Pour le salut de quelqu'un de nouveau à monachisme, et qui est en proie à des tentations (sans date).
Le chemin de notre vie est semblable à un voyage à travers une large mer. Il est parfois calme sur cette mer, et parfois un vent favorable y souffle, mais le plus souvent il y a des tempêtes sur cette mer. Voyant l'approche d'une tempête, voyant la tempête elle-même, nous ne devons pas être perturbés, ou tomber dans le découragement ou le désespoir; nous devons nous battre contre les vagues et les vents contraires. Sinon, le navire de notre âme pourrait subir un naufrage, et pourrait même couler.
Si au cours d'une tempête, quelque chose se brise ou est endommagé dans le navire de notre âme-encore une fois, nous ne devons pas désespérer, nous ne devons pas être troublés. Nous devons trouver un port fiable, y entrer, fixer et réparer ce qui a été endommagé, puis continuer notre voyage avec l'espoir en Dieu Tout-Puissant. Et Dieu Tout-Puissant n'abandonnera pas celui qui espère en Lui!
Les tempêtes elles-mêmes servent pour le bien du véritable serviteur de Jésus-Christ: elles font de lui un marin expérimenté. Le port où le navire de l'âme est réparé, c'est la prière dans un esprit contrit, la lecture des Saintes Ecritures et les livres patristiques, et le conseil de son prochain, si ce prochain est capable de conseiller selon le Seigneur. Calme-toi -Béni est l'homme, dit l'Écriture, qui endure les tentations. Contrairement à cela, celui qui n'a pas été éprouvé, n'est pas qualifié. Que la tempête qui est passé sur toi, serve en tant que préparation à l'avance, comme une expérience d'apprentissage pour avoir l'endurance lors des tempêtes futures. Considère à l'avance ce que ta conduite doit être [pour ces futures tempêtes] prépare-toi à l'avance-, étudie. Les tempêtes suivront à coup sûr. Le Très sage Seigneur, établit que c'est par beaucoup d'afflictions que nous entrerons dans le Royaume des Cieux, que nous avons perdu et que nous perdons par un effort prématuré et une attirance illégitime pour le plaisir. Chacun d'entre nous, comme notre ancêtre, est enclin à tendre une main audacieuse vers le fruit défendu de la connais-sances du bien et du mal; nous sommes enclins au confort matériel et sommes rapidement séduits par le fantôme trompeur du discernement spirituel et de la vertu, sous le déguisement duquel est caché le mal qui nous tue.
L'affliction agit contre le ravissement, et par conséquent, elle agit contrairement à notre chute, et nous aide à nous lever. Par ces attributs, l'affliction nous est essentielle pour notre salut. En raison de sa nécessité, le Sauveur a conduit son troupeau saint par l'intermédiaire du chemin de douleurs, vers la terre de l'éternelle béatitude. Pour lui, celui qui renonce aux afflictions, il proclame résolument: Celui qui ne prend pas sa croix, et ne me suit pas n'est pas digne de moi (Matt. 10:38).
Que le Christ soit avec toi. J'espère te voir et te donner tout ce que Dieu me donne pour le renforcement de ton âme, qui a quitté le monde à la recherche du Seigneur. Je pense que je vais te rencontrer lors de l'hiver dans le monastère de [Saint-Nicolas de] Babaev. Je voudrais t'y voir au printemps aussi. Cependant, que cela soit comme Dieu le permettra. Prie pour moi.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après