C'est en 2001 que Vladika Laure fut élu Métropolite et premier hiérarque du Synode de l'Eglise russe hors frontières. Il était pleinement conscient de la nécessité canonique de rétablir les relations avec le Patriarcat, puisque la bénédiction du saint Patriarche Tikhon au Synode à l'étranger était temporaire, jusqu'à ce que les circonstances changent. Les circonstances changèrent effectivement lorsque l'Union soviétique s'effondra, et c'est ainsi que la communion avec le Patriarche fut rétablie le  17 mai 2007 jour de l'Ascension, lorsque le Patriarche Alexis II et le Métropolite Laure concélébrèrent dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou.A la date de ce jour, l'année suivante, notre bien-aimé Métropolite Laure a rejoint sa récompense céleste. 

Mémoire éternelle.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
in Mettingham. 

ENGLAND


samedi 15 mars 2025

Le carême : À la recherche de l'amour de Dieu


Ainsi furent achevés les cieux et la terre, et toute leur armée.
Dieu acheva au septième jour son oeuvre, qu'Il avait faite: et Il se reposa au septième jour de toute son oeuvre, qu'il avait faite. (Genèse 2:1-2)



Le livre de la Genèse nous donne de merveilleuses visions spirituelles de Dieu qui fait naître la création pour partager Son Amour avec les êtres créés. La Genèse nous offre également une réflexion sur les raisons pour lesquelles le monde d'aujourd'hui n'est pas tout à fait merveilleux et divin. Les humains choisissent de suivre un chemin autre que celui que Dieu a souhaité pour nous. Par conséquent, nous vivons dans un monde de maladie, de souffrance et de mort. Une chose qui ne change pas, cependant, c'est que Dieu est Amour et que Dieu continue de nous aimer. L'auteur orthodoxe Lev Puhalo écrit :



Et ici commence le déploiement du grand mystère de l'Amour inconcevable de Dieu. Tout ce qui est révélé dans le livre de la Genèse, c'est une histoire de l'échec de l'homme : sa chute de la communion directe avec Dieu et son besoin d'un intermédiaire - un prêtre. 
C'est l'histoire de la miséricorde de Dieu sur les fidèles et de la promesse de salut et de réconciliation. Le livre commence par « Au commencement, Dieu créa... » et se termine par les mots « ... dans un cercueil en Égypte ». Ces premiers et derniers mots du premier livre de Moïse, la Genèse, sont en eux-mêmes un résumé de l'histoire spirituelle de l'homme, car Dieu sauve toujours et l'homme chute toujours ; Dieu délivre toujours, l'homme devient toujours asservi ; Dieu donne toujours la vie et l'homme choisit toujours la mort. (LA CRÉATION ET LA CHUTE, pp 2-3) 



La Genèse est un livre sur « l'amour inconcevable de Dieu ». Nous l'avons lu afin d'entrer dans l'amour de Dieu pour nous. Nous ne le lisons pas pour obtenir une histoire factuelle de la création. Nous pouvons lire des manuels scientifiques pour cela. 

La Genèse et la Bible sont l'histoire de l'histoire spirituelle de l'humanité. Il s'agit de notre relation avec Dieu, pas seulement d'une histoire d'humains. Nous les avons lus au début du Grand Carême pour en apprendre davantage sur l'Amour de Dieu pour nous malgré nos échecs humains et nos péchés. 

La Genèse s'ouvre sur toutes les promesses de la parole créative de Dieu, mais finit par signaler la mort, l'ennemi final de Dieu. Nous devons manger pour vivre, mais notre nourriture ne nous gardera pas en vie pour toujours. Dans le carême, nous nous rappelons ce fait. Nous aimons beaucoup de choses que nous consommons, mais tous les aliments, même gastronomiques, appartiennent au monde de la chute, de la maladie et de la mort.

Le Carême nous rappelle ce fait de base, mais dit ensuite qu'il y a toujours l'Amour de Dieu. Nous pouvons manger les aliments les plus sains du monde, mais nous mourrons quand même.

Finalement, comme le Patriarche Joseph à la fin de la Genèse, nous nous retrouverons dans un cercueil. Nous devons retrouver notre chemin vers l'Amour de Dieu. Dans Le Carême, nous interrompons un peu notre hiérarchisation de la nourriture afin de rechercher le Dieu de l'Amour. Rappelez-vous que le but est d'avoir faim de Dieu et de la justice, et non de penser davantage à la nourriture qui périt.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

Fraternized

vendredi 14 mars 2025

Des corps sans tête durant la Divine Liturgie...

 

Un jour, un prêtre eut une vision en célébrant la Sainte Liturgie. L'église était pleine de gens. Il a vu une foule d'hommes sans têtes et à un autre endroit quelques têtes sans corps. Ne comprenant pas cette vision, un ange de Dieu lui a expliqué sa signification.

L'ange lui a dit que ces personnes sans tête qu'il avait vues étaient les croyants qui étaient venus à l'église avec leurs corps, mais leur esprit ne prêtait pas attention à la Sainte Liturgie, errant loin avec leurs pensées, atteignant l'autre côté de la terre avec elles et ils revenaient. Et ces têtes sans corps étaient les chrétiens qui ne pouvaient pas venir à l'église pour de bonnes raisons, étant malades ou prenant soin des malades... cependant, leur esprit était concentré sur la prière et ils participaient à la Sainte Liturgie avec leur esprit. Ceux-ci étaient en effet présents dans l'église.

De la même manière qu'un chrétien priait Dieu depuis des années, mais il avait l'habitude de dire les prières comme s'il s'agissait de poèmes, il faisait tout formellement, sans vivre toutes les prières qu'il disait. Un jour, alors qu'il faisait face à une épreuve difficile, il cria à haute voix versDieu en disant du fond de son cœur :

Dieu, ne me quitte pas ! Et Dieu n'a pas tardé à répondre à son appel et a dit doucement : « Me voici, mon enfant! `

Dieu, mais je Te prie depuis si longtemps et Tu ne m'as entendu que maintenant ? ` `Oh, mon fils, tu pries depuis 7 ans, mais je t'ai entendu tout à l'heure parce que ce n'est que maintenant que tu m'as appelé. Comment aurais-je pu t'entendre auparavant alors que tu ne t'entendais pas toi-même ?

Et c'est comme ça, frères, parce que Dieu veut que nous Le priions avec ferveur de tout notre cœur, avec l'esprit et l'âme, pas seulement en disant quelques prières avec notre bouche sans les vivre du tout. Un millier de prières n'a pas autant de valeur qu'un profond soupir du fond de nos cœurs, une pure pensée tournée vers Dieu, même si c'est une pensée de repentance.

Appelons ainsi Dieu comme un bébé qui a perdu sa mère et crie et pleure de toute la force de son cœur : « Mère, où es-tu ? Aide-moi ! `


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

THE ATHONITE TESTIMONY


jeudi 13 mars 2025

IOAN GHEORGHIU: "La mort était morte en Valeriu [Valériou]"

Témoignage sur le Nouveau Confesseur de Roumanie Valeriu [Valériou] Gafencu

St. Martyr Valeriu Gafencu

Valeriu priait intensément ; il pleurait le visage au sol en demandant la miséricorde, le pardon, l'aide et la consolation divines ; il chantait des prières et des psaumes. Après les oraisons, il versait des larmes de repentir et un amour profond pour ceux qui l'entouraient. Il atteignit l'expérience de l'union avec Dieu par la prière. Dans une lettre adressée à sa famille pendant qu'il était en prison, Valeriu Gafencu écrit de manière émouvante :


Je me bats avec mes péchés, et plus je vais au plus profond de moi-même, plus j'en trouve de nouveaux. Avec l'aide du Seigneur, je les ai surmontés. Je vous le dis honnêtement, je suis heureux, je comprends et je pardonne tout ; quiconque me frappe personnellement, je pardonne. La Mère de Dieu exauce mes prières. Je me prosterne devant son icône, à genoux, implorant la miséricorde, l'aide et l'amour pour moi-même et pour tous - parents, parents, amis, ceux qui m'aident, ceux qui me détestent.



Tous ceux autour de Valeriu pensaient que Dieu vous donne un [type spécifique de] souffrance afin de vous délivrer d'une autre. La prison le protégea d'une vie sans Christ, irrémédiablement drainée par la consommation et l'abondance apparente. 

Le niveau spirituel atteint par ces âmes torturées et isolées ne peut être compris que par ceux qui ont vécu des expériences similaires. Aux yeux des tortionnaires, l'humiliation inimaginable, la torture, le froid, la faim et la maladie faisaient partie du processus de réhabilitation. Les prisonniers, torturés, devaient signer ce qu'on leur demandait et déclarer qu'ils se dissociaient de ce qu'ils avaient été jusque-là...

St. Martyr Valeriu 


Valeriu a toujours eu une conscience chrétienne, soutenant que seul Dieu promulgue la justice, tandis que le croyant pardonne, avec la conviction que l'Amour est la seule attitude qui ne peut être renversée. 

Par la prière, il atteignit la paix, la douceur, la réconciliation et le pardon. Il réconforta les âmes et orienta de nombreux prisonniers vers la vie spirituelle. Sa maladie et sa souffrance physique étaient terribles, sa mort en prison fut lente et précipitée par des tortures implacables.


La souffrance des saints est réelle et Valeriu en fut rendu digne à la fin de sa vie. Bien qu'il soit mort constamment, il se releva sans cesse, toujours dans l'esprit. La mort était morte en Valeriu, écrivit le père Moïse. 

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
citant
De : Sfintii Inchisorilor : 
Stalpi ai Ortodoxiei si Neamului Romanesc 
(Meteor Press : 2014), 
pp. 98-99.
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mercredi 12 mars 2025

Prêtre Constantin Sturzu: Ayons soif de Lui

 


La nourriture est un acte qui peut nous rapprocher de Dieu et de nos semblables ou nous éloigner d'eux.

En soi, toute privation, tout exploit ascétique ne signifie rien.

Les apôtres ont été condamnés un jour où ils ne jeûnaient pas, mais le Sauveur a expliqué pourquoi : "Comment les invités de l'Epoux peuvent-ils pleurer pendant qu'il est avec eux ? Le temps viendra où l'Epoux leur sera enlevé ; alors ils jeûneront". (Matthieu 9, 15).

Nous jeûnons pour reconquérir Dieu pour être plus libres de nous unir à Lui.

Notre cœur se tourne beaucoup plus facilement vers la prière lorsque nous mangeons un peu et seulement des aliments légers.

Cela devrait être la raison pour laquelle nous renonçons à certaines nourritures et non pas parce que quelque chose ne va pas avec elles.

Nous n'avons besoin d'aucun pseudo-argument pour le jeûne et nous abstenir de certains aliments.

Le désir de Dieu seul suffit.

Ayons soif de Lui !

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

THE ATHONITE TESTIMONY


mardi 11 mars 2025

Père James Guirguis: JUGÉ PAR L'AMOUR


Lecture du Saint Évangile selon St. Matthieu. (25:31-46)

La lecture de l'Evangile d'aujourd'hui est un avertissement. Il n'y a tout simplement aucun moyen pour moi de sucrer cela. Chacune des lectures de l'évangile avant le carême est destinée à mettre en lumière un aspect de notre lutte de carême. Nous avons lu au cours des dernières semaines sur la prière avec humilité, sur le repentir et l'amour inconditionnel de Dieu. Maintenant, nous lisons un autre aspect de la lutte spirituelle qui est incarné dans le "care", c'est-à-dire l'aumône et les actes de miséricorde et de charité envers ceux qui sont dans le besoin.

Notre Seigneur Jésus-Christ nous rappelle qu'au dernier jour, nous serons tous jugés. Nous serons élevés au Jugement. Alors que nous nous tiendrons devant le Juge juste et miséricordieux, nous serons jugés par certains critères. Ces critères ne sont pas ce sur quoi nous pourrions vouloir nous concentrer. Nous ne sommes pas jugés par les questions externes telles que la façon dont nous avons jeûné ou le nombre de prosternations que nous avons faites ou le nombre de vidéos youtube de théologie que nous avons regardées. Non ! Le critère par lequel Dieu jugera chaque personne est uniquement ceci : avons-nous aimé ? L'amour n'est pas un sentiment. L'amour est une action. L'amour est dynamique. L'amour, c'est quand vous faites tout votre possible pour aider ceux qui ne peuvent pas s'aider eux-mêmes. L'amour, c'est faire des sacrifices pour servir les autres. En bref, l'amour ressemble beaucoup à la vie que Notre Seigneur Jésus a vécue quotidiennement. En fait, le Christ est un amour incarné. L'amour devient chair et sang. L'amour devient homme pour le salut de l'univers entier.

Ainsi, les critères par lesquels nous sommes jugés sont nos actes d'amour, ou notre absence de ces actes d'amour. Grâce à ces actes de charité tels que nourrir les pauvres, rendre visite aux prisonniers et aux malades et plus encore, nous prouvons nos identités. Nous prouvons être qui nous prétendons être, enfants du Dieu Très-Haut. Nous prouvons que nous sommes à Lui par notre similitude avec Lui. Quand nous y pensons, nous découvrons que chacune de ces choses, nourrit les pauvres, donne à boire à ceux qui ont soif, habille ceux qui sont nus et rend visite aux prisonniers ; chacun de ces groupes est un groupe [d'actions] auquel Notre Seigneur Jésus-Christ lui-même s'identifie ! Il avait faim quand Il a jeûné pendant 40 jours. Il était un prisonnier alors qu'Il attendait Sa crucifixion. Il était assoiffé et nu quand Il fut cloué à l'arbre de la Croix.

Notre Seigneur nous demande donc de voir Son visage dans chacune de ces personnes souffrantes au sein de notre société et de nos vies. Le Seigneur nous donne une grande bénédiction en attachant Son identité à ces plus petits frères parce qu'en attachant son identité à eux, Il nous accorde de grandes et généreuses bénédictions si nous choisissons de Le servir en les servant.

Dans cette lecture, on nous rappelle également qu'au Jugement Dernier, il ne suffira pas de prétendre connaître le Christ. Vous devez faire les œuvres du Christ, les œuvres de miséricorde, les œuvres d'amour, car celles-ci seules nous rendront reconnaissables à Notre Seigneur Jésus au Jugement. Ainsi, en faisant ces œuvres, nous voyons clairement le Christ dans ceux que nous servons et le Christ en retour, voit notre véritable identité !

St. Nectaire [d'Egine] a des paroles puissantes sur ce passage lorsqu'il écrit,

« Après la fin du Jugement général, le juste Juge (Dieu) déclarera la décision à la fois aux justes et aux pécheurs. Aux justes, il dira : « Venez, bénis de mon Père, héritez du royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde ; » tandis qu'aux pécheurs, il dira : « Éloignez de moi, maudits, dans le feu éternel, préparé pour le Diable et ses anges. » Et ceux-ci partiront au Hades éternel, tandis que les justes iront à la vie éternelle. Cette rétribution après le jugement général sera complète, finale et définitive. Elle  sera complète, parce que ce n'est pas seulement l'âme, comme au jugement partiel de l'homme après la mort, mais l'âme avec le corps, qui recevra ce qui est mérité. Elle sera définitifve, car elle sera durable et non temporaire comme le jugement partiel. Et ce sera définitif, car tant pour les justes que pour les pécheurs, elle sera inaltérable et éternel. » -St. Nektarios

Avec tout cela à l'esprit, assurons-nous que pendant la saison de carême, nous faisons un effort concerté non seulement pour manger les bons aliments et assister à plus d'offices ensemble, mais aussi pour servir Notre Seigneur Jésus-Christ par notre amour pour ceux qui luttent autour de nous. Parce que sans la Grâce de Dieu, nous serions tous dans une position similaire, mais par Sa compassion, Il nous a épargnés afin que nous soyons Ses mains et Sa présence de guérison parmi tous les peuples. Gloire à Dieu à jamais, AMEN!

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN


lundi 10 mars 2025

Prière quotidienne de saint Philarète de Moscou

 


Mon Dieu, je ne sais pas quoi Te demander. 

Tu sais ce dont j'ai besoin, Tu m'aimes beaucoup plus que je ne peux m'aimer.

Père, donne à Ton serviteur les choses qu'il ne sait pas comment demander. 

Je n'ose demander ni une croix ni un réconfort : je ne me tiens que devant Toi.

Mon cœur est ouvert à Toi ; tu vois mes besoins que je ne connais pas. 

Vois et agis selon Ta miséricorde. Frappe-moi et guéris-moi, fais-moi tomber et relève-moi. 

Je suis bouleversé et pieusement silencieux devant Ta sainte volonté et Tes voies qui sont impénétrables pour moi.

Je me présente en oblation et je n'ai pas d'autre désir que d'accomplir Ta volonté ; apprends-moi à prier, prie Toi-même  en moi!

Amen !

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après



dimanche 9 mars 2025

Dimanche du triomphe de l'Orthodoxie

Restauration de la vénérations des saintes icônes

À l'origine, la commémoration de ce dimanche concernait Moïse, Aaron, Samuel et les prophètes de l'Ancien Testament. À la fin des Matines, le verset nous le rappelle : Moïse, pendant le temps de l'abstinence, reçut la Loi et la proclama au peuple. Élie, en jeûnant, ferma les cieux ; et les trois enfants d'Abraham, en jeûnant, ont vaincu le tyran sans foi ni loi. Ô Christ, par le jeûne, estime-nous dignes d'atteindre la fête de ta résurrection, alors que nous crions à haute voix : Saint Dieu, Saint Fort, Saint immortel, aie pitié de nous.

En l'an 843, le 11 mars était le premier dimanche du Grand Carême et, ce jour-là, la restauration des icônes fut célébrée pour la première fois, comme Triomphe de l'Orthodoxie. Cette célébration se poursuit encore aujourd'hui. Le contexte est celui de la controverse sur les iconoclastes, qui a débuté au début du 8e siècle. 

Comment la question de l'iconoclasme fut elle été soulevée ? Une théorie avancée pour l'expliquer est que l'histoire de l'Empire byzantin fut ponctuée de graves échecs militaires. La montée de l'islam semble avoir été facilitée par des succès militaires. En termes simples, la question était de savoir pourquoi les musulmans semblaient bénis, alors que les Byzantins ne l'étaient pas. L'Islam interdisait les images religieuses ; l'Église chrétienne avait-elle donc irrité Dieu en utilisant des icônes ?  Ainsi, les icônes furent condamnées comme superstitieuses en se basant sur l'Ancien Testament. Nous rappelons volontiers que l'histoire s'est répétée en Occident au cours des XVIe et XVIIe siècles, sous l'impulsion de Calvin, Knox, Cromwell et d'autres.

Saint Germain de Constantinople

Dans la deuxième décennie du VIIIe siècle, le Patriarche Germain de Constantinople dut défendre la vénération des icônes dans les églises contre les critiques de quelques évêques provinciaux. Comme il n'appartient pas aux autorités civiles de déterminer les doctrines et les coutumes de l'Église, le Patriarche fut surpris lorsqu'en 730, l'empereur byzantin Léon III publia un décret en faveur de l'iconoclasme.

Les événements se succédèrent rapidement et Germain fut contraint de quitter ses fonctions et fut remplacé par Anastase, plus conciliant. Lorsque le fils de Léon, Constantin, devint empereur, il encouragea encore plus vigoureusement l'iconoclasme et, en 765, il fit convoquer un « concile » au cours duquel les icônes furent condamnées. Après avoir réussi à intimider les évêques présents, Constantin se servit de l'autorité fallacieuse de son faux concile pour imposer l'iconoclasme par des moyens violents.

Monnaie à l'effigie d'Irène


Après la mort de l'empereur Léon IV en 780, sa veuve, l'impératrice orthodoxe Irène, agissant en tant que régente pour son jeune fils, l'empereur Constantin VI, décida de mettre fin au fléau de l'iconoclasme. Le succès ne fut assuré qu'en 787, lorsque le 7e concile œcuménique, qui se tint à Nicée sous la direction du Patriarche saint Tarase, condamna l'iconoclasme et ordonna la restauration et la vénération des icônes dans toutes les églises. Malheureusement, à la mort d'Irène en 802, les ennemis de l'Église refirent surface. Les hérésies sont des tentatives de saper la vraie foi et sont inspirées par le Malin, qui attend son heure. Une hérésie peut être condamnée par l'Église et être éclipsée pendant un certain temps, mais elle réapparaîtra d'une manière ou d'une autre. En 815, les iconoclastes trouvèrent un nouveau champion en la personne de l'empereur Léon V, l'Arménien, qui lança une nouvelle attaque contre les icônes.

Saint Théophylacte de Nicomédie

Saint Théophylacte était évêque de Nicomédie au début du 9ème siècle. Lorsque Léon l'Arménien arriva au pouvoir, le Patriarche Nicephore appela Théophylacte à l'aide. L'évêque de Nicomédie était connu pour être un fervent opposant à l'iconoclasme et il conduisit une délégation épiscopale auprès du nouvel empereur afin de le convaincre de son erreur. 

Léon ne fut pas sympathique et il exprima avec colère son souhait de voir les icônes retirées de toutes les églises, de tous les monastères et même de toutes les maisons privées. Une citation de « Orthodox Saints » de George Poulos décrit la scène : « C'est alors que Théophylacte éleva la voix, assommant Léon d'une explosion verbale qui fit blêmir ses oreilles royales, disant que le mal informé Léon, le plus grand hérétique de tous, sentirait un jour la colère de Dieu et que la voie qu'il avait choisie le mènerait à sa destruction ». Le saint fut alors banni pendant trente ans et il n'en reviendra jamais.

Sainte Impératrice Théodora


Les empereurs successifs poursuivirent la persécution initiée par les iconoclastes. Le dernier empereur iconoclaste, Théophile, fut le pire de tous. Sa campagne s'intensifia après 834. Cependant, la victoire de l'Orthodoxie vint grâce aux actions d'une autre femme. À sa mort, la veuve de Théophile, l'impératrice sainte Théodora (commémorée dans le calendrier ecclésiastique le 11 février), ordonna immédiatement la fin de la persécution. Un nouveau patriarche, Méthode, qui avait déjà souffert pour l'Orthodoxie aux mains des hérétiques, fut installé. La restauration des icônes fut proclamée le premier dimanche du Grand Carême, en 843, dans la grande cathédrale Sainte-Sophie de Constantinople.

Avant que le clergé n'entre dans le sanctuaire pour revêtir et servir la Divine Liturgie, il récite des prières devant l'iconostase, dont celle-ci, qui est en fait le tropaire du dimanche de l'orthodoxie : 

Nous vénérons Ta très pure Image, Toi qui es bon, en implorant le pardon de nos fautes, ô Christ Dieu. Car Tu as bien voulu, dans Ta chair, monter sur la Croix, afin de délivrer ceux que Tu as créés, de la servitude de l’Ennemi. Aussi, Te rendant grâce, nous Te crions : Sauveur, Tu as tout rempli de joie, en venant sauver le monde.

Saint André de Crête

Pendant le Grand Carême, nous lisons le Grand Canon écrit par saint André, archevêque de Crète. Il nous enseigne le repentir et notre relation avec Dieu en s'appuyant sur la vie de personnages bibliques. Nous lisons également la vie de sainte Marie d'Égypte, qui se détourna de l'égarement de sa jeunesse et passa des années à se repentir dans le désert. Ce récit étonnant fut consigné par saint Sophrone, élu Patriarche de Jérusalem en 634. Il était en quelque sorte un chroniqueur. Né à Damas vers l'an 560, il reçut une éducation de premier ordre, mais mondaine. Mais cela ne lui suffit pas et il se tourna vers la sagesse spirituelle, voyageant dans les monastères et les lieux saints. C'est ainsi qu'il arriva au monastère de Saint-Théodose, près de Bethléem, où il rencontra le moine Jean Moschos.

Ensemble, ils entreprirent un pèlerinage spirituel et consignèrent soigneusement tout ce qu'ils avaient découvert. Les efforts du moine Jean sont consignés dans son livre Le pré spirituel, qui fut traduit en plusieurs langues. 

Saint Sophrone de Jérusalem


Leurs voyages les conduisirent à Rome, où Jean mourut. À sa demande, Sophrone ramena son corps en Terre sainte pour l'enterrer. Sophrone resta ensuite à Jérusalem, où il assista au retour de la Vraie Croix de Perse, portée dans la Ville Sainte par l'empereur Héraclius en personne. 

À cette époque, le vieux patriarche Zacharie mourut et fut remplacé par Modeste, qui mourut également en 634. Sophrone fut élu pour lui succéder en tant que Patriarche et il gouverna le patriarcat de Jérusalem pendant quatre ans, au cours desquels il défendit l'Orthodoxie contre l'hérésie monothélite. Cette hérésie enseigne qu'il n'y a dans le Christ qu'une seule volonté d'agir, sapant ainsi les deux natures du Christ et niant ainsi qu'il est à la fois pleinement Dieu et pleinement homme. Sophrone était à la fois chroniqueur et écrivain liturgique. Il est surtout connu pour avoir consigné la vie de Sainte Marie d'Égypte. 

Sainte Marie d'Egypte

Dans son introduction, saint Sophrone déclare : « Ne pas garder le secret d'un roi est périlleux et constitue un risque terrible : Ne pas garder le secret d'un roi est périlleux et constitue un risque terrible, mais se taire sur les œuvres de Dieu est une grande perte pour l'âme. Et moi, en écrivant la vie de sainte Marie d'Égypte, j'ai peur de cacher les œuvres de Dieu par le silence. Me souvenant du malheur qui menaça le serviteur qui cacha dans la terre le talent que Dieu lui avait donné (Mt 25, 18-25), je me dois de transmettre le saint récit qui m'est parvenu. Et que personne ne pense que j'ai eu l'audace d'écrire des contrevérités ou de douter de cette grande merveille - que je ne mente jamais sur les choses saintes ! S'il se trouve des personnes qui, après avoir lu ce récit, ne le croient pas, que le Seigneur ait pitié d'elles parce que, reflétant la faiblesse de la nature humaine, elles considèrent comme impossibles ces choses merveilleuses accomplies par des personnes saintes. Je dois maintenant commencer à raconter cette histoire étonnante, qui s'est déroulée dans notre génération. 

Suivons donc l'exemple de saint Sophrone et ne gardons pas ces merveilles pour nous, mais partageons-les avec tout le monde. Il est triste de constater que certaines personnes qui se disent chrétiennes ne connaissent pas ces grands trésors de l'Église. Nous avons tant à apprendre de la vie des saints.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
in Mettingham. 

ENGLAND


samedi 8 mars 2025

 



Un moine planta un olivier et commença à prier :

Dieu, s'il Te plaît, envoie de la pluie sur mon arbre. `

Dieu envoya de la pluie.

L'arbre était sur le point de mourir à cause de la pluie et le moine pria ainsi:

Dieu, s'il Te plaît, envoie le soleil sur mon arbre. `

Dieu arrêta la pluie et envoya le soleil.

L'arbre grandit.

Le moine pria ainsi :

`Dieu, s'il Te plaît, envoie un peu de gel pour renforcer les racines et les branches. `

Dieu envoya du gel et l'arbre mourut.

Le moine fut très contrarié. Il alla voir un autre moine pour lui dire ce qui s'était passé et partager sa détresse.

« Tu vois, j'ai aussi un olivier, lui dit l'autre moine. Mon arbre a bien poussé, mais j'ai prié différemment. J'ai dit à Dieu qui est le Créateur de cet arbre et qui sait mieux ce qui est nécessaire pour lui. J'ai seulement demandé à Dieu de s'en occuper et c'est ce qu'Il fait. `

C'est vrai pour nous aussi. Souvent, nous demandons à Dieu ce dont nous pensons avoir besoin. Mais Dieu sait mieux ce dont nous avons besoin.

Nous Lui demandons de nous faire échapper à certaines maladies ou dangers, mais peut-être que ceux-ci sont utiles pour notre salut.

Ayez une foi absolue dans le Bon Dieu et en Sa sollicitude !

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

THE ATHONITE TESTIMONY

Père Varerian Krretchetov: De la confession et du péché


Archiprêtre Adrian


 [---]L'importance de la lutte contre un péché n'est pas simplement qu'une personne le nomme, mais que le péché devienne dégoûtant et répugnant pour elle.

 Lorsque nous étions au Mont Athos, un prêtre a demandé à l'un des pères spirituels : « Pourquoi arrive-t-il que nous nous repentions, que nous recevions la Sainte Communion et que nous recommencions ensuite à commettre les mêmes péchés ? 

Le staretz répondit : « C'est simplement parce que la douleur du cœur n'a pas encore pris le dessus sur le péché ».


Version française Claude Lopez-GInisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN





vendredi 7 mars 2025

Père Seraphim [Rose]: La règle du Jeûne dans l'Eglise orthodoxe


[Père Séraphim [Rose] de bienheureuse mémoire parle ici du Calendrier de St. Herman of Alaska publié par la St. Herman of Alaska Brotherhood]

En réponse aux nombreuses demandes des lecteurs, la règle du jeûne est donnée pour chaque jour de l'année. Lorsqu'aucune indication de jeûne n'est donnée, et pendant les "semaines sans jeûne", tous les aliments peuvent être consommés (sauf pendant la semaine des Laitages [Tyrophagie], lorsque la viande seule est interdite tous les jours). Là où le "jour de jeûne" est indiqué seul, le jeûne est strict, sans manger viande, œufs, produits laitiers, poisson, vin ou huile. Là où, sous "jour de jeûne", il est indiqué "vin et huile autorisés", le jeûne est détendu pour un jour de fête ou une vigile, pour permettre la consommation de ces aliments. Lorsque "poisson, vin et huile autorisés" sont indiqués, ces trois aliments peuvent être consommés.

La règle du jeûne, qui dépend du cycle de fêtes et de jeûnes de l'Église, est contenue dans le Typicon de l'Église, principalement dans les chapitres 32 et 33, et est répétée aux endroits appropriés des livres de service divin, le Ménée et le Triode. En général, les jours de jeûne pour les chrétiens orthodoxes sont tous les mercredis et vendredis tout au long de l'année (à l'exception des périodes sans jeûne), les quatre périodes de jeûne canoniques du Grand Carême, du Jeûne de la Nativité, du Jeûne des Apôtres et du Jeûne de la Dormition, et quelques jours spéciaux : l'Exaltation de la Croix (14 septembre) et la Décapitation du Précurseur (29 août) - qui, bien qu'il s'agisse de jours de fête, sont également des jours de jeûne (avec du vin et de l'huile autorisés) en raison des événements commémorés.

Il existe des variations locales dans les allocations de vin et d'huile, et parfois de poisson, et donc les indications du calendrier actuel ne peuvent pas être appliquées uniformément partout. En particulier, lors des célébrations de la fête patronale d'une paroisse ou d'un monastère, le poisson est généralement autorisé, et lorsqu'un saint est honoré d'un service avec rang de Doxologie Chantée ou de Polyeleos, le vin et l'huile sont autorisés. 

Dans l'Église russe, les jours de fête des saints russes les plus renommés, tels que St. Serge de Radonège et St. Séraphim de Sarov, et des icônes miraculeuses de la Mère de Dieu telles que les icônes de Kazan et de Vladimir, bien sûr, le vin et l'huile sont autorisés (sauf pendant le Grand Carême), bien que cela ne soit pas mentionné dans le présent calendrier parce que le Typicon laisse cela à la pratique locale, n'indiquant que les jeûnes et les dérogations qui sont d'application générale. 

La signification du Typicon dans ses concessions est simple : plus on œuvre pour la glorification d'un saint ou d'un jour de fête, plus on est autorisé à se consoler par la nourriture. Pour celui qui s'est habitué au jeûne orthodoxe, l'apport d'huile sur la nourriture, ou les aliments frits, ainsi qu'un peu de vin, est en effet une consolation, ainsi qu'une source de force physique. Là où le Typicon lui-même indique deux pratiques variantes (comme pour quelques jours de semaine de Grand Carême), le présent Calendrier suit la pratique préférée du Typicon.

Alors que la plupart des chrétiens orthodoxes sont peut-être au courant de la règle générale du jeûne pour le Grand Carême et le Jeûne de la Dormition (le vin et l'huile ne sont autorisés que les samedis et dimanches, à l'exception de quelques jours de fête et de vigiles), beaucoup ne sont probablement pas familiers avec la règle précise régissant le jeûne moins sévère de la Nativité et du jeûne des Apôtres. Par conséquent, nous citerons cette règle, tirée du chapitre 33 du Typicon :

"Il convient de noter que dans le jeûne des Saints Apôtres et de la Nativité du Christ, le mardi et le jeudi, nous ne mangeons pas de poisson, mais seulement de l'huile et du vin. Le lundi, le mercredi et le vendredi, nous ne mangeons ni huile ni vin... Samedi et dimanche, nous mangeons du poisson. S'il y a mardi ou jeudi un saint qui a une Doxologie, nous mangeons du poisson ; si c'est le lundi, même chose ; mais si c'est le mercredi ou le vendredi, nous n'autorisons que l'huile et le vin. S'il s'agit d'un saint qui a une vigile le mercredi ou le vendredi, ou le saint dont il s'agit est le saint titulaire du temple, nous autorisons l'huile, le vin et le poisson... Mais du 20 au 25 décembre, même si c'est samedi ou dimanche, nous n'autorisons pas le poisson."

Dans ces deux jeûnes, le jeûne pour les laïcs est le même que celui de nombreux monastères orthodoxes, où le lundi tout au long de l'année est gardé comme un jour de jeûne en l'honneur des incorporels, les anges.

Cette règle du jeûne, bien sûr, n'est pas destinée à être une "camisole de force" pour les croyants orthodoxes, ni une source d'orgueil pharisien pour quiconque garde la lettre de la loi de l'Église. C'est plutôt la règle, la norme, avec laquelle chacun doit mesurer sa propre pratique, et vers laquelle on doit toujours s'efforcer, en fonction de sa force et de ses circonstances. 

Chaque fois que, pour la maladie ou toute autre raison, on ne respecte pas la règle, on s'applique à soi-même la médecine spirituelle de l'auto-reproche et on s'efforce d'entrer plus pleinement dans l'esprit et la discipline du jeûne, ce qui est en effet d'un grand avantage spirituel pour ceux qui s'efforcent sincèrement de le suivre.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHODOX CHRISTIAN INFORMATION CENTER