En plus de son travail
désintéressé pour les autres, Nestor maintenait une vie austère
de prière Après avoir voyagé pour visiter ses enfants spirituels
dans d'autres villages, Nestor se rendait à pied chez lui le soir,
il n'aimait pas voyager en voiture... Ces marches tardives le soir
étaient le seul temps qu'il se consacrait à lui-même. Même dans
la neige l'hiver, il marchait jusques à dix-huit kilomètres pour
rentrer chez lui. C'était son temps pour être seul avec Dieu... il
se plongeait dans la prière, perdant la notion du temps. Nestor
revenait à la maison pour compléter sa règle de prière
rigoureuse, qui se composait d'heures passés à chanter le chant
antique, à genoux dans la prière avec larmes.
Avec le temps, Nestor se
rendit dans la zone de guerre d'Abkhazie, en Géorgie (un petit pays
limitrophe au sud de la Russie, qui faisait auparavant partie de
l'Union soviétique) afin d'aider les personnes qui souffraient
là-bas, et pour répandre la lumière et de la vérité du Christ.
Il commença à se développer dans ces conditions de guerre, et
l'ultime sacrifice qu'un chrétien puisse donner naquit en lui -. le
désir d'être martyrisé pour la foi en Christ. Sachant que la mort
était imminente dans ce pays hostile de l'Abkhazie, Nestor ressentit
la nécessité d'y rester. De retour. en Russie, cependant, son père
spirituel le guida vers le village de Jarky en lui disant: «Est-ce
qu'une mère abandonne ses propres enfants pour élever les enfants
des autres?" Nestor se rendit compte qu'il devait retourner vers
ses propres enfants spirituels.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après