"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 19 novembre 2011

John Romanidès: De l'Eglise


 

Source: Tiré de notes des étudiants sur la bande sonore sur le cours de Dogmatique, enregistré pendant les leçons données par le professeur Père John Romanidès, à Thessalonique, en 1972.

L'Eglise est le Corps du Christ, qui est composé de tous les fidèles dans le Christ; de ceux qui participent à la première résurrection et qui portent la promesse de l'Esprit ou même de ceux qui ont eu un avant-goût de la theosis (déification). L'Église a existé avant même la Création, comme le royaume et la gloire qui est cachée en Dieu et où Dieu réside, avec Son Logos et Son Esprit. Par une volonté de Dieu, les éons furent créés, comme le furent les puissances célestes et les esprits incorporels ou les anges qui y sont, et par la suite, le temps et le monde en son sein, dans lequel l'homme a également été créé, qui réunit en lui l'énergie noétique des anges avec le logos-raison et le corps humain.

L'Eglise est à la fois invisible et visible, en d'autres termes, elle est composée de ceux qui sont enrôlés (en service actif) sur la terre et de ceux qui sont dans les cieux, c'est-à-dire de ceux qui ont triomphé dans la gloire de Dieu.

Parmi les protestants, il règne l'opinion que l'Église est invisible seulement - alors que les sacrements du Baptême et de la Divine Eucharistie sont simplement des actes symboliques - et que Dieu seul sait qui sont les membres véritables de l'Église. L'Église orthodoxe, d'autre part, souligne aussi l'aspect visible de l'Eglise. Hors de l'Église, il n'y a pas de salut.

L'Eglise, comme corps du Christ, est la résidence de gloire incréée de Dieu. Il est impossible pour nous de séparer le Christ de l'Eglise, comme il l'est de séparer l'Église de Jésus-Christ. Dans le papisme et le protestantisme il y a une distinction claire entre le corps du Christ et l'Église, c'est-à-dire, que l'on peut participer au corps du Christ, sans être membre de l'église papiste. Ceci est impossible pour l'orthodoxie.

Selon les calvinistes, après son Ascension, le Christ réside dans le ciel et, par conséquent, la transformation du pain et du vin en Corps et Sang réels du Christ est impossible... Absence complète de Christ... A peu près la même chose est mise en valeur dans l'église papiste, parce que, le Christ est considéré comme absent, et par la prière du ministre, Il descend du ciel et devient présent. Cela implique que le Christ est absent de l'Eglise. Les membres de l'Eglise sont, comme mentionné précédemment, ceux qui ont reçu la promesse de l'Esprit et ceux qui sont déifiés.

Lorsque l'Eglise antique se référait au corps du Christ comme l'Église, et au Christ comme Tête de l'Église, bien entendu, elle ne voulait pas dire que le Christ s'étendait corporellement partout dans le monde et qu'Il avait -par exemple- la tête à Rome, une main à l'Est et l'autre à l'Ouest, mais que le Christ tout entier existe dans chaque Eglise particulière avec tous ses membres, à savoir, les saints et les fidèles de l'Univers. De cette façon, selon l'enseignement des Pères, lorsque nous célébrons la Divine Eucharistie, non seulement le Christ est présent, mais tous Ses saints et les chrétiens de l'univers sont présents, dans le Christ. Lorsque nous recevons un petit morceau du pain Saint, nous recevons tout le Christ en nous. Quand les chrétiens se rassemblent pour la même raison, l'Eglise tout entière est rassemblée, et pas seulement une fraction de celle-ci. C'est la raison pour laquelle il est devenu prédominant dans la tradition patristique de désigner le temple d'un monastère sous le terme de "Catholicon". La destination de tous les fidèles est la theosis (déification). C'est l'objectif ultime de chacun. C'est pourquoi un chrétien doit procéder "de gloire en gloire", en d'autres termes, l'esclave doit d'abord devenir un travailleur salarié, puis un fils de Dieu et un membre fidèle du Christ. Il ne peut pas y avoir de salut hors de l'Eglise. Le Christ offre la grâce rédemptrice à tous les êtres. Quand quelqu'un est sauvé en dehors de l'Eglise visible, cela signifie que le Christ Lui-même l'a sauvé. S'il est un membre hétérodoxe, alors il est sauvé parce que c'est le Christ Qui l'a sauvé, et non la "branche" religieuse à laquelle il appartient. Son salut n'est donc pas effectué par l'église à laquelle il appartient, parce que l'Eglise qui sauve est Une - et c'est le Christ.

Partout où le dogme orthodoxe n'existe pas, l'Eglise n'est pas en mesure de se prononcer sur l'autorité des sacrements. Selon les Pères, le dogme orthodoxe ne s'est jamais séparé de la spiritualité. Partout où il y a un dogme erroné, il y a une spiritualité erronée et vice-versa. Nombreux sont ceux qui séparent les dogmes de la piété. C'est une erreur. Quand le Christ dit "Soyez parfaits comme le Père est...", cela implique qu'il faut être familier avec le sens de la perfection. Le critère de l'autorité des sacrements pour nous orthodoxes est le dogme orthodoxe, tandis que pour les hétérodoxes, c'est la succession apostolique. Pour la tradition orthodoxe, il ne suffit pas de remonter depuis l'ordination jusques aux Apôtres, mais de posséder le dogme orthodoxe. La piété et le dogme sont une entité et ne peuvent pas être séparés. Partout où il y a un enseignement droit, il y aura une action verticale. "Orthodoxe" signifie:

a) gloire droite ( juste, honnête),

b) acte droit.

L'Eglise terrestre activement engagée est l'Eglise orthodoxe. Le "dogme orthodoxe" et "l'enseignement des Écritures" sont une seule et même chose, parce que le dogme existe, et qu'il vient de la Sainte Bible.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

L'Ermitage du cœur (330)




Ne lis pas seulement 
La Parole de Vie
Incarne-la également
Par ta toute ta vie

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Saint Serge de Radonège ( Anglais)

vendredi 18 novembre 2011

Moine Moïse l'Athonite: Saint Georges ( Karslidis) et les 40 Liturgies



1. Quand il célébrait la Liturgie, il devenait un autre homme. Ceux qui dans l'église y assistaient entendaient, dans le sanctuaire, divers bruits venant de ses visiteurs célestes. Ils s'agenouillaient et chantaient "Kyrie éléison".

2. Un jour, le saint dit à son chantre: "J'ai eu tant de saints aujourd'hui que je n'avais pas assez de place pour eux. Nous avons mis saint Pantéléimon dans un coin, parce qu'il n'y avait pas de place.".

3. Un jour les démons ont ennuyé le saint et ne lui ont pas permis de faire la proscomédie. Après la Liturgie, il a déclaré: "J'ai commencé ces quarante Liturgies dans le stress, les démons criaient les noms de telle sorte que je ne sois pas capable de les commémorer, et donc de leur permettre d'être pardonnés.".

4. Après une période de quarante Liturgies on lui a demandé:

"Staretz, as-tu été fatigué quand tu les as finies?"

"Non mon enfant. Ce fut un plaisir pour moi, comme si j'avais fait un office de Vêpres, parce c'étaient des gens très bien. Ton père avait une table riche comme Abraham".

Alors l'homme pensa: "Nous étions si pauvres, à tel point que nous avions faim, alors d'où vient que notre père trouve un table aussi riche?"

"Ne vois pas les choses comme ça," corrigea le saint. "Peut-être qu'il n'a pas eu quoi que ce soit à donner, mais son âme a voulu donner beaucoup, et Dieu le lui a compté comme s'il l'avait fait. Ta mère est une servante de ton père, parce qu'elle était très fatigante et elle l'attristait, en se plaignant toujours à lui. Mais ton père avait toujours un sourire de grande bonté. Parmi tes proches, tu avais une jeune fille aveugle, que tu as oublié de mentionner par écrit. Elle était pure et très bonne. "

"Mais comment sais-tu cela?" demanda l'homme émerveillé.

«Quand je commémore, elle vient aussi à la kollyva, mais elle vient en tant qu'invitée, et ne s'unit pas avec les autres. Maintenant tout le monde est allé à sa place [au Ciel ndt] et t'a ouvert le chemin."


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Athonite Flowers (vol. 14). 
Traduit par John Sanidopoulos.
in
MYSTAGOGY
+
My Photo
John Sanidopoulos
+

L'Ermitage du cœur (329)




Tout est Grâce
Lorsque l'on regarde tout
Avec bienveillance
Sans esprit de jugement 

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

jeudi 17 novembre 2011

Saint Pacôme (IVème siècle): L'urgence continuelle du repentir



"Va aux tombeaux, et constate que l'assurance des hommes n'est rien.

Pourquoi l'homme, qui n'est que poussière, se complaît-il dans la vaine gloire?

Pourquoi celui qui n'est que puanteur s'exalte-t-il ? 

Alors, pleurons pour nous-mêmes pendant nous en avons le temps, de peur que, à l'heure de notre départ, nous nous trouvions à demander à Dieu du temps supplémentaire pour nous repentir. "

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Wisdom from the Fathers
in

L'Ermitage du cœur (328)



Ce lien d'amour
Dans l'attention à l'autre
Et dans la compassion
C'est une fenêtre sur l'Eden

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Kossovo: 20.000 Serbes demandent la citoyenneté russe (médias)



Sur le blog de Maxime et sur RIANOVOSTI


Serbes du Kosovo


"Plus de 20.000 Serbes du Kosovo ont demandé la citoyenneté russe, a déclaré lundi aux médias serbes un représentant de l'association "Vieille Serbie" du village de Gracanica (5 km de Pristina), Zlatibor Djordjević.
"Nous avons remis 21.733 demandes de citoyenneté russe à l'ambassade de Russie à Belgrade", a indiqué M.Djordjevic cité par l'agence serbe Beta. Selon M.Djordjevic, la collecte de signatures dans le cadre d'une pétition appelant à accorder la citoyenneté russe aux Serbes du Kosovo considérant que l'Etat serbe n'assure pas leur sécurité a commencé il y a deux mois.
La pétition des Serbes a été envoyée au ministère russe des Affaires étrangères, a confirmé lundi le conseiller de l'ambassade de Russie à Belgrade Oleg Bouldakov au journal serbe Danas.
L'association Vieille Serbie affirme que le nombre des Serbes du Kosovo voulant devenir russes pourrait augmenter. "Il s'agit de Serbes qui ont fui le Kosovo après le conflit de 1998-1999, mais aussi de personnes ayant quitté cette province après 1945", a expliqué M.Djordjevic.
"Nous avons cherché par tous les moyens à être protégés par notre Etat, mais il nous pousse à vivre dans un Etat que nous ne reconnaissons pas", a ajouté le représentant de l'association.
Le 17 février 2008, les autorités albanaises du Kosovo, soutenues par les Etats-Unis et certains pays membres de l'UE, ont unilatéralement proclamé l'indépendance de cette province serbe. En décembre 2008, la mission européenne EULEX a été mise en place en vue de promouvoir un Etat de droit et de faire respecter la loi sur le territoire de cette province sécessionniste.
La situation à la frontière administrative entre la Serbie et le Kosovo s'est aggravée à la mi-septembre 2011 quand les Kosovars albanais ont pris le contrôle des postes douaniers de Brnjak et de Jarinje situés dans le nord du Kosovo. Cette démarche a déclenché la colère de la communauté serbe, provoquant des troubles dans ces régions" (source)

Valaam: Psaume 50 chanté

mercredi 16 novembre 2011

Prier pendant l'Eternité


Père Aidan l'a dit plusieurs fois: "Si vous vous ennuyez à la Divine Liturgie, vous vous ennuierez dans les cieux." C'est tout à fait quelque chose à considérer, puisque nous parlons d'un laps de temps beaucoup plus long qu'un heure et demie.
Pour ne pas expliquer quelque chose de presque incompréhensible, je me demande combien d'entre nous, quand, nous demandant si nous allons être placés avec les boucs ou les brebis au Jour terrible du Jugement, espérons le Ciel tout simplement pour éviter la carine que nous sommes parvenus à avoir de l'enfer.
Plutôt que de nous efforcer d'aller vers les hauteurs sur notre chemin spirituel, nous nous contentons de rester en dehors des profondeurs. Face à la montagne formidable de choses comme le jeûne, une vie de prière rituelle, le service aimant aux autres, et au don véritablement sacrificiel, recherchant un moyen de contourner ces disciplines est certainement moins exigeant que de se réellement donner du mal à atteindre leurs sommets. Mais je peux vous dire ceci. Si nous vivons nos vies ici sur terre à la recherche de ces sortes de détours, nous allons beaucoup nous ennuyer dans le Ciel.
J'ai commencé à penser sérieusement à ce sujet l'autre jour. A quel point ai-je vraiment envie de passer l'éternité à sans cesse louer Dieu? Je sais pour sûr que je ne veux être SANS Lui, tout comme je sais que je ne veux pas être AVEC le Malin. Mais si je suis honnête avec moi-même, il y a de nombreuses fois où mon esprit est ailleurs que dans l'église, pendant la Divine Liturgie avec la Sainte Trinité et les saints et les anges. Comment parviendrai-je à gérer ce genre de focalisation spirituelle qui est nécessaire pour toujours, toujours et à jamais?
Je ne suis pas théologienne; simplement une épouse et une mère qui se bat quotidiennement pour simplement être dans ce monde, mais pas complètement de ce monde. Luttant pour regarder les montagnes et dire "je peux le faire," plutôt que "c'est trop élevé." Luttant pour être un exemple décent pour mes enfants quand il serait vraiment facile d'utiliser un peu d'huile d'olive et du parmesan sur les pâtes de vendredi. Donc la question est double: ai-je vraiment besoin de cela pour l'éternité? Et qu'est-ce qui me fait penser que j'ai l'endurance spirituelle pour le faire quand mon esprit vagabonde pendant l'Hymne des Chérubim?
Eh bien, j'en suis venu à ces conclusions, aussi imparfaites et simplistes théologiquement qu'elles puissent être. Bien que mon attention puisse dériver à des moments, il n'est pas une Divine Liturgie où je n'ai pas l'expérience d'un flot de sang (à défaut d'un meilleur terme) qui se répand à travers moi et me fait frissonner. Cela a commencé à se produire régulièrement il y a environ 5 ans, quand j'ai commencé à prier pour que Dieu m'aide à participer plus significativement à la Liturgie. Sans vouloir paraître sous l'influence d'un état d'origine médicamenteuse de l'esprit, je sentis dans mon cœur, aussi sûrement que si j'avais entendu chuchoter à mon oreille, que ce sentiment était Sa présence en m'assurant que j'y étais (comme nous tous le sommes) dans ce même état durant chaque office. Et bien que je sache que cela peut ne jamais se reproduire, ce fut une bénédiction d'éprouver ce rappel physique à un moment donné au cours de chaque Divine Liturgie. Et donc la réponse à ma première question est "Oui". Si cette éphémère et spirituelle montée de sang est une indication de la façon dont nous nous sentirons lorsque nous louerons Dieu pour toujours, c'est sûrement quelque chose qu'il faut s'efforcer d'atteindre.
Donc je suppose que cela nous amène à la question suivante. Dans mon esprit, les seules personnes que je peux voir de manière réaliste maintenir l'attention 24 heures par jour et 7 jours sur 7 (ou n'importe quels chiffres que l'on pourrait utiliser pour représenter l'éternité) dans le Royaume céleste de Dieu seraient ceux qui sont vraiment dans la prière, ici sur terre. Ceux qui sont impatients de prier; qui peuvent se pencher sur une icône et voir un autre monde au-delà d'elle. Ceux qui ne se pressent pas pendant leurs prières du matin pour ne pas manquer les gros titres du Today Show, et ceux qui, la nuit, remercient Dieu pour les bénédictions de la journée, plutôt que de lire le dernier best-seller au lit. Ceux qui prient pour nous tous qui ne savons pas vraiment comment prier.
Mais Dieu nous a assurés qu'Il ne veut pas seulement des gens déjà saints auprès de Lui, Il veut que nous tous, même ceux d'entre nous qui pensent  aux corvées ménagères pendant la lecture de l'Epître. Donc, ma réponse concernant ce qui me fait penser que j'ai l'endurance spirituelle pour garder ma concentration sur Dieu à travers toute l'éternité, est ma foi et la confiance qu'Il récompense nos efforts. Et si nous ESSAYONS réellement d'escalader ces montagnes spirituelles qui bloquent le chemin pour faire CE QUE nous voulons faire,  QUAND nous le voulons, alors même si nous n'atteignons pas les sommets dans cette vie terrestre, notre récompense pour avoir essayé sera vraiment dans le hauteurs du Ciel.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Becky Turner
in

L'Ermitage du cœur (327)




Te retirer dans la chambre du cœur
Ne signifie pas que tu dois vivre
Dans l'isolement spirituel
Et l'absence de compassion

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Monachisme

mardi 15 novembre 2011

Le Miracle du Saint Evangile qui saignait (27 avril 1989)



Lettre ouverte écrite par Père. Antoine Moschonas à Son Eminence l'Evêque Antoine de San Francisco(2004):

Votre Eminence, avec respect et révérence, je baise votre main droite. Christ est ressuscité! Avec grande humilité et crainte de Dieu, je vous écris pour vous confirmer notre conversation téléphonique du Vendredi Saint, concernant le miracle qui s'est produit dans notre église.

Dans la soirée du 27 avril, le Jeudi Saint, à 19h30, nous avons commencé l'office de la Sainte Passion (Office des "Douze Évangiles"). Avant de commencer la lecture des douze Evangiles, j'ai placé un lutrin aux Portes Royales et j'y ai posé le saint Evangile. L'Evangile est en deux langues, grec et anglais, et la couverture est en plaqué or, avec un petit émail. Selon la tradition sacrée de notre Eglise, un côté porte le crucifix de notre Seigneur Jésus-Christ, et  l'autre côté la Résurrection.

Pendant la lecture des passages prescrits du saint Evangile, je l'ai laissé aux Portes Royales, sur le lutrin. Le Père Antoine Sipsas, prêtre à la retraite, et  moi avons alterné la lecture des passages saints, un en anglais et un en grec. Quand j'ai terminé la lecture du cinquième Evangile, j'ai ramassé l'Evangéliaire pour le placer sur l'autel saint, tout en nous préparant pour la procession du Christ crucifié sur la Croix. Quand j'ai pris le saint Evangile, il est apparu plus lourd que d'habitude. Je n'y ai pas beaucoup prêté attention, pensant en moi-même que j'étais fatigué du travail de la journée. Avec le Père. Sipsas, les enfants de chœur, et le lecteur, nous avons commencé la procession du Christ crucifié en chantant l'hymne, "Aujourd'hui est suspendu à l'arbre, Lui qui a suspendu la terre au milieu des eaux".

Après avoir placé la Croix dans le centre de l'Eglise, sur la solea, nous sommes retournés à l'autel Saint pour continuer l'office. Comme je me tenais devant le saint autel, mes yeux se sont fixés sur l'icône du saint Evangile de la Crucifixion. Avec grand étonnement, j'ai clairement constaté du sang sur le corps sacré de notre Seigneur. La peur s'est emparée de moi. Après l'avoir regardé pendant longtemps, j'ai appelé le Père Sipsas et je lui ai demandé de me dire ce qu'il voyait. "Du sang, mon fils, du sang ... Je ne sais pas", répondit-il. Le sang était sur la sainte icône du Christ, sur le côté droit de Son corps, à l'endroit où Il a été transpercé. Un peu de sang est également apparu sur le côté gauche de Sa poitrine.

Pour la lecture du sixième Évangile, j'ai utilisé une autre Bible. Après que j'eus fini de lire l'Evangile, j'ai annoncé le miracle aux fidèles qui étaient présents. Lorsque les offices furent finis, j'ai appelé quelques hommes à entrer dans le sanctuaire pour constater ce phénomène. Quelques dames m'ont demandé si elles pouvaient réciter une prière au Dieu Tout-Puissant, pour que Son signe, ce miracle, soit de la meilleure utilisation possible pour le monde et pour Le remercier pour les grandes et merveilleuses choses qui sont arrivées parmi nous, serviteurs indignes et les pécheurs. C'était lors d'une telle prière, je me suis souvenu, que notre Seigneur est apparu aux Myrrhophores. Comme j'ai fini, avec beaucoup de crainte et tremblement, à cause de mon indignité, je me suis dirigé vers le saint autel. J'ai pris le saint Évangile et l'ai placé sur la solea pour que tous les gens qui étaient présents le louent et le vénérent.

Le lendemain, Vendredi Saint, avant la procession de l'Epitaphios, j'ai annoncé le miracle à la congrégation de nouveau. Après la procession, tous les fidèles s'approchèrent et le vénérèrent.

Le Saint Évangile reste sur le saint autel et dans l'avenir proche, nous allons le placer dans une châsse. Nous allons le mettre dans l'église pour la glorification de notre Dieu Tout-Puissant et pour le renforcement de la foi parmi son troupeau.

Demandant humblement et avec révérence que vous priiez pour moi, pécheur, et pour les fidèles de ma communauté, je souhaite que le Seigneur ressuscité vous donne la santé, bonheur et longue vie.

Votre Fils spirituel en Christ, Père Antoine Moschonas, 2 mai 1989

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Source: Orthodox Heritage, vol. 09, Numéro 09-10
cité par 
Mystagogy

Vladika Hilarion (Alfeyev): au sujet du futur saint et grand concile orthodoxe


Mgr_hilarion

Le 2 novembre dernier, Mgr Hilarion (Alfeyev), président du Département des affaires ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, a reçu le diplôme de docteur honoris causa de l'Académie de théologie de Saint-Petersbourg. A cette occasion, il a prononcé un discours de réception consacré au futur saint et grand concile orthodoxe - l'histoire de sa préparation, les thèmes discutés, les positions des Eglises, les propositions de lacommission inter-orthodoxe préparatoire, les décisions prises - dont nous vous proposons en exclusivité la traduction en français (36 pages).

L'Ermitage du cœur (326)




Ta quiétude spirituelle
Ne doit jamais venir
De l'indifférence coupable
Ou de l'ignorance 

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Potchaïev 2

lundi 14 novembre 2011

Si tu veux savoir si quelqu'un aime le Christ, essaie de savoir s'il aime le monachisme.


Le tout premier symposium international spirituel universitaire orthodoxe consacré au monachisme féminin a eu lieu en Serbie, dans l'ancien et célèbre monastère de Jitcha, qui fête son huit centième anniversaire. Il y a un proverbe qui est le même, même à travers la plupart des différentes nations orthodoxes: "Si tu veux savoir si quelqu'un aime le Christ, essaie de savoir s'il aime le monachisme". Vraiment, le monachisme est le système nerveux de l'Eglise, son espérance et son attente. Par conséquent, la santé spirituelle de la nation dépend beaucoup de la santé et de la force de son monachisme.Il n'est donc pas surprenant que le récent colloque en Serbie ait été reconnu comme ayant une grande signification spirituelle non seulement pour l'Eglise serbe, mais aussi pour l'Orthodoxie universelle. 
Le Monastère de Jitcha 
Des représentants de la quasi-totalité des Eglises orthodoxes locales ont pris part au colloque: la Grèce, la Serbie, la Russie, la France, la Géorgie, la Roumanie, la Syrie et  d'autres pays. Ouvrant le colloque, Sa Sainteté le Patriarche Irénée de Serbie a déclaré que le monachisme a été la plus grande force dans l'Eglise dans toutes les époques. Les plus grands esprits chrétiens ont été élevés dans le monachisme. À l'heure actuelle, il est de ravivé dans de nombreux pays, mais il passe aussi par de redoutables tentations, et cela nécessite un discernement et une réflexion conciliaire.




"Cela nous rend très heureux», a noté le patriarche, "que les universitaires et les moines, les représentants de diverses Églises orthodoxes, prennent part à ce rassemblement empli de grâce. Grâce à cela, nous serons en mesure d'examiner non seulement l'histoire du monachisme orthodoxe, mais aussi son état contemporain, ses problèmes et ses besoins. 




"Au cours des travaux du symposium les questions les plus urgentes qui se posent aux dirigeants et aux membres des communautés monastiques d'aujourd'hui ont été abordées. Les titres des présentations et les noms des participants parlent d'eux-mêmes: " L'higoumène comme mère spirituelle", "L'évêque et l'Église", "Le rôle du père spirituel et du prêtre dans un monastère de femmes", " Le monachisme féminin et son rôle pastoral dans l'Eglise".
Neuf hiérarques ont fait des présentations, y compris Amphiloque Métropolite du Monténégro et de Primorsk, le métropolite de Limassol, Athanase, Nikolai, métropolite de Lavreot, l'évêque Athanase (Evtich) de Zakholmsk-Herzégovine, et d'autres encore. Présentant également des exposés, sept higoumènes, abbesses, et les pères spirituels des monastères, y compris l'Archimandrite Ephrem de Vatopaidi, l'Archimandrite Elisée de Simonopetra, l'higoumène Théoxenie du monastère de Chrysopighi en Crète, l'archimandrite Elie (Ragot), père spirituel d'un monastère de femmes en France qui est une dépendance de Simonopetra (Monastère de Terrasson-Lavilledieu, ndt). 


Nous vous proposons un extrait de la brillante conférence de l'évêque Nicolas de Lavreot. En réponse à la question de savoir comment un monastère de femmes pourrait servir le monde, il a établi quelques positions fondamentales.
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1. Dans le sage livre de Saint Jean Climaque, nous lisons: "Les anges sont la lumière des moines, et la vie monastique est une lumière pour les personnes vivant dans le monde." Cela signifie que la forme de vie monastique est en soi un exemple pour les membres de l'Eglise qui luttent dans le monde. La vie monastique offre une mesure de la vie de tout chrétien. L'Eglise, par essence, est guidée par une manière de pensée monastique.


Vladika Nicolas de Lavreot.
 2. La vie des fidèles est soutenue par les prières des moines. Ceci est élucidé par le fait même que les fidèles se réfugient dans de telles prières. Tout comme Moïse étendit sa main et les Israélites conquirent les Amalécites, ainsi les moines élèvent leurs mains vers Dieu et nous, les fidèles qui sommes en difficulté dans le désert de ce monde, conquerront l'Amalech noétique. 
Lorsque la force humaine et même les avis et conseils des pères spirituels ne portent pas de résultat, alors les prières de l'Eglise, la prière de l'ordre monastique, qui se tient sans cesse devant Dieu, les prières des moines ascétiques peuvent porter leurs fruits.L'Eglise est davantage guidée par la prière que par des paroles et des sermons. Elle gagne plus de paix de la prière des moines que des paroles, même des enseignants les plus talentueux.




3. Le troisième élément de la vie monastique qui peut vraiment profiter à la lutte [spirituelle] des fidèles est le calme et le silence des monastères.
Dans un tel moment dans le monde qui est gouverné par la grande hâte, l'agitation puissante, la concurrence, beaucoup de soucis, le stress incontrôlable, l'absence de certitude à propos du lendemain - dans un temps semblable, l'atmosphère d'une monastère, où tout se passe à en son temps, selon à un ordre pré-établi, où la tendresse de la quiétude et le dialecte de silence s'établissent comme le langage naturel et approprié de la vie, où la vie est paisible, libre de l'information inutile et de stupides aspirations, la plus grande constance est présente; En lieu dont la loi dit que les biens matériels et corporels ne sont pas aussi absolument nécessaires que la présence réelle et spirituelle de Dieu, où il y a une attente du Royaume de Dieu - c'est la chose la plus importante dans la vie, et ainsi, dans un tel moment dans le monde comme celui dans lequel nous vivons, la visite d'un monastère ne peut que rétablir l'orientation de nos vies et apporter le repos au cœur de l'homme le plus perturbé.
4. Selon la tradition, les monastères se distinguent par la pauvreté volontaire, la douceur et la simplicité de vie. Il est vrai que cette tradition a quelque peu diminué à notre époque. Mais là où elle existe, elle donne la meilleure réponse à toutes les perversions de la sur-consommation et du matérialisme hédoniste. Un minimum de confort terrestre, l'absence des multiples ambitions terrestres, des couleurs et des sujets, l'usage d'un nombre limité de paroles, de sourires, pas de flux tumultueux de joies et d'autres sentiments, toujours un seul et même ordre d'actions - tout cela crée des frontières très bonnes pour la vie , exclusivement éloignées de l'agitation des sentiments.
On ne rencontre ceci que rarement aujourd'hui et ceci offre un genre particulier de repos. Il n'y a pas suffisamment de telles choses est aujourd'hui de la vie, de sorte que chaque visite à un monastère offre à l'homme une détente rare et un tremplin spirituel: le silence des sentiments éveille l'activité intérieure de l'âme. La communication avec le monde agit dans le sens inverse: elle éveille des sentiments externes, tout en tuant les sentiments intérieurs. L'atmosphère de vie dans un monastère réveille le monde intérieur et donne de la vigueur à la nature de l'homme.
5. La vie monastique est fondée sur le renoncement au monde, et donc se présente elle-même comme renoncement de la nature pour la dépasser, afin de trouver ce qui est au-dessus de la nature. En d'autres termes, le monachisme contient en soi un élément profond de l'héroïsme exalté, de vie réelle, authentique. Dans le même temps, plus on est séparé de ce monde, plus on est capable d'aider ce monde. Un moine connaît les secrets de l'âme humaine, l'activité des passions et l'image de l'activité de la grâce de Dieu, les mystères et la difficulté de la voie spirituelle. Le moine est quelqu'un qui a lutté et a beaucoup appris. Il est le meilleur psychologue. Il comprend les faibles, les antagonistes, les affligés, ceux qui ont un fardeau et ceux qui ont été trahis, les affamés et les assoiffés, les persécutés et ceux qui ont été injustement insultés. N'est-ce pas là le travail d'un pasteur?
*****
Un des moments les plus impressionnants et mémorables de ce colloque a été la discussion, où tous les participants ont pu poser leurs questions intéressantes. Certaines d'entre elles, en bref, ont été: Comment pouvons-nous lutter contre la qualité querelleuse de la psychologie féminine? Comment pouvons-nous éviter un attachement excessif au père spirituel? Comment doit-on agir avec une personne psychologiquement malade dans la  fraternité ou sororité monastique? 


Nous vous présentons quelques photos supplémentaires de ce colloque à Jitcha en Serbie. 
Hélène higoumène du monastère de Jitcha
Le Monastère de Jitcha, fut fondé au début du XIIIe siècle par Etienne le Premier-couronné et Saint-Sabbas le Serbe. Le monastère a souffert sous le joug turc, pendant la Seconde Guerre mondiale, et pendant les bombardements de l'OTAN de 1999. Néanmoins, aujourd'hui, le monastère est Jitcha un des plus forts en Serbie, est habité par 45 personnes.


L'higoumène Hélène et l'higoumène Nicodème
L'higoumène Nicodème
Elle est à la tête du monastère d'Ormylia en Grèce, une dépendance de Simonopetra sur l'Athos. Grâce aux efforts de l'higoumène Nicodème et la joyeuse vie ascétique de ses moniales, la vie de nombreux monastères de femmes a été renouvelée, tant en Grèce elle-même que dans d'autres pays. 




Dans la salle de conférence


Les offices divins, accomplis dans l'ancienne église de Jitcha, ont laissé une impression particulièrement profonde à tous les participants au colloque. 
Un office à l'église de Jitcha
Les vénérables hiérarques et higoumènes, prononçant des exclamations dans différentes langues et styles de chant, les fresques antiques - tout cela a donné un sentiment de l'Orthodoxie universelle, ici et maintenant, dans notre vie.
Un office à l'église de Jitcha
Et cette unité spirituelle, avec la prière commune, fit même une plus grande impression que l'ensemble des conférences et des débats.


Une table commune a été préparée pour trois cents personnes. Sur les tables il y avait des inscriptions en quatre langues.
Les prières avant et après le repas ont également été dites ou chantées dans différentes langues: serbe, grec, russe, et anglais. Les participants de Roumanie, de Syrie et de France ont été réunis dans une langue commune à eux tous.
La traduction simultanée a été réalisée en quatre langues. Il y avait des habitacles dans la salle de conférence pour les traducteurs, qui participaient immédiatement à toutes les conférences. Par exemple, un pieux et aimable Serbe épuisé qui traduisait pour les participants russes, à la fin d'une certaine conférence difficile, a remarqué: "Ce serait bien s'ils parlaient tous russe, ainsi ce serait serait facile de traduire. 
Traducteurs
Avec la bénédiction du Patriarche de Russie, les Russes suivants ont pris part à l'événement: l'higoumène Victorina (Monastère de la Nativité de la Mère de Dieu) de Moscou), higoumène Juliana (monastère de la Conception de Moscou), higoumènee Nicole (Monastère Saint Nicolas de Yaroslav), abbesse Dominique (Nouveau Monastère de Tikhvine à Ekaterinbourg), higoumène Nina (Monastère de la Nativité de la Mère de Dieu et de Saint-Elie de Tumen). 
La délégation russe avec le Métropolite Amphiloque du Monténégro et de Primorsk
Métropolite Athanase de Limassol 
Les higoumènes des monastères russes ont tenté de converser avec les conférenciers entre les sessions, pour demander leurs prières et leur enseignement.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
http://www.pravmir.com/if-you-want-to-find-out-if-someone-loves-christ-find-out-if-he-loves-monasticism/