"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

vendredi 28 novembre 2014

Saint Païssy [Vélitchkovsky] ( Fêté le 15/28 novembre)

Saint Païssy Vélitchkovsky est né à Poltava en Ukraine le 21 Décembre 1722, et il était le onzième de douze enfants. Son père Jean était prêtre, il le nomma Pierre à son baptême, en l'honneur de saint Pierre métropolite de Moscou, parce qu'il était né le jour de sa fête.

Après que le père des enfants soit décédé, leur mère Irene les éleva dans la piété. Pierre fut envoyé étudier à l'Académie Moghila à Kiev en 1735. Après quatre ans, Pierre décida de quitter le monde et de devenir moine. À l'âge de dix-sept ans, il alla à la recherche d'un monastère et d'un bon père spirituel. Pendant sept ans, Pierre visita plusieurs monastères, dont la Laure des Grottes de Kiev, mais il ne se sentit pas attiré par aucun des monastères d'Ukraine.

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Après avoir été fait moine rassophore (moine ayant la bénédiction de porter le Rasson, mais pas encore la tonsure "dans la mantia") au monastère Saint Nicholas de Medvedevsky sous le nom de Platon, il trouva qu'il n'y avait pas là de staretz expérimenté qui pourrait lui enseigner l'obéissance ou le prendre sous sa direction spirituelle. Ne voulant pas commencer sa vie monastique sans une telle guidance, il quitta le monastère une semaine après sa tonsure avec la bénédiction de son staretz.

Dans un premier temps, il alla à Kiev, où il lui arriva à rencontrer sa belle-sœur, la veuve de son frère aîné l'archiprêtre Jean. Elle l'informa de la peine de sa mère quand il quitta Kiev, et son esprit semblait être affecté par sa douleur. Puis, un jour, un ange lui apparut et lui dit que, au lieu d'aimer le Créateur de tout son cœur et de toute son âme, elle aimait plus sa création (son fils). En raison de cet amour excessif, poursuivit l'ange, elle songeait à se laisser mourir de faim, ce qui entraînerait sa condamnation éternelle. L'ange dit que par la grâce de Dieu, son fils deviendrait moine, et qu'elle devrait également renoncer au monde et devenir moniale. Après cela, elle devint calme et accepta la volonté de Dieu. Elle entra dans un couvent et fut tonsurée sous le nom de Juliana. Après une dizaine d'années, elle partit vers le Seigneur.

Pendant son séjour à Kiev, Platon rencontra deux moines de Roumanie qui étaient sur le point de retourner dans leur pays. Après avoir traversé la frontière vers la Moldavie, vers 1745 ils vinrent en Valachie et à la skite de Saint-Nicolas, qui est appelé Treisteny.  Le staretz de la skite, le hiéromoine mégaloschème Michel, était en voyage d'affaires en Ukraine, alors Platon et ses compagnons furent accueillis par le supérieur, le Père Démètre. Platon fut placé sous une obédience générale et on lui donna une cellule près de la skite, depuis laquelle l'église était visible.

Comme il dormait une nuit, la simandre fut frappée, appelant les moines aux Matines du dimanche, mais Platon ne l'entendit pas. Il se réveilla et courut à l'église, pour constater que l'Évangile avait déjà été lu, et que le Canon avait été chanté. Dans sa douleur et de honte, il ne put entrer dans l'église, mais il revint dans sa cellule et pleura des larmes amères. 

Après la Liturgie, quand vint le temps du repas, le supérieur et le staretz furent surpris que Platon n'ait pas été aperçu pendant les offices. Le staretz ordonna que le repas soit retardé alors qu'il envoyait Père Athanase pour savoir ce qui était arrivé à Platon. Père Athanase le trouva et lui demanda pourquoi il pleurait. Avec difficulté, Platon put lui dire la cause de son chagrin. Père Athanase essaya de le consoler et l'invita à venir à la skite, où les autres l'attendaient. Enfin, il fut persuadé d'y aller.

Voyant les frères à la table, mais qui ne pas mangeaient pas, Platon se jeta à terre devant eux en pleurant et leur demanda pardon. Le staretz et le Supérieur le relevèrent et entendirent du Père Athanase la raison de sa tristesse. Le starez dit à Platon ne pas s'attrister autant à propos de quelque chose qui était arrivé involontairement, et fit de son mieux pour le consoler. Depuis ce temps, toutefois, le saint ne voulut pas dormir couché dans son lit, mais assis sur un banc.

Un jour, le staretz Onuphre de Kyrkoul visita le skite et parlé de son skite à Kyrkoul. Platon se languissait de voir Kyrkoul, et il retourna donc là-bas avec Père Onuphre. Il y resta pendant un certain temps, conversant avec Père Onuphre sur la manière de vaincre les passions, la lutte avec les démons, la prière incessante, et d'autres sujets profitables pour l'âme. Cette graine tomba dans la bonne terre, portant tard au centuple du fruit spirituel.

Le temps vint où Platon fut rempli d'un désir de visiter le Mont Athos. Il demanda aux frères de la skite, et à ceux des autres skites,  leur pardon et leur bénédiction pour le voyage. Il les remercia également pour leur gentillesse et leur instruction paternelle. Ils le bénirent et le laissèrent partir en paix. A cette époque, il était seulement âgé de vingt-quatre ans.

Platon alla au mont Athos en 1746, arrivant à la Grande Laure le 4 Juillet, la veille de la fête de saint Athanase de l'Athos. Son compagnon de voyage, le hiéromoine Tryphon tomba malade et mourut après quatre jours. Platon serait mort de la même maladie, sans les soins des moines russes. Il se rétablit et vécut dans la solitude dans une cellule appelée Kaparis près du monastère de Pantokrator. Il alla ça et là, rendit visitet aux ascètes et solitaires, à la recherche d'un père spirituel, mais il fut incapable de trouver quelqu'un d'approprié.

En 1750, saint Basile de Poiana Marului (15 Avril) visita la Sainte Montagne et passa quelque temps avec Platon, qui lui demanda la tonsure monastique. Le staretz Basile fit droit à sa requête, en lui donnant le nom de Païssy. Puis le Père Basile retourna à son skite en Valachie. Environ trois mois plus tard, un jeune moine nommé Bessarion vint à la Sainte Montagne depuis la Valachie. Il fit le tour des monastères à la recherche d'un instructeur, mais n'en trouva aucun. Il vint également vers Père Païssy et lui demandé de lui dire quelque chose pour sauver son âme. Père Païssy soupira et lui dit qu'il avait lui-même été à la recherche d'un instructeur sans succès. Pourtant, ressentant de la compassion pour le Père Bessarion, il lui parla un peu des qualifications nécessaires à un véritable instructeur, et de la prière de Jésus. Après l'avoir entendu, le Père Bessarion dit, "Que chercher de plus?" Il se jeta aux pieds de Père Païssy, le suppliant d'être son staretz. Père Païssy ne voulait pas être le staretz de quiconque, souhaitant au lieu de cela être sous l'autorité d'un staretz lui-même. Père Bessarion resta à pleurer pendant trois jours jusqu'à ce que Père Païssy convienne de l'accepter comme ami, et non pas comme disciple. Pendant environ quatre ans, ils vécurent ensemble dans l'accomplissement des commandements de Dieu, coupant leur propre volonté et obéissant l'un à l'autre comme des égaux.

D'autres disciples commencèrent à se joindre à eux, et leur nombre continua à augmenter. Comme ils avaient besoin d'un prêtre et d'un confesseur, ils supplièrent Père Païssy d'accepter l'ordination. Il ne voulait pas entendre parler de cela, et à plusieurs reprises, il refusa de consentir. Ils n'abandonnèrent pas, cependant. Ils lui demandèrent comment il pouvait se attendre à enseigner l'obéissance et le  retrait de leur propre volonté aux frères, quand il désobéissait aux demandes en larmes de ceux qui voulaient qu'il accepte. Finalement, il dit: "Que la volonté de Dieu soit faite."

En 1754 Père Païssy fut ordonné à la sainte prêtrise et on lui donna la skite du prophète Elie, où il commença à accepter encore plus de disciples. Saint Païssy resta sur le Mont Athos pour un total de dix-sept années, copiant des livres patristiques grecs et les traduisant en slavon.

En 1763 Père Païssy alla en Moldavie avec soixante-quatre disciples, et on lui donna le monastère de Dragomirna près de la ville de Sotchava et à la frontière entre la Moldavie et la Bucovine. Là, il  resta
pendant douze ans, et le nombre de moines fut porté à trois cent cinquante. Son ami le hiéromoine Alexis vint lui rendre visite depuis la Valachie, et Père Païssy lui demanda de le tonsurer dans le schème. PèreAlexis le fit, mais sans changer son nom. Pendant son séjour à Dragomirna, Père Païssy corrigea les traductions de livres patristiques slaves en les comparant aux manuscrits grecs qu'il avait copiés sur le Mont Athos.

La guerre russo-turque éclata  en 1768, et la Moldavie et la Valachie virent beaucoup de batailles. Dragomirna et les forêts aux alentours se remplirent de réfugiés des villages proches des champs de bataille. Une autre catastrophe apparut en 1771 avec l'épidémie de peste. Lorsque Dragomirna et la Bucovine vinrent sous contrôle des catholiques autrichiens, saint Païssy et son troupeau fuirent vers la Moldavie. En Octobre 1775, il alla, avec plusieurs de ses moines, au monastère (« de la décapitation») de Sécou, qui était dédié à saint Jean-Baptiste,.

Secou était trop petit pour le nombre de frères, qui étaient entassés avec trois à cinq moines dans une cellule. Au printemps, plus de frères devaient arriver de Dragomirna, donc de nouvelles cellules durent être construites. Après trois ans de travail, une centaine de cellules furent achevées, et chacun eut sa place. Pourtant, le nombre augmenta encore et ils durent chercher un monastère plus grand.

Le prince Constantin Mourouz écrivit au staretz, disant qu'il n'y avait pas plus grand monastère que Néamts, à environ deux heures de Sécou. Le 14 Août 1779, saint Païssy déménagea au monastère de Néamts où il passa les quinze dernières années de sa vie à traduire les écrits des Pères de l'Église. Il organisa la communauté selon le Typikon (la règle de vie) du Mont Athos. Il rassembla un millier de moines dans le monastère, les instruisant dans la prière incessante du cœur.

L'archevêque Ambroise rendit visite à saint Païssy à Néamts en 1790, y restant deux jours pour converser avec le staretz. Au cours de la Liturgie du dimanche, il éleva saint Païssy au rang d'archimandrite. Il resta deux jours de plus, et partit ensuite après avoir béni tout le monde.

St Paisius s'endormit dans le Seigneur le 15 Novembre 1794 à l'âge de soixante-douze ans. Il est possible que Dieu lui ait, par avance, révélé la date de sa mort, car il cessa de traduire des livres. Il ne revit et ne corrigea que ce qui avait déjà été traduit.

Il fut malade pendant quatre jours, mais il se sentit assez bien pour assister à la Liturgie le dimanche. Après l'office, il demanda à tout le monde de venir recevoir sa bénédiction. Il dit adieu à tous, ensuite retourna à sa cellule et ne reçut personne. Quelques jours plus tard, le 15 Novembre, il  reçut encore les Saints Mystères et rendit son âme à Dieu. Ses funérailles furent présidées par l'évêque Benjamin de Touma, et furent suivies par une multitude de prêtres, moines, laïcs, nobles et gens ordinaires.

Les reliques sacrées de saint Païssy furent inventées en 1846, 1853, 1861 et 1872, et se révélèrent être incorrompues.

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Saint Païssy eut une énorme influence, non seulement en Roumanie, mais partout dans le monde orthodoxe. Ses disciples se rendirent en Russie, déclenchant la renaissance spirituelle du XIXe siècle avec les traductions slaves de la Philocalie et la tradition du startchestvo qu'ils avaient appris de saint Païssy. 

Cette influence fut même ressentie en Amérique par l'intermédiaire de saint Germain d'Alaska (13 Décembre). Saint Germain avait reçu l'enseignement des startsy  dont la formation spirituelle avait été guidée par saint Païssy. Il rencontra d'abord le Père Nazaire, qui devint son staretz à Valaam, à Sarov, puis le suivit à Sanaxar quand saint Théodore (19 Février) fut leur higoumène.

Un des livres que saint Herman avait apporté avec lui en Amérique était la Philocalie slave, imprimée en 1794. Il absorba la sagesse spirituelle qu'elle contenait, et la communiqua aux autres.

Tropaire - Tone 2:

Devenu un étranger sur terre, / tu as atteint la patrie céleste, vénérable Père Païssy. / Tu as enseigné aux fidèles à élever leur esprit vers Dieu, / clamant vers Lui de tout leur cœur: / "Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi pécheur!"

Kondakion - Tone 8:

Comme une abeille très laborieuse, Tu fus un zélote choisi de la vie monastique, / fournissant à nos âmes les écrits des Pères par lesquels tu nous guides sur le chemin du salut. / C'est pourquoi, nous clamons vers toi: "Réjouis-toi, Païssy sage véritable, / car par toi la tradition des startsy spirituels fut restaurée pour nous!"

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

jeudi 27 novembre 2014

Saint Nectaire d'Egine: Sagesse spirituelle (3)

Icône de Léonid Ouspensky

La Tradition

La sainte Tradition est l'Eglise même; sans la sainte Tradition  l'Eglise n'existe pas. Ceux qui nient la sainte Tradition nient l'Eglise et la prédication des Apôtres.

Avant la rédaction de l'Ecriture Sainte, c'est-à-dire, des textes sacrés des Evangiles, des Actes et des Epîtres des Apôtres, et avant qu'ils aient été répartis dans les églises du monde, l'église a été fondée sur la sainte Tradition... Les textes sacrés sont en relation avec la sainte Tradition ce qu'est la partie au tout.

Les Pères de l'Église considèrent la sainte Tradition comme un guide sûr dans l'interprétation de la Sainte Écriture, absolument nécessaire pour comprendre les vérités contenues dans la Sainte Écriture. L'Eglise a reçu de nombreuses traditions des apôtres... La constitution de offices de l'église, en particulier de la Divine Liturgie, les saints Mystères eux-mêmes et la manière de les réaliser, certaines prières et d'autres institutions de l'Église remontent à la Tradition Sacrée des Apôtres.

Dans leurs conférences, les Saints Conciles considèrent non seulement les Saintes Écritures, mais aussi de la sainte Tradition comme une source pure. Ainsi, le Septième Concile œcuménique dit dans son 8ème décret: "Si quelqu'un viole une partie de la Tradition de l'Église, écrite ou non, qu'il soit anathème."

La découverte de Dieu

Il est évident que l'incrédulité est le mauvais rejeton mal d'un mauvais cœur; car le cœur candide et pur découvre Dieu partout, Le discerne partout, et toujours sans hésiter croit en Son existence. Lorsque l'homme au cœur pur regarde le monde de la nature, c'est-à-dire, le ciel, la terre, et la mer et toutes les choses en eux, et observe les systèmes qui les constituent, la multitude infinie des étoiles du ciel, les innombrables multitudes d'oiseaux et de quadrupèdes et tous les animaux de la terre, la variété des plantes sur elle, l'abondance des poissons dans la mer, il est immédiatement surpris et s'exclame avec le prophète David: "Comment tes oeuvres sont grandes, ô Seigneur! tu les fis toutes avec sagesse." Un tel homme, poussé par son cœur pur, découvre Dieu aussi dans le monde de la Grâce de l'Eglise, dont l'homme mauvais est très éloigné. L'homme au cœur pur croit en l'Église, admire son système spirituel, découvre Dieu dans les Mystères, dans les hauteurs de la théologie, à la lumière des révélations divines, dans les vérités de l'enseignement, dans les commandements de la loi, dans les réalisations des saints, dans la très bonne action, dans chaque don parfait, et en général dans l'ensemble de la création. Le Seigneur a dit avec justesse dans ses Béatitudes de ceux qui possèdent la pureté du cœur: "Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu."

La connaissance de soi

Celui qui ne se connaît pas lui-même ne connaît pas Dieu, non plus. Et celui qui ne connaît pas Dieu ne connaît pas la vérité et la nature des choses en général... Celui qui ne se connais pas pèche toujours contre Dieu et se déplace sans cesse plus loin de Lui. Celui qui ne connaît pas la nature des choses et ce qu'elles sont vraiment en elles-mêmes est impuissant à les évaluer en fonction de leur valeur et de faire la distinction entre le mesquin et le précieux, l'inutile et ce qui a de la valeur. C'est pourquoi, une telle personne s'épuise dans la poursuite de choses vaines et futiles, et ne se soucie pas et est indifférente aux choses qui sont éternelles et très précieuses.

L'homme devrait avoir la volonté de se connaître, de connaître Dieu et de comprendre la nature des choses telles qu'elles sont en elles-mêmes, et en cela il devient une image et une ressemblance de Dieu.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
(Dr.) Constantine Cavarnos
Modern Orthodox Saints, 
St. Nectarios of Aegina
Institute for Byzantine 
and Modern Greek Studies 
(Belmont, Massachusetts,USA)
1981

mercredi 26 novembre 2014

Saint Nectaire d'Egine: Sagesse spirituelle (2)


Cherchez Dieu tous les jours. Mais cherchez-Le dans votre cœur, et non pas à l'extérieur. Et quand vous L'aurez trouvé, tenez-vous avec crainte et tremblement, comme les Chérubim et les Séraphim, car votre cœur est devenu un trône de Dieu. Mais pour trouver Dieu, devenez humble comme de la poussière devant le Seigneur, car le Seigneur abhorre les orgueilleux, alors Il visite ceux qui sont humbles de cœur, c'est pourquoi Il dit: "Voici sur qui je porterai mes regards: Sur celui qui souffre et qui a l'esprit abattu, Sur celui qui craint ma parole." ( Isaïe 66:2)

La lumière divine illumine le cœur pur et l'intellect pur, car ils sont sensibles à la réception de la Lumière; alors que les cœurs et les esprits impurs, n'étant pas susceptibles de recevoir l'illumination, ont une aversion pour la Lumière de la connaissance, la Lumière de la vérité; ils aiment les ténèbres... Dieu aime ceux qui ont un cœur pur, Il écoute leurs prières, leur accorde leurs demandes qui mènent au salut, Il Se révèle à eux et leur enseigne les mystères de la nature divine.

L'Eglise

Le terme Eglise, selon le point de vue orthodoxe strict, a deux significations, l'une d'elles exprimant son caractère doctrinal et religieux, c'est-à-dire son essence spirituelle intérieure particulière, et l'autre exprimant son caractère externe. Ainsi, selon la confession orthodoxe, l'Église se définit de deux manières: comme une institution religieuse, et en tant que communauté religieuse (koinonia).

La définition de l'Église comme institution religieuse peut être formulée ainsi: L'Église est une institution religieuse divine du Nouveau Testament, construite par notre Sauveur Jésus-Christ par la dispensation de Son incarnation, établie sur la foi le jour de la sainte Pentecôte par la descente l'Esprit Très Saint sur les  saints disciples et apôtres du Christ Sauveur, qu'Il a faits instruments de la Grâce divine pour la perpétuation de Son œuvre de rédemption. 

A cette institution est confiée la totalité des vérités révélées; en elle la Grâce divine opère à travers les mystères; en elle sont régénérés ceux, qui, avec foi, approchent du Christ Sauveur; en elle a été préservé à la fois l'enseignement et la tradition apostoliques écrits et non écrits.

La définition de l'Église en tant que communauté religieuse peut être formulée ainsi: l'Eglise est une société d'hommes unis dans l'unité de l'Esprit, dans le lien de la paix.

La vue de droite de l'Eglise, est que l'Eglise se distingue en Eglise Militante et en Eglise Triomphante; et qu'elle est Militante tant qu'elle lutte contre l'iniquité pour la prévalence du bien, et elle est l'Eglise Triomphante dans les cieux, où demeure le chœur des Justes, qui ont lutté et ont été rendu parfaits dans la foi en Dieu et en la vertu.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
(Dr.) Constantine Cavarnos
Modern Orthodox Saints, 
St. Nectarios of Aegina
Institute for Byzantine 
and Modern Greek Studies 
(Belmont, Massachusetts,USA)
1981

mardi 25 novembre 2014

Saint Nectaire d'Egine: Sagesse spirituelle (1)


Icône du moine Léonce


Le christianisme
La religion chrétienne n’est pas un certain système philosophique, à partir duquel des savants, formés en études métaphysiques, argumentent et qu’ensuite, il épousent ou rejettent, selon l'opinion que chacun s’est façonnée. 

C’est la foi, établie dans les âmes des hommes, qui devrait être étendue à la multitude et être maintenue dans leurs consciences.

Il y a des vérités dans le christianisme qui sont au-delà de la compréhension intellectuelle, incapables d'être saisies par l'esprit fini de l'homme. Notre intellect prend connaissance d'elles, devient convaincu de leur réalité, et témoigne de leur existence surnaturelle.

Le christianisme est une religion de la révélation. Le Divin révèle sa gloire seulement à ceux qui vivent dans la vertu. Le christianisme enseigne la perfection par la vertu et exige que ses adeptes deviennent saints et parfaits. Il désapprouve et s’oppose à ceux qui sont sous l'influence de l'imagination. 

Celui qui est vraiment parfait en vertu devient grâce à l'aide divine extérieur à la chair et au monde, et entre vraiment une autre monde spirituel; non pas, cependant, par l'imagination, mais par la splendeur de la Grâce divine. Sans la Grâce, sans révélation, aucun homme, même le plus vertueux, ne peut transcender la chair et le monde.


Dieu se révèle aux humbles, qui vivent selon la vertu. Ceux qui prennent les ailes de l'imagination tentent le vol d'Icare et connaissent la même fin. 

Ceux qui abritent des imaginations ne prient pas; car celui qui prie élève son esprit et son cœur vers Dieu, alors que celui qui se tourne vers les fantasmes de l'imagination s’en détourne. Ceux qui ont une addiction à l'imagination se sont retirés de la Grâce de Dieu et de la sphère de la révélation divine. Ils ont abandonné le cœur dans lequel la Grâce se révèle et se sont rendus à l'imagination, qui est dépourvue de toute grâce. 

Ce n’est que le cœur qui reçoit les connaissances des choses qui ne sont pas appréhendées par les sens, parce que Dieu, Qui demeure et Se meut à l'intérieur du cœur, parle en son sein et lui révèle la substance des choses qu'il espère.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
(Dr.) Constantine Cavarnos
Modern Orthodox Saints, 
St. Nectarios of Aegina
Institute for Byzantine 
and Modern Greek Studies 
(Belmont, Massachusetts,USA)
1981

Jean-Claude LARCHET: Recension: Archimandrite Aimilianos de Simonos-Pétra, « Discours ascétiques. Commentaires d’Abba Isaïe »


Archimandrite Aimilianos de Simonos-Pétra, Discours ascétiques. Commentaires d’Abba Isaïe. Introduction et traduction française par les moniales d’Ormylia. Préface de l’archimandrite Placide Deseille, Ormylia, 2014, 478 p.
Ce volume rassemble des enseignements dispensés en 1978-1979 par l’higoumène Aimilianos, lors de synaxes qu’il tenait régulièrement à l’intention de la jeune communauté athonite de Simonos-Pétra.
Ils prennent pour base les Discours ascétiques d’Abba Isaïe, un ascète mal identifié mais qui vécut probablement à Scété à la fin du IVe siècle et au début du Ve siècle, et dont l’enseignement (dont une traduction française a été publiée sous le titre Recueil ascétique en 1970 par l’abbaye de Bellefontaine dans la collection « Spiritualité orientale », avec une introduction qui situe l’auteur et sa doctrine spirituelle), s’inspire de l’enseignement des Pères du désert, en particulier d’Évagre et de saint Macaire, tout lui ajoutant la dimension d’une expérience personnelle profonde.
Ces commentaires ne sont pas littéraux, mais s’inspirent à leur tour de la réflexion et de l’expérience personnelle de géronda Aimilianos, ainsi que de sa fine connaissance des problèmes particuliers que peuvent rencontrer à notre époque les jeunes gens qui décident de s’engager dans la voie monastique.
Le père Aimilianos a retenu douze discours sur les trente qui constituent l’œuvre d’Abba Isaïe: 1) Préceptes aux frères qui vivent avec lui; 2) Du statut des débutants et de ceux qui vivent en cellule; 3) De la conscience de ceux qui vivent en cellule; 4) Préceptes sûrs et édification de ceux qui veulent habiter ensemble en paix ; 5) De ceux qui veulent vivre dans une bonne solitude; 6) Sur les vertus; 7) Apophtegmes ; 8) Apophtegmes sur la pratique de l’affliction; 9) Préceptes destinés à ceux qui ont renoncé au monde; 10) De la joie qui advient à l’âme qui veut servir Dieu; 11) Des pensées que doit éprouver celui qui a renoncé au monde et qui vit en étranger; 12) Sur le repentir.
Certains thèmes, on le voit, sont spécifiquement monastiques, d’autres s’adressent plus largement à tous les fidèles désireux de mener une vie spirituelle approfondie.
L’enseignement d’Abba Isaïe est très exigeant, et celui de géronda Aimilianos ne l’est pas moins. Mais chacun, moine ou laïc, peut en tirer profit à sa mesure propre. Comme l’écrit le père Placide Deseille dans sa préface : « C’est à des moines, certes, que géronda Aimilianos, comme Isaïe, s’adressait directement. Mais la vie spirituelle est une. Le moine et le chrétien qui vit dans le monde poursuivent le même but, et les moyens qu’ils doivent utiliser sont identiques, seules les proportions diffèrent selon les divers états de vie.”

lundi 24 novembre 2014

L'INTOLERABLE ASSASSINAT DE DEUX CHRETIENS AU PAKISTAN

SHAMA BIBI & SHAHZAD MASIH

Le 4 novembre 2014, des musulmans ont pris un couple de chrétiens, Shahzad Masih et son épouse (enceinte de leur cinquième enfant!!!) Shama Bibi, les accusant de blasphème. Après les avoir battus, malgré leur protestations d'innocence, ils les ont brûlés vifs dans un four à briques.

Le Pakistan a une législation qui permet sur simple accusation de blasphème des musulmans -sans contrôle aucun de la véracité des accusations-, de s'en prendre aux minorités religieuses. Cette législation est en fait un permis de tuer les chrétiens. 

Il suffit, sans qu'aucun contrôle ne soit effectué,  d'accuser un chrétien d'avoir brûlé un Coran, ou d'avoir blasphémé pour qu'il soit mis à mort. La police intervient toujours après les faits. Il n'y a jamais de coupables!

Le Pakistan -supposé être un allié de l'Occident (autrefois chrétien) contre la barbarie des talibans- a des relations diplomatiques avec tous ces pays d'Occident, il est fort regrettable que ceux-ci, soient muets, n'interviennent jamais, et permettent ainsi, par leur insigne lâcheté de tels meurtres. 

AHRC-UAC-147-2014
Le couple martyr avec une de leurs filles

*

Le 4 novembre 2014, un office a eu lieu pour le couple martyr dans l'église orthodoxe de Saint-Serge de Radonège (ERHF). Le prêtre de cette paroisse, Père Joseph Farouk a effectué une marche de protestation avec ses paroissien (photo).




Pour ceux qui désireraient protester contre ces actes iniques, voir le site: 
qui donne plus d'informations et propose d'envoyer un courriel à un certain nombre de responsables pakistanais. Un modèle de lettre est disponible 
(en anglais) 

dimanche 23 novembre 2014

L'Archimandrite Raphaël [Noïca] d'Essex

rafail-noica  in


Fils du célèbre philosophe roumain Constantin Noica, Père Raphaël est né en 1942. Il a seulement reçu une éducation chrétienne de base (la pratique de la foi dans sa famille était réduite seulement à la participation à l'office pascal, pour y allumer un cierge).

A 13 ans, il émigre avec sa mère (de nationalité britannique) et sa sœur en Angleterre, pour échapper au pouvoir communiste en Roumanie (son père doit y rester). Les recherches spécifiques à cet âge se sont également manifestées sur le plan spirituel. Il rejoint l'Église anglicane pour se rendre compte que là, "l'atmosphère était très pauvre, très froide, même ennuyeuse - pas d'une manière qui vous fait commencer à bâiller à l'église, mais parce qu'elle n'était en aucune façon nourrissante."

Il se dirige ensuite vers les pentecôtistes, les congrégationalistes, l'Armée du Salut, etc. ; il reste pendant un certain temps au sein de la Communauté baptiste (un an et demi). Dans le protestantisme, il bute en particulier sur les textes bibliques concernant la Sainte Communion et, en un jour, il ressent "comme une lumière dans mon âme, la pensée de revenir à l'Orthodoxie." Il rencontre providentiellement Père Sophrony, le guide spirituel du monastère de l'Essex, qui lui conseilla de terminer ses études.

Il revient à l'orthodoxie en 1961, et il est tonsuré au monastère de [Maldon dans]  l'Essex par le Père Sophrony, le monachisme étant pour lui "la réponse à toutes les questions se sont posées depuis l'enfance." Il estime que l'errance  protestante comme une œuvre de Dieu en lui, parce que "si je ne vivais pas l'Orthodoxie comme converti, peut-être que je ne serais pas capable du tout de la voir dans sa splendide beauté, comme la seule vérité de l'histoire. "

Il retourne en Roumanie en 1993, après 38 ans d'exil, "comme le paralytique de l'Evangile", et il fait des visites de courte durée, faisant (à la demande) des conférences dans divers lieux de Roumanie; depuis lors, il s'est installé dans un hésychastère des monts Apouseni (dans les Carpates occidentales). Outre son aide la plus importante et grande au monde par ses prières, le Père Raphaël traduit en roumain les œuvres de son staretz, l'archimandrite Sophrony, et de saint Silouane de l'Athos, son  "grand-père"spirituel.

Au sujet de son travail personnel, le Père Raphaël dit: "Je n'ai écrit qu'un seul livre, que j'ai intitulé Pensées. Je l'ai écrit à l'incitation de quelqu'un, qui pensait que le fils de Noica se devait d'écrire un livre. Et quand il a ouvert ce livre, la première page était blanche, la deuxième page était blanche, et toutes les autres également. Maintenant, étant à la fin de ma vie, j'envisage d'écrire un autre livre et de l'appeler Mémoires, parce que c'est ce que tous les grands hommes ont fait. Mais, depuis lors, j'ai perdu la mémoire, ce livre sera tout comme le premier. "

Pourtant, deux livres portent son nom, tous deux étant des recueils de ses homélies et conférences roumaines au cours des 20 dernières années: L'Autre Noica et La Culture de l'Esprit.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Saint Gérasime du Jourdain. Film orthodoxe.

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX

FEUILLETS LITURGIQUES
DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION
DE LA SAINTE CROIX
N°492/2014 – disponible sur le site internet du diocèse : www.diocesedegeneve
10/23 novembre
24ème dimanche après la Pentecôte

Saints Eraste, Olympas, Hérodion, Sosipater, Quartus et Tertius, apôtres des septante (Ier s.) ; saint Oreste, médecin, martyr en Cappadoce (304) ; saint Mélios, évêque de Perse, martyr avec deux disciples (341) ; St Théostiricte ; St martyr Cоnstantin, prince de Géorgie (842). Supplice du St mégalomartyr Georges (303). St martyr Niphonte Vyblov et martyr Alexandre Medem (1931) ; Sts hiéromartyrs Procope, archevêque de Chersonèse, Denis Chtchegolev, Jean Skadovsky et Pierre Pavlouchkov, prêtres (1937) ; St hiéromartyrs Augustin, archevêque de Kalouga, et avec lui Jean Speransky, prêtre, St Joannice Dmitriev et Séraphim Gouchine, martyrs Alexis Gorbatchev, Apollon Babitchev, Michel Arefiev (1937) ; st hiéromartyr Boris Semenov, diacre, martyr Nicolas Smirnov et martyre Anne Ostroglazova (1930) ; martyres Olga Maslennikova (1941) et Théoctiste Tchentsova (1942).

Lectures : Eph. II, 14–22. Lc. X, 25–37.

VIE DES saints apôtres Eraste, Olympas, Hérodion, Sosipater, Quartus et Tertius[1]

C

es saints apôtres faisaient partie des Soixante-Dix Disciples du Sauveur. Saint Olympas et Rhodion (ou Hérodion), mentionnés par saint Paul dans l’Épître aux Romains (Rm XVI), ont tous deux suivi saint Pierre à Rome, où ils furent décapités lors de la persécution de Néron (64).

Saint Sosipater, lui aussi mentionné par saint Paul (Rm 16, 21), devint évêque d’Iconium et mourut en paix. Tertios lui succéda sur ce siège et s’endormit à son tour dans la paix.

Éraste (Rm 16, 21 et 2 Tim 4, 20), qui était trésorier de la ville de Corinthe, fut économe de l’Église de Jérusalem puis évêque de Panéas (Césarée de Philippe). Il acheva en paix son ministère apostolique.

Quartos (mentionné dans la même lettre) devint évêque de Béryte. Ayant enduré un grand nombre d’épreuves pour la foi, il réussit à convertir la majeure partie des païens de sa ville, avant de s’en aller vers les demeures célestes.

 

VIE DU SAINT MARTYR CONSTANTIN L’IBÈRE

Saint Constantin était un seigneur riche et puissant du royaume de Kartli, à l’époque de la régence de sainte Théodora (842-856). Ses vertus, sa piété, son amour des pauvres et sa compassion pour les pécheurs avaient fait de lui l’homme le plus illustre de cette contrée. Au cours d’un pèlerinage aux Lieux saints, il distribua de larges aumônes aux églises, aux monastères et aux chrétiens pauvres, et, à son retour, il décida de vivre dans la prière continuelle. Il avait atteint l’âge de quatre-vingt-cinq ans, lorsque les Arabes envahirent la Géorgie, faisant périr de nombreux chrétiens dans les combats et déclenchant ensuite une terrible persécution. Saint Constantin, qui était à la tête de l’armée géorgienne avec son fils, fut capturé au cours d’une bataille près de la ville de Gori, et fut emmené à Tbilissi (Tiflis). Subissant avec joie les rigueurs de sa détention, il écrivit aux moines pour demander leurs prières : non point en vue d’obtenir la liberté, mais pour endurer les tourments avec patience. Traduit devant Bougha Pasha, qui se vantait de ses victoires, Constantin déclara qu’elles ne lui avaient pas été accordées par Dieu en récompense, mais qu’elles étaient plutôt un châtiment pour les péchés des chrétiens. Après quelques jours, il fut transféré, chargé de lourdes chaînes, auprès du calife Al-Moutawakil (847-861) à Samara, capitale des Abbassides. Celui-ci lui proposa de renier sa foi pour avoir la vie sauve et être couvert d’honneurs. Mais le saint répondit au souverain qu’il peinait en vain et que, s’il avait pouvoir sur son corps, il ne pouvait rien contre son âme qu’il avait vouée au Souverain du ciel et de la terre, qui a le pouvoir sur la vie et sur la mort. Évoquant la foi des Arabes, il dit : « Les fils d’Agar, en quête d’intelligence ici-bas (…) n’ont pas connu la voie de la sagesse, ils ne se sont pas rappelés ses sentiers » (Bar 3, 2). En entendant ces paroles, le calife éclata d’une violente colère et ordonna de jeter le saint dans un cachot obscur. On lui envoya deux officiers ibères qui, ayant été capturés dans les combats, avaient renié leur foi et avaient été gratifiés de hautes dignités par le calife. Ils lui tinrent ces propos : « Ne t’obstine pas ainsi, car tu vas à ta perte. Nous aussi, nous sommes chrétiens, mais il nous était impossible de résister ; et maintenant vois comme nous sommes honorés. Quant à la vie éternelle, qui sait ? » Le saint les chassa de sa présence avec irritation, déclarant que, quant à lui, il garderait les commandements de Dieu jusqu’au bout. Puis il tendit les mains vers le ciel et supplia le Seigneur de lui accorder son aide, et puisqu’il l’avait confessé devant les hommes, de témoigner pour lui devant le Père céleste (cf. Mt 10, 32). Et il poursuivit sa prière par des hymnes et des psaumes, sans prêter attention aux moqueries des deux apostats. Ceux-ci allèrent faire leur rapport au calife, qui les chargea de procéder eux-mêmes à l’exécution de leur compatriote. Mais les renégats restèrent impuissants, et ce fut un serviteur du calife qui décapita saint Constantin (10 novembre 853) et apporta sa tête au souverain sur un plateau, comme celle du saint Précurseur. Tous ceux qui étaient présents virent alors avec stupeur l’âme de Constantin emportée par les anges dans le lieu du rafraîchissement. Lorsque l’impératrice Théodora apprit le martyre de saint Constantin, elle envoya une lettre à ses enfants, pour les exhorter à imiter sa vaillance.

Tropaire du dimanche du 7è ton
Pазрyши́лъ ecи́ Кресто́́мъ Tвои́мъ сме́рть, отве́рзлъ ecи́ разбо́йнику páй, мироно́сицамъ пла́чь преложи́лъ ecи́ и aпо́столомъ проповѣ́дати повелѣ́лъ ecи́, я́ко воскре́слъ ecи́, Xpисте́ Бо́же, да́руяй мípoви ве́лiю ми́лость.
Tu as détruit la mort par Ta Croix, Tu as ouvert le paradis au larron,  Tu as transformé le pleur des myrophores, et ordonné à Tes Apôtres de prêcher que Tu es ressuscité,  Christ Dieu, accordant au monde la grande Miséricorde.

Tropaire des Apôtres, ton 3
Апо́столи святíи, моли́те ми́лостиваго Бо́га, да прегрѣше́ній оставле́ніе пода́стъ душа́мъ на́шимъ.
Ô saints Apôtres, intercédez auprès du Dieu de Miséricorde, pour qu'à nos âmes Il accorde le pardon de nos péchés.

Kondakion des Apôtres, ton 4
Яви́ся дне́сь апо́столъ честно́е торжество́, подаю́щее я́вѣ всѣ́мъ прегрѣше́ній оставле́ніе, соверша́ющимъ и́хъ па́мять.
Des Apôtres en ce jour est apparue la sainte solennité qui procure notoirement la rémission de leurs péchés aux fidèles célébrant leur mémoire sacrée.
Kondakion du dimanche du 7è ton
Не ктому́́ держа́ва сме́ртная возмо́жетъ держа́ти человѣ́ки ; Христо́съ бо сни́де, сокруша́я и разоря́я си́лы ея́. Cвязу́́емъ быва́етъ а́дъ, пpоpо́цы согла́сно ра́дуются : предста́, глаго́люще, Спа́съ су́щымъ въ вѣ́рѣ, изыди́те, вѣ́рніи, въ воскресе́ніе.
Désormais l’empire de la mort ne peut retenir les mortels, car le Christ y est descendu pour briser et défaire sa puissance. L’enfer est enchaîné, les prophètes jubilent, disant d’une seule voix : « Il est venu, le Sauveur, pour ceux qui ont la foi ; fidèles, allez à la rencontre de la Résurrection ! »

Hiéromoine Grégoire de la Sainte Montagne

COMMENTAIRES SUR LA DIVINE LITURGIE
DE ST JEAN CHRYSOSTOME

Par Sa vie, le Christ a inauguré la voie de la véritable vie. L’homme peut désormais renaître en Christ et devenir, comme Adam le premier-créé, plein de confiance envers Dieu, puisqu’il se délectait de voir Dieu qui se manifestait à lui face à face » (St Grégoire de Nysse).
Par le Sang du Christ, la grâce de Dieu a été donnée à l’homme condamné et a été ouverte la voie conduisant au Père : « Nous Te rendons grâce, Seigneur notre Dieu, car Tu nous as donné l’accès à l’entrée du Saint des Saints dans le sang de Jésus, ayant inauguré pour nous une voie nouvelle et vivante par le voile de Sa chair [cf He 10, 19-20] (Liturgie de St Jacques). Aussi, puisque « le Sang de Jésus nous donne l’accès au Saint des Saints », nous osons entrer et nous prosterner devant l’océan de Ses miséricordes, et Lui dire : Notre Père, qui es aux cieux.

Le peuple : Notre Père, qui es aux cieux, que Ton nom soit sanctifié, que Ton règne vienne, que Ta volonté soit faite sur la terre comme ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain suressentiel, remets-nous nos dettes, comme nous les remettons aussi à nos débiteurs, et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du malin.
Le prêtre [à voix forte] : Car à Toi appartiennent la royauté, la puissance et la gloire, Père, Fils et Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.
Le chœur : Amen.

Nous sommes maintenant enfants de Dieu

Par la Prière dominicale, nous nous adressons à Dieu, et nous L’appelons Père. « Quel excès d’amour» s’écrie saint Jean Chrysostome. « Par quelles paroles rend-on dignement à Celui qui nous a comblés de tant de biens !  Considère, mon cher, le peu de valeur de ma nature et de la tienne. Examine notre origine et tu n’y trouveras rien que boue, cendre, poussière. Car après avoir été créés de la terre, nous retournerons en terre après la mort. Aussi, après avoir pensé à tout cela, admire la richesse inépuisable de la grande bonté de Dieu envers nous. Car toi, le terrestre, tu as reçus l’ordre d’appeler Père Celui qui est dans le ciel. Le mortel s’adresse à l’Immortel, le corruptible à l’Incorruptible, l’éphémère à l’Éternel ! ».

Saint Grégoire de Nysse admire l’honneur qui a été donné à l’homme : « Quelle âme doit avoir celui qui appelle Dieu Père ! De combien de hardiesse il a besoin ! Quelle sorte de conscience doit avoir l’homme, après avoir compris qui est Dieu, dans la mesure où cela est possible à l’homme…  d’oser ensuite L’appeler son Père ! ». Cet honneur a été donné à l’homme par le Sang de Jésus. C’est pourquoi les fidèles, alors que s’approche le moment de la communion au Sang immaculé du Christ, récitent la prière suivante lorsque la Liturgie de saint Jacques est célébrée : « Rends-nous dignes, ô Maître, Seigneur Ami des hommes, avec hardiesse, sans condamnation, avec un cœur pur, une âme illuminée, le visage sans honte, les lèvres sanctifiées, d’oser de T’invoquer, Toi le saint Dieu et Père et dire : Notre Père qui es aux cieux » (Liturgie de St Jacques).

LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Mc XVI, 9-20 Liturgie : Еph. IV, 1–6. Lc. XII, 16–21. St hiérarque: 1 Cor. XII, 7–11. Мatth. X, 1, 5–8.





[1] Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras