Sainte Geneviève de Paris
Entretien avec l'higoumène Basile (Vassily) [Pasquiet] ( suite)
Vous avez été en
Tchouvachie pendant huit ou neuf ans?
- Oui, neuf ans.
On dit que, quelqu'un
comme le ministre français des Affaires étrangères vous a rendu visite?
- Huber... Non, l'ambassadeur. Huber…
Huber Colin de
Verdière?
- Oui, oui.
- Maintenant, il est
le secrétaire général du ministère français des Affaires Etrangères …
- Vraiment? Bon.
- Alors, vous avez aimé
[être] là-bas?
- C'était bien. Bien sûr, il a été surpris de
voir le monastère dans un tel mauvais état. C'était un chantier de
construction. Les locaux du monastère ont été détruits sous le régime
soviétique. Il a vu à quel point nous avions fait beaucoup en peu de temps et
combien restait à faire. Mais il pouvait voir ce qu'est la foi, ce que les
miracles sont. Plus tard, il nous a remerciés de l'avoir invité à passer la
nuit au monastère, parce que séjourner là et manger avec les frères était un
événement spécial pour lui. Bien sûr, tous les dignitaires locaux et régionaux
étaient présents aussi.
- Et "toute l'herbe avait été peinte en vert"?
- Bien sûr. (rires). C'était une bonne
réunion. Puis nous l'avons accompagné à la frontière avec la Mordovie.
- Nous savons que la
France prend grand soin de ses citoyens et aspire à répandre sa culture.
Apparemment, le fait que vous étiez un citoyen français a amené la visite de
l'ambassadeur?
- Oui, la France prend vraiment soin de ses
citoyens par le biais de ses ambassades et de ses consulats. Ils veulent aussi
que d'autres nations apprennent le français, et ils aident les écoles
françaises et d'autres organisations. Mais il l'a fait, en dehors d'autres
raisons, par curiosité spirituelle - il voulait voir le monastère de
l'intérieur.
- Mais vous avez eu la
visite non seulement de l'ambassadeur français, mais de Sa Sainteté le
Patriarche également…
- Oui, il était là, mais pas me rendre visite
personnellement. C'était sa première visite en Tchouvachie. La première fois
qu'il était là, c'était en 1996, mais ensuite il a visité seulement la
capitale, Tcheboksary. Et en 2001, il est allé dans plusieurs villes, y compris
notre Alatyr. Bien sûr, c'était un grand honneur pour la ville, pour chaque
chrétien orthodoxe. Des milliers de personnes se sont rassemblées pour le
rencontrer, même Sa Sainteté elle-même a été surprise. Sa visite nous a donné
une impulsion qui dure encore. Nous serions heureux de le rencontrer à nouveau.
- Père Basile, vous
parlez si bien de Vladyka Varnava, mais il y a des rumeurs chez certaines
personnes orthodoxes selon lesquelles il aurait sanctifié une idole ...
- Oui, vous savez, je vénère vraiment Vladyka
Varnava, c’est un saint homme. Et lui reprocher un tel péché est vraiment mal.
Ces rumeurs sont vraiment blessantes pour nous, prêtres du diocèse de Tchouvachie,
parce que nous aimons tous notre évêque, il est comme un père pour nous.
- Alors que s'est-il réellement passé?
- Un prêtre a simplement trouvé un prétexte (il
a cherché pendant un long moment) d'insulter l'évêque. Il le hait tout
simplement, je ne sais pas pourquoi. Et le prétexte qu'il a trouvé était la
présence de l'évêque à la bénédiction d'un monument dédié à nos mères. Pourquoi
n'y aurait-il un monument en l'honneur de nos mères, qui nous ont élevés, qui se
sont inquiétées et ont souffert pour nous? Ce monument est un objet culturel, il
n'a rien à voir avec la religion. Père André Berman est profondément dans
l’erreur dans ce cas, et c'est parce qu'ici, il ne se bat pas pour la pureté de
l'orthodoxie chrétienne, mais pour son orgueil et sa désobéissance. À mon avis,
c’est un idolâtre de son orgueil. C'est ma propre opinion.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d’après