"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 31 août 2019

"JE VOUS ATTEND A SAMTAVRO" Film sur le staretz Gabriel de Géorgie



La bénédiction de Sa Sainteté et Béatitude le Catholicos-patriarche de toute la Géorgie Elie II, deux années de travail sur la peinture, des prières, une mer de miracles, des larmes, de la joie, une visite dans quatre pays et de nombreuses villes, le visage souriant de notre père Gabriel, sa présence immédiate et son aide sont le fondement de ce film.

La description de tous les miracles survenus lors de la création du film prendra plusieurs pages, mais je voudrais partager avec vous certains des cas les plus marqués dans ma mémoire.

Le 2 novembre 2018, nous avons enregistré une interview du Métropolite Seraphim (Jojois) et de l'archevêque Spyridon (Abouladze). L'opérateur transféra tous les fichiers sur notre ordinateur portable et nous nous sommes rendus à Kakheti, dans le village de Kakabeti, où est né le staretz Gabriel. Ce soir-là, j'ai regardé toutes les interviews et j'étais heureux que la conversation avec les évêques soit intéressante. Le lendemain matin, j'allume mon ordinateur portable pour montrer les enregistrements à l'éditeur de films, mais je ne trouve pas le dossier de fichiers... J'ai appelé un ami, mais il n'a pas non plus trouvé le dossier «du 2 novembre». Les fichiers eux-mêmes ont disparu ou ont été supprimés accidentellement par quelqu'un. J’ai appelé l’opérateur pour lui demander de ne pas effacer les fichiers de la carte mémoire de l’appareil photo, mais j’ai découvert que j’étais en retard: il les avait déjà effacés!

Ne sachant plus comment demander aux évêques de redonner une interview, comment leur expliquer ce qui leur était arrivé, je suis allé à Samtavro retrouver les reliques du staretz Gabriel, je me suis agenouillé devant son autel et j'ai commencé: « Mon Père, tu n’as probablement pas vu un homme aussi irresponsable et absurde que moi, ni dans la vie ni maintenant! Tu sais bien à quel point je suis inattentif! Peut-être que j'ai supprimé tous les fichiers moi-même! Je ne vais blâmer personne d’autre que moi! Assure-toi que les évêques Seraphim et Spiridon ne soient pas offensés et acceptent une deuxième interview! S'il te plaît, aide-moi! » J’ai quitté l'église et je commençai à faire des projets en rentrant chez moi:« Dis-moi Maya Dmitrievna, monteuse du film: appele les évêques. » Je veux, comme on dit, sortir de l'eau à sec.

Je rentre à la maison, j’allume l'ordinateur et... Je vois sur le bureau le même dossier - «2 novembre». «Wow!» Ai-je crié pour que tous ceux qui étaient à la maison accourent vers moi! «Que s'est-il passé?» Demandèrent-ils, et je ne pus que m'écrier: «Spyridon et Séraphim... [les évêques interviewés] Spyridon et Séraphim... ils sont ici!» Mon amie et ma sœur ont décidé que je voyais les saints Spiridon et Séraphim et ont commencé à se signer. Et ce qui est drôle, c’est que, à la question confuse de ma sœur: «Et Gabriel?», J’ai répondu: «Oui, oui, Mariam, il a tout arrangé!» Mes exclamations et leur révérence ont duré environ deux ou trois minutes. Et quand je me suis calmé et que j'ai expliqué ce qui s'était passé, nous nous sommes agenouillés devant l'icône du staretz Gabriel et nous avons lu un acathiste.

Comment des fichiers supprimés de l'ordinateur portable pourraient-ils apparaître dans l'ordinateur de la maison, personne ne pourrait l'expliquer et on ne le sait pas - bien sûr, sauf le Seigneur. Et le staretz Gabriel!

Le film a suscité de nombreuses tentations, mais toutes ont été éliminées de manière inhabituelle, par les prières du staretz Gabriel. Cela valait la peine de recourir à l'intercession dans la prière du staretz Gabriel, car tout se mettait en place. Mais le principal miracle est que le staretz Gabriel nous unisse tous dans ce monde déchiré. Pendant que nous travaillions sur le film, nous avons pu constater à quel point le staretz Gabriel sait comment aimer et comment il nous enseigne l'amour qui a imprégné sa longue vie de souffrance.

En envoyant à vos cœurs le film "Je vous attends à Samtavro" le jour de l'anniversaire du staretz, j'espère qu'il réchauffera l'âme de chacun d'entre vous et que vous sentirez tous la grâce de notre cher père Gabriel.

-->
Je suis reconnaissant à Dieu, au staretz Gabriel et à vous tous: après tout, au cours des deux dernières années, nous avons créé ce film ensemble - page mémorable avec une histoire aussi belle que bénie.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

*
Le film!

-->

vendredi 30 août 2019

SUR L'HISTOIRE DE L'ÉGLISE ORTHODOXE RUSSE EN CORÉE

Vladyka Théophane, archevêque de Corée de l'Église orthodoxe russe. 
Photo : foma.ru

*
Lettre ouverte du Métropolite Serge de Singapour et d'Asie du Sud-Est,
Exarque Patriarcal de l'Asie du Sud-Est,
au métropolite Ambroise de Corée (patriarcat de Constantinople)

Votre Éminence Métropolite Ambroise,

J'ai longtemps hésité à répondre à votre interview publiée sur le site Internet The Orthodox World le 12 avril dernier : Cependant, l'impression que j'ai eue de mon récent voyage en Ukraine, pour assister avec la bénédiction de Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie aux célébrations à l'occasion de la fête onomastique de Sa Béatitude le Métropolite Onuphre de Kiev et de toute l'Ukraine, m'a conduit à la décision de répondre à vos déclarations publiques.

Puisque vos remarques d'entrevue sont publiées sur un site Web qui ne donne aucune information sur les personnes qui dirigent et éditent le site, je ne vois pas d'autre moyen de répondre à ces publications que de faire appel personnellement à vous. Toutefois, compte tenu de la nature publique de vos déclarations, ma lettre sera également ouverte afin que les lecteurs puissent tirer leurs propres conclusions.

Je me souviens avec joie de l'accueil chaleureux que vous m'avez réservé avec un baiser fraternel lorsque je vous ai rendu visite à Séoul en juin 2017. Il est donc beaucoup plus douloureux de voir dans quelles couleurs sombres vous peignez le travail pastoral et missionnaire de l'Église orthodoxe russe, sans craindre les rumeurs et les conjectures. Les relations compliquées entre nos deux Églises causées par les décisions du patriarche Bartholomée de Constantinople de créer une nouvelle structure « d'Église » en Ukraine ont-elles vraiment eu un impact aussi radical sur votre attitude envers nous ? Mais non, vous écrivez avec une référence à un "staretz" anonyme, disant que pendant mille ans, beaucoup de dirigeants d'Eglise en Russie n'ont jamais appris ce que l'Evangile enseigne, cultivant ainsi "une théorie satanique et impérialiste de "Moscou comme troisième Rome". Et tout cela est dit comme si vous l'aviez toujours cru. Dois-je maintenant conclure que l'accueil que vous m'avez réservé à Séoul était hypocrite et que votre attitude est maintenant sincère ?

Mes deux arrière-grands-pères, qui étaient prêtres, sont passés par des prisons et des camps de prisonniers pour leur foi et leur service à l'Église. L'un d'eux a été fusillé pour sa foi en Dieu. Les autorités ont cherché à priver ma mère de ses droits parentaux pour nous avoir élevés dans la foi, nous, ses enfants. Quand j'étais à l'école, on m'a arraché ma petite croix de baptême, et on s'est moqué de moi parce que j'étais croyant. Dans mon enfance, nous avons copié à la main des textes des Saintes Écritures et des prières et nous les avons chéris comme le plus grand trésor. Nous n'avons pas seulement copié ces textes, mais nous les avons relus et étudiés avec profond respect et amour. L'histoire de ma famille n'est pas unique. Très nombreux sont ceux qui ont enduré les horreurs de la persécution et des moqueries. Pensez à ce que c'est que de lire dans votre texte les révélations d'un "staretz" sans nom que nous n'avons pas appris l'Evangile. Il est tout aussi douloureux pour moi de lire que vous "croyez fermement" que l'Église orthodoxe russe, qui a élaboré un plan insidieux depuis plusieurs décennies, n'a attendu qu'une occasion pour arrêter la commémoration liturgique du patriarche Bartholomée de Constantinople. Il est impossible d'imaginer quelque chose de plus absurde.

Dans votre entretien, vous affirmez clairement que les activités du Patriarcat de Moscou en Asie du Sud-Est ne sont pas canoniques. Je prends la liberté de vous rappeler l'histoire de l'émergence de l'Orthodoxie dans la région : Les prêtres russes ont commencé leur ministère pastoral en Chine en 1685, saint Nicolas (Kasatkin) est venu au Japon en 1861, et la mission ecclésiastique russe en Corée a été établie en 1897. Des paroisses russes sont apparues en Indonésie en 1934 ; la même année, une paroisse a été ouverte à Manille. Saint Jean (Maximovitch) de Changhaï a célébré les premiers services divins au Vietnam en 1949. Ce n'est là qu'une partie des preuves documentaires du début de la mission de l'Église russe dans les pays d'Asie du Sud et du Sud-Est, où aucune autre Église orthodoxe n'était représentée.

Dans votre interview, vous citez un prétendu dialogue que vous avez entendu de seconde main entre le métropolite Cyrille de Smolensk et Kaliningrad, aujourd'hui Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie, et un certain paroissien russophone, au cours duquel une réclamation a été faite à la cathédrale St Nicolas à Séoul. J'ai spécifiquement questionné Sa Sainteté à ce sujet. Ce n'est pas vrai. Il n'y a pas eu et ne pourrait pas y avoir eu de telles discussions, car Sa Sainteté connaît bien l'histoire de l'Église orthodoxe en Corée. La Mission ecclésiastique russe en Corée possédait autrefois des terrains et des bâtiments non seulement à Séoul, mais aussi dans toute la péninsule coréenne. Que leur est-il arrivé plus tard ? Ont-ils été vendus ou transférés ? Si oui, par qui, pour qui et à quelles conditions ? Nous ne le savons pas encore pleinement, mais nous allons étudier cette question.

Le fait historique est aussi que, depuis des centaines d'années, pas une seule plainte ou un seul reproche n'est parvenu à l'Église russe de la part de ses frères orthodoxes quant à nos actions en Asie jusqu'aux temps récents où le patriarche de Constantinople a changé son ecclésiologie et souhaité, au lieu d'être "le premier parmi ses pairs" devenir "le premier sans égal."

Le ministère pastoral et missionnaire de l'Église orthodoxe russe en Asie n'a jamais été contesté par aucune Église orthodoxe locale ; au contraire, il a été bien accueilli, comme en témoignent, par exemple, les lettres envoyées par les patriarches de Jérusalem à saint Nicolas du Japon, Égal aux apôtres. Ainsi, dès 1896, Sa Béatitude le Patriarche Gérasime de Jérusalem envoya des icônes, des reliques saintes et d'autres eulogies comme cadeaux à l'Église japonaise. Par conséquent, le soutien à l'Orthodoxie au Japon et le profond respect personnel pour saint Nicolas ont continué d'être manifestés par les successeurs du Patriarche Gérasime et par les hiérarques des différentes Églises orthodoxes locales.

Lorsqu'en 1956, l'Église orthodoxe russe accorda l'autonomie à l'Église orthodoxe chinoise fondée sur la mission ecclésiastique russe en Chine et sur l'Exarchat de l'Asie de l'Est (qui exerçait alors sa juridiction canonique sur les communautés en Corée), cette décision ne fut jamais été contestée par les Églises locales et la juridiction canonique de l'Église russe sur les structures religieuses orthodoxes en Chine ne s'en est pas trouvée niée. Sa Sainteté le Patriarche Joachim III de Constantinople en son temps a envoyé une icône pour une église russe en construction à Harbin, soutenant ainsi notre présence en Chine.

Lorsqu'en 1970, le statut d'autonomie a été accordé à l'Église orthodoxe japonaise, le patriarche Athénagoras de Constantinople a refusé d'inclure le primat de l'Église japonaise dans les diptyques en raison de son statut autonome plutôt qu’autocéphale. Il n'a pas contesté la juridiction canonique de l'Église russe sur les structures ecclésiales orthodoxes de ce pays, tout comme il ne fait aucun doute qu'elle l'avait été pendant plus d'un siècle.

Un témoignage très clair en est donné par un missionnaire exceptionnel de notre temps, le primat de l'Église orthodoxe albanaise, Sa Béatitude l'archevêque Anastase de Tirana et de toute l'Albanie, dans ce livre Unto the Uttermost Part of the Earth [Jusques aux confins de la terre].

Je m'attarderai séparément sur l'histoire de la mission ecclésiastique russe en Corée. L'histoire des relations russo-coréennes remonte à l'époque de la Rus' de Kiev, lorsque la conception de "Moscou comme troisième Rome" mentionnée par Votre Eminence n'existait pas encore. De plus, le seul document historique qui déclare directement cette idée est la Charte sur l'établissement du Patriarcat à Moscou signée par Sa Sainteté le Patriarche Jérémie de Constantinople (1589) ; alors que l'Eglise orthodoxe russe a commencé son travail missionnaire parmi les Coréens en 1856, lorsque saint Innocent (Veniaminov) a commencé à envoyer des prédicateurs orthodoxes dans le sud d'Ossuriysky, destination d’un flux de nouveaux colons coréens. En 1885, un accord a été conclu entre la Russie et la Corée qui a donné aux ressortissants russes le droit de célébrer librement les services divins sur le territoire de la Corée. Par la décision du Très Saint Synode de 1897, la Mission ecclésiastique russe a été créée en Corée avec pour mission de s'occuper des chrétiens orthodoxes russes résidant dans la péninsule coréenne et de prêcher l'Orthodoxie parmi la population non-chrétienne locale. Le 17 février 1900, le chef de la mission l’archimandrite Khrisanf (Chetkovsky) célébra la Divine Liturgie à Séoul, marquant ainsi le début des activités de la mission russe.

Depuis sa fondation jusqu'en 1908, la Mission coréenne était sous la juridiction du Métropolite de Saint-Pétersbourg ; de 1908 à 1921 dans celle de l'évêque de Vladivostok ; de 1921 à 1945 de l'archevêque de Tokyo, et de 1945 à 1954 elle faisait partie de l'Exarchat d'Asie orientale.

Toutefois, le travail de la Mission a été interrompu par la force. Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, les autorités sud-coréennes et l'administration d'occupation américaine ont mené une lutte de plusieurs années pour faire sortir la Mission de la juridiction du Patriarcat de Moscou. Incapables de le faire par quelque moyen légal que ce soit, les autorités sud-coréennes ont banni du pays, en 1949, le chef de la Mission, l'Archimandrite Polycarpe. Pour des raisons politiques, le travail de la Mission a été suspendu et ses biens confisqués. Ce n'est qu'en 1955 que les paroisses survivantes de l'Église orthodoxe russe, privées de soins archi-pastoraux, et non sans l'influence de la présence militaire des puissances étrangères en Corée du Sud, rejoignirent l'archidiocèse du Patriarcat de Constantinople en Amérique. Il est difficilement possible de reconnaître comme légal le déplacement du clergé et des communautés vers une autre juridiction sous la pression des forces politiques (et sans aucune lettre de libération).

C'est pourquoi, aujourd'hui, nous ne parlons pas de l'établissement d'une "Église parallèle", mais de la restauration de la mission ecclésiastique de l'Église orthodoxe russe. Elle est conditionnée par le processus historique de renaissance de l'Eglise russe qui a souffert sous le joug du pouvoir impie pendant soixante-dix ans et par la nécessité d'offrir un service pastoral à nos compatriotes dans toutes les parties du globe, y compris en Asie, ainsi que par l'impossibilité pour nos fidèles de participer actuellement aux Mystères de l'Eglise de Constantinople, entrée en communion avec les schismatiques et qui a envahi les frontières canoniques du Patriarcat de Moscou en Ukraine.

Je le répète, historiquement, le destin de l'Orthodoxie en Corée était lié à la Russie. Et aujourd'hui, l'Église s'efforce de raviver la proximité spirituelle entre nos peuples, de rétablir les liens spirituels qui les unissaient dans le passé. L'Église orthodoxe russe a des raisons historiques et canoniques de reprendre son travail missionnaire, interrompu par la force des circonstances historiques dans la péninsule coréenne.

Votre Éminence, vous préférez ne pas voir la nature politique des actions de votre Église en Ukraine, mais vous parlez de la nature politique des actions du Patriarcat de Moscou en Corée, où nous minerions l'ordre canonique de l'Église et ferions du prosélytisme. Vous vous indignez de la formation des paroisses et des diocèses du Patriarcat de Moscou en Asie du Sud-Est dans son ensemble et en Corée en particulier. J'ajouterai seulement que dans de nombreux pays d'Europe et d'Amérique, qui n'appartiennent pas au territoire canonique d'une Église particulière, il y a plusieurs évêques coexistants de diverses Églises locales, ce qui ne constitue pas un obstacle insurmontable pour leur ministère et leur témoignage commun au Christ. C'est un bon exemple d'une situation où ce sont le Christ et l'Église et les âmes humaines immortelles qui sont la pierre angulaire.

L'Église russe est centrée sur le dialogue et participe activement à toutes les conférences épiscopales sans faire avancer des conditions inacceptables dans les lieux où le clan russe est majoritaire, en résolvant les problèmes qui se posent dans un esprit d'amour et de coopération. Par conséquent, je considère vos reproches comme infondés.

Aujourd'hui, un nombre considérable de nos fidèles de Séoul se rassemblent pour les Divines Liturgies dans un lieu simple mais aménagé avec amour comme église temporaire. Nous recevons beaucoup de lettres de nos fidèles de Séoul et de diverses parties de la Corée avec gratitude et avec des demandes de soins pastoraux. Devrions-nous repousser ces gens qui considèrent l'Église orthodoxe russe comme leur Mère et Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou et toute la Russie comme leur père spirituel ? Veuillez noter que ces personnes ne viendront pas aujourd'hui dans les églises du Patriarcat de Constantinople pour la raison susmentionnée.

Le patriarcat de la métropole coréenne de Constantinople n'a-t-il pas récemment célébré le 119e anniversaire de la première Divine Liturgie en Corée, c'est-à-dire l'anniversaire du début de la mission de l'Église russe en Corée ? Voulez-vous dire que vous avez célébré un anniversaire « d'actions non canoniques? » Et qu'est-ce que le patriarche Bartholomée de Constantinople a célébré fraternellement avec l'archevêque Clément de Kalouga et Borovsk et une assemblée d'archipasteurs à Séoul en février 2000 ? Et le Métropolite Gregorios de Thyateira et de Grande-Bretagne qui a officié à la Divine Liturgie à Séoul en 2010 en concélébration avec l’évêque Benjamin de Vladivostok et Primorye- qu'ont-ils célébré ?

Votre histoire de rencontre avec un prêtre est également déroutante. Tous les chrétiens orthodoxes de Séoul connaissent bien la personne en question. C'est un homme malheureux, mais Dieu lui a accordé la grâce du sacerdoce. Il m'est difficile d'imaginer son comportement tel que vous le décrivez, mais même s'il en est ainsi, je ne peux me souvenir que des paroles de l'Apôtre : Si un homme est dépassé par une faute, vous qui êtes spirituels, restaurez un tel homme dans l'esprit de douceur (Galates 6:1).

Vous écrivez cela en novembre 2018, lors de la table ronde sur l'Église orthodoxe russe et les compatriotes : Une expérience de coopération en Asie du Sud-Est, en Australie et en Océanie, présidée par le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, des signatures ont été recueillies en vertu d'un document signé par un très petit nombre. Apparemment, on vous a menti, car aucun document de l'Église n'a été signé à cette réunion.

La longue histoire des relations entre nos Églises connaît malheureusement aussi des pages tristes, que, jusqu'aux événements récents, nous avons préféré ne pas rappeler. Cependant, dès les années 1920, le Patriarche de Constantinople tenta de déposer Sa Sainteté le Patriarche Tikhon (Belavin) et fit tout son possible pour soutenir « l'Eglise vivante » des rénovateurs, établie par la Direction politique de l'Etat sous l'égide du Commissariat du peuple aux affaires intérieures (NKVD) de la République socialiste fédérative soviétique russe - développement auquel le Patriarche confesseur a répondu ainsi : "Après avoir lu ce procès-verbal, nous avons été très confus et étonnés qu'un représentant du patriarcat œcuménique, le chef de l'Église de Constantinople, sans aucun contact préalable avec nous en tant que représentant légal et chef de l'Église orthodoxe russe entière, se soit ingéré dans la vie et les affaires internes de l'Église russe autocéphale. Les saints conciles (voir Canons 2 et 3 du Deuxième Concile œcuménique, etc.) a reconnu et reconnaît la primauté de l'évêque de Constantinople sur les autres Églises autocéphales en honneur, non en pouvoir... Tout envoi d'une commission sans contact avec Moi en tant que seul Premier Hiérarque légitime et orthodoxe de l'Église orthodoxe russe à mon insu est illégal, ne sera pas accepté par le peuple orthodoxe russe et apportera, non une conciliation mais un trouble et un schisme encore plus graves dans la vie de l'Église orthodoxe russe déjà très éprouvée."

Le changement d'attitude du Patriarcat de Constantinople remonte aux années 1940, lorsque, pendant la Seconde Guerre mondiale, la politique des dirigeants soviétiques à l'égard de l'Eglise a radicalement changé. Après sa fameuse rencontre avec trois métropolites de l'Église patriarcale en septembre 1943, Staline décida que les autorités n'avaient plus besoin du schisme rénovateur et autorisa sa liquidation. Dans cette situation, le patriarche de Constantinople n'avait aucune raison de traiter avec les étrangers rénovateurs et il rétablit la communion avec le Patriarcat de Moscou comme si rien ne s'était passé. L'Église orthodoxe russe, pour sa part, n'a pas choisi de demander des comptes à qui que ce soit pour la récente dépravation canonique.

Une autre invasion dans l'espace canonique de l'Église russe a eu lieu dans les années 1990 en Estonie. Le patriarcat de Constantinople, soutenu par le Président, le Premier Ministre et le Ministère de l'Intérieur estonien, a reconnu une structure ecclésiale qui bénéficiait alors d'un soutien politique et n'hésitait pas à utiliser des connotations nationalistes dans sa rhétorique, en ignorant la présence dans le pays de la seule Église canonique sous la juridiction du Patriarcat de Moscou. Ce qui est particulièrement étonnant et triste, c'est que cette attitude a été soutenue personnellement par le patriarche Bartholomée. La communion canonique entre l'Église russe et l'Église de Constantinople fut alors rompue. L'Église du Christ peut-elle violer les canons avec autant d'audace et diviser les gens en entités ethniques et semer l'inimitié entre eux ? Ce conflit le plus grave de l'histoire de l'Eglise orthodoxe, que la presse a qualifié à plusieurs reprises de "schisme", a été réglé à la fin de 1996 par un compromis, les Eglises orthodoxes de Russie et de Constantinople ayant accepté l'existence de deux juridictions sur le territoire de l'Etat estonien, qui ne correspond ni au droit canon ni à la justice historique. Les actions du patriarcat de Constantinople ont-elles été bénéfiques pour l'Église, bénéfiques pour le peuple estonien ? Le nombre total de croyants a-t-il augmenté ? Vous savez vous-même que, selon les informations officielles estoniennes, l'Église orthodoxe estonienne [canonique] a plus de six fois plus de fidèles que la structure du patriarcat de Constantinople en Estonie. Ces dernières années, les autorités semblent hésiter à publier les statistiques, car le choix historique du peuple réfute les plans politiques des politiciens. Le projet politique, que l'on tente de répéter maintenant en Ukraine, a en fait échoué et ne peut être justifié par aucun objectif de l'Église, car le peuple de Dieu, le gardien de la vérité, sait où se trouve la vérité.

Pour en venir au problème ukrainien, qui occupe une place importante dans vos déclarations, je noterai que dans votre entretien, vous faites un parallèle entre la manière dont le Patriarcat de Moscou s'est réconcilié avec l'Eglise orthodoxe russe hors de Russie (ROCOR) et celle dont le patriarcat de Constantinople a admis les schismatiques ukrainiens du prétendu "patriarcat de Kiev" et des "ukrainiens de l’église orthodoxe autocéphale [schismatique]". Cependant, on ne peut s'empêcher de voir des différences fondamentales entre ces actions.

La communion de ROCOR avec le Patriarcat de Moscou a été suspendue dans les années 1920 en raison du système politique en URSS et des pressions exercées sur l'Eglise russe. L'Église de Constantinople, qui a survécu au régime ottoman-turc, est bien consciente du poids de la pression exercée par les structures de pouvoir. L'Église russe n'a jamais rejeté la nature gracieuse des sacrements de l’Eglise Russe Hors Frontières. Dans l’Eglise Russe Hors Frontières même, la succession apostolique des consécrations épiscopales n'a jamais été rompue. Quand les temps devinrent favorables, la communion eucharistique fut restaurée.

Alors que la situation ukrainienne est très différente... L'ancien métropolite Philarète (Denisenko) a été destitué en raison de ses délits canoniques, et cette décision a été soutenue par les primats de toutes les Églises locales. Le 26 août 1992, le patriarche Bartholomée de Constantinople, dans sa lettre au Patriarche Alexis II de Moscou et de toute la Russie concernant la déposition du métropolite Philarète de Kiev, écrivait : « Notre Sainte Grande Église du Christ, reconnaissant la plénitude de la compétence de votre Très Sainte Église en cette matière, accepte la décision synodale sur ce qui précède. » Peut-on d'abord approuver une déposition et ensuite annuler sa décision ? Comment cela correspond-il aux paroles de l'Évangile : Que votre parole soit oui, oui, non, non, car tout ce qu’on y ajoute vient du Malin (Matthieu 5 : 37) ? Pour sa persistance dans le schisme, Denisenko a été anathème, ce qui a également été authentifié par toutes les Églises. Avec le soutien des structures de pouvoir ukrainiennes, il organisa un "patriarcat de Kiev" et commença à "consacrer" des évêques. Ces "consécrations" sont maintenant reconnues par le patriarcat de Constantinople. Constantinople a également reconnu unilatéralement les "consécrations" épiscopales administrées dans la soi-disant "église orthodoxe autocéphale ukrainienne", dont le chef "métropolite" Macaire Maletitch a quitté le Patriarcat de Moscou sans autorisation, étant dans le rang de prêtre. La conclusion est claire - soutenue par une majorité d'épiscopats et de clercs orthodoxes ainsi que de théologiens - que les consécrations épiscopales administrées par le "patriarcat de Kiev" et "l’église orthodoxe autocéphale ukrainienne » [schismatique] sont invalides et le demeurent dans « l’église » nouvellement créée. Ces entités "ecclésiales", tout comme les ordinations qui y sont effectuées, n'ont jamais été reconnues par une seule Église locale. Ignorant ces faits, le Synode de l'église de Constantinople a soutenu l'appel du président ukrainien, de la Rada suprême, et des chefs des communautés religieuses susmentionnées en les admettant dans la communion eucharistique et en acceptant leurs ordinations comme valables.

Ainsi se répètent des événements centenaires dont le Métropolite Serge (Stragorodsky) a écrit avec une telle douleur dans le cœur : "Nous savons que seuls sont dans l'unité de l'Église ceux qui sont en communion avec leur évêque et patriarche légitime, que celui qui est excommunié par son patriarche ne peut être accepté en communion avec les autres (Canon 1, Concile de l'Église de la Sainte Sagesse). Et celui qui entre en communion avec un excommunié doit être excommunié (canons apostoliques 10, 12) (...) Tous, patriarches et laïcs, sont égaux devant la loi de Dieu. Ainsi, quand, au XVe siècle, le patriarche de Constantinople s'est effondré en union avec Rome, l'Église russe a refusé de le suivre (...) La communion du patriarche de Constantinople avec les rénovateurs ne peut donc que faire du patriarche un rénovateur et non des rénovateurs orthodoxes".

Le Métropolite Luc (Kovalenko) de Zaporoje et Melitopol a raconté comment, lors de votre rencontre avec lui en 2018, vous lui avez assuré que Constantinople ne légaliserait pas le schisme, et que si une telle chose arrivait avec le temps, ce serait seulement après la repentance des schismatiques. Aujourd'hui, nous savons comment tout cela s'est finalement passé, sans la moindre trace de repentance et avec une démonstration hautaine de triomphe. La guérison du schisme en Ukraine déclarée comme le but de cet acte n'a pas eu lieu.

Des pressions sans précédent ont été exercées sur le clergé et les laïcs de l'Église canonique en Ukraine par l'utilisation de toutes sortes d'instruments commandés par l'État, tels que les services secrets, le chantage, l'intimidation et la saisie des églises avec la complicité ou le soutien de la police et des autorités locales. Le cœur saigne de douleur à la vue des tentatives continues de s'emparer de force des églises de l'Église orthodoxe ukrainienne.

Cette situation a été rendue tragi-comique par le refus du faux patriarche "Philarète" Denisenko d'accepter le tomos accordé par Constantinople et la reprise du "patriarcat de Kiev". Cela montre une fois de plus que les décisions du patriarcat de Constantinople d'accorder "l'autocéphalie" à une nouvelle "structure ecclésiale" en Ukraine n'ont pas réussi à apporter la paix et l'unité aux chrétiens orthodoxes du pays et n'ont apporté que de nouvelles divisions, l'émergence d'un "épiscopat" parallèle et la souffrance du peuple, comme cela a souvent été le cas dans l'histoire. Ces gens, qui se disent "archi-pasteurs" et "prêtres" de "l'église orthodoxe d'Ukraine", peuvent désormais célébrer librement la liturgie dans les églises du patriarcat de Constantinople. Pardonnez-moi, mais je ne peux pas me joindre à de telles personnes au même Calice où que ce soit, à Istanbul, aux Etats-Unis ou en Corée.

Des pressions sans précédent ont été exercées sur le clergé et les laïcs de l'Église canonique en Ukraine par l'utilisation de toutes sortes d'instruments commandés par l'État, tels que les services secrets, le chantage, l'intimidation et la saisie des églises avec la complicité ou le soutien de la police et des autorités locales. Le cœur saigne de douleur à la vue des tentatives continues de s'emparer de force des églises de l'Église orthodoxe ukrainienne.

Cette situation a été rendue tragi-comique par le refus du faux patriarche "Philaret" Denisenko d'accepter les tomos accordées par Constantinople et la reprise du "Patriarcat de Kiev". Cela montre une fois de plus que les décisions du Patriarcat de Constantinople d'accorder "l'autocéphalie" à une nouvelle "structure ecclésiale" en Ukraine n'ont pas réussi à apporter la paix et l'unité aux chrétiens orthodoxes du pays et n'ont apporté que de nouvelles divisions, l'émergence d'un "épiscopat" parallèle et la souffrance du peuple, comme cela a souvent été le cas dans l'histoire. Ces gens, qui se disent "archi-pasteurs" et "prêtres" de "l'Église orthodoxe d'Ukraine", peuvent désormais célébrer librement la liturgie dans les églises du Patriarcat de Constantinople. Pardonnez-moi, mais je ne peux pas me joindre à de telles personnes devant le Calice Unique où que ce soit, à Istanbul, aux Etats-Unis ou en Corée.

Tout cela se passe en présence de l'Église orthodoxe ukrainienne reconnue par toutes les Églises orthodoxes locales avec son primat légitime, Sa Béatitude le Métropolite Onuphre de Kiev et de toute l'Ukraine, qui avec toutes les hiérarques ont résolument rejeté un tel moyen d'obtenir "l’autocéphalie".

Pendant les festivités à Kiev les 24 et 25 juin, j'ai ressenti une exaltation spirituelle exceptionnelle, une véritable unité orthodoxe. Des représentants de dix Églises orthodoxes autocéphales priaient ensemble et trois autres ne pouvaient pas envoyer leurs représentants, mais leurs primats envoyaient des messages de salutation à Sa Béatitude le Métropolite Onuphre. Exprimant notre soutien et nos vœux de courage pour surmonter cette situation tragique, nous avons tous prié de manière conciliaire, partageant la souffrance et la douleur infligées aux fidèles ukrainiens par les décisions de l'autorité suprême de votre Église. La Liturgie festive de la Sainte Dormition de la Laure des Grottes de Kiev, où les hiérarques, le clergé et les personnes aimant Dieu priaient ensemble, me rappelait Pâques et devint un véritable Triomphe de l'Orthodoxie !

En même temps, malheureusement, nous pouvons voir beaucoup de faussetés dans les paroles et les actes des hauts représentants du patriarcat de Constantinople. Voyant l'échec de leur infâme initiative en Ukraine, ils cherchent à impliquer nos frères chrétiens dans cette aventure ratée. Dans le même ordre d'idées se trouvent les déclarations sur notre Église qui ont été faites au cours de la visite, que vous aviez préparée, d'une délégation du Conseil national des Églises de Corée à Istanbul, et les tentatives de calomnier l'Église orthodoxe russe dans d'autres contacts avec des chrétiens non orthodoxes et dans de nombreux articles de presse. En même temps, le monde orthodoxe tout entier se plaint de la nécessité de résoudre ce problème le plus rapidement possible par le dialogue fraternel.

Les peuples coréen et russe sont liés par des siècles d'amitié et je crois que nous préserverons et renforcerons nos relations fraternelles malgré toutes les épreuves. L'Église russe a toujours été un véhicule de paix en Corée et dans le monde.

Notre tâche commune, Vladyka, est de glorifier et d'annoncer le Christ, de Le servir sans ménager ses efforts, de faire des œuvres de charité, d'amour et de vérité, d'appeler chaque personne au salut indépendamment de sa race ou de son statut social. Pour notre part, nous sommes toujours prêts à coopérer pacifiquement et ouverts à une embrassade fraternelle.

La situation actuelle semble humainement insoluble. L'histoire de l'Église connaît beaucoup de divisions humaines mais aussi beaucoup de cas de réconciliation. N'aggravons pas la division, Vladyka. Nos Églises traversent une période difficile dans leurs relations, mais faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour que le troupeau en Corée et dans d'autres pays d'Asie du Sud-Est ne soit pas affecté par elles, afin que chacun ait la possibilité de prier et de participer aux Saints Mystères du Christ et puisse prêcher l'Orthodoxie sans entrave. Je vous demande de ne pas déformer les faits pour satisfaire des intérêts politiques. Ne servons pas la division, mais une réconciliation et une unité futures pour lesquelles nous prions, comme l'a ordonné notre Seigneur Jésus Christ.

Avec espérance de compréhension et d'amour fraternel en Christ,

SERGE
Métropolite de Singapour et d'Asie du Sud-Est
Exarque Patriarcal d'Asie du Sud-Est
*
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
 *

-->
NB: Pour ceux qui sont amateurs de manipulations et de mensonges phanariotes et phanarodoxes, l’interview à laquelle répond le Métropolite Serge a été publiée en français sur orthodoxie.com : https://orthodoxie.com/comment-le-patriarcat-de-moscou-pietine-les-canons-de-leglise-et-sape-lunite-orthodoxe-en-coree/

jeudi 29 août 2019

La crainte et l'Amour de Dieu



Il y a trois façons de plaire à Dieu :

1.) En craignant l'enfer et en suivant Ses commandements. Dans ce cas, nous sommes comme un esclave.

2.) En pratiquant Ses commandements pour recevoir la récompense de la vie éternelle ou de la paix. Dans ce cas, nous sommes comme un ouvrier.


3.) En faisant plaisir à Dieu par amour pour Lui. Dans ce cas, nous sommes un fils de Dieu.

Car lorsqu'un fils atteint l'âge mûr, il exécute la volonté de son père, non pas parce qu'il a peur d'être puni, non pas parce qu'il veut être payé par lui, mais parce qu'il aime son père, et il accorde une attention particulière à toujours aimer et respecter son père, convaincu que tout ce que son père possède lui appartient aussi. 

Une telle personne devient digne d'entendre les paroles suivantes : "C'est pourquoi tu n'es plus serviteur, mais fils ; et si tu es fils, tu es héritier de Dieu par le Christ " (Galates 4:7). 

Une telle personne ne craint plus Dieu (avec crainte au début, bien sûr) comme nous l'avons déjà dit, mais elle aime Dieu, comme le dit saint Antoine : "Je ne crains plus Dieu, mais je l'aime."


Il faut donc s'approcher du Verbe Sauveur, non pas par crainte d'une punition et non dans l'attente d'une récompense quelconque, mais avant tout pour ce bien en soi et pour ce bien lui-même. De telles âmes se tiendront du bon côté dans le sanctuaire.

Basé sur Saint Basile le Grand, Saint Dorothée de Gaza, Saint Clément d'Alexandrie

Sur cette photo, un ermite essayant de donner au photographe un petit chapelet de laine.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Elena Konstantinova : Le Métropolite Luc publie une lettre ouverte aux moines de l'Athos

Métropolite Luc (Kovalenko) de Zaporojye et Melitopol.
*
En vue de la future visite du patriarche Bartholomée à l’Athos, le Métropolite Luc (Kovalenko) de Zaporojié [Eglise canonique] a adressé une lettre ouverte aux moines de la Sainte Montagne.

Le hiérarque de l'Eglise orthodoxe ukrainienne, le Métropolite Luc (Kovalenko) de Zaporojié et Melitopol a publié dans son télégramme une lettre ouverte à tous les moines du Mont Athos.

La lettre de Son Éminence est adressée aux frères athonites à l'occasion d'une visite future à l’Athos du chef du patriarcat de Constantinople, le patriarche Bartholomée.

Le hiérarque a souligné que "aujourd'hui Dieu nous assiste en nous envoyant des épreuves dans lesquelles nous devons montrer la force invincible de notre foi et l'observance inébranlable des saints canons de notre Mère l'Église.

Le Métropolite Luc rappela aux moines d'Athos que "le soi-disant "patriarche" Bartholomée souillait son cœur et ses mains par la trahison de Dieu et la violation de Ses Saints Commandements. Grâce à l'action de cette personne, notre sainte Église orthodoxe ukrainienne est couverte de sang et de larmes. Les prêtres et les paroissiens sont battus, les églises sont saisies, nous sommes diffamés et calomniés par les médias."

Tout cela, selon Vladyka, donne aux chrétiens orthodoxes "l'occasion de montrer leur loyauté à Son Logos et de suivre Sa Volonté".

C'est pourquoi le métropolite a demandé aux moines "d'être pleinement solidaires avec nous dans cette fidélité au Christ et aux canons de l'Eglise orthodoxe... d'être fermes dans nos croyances, de ne succomber à aucune persuasion trompeuse et de ne pas craindre les menaces, car Dieu est avec nous" !

De plus, le Métropolite Luc a souligné que "ceux qui sont prêts à suivre l'appel d'un "loup en habits de brebis" de la soi-disant "obéissance", je déclare avec toute la responsabilité de mes paroles à Dieu et à Sa Sainte Eglise œcuménique et apostolique - tu trahis le Christ de cette façon !

Il écrit que "ni un père ni un bon berger, mais seulement un voleur et un brigand exhorteront quiconque à reconnaître les groupes nationalistes séparatistes comme une église canonique. Il ne s'agit pas d'être porteur de « l'image de douceur », mais d'un successeur spirituel et héritier de l'œuvre de Nestorius, de Serge Ier et d'autres hérésiarques - Jean XI Vekkos, Mélèce IV Metaxakis et Athénagore Spira - qui furent ministres de l'Ennemi du genre humain comme l'actuel patriarche de Constantinople. Le méchant M. Bartholomée a déjà perdu le droit d'être appelé non seulement patriarche, mais aussi orthodoxe."

Son Eminence a exprimé son regret parce que certains moines "sont prêts à reconnaître les actions de cette personne en acceptant les dissidents impénitents dans le corps de l'Eglise comme licites, seulement pour se donner l'opportunité de continuer leur vie monastique sur la Sainte Montagne."

Il appelle les moines à penser : "Cela vaut-il la peine pour trente pièces d'argent de trahir leur foi et leurs croyances ?" N'est-ce pas la peur, la lâcheté et la trahison qui se cachent dans le mot "obéissance" ? Vos prières et vos exploits achetés à un tel prix plairont-ils à Dieu ?"

Le Métropolite Luc rappelle aux moines que "le prix de cette trahison équivaut à réserver une place au Jugement dernier auprès de Judas et des bourreaux qui ont crucifié notre Seigneur. 

Notre Église paie déjà cette trahison par le sang et la douleur. Voulez-vous être condamnés avec nos bourreaux ? Ou peut-être vaut-il mieux " si nous sommes enfants, alors nous sommes héritiers - héritiers de Dieu et cohéritiers avec le Christ, si nous partageons Ses souffrances afin de partager aussi Sa gloire " (Romains 8:17).

Il s'adresse aussi à ceux qui ont décidé " que si le patriarche Bartholomée vient avec des schismatiques d'Ukraine, alors il y sera reçu, mais les schismatiques ne le seront pas " et leur demande de réfléchir sur " qui est le plus coupable : l'enfant ou la mère qui lui a donné naissance et l'a élevé ainsi ?

Son Eminence est sûr que « M. Archondonis » [id est le « patriarche Bartholomée»] est un homme que le Diable a frappé d'une terrible maladie - l'orgueil - et qui en a fait son arme. Sa tâche est de diviser l'Église, de semer l'inimitié, de faire des ravages, de détruire ceux qui ne sont pas fermes dans la foi, de secouer les sceptiques, de causer de l'embarras dans les esprits et de susciter la tentation. Du patriarche il se transforme en apôtre de Satan et son loyal sujet ! ”

A la fin de la lettre, le Métropolite Luc exhorte les moines "à conserver la foi et à se tenir loin des idoles (1 Jean 5:21)" et leur demande leurs saintes prières.

Plus tôt, l'Union des Journalistes Orthodoxes a écrit que le but principal du voyage du chef du Phanar au Mont Athos s'appelle "admonition" des monastères dissidents et des moines qui ne veulent pas reconnaître « l'église orthodoxe ukrainienne autocéphale » [schismatique] et voir des schismatiques sur la Sainte Montagne.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après