19 septembre / 2 octobre
15ème
dimanche après la Pentecôte,
après
l’Exaltation de la Croix
Après-fête de l’Exaltation de
la Croix ; Saints Trophime, Sabbace et Dorymède, martyrs à Antioche de Pisidie
(276), sainte martyre Zosime, ermite (IV) ; saint hiéromartyr Janvier,
évêque de Bénévent et ses compagnons (305) ; saint Eustoche, évêque de
Tours (361) ; saint Théodore, prince de Smolensk (1299) et ses
fils saints David et Constantin ; saint Igor, prince de Tchernigov (1147)
; saints néomartyrs de
Russie : Constantin (Goloubev), prêtre (1918) ; Nicolas (Iskrovsky),
prêtre (1919) ; Nil (Smirnov), prêtre et Marie (Mamontov-Chachine),
moniale (1938).
Lectures : Dimanche après l’Exaltation de la
Croix ; Gal. II, 16–20.
Мc. VIII, 34 – IX, 1. Dimanche : 2 Cor., IV, 6–15. Мatth. XXII, 35–46.
VIE DES SAINTS MARTYRS TROPHIME, SABBACE ET
DORYMÉDON[1]
es saints martyrs vécurent
sous le règne de l’empereur Probus (276-282). De passage à Antioche de Pisidie,
alors qu’on y célébrait la fête d’Apollon, Trophime et Sabbace furent tout
affligés de voir les habitants en délire. Ils adressèrent à Dieu d’ardentes
prières pour le salut de la ville et se déclarèrent publiquement chrétiens. On
les emmena devant le gouverneur, qui fit d’abord interroger et ensuite torturer
Trophime. Celui-ci fut si violemment flagellé, que la terre était couverte de
son sang. Sabbace comparut à son tour, et il fut frappé au visage après avoir
confessé le Christ. Puis, on lui déchira les flancs avec des ongles de fer, on
lui déboîta les articulations et on lui piétina le ventre jusqu’à ce qu’il
rende l’âme au milieu de ces supplices. Trophime, quant à lui, fut chaussé de
sandales couvertes de clous et envoyé à Synnades, auprès de Perennius
Dionysius, gouverneur de Phrygie. Comme il continuait à confesser hardiment le
Christ, les soldats le flagellèrent pendant de longues heures, puis couvrirent
ses plaies de sel et de vinaigre après les avoir brûlées avec des torches.
Dorymédon, le premier des conseillers de la ville, rendit alors visite à
Trophime dans la prison et se déclara, lui aussi, chrétien devant le
gouverneur, qui lui fit déchirer les joues et les côtes avant de lui faire
arracher les dents. Après bien d’autres supplices, le magistrat le fit
comparaître devant son tribunal en compagnie de Trophime. Comme les saints n’en
mettaient que plus d’ardeur à proclamer l’amour du Christ plus fort que la
mort, Perennius leur fit arracher les yeux, puis il les livra aux bêtes.
Celles-ci ne les ayant pas touchés, respectant la grâce qui était en eux, le
gouverneur ordonna de les décapiter.
VIE DE ST
JANVIER, ÉVÊQUE DE BÉNÉVENT
Saint Janvier, évêque de
l’Église de Bénévent en Campanie (Italie), fut arrêté avec ses compagnons au
temps de la persécution de Dioclétien (vers 305), sur ordre du gouverneur
Timothée. Chargés de chaînes, ils furent jetés en prison et soumis à la
torture. Saint Janvier fut ensuite jeté dans une fournaise ardente, d’où il
ressortit indemne, préservé par la grâce divine. Craignant que le peuple,
enthousiaste devant ce miracle, ne se convertisse en masse, le tyran donna
l’ordre de le décapiter sans retard. On raconte que le peuple de Naples se
précipita pour le délivrer, mais que le saint les en empêcha en leur promettant
que, par le martyre qu’il allait souffrir, il deviendrait pour la suite des
siècles le protecteur de la ville. Effectivement le saint martyr, transféré à Naples,
est resté au cours des âges le protecteur de la cité, aussi bien pendant des
épidémies qu’à l’occasion d’éruptions du Vésuve, dont il arrêta le fleuve de
lave avant qu’il ne détruise tout sur son passage. Avec son précieux chef, on
garde jusqu’à aujourd’hui dans la cathédrale de Naples une fiole pleine de sang
qui, périodiquement, et jusqu’à vingt fois dans l’année, se liquéfie et semble
bouillonner, comme s’il était encore tout frais (le miracle s’est produit à
nouveau le 19 septembre de cette année). Plusieurs années après le martyre de
saint Janvier, lorsque la persécution eut cessé et que le christianisme put se
répandre avec éclat dans tout l’Empire romain, une pauvre veuve, nommée
Maximienne, vint à perdre son fils unique. Comme elle pleurait, inconsolable,
devant l’église, elle vit soudain une étoffe, sur laquelle était imprimée
l’image du saint martyr, suspendue au-dessus de la porte. Se souvenant de
l’exemple de la Sounamite, dont le fils avait été ressuscité par le prophète
Élisée (II Rois IV, 35), elle prit alors l’image sainte et l’appliqua sur le
corps inanimé de son fils, tout comme l’avait fait autrefois le prophète en
s’étendant sur l’enfant, sa bouche contre sa bouche, ses yeux contre ses yeux
et ses mains contre ses mains, puis elle pria avec larmes le saint d’intervenir
auprès de Dieu pour que son fils lui soit rendu. Et aussitôt, Dieu ressuscita
l’enfant par l’intercession de saint Janvier.
Tropaire du dimanche du 6ème ton
Áнгельскія си́лы на гро́бѣ Твое́мъ, и стрегу́щіи омертвѣ́ша : и стоя́ше Mapíя во гро́бѣ, и́щущи пречи́стаго Тѣ́ла Tвоего́. Плѣни́лъ еси́ а́дъ, не искуси́вся отъ него́ ; срѣ́тилъ еси́ дѣ́ву, да́руяй живо́тъ. Bоскреcы́й изъ ме́ртвыхъ Го́споди, сла́ва Tебѣ́.
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Les
puissances angéliques vinrent à Ton Sépulcre, et ceux qui le gardaient
gisaient comme des morts. Marie se tenait près du Tombeau, cherchant Ton Corps
immaculé. Toi qui as dépouillé l’enfer, Tu n’as pas été dominé par lui ;
Tu es allé à la rencontre de la Vierge, Toi qui donnes la Vie. Ressuscité
d’entre les morts, Seigneur, gloire à Toi !
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Tropaire de l’Exaltation de la Croix, ton 1
Спаси́, Го́споди, лю́ди Твоя́ и благослови́
достоя́ніе Tвоé, побѣ́ды правосла́внымъ христiáномъ на сопроти́вныя да́руя,
и твое́ coxpaня́я Кресто́мъ твои́мъ жи́тельство.
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Seigneur, sauve Ton peuple et bénis Ton héritage ;
accorde aux chrétiens orthodoxes la victoire sur les ennemis et garde Ton
peuple par Ta Croix.
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Tropaire des
saints martyrs Trophime, Sabbace et Dorymédon, ton 8
Въ Тро́ицѣ хвали́мый Бо́гъ тро́ицу му́ченикъ просла́ви, Трофи́ма и
Савва́тія и Доримедо́нта: въ Того́ бо вѣ́ровавше, врага́ низложи́ша. Тѣ́хъ
моли́твами, Христе́ Бо́же на́шъ, поми́луй на́съ.
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Le Dieu qui est loué dans la Trinité a glorifié la triade des martyrs
Trophime, Sabbace et Dorymédon; ayant cru en Lui, ils ont renversé l'ennemi; par leurs prières, ô Christ notre
Dieu, aie pitié de nous.
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Kondakion du
dimanche du 6ème ton
Живонача́льною
дла́нію уме́ршыя отъ мра́чныхъ удо́лій Жизнода́вецъ воскреси́въ всѣ́хъ,
Христо́съ Бо́гъ, воскресе́ніе подаде́ человѣ́ческому póду ; éсть бо всѣ́xъ
Спаси́тель, во-скресéніе и живо́тъ и Бо́гъ всѣ́хъ.
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Par Sa
main vivifiante, le Donateur de vie a ressuscité tous les morts de leurs
retraites ténébreuses, Lui, le
Christ Dieu, qui a fait don de la Résurrection à la
race des humains, car, de tous Il est le Sauveur, la Résurrection et la vie
et le Dieu de l’univers.
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Kondakion des saints martyrs Trophime, Sabbace et
Dorymédon, ton 8
Яко страда́льцевъ основа́ніе и
благоче́стія утвержде́ніе, Це́рковь чти́тъ и сла́витъ твое́ свѣтоно́сное
страда́ніе, приснопѣва́емый блаже́нне страда́льче, доблему́дре сла́вне Трофи́ме,
со страда́вшими съ тобо́ю, очище́ніе пою́щимъ тя́ испроси́, я́ко непобѣди́мь.
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Comme pilier des Athlètes et soutien de la foi *
l'Eglise te vénère et glorifie ton martyre lumineux; * bienheureux Trophime
illustre et courageux martyr, * avec tes compagnons de lutte, procure le
pardon * à ceux qui te chantent comme invincible au combat.
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Kondakion de l’Exaltation de la Croix, ton 4
Вознесы́йся на крéстъ
во́лею, тезо-имени́тому Твоему́ но́вому жи́тель-ству щедро́ты твоя́ да́руй,
Xристе́ Бо́же, возвесeли́ си́лою Tвоéю правосла́вныя христіа́ны, побѣ́ды дая́
и́мъ на сoпоста́ты, посо́біе иму́щымъ Твое́ ору́жіе ми́ра, непобѣди́мую
побѣ́ду.
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Toi qui T’es
volontairement élevé sur la Croix, ô Christ Dieu, accorde Tes miséricordes au
nouveau peuple qui porte Ton Nom. Réjouis les chrétiens orthodoxes par Ta
Puissance et donne-leur la victoire sur les ennemis, ayant pour secours Ton
arme de paix et trophée invincible.
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Au lieu de Il est digne en vérité, ton 8
Велича́й душé моя́, пречестны́й Крéстъ Го́сподeнь.
Таи́нъ ecи́ Богоро́дицe pа́й, невоздѣ́ланно возрасти́вшій Xpиста́, и́мже
кре́стное живоно́сное на земли́ насади́ся дре́во, тѣ́мъ ны́нѣ возноси́му
поклоня́ющеся ему́, Tя велича́eмъ.
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Magnifie mon âme la très précieuse Croix du
Seigneur. Tu es, Mère de Dieu, le paradis mystique où le
Christ a germé sans culture ; c’est par Lui qu’a été planté sur terre
l’arbre vivifiant de la Croix. C’est pourquoi dans son exaltation en ce jour,
nous L’adorons et nous Te magnifions.
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HOMÉLIE DE ST JEAN CHRYSOSTOME
SUR L’ÉPÎTRE DE CE JOUR
L’apôtre insiste sur cette pensée, pour montrer que toutes ces merveilles
sont l'œuvre de la puissance divine; il veut ainsi réprimer l'arrogance de ceux
qui se glorifient eux-mêmes. Chose admirable, dit-il, non-seulement nous
gardons ce trésor dans des vases d'argile, mais malgré tant de souffrances que
nous endurons, tant de persécutions qui nous accablent, nous pouvons le
défendre et nous ne le perdons point. Et ce serait encore un vase d'airain,
qu'il ne suffirait pas à porter ce trésor, ni à résister à de telles attaques.
Et cependant ce trésor, nous le portons, et la grâce de Dieu nous empêche
d'éprouver rien de fâcheux. « Partout », dit-il, «nous avons des tribulations,
et nous ne sommes point accablés ». Qu'est-ce à dire, « partout? »
C'est-à-dire, de la part de nos ennemis, de nos amis, de nos proches;
c'est-à-dire par suite des besoins qui nous pressent de tous côtés, des dangers
que nous suscitent nos parents comme nos ennemis. « Mais nous ne sommes point
accablés ». Voyez comme il oppose les pensées aux pensées. « Nous sommes dans
les tribulations », dit-il « mais nous ne sommes point accablés : nous sommes
dans le dénuement, mais nous ne succombons point » c'est-à-dire, nous ne
tombons pas en défaillance : Dieu ne permet pas que nous soyons vaincus, mais seulement
que nous soyons éprouvés. « Nous sommes persécutés, mais nous ne sommes, pas
délaissés; nous sommes renversés, mais nous ne périssons point ». Les
tentations viennent fondre sur nous, mais nous ne subissons pas les
conséquences ordinaires des tentations; et c'est là un effet de la puissance de
Dieu et de Sa grâce. Ailleurs l'apôtre dit que Dieu permet tout cela, soit pour
affermir l'humilité dans leurs cœurs, soit aussi pour assurer le bien des
fidèles : « De peur que je ne m'enorgueillisse », dit-il, « un aiguillon m’a
été donné ». (II Cor. XII, 7.) Et il dit encore : « De peux que l'on n'ait de
moi une opinion plus haute que ce que l'on voit ou ce que l'on entend de moi ».
Et ailleurs : « De peur que nous ne soyons pleins de confiance en nous-mêmes ».
Ici, Il permet ces tentations, afin de faire éclater Sa puissance. Voyez-vous
combien les tentations sont avantageuses? Elles montrent la puissance de Dieu,
elles font voir l'efficacité, de sa grâce : « Ma grâce te suffit », dit le
Seigneur. Elles affermissent l'humilité chez les uns, elles apaisent l'orgueil
des autres et augmentent leur patience. « Car la patience », dit l'apôtre, «
produit l'épreuve, et l'épreuve donne l’espérance ». (Rom. V, 4.) Quand on a
couru de grands dangers, quand ensuite on en est sorti triomphant pour avoir
mis en Dieu sa confiance, n'apprend-on point par là à s'attacher de plus en
plus au Seigneur?
Tiré, ainsi que la vie suivante, du Synaxaire du P. Macaire de Simonos
Petras