"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

vendredi 23 août 2024

IOAN GHEORGHIU: Saint Georges le Pèlerin : La prière incessante dans la vie quotidienne

Staretz George le Pèlerin

Icône du saint

George Lazare le Pèlerin (1846-1916) est commémoré le 17 août.

Il ne parlait que de choses liées à Dieu et à notre salut. Il priait vingt à vingt-deux heures par jour. Tout le monde dans le pays le connaissait [...] Après un certain temps, les gens ont commencé à l'imiter. D'autres pèlerins sont apparus en Transylvanie qui pratiquaient la prière incessante de Jésus. Certains d'entre eux devinrent moines. En 1895, il reçut une cellule de moine dans un clocher à Piatra Neamt. Chaque soir, il priait longuement à l'église. Pendant la journée, il parcourait les rues de la ville en priant sans cesse. De nombreux croyants orthodoxes, y compris des enfants, le suivaient, embrassant son psautier, touchant ses vêtements de cuir. Ils sentaient tous que l'Esprit Saint était avec lui. Même les chiens devenaient calmes et silencieux lorsqu'ils le voyaient. Il allait souvent dans une boulangerie et achetait un gros sac de pain que quelqu'un l'aidait à porter jusqu'à la tour. Lorsqu'il revenait à la tour, il était entouré de pauvres, de veuves, de mendiants, et le staretz George leur donnait le pain. Il donnait tout l'argent qu'il avait reçu ce jour-là à quiconque lui demandait de l'argent. Il ne gardait qu'un pain pour lui et le mangeait le soir, sauf les lundis, mercredis et vendredis, où il ne mangeait rien.

(Extrait d'un article du Père (aujourd'hui Saint) Dumitru Staniloae sur Saint Georges le Pèlerin).

3 Dictons du Patericon roumain :

Un jour, le staretz Georges monta à Sihla Skate avec un groupe de moines du monastère de Sihastria. Le staretz marchait devant, disant la prière de Jésus silencieusement. Soudain, il trébucha et faillit tomber. Se tournant vers les moines, il dit : « Avez-vous vu ce qui s'est passé ?

« Vous avez vu ce qui s'est passé ? J'ai à peine abandonné la prière et la grâce de Dieu m'a immédiatement abandonné. Lorsque j'ai abaissé mon esprit [vers les choses d'en bas], j'ai également trébuché et j'étais prêt à tomber, car l'esprit doit toujours être élevé vers Dieu ».

Ce staretz merveilleux avait reçu de Dieu le don très saint de la prière de Jésus. Il la disait secrètement avec son esprit et son cœur. Mais il ne parlait jamais de cette activité étonnante à qui que ce soit. Il a seulement enseigné la Prière de Jésus à sa fille aînée, Ana, pendant qu'elle vivait dans leur famille. La jeune fille décrivit cette activité en ces termes : « Je disais toujours “Seigneur Jésus” :

« Je disais toujours « Seigneur Jésus... » comme mon père me le conseillait, mais je n'arrivais pas à le dire attentivement. Mon esprit était toujours dispersé, même si je priais toute la journée. J'avais l'impression que mon attention était dans ma tête, mais pas dans mon cœur. J'en étais très peinée et j'ai prié Dieu de m'accorder le don de la prière [incessante].

Un jour, en passant devant une icône à un carrefour, je l'ai vénérée avec beaucoup de foi. À ce moment-là, j'ai senti une force entrer dans mon cœur. Depuis lors, mon esprit est descendu dans mon cœur et maintenant je prie toujours avec une joie et une chaleur indescriptibles ».

Une autre fois, le staretz Georges monta dans le train à Pascani pour aller à Rome, mais il n'avait pas de billet. Le conducteur lui dit :

« Vieillard, si tu n'as pas de billet, tu devras descendre au premier arrêt ! ».

L'e staretz disait en cachette le Psautier qu'il connaissait par cœur depuis son enfance. Et les gens du train demandèrent au conducteur de le laisser tranquille, parce que c'était un saint homme. Mais il le fit descendre au premier arrêt, et le staretz se mit à marcher le long de la fenêtre en disant : « Chers amis, restez ici avec Dieu :

« Mes chers, que Dieu et la Mère de Dieu soient toujours avec vous ! »

Au bout d'un certain temps, les mécaniciens constatèrent que le train ne démarrait pas, et ils ne savaient pas pourquoi ! Les gens comprirent alors que le train ne démarrait pas parce que l'e staretz avait été forcé de descendre. Entendant cela, le chef de train partit immédiatement à pied à sa recherche, le ramena dans le train, et la locomotive démarra immédiatement.


Version fran4aise Claude Lopez-Ginisty

d'après

Romanian Elders

LES REPRÉSENTANTS DE CONSTANTINOPLE EN UKRAINE DISCUTENT DE "L'UNITÉ DE L'ÉGLISE" ALORS QUE LE PARLEMENT INTERDIT L'ÉGLISE ORTHODOXE CANONIQUE

Photo : Facebook     

Kiev, le 22 août 2024

Une délégation du Patriarcat de Constantinople est arrivée en Ukraine hier, un jour après l'adoption par la Verkhovna Rada [Parlement Ukrainien] du projet de loi 8371, qui donne le feu vert à l'interdiction de l'Église orthodoxe ukrainienne canonique.

Dans une conversation avec le Patriarche Bartholomée, le président Zelensky a salué l'interdiction de ce qui est la plus grande église du pays pour son "potentiel unificateur". Le chef de l'État a déclaré dans son discours du soir :

J'ai parlé avec le Patriarche Bartholomée. Je l'ai remercié pour son soutien à l'Ukraine et aux Ukrainiens, à notre défense, à notre indépendance. Je l'ai informé de la loi adoptée pour renforcer notre indépendance spirituelle. Il est très important que nous partagions une compréhension commune du potentiel unificateur pour l'orthodoxie ukrainienne que cette loi adoptée fournit, et tout est prévu pour elle, dans une mesure suffisante, pour vraiment éliminer la dépendance à l'égard de Moscou* et ajouter l'unité à l'Ukraine.

Les médias orthodoxes internationaux ont récemment publié plusieurs articles rapportant que l'administration de Zelensky et Constantinople sont de plus en plus préoccupées par l'échec du projet "Église orthodoxe d'Ukraine" à unir les chrétiens en Ukraine.

Le "métropolite" Epiphane Dumenko et "l'archevêque" Evstraty Zorya, dirigeants de l'église ukrainienne schismatique ont été convoqués à Constantinople la semaine dernière, ce qui a conduit Dumenko à publier un soi-disant "Appel au métropolite Onuphre avec un appel à un dialogue sur l'unité".

Pour l'Eglise ukrainienne canonique, l'une des conditions préalables nécessaires à un tel dialogue est que l'église schismatique "arrête la saisie forcée des églises et le transfert forcé des paroisses de l'Église orthodoxe ukrainienne". Cependant, Dumenko a réitéré la réticence de sa structure à répondre à de tels critères, appelant plutôt à un dialogue "sans conditions préalables".

Les médias indiquent que le patriarche Bartholomée a enfin commencé à se rendre compte de l'ampleur des saisies violentes qui durent depuis de nombreuses années déjà et est bouleversé par l'image qu'ils créent.

Apparemment, lors de leur récente réunion à Istanbul, le Patriarche Bartholomée a exigé que Dumenko explique l'ampleur des saisies violentes. Le chef de l'OCU a minimisé la réalité de la situation (des centaines d'églises ont été saisies), affirmant qu'il n'y a eu que des incidents isolés qui ont été causés par les fidèles de l'Eglise canonique refusant d'abandonner leurs églises.

« Alors, comment expliquez-vous la saisie des cathédrales d'Ivano-Frankivsk, Lviv et Khmelnitsky ? » aurait alors demandé, le Patriarche Bartholomée faisant référence aux saisies violentes dans l'ouest de l'Ukraine qui ont récemment fait sensation dans les médias. Dumenko n'a pas pu répondre à la question.

Et hier, une délégation de Constantinople est arrivée à Kiev pour célébrer le prochain 33e anniversaire de l'indépendance de l'Ukraine. En outre, « une attention particulière sera accordée à la recherche de moyens de compréhension entre les orthodoxes d'Ukraine et le dialogue pour parvenir à l'unité sur la question ecclésiastique », selon l'exarchat de Constantinople en Ukraine.

L'Exarchat écrit que la délégation avait initialement prévu d'arriver l'année dernière, mais que la visite a été reportée "pour des raisons techniques imprévues".

D'autre part, le Front spirituel ukrainien, idéologiquement aligné sur Constantinople et les schismatiques, a publié le texte de la lettre de Dumenko de l'année dernière convainquant le Patriarche Bartholomée que la délégation ne devrait pas venir.

Il est rapporté que les autorités ukrainiennes sont particulièrement mécontentes précisément de Dumenko et Zorya pour avoir entravé la possibilité d'une "unité de l'Église".

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN

* Dès l'invasion de l'Ukraine par les troupes russes, l'Eglise canonique Ukrainienne sous l'autorité du Métropolite Onuphre, se sépara de Moscou et elle n'a plus de lien de dépendance avec la Russie. 

L'échec patent de l'unité de l'orthodoxie ukrainienne  qui devait passer par la création de la secte de Dumenko par le patriarcat de Constantinople, avec des clercs défroqués ou des aventuriers pseudo-orthodoxes ayant échoué, M. Zélenski et Serge Dumenko (dit "métropolite Epiphane") continuent à utiliser ce mensonge éhonté de la dépendance de l'Eglise canonique de Moscou, en battant les fidèles, en s'emparant les églises par la violence, au mépris de tous les principes chrétiens. 

Il n'y a que 3 Eglises grecques qui ont reconnu le schisme créé par Constantinople. Tous les autres patriarcats ne l'ont pas fait, et refusent de concélébrer avec les séides de Dumenko. 

Il est de plus en plus évident que l'on avait fait croire au Patriarche Bartholomée que les hiérarques et les fidèles de l'Eglise canonique viendraient en masse dans la nouvelle structure. Ce ne fut pas le cas, et même le pseudo patriarche d'Ukraine, l'ineffable Philarète, "hiérarque" défroqué et réduit à l'état laïc par Moscou [avec l'approbation de Constantinople] réhabilité par Bartholomée quitta très vite "l'union". (NdT)

jeudi 22 août 2024

La folie au service du Christ : Accepter la folie divine au nom de la clarté spirituelle.

Fols-en-Christ : embrasser la folie divine pour la clarté spirituelle.

*


La sagesse nous invite à une relation plus profonde et plus authentique avec Dieu.

 Aujourd'hui, alors que nous célébrons la fête de saint Syméon  Fol-en-Christ, [21 juillet/3 août] nous réfléchissons à la tradition mystérieuse et profonde des "fols-en-Christ" au sein de l'Église orthodoxe. Ces saints extraordinaires, souvent incompris et parfois tournés en dérision, ont adopté une voie unique et radicale vers la sagesse et la sainteté divines.

Qui sont les "fols-en-Christ" ?

Les "fols-en-Christ", également connus sous le nom de "yourodivi" en russe, sont des individus qui ont décidé de masquer leur folie ou leur excentricité pour présenter des vérités spirituelles et critiquer les normes sociétales et religieuses de leur époque. Leur apparente folie était un masque qui cachait une profonde perspicacité spirituelle et un engagement profond à vivre l'Évangile dans sa forme la plus radicale.

Parmi les fols-en-Christ les plus connus, citons saint Syméon d'Emèse actuellement Homs, [...], saint Basile de Moscou et sainte Xénia de Pétersbourg. Ces saints, bien qu'ils aient semblé irrationnels ou même fous à leurs contemporains, étaient vénérés pour leur extrême piété, leur ascétisme et leurs pouvoirs souvent miraculeux.


Saint Syméon d'Emèse [Homs]

Saint Syméon d'Emèse, qui vécut au VIe siècle, est l'un des exemples les plus anciens et les plus célèbres de cette tradition. Ce moine, qui d'abord mena une vie d'ascèse extrême dans le désert, se sentit ensuite appelé à suivre une voie non conventionnelle. À son retour dans la ville de Homs, il prit l'apparence d'un fou, adoptant un comportement étrange et provocateur pour dissimuler ses dons spirituels et éviter les louanges publiques.

La folie apparente de saint Syméon lui permit de remettre en question l'hypocrisie, la cupidité et le manque de compassion qu'il voyait autour de lui. Il était connu pour accomplir en secret des actes étonnants de charité et de bonté, ne révélant sa véritable nature qu'à ceux qui avaient des yeux pour voir. Par ses actions, il amena de nombreuses personnes à se repentir et à mieux comprendre la foi chrétienne.


La mission des "fols-en-Christ"

La mission des apôtres pour le Christ était multiple :

- L'humilité et la dissimulation : En adoptant le caractère de la folie, ces saints évitaient les tentations de l'orgueil et de la reconnaissance du monde. Leur vie cachée leur permettait de cultiver l'humilité et de rester concentrés sur leurs objectifs spirituels.

- Critique prophétique : Leurs actions ont souvent servi de critique vivante des échecs moraux et spirituels de leur société. Par leur apparente folie, ils dénonçaient l'hypocrisie, la cupidité et la corruption, et appelaient les gens à une véritable repentance et à la foi. C'est là le travail d'un prophète (qui ne prédit pas nécessairement l'avenir).

- Une sagesse subversive : Les fous pour le Christ ont incarné une sagesse divine qui a bouleversé les attentes du monde. Leur comportement, bien qu'apparemment irrationnel, met en évidence des vérités spirituelles plus profondes et la nature radicale de l'Évangile.

- L'amour radical : Leurs actions apparemment irrationnelles cachent souvent des actes d'amour et de charité profonds. En vivant en marge de la société, ils se sont rapprochés des pauvres et des marginaux, démontrant ainsi l'amour inclusif et sans frontières du Christ.

L'héritage de la folie-en-Christ

L'héritage de la "folie-en-Christ" reste un témoignage puissant du pouvoir de transformation de la folie divine. Dans un monde qui valorise souvent la rationalité, le confort et le statut social, leur vie nous rappelle la nature radicale et contre-civilisationnelle de la foi chrétienne. Ils nous invitent à regarder au-delà des apparences et à rechercher les réalités spirituelles plus profondes qui se cachent sous la surface de nos vies quotidiennes.

En honorant saint Syméon aujourd'hui, souvenons-nous des leçons profondes que lui et d'autres personnes dévouées au Christ nous offrent. Que leur exemple nous inspire à faire preuve d'humilité, à défier l'injustice et à vivre notre foi avec un amour radical et tendre.

Dans leur apparente folie, les "fols-en-Christ" révèlent la sagesse infinie de Dieu - une sagesse qui confond les sages et nous invite à une relation plus profonde et plus authentique avec le divin.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

Arabic Saint 

en Arabe

et

Trueorthodox.eu

en Anglais


LE PATRIARCHE BULGARE INFORME L'AMBASSADEUR DES ÉTATS-UNIS DE LA PERSÉCUTION DE L'ÉGLISE ORTHODOXE UKRAINIENNE CANONIQUE


Photo : bg-patriarshia.bg

Sofia, le 21 août 2024     

Sa Sainteté le patriarche Daniel de Bulgarie a eu une réunion avec l'ambassadeur des États-Unis en Bulgarie hier, l'informant de la persécution de l'Église orthodoxe ukrainienne canonique. Cette réunion a très probablement eu lieu avant que la nouvelle ne soit annoncée sur l'interdiction finale de l'interdiction finale de l'Église orthodoxe ukrainienne canonique par le Parlement ukrainien, ce qui rend la discussion plus que pertinente. C'est maintenant urgent.

Le Patriarche Daniel a parlé avec l'ambassadeur Kenneth Merten de "la coopération productive de longue date entre le diocèse orthodoxe bulgare aux États-Unis et les autorités américaines" et du rôle croissant de l'orthodoxie là-bas, avec de plus en plus de convertis rejoignant l'Église, rapporte le Patriarcat bulgare.

Pour sa part, l'ambassadeur a exprimé son respect pour l'Église orthodoxe bulgare et son rôle spirituel, éducatif et historique.

Pendant la conversation, le Patriarche Daniel a particulièrement attiré l'attention de l'ambassadeur sur la situation difficile à laquelle sont confrontées l'Église ukrainienne canonique et les fidèles :

Il a souligné que diverses restrictions sont imposées à l'Église orthodoxe ukrainienne canonique, dirigée par Sa Béatitude Métropolite Onuphre de Kiev et de toute l'Ukraine : restrictions à la liberté religieuse, restrictions à la liberté de culte, saisie forcée des biens de l'église et promotion du discours de haine. Le patriarche Daniel a souligné que l'Église orthodoxe ukrainienne canonique, avec laquelle toutes les Églises orthodoxes locales sont en communion eucharistique, est soumise à de graves restrictions factuelles et juridiques dans ses activités pastorales en raison de la politique discriminatoire de certains facteurs en Ukraine.

Sa Sainteté a également souligné la nécessité pour les forces démocratiques du monde entier d'aider à assurer la liberté religieuse en Ukraine et ailleurs.

Le Patriarche Daniel a prouvé à plusieurs reprises qu'il était un ardent défenseur de l'orthodoxie en Ukraine.Plus récemment, il a félicité Sa Béatitude le Métropolite Onuphre pour son 10e anniversaire en tant que primat de l'Église orthodoxe ukrainienne, le reconnaissant comme le primat canonique en Ukraine.

Pendant ce temps, des personnalités politiques et ecclésiastiques en Ukraine et aux États-Unis ont admis le rôle central des États-Unis dans la création de l'« Église orthodoxe d'Ukraine » schismatique, qui persécute activement l'Église canonique. Selon le secrétaire d'État adjoint sous le président Trump, c'était même la politique américaine pour détruirel'Église orthodoxe ukrainienne canonique.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN

mercredi 21 août 2024

Ekaterina Satchkova: MIRACLE À DIVEyYEVO Comment la Mère de Dieu elle-même a donné le nom à l'enfant



Quand j'eus 17 ans, mes parents et moi avons déménagé d'une ville du sud à Diveyevo. Ma sœur est restée dans son village d'origine avec sa famille. Chaque été, elle et ses enfants venaient nous rendre visite. C'était un événement très attendu - une période de longues conversations, de dîners de famille bruyants, de promenades autour de Diveyevo. Elle apportait un tas de cadeaux avec elle, ce qui rendait ses visites encore plus agréables.

Mais cet été, tout était différent...

Elle arriva seule, sans cadeaux, toute bouleversée et sans voix. Elle ne parla qu'à sa mère de la raison pour laquelle elle était bouleversée. Mais comme notre maison est petite - une cuisine et une pièce avec un poêle - le secret ne pouvait pas être caché. J'ai entendu la conversation couchée derrière le poêle. Ma sœur et ma mère pensaient que je dormais et ont essayé de parler en chuchotant. Ma sœur pleurait, et ma mère la calmait. Parfois, les pleurs de ma sœur se transformaient en sanglots. Je me suis vite rendu compte du chagrin qui l'attendait dans un avenir proche.

Il y a quelques mois, elle avait commencé à subir un traitement en gynécologie, les médecins avaient prescrit des injections, des pilules hormonales et d'autres médicaments, et avaient fortement interdit de tomber enceinte : "Les médicaments sont forts, si vous tombez enceinte, vous devrez avorter." Comment cela s'est passé, elle-même n'a pas compris : elle et son mari ont pris toutes les mesures pour exclure la grossesse. Mais le cinquième test a dit avec assurance : "Vous allez avoir un bébé." Ma sœur est allée chez les médecins avec cette nouvelle, ils dirent : "Madame avez-vous perdu l'esprit ? Pourquoi avez-vous besoin d'un monstre ? Pour vous en occuper toute votre vie ? Le délai est court, n'ayez pas peur - nous l'interromprons par des médicaments. Ensuite, faites-vous traiter et donnez naissance à un enfant en bonne santé." La sœur avait peur de permettre le meurtre de son enfant même dans ses pensées. Elle a dit aux médecins qu'il n'y aurait pas d'avortement. Les médecins ont levé les bras au ciel : "Alors nous ne pouvons pas vous aider." Et ma sœur est venue là où ils pouvaient l'aider à obtenir de l'aide.

Chaque jour, elle se précipitait à l'église pour l'office, se recueillaitait aux reliques du père Séraphim, marchait le long du canal [Kanavka]  de la Vierge Marie. Chaque semaine, elle communiait. J'ai prié, pleuré, demandé que l'enfant naisse en bonne santé. Je suis rentrée à la maison et je me suis allongée sur le lit. Je l'ai souvent entendue pleurer. Papa et moi étions également tristes, des dîners communs ont commencé à se dérouler en silence - une atmosphère angoissante régnait dans notre petite maison. Seule Maman était calme : "Tout ira bien", a-t-elle dit à ma sœur avec confiance, "le Seigneur s'en chargera".

Source miraculeuse de Deveyevo

Dans les derniers jours avant de quitter Diveevo, ma sœur est allée à la source de l'icône d'Iveron de la Mère de Dieu. Elle avait toujours aimé cette source à cause de son éloignement, et du fait qu'il n'y avait généralement pas beaucoup de monde. Après s'être baignée, elle s'est approchée de l'icône Iveron de la Mère de Dieu et a imposé les mains sur elle. Au même moment, elle a entendu une voix dans sa tête : "Tu appelleras la fille Marie."

Ma sœur accourut à la maison remplie de joie et raconta depuis la porte le miracle qui lui était arrivé. Elle a ri, nous serrés dans ses bras, étant sûre que l'enfant irait bien. La Mère de Dieu avait entendu ses prières ! Dieu merci, la tristesse avait quitté notre maison. Et je me suis assise à table et j'ai ri moi aussi : je me suis souvenu des paroles de ma sœur quand [avant cela] elle avait choisi un nom pour sa fille aînée. J'ai suggéré qu'elle l'appelle Maria, ce à quoi ma sœur a répondu : "Masha [diminutif de Maria]? Je ne l'appellerai jamais ainsi, le nom est trop simple."
Icône Iverskaya

Après un certain temps, ma sœur a vraiment eu une fille, et la chose la plus remarquable est qu'elle est née le jour de la fête de l'icône Iveron de la Mère de Dieu...

Masha a maintenant 11 ans, c'est une petite fille pleinement développée et en bonne santé. Chaque année, elle et sa mère viennent à Diveevo et remercient la Mère de Dieu pour son intercession.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Pravoslavie.ru


mardi 20 août 2024

Le bon exemple de la moniale




 Une moniale charitable qui mendiait de maison en maison pour recueillir de l'argent pour les pauvres pour une maison de retraite pour personnes agées entra un jour dans une maison où les gens faisaient la fête. Sans se décourager, elle se présenta et demanda l'aumone.

L'un des invités lorsque la moniale tendit la main, cracha dans la paume de sa main avec un air moqueur. Sans montrer de mécontentement, elle dit : C'était pour moi et elle étendit son autre main en ajoutant : Maintenant, donnez-moi quelque chose pour ces pauvres gens. L'individu qui l'avait insultée ne s'attendait pas à recevoir une telle leçon. Profondément touché, il offrit plus que les autres et le bon exemple de cette monialee lui fit changer sa vie.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

THE ATHONITE TESTIMONY

lundi 19 août 2024

Archimandrite Iachint Unciuleac: PRIÈRE POUR LA FÊTE DE LA TRANSFIGURATION

 


Reviens vers nous, Ô Jésus, n'écoute pas Pierre ! Descends du Thabor et viens chez nous, dans nos cœurs ! Viens ici, où nous souffrons et travaillons pour notre pain quotidien ! Viens ici, où nous sommes crucifiés par les gens, les démons et les passions ! Si Pierre ne veut pas descendre, laisse-le sur la montagne et viens à nous, dans nos cœurs !

Apprends-nous à être sauvés, montre-nous comment endurer [les difficultés]. Entraîne-nous à porter la croix de notre vie. Apprends-nous à être crucifié. Viens souffrir pour nous, Tu te crucifies à notre place, goûte d'abord à la coupe de la mort, montre-nous une nouvelle voie vers le salut par la souffrance.

Oh, comme nous aurions aimé rester avec Pierre sur le mont Thabor ! Mais nous portons un corps, haletant de maladie, de convoitises et de passions. Dans notre sein, le cœur brûle de haine. À la maison, nos enfants nous attendent, nous demandent un morceau de pain !...


Oh, comme nous aimerions nous réjouir avec Pierre là-bas, sur le mont Thabor ! Mais nous nous voyons entourés de brouillard, de péché. Ne nous abandonne pas, Ô Jésus, mais descends vers nous dans un vent violent, au pied de la montagne. Ici, nous T'attendons, avec les autres disciples : Thomas et André, Jacques et Matthieu, Jude et Bartholomée, Simon et Thaddée. Affamés et nus, les vagabonds et les orphelins, les jeunes et les vieux, les veuves et les mendiants, les malades et les souffrants - nous T'attendons tous, assoiffés de Toi. Viens faire la paix avec nous.

Descends encore plus loin, sur le rivage de la mer, où la vie est jetée dans les vagues, où les navires sont détruits contre les rochers et tant de voiles sont déchirées, tant d'avirons sont brisées, tant d'âmes sont portées au fond par la force rebelle des vagues. Nous savons que la montagne, avec son calme et sa solitude, T'appelle à la prière, mais regarde néanmoins la mer avec pitié. Là, au loin, les vagues ont jeté leur brume, déchirant les rives avec une telle fureur... Et c'est le monde. Mais sur les vagues, les navires se battent avec la mer, le vent et la nuit. Et c'est l'homme.

Descends à cet endroit, dans l'abîme de la mer, au cœur de l'homme, au cœur de la famille. Viens là, où la lumière est mélangée à l'obscurité, la vie à la mort, la joie avec les soupirs, le pain à la poussière, la vérité aux mensonges, le miel au poison, l'amour à la haine, le vin au vinaigre, le temps à l'éternité. Viens ici, où nous, les gens, souffrons ; fais la paix avec nous, transforme la face du monde, calme la mer, apaise nos cœurs et unis les pensées de nos âmes en une seule.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN

dimanche 18 août 2024

8e DIMANCHE APRÈS LA PENTECOTE



Avant Fête de la Transfiguration

Aujourd'hui, la lecture de l'Évangile du dimanche est Matthieu 14 : 14 - 22. Elle raconte le miracle du repas des cinq mille, qui est rapporté dans les quatre Évangiles. Ce qui précède immédiatement le miracle, c'est le martyre de saint Jean-Baptiste. Les disciples de Jean sont allés en parler au Christ, ainsi que des réactions d'Hérode et des rumeurs qui circulaient. Le Christ, en tant que Dieu, aurait déjà connu le sort de son précurseur, mais il s'est retiré dans un endroit désert pour Sa propre sécurité. Cela témoigne également de Son chagrin, qui exprime la plénitude de Son humanité.

La nouvelle de la présence du Christ circule rapidement et les gens affluent pour Le voir. Dans Sa compassion, il passe du temps avec Ses disciples, guérissant les malades. Le temps passe et le soir approche. Parmi la foule se trouvaient les disciples de Jean, dont le travail était désormais terminé. Les disciples du Christ se préoccupèrent des personnes qui avaient besoin de nourriture. L'endroit n'étant pas très prometteur, ils suggérèrent de disperser les gens en les envoyant dans des villages où ils pourraient acheter de la nourriture, car dans leur zèle pour voir et entendre le Christ, ils avaient négligé les aspects pratiques de la vie.

En réponse à la suggestion des disciples, le Christ leur dit de donner de la nourriture aux gens. Ils durent être surpris par cet ordre, car ils se trouvaient dans la même situation que la foule. Eux aussi avaient besoin d'aller chercher quelque chose à manger. Le Christ n'ignorait pas ce fait et savait clairement ce qu'Il allait faire. Son intention était de montrer que le miracle à venir serait accompli par nécessité plutôt que par vanité.



Il est important de noter qu'il y avait cinq pains. À l'église, cinq pains (prosphores), même s'ils sont petits, sont utilisés sur l'autel pour la liturgie. Le Christ a béni la nourriture avant que les gens ne puissent manger, nous enseignant ainsi la vertu de rendre grâce à Dieu avant de prendre de la nourriture. Il a ensuite donné la nourriture aux disciples pour qu'ils la distribuent et qu'ils gardent le miracle en mémoire. Ce miracle n'était ni magie, ni illusion, ni un miracle en apparence seulement. Il s'agissait d'un miracle réel. Nous le voyons dans le fait que les disciples ont reçu l'ordre de ramasser les restes, dont il y avait douze paniers. Judas était avec eux et portait manifestement un panier. S'est-il souvenu de ce genre de choses lorsqu'il a regretté d'avoir vendu le Christ pour trente pièces d'argent ?

Dans son commentaire, le bienheureux Théophylacte observe, en parlant du Christ :

« ..... S'Il n'avait pas pardonné nos péchés et guéri nos maladies par le baptême, Il n'aurait pas pu nous nourrir en nous donnant les Mystères immaculés, car personne ne participe à la Sainte Communion s'il n'a pas d'abord été baptisé. Les cinq mille sont ceux qui sont malades dans leurs cinq sens et qui sont guéris par les cinq pains ».



En attendant demain, il me semble opportun de partager cet article avec vous. Le père Seraphim [Rose] donne une explication très claire, mais érudite, de la fête de demain, au cours de laquelle les premiers fruits (généralement des raisins) de l'année sont bénis et distribués à l'église. 

Extrait de « La Transfiguration de Notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ ».

La Transfiguration, considérée par l'Église comme l'une des « douze grandes fêtes », occupait déjà une place importante dans le calendrier ecclésiastique au IVe siècle, comme en témoignent les homélies et les sermons de grands Pères tels que saint Jean Chrysostome, saint Éphrem de Syrie et saint Cyrille d'Alexandrie ; ses origines remontent aux premiers siècles chrétiens.  Au quatrième siècle également, sainte Hélène érigea une église sur le Mont Thabor, site traditionnel de la Transfiguration, dédiée à cette fête. Bien que l'événement célébré lors de la fête ait eu lieu au mois de février, quarante jours avant la crucifixion, la fête fut transférée au mois d'août parce que sa pleine gloire et sa joie ne pouvaient pas être célébrées convenablement au milieu de la tristesse et du repentir du Grand Carême. Le sixième jour du mois d'août fut choisi parce qu'il précède de quarante jours la fête de l'Exaltation de la Croix (14 septembre), au cours de laquelle on se souvient à nouveau de la Passion du Christ.

La théologie orthodoxe voit dans la Transfiguration une préfiguration de la Résurrection de notre Seigneur et de Sa seconde venue, et plus encore - puisque chaque événement du calendrier de l'Église a une application à la vie spirituelle individuelle - de l'état transformé dans lequel les chrétiens apparaîtront à la fin du monde, et dans une certaine mesure même avant. Dans la préfiguration de la gloire future qui est célébrée dans cette fête, la Sainte Église réconforte ses enfants en leur montrant qu'après les peines et les privations temporaires dont cette vie terrestre est remplie, la gloire de la bénédiction éternelle resplendira, et que même le corps des justes y participera.

C'est une pieuse coutume orthodoxe que d'offrir des fruits à bénir lors de cette fête ; et cette offrande d'action de grâce à Dieu contient également un signe spirituel. De même que les fruits mûrissent et se transforment sous l'action du soleil d'été, de même l'homme est appelé à une transfiguration spirituelle par la lumière de la parole de Dieu au moyen des sacrements. Certains saints, sous l'action de cette grâce vivifiante, ont brillé corporellement devant les hommes, même de leur vivant, de cette même Lumière incréée de la gloire de Dieu ; et c'est pour nous un autre signe des hauteurs auxquelles nous sommes appelés, en tant que chrétiens, et de l'état qui nous attend - être transformés à l'image de Celui qui fut transfiguré sur le Mont Thabor.

Père Seraphim [Rose]


Août 1966

Hevenly Reasl [Le royaume céleste] : Sermons laïcs du Père Seraphim Rose (Platina : Fraternité St Herman, 1984) p. 58 - 60. Texte en anglais


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après


in Mettingham. 

ENGLAND