"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 8 février 2020

Archiprêtre Vladimir Poutchkov : Au service des Empires : ce que le Phanar va devenir pour les nouveaux mécènes


Le Patriarcat de Constantinople,
tout au long de son histoire,
a cherché de puissants mécènes laïcs.
Photo : UOJ

L'Ukraine, les États-Unis et l'impasse de la vision du monde de l'Église de Constantinople.

La rencontre du chef du département d'État américain Michael Pompeo avec le chef de « l'église orthodoxe d'Ukraine [schismatique] » Epiphane Doumenko à Kiev, ainsi que le lobbying démonstratif de cette structure par les Américains, nous obligent à parler d'un phénomène qui, à première vue, n'a rien à voir avec cette rencontre. Bien sûr, nous comprenons tous que l'intérêt du Département d'État pour le projet de « l'église orthodoxe d'Ukraine [schismatique] » est principalement dû à la nature "anti-russe" de cette structure religieuse et qu'elle s'inscrit évidemment dans la lutte mondiale des États-Unis contre leur principal concurrent sur la scène internationale. Mais il y a une autre couche, plus profonde, dans les relations déjà étroites entre le Département d'État et « l'église orthodoxe d'Ukraine [schismatique] ».

Il est bien connu que la nouvelle "église" ukrainienne est la structure vassale du Phanar. Cette dépendance n'est pas un secret. Elle est clairement énoncée dans le "Tomos" et est clairement visible dans les relations quotidiennes de« l'église orthodoxe d'Ukraine [schismatique] » avec le Patriarcat de Constantinople. Et il est impossible de considérer les relations du Département d'État et de « l'église orthodoxe d'Ukraine [schismatique] »  sans mentionner les relations étroites entre les États-Unis et le "trône œcuménique" lui-même.

Nous allons examiner les caractéristiques de la psychologie de l'église, qui se réclame de l'Orthodoxie. L'Église, qui est née dans la capitale de l'empire en tant que "courtisane", a modelé sa grandeur main dans la main avec la puissance impériale et même après l'effondrement de l'empire ne s'est pas débarrassée de sa psychologie paradoxale.

Ce paradoxe est que le trône œcuménique est confiant dans sa supériorité sur les autres Églises et, en même temps, cherche désespérément un nouvel "empereur" - une force qui assurera la plate-forme pour transformer cette supériorité en réalité.

Naissance de la grandeur

Constantinople est devenu un centre ecclésiastique important au IVe siècle, après que l'empereur Constantin le Grand ait dirigé ses yeux vers la petite ville provinciale de Byzance, en faisant sa capitale. La proximité du pouvoir, bien sûr, garantit l'influence mais impose aussi des obligations.

La proximité de la cour impériale tout au long de l'histoire de l'Église de Constantinople a obligé ses primats à se concentrer sur les vues, les désirs et les intérêts de l'empereur. Et les patriarches l'ont fait. Ils professaient souvent l'arianisme si le souverain était en sympathie avec les Ariens, ou soutenaient l'iconoclasme s'il était implanté par l'empereur.

Il suffira de mentionner le patriarche Serge, qui a articulé la doctrine monothélite  [https://www.universalis.fr/dictionnaire/monothelite/
] pour plaire à l'empereur Héraclius, qui a cherché à aplanir les divergences doctrinales avec les monophysites d'Égypte.

Les empereurs imposèrent leur volonté aux patriarches ; les empereurs changèrent les patriarches comme ils le voulaient. Rappelons l'histoire des patriarches Ignace et Photios, qui se sont succédé plusieurs fois sur le  siège pendant toute la seconde moitié du IXe siècle, selon la personne que les empereurs voulaient voir comme patriarche à la cour du malheureux empereur Michel Pyanitsa d'abord, puis de Basile le Macédonien, qui a pris le dessus et est devenu empereur.

La proximité de la cour impériale tout au long de l'histoire de l'Église de Constantinople a obligé ses primats à se concentrer sur les vues, les désirs et les intérêts de l'empereur.

Si les empereurs voulaient une union avec Rome, les patriarches assuraient cette union, et si l'opinion du patriarche pouvait être similaire à celle de Jean Chrysostome ou de Michel Cérullaire, le primat obstiné avait toutes les chances d'être déposé et de mourir quelque part dans la périphérie de l'Arménie ou sur un bateau en route pour l'exil.

Pour dire la vérité, il convient de noter que tous les primats de l'Église de Constantinople n'étaient pas des opportunistes, agissant exclusivement sur ordre de l'empereur byzantin. L'histoire du siège de la capitale connut beaucoup de personnes dignes qui dirigèrent l'Église à différentes époques. Il y a beaucoup de saints parmi eux.

Cependant, même les saints n'ont pas toujours vu la nécessité de combattre la situation habituelle de la capitale impériale, surtout lorsque l'empereur et le patriarche, comme on dit, respiraient le même air.

Ainsi, saint Grégoire le Théologien a assumé le siège de Constantinople à la demande de l'empereur Théodose le Grand. D'une part, l'assistance de l'empereur a beaucoup contribué au succès de l'activité du saint dans la ville, où, au départ, il n'y avait pas de lieu de rassemblement pour les orthodoxes, à l'exception d'une seule église à la périphérie. D'autre part, cette même assistance est devenue plus tard un prétexte pour accuser le saint d'occuper illégalement le siège.


La Rus’ en remplacement des empereurs byzantins

La situation a pu être fondamentalement changée après la conquête de Constantinople par les Turcs en 1453, mais, hélas, les traditions qui se dessinaient depuis plus de mille ans se sont révélées plus fortes que l'ambiance politique. Si la dépendance séculaire des primats de Constantinople s'inscrit bien dans la formation de relations avec la Porte ottomane, les anciens patriarches de la cour, en quête de revenus et de profits, ont tourné leur regard plein d'espoir vers la Rus’, jadis éclairée par les Grecs, qui était riche et gagnait peu à peu en poids politique.

Les patriarches de Constantinople demandaient régulièrement l'aumône à la Rus’. Selon l'historien ecclésiastique Anton Kartashev, qui fait autorité, le montant de l'aide annuelle de Moscou après l'effondrement de l'empire était d'environ 500 roubles or. Même un événement aussi marquant que la visite personnelle à Moscou du Patriarche Jérémie II de Constantinople en 1588 visait à reconstituer le trésor patriarcal étant donné que le patriarcat, qui avait été expulsé par les Turcs de la cathédrale et de ses monastères, avait un besoin urgent d'argent, qui ne pouvait être fourni que par la Rus’.

Il n'est pas surprenant que l'amitié des Patriarches de Constantinople avec Moscou ait été forte, longue et fructueuse jusqu'au début du siècle dernier, lorsque la révolution d'octobre 1917 transforma l'empire autrefois puissant en un pays pauvre avec des dirigeants assoiffés de sang qui détruisirent systématiquement l'Église.

Flirt avec les bolcheviks

Un autre tournant dans l'histoire n'a pas pris le Patriarcat de Constantinople par surprise. Profitant de l'impuissance de l'Église russe qui était sur le point de simplement survivre, en 1922, les amis d'hier sans l'ombre d'un embarras ont reconnu l'Administration de l'Église supérieure rénovationniste [église dire « vivante »] comme la seule autorité ecclésiastique canonique en Russie. Un an plus tard, ils prétendaient étendre leur propre juridiction sur l'ensemble de la diaspora orthodoxe.

Dans le même temps, l'Istanbul ecclésiastique commença à chercher un autre empire, dont elle pourrait servir les intérêts avec dévouement et pour son propre intérêt. Faut-il s'étonner que dans la situation actuelle, le choix soit tombé sur les États-Unis ? Les traditions d'une longue amitié, forte et mutuellement bénéfique dans l'ancien Patriarcat de Constantinople ont toujours été fortes.

En 1948, l'administration du président Truman, par les mains des autorités turques et grecques, a mené une grande opération pour remplacer le Patriarche Maxime, qui était défavorable à l'Amérique, par l'archevêque américain Athénagoras qui, trois ans après l'élection, déclara ouvertement dans la presse qu'il "considère la promotion des idéaux américains comme une pierre angulaire de son activité de patriarche" et qu'il "vivra et prêchera lui-même les idéaux américains".

Le consul général des États-Unis à Istanbul, Robert Makati, fut tellement embarrassé par la rhétorique explicitement pro-américaine du patriarche qu'il écrivit à ce sujet au département d'État : "Son affection pour les États-Unis était parfois si déraisonnable qu'elle me mettait presque dans l'embarras. Je ne pouvais m'empêcher de penser que si ses opinions en tant que citoyen turc étaient exprimées aussi ouvertement aux non-Américains, il serait instantanément étiqueté comme quelque chose comme un lobbyiste professionnel des intérêts américains, son influence en Turquie et parmi les orthodoxes diminuerait en conséquence, et quelqu'un considérerait ses remarques comme faisant simplement partie de la propagande américaine".

Le christianisme douteux du nouveau patron du "trône œcuménique."

Aujourd'hui, un demi-siècle plus tard, nous pouvons constater une coopération non déguisée de la hiérarchie du Patriarcat de Constantinople avec le Département d'État américain. Le format de cet article n'implique pas la citation de nombreux faits relatifs aux réunions et au soutien mutuel des représentants du Phanar et des hauts fonctionnaires américains. Ils sont nombreux, tant dans les ressources de l'Union des Journalistes Orthodoxes que sur d'autres supports - personne ne les cache réellement.

En ce qui concerne les relations entre l'Église de Constantinople et l'hégémonie actuelle de la politique mondiale, tout est comme dans les siècles précédents : manque d'indépendance dans la prise de décision, service des intérêts d'un mécène influent, ambitions exorbitantes, trahison, cynisme...

Il n'y a qu'une seule chose qui distingue sérieusement la situation actuelle de toutes celles qui l'ont précédée. Autrefois, tous les États, dont les intérêts étaient servis par le Patriarcat de Constantinople à un degré ou à un autre et dont il recherchait l'aide, étaient chrétiens : l'Empire byzantin, la Principauté de Moscou, l'Empire russe... Même les États-Unis, dans leur "âge d'or" de 1945-1973, malgré la politique extérieure agressive, le racisme et la révolution sexuelle, étaient néanmoins l'État aux traditions chrétiennes profondes et aux principes moraux forts.

Cependant, au cours des dernières décennies, nous sommes entrés dans une nouvelle ère - post-chrétienne. En outre, ce sont les États-Unis qui sont aujourd'hui à l'avant-garde de la société moderne post-chrétienne. La tolérance pathologique, l'imposition agressive de l'idéologie LGBT, le désir de détruire l'institution de la famille dans son sens traditionnel, la discrimination religieuse et la dépréciation de la religion en tant que telle - telles sont les "valeurs" que l'Amérique promeut activement dans le monde entier.

Jusqu'où le Patriarcat de Constantinople peut-il aller pour servir les intérêts de son patron ? Quel prix le monde orthodoxe devra-t-il payer pour la soumission aux forces anti-chrétiennes du "premier parmi les égaux" qui se considère comme "le premier sans égal" *? Que peut-on opposer aux processus nuisibles des forces ecclésiastiques saines de l'orthodoxie mondiale, qui n'ont pas succombé à l'influence du patriarche Bartholomée ? Je ne doute pas que le patriarcat de Constantinople ne se préoccupe guère de ces questions.

Mais il devrait le faire, après tout... L'histoire de l'Église de Constantinople l'a prouvé à maintes reprises : en flirtant avec les forces politiques, l'Église fait tout ce qu'on lui dit de faire. Un seul exemple de l'Union de Florence-Ferrare avec Rome dit tout à ce sujet.

Le type et le montant de la rémunération que les hommes politiques post-chrétiens actuels peuvent demander pour leur soutien sont impressionnants. Nous ne pouvons qu'affirmer avec certitude qu'il y aura un jour où les comptes seront faits. Quant aux schismatiques ukrainiens, en tant que subordonnés du trône œcuménique, ils participent également à ce jeu religieux et politique mondial.

Par conséquent, ceux qui prennent au sérieux la brillante publicité de « l'église orthodoxe d'Ukraine [schismatique] » comme "l'église des aspirations séculaires du peuple ukrainien" peuvent aussi bien y réfléchir.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d’après
UNION DES JOURNALISTES ORTHODOXES

*Constantinople est devenu Istanbul, et la Primauté d’honneur s'est transformée en « primauté d’horreur. » (NdT)


Taras Rebikov : La Division SS "Galicie", les Uniates, l’Holocauste et la vie dans un état de mensonges


Des personnes en uniforme nazi défilent à nouveau en Ukraine.
Photo : UOJ

A Ivano-Frankivsk, un évêque de l'UGCC (« église » uniate, rattachée à Rome) a célébré les funérailles d'un ancien combattant de la division SS "Galicie" en présence de personnes en uniforme nazi. Causes et effets.

Le 28 janvier 2020, à Ivano-Frankivsk, un service funèbre solennel a été organisé pour le vétéran de la division SS "Galicie" et activiste de l'OUN Mikhail Mulik. Le maire de la ville, Rouslan Martsinkiv, un membre du parti "Svoboda" [liberté « sic ! »], et le chef du conseil régional, Alexandre Sych, ont assisté à l'événement. Les funérailles de l'ancien nazi ont été célébrées par l'évêque uniate Vladimir Viytyshin. Lors de la cérémonie de deuil, une garde d'honneur vêtue de l'uniforme militaire nazi a été placée à côté du cercueil.

Le fait de la célébration des funérailles solennelles d'un membre de la division nazie a suscité l'indignation des réseaux sociaux.

En particulier, le chef du Comité juif ukrainien, Edouard Dolinsky, a écrit sur sa page Facebook : "Pourquoi les funérailles solennelles d'un ancien combattant SS à Ivano-Frankivsk sont-elles un rituel satanique ? Parce que 70 000 personnes, dont 50 000 juifs, vivaient dans cette ville et ses environs en 1941. Les personnes portant l'uniforme nazi des défunts ont massacré ces 50 000 femmes, hommes et enfants, soit la quasi-totalité de la population de la ville. Les funérailles solennelles du nazi, son enterrement sur l’ Аллее Славы (Walk of Fame/ Allée des Célébrités !), la participation des fonctionnaires, du clergé de l'église uniate, des personnes en uniforme SS - c'est un autre meurtre des Juifs de Stanislav, unoutrage sauvage à leur sainte mémoire et à la mémoire de ceux qui ont donné leur vie dans la lutte contre le nazisme, et une violation des lois ukrainiennes ! Ni les autorités ni les forces de l'ordre n'ont réagi à cela !"

Et le député du parti "Serviteur du peuple" Maxim Bujansky a écrit sur sa chaîne Telegram : Le jour même où le président de l'Ukraine s'adresse aux prisonniers survivants d'Auschwitz en Pologne, le maire d'Ivano-Frankivsk conduit le citoyen d'honneur de la ville, un vétéran de la division SS "Galicie", à son dernier voyage. Non, les amis, ça ne se passera pas comme ça. Soit des prisonniers des camps de concentration, soit des hommes d'honneur de la SS, l'un des deux, nous ne pouvons pas avoir les deux. Il est temps de prendre une décision."

En réponse, Rouslan Martsinkiv, s'adressant à Buzhansky, a dit : "Probablement, nous avons une Ukraine différente ! L'un est ukrainien, l'autre - pro-Moscou, petit russe ! Je vais vous dire un secret - mon grand-père était aussi un soldat de l'UD "Galicia" et j'en suis fier ! Pour beaucoup de gars, c'était l'occasion de faire revivre les tirailleurs de Sich !"

De plus, il a annoncé que l'une des rues d'Ivano-Frankivsk porterait le nom de Mulik, ce qui, selon Bouzhansky, est de la propagande directe du nazisme : "Le maire d'Ivano-Frankivsk veut donner à la rue le nom d'un vétéran de la division SS. Précisément en rapport avec la division, et pas seulement en tant que citoyen. Excusez-moi, si ce n'est pas de la propagande pour le nazisme, alors qu'est-ce que la propagande ?

La division SS "Galicie" et l'Allemagne nazie

Aujourd'hui, de nombreux "patriotes" ukrainiens disent que la division SS "Galicie" n'avait rien à voir avec les forces militaires nazies mais était juste une formation patriotique ukrainienne non impliquée dans les crimes de l'Allemagne nazie.

Il suffit de rappeler les déclarations de l'ancien directeur de l'Institut de la mémoire nationale, Vladimir Viatrovich, qui a déclaré que les symboles de la SS "Galicie" ne tombent même pas sous le coup de la loi ukrainienne "sur la condamnation des régimes totalitaires communistes et nationaux-socialistes (nazis) en Ukraine et l'interdiction de la propagande de leur symbolisme". Viatrovich suggère que les Ukrainiens ne doivent pas croire leurs propres yeux, qui voient les symboles nazis sur les soldats de la "Galicie" SS, mais ses paroles !

Par conséquent, rappelons-nous ce que la SS "patriotique" "Galicie" a fait pendant les années de son existence ?

La 14e division de grenadiers SS "Galicie" (1ère division de grenadiers galiciens, 14e division de grenadiers allemands de la SS (galizische Nr. 1)) faisait partie des troupes SS de l'Allemagne nazie. En fait, depuis sa fondation en 1943, même au stade de l'entraînement, les forces de la division ont participé à des opérations punitives dans le sud-est de la Pologne et en Galicie.

"Les funérailles solennelles du nazi, son enterrement sur l’Allée des Célébrités, la participation de fonctionnaires, du clergé de l'église uniate, de personnes en uniforme SS - c'est un autre meurtre des Juifs de Stanislav, une sauvage profanation de leur sainte mémoire et de la mémoire de ceux qui ont donné leur vie dans la lutte contre le nazisme, et une violation des lois ukrainiennes !

Eduard Dolinsky, chef du Comité juif ukrainien

Selon les commissions d'histoire polonaise et ukrainienne, en février 1944, la 4e sous-unité galicienne de la division volontaire SS "Galicie", avec l'aide de l'UPA et de la police ukrainienne, a participé à la destruction du village polonais de Huta Pieniacka, où 172 maisons ont été brûlées et plus de mille civils massacrés, parmi lesquels 500 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été simplement brûlés vifs.

Le 12 mars 1944, dans la ville de Podkamień, des représentants de la SS "Galicie" ont assassiné tous les Polonais qui s'étaient réfugiés sur le territoire du monastère dominicain local. Après cela, un massacre a commencé dans la ville. Les hommes SS ont exigé que chaque résident présente une carte d'identité, et si le mot "Polonais" était écrit dans la colonne "nationalité", ils le tuaient. Au total, en quelques jours, les SS "Galicie" et les membres de l'UPA (l'armée insurrectionnelle ukrainienne) ont tué 250 personnes.

Les membres de l'UPA et les unités SS "Galicie" ont tué des civils dans d'autres endroits : Mala Berezovytsia (131 meutres), Lapivtsy (80), Korostiatyn (78), Bychkovitsy (73), Germakivka (30) et plusieurs autres.

En février 1944, des unités de la division SS "Galicie" ont détruit un certain nombre de colonies, une partie de la population civile a été assassinée.

La division a également participé à la "pacification" des villages polonais : Witsin, Palikrovy, Malinsk, Chernitsa, Yasenitsa Polska, Kamianka Strumilova, Budki Neznanovsky, Pavlovо et Chatki.

En 2016, le Parlement polonais a qualifié de génocide les crimes des soldats de la division SS "Galicie" contre la population polonaise, les massacres de Polonais en Volhynie et en Galicie orientale.

OUN 
[Органiзацiя Украïнських Нацiоналiстiв, organisation des nationalistes ukrainiens]
SS "Galicia" et l'extermination des Juifs

Les nationalistes ukrainiens modernes nient que les idées nazies sur la nécessité d'exterminer les Juifs et la supériorité d'une race sur toutes les autres aient fleuri dans les rangs de l'OUN UPA et de la division SS "Galicie".

Cependant, selon l'historien allemand Dieter Paul, il est fort probable que des soldats SS de "Galicie" aient participé à des raids pour les Juifs à Brody en février 1944. Ce n'est pas surprenant si l'on se rappelle qu'en mai 1944, Heinrich Himmler, inspectant la division SS "Galicie", a appelé les membres galiciens de la formation à combattre les "hordes judéo-bolcheviques".

Quelques années auparavant, Yaroslav Stetsko, vice-président du chef de l'OUN Stepan Bandera et premier ministre de l'État ukrainien proclamé en 1941, avait écrit dans son autobiographie "Je considère que le rôle des Yids [terme injurieux pour désigner les juifs -youpins] est indéniablement nuisible et hostile puisqu'ils aident Moscou à asservir l'Ukraine. Par conséquent, je suis favorable aux principes de l'extermination des Juifs et à l'opportunité de transposer en Ukraine les méthodes allemandes d'extermination des Juifs".

Dans le journal de l'OUN "La Parole Ukrainienne" [«Українське слово»], publié à partir de septembre 1941, des thèses antisémites ont été trouvées dans presque tous les numéros. Par exemple, le 2 octobre, Ivan Rogach, rédacteur en chef du journal, membre de l'unité OUN, a publié un article intitulé "Le principal ennemi de l'Ukraine est le Yid". L'article, daté du 9 octobre, disait que les Juifs essayaient par tous les moyens d'éviter une punition équitable : "Ils se font passer pour des Arméniens, des Azerbaïdjanais, des Bulgares. Mais les patriotes ukrainiens ne leur permettent pas de le faire".

"Je considère que le rôle des Yids est indéniablement nuisible et hostile puisqu'ils aident Moscou à asservir l'Ukraine. Par conséquent, je suis favorable aux principes de l'extermination des Juifs et à l'opportunité de transférer en Ukraine les méthodes allemandes d'extermination des Juifs".

Yaroslav Stetsko, 
Premier ministre de l'État ukrainien proclamé en 1941

Malgré les différends des historiens, à savoir si des représentants de l'OUN-UPA ont participé à l'extermination des Juifs à Babi Yar, de plus en plus de faits indiquent qu'ils y étaient. C'est pourquoi, le 27 septembre 2019, dans la Verkhovna Rada d'Ukraine, le président israélien Reuven Rivlin a déclaré que l'OUN avait participé aux meurtres de Juifs à Babi Yar, et a également accusé les nationalistes ukrainiens de collaborer avec les nazis et avec l'idéologie antisémite : "De nombreux complices de ces crimes étaient des Ukrainiens. Et parmi eux, les combattants de l'OUN se sont particulièrement distingués. Ils ont maltraité des Juifs, les ont tués et, dans de nombreux cas, les ont livrés aux Allemands".

Toutes les tentatives visant à prouver qu'en fait, l'OUN-UPA s'est opposée aux nazis, et que les SS "Galicie" ont élaboré des plans pour créer leur propre armée afin d'obtenir l'indépendance de l'Ukraine, ne résistent pas à la moindre critique. Les faits historiques indiquent le contraire : les nationalistes ukrainiens et la SS "Galicie" se sont livrés à un nettoyage ethnique à l'égard des Polonais et des Juifs.

Le nombre de victimes civiles qui sont mortes aux mains des membres de cette division nazie est estimé à des milliers, dont des enfants, des femmes et des personnes âgées.

La SS "Galicie" et « l'église » uniate

Il est certain que toute personne mérite un adieu chrétien, à moins qu'elle n'ait elle-même renoncé à l'Église. Et le service funèbre d'un membre de la division SS "Galicie" par les Unions ukrainiennes n'est pas surprenant.

Cependant, certains détails montrent clairement comment la direction de l'église uniate se rapporte exactement aux membres des forces nazies.

Mikhail Mulik n'a pas été enterré par un prêtre ordinaire - la cérémonie a été dirigée par le chef de la métropole Ivano-Frankivsk de l'église uniate, l'archevêque Vladimir Viytyshin.

Le diocèse d'Ivano-Frankivsk de l'église uniate a publié des informations concernant le requiem sur le site officiel. Cependant, pour une raison quelconque, le service de presse n'a pas indiqué dans le titre que la division SS "Galicie" faisait partie des forces militaires nazies.

Autre point intéressant : le service de presse de l'église uniate a tranquilemement publié une photo dans laquelle le chef du diocèse effectue un service funèbre pour un membre de la division nazie en présence de personnes en uniforme nazi.

Bien sûr, on peut supposer que pour Viytyshin, ces personnalités ont été une surprise désagréable. Cependant, en tant qu'opposant au nazisme, il a pu dire aux organisateurs de la cérémonie qu'il ne pouvait pas commencer la cérémonie en présence de personnalités portant des symboles nazis. Et si la hiérarchie de l'UGCC n'a pas fait cela, avons-nous le droit de supposer que les uniates ne s'opposent pas du tout aux idées nazies ?

Il semble que nous en ayons le droit.

"De nombreux complices de crimes étaient des Ukrainiens. Et parmi eux, les combattants de l'OUN se sont particulièrement distingués. Ils ont maltraité des Juifs, les ont tués et, dans de nombreux cas, les ont livrés aux Allemands."

Reuven Rivlin, Président d'Israël

Tout au long de l'existence de l'Ukraine indépendante, ainsi que du temps qui s'est écoulé depuis la création de la SS "Galicie", nous n'avons pas entendu des lèvres des représentants de l'église uniate un seul mot condamnant les atrocités commises par les membres de cette division. Au contraire, les uniates ukrainiens ne cessent de souligner que les personnes qui ont combattu dans l'armée nazie d'Allemagne ont lutté pour l'indépendance de l'Ukraine, et l'église uniate elle-même n'a rien à voir avec la collaboration avec les nazis.

Cependant, l'histoire suggère le contraire. Dans un message à l'occasion de l'entrée des nazis à Lviv, le chef de l'église uniate, le métropolite Andrey Sheptytsky, a déclaré "Nous accueillons l'armée allemande victorieuse avec joie et gratitude pour la libération de l'ennemi." Dans un message personnel à Adolf Hitler, Sheptytsky a écrit : "En tant que chef de l'Église catholique grecque [id est uniate !] d'Ukraine, je félicite chaleureusement Votre Excellence pour la prise de la capitale de l'Ukraine, Kiev, la capitale aux dômes d'or ! <...> Je prierai Dieu pour la bénédiction de la victoire, qui garantira une paix durable pour Votre Excellence, l'armée allemande et le peuple allemand."

On sait que les uniates ont pris une part active à la création de la division SS "Galicie". En particulier, le prêtre Vasil Laba, qui est devenu le Sturmbahnfuhrer SS à partir de novembre 1943, a déclaré dans un sermon "Nous nous réjouissons car, avec le consentement du Führer de la Grande Allemagne, nous avons eu l'occasion de créer une division de fusiliers. <...> Dans le combat au coude à coude avec l'héroïque soldat allemand, le guerrier ukrainien se joindra aux victoires". Laba lui-même a été nommé confesseur de la division, et 15 autres prêtres - aumôniers de la SS "Galicie".

Ainsi, la participation du clergé supérieur uniate aux funérailles du collaborateur nazi n'est pas surprenante. L'église uniate a soutenu l'Allemagne nazie, et certains de ses représentants soutiennent toujours l'idéologie nazie.

* * *

Nous vivons dans une atmosphère de mensonges. En Ukraine, la propagande des symboles nazis et fascistes est interdite par les lois. Cependant, dans la pratique, nous constatons que personne ne réagit à son utilisation, et les responsables ukrainiens sont fiers que leurs ancêtres aient servi dans la division SS "Galicie" et participent aux funérailles d'un ancien complice nazi. Ils ne sont pas gênés de voir des personnes avec des ornements SS "tête de mort" et en uniforme nazi près du cercueil avec le défunt. Ils ne sont pas gênés par le fait qu'à une époque, d'autres personnes, vêtues du même uniforme, ont exterminé des milliers de civils sur les territoires de la Pologne et de l'Ukraine modernes. Ils ne sont pas gênés que les troupes nazies, dont la division SS "Galicie" faisait partie, aient détruit des millions d'Ukrainiens, de Russes, de Polonais et de Juifs dans notre pays. Et ce, malgré le fait que l'Allemagne elle-même ait honte de la période nazie de son histoire et adopte une ligne dure, même sur des allusions aux idées et aux symboles nazis.

Mais il est encore pire que ces faits ne contredisent pas la conscience chrétienne (s'il y en a une) des représentants de l'église uniate. Leurs actes sont plus éloquents que leurs paroles. Le chef de l'unia Sviatoslav Chevtchouk présente ses excuses aux Polonais au nom de "l'Église ukrainienne et du peuple ukrainien" pour le massacre de Volyn commis par l'OUN-UPA (dont les rangs ont été reconstitués par de nombreux anciens membres de la division SS "Galicie"), tandis que l'évêque de son Église se tient près du cercueil avec une garde d'honneur en uniforme SS.

Et le problème ne réside pas tant dans la ruse et la duplicité des uniates concernant le thème du nazisme et des crimes des nazis que dans la psychologie de la duplicité et de la ruse qui, par leur intermédiaire, se répand rapidement dans toute l'Ukraine. Le problème est que beaucoup d'Ukrainiens vivent comme dans un mauvais rêve lorsqu'il n'est plus possible de distinguer la vérité de la demi-vérité et du mensonge. Quand c'est commode, on remarque le nazisme, quand c'est inconfortable, on ne le remarque pas. De plus, nous héroïsons les participants aux forces nazies uniquement parce qu'ils sont commodément considérés comme des patriotes. Mais la vérité est très simple.

°Les nationalistes ukrainiens ont collaboré avec les nazis allemands ;
°Les nationalistes ukrainiens ont soutenu les idées nazies pour détruire la nation juive et ont personnellement participé à l'extermination des Juifs ;
°Une partie de la population ukrainienne occidentale a servi dans l'unité des forces militaires de la division SS du troisième Reich "Galicie" ;
°L'église uniate a évidemment soutenu et guidé spirituellement l'OUN, la SS "Galicie" et l'UPA [Українська Повстанська Армiя/ Armée insurrectionnelle ukrainienne].

Le nazisme a longtemps été condamné dans le monde entier comme une idéologie haineuse qui a conduit à des crimes terribles. Il a été condamné principalement en Allemagne, le pays qui a engendré le nazisme. Et ils l'ont fait avant tout pour empêcher la répétition et la renaissance des idées nazies.

Certes, pour certains Ukrainiens, il est très désagréable de se rendre compte que leur père ou leur grand-père pouvaient adhérer à l'idéologie nazie et être impliqué dans les crimes nazis. Cependant, prétendre qu'ils sont, en fait, des héros n'est guère honnête et correct. Il en va de même pour la position non publique des uniates.

Maintenant, on parle beaucoup de la recherche de l'unité entre les Ukrainiens, et c'est certainement vrai. Mais toute unité ne peut être fondée que sur la vérité. Les paroles de la Bible les plus fréquemment utilisés après le mot "amour" sont "vérité" et "non mensonge".

Le Christ dit : " il n'est rien de caché qui ne doive être découvert, rien de secret qui ne doive être connu et mis au jour". (Luc 8, 17).

Une partie intégrante de la vie spirituelle chrétienne est la repentance, sans laquelle il est impossible d'avancer. Et la repentance (changer d'avis) n'est possible que lorsque nous nous disons la vérité : ne pas cacher, ne pas déformer la vérité, appeler le péché un péché, le combattre et le vaincre.

Si pour une raison quelconque, il est inconfortable et intolérant de se dire la vérité à soi-même et aux autres, alors nous courons le risque de rester dans l’iniquité, et peut-être même avec ceux qui sont iniques. Mais alors, on ne doit pas s’appeler chrétiens.

Version française Claude Lopez-Ginisty
D’après




vendredi 7 février 2020

Préparation à la prière



La science sur la façon de purifier notre cœur avant de prier est très importante en raison de l'importance de la prière dans notre vie.

Afin de purifierer notre cœur avant de prier et d'obtenir le résultat souhaité, nous devons suivre les étapes suivantes :

Anxiété à propos des choses charnelles

Pour pouvoir offrir notre prière avec le sérieux et la pureté avec lesquels elle devrait être offerte, il faut d'abord se débarrasser de toute inquiétude concernant les choses charnelles.

Pas d'affaires, de bavardages, de colère et de dépression

Ensuite, nous ne devons laisser aucune place non seulement aux soins, mais aussi au souvenir de toute affaire commerciale, et de même, nous devons mettre de côté toutes les médisances, les bavardages vains et incessants et les bouffonneries. La colère avant tout et la dépression inquiétante doivent être entièrement détruites, et la souillure mortelle de la convoitise charnelle et de la convoitise doivent être arrachées à leurs racines.

Une profonde humilité

Ensuite, il faut poser les bases solides d'une profonde humilité, qui puisse soutenir une tour qui atteindra le ciel ; et ensuite, il faut construire sur elle la structure spirituelle des vertus, et garder l'âme libre de toute conversation et de toute pensée vagabonde, afin qu'elle puisse ainsi peu à peu commencer à s'élever vers la contemplation de Dieu et vers la clairvoyance spirituelle.

Réflexions avant la prière

Quoi que notre esprit ait pensé avant l'heure de la prière, cette pensée nous viendra certainement à l'esprit pendant que nous prions, car l'esprit en prière est formé par son état antérieur. 

Lorsque nous nous appliquons à la prière, les images des mêmes actions, paroles et pensées que dans notre condition précédente dansent sous nos yeux. Elles nous mettront en colère ou nous rendront sombres, ou nous rappelleront nos anciennes convoitises et affaires, ou nous feront être secoués d'un rire idiot à une blague idiote, ou nous feront sourire à une action, ou nous feront revenir à notre conversation précédente.

Ainsi, si nous ne voulons pas que quelque chose nous hante pendant que nous prions, nous devons prêter attention avant notre prière à l'exclure du sanctuaire de notre cœur.

Basé sur Saint Jean Cassien

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après