"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 19 septembre 2009

L'otage et le pardon chrétien

Un soir, dans le magasin de la colonie pénitentiaire de travail de la ville de Plavsk dans la région de Toula, deux femmes travaillaient: une vendeuse et une comptable. Juste avant la fin de la journée de travail, deux détenus, armés avec des limes, ont fait irruption dans le magasin et ont emmené les femmes comme otages.

Les bandits ont exigé qu'il leur soit donné deux fusils automatiques, des grenades et un bus pour quitter la colonie. Si leurs exigences n'étaient pas satisfaites, ils menaçaient de tuer les otages. Pour cela, ils ont préparé des couteaux trouvés dans le magasin et ont construit des potences. Les négociations avec les autorités ont été infructueuses. Quand il apprit ce qui était arrivé, un prêtre est venu sur les lieux et a demandé la permission de voir les bandits ...

Pour ne pas lasser le lecteur, je dirai que, il a finalement été nécessaire de prendre des mesures extrêmes: donner l'assaut au magasin: Les otages ont été libérés, les bandits ont été tués, il n'y eut pas de victimes parmi les travailleurs de la colonie ou l'équipe de sauvetage. Toutefois, la l'histoire porte sur quelque chose d'autre. Il s'agit du fait, que le prêtre qui participait aux négociations, le Père Basile Zakharov, a proposé d'être pris comme otage à la place de l'une des femmes, qui était enceinte ...

C'est ce que le Père Basile nous a dit lui-même: "J'ai tenté de sauver cinq vies: celles des otages, le bébé à naître, et les criminels eux-mêmes, mais nous n'avons pu sauver que trois d'entre elles. Jusques à ce jour, ces jeunes sont présents devant mes yeux. A ce moment-là, ils avaient plus rien d'humain. Moi-même et Père Ephraim, un hiéromoine qui est venu avec moi, nous avons tous deux tenté de les persuader, en utilisant toutes notre éloquence, rappelant de nombreux exemples de la Sainte Écriture, des vies des saints, pour leur parler de la façon dont les pécheurs, les voleurs et les assassins se tournaient vers Dieu, se repentaient, et devenaient justes. Mais il était impossible d'atteindre ces âmes. Maintenant, nous pouvons seulement prier pour leur salut. Et savez-vous qui l'a fait ça en premier? Cette femme enceinte, Janna, dont ils se moquaient, la menaçant d'abord son couteau, puis l'obligeant à boire de la vodka avec eux. Elle est venue dans mon église, mettre des cierges, elle a commandé un pannikhide pour le repos de ses bourreaux. Plus tard, j'ai baptisé son fils. C'est un garçon né en bonne santé. N'est-ce pas un miracle? En effet, après un tel stress, tout peut arriver. N'était-ce pas une récompense donnée à Janna pour sa prière, car, en chrétienne véritable, elle n'a pas même commencé à haïr ses ennemis? L'autre femme est restée à l'hôpital pendant deux mois après cet incident.

Après nous nous soyons proposés comme otages, le hiéromoine Ephraïm m'a dit: "Restez. Il vaut mieux que j'y aille seul. Vous avez une famille, une fille âgée de trois ans". Je ne fus pas d'accord. Pour une raison que j'ignore, je n'avais pas peur. Il se pourrait que ce soit parce que ma femme pria pour nous, dans l'église toute la nuit, avec notre Lecteur. Je me souviens seulement que ces mots ont distinctement retentit dans mon âme: "Il n'est de plus grand amour pour l'homme que de donner sa vie pour ses amis". "J'ai cru que le Seigneur nous sauverait. Mais sinon, nous étions prêts à accepter la mort ... "

Grâce à Dieu, le Père Basile et le Père Ephraim sont vivants. Les criminels n'ont pas accepté leur proposition. Mais à ce jour, le Père ne peut se débarrasser du sentiment torturant de culpabilité: il n'a pas été en mesure de sauver les âmes perdues...

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

"Icons courtesy of www.eikonografos.com used with permission"


Prier (278)



Vis ta vie avec ses épreuves
Comme les douleurs de l'enfantement
De ton âme dans le Royaume

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Saint Seraphim de Sarov

vendredi 18 septembre 2009

Qu'est-ce que la Tradition: Un conte de fée orthodoxe



Dans le village d'Omsk tout n'allait pas bien dans la paroisse locale du Pokrov [Protection de la Mère de Dieu Toute Pure]. Chaque année, pendant le carême, à "Béni es-Tu, Seigneur, apprends-moi tes jugements", la moitié de la congrégation faisait une métanie [un enclin depuis la taille], et la moitié faisait une prosternation complète. Les "petits métanistes" commençaient à murmurer avec force, "Non! Non! à partir de la ceinture la métanie!" Ce à quoi "les grands métanistes" répondaient encore plus fort: "Faux! Une prosternation complète! Qui suivez-vous? Le Diable?!" Et des coups de poing volaient et l'office ne pouvait même pas être fini.

Enfin, de guerre lasse les paroissiens décidèrent de demander à leur prêtre, le Père Benjamin. 'Père, quelle est la tradition? Au cours du Carême, à "Béni es-Tu...», devons-nous faire une métanie depuis la taille, ou une grande prosternation? Connaissant la rancœur attachée à ce litige, le pauvre Père Benjamin trembla, pâlit, s'évanouit et tomba à la renverse.

Alors, ensuite ils allèrent à la skite du Précurseur, et demandèrent au Père Onuphre: "Père, nous voulons savoir, nous avons une terrible dispute à Omsk: quelle est la Tradition? Parce que la moitié des gens dit de faire une petite métanie à "Béni es-Tu..." maintenant, et l'autre moitié dit qu'il faut faire une prosternation complète. Et nous commençons à nous battre, c'est terrible, terrible! Alors, dis-nous, quelle est la Tradition? Voyant la férocité de leurs visages, le pauvre hiéromoine Onuphre s'évanouit simplement .

Alors quelqu'un a crié: " Allons vers le staretz Jean et demandons-lui!"

C'était une idée merveilleuse. Certes, la réponse du staretz allait ramener la paix, car natif d'Omsk, il était respecté de tous, et ses nonante-quatre années chenues garantissaientt qu'il avait connaissance de ce que l'ancienne Tradition avait été.

Ainsi, une foule nombreuse s'était rassemblée à la datcha du staretz à la périphérie de la ville. Quelque quinze hommes des deux opinions entrèrent dans la datcha, et on trouva le frêle staretz Jean couché sur son lit. Comme il se débattait pour se redresser et leur offrir de thé , ils ne le laissèrent pas même parler: "Staretz Jean, tu dois nous aider! Qu'est-ce que la Tradition dit? Chaque année pendant le Grand Carême, à «Béni es-Tu, Seigneur...", la moitié des fidèles de l'église du Pokrov fait de petites métanies, et l'autre moitié de grandes prosternations, et nous commençons à nous disputer, et l'office ne se termine même pas à cause du fait que nous nous battons à coups de poings! "

Alors le staretz Jean dit fermement, de sa voix tremblante avec l'âge, et avec des larmes coulant sur son visage joyeux, C'EST CELA QUI ... EST ... LA TRADITION!

NB: Toute ressemblance avec des paroisses ou des personnes réelles est purement fortuite!

Traduction et adaptation Claude Lopez-Ginisty
d'après

illustration:

Saint Isaac le Syrien: Le mépris du monde

Pourquoi te troubles-tu
dans une maison
qui n'est pas la tienne
[ton corps]?

Que le spectacle
d'un homme mort
t'apprenne
que tu vas quitter

Prier (277)



Chaque feuille participe à l'ombre
Que donne l'arbre en été
Chaque saint est ainsi un rayon
Du soleil de Dieu sur le monde

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

jeudi 17 septembre 2009

Père John MOSES: Qu'est-ce que l'œcuménisme?


Le modus operandi de l'œcuménisme est de nous convaincre d'abord que nous pouvons tous vivre dans la même maison (oikos), mais avoir chacun notre chambre à part. On nous dit que c'est ainsi que nous pouvons tous nous entendre, et dialoguer, et être ouvert à l'autre, que c'est sûrement ce que veut le Christ, et que c'est la bonne chose à faire. N'a-t-il pas prié pour que nous soyons tous un? En étant dans des pièces séparées, nous pouvons tous garder nos habitudes particulières de culte et de foi, préservant ainsi notre identité et montrer au monde que Dieu n'est pas si mauvais, et que la religion est une bonne chose après tout. D'ailleurs, qu'y a-t-il de mal à parler?

Cela semble bien, n'est-ce pas?

Bien sûr, en étant tous dans la même maison, cela signifie qu'une habitude particulière de foi et de culte est tout aussi valide que l'autre, puisque nous vivons tous dans la même maison. Balancer un encensoir est la même chose que de battre le tambour, ou chanter des tropaires est tout comme parler avec volubilité dans l'Esprit-Saint. Chacun a une différence particulière dans son comportement, mais en réalité, tout cela est une recherche de Dieu".

Beaucoup d'orthodoxes bien intentionnés, croient qu'en participant au travail de la maison, même s'ils pensent qu'ils louent simplement une pièce, ils permettront à tous ceux qui sont autour d'eux de voir la vérité de l'Orthodoxie. En fait, leur présence fait croire aux autres membres de la maison que l'Orthodoxie est juste un autre membre de l'escouade de Dieu, parce que (croyez-moi), les dés sont pipés et les conditions du dialogue sont toutes déjà définies. Qui est la pâte ici et qui est le levain?

Bien sûr, personne ne devrait être dupe. Les œcuménistes ne pourront pas être éternellement heureux avec les "murs qui nous divisent". Pourquoi vivre dans des pièces séparées? Commençons par parler de ce que nous avons en commun, au lieu de ce qui ne nous est pas commun, et bientôt tous les murs seront abattus et nous allons tous vivre heureux dans une grande salle. Et maintenant, le COE, nous ne devons plus l'appeler le COE [Conseil œcuménique des Églises (sic)], mais ce devrait être le Conseil Mondial des Religions (Oh, je savais pas que les Hindous étaient dans la maison .. qui les a laissés entrer? Avez-vous commandé le Massala? Krishna ... Le Christ .... hum!).

Mais nous devons réaliser que le COE propose une Église mondiale, une juridiction unique avec une super structure, donc tous les partisans des juridictions et ceux qui sont attachés à leurs clochers peuvent se détendre. Personne ne nous enlèvera notre gazon, ou notre pouvoir politique, ou des revenus financiers, parce que le COE sait qu'il y aurait un vrai combat s'il menaçait notre pouvoir. Le compromis en matière de foi est une chose beaucoup plus facile à accomplir. Donc, il nous pousse plus doucement vers une seule religion mondiale de reconnaissance mutuelle au lieu d'une seule église mondiale, et il fait des concessions au système politique et à l'ecclésiologie comme s'il s'agissait de manifestations de notre faiblesse humaine. «Nous vaincrons, un jour."

Et il en va ainsi. Le mouvement de l'œcuménisme est minimaliste, il permet de descendre à la vérité de base par laquelle nous pouvons tous nous mettre d'accord. L'orthodoxie est maximaliste: tout est important. Et c'est pourquoi les deux ne se mélangeront jamais. Nous ferions aussi bien de nous y habituer. Dans l'atmosphère pluraliste chargée de mots-clés tels que fraternité, sororité, amour, camaraderie, dialogue, etc, nous serons à jamais des parias.

Profitez du spectacle! (pas de beurre sur le pop-corn car nous sommes en période de jeûne!).

Père John

PS. Dans l'empressement des embrassades, n'oublions pas la "petite fiesta à la COE du pape à Assise", il y a quelques années. Quoi que l'on pense de François d'Assise, il a dû se retourner dans sa tombe lorsque les bouddhistes ont fait sonner leurs trompettes. Je me demande si quelqu'un a remarqué que peu de temps après, la cathédrale d'Assise a été pratiquement détruite. Tout comme il y a quelques années, lorsque les anglicans ont ordonné David Jenkins, agnostique et archi libéral, comme évêque de Durham, dans la cathédrale de York. Environ une semaine plus tard, la foudre a frappé le transept de la cathédrale et y a mis le feu. Hum ... y a-t-il un message ici quelque part? NON!!!


Father John Moses
Father John Moses

NB: Père John (Moses), prêtre de la paroisse de Tous les Saints d'Amérique du Nord, a été pendant 20 ans un activiste œcuméniste!!!

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après



Lettre privée de Père Païsios l’Athonite concernant l’œcuménisme


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La Sainte Montagne
Le 23 janvier 1969

Révérend Père Haralambos

Considérant la grande agitation qui a lieu dans notre Église à cause des différents groupes qui oeuvrent pour l’union [des églises] ainsi que les échanges entre le Patriarche Œcuménique et le Pape, je suis profondément attristé en tant qu’enfant de l’Église.

Aussi j’ai pensé qu’il serait bon qu’en plus de mes prières j’écrive ces quelques mots qui viennent au pauvre moine que je suis afin qu’ils servent à recoudre les différentes parties du vêtement de notre Mère [l’Église]. Je sais que vous ferez preuve d’amour et que vous allez les partager avec vos amis religieux. Merci.

Tout d’abord je demande pardon à chacun pour l’audace que je fais en écrivant ces mots car je ne suis ni un saint ni un théologien. Je souhaite que chacun comprenne que ce que j’écris est l’expression de ma profonde tristesse qui résulte de l’attitude infortunée montrant un amour pour le monde de la part de notre père le Patriarche Athénagoras.

Il semble qu’il aime une autre femme moderne qui s’appelle l’église du pape, parce que notre Mère Orthodoxe ne l’impressionne plus du tout car Elle est tellement modeste.
Cet amour de la part de Constantinople provoque de grandes impressions parmi les orthodoxes de nos jours, qui vivent dans un environnement où l’amour est dénué de sens et qui sont éparpillés dans des villes partout dans notre monde. De plus cet amour est conforme à l’esprit de notre temps : la famille perdra sa signification divine avec cette sorte d’amour dont le but est la désintégration et non l’union.

C’est avec un tel amour mondain que notre Patriarche nous prend vers Rome. Pourtant il devrait nous aimer en premier, nous ses enfants, ainsi que notre Mère l’Église ; hélas il a envoyé son amour très loin. Le résultat, il est vrai, fait plaisir à ses enfants séculiers qui aiment le monde ( qui ont cet amour mondain ) mais il nous a complètement scandalisés à nous qui sommes les enfants de l’Orthodoxie, jeunes ou vieux, et qui avons la crainte de Dieu.

Je dois avouer avec une grande tristesse que parmi tous les unionistes [oecuménistes] que j’ai rencontrés, je n’ai jamais vu un seul qui avait une goutte de spiritualité. Cependant ils savent parler d’amour et d’union alors qu’ils ne sont pas eux-mêmes unis à Dieu car ils ne L’ont pas aimé.

C’est avec tendresse que je supplie tous les frères unionistes : puisque l’union des églises est une affaire spirituelle et que nous avons besoin d’un amour spirituel, laissons cette question à ceux qui ont un très grand amour de Dieu et qui sont de véritables théologiens comme les Pères de l’Église, qui ne sont pas des légalistes mais qui continuent à se donner en service pour l’Église (au lieu d’acheter de grands cierges) et qui sont allumés par le feu de Dieu au lieu de l’être par le briquet du sacristain…

Nous devons reconnaître qu’il n’ y a pas que des lois naturelles mais qu’il y a également des lois spirituelles. Par conséquent la colère à venir de Dieu ne pourra être évitée par une réunion de pêcheurs (et alors nous recevrons une colère double) mais par la repentance et l’adhésion aux commandements de Dieu.

C’est pourquoi nous devrions savoir que notre Église Orthodoxe n’a même pas un seul défaut. Les insuffisances apparentes proviennent du fait que nous n’avons pas suffisamment d’hiérarques et de pasteurs ayant une solide base patristique. « Les élus sont peu nombreux ». Cela ne doit pas nous troubler. L’Église est l’Église du Christ et Il la dirige. L’Église n’est pas un bâtiment de pierres, de sable et de ciment qui peut être détruit mais l’Église est le Christ Lui-même. « Et tout homme qui tombera sur cette pierre sera brisé ; celui sur qui elle tombera elle les pulvérisera » (Mathieu, 21 :44-45).

Lorsqu’ il le faudra, Notre Seigneur suscitera un Marc d’Ephèse ou un Grégoire Palamas, pour rassembler nos frères scandalisés, confesser la foi Orthodoxe, renforcer la Tradition et combler de joie notre Mère l’Église.

Dans le passé, de nombreux fidèles, moines ou laïcs, se sont détachés de l’Église à cause des unionistes. A mon avis chaque fois que des gens se séparent de l’Église à cause des fautes du Patriarche ils ne font pas bien du tout. C’est du dedans, tout près de notre Mère l’Église, qu’il est du devoir et de l’obligation de chaque membre de lutter à sa façon. Cesser de commémorer le Patriarche, se séparer et créer sa propre église et de continuer à parler de façon blessante du Patriarche dénote un manque de sens.

Si pour cette (ou autre) déviation du Patriarche nous nous séparons de l’église et que nous fassions nos propres églises – que Dieu nous en préserve- nous dépasserons les Protestants ! Il est plus facile de se séparer que de se réunir à nouveau.

Malheureusement nous avons beaucoup « d’églises » créées par des groupes importants ou même par une seule personne. Il se peut que chacun fasse son église dans son skite (je parle de choses qui arrivent dans la Sainte Montagne) et se figure ainsi qu’il a crée son église indépendante.

Si les unionistes [oecuménistes] donnent à l’église sa première blessure, les groupes que je viens de mentionner lui donnent la seconde.

Prions afin que Dieu nous éclaire, y compris le Patriarche Athénagoras, afin que que l’union entre ces « églises » se fasse en premier, que la tranquillité revienne parmi les fidèles qui ont été scandalisés, que la paix et l’amour fraternel règnent entre tous les membres des Églises Orthodoxes ; ensuite nous penserons à l’union avec les autres « confessions » si et seulement si elles désirent sincèrement embrasser la foi Orthodoxe.

Je dois ajouter qu’il y a un troisième groupe dans notre Église. Il s’agit des frères qui sont Ses enfants fidèles mais qui n’ont pas d’entente spirituelle entre eux. Ils passent leur temps à se critiquer les uns les autres et ce n’est pas pour le bon combat. Ils se surveillent mutuellement [au lieu de se surveiller] et font des critiques violentes à ce que les uns ou les autres disent ou écrivent…

Beaucoup de mal en résulte car ils se font mutuellement tort. Cela sème l’incroyance dans le cœur des faibles car le comportement de ces personnes les scandalise.

Malheureusement parmi nous il y en a qui font des réclamations insensées envers d’autres. Nous voulons qu’ils conforment leur caractère spirituel au notre. En d’autres termes, si quelqu’un n’est pas en harmonie avec notre caractère, ou bien s’il est un peu doux avec nous, ou même s’il est un peu tranchant, nous concluons immédiatement qu’il n’est pas une personne spirituelle. Or nous sommes tous nécessaires dans l’Église: tous les Pères, les doux comme les austères ont offert leur service à l’Église. C’est comme les herbes, elles peuvent être douces ou amères et dans tous les cas elles font du bien à notre corps. Il en est de même pour le Corps de l’Église. Tous sont nécessaires. Chacun complète la caractère spirituel de l’autre et tous nous sommes liés entre nous afin de supporter non seulement nos différences de caractères mais également nos faiblesses humaines.

A nouveau je vous demande pardon d’avoir écrit avec audace. Je ne suis qu’un pauvre moine et mon travail est de lutter à la mesure de mes moyens afin de me libérer du vieil homme et d’aider les autres dans l’Église avec l’aide de Dieu par la prière.

C’est parce que ces nouvelles qui fendent le cœur concernant notre Sainte Orthodoxie sont parvenues à mon ermitage m’ont grandement attristé que j’ai écrit ce que je ressens.

Prions afin que Dieu nous accorde Sa grâce et que chacun puisse contribuer à sa façon à la gloire de notre Église.

texte publié sur le site:



Prier (276)



Il n'y a jamais d'absence de Dieu
Il n'y a que ton oubli de Sa Présence
Qui te rend progressivement aveugle
À Son amour compatissant

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mercredi 16 septembre 2009

Saint Nicolas de Jitcha et Ohrid: La crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse.



"La crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse"
(Proverbes 1:7).

Si quelqu'un venait à connaître le nombre d'étoiles dans les cieux et les noms des poissons dans la mer et la quantité d'herbe dans le champ, et les habitudes des bêtes de la forêt, et n'aurait pas la crainte de Dieu, sa connaissance serait comme de l'eau dans une passoire. Et avant sa mort, ses connaissances feraient de lui un plus grand lâche que celui qui est complètement ignorant.

Si quelqu'un pouvait deviner toutes les pensées de l'humanité et prédire le sort de l'humanité et manifester tous les mystères que recèle la terre dans ses profondeurs et ne pas avoir la crainte de Dieu, sa connaissance serait comme du lait versé dans un récipient souillé où tout le lait serait gâté.

Et à l'heure de sa mort, sa sagesse ne brillerait pas même autant qu'un morceau de charbon de bois sans flamme, mais la nuit de sa mort rendrait sa mort encore plus sombre.

"La crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse."

Comment celui qui n'a pas commencé correctement, peut-il finir correctement? Celui qui a commencé sur une mauvaise voie dès le début, doit se retourner et doit recommencer correctement, c'est-à-dire, qu'il doit fouler de ses pieds le bon chemin. Celui qui n'a pas la crainte de Dieu ne peut pas avoir d'amour pour Dieu.

De quoi parlons-nous? Celui qui n'a aucune crainte de Dieu, n'a pas la foi en Dieu. Les ascètes les plus grands, ceux qui se sont mortifiés et qui, pour une période de quarante ou cinquante ans, jour et de nuit, ont vécu une vie de mortification jusques à la mort, ont été emplis de la crainte de Dieu et eux, parmi les mortels ceux qui avaient le moins de péchés, criaient à l'heure de la mort: "O Dieu, aie pitié de moi pécheur!"

La crainte de Dieu est le sel de la véritable piété. S'il n'y a pas de sel, alors l'ensemble de notre piété est insipide et laxiste. La crainte de Dieu, ceint les reins, bride l'estomac et rend le coeur sobre, elle restreint l'esprit et fouette la volonté propre.

Où est la repentance, sans la crainte de Dieu? Où est l'humilité? Où est la retenue? Où est la vraie chasteté? Où est la patience? Où est le service et l'obéissance?

O mes frères, baisons ces paroles comme une sainte vérité: "La crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse." Seigneur Tout-Puissant, enracine Ta crainte dans nos cœurs.

A Toi sont à jamais la gloire et la louange. Amen!

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Prier (275)



Dieu sensible dans le calme
Proche dans l'épreuve
Tu l'oublies souvent dans la joie

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Chants orthodoxes en français

mardi 15 septembre 2009

Père Seraphim Holland: Une leçon de saint Dimitri de Rostov

Father Seraphim Holland

Dans la vie de saint Dimitri de Rostov, comme cela est raconté dans le Prologue d'Ohrid du bienheureux évêque Nicolai Velimirovitch (en date du 28 octobre), on peut lire que le saint avait l'habitude salvifique de chanter l'hymne "Vierge Marie, Mère de Dieu, réjouis-Toi..." lorsque l'horloge sonnait chaque heure nouvelle.

Bien sûr, c'était un moine, et même un saint. Il a vécu dans un monastère, et il mena une vie dédiée à la prière et à l'apprentissage et l'observance des commandements de Dieu. Nous, pauvres de nous, nous menons une vie qui n'est pas le plus souvent dédiée à ces choses qui sont pour le salut de nos âmes, mais aux soucis de ce monde et à l'auto-satisfaction, même si les commandements évangéliques que saint Dimitri suivit si bien, s'appliquent à tous les chrétiens.

Nous nous engageons à l'accomplissement de choses à la fois importantes et frivoles, et nous sommes souvent entourés par des gens qui utilisent un langage grossier, et qui ont de mauvaises idées. Partout, que ce soit au bureau ou au supermarché, dans nos familles, avec nos amis et frères, ou même seuls, les tentations, les distractions et les images nous assaillent, nous pécheurs. Il est très facile d'oublier QUI NOUS SOMMES (c'est-à-dire, qui nous avons comme Père), et de perdre une connaissance sûre de la présence de Dieu dans nos cœurs, lorsque nous sommes occupés à nos tâches. Peut-être que nous disons nos prières matin et soir fidèlement (peut-être pas), mais nous pouvons passer de longues périodes dans la journée sans nous souvenir Dieu, ou sans prier, même un petit peu. Avoir toujours le souvenir de Dieu en nous est certainement au-delà de nos capacités pour le moment, mais nous pouvons prendre un bon départ en imitant la bonne habitude de Saint Dimitri.

Chrétien! Efforce-toi de te souvenir de Dieu, au moins toutes les heures. Achète une montre qui émet un bip toutes les heures, ou une horloge à carillon. Décide d'une courte prière ou de prières à dire toutes les heures lorsque tu es "appelé à la prière."

Peut-être peut-on dire "Il est digne en vérité...", ou la prière de Jésus: "Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi pécheur", ou la prière du publicain "O Dieu, sois miséricordieux envers moi pécheur, et purifie-moi. " On peut simplement se signer, et avoir Dieu présent à l'esprit. Le contenu ou la variété de prières n'est pas si important, et c'est une question de préférence personnelle. L'idée importante ic,i est en quelque sorte de nous secouer pour nous sortir de notre léthargie au moins toutes les heures, afin de faire en sorte de ne pas oublier Dieu.

Si on observe fidèlement cette pratique, on commencera à voir des résultats presque immédiats. On se retrouvera priant plus souvent, et capable d'écouter les injonctions de son ange gardien, qui auparavant ne pouvaient pas être entendues dans le vacarme ambiant.

On pourra remarquer avec une fréquence troublante, que l'on était sur le point d'être en colère, ou de s'adonner à des commérages, ou en passe d'être maîtrisé par une autre passion lorsque l'horloge a sonné. Si tel est le cas, alors, on aura une occasion de se tourner immédiatement vers Dieu, et d'implorer le pardon, et puis ensuite de dire "sa prière". C'est une chose bien meilleure chose que de se souvenir de Dieu tandis que l'on pèche, et de retourner à Lui, que de continuer à pécher et de ne pas penser à Lui.

Chez nous, tout le monde a cette habitude. Chaque fois que l'horloge murale carillonne, nous nous signons. Même la plus jeune de nos enfants, Natalie qui a de deux ans, se souvient, et elle est en fait la sentinelle autoproclamée de la famille, qui fait qu'aucun de nous n'oubliera son devoir.

Remarque: Cet article fut publié dans "Orthodox Family" (Famille Orthodoxe). Il peut être distribué librement, tant que mon nom, l'église et les informations de contact, et le présent avis sont inclus.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Contact:

Priest Seraphim Holland
St. Nicholas Russian Orthodox Church
PO Box 37
McKinney, TX 75070
USA

Prier (274)


La prière au Christ
Est le plus court chemin
Vers le Royaume des Cieux
Il prie avec toi
Lorsque tu Le nommes

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Trisaghion/ Roumain

lundi 14 septembre 2009

Donnez les premiers fruits de votre journée au Seigneur!


Fichier:Christ Icon Sinai 6th century.jpg

Les "Quatre enclins"

Si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes, nous devons déplorer notre manque d'attention à l'égard de Dieu, notre prière faible et inconstante, nos fausses priorités, le temps que nous gaspillons pour des choses qui ne sont pas efficaces pour notre salut. Nous sommes de faibles créatures, poussées par l'habitude, et bon nombre de ces habitudes sont des péchés et elles sont destructrices. Tant de nos activités sont semblables à des voleurs: elles volent du temps à la prière.

C'est précisément à cause de notre nature que j'ai conseillé à la plupart d'entre vous de faire les "quatre enclins" dans la matinée. Il y a un superbe article, d'un ancien numéro de"Nicodemos", (qui deviendra plus tard "Orthodox America") qui a fourni les semences pour la présente instruction. Dans l'article, un évêque enseignait un groupe d'enfants. Je vais essayer de reproduire ici l'essentiel de ses paroles.

Notre cœur est comme le charbon, qui est froid, mais qui peut être allumé avec un effort persistant. Les feux de charbon s'allument très lentement, et il faut beaucoup de soins pour les garder, même quand ils brûlent. Notre prière est comme un souffle sur le charbon, qui devient progressivement plus chaud et, éventuellement, un feu très chaud, mais seulement après beaucoup de persévérance de notre part. La clé, c'est la persévérance, et le fait de ne pas perdre courage. Même un petit effort est récompensé par Dieu, si nous sommes persévérants.

L'évêque a ensuite appris aux enfants à faire trois enclins dans la matinée, immédiatement après être sorti de son lit. J'en ai ajouté un de plus à la liste, et j'ai parlé de cette règle à presque tout le monde pendant la confession, ou à une autre occasion. Cette règle est la suivante, et je prie chacun de vous de la suivre de toutes ses forces.

Les Quatre enclins

Au lever le matin, avant toute chose, dirigez votre cœur et votre esprit vers Dieu, et faisant face à vos icônes, ou à l'Est, et avec componction, et sans hâte, faites quatre enclins, ou mieux, quatre prosternations. Faites-les avec l'espérance en Dieu et la croyance sûre qu'Il recevra votre prière, comme Il a reçu la veuve avec ses deux petites pièces, et qu'Il vous protègera au cours de la journée, même si vous tombez dans l'inattention et même si ces prières sont les dernières que vous dites de toute la journée.

Faisant le signe de la croix, avec une prosternation pendant chaque prière, dites:

1-Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi pécheur.

2 Très Sainte Mère de Dieu, sauve-nous.

3 Saint ______ (votre saint patron), prie Dieu pour moi.

4 Saint-Ange de Dieu, mon gardien, prie Dieu pour moi.

Après ces prières, il est préférable de poursuivre avec vos prières du matin, puis tournez votre attention vers les soucis de la journée. Même si la faiblesse de la chair nous oblige à renoncer à notre prière et à nous précipiter dans les tâches du jour, peut-être pour ne pas revenir à notre prière du matin, nous avons au moins commencé à en donner nos "prémices" à Dieu. Faisons ces "quelques choses", ces quatre courtes prières qui prennent moins d'une minute, de sorte qu'avec le temps, notre cœur sera enflammé par l'amour de Dieu et notre Seigneur nous dira: " Bravo, bon et fidèle serviteur: tu as été fidèle en peu de choses, je t'établirai sur beaucoup de choses: entre dans la joie de ton Maître. "(Matthieu 25:21)

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Prier (273)



Personne ne se sauve seul
On ne peut être un membre du Corps
Sans être attaché par un lien d'amour
À tous ceux qui vivent en Christ

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Panoramas de lieux saints sur ROMIOSINI


Panorama de lieux saints. Cliquer sur les images du site et en maintenent le curseur, orientez vous vers la droite ou la gauche pour voir tout l'espace:


dimanche 13 septembre 2009

Quelques Fols-en-Christ athonites


Basile le Bienheureux, Russie, XVIè siècle

Il n’y a pas, à notre connaissance, de chronique complète des fols-en-Christ de la Sainte Montagne de l’Athos, le simple fait d’aller vivre en ce lieu témoigne déjà d’un amour fou pour le Sauveur, sa Mère Très Pure et Ses saints, amour qui fait quitter le monde pour entrer dans le royaume de l’hésychie et de la prière pure. Cependant, au sein même de la fournaise où l’ange vient arroser de rosée vivifiante les athlètes du lourd combat ascétique, certains éprouvent le besoin de se rapprocher plus encore du Feu divin.

Fous sublimes parmi les fous en partance continuelle pour le Royaume, les fols-en-Christ de l’Athos se sont dépouillés plus encore que les autres, en sus de leurs vêtements et de leur réputation, ils ont aussi abandonné totalement leur identité pour se fondre dans l’Amour incommensurable qui avait suscité leur pure vocation. N’était-il pas fol-en-Christ celui dont un moine retrouva les ossements fragrants et qui refusa qu’on les vénère et les honore ? Dieu le sait !

Par sa Providence et pour l’édification de notre siècle épuisé de confort et de facilité, quelques silhouettes se sont détachées brièvement sur les rocs arides du paysage athonite, éclairées par l’Autre Soleil ; mais si ces ombres qui nous restent sont belles, qu’imaginer des êtres qui les suscitaient ?

Saint Maxime le Capsocalyvite (brûleur de cabanes) vécut au désert de l’Athos en 1320. C’était alors un lieu véritablement nu. Il y vivait en totale humilité. Il ne possédait rien que le nécessaire et brûlait les huttes qu’il se construisait dès qu’elles étaient achevées. Ceux qui le voyaient le croyaient certainement fou. Il l’était effectivement pour le monde sage, lui qui avait été apprécié grandement par le Patriarche de Constantinople, mais il ne voulait pas de l’admiration des hommes, il ne recherchait que l’approbation de Dieu et Son amour inextinguible. Il commença donc son ascèse de folie pour le Christ, moqué de tous le jour, près de la Mère de Dieu dans l’église de Blachernes la nuit.

Il se réfugia à l’Athos, la Mère de Dieu lui apparut au sommet de la Sainte Montagne où Elle l’avait convié. Comme Moïse fut sommé de gravir le Sinaï par Dieu, Elle lui enjoignit de vivre en solitaire désormais. Saint Grégoire de Sinaïte, qui avait entendu parler de lui, voulut le voir et rencontra un ange dans la chair. Le bienheureux lui expliqua sa manière de vivre, sa folie pour le Christ. Ne brûlait-il pas ses cabanes parce que la vraie demeure de l’homme sur terre est dans le sein de Dieu ? Quelqu'un qui aime le Christ peut-il vivre ailleurs ? Le Maître avait-il seulement un lieu où reposer sa tête ? Il y eut le Golgotha et l’homme fut sauvé. L’amour incommensurable est la seule demeure de l’homme qui aime Dieu en vérité.

Saint Grégoire parvint à le convaincre de cesser son ascèse de folie. Il s’installa alors dans une cabane qu’il ne brûla plus. Il mangeait du pain et buvait de l’eau de mer. Il fut aperçu, suspendu dans les airs pendant sa prière, ou bien dans la Lumière Incréée.

Il prophétisait, guérissait et connut la date de sa mort (13 janvier 1365). Il fut tout de suite vénéré comme un saint.

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Le fol-en-Christ Photius avait un seul et unique vêtement, il ne possédait aucun logis et il contrefaisait la folie. Il affectait d’habiter dans un tronc de platane creux. Il entrait parfois et soudainement en une colère feinte. Il se coupait alors cheveux et barbe. Il était armé d’un marteau et d’un sabre de bois qu’il brandissait alors.

Il fabriquait de ses mains des cuillères en bois qu’il vendait à un prix véritablement dérisoire, n’acceptant pas plus d’argent que ce qu’il avait décidé de prendre, ce qui le faisait dépendre pour sa subsistance de la charité des autres. Il avait plusieurs fois vu la Portaïtissa et c’est peut-être la raison pour laquelle il chantait sans discontinuer la prière «Theotoke Parthene»[Vierge Marie, Mère de Dieu, réjouis-Toi pleine de Grâce, le Seigneur est avec Toi...]. Il mourut en 1768.

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Combien d’athlètes du Christ restent invisibles à nos yeux et absents de nos synaxaires ? Le fol-en-Christ Denys vécut au skite de Capsocalyvie de 1814 à 1880. Il avait coutume de prier seul et dans le secret, au fond de l’église. Se croyant vu seulement du Père, il s’engloutissait dans la prière noétique et là, les pères athonites du monastère qui l’avaient jusques alors considéré comme un simple d’esprit ou un fou, le virent soudain transfiguré par la prière, immatériel. S’apercevant qu’il était observé, il revint à lui et reprit sa folie.

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Que savons-nous du fol-en-Christ Sabbas que l’on croit être en fait Eudocime de Vatopaidi, de Syméon autrefois compagnon du saint Père Hadjigeorgis, d’Hilaire de Sainte Anne, de Théophylacte de Capsocalyvie et de tous les autres théognostes aghiorites ?

La voie qu’ils choisirent fut rude, crucifiante, mais ne voulaient-ils pas imiter le Maître ? Leur enseignement est simple et clair comme de l’eau de source : il faut vivre sa vie en Christ sans se soucier des conventions, de tout ce qui n’est pas dirigé par cet Amour, il faut le faire d’une manière humble et le cacher aux hommes, car la gloire humaine est puanteur et pourriture. Celui qui a la gloire des hommes a sa récompense déjà. Celui qui œuvre dans le secret aura la Gloire impérissable du Royaume. «Et ton Père qui te voit dans le secret, te récompensera».

Au détour d’un sentier athonite, on rencontre quelquefois un être fruste, hirsute. Caché du monde et loin de la gloire des hommes, quelquefois même de ses frères moines, peut-être est-il un de ces anges que l’on appelle fols-en-Christ.

A Karyès, à Karoulia ou au sommet de l’Athos, que Dieu nous ménage de telles rencontres et qu’il nous rende dignes de les voir avec des yeux neufs et un cœur pur.

Claude Lopez-Ginisty