"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 3 août 2013

Le Saint Staretz Tavrion de Riga (1898-1978) (3)




Le couvent de la Transfiguration

En Mars 1969, le staretz fut nommé père spirituel du couvent de la Transfiguration près de Riga en Lettonie. Il y arriva avec un grand nombre de femmes qui l'avaient suivi, beaucoup d'entre elles étaient moniales secrètement. En moins de dix ans, qu’il devait y passer, ce couvent devint un lieu de pèlerinage pour toute la Russie.
Là, le staretz établit la coutume que tous les pèlerins au couvent devraient recevoir la Communion tous les jours. Par conséquent, la nourriture était strictement carémique et très pauvre - soupe, gruau et thé, bien que cela ait été administré trois fois par jour. Les moniales, d'autre part, ne recevaient pas la Communion aussi souvent et donc elles mangeaient séparément. 
Bien que de nombreux bâtiments dans le couvent avaient été construits par le père Tavrion, les conditions étaient très difficiles. Les pèlerins étaient mis dans de grandes salles où ils dormaient sur le sol, une quarantaine par pièce. Il n'y avait pas de chaises dans l'église et les offices étaient longs. La Liturgie commençait à 7h00, mais ceux qui devaient recevoir la Communion, lisaient la règle à 4h30 [prières avant la Communion] et il y avait ensuite la confession. Le staretz demandait que même les enfants viennent aussi tôt.
Une pèlerine raconta ce qui suit qui se passa à la fin de sa première visite. «Il m'a demandé gentiment. Eh bien, que dis-tu? Je lui ai dit: 'Père, j'ai sept enfants.» Il était radieux. «Sept enfants! Quelle merveille! Ton époux doit t’aimer beaucoup. » Et il sourit d'un sourire joyeux. J'ai dit: «Non, mon père, mon mari m'a quitté. «Il t’a laissée! Eh bien, ce n'est pas grave. Les enfants sont probablement bien ». Et il est devenu encore plus joyeux. J'ai soupiré: «Non, mon Père. Mes enfants sont désobéissants ». Et le staretz m'a dit, avec encore plus de joie: «Eh bien, c'est bien. Tout ira bien pour toi. Sept enfants – comme c’est merveilleux!» Je me suis encouragée. «Est-il vrai, mon père, que tout ira bien?» Il sourit et dit. «Eh bien, peut-être que non».
À ces mots, je suis devenue encore plus joyeuse que quand il avait dit que tout irait bien pour moi. 
Puis, soudain, il m'a regardé (habituellement il parlait aux gens sans les regarder) et il a dit. «Veux-tu être sauvée? Je vois que tu veux être sauvée. Aime les enfants ! » Et il a répété à nouveau. «Veux-tu être sauvée? Aime les enfants. Dans la vie, tout ne semble pas équitable. C'est parce que tout le monde a pris l'habitude de regarder les choses du point de vue de la vie, et les gens oublient que ce n'est qu'une petite minute, non, juste une fraction de seconde, un instant, en comparaison avec la vie éternelle. » Plus tard, il m'a dit: «Ne pense pas que Dieu est cruel ou désire nous torturer. Dieu est un Père aimant, il fait tout pour notre salut. N'oublie pas que cette vie qui passe est si courte par rapport à la vie éternelle. »

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après


vendredi 2 août 2013

Le Saint Staretz Tavrion de Riga (1898-1978) (2)



Révolution et persécution

En 1920, encore novice à Glinsk, Tikhon fut appelé par le gouvernement soviétique pour le service militaire. Il alla à Koursk et indiqua clairement aux autorités que comme moine, il ne servirait pas dans l'armée. Il fut autorisé à repartir. Sur le chemin du retour, il faillit se noyer dans les eaux printanières en crue, juste à l'extérieur du monastère. Plus tard, il écrivit un compte rendu de cette expérience en gage de gratitude à Dieu d'avoir épargné sa vie.
A Glinsk sa première obédience fur de peindre des icônes. Cependant, en 1921, il fut ordonné hiérodiacre dans le monastère Novospassky à Moscou par Vladyka Paulin (Krishetchkine), avec qui il resta jusqu'à la mort de ce dernier. En 1925, il fut ordonné prêtre et depuis ce temps il servit une Liturgie quotidienne. En 1926 Père Tavrion, était maintenant devenu higoumène du monastère de Saint-Marc à Vitebsk et en 1927 recteur de l'église Saint-Théodore. Dans cette même année, il participa à une tentative secrète échoué pour élire un nouveau patriarche, en recueillant les votes des évêques exilés.
En 1928. Père Tavrion fut nommé archimandrite « pour vos futures souffrances», comme l'a dit l'évêque Paulin, et il fut exilé à Perm avec l'évêque. Peu de temps après, il fut arrêté et condamné au camp de concentration.  Le staretz passa plus de 27 ans en exil, prisons et camps de concentration, où, entre autres choses, il aida à construire un canal. En ce qui concerne sa vie en prison, il raconta ce qui suit: «Combien grand est le sacrement de la confession! Nous étions là, couchés sur nos lits superposés et tout autour de nous, il y avait de la saleté, des jurons et des crachats. Mais pour nous, ceci était aussi brillant que le paradis. Un prisonnier m'a chuchoté à l'oreille: «Que je suis content d’être venu ici, Père! Je sais que demain ils vont me prendre à nouveau pour un interrogatoire, ils vont me torturer, je sais que je ne vais pas sortir d'ici en vie, mais pour la première fois de ma vie, j'ai déchargé mon âme dans le sacrement de la confession. »
En ce qui concerne ses années dans les camps de concentration le staretz dit: «Les gens mouraient comme des mouches. Mais j'avais creusé une petite cellule dans la terre et chaque jour, très tôt le matin, j'avais l'habitude de célébrer la Divine Liturgie. Plus tard, les religieuses à Riga racontèrent comment elles avaient des visiteurs qui avaient envoyé des raisins au staretz dans son camp, avec lequel il avait fait du vin. En 1953, le staretz fut exilé au Kazakhstan, où il endura les années les plus difficiles de sa vie, en travaillant comme gardien dans une école. En 1956, après la mort de Staline, le staretz fut «réhabilité» et nommé prêtre à la cathédrale de Perm.
En 1957, le staretz put retourner à Glinsk, où il avait commencé sa vie monastique comme novice Tikhon, près de cinquante ans auparavant. Il fut nommé higoumène, mais les moines avaient perdu l'habitude de la règle stricte et ils commencèrent à se plaindre: «Nous sommes vieux, nous sommes malades, il est difficile pour nous de nous lever tôt. Le staretz fut transféré à Yaroslavl. Glinsk ferma, et les moines furent dispersés dans différents monastères. En 1958, le staretz passa plusieurs mois dans le monastère de Pochaev. Comme les persécutions sous Khrouchtchev s’aggravèrent, plus tard la même année, il alla à Oufa et devint prêtre de la cathédrale et également secrétaire diocésain. En 1961, il servit dans le diocèse de Yaroslavl, dans le village de Nekrasovo, et en 1964 dans le village de Nekous. Il lui fut interdit de prêcher par le métropolite Jean (Wendland), lorsque le nombre de personnes qui venaient l'entendre contraria les autorités communistes.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

jeudi 1 août 2013

Le Saint Staretz Tavrion de Riga (1898-1978) (1)




Les débuts
Toute la vie du saint staretz Tavrion de Riga fut une vie de persécutions et de souffrances. Né Tikhon Batozsky dans la ville de Krasnokoutsk près de Kharkov, le 10 Août 1898, le staretz a décrit ses premières années dans les termes suivants:
« Nous avions une grande famille de dix enfants et j'étais le plus jeune. Un jour, quand j'étais couché sur le poêle, écoutant mes frères réciter leurs leçons à haute voix, maman dit: «Vous voyez, vous étudiez tout le temps, mais Tikhon sait tout sans cela. Ils m'ont testé, et c'était vrai, je savais tout: l'histoire russe, l'histoire de l'ancien monde et tout ce qu'ils étudiaient. Plus tard, quand je suis allé à l'école, dans mes cours d'histoire, je voulais glisser sous le bureau et dessiner. J'aimais vraiment le dessin. Un jour, le professeur m'a remarqué et m'a sorti en me tirant oreille. «Que fais-tu? Demanda-t-il. Je lui ai répondu: «Je sais déjà toute la leçon ». «Comment est-ce possible? A dit le professeur. Il a commencé à me tester, et c'était vrai: je savais tout, et je connaissais même les leçons à venir. Alors il m'a permis de dessiner pendant ses cours.
Nous avons tous travaillé dur, ma mère travaillait particulièrement dur. Personne ne savait quand elle se levait. Le matin, elle faisait des crêpes et nous les donnait, et nous allions à l'école, en les mangeant en chemin. Nous travaillions toute la journée, et le soir, après le souper, nous nous asseyions pour chanter. Nous étions tous très musiciens et un frère jouait même du violon. Et c'est ainsi qu'il jouait et nous chantions des chants religieux. Tous les voisins enviaient ma mère et lui disaient: «Vous avez de la chance. Personne n'a une famille comme vous ». Parce que mon père voulait que tous les garçons deveniennent officiers, et chacun d'eux le sont devenus, à part moi, il a été arrêté au cours de la guerre civile et mis en prison où il mourut. Certains des enfants ont été tués et d'autres ont été emprisonnés. J'étais dans un monastère, puis dans un camp de concentration. Maman est morte dans la maison de quelqu'un d'autre.

Je me souviens quand j'étais toute petit, ma marraine, une vieille dame pieuse, m'a emmené à l'église. Je me suis assis dans ses bras et tout autour de moi étaient des icônes et les petites flammes des lampades et des cierges. Et c'était si beau, si magnifique. J'ai tellement aimé cela que lorsque j'eus sept ans, je me suis enfui du monastère de Glinsk. Mais ils m'ont renvoyé parce que mon père voulait que tous ses enfants soient officiers. Puis, à l'âge de dix ans, je suis finalement entré au monastère en Glinsk pour de bon. Ma mère m'a dit à propos de ses dix enfants: «Nous devons donner la dîme à Dieu».

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

mercredi 31 juillet 2013

Jean-Claude LARCHET: Recension:Saint Justin (Popovitch): Vie des Saints Serbes





Saint Justin Popović, « Vie des saints serbes », Introduction de Jean-Claude Larchet, traduction et annexe de Lioubomir Mihailovitch, éditions L’Âge d’Homme, Lausanne, 2013, 473 p. (collection « Grands spirituels orthodoxes du XXe siècle »).L’une des œuvres majeures de l’archimandrite Justin Popović (aujourd’hui saint Justin de Čelije) est sa Vie des saints en douze volumes, qui présente la vie des saints communément célébrés par l’Église chaque jour du calendrier liturgique. Ce travail n’est pas entièrement original puisque, dans la plupart des cas, saint Justin, bien que marquant sa rédaction de son style personnel, a repris très largement les Vies des saints écrites et publiées en Russie entre 1689 et 1705 par saint Dimitri de Rostov. C’est la raison pour laquelle il n’est sans doute pas nécessasire de publier en traduction française l’ensemble de cette œuvre. En revanche saint Justin a fait une œuvre personnelle et originale en ce qui concerne les Vies d’un certain nombre de saints inclus dans le calendrier depuis le début du XVIIIe siècle, et pour l’ensemble des saints serbes au sujet desquels il n’existait souvent que des relations anciennes. Pour cette raison et parce que les saints serbes restent en France très mal connus, c’est sur eux que se concentre ici la publication de l’œuvre hagiographique de saint Justin, ce qui constitue déjà un volume substantiel.De nouveaux saints ont été inclus dans le calendrier de l’Église serbe depuis que cette œuvre a été écrite. Leurs Vies (y compris celle de saint Justin lui-même) ont été rassemblées dans une annexe de ce livre. Rédigées par le traducteur, Lioubomir Mihailovitch, elle ne prétendent pas être complètes, mais veulent seulement éveiller ou de maintenir la mémoire de ces saints par le biais de simples repères biographiques, dans l’attente qu’une hagiographie canonique rende pleinement justice à leurs vertus.

Comme on pourra le constater, il y a parmi les saints serbes peu de moines ou de laïcs d’origine modeste. La plupart d’entre eux sont des nobles du plus haut rang qui, soit ont gardé jusqu’à la fin de leur vie les attributs du pouvoir et dont la sainteté s’est manifestée dans leurs fonctions dirigeantes, soit ont renoncé au pouvoir et à la gloire et aux richesses qui y sont attachées pour se vouer à la vie monastique. 


Les premiers ont consacré leurs capacités, leur prestige, leur pouvoir, leurs richesses à Dieu et à leur peuple, assurant à ce dernier le bien-être et la paix, assurant aussi par leurs largesses la prospérité de l’Église (tous ont été des bâtisseurs d’églises et de monastères), contribuant à répandre le mode de vie orthodoxe et, en luttant parfois jusqu’au martyre, à préserver l’intégrité de la foi droite et l’existence de l’Église contre les ennemis intérieurs et extérieurs.Les seconds ont renoncé à tout – pouvoir, gloire, richesse, confort – pour se consacrer entièrement à Dieu en menant la vie de simples moines ou moniales, faisant preuve d’un détachement beaucoup plus difficile que ceux qui n’avaient pas d’abord possédé tous ces biens. Lorsqu’ils ont quitté le monde, ils ont distribué leurs richesses aux pauvres et à l’Église, et ont souvent mis leurs compétences au service de la construction et de la direction de monastères.Le lien étroit et dominant, dans l’histoire serbe, entre la sainteté et la noblesse explique que ces Vies des saints serbes soient dans la plupart des cas très liées à l’histoire politique de la Serbie. Ce recueil n’est donc pas une hagiographie uniquement centrée sur les traits spirituels des personnages évoqués, mais fait une grande place à l’histoire et peut apparaître d’une certaine manière comme une histoire de la Serbie, laquelle à son tour n’apparaît pas comme une histoire ordinaire, uniquement centrée sur des faits politiques, mais comme une histoire spirituelle, marquée par ce que les dirigeants serbes ont fait pour Dieu, et dans une certaine mesure par Dieu, car la dynastie des Némanides en particulier a joué pour la christianisation du peuple serbe et le développement et le maintien du christianisme en Serbie un rôle analogue à celui de Constantin et de Justinien pour l’Empire byzantin.Après les saints d’ascendance noble, qui constituent de très loin la catégorie la plus nombreuse (près d’un tiers des saints recensés), une deuxième catégorie importante (un peu moins d’un tiers) est constituée par les saints évêques, archevêques ou patriarches qui ont déployé leur activité au service de la foi orthodoxe, de l’expansion et de la prospérité de l’Église serbe, et dont les vertus ont été des modèles de vie chrétienne pour le peuple.Une troisième catégorie importante de saints est constituée par les néo-martyrs, lesquels se répartissent en trois sortes. 1) La plupart d’entre eux ont été victimes des musulmans. Ce ne sont pas seulement des individus, mais parfois des groupes entiers qui ont été martyrisés, comme les saints martyrs de Momišići. La Serbie fut progressivement conquise par les Ottomans à partir du XIVe siècle et resta sous leur domination jusqu’en 1878, mais dans les dernières décennies, en Bosnie et surtout au Kosovo, de nombreux orthodoxes serbes ont été persécutés, violentés ou tués en raison de leur foi par des musulmans extrémistes; la persécution continue, et donc la liste de ces néo-martyrs est loin d’être close. 2) Un certain nombre de néo-martyrs, clercs et laïcs ont aussi été victimes, au cours de la Seconde Guerre mondiale, des oustachis, nationalistes croates qui étaient alliés à Hitler; les persécutions auxquelles ces denriers se sont livrés avaient une dimension non seulement politique et ethnique, mais également religieuse, puisqu’elles étaient la sanction appliquée aux Serbes qui ne s’étaient pas soumis aux mesures de conversion forcée au catholicisme-romain qui avaient été décrétées en 1941 par l’État croate. 3) Il faut citer aussi les clercs qui ont été persécutés par le pouvoir communiste, bien que celui-ci ait été, en Yougoslavie, moins virulent que dans les pays de l’ex-bloc soviétique ; .Une quatrième catégorie de saints est constituée par des ascètes d’origine modeste, moines pour la plupart. Dans cette catégorie s’illustrèrent notamment saint Pierre de Koriša, saint Stéphane de Piperi, saint Prochore de Pšinja, ou encore saint Syméon de Dajbabé, qui a vécu et a été canonisé récemment, et auquel un des volumes de cette collection a été consacré.Une dernière catégorie est formée de théologiens inspirés qui ont aussi été exemplaires par leur vie vertueuse et ont contribué à l’instruction et à l’édification du peuple chrétien. Parmi eux figure l’auteur de ce livre, saint Justin Popović.On constatera que deux catégories importantes de saints que l’on trouve dans l’Église russe sont absentes ici: celle des fols-en-Christ et celle des saints startsi. Mais comme le montrent justement ces deux exemples, les types spécifiques de sainteté se constituent en fonction des besoins particuliers de peuples et des conditions historiques dans lesquels ils se trouvent.S’il fallait définir les caractéristiques de la sainteté dans l’Église serbe, c’est sans aucun doute à la première catégorie que nous avons citée qu’il faudrait se référer: plus que dans tout autre Église locale les saints rois et princes y ont été nombreux, et ils ont brillé par le souci de consacrer leur pouvoir et leur richesse au développement de l’Église, au bien-être du peuple. On peut citer l’adage particulièrement frappant qui fut au quotidien celui de plusieurs rois serbes: « Amis, nous n’avons pas régné aujourd’hui car nous n’avons fait de dons à personne. » Ces saints souverains se sont aussi sacrifiés pour préserver la liberté de leur peuple, celle-ci étant dans presque tous les cas assimilée à la liberté religieuse, puisque la Serbie fut de tout temps menacée de perdre son identité spirituelle sous la pression tant des musulmans que des catholiques-romains. Ces rois et princes nourrissaient leur action par une vie spirituelle intense, marquée par le détachement, la prière, le jeûne et toutes les formes de l’ascèse chrétienne. Proches de Dieu, ils se montraient également proches du peuple, étant des exemples à la fois d’humilité et de charité.Parmi les princes et les rois devenus moines, se détachent les figures tutélaires de saint Sava et de son père saint Syméon le Myroblite, auxquels saint Justin a ici consacré les notices les plus importantes et les plus inspirées. Saint Sava, qui peut être considéré à la fois comme le Père de l’Église serbe et de l’État serbe chrétien constitue aujourd’hui encore pour les Serbes une référence absolue, unissant les vertus d’un haut degré d’accomplissement spirituel et de rayonnement pastoral à un talent d’organisateur de la vie monastique et d’inspirateur d’un État chrétien.La Serbie est un petit pays qui ne peut se targuer de compter autant de saints et d’icônes miraculeuses que l’Empire byzantin ou la sainte Russie. Il faut néanmoins avoir conscience que ceux qui sont évoqués ici ne sont qu’un « échantillon » d’une réalité bien plus vaste, connue ou inconnue.
À défaut d’être exhaustif, cet ouvrage aidera certainement le lecteur à prendre conscience de la richesse qualitative de la sainteté dans l’Église serbe, et aussi à approcher la Serbie – qui fut tant décriée par les médias occidentaux au cours de ces dernières décennies – dans ce qu’elle a de plus noble et de plus beau. Jean-Claude Larchet
in 

Une interview de Jean-Claude LARCHET


Le monastère de Séraphim-Divéyevo (fondé par saint Séraphin non loin de Sarov) publie sur son site, sous le titre « La sainteté, voilà la vraie théologie », une interview de Jean-Claude Larchet. Le théologien français y parle de la nature de la théologie, des qualités que doit avoir le théologien et du rôle qu’il doit jouer dans l’Église et dans la société. Il évoque la personnalité et l’enseignement de saint Justin Popović, qu’il a personnellement connu, et l’importance des personnalités saintes pour la vie de l’Église et son rayonnement dans le monde. Il explique pourquoi et comment la vie chrétienne en Église est la condition de la vraie liberté et du plein épanouissement de l’être humain. Il montre enfin que saint Séraphin de Sarov, bien connu comme ascète et spirituel, était néanmoins aussi, dans le plein sens du terme, un théologien. 

lundi 29 juillet 2013

Prière à la Mère de Dieu


Mère de Dieu de la Déisis


Peu importe l'affliction qui t'atteindra,
Peu importe la maladie qui te frappera,
Peu importe combien insupportable 
sera ta vie de famille, 
Ou l'instabilité de ton poste de travail,
Dans toutes ces circonstances
Tourne-toi vers la Reine des Cieux
Et demande-Lui avec des larmes
 de t'aider,
Et Elle,
Notre Souveraine 
t'entendra 
et t'aidera 
en toute circonstance.

Souviens-toi que pour Elle, 
Il n'est rien d'impossible!


Testament de l'Abbesse Rufina de Harbin ( +1943) 
Version française Claude Lopez-Ginisty

dimanche 28 juillet 2013

Saint Georges de Drama (+1959) : Enseignements






"Si vous priez sans donner l'aumône, votre prière est morte. Vos mains doivent toujours être ouvertes. Donnez l'aumône aux orphelins et aux veuves. Aumône et prières vont de pair."


"Efforcez-vous d'intensifier votre foi, et au cours de la Divine Liturgie d'être sans distraction et attaché à la célébration de l'office, afin qu'il vous soit accordé de voir les majestés de Dieu."


" Ne doivent vous impressionner ni richesse, ni honneur, mais marchez toujours justement. Mangez votre pain gagné avec votre honorable sueur, et non par des moyens injustes. 
Les choses que vous gagnez honorablement, ne les gaspillez pas sans but. Vivez honorablement et humblement, et autant que possible étendez vos mains dans la charité... 
Frappez aux portes des pauvres, des malades, des orphelins. Vous devriez préférer les maisons des affligés aux maisons de ceux qui sont joyeux. 
Si vous faites de bonnes œuvres, vous aurez une belle récompense de Dieu. "


"Aimez tous vos semblables, même vos ennemis. C'est la chose la plus fondamentale. 
Aimons toujours  non seulement ceux qui nous aiment, mais aussi ceux qui nous haïssent. Pardonnons-les et aimons les tous, même s'ils nous ont fait le plus grand mal, alors nous serons vraiment les enfants de Dieu, alors nos propres péchés seront pardonnés aussi... 
Prêchez toujours l'amour.  C'est la loi la plus fondamentale de Dieu: l'amour et l'amour seulement. "


"Dieu prend soin de tout le monde. Le désespoir est en fait un manque de foi."


"La Panaghia [La Toute Sainte Mère de Dieu] ne veut pas de grands cierges, elle veut que l'on montre de la charité aux pauvres."


Le staretz a dit que ce qui sauve l'homme ce sont "les bonnes œuvres de Dieu, l'humilité, l'obéissance, l'amour et la charité".

[Le staretz] dit à une femme qu'il avait rencontrée au monastère: "Quoi? Tu vas à l'église tous les jours et tu ne t'es pas réconciliée avec tes enfants?"

Ne vous asseyez pas à l'heure de la Divine Liturgie. Votre nous (intellect)ne devrait pas voler ça et là. Tant que vous êtes à l'église prenez la décision de consacrer tout le temps à la prière."

"Ne pensez pas seulement à ce que vous mangez, ce que vous portez, à quelle grande maison vous allez construire. Frappez aux portes des pauvres, des malades, des orphelins. Préférez plus les maisons de ceux qui sont tristes plutôt que de ceux qui sont heureux. Si vous faites de bonnes œuvres, vous aurez une grande récompense de Dieu. Vous serez redus dignes de voir des miracles, et dans l'autre vie, vous aurez une jubilation sans fin."

"Le chrétien qui aime tous les hommes a une grande récompense, surtout s'il pardonne à ceux qui lui font du mal. Car si nous n'aimons pas notre prochain, toutes les bonnes œuvres que nous faisons seront inutiles. Elles ne seront rien, elles seront sans valeur. Amour, mes frères, Dieu exige l'amour de nous."

Version française Claude Lopez-Ginisty