"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 5 août 2023

LORS D'UNE RÉUNION DU CONSEIL DE SÉCURITÉ DE L'ONU, ILS ONT PARLÉ DE LA POLITIQUE DES AUTORITÉS UKRAINIENNES POUR DÉTRUIRE L'ÉGLISE ORTHODOXE UKRAINIENNE

New York, le 3 août 2023.     

Le 26 juillet 2023, une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies a eu lieu, dont le sujet était la persécution de l'Église orthodoxe ukrainienne [canonique du Métropolite Onuphre ndt] par les autorités ukrainiennes, rapporte Patriarchy.ru.

Mme Nihal Saad, directrice de l'Alliance des civilisations, a déclaré, en particulier, que, selon le "Examen de la situation des droits de l'homme en Ukraine", publié par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, les cas de violence contre les membres et les partisans de l'Église orthodoxe ukrainienne ont augmenté  au cours de la période allant de février à avril de cette année, les cas de violence à l'encontre des membres et des sympathisants de l'Église orthodoxe ukrainienne sont devenus plus fréquents.

Ainsi, les autorités ukrainiennes ont effectué des perquisitions dans les lieux de culte et autres installations de l'Église orthodoxe ukrainienne, ont annoncé des soupçons contre le clergé et ont placé plusieurs d'entre eux en résidence surveillée, y compris l'un des principaux hiérarques de l'Église orthodoxe ukrainienne, sur la base de peu de preuves ou sans lles En outre, le ministère de la Culture de l'Ukraine a résilié prématurément l'accord avec l'Église orthodoxe ukrainienne concernant le bail de la Laure des Cavernes de Kiev. Il a également été fait référence aux décisions illégales d'un certain nombre de conseils municipaux et régionaux qui interdisaient les activités de l'Église canonique sur leur territoire, et aux actions des conseils locaux, qui visent à résilier les contrats avec elle concernant la location de la propriété municipale.

"Ainsi, nous craignons que l'impact combiné des mesures gouvernementales contre l'Église orthodoxe ukrainienne ne soit discriminatoire", a résumé Nihal Saad.

Elle a également qualifié de signe alarmant "une vague de discours de haine et un certain nombre de cas de violence contre des membres de l'Église orthodoxe ukrainienne". Selon le rapport, "les responsables, les blogueurs et les leaders d'opinion ont utilisé une rhétorique discriminatoire et incendiaire et ont ouvertement incité à la violence" contre le clergé et les partisans de l'Église canonique, tandis que "le gouvernement et les organismes d'application de la loi n'ont pas pris de mesures efficaces contre les cas d'incitation liés aux discours de haine.

L'un de ceux qui ont pris la parole lors de la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU était le célèbre journaliste et écrivain de Kiev Jan Taksur, qui a été emprisonné parce qu'il a défendu l'Église orthodoxe ukrainienne contre l'oppression de l'État ukrainien.

"Mon histoire personnelle n'est qu'une petite partie de la persécution et de la terreur qui ont été déclenchées contre l'Église orthodoxe ukrainienne et ses partisans au cours des dernières années", a déclaré Jan Taqsur. Il a rappelé que "des centaines et des milliers de paroisses de l'Église orthodoxe ukrainienne ont déjà été transférées de force à l'organisation de l'église orthodoxe d'Ukraine [schismatique créé par Constantinople pour complaire aux USA] ou vivent sous la menace de saisie et de transfert" de leurs églises vers cette structure. Le Président a également souligné les actions des autorités ukrainiennes visant à expulser les moines de l'Église orthodoxe ukrainienne de la Laure des Cavernes de Kiev, à limiter l'accès des croyants de l'Église canonique aux sanctuaires du monastère - "seulement parce qu'ils n'ont pas succombé à la demande de déménager dans une autre juridiction religieuse."

"J'attire votre attention sur le fait que dans ce cas, les autorités ukrainiennes interviennent dans le domaine du sacré - dans le domaine des relations entre l'homme et Dieu. Dans une région où il ne peut y avoir de place pour la politique et la géopolitique", a déclaré Jan Taxur.

L'écrivain a attiré l'attention des participants à la réunion sur le sort des hiérarques, des prêtres et des laïcs de l'Église canonique, qui sont accusés de lourdes accusations, non étayés par des preuves. Parmi eux se trouve le métropolite Pavel de Vyshgorod et de Tchernobyl, emprisonné dans un centre de détention provisoire, le métropolite Théodose de Tcherkasy et Kanivsk, qui est assigné à résidence depuis longtemps.

"Actuellement, la Verkhovna Rada d'Ukraine [Parlement] a un projet de loi sans précédent dans l'histoire de la loi sur l'interdiction complète de l'Église orthodoxe ukrainienne, et les députés déclarent qu'ils sont prêts à voter pour elle. C'est-à-dire que les autorités ukrainiennes vont effacer de la surface de la terre l'Église, dans laquelle des millions de citoyens du pays sont baptisés, mariés et reçus", a déclaré Jan Taxur, soulignant que "cette situation est inacceptable ; elle est illégale et criminelle face à Dieu et au peuple".

Ce sujet a également été abordé dans le discours du représentant permanent par intérim de la Fédération de Russie, D.A. Polyansky, qui a déclaré, en particulier : "Il suffit de se rendre compte que le parlement de Kiev envisage la possibilité d'une interdiction législative et de la saisie des biens de l'Église canonique avec une histoire séculaire, à laquelle appartiennent la majorité des croyants en Ukraine. Il n'y a pas d'analogie à un acte aussi cynique dans l'histoire moderne." Le diplomate a suggéré de penser : "Est-ce qu'un autre État, sur proposition du président du même pays, peut-il adopter une loi interdisant l'Église, dont les paroissiens sont la majorité des croyants dans ce pays ?"

Il a attiré l'attention des personnes présentes sur le fait que les autorités ukrainiennes actuelles poursuivent systématiquement une politique d'État de destruction de l'orthodoxie canonique dans ce pays : l'arsenal de mesures prises comprend des interdictions légales, des perquisitions systématiques, des saisies d'églises, des interrogatoires de paroissiens et de membres du clergé. Les médias étatiques et pro-gouvernementaux publient systématiquement de fausses informations discréditant l'Église et ses hiérarques.

Le diplomate a également souligné la nature sans précédent de la situation avec le gouverneur de la Laure des Cavernes de Kiev : "Pour la première fois dans l'histoire moderne, un hiérarque de haut rang de l'Église est persécuté par l'État et envoyé en prison pour sa foi".

D.A. Polyansky a déclaré que l'ampleur de la persécution par les autorités ukrainiennes du clergé de l'Église orthodoxe ukrainienne "rappelle les épisodes totalitaires les plus tragiques de l'histoire du monde". Ainsi, seulement d'octobre 2022 à mai 2023, le service de sécurité de l'Ukraine a effectué environ 100 perquisitions dans les monastères, les églises et les bâtiments administratifs des diocèses de l'Église canonique dans toute l'Ukraine. Près de 250 membres du clergé de l'Église orthodoxe ukrainienne ont été interdits d'entrer sur le territoire du pays - ils se sont avérés être des parias dans leur pays natal. 61 affaires pénales ont été engagées contre le clergé, dont quatorze évêques, pour "hostie" et "incitation à la haine religieuse". Les sept membres du clergé ont été condamnés. Dix-neuf évêques ont été privés de la citoyenneté ukrainienne sous divers prétextes.

"Faisant preuve de cruauté envers le métropolite Paul, Kiev cherche à briser la résistance des chrétiens orthodoxes qui se battent pour leur église canonique, et surtout à briser la résistance des moines du principal sanctuaire de l'orthodoxie en Ukraine - la Laure des Cavernes  de Kiev, où les autorités de Kiev forcent les moines à quitter le monastère", D.A. Polyansky, signale qu'au 14 juillet, on sait qu'au moins huit structures situées sur le territoire de la Laure ont été fermées, et que les paroissiens se rassemblant pour soutenir les frères du monastère sont dispersés par la police.

Dans le même temps, il a été noté que la tragédie de la Laure des Cavernes de Kiev n'est qu'une partie visible de l'iceberg - la guerre contre l'orthodoxie canonique se pourvit dans toute l'Ukraine. Au niveau régional, principalement dans l'ouest de l'Ukraine, une campagne a déjà commencé à interdire l'Église orthodoxe ukrainienne. Des décisions pertinentes en avril-mai 2023 ont été prises dans les régions de Volyn, Ivano-Frankivsk, Zhytomyr, Lviv, Rivne, Tchernivtsi et Khmelnitsky. Les Soviétiques des régions de Lviv, Ivano-Frankivsk, Kirovograd, Chernivtsi, Ternopil et Rivne ont appelé la Verkhovna Rada à interdire l'Église canonique dans tout le pays. Les conseils municipaux de Brovary, Kamyanets-Podilsky, Sumy, Chernivtsi ont adopté des résolutions sur la confiscation des parcelles de terre de l'Église orthodoxe ukrainienne. L'un des cas récents de saisie directe des bâtiments du temple a été la situation dans la ville de Bila Tserkva, où le 10 juillet 2023, les schismatiques de l'"OCU" ont coupé les serrures, brisé les portes de la cathédrale, bloqué les portes et empêché les croyants de pénétrer à l'intérieur. Les envahisseurs étaient soutenus par les autorités locales et la police.

Le sujet de la persécution des autorités étatiques de l'Ukraine contre l'Église orthodoxe ukrainienne a également été soulevé lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU le 17 janvier de cette année. Le métropolite Antoine de Volokolomsk, président du département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, a fait une présentation sur la situation de l'Église canonique en Ukraine.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

Pravoslavie.ru

vendredi 4 août 2023

John Henry Linardos: Une photo choquante de l'archange Michel de Mantamados


 On peut voir ci-dessus deux photographies de la même icône de l'archange Michel provenant du monastère qui honore son nom dans le village de Mantamados à Lesbos. Mais il y a une très grande différence entre les deux ! 

Sur la photo du haut, l'archange a la bouche ouverte, alors que sur la photo du bas, il a la bouche fermée, comme on peut le voir chaque jour lorsque des pèlerins viennent la vénérer dans l'église sacrée. 

Que s'est-il passé ? La photo du haut a été prise il y a une vingtaine d'années par un pèlerin venu vénérer l'icône. Alors qu'il attendait son tour dans la file d'attente, ce qui arrive tous les jours en raison de la grande affluence, une femme devant lui priait, les larmes aux yeux, le saint archange de l'aider à résoudre un problème qu'elle rencontrait. 

Soudain, tous les participants ont été stupéfaits de voir la bouche de l'archange s'ouvrir comme s'il lui parlait. Le pèlerin susmentionné, qui avait un appareil photo avec lui, a immortalisé cet événement choquant par un cliché. 

Ce miracle impressionnant de l'archange a choqué tous les pèlerins présents et continue de choquer tous ceux qui voient la photo et entendent parler du miracle.  

Cette sainte icône de l'archange Michel de Mantamados est en relief, faite de terre et du sang des moines massacrés par les pirates lors d'un raid et du pillage du monastère, à l'image de l'archange tel qu'il a été vu en vision par le seul moine survivant. 

Cette double photographie m'a été offerte par un bon ami et frère en Christ, John Kampouropoulos, pharmacien de profession à Athènes et originaire de Mytilène. 

Lorsqu'il a déménagé à Valyra en 1994, cette photographie a disparu dans ses paquets de dossiers et de livres. Malgré mes efforts frustrants pour la retrouver, elle est devenue introuvable. 

Soudain, il y a quelques jours, à l'occasion de la fête des saints archanges Michel, Gabriel et Raphaël, elle a été retrouvée à un endroit où je ne m'attendais pas à la trouver, juste devant moi ! Le hasard ? Que chacun interprète cela comme il l'entend. Ce qui m'intéresse, c'est de faire connaître ce merveilleux événement à tous : croyants, incroyants et "acteurs" de l'athéisme.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

mercredi 2 août 2023

Père Savatie Bastovoi: L'âme humaine est comme un vase

 


Bien qu'elle soit illimitée, l'âme de l'homme est comme un vase. Elle se remplit et se vide, ou se brise comme un vase.

Les personnes qui plaisent à Dieu sont appelées dans l'Écriture des vases d'élection (Actes 9, 15), tandis que les personnes indignes sont des vases de bois et d'argile (2 Timothée 2, 20).

Si nous nous penchons sur le cœur, nous pouvons sentir s'il est plein ou vide, si notre âme est brisée ou si elle présente des fissures par lesquelles s'échappe notre chaleur.

J'ai appris récemment que les Japonais ne jettent pas les récipients brisés, mais les collent avec de l'or fondu, de sorte que les fissures forment un motif de grande valeur. Plus il y a de fissures, plus le récipient a de la valeur, car il contient plus d'or.

Les larmes sont l'or fondu qui colle l'âme endommagée par les péchés, la rendant encore plus précieuse qu'auparavant. C'est dans ces vases collés avec l'or des larmes que Dieu se rtrouve.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

THE ATHONITE TESTIMONY




LE METROPOLITE UKRAINIEN LUC FAIT APPEL AU MÉDIAS DES ÉTATS-UNIS AU NOM DE L'EGLISE UKRAINIENNE [CANONIQUE] PERSÉCUTÉE

Photo : logoslovo.ru
Zaporojye, province de Zaporojye, Ukraine, 31 juillet 2023
     

Son Eminence le Métropolite Luc de Zaporojye de l'Église orthodoxe ukrainienne a fait appel à plus de deux douzaines de journalistes et de médias américains au nom de l'Église orthodoxe ukrainienne persécutée.

Plus tôt ce mois-ci, le conseil municipal de Zaporojye a décidé de rompre tous ses accords avec l'Église orthodoxe ukrainienne [canonique], après des mois de tentatives infructueuses de conduire l'UOC dans la "Église orthodoxe d'Ukraine" schismatique. Des décisions similaires ont été prises dans tout le pays.

Le Métropolite Luc et plusieurs autres hiérarques et clercs sont également personnellement soumis à des sanctions de la part de leur propre État.

La persécution de l'UOC par l'État est mieux illustrée par la situation entourant la Laure des grottes de Kiev. L'État essaie activement d'expulser complètement l'Église et les moines de leur domicile, et son higoumène, Son Éminence le Métropolite Pavel de Vyshgorod, est détenu en résidence surveillée et en centre d'arrestation depuis des mois maintenant. D'autres hiérarques sont également assignés à résidence.

La raison immédiate des appels du Métropolite  Luc sont les tentatives en cours d'interdire l'UOC au niveau national. Il a été annoncé la semaine dernière que le Parlement ukrainien aurait peut-être examiné le projet de loi n° 8317, qui interdirait à l'Église orthodoxe, vendredi, la fête du baptême de la Rus'.

Le Métropolite Luc a envoyé ses lettres dans les jours précédant le 28 juillet. Heureusement, en fin de compte, le projet de loi n'a pas été examiné par la Verkhovna Rada ce jour-là en raison d'un manque de soutien.

Le Métropolite Luc a annoncé à propos de ses lettres sur sa chaîne Telegram :

Le Christ est parmi nous, mes chers lecteurs !

Aujourd'hui, la Verkhovna Rada peut adopter une loi visant à interdire l'UOC.

Il est clair que ce sera une étape illégale. Il est également très clair qu'il est très difficile de lutter contre l'anarchie.

Cependant, nous ne devons pas non plus simplement de baisser les bras. Chacun de nous, en tant que partie directe de la plénitude de l'Église orthodoxe ukrainienne, doit, au mieux de ses capacités, se battre pour ses droits et la possibilité de mener librement la mission évangélique.

Au cours des derniers jours, j'ai envoyé des lettres à plus de 25 journalistes et médias américains qui adhèrent à des valeurs conservatrices. Mes lettres comprennent à la fois une description de l'image globale de la persécution croissante de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique] et des faits concrets sur les violations des droits et libertés de nos croyants.

J'espère vraiment que ces lettres contribueront à la défense de l'Église, qu'ils essaient maintenant par tous les moyens  d'envoyer sur le chemin de la trahison de la foi orthodoxe.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN

mardi 1 août 2023

Métropolite Luc (Kovalenko) de Zaporojye et Melitopol: TOUT CE QUI N'A PAS D'UNITÉ EST VOUÉ À LA DESTRUCTION

Photo: pravlife.org


Le Christ est parmi nous, mes chers lecteurs!

Tout ce qui n'a pas d'unité est voué à la destruction.

Dans la lecture liturgique d'aujourd'hui (huitième dimanche après la Pentecôte), nous avons entendu un appel à l'unité. Le Sauveur, dans Sa Grande Prière Sacerdotale, demande que nous soyons un avec Dieu et les uns avec les autres. L'apôtre Paul nous dit: Maintenant, je vous supplie, frères, au Nom de notre Seigneur Jésus-Christ, que vous parliez tous de la même chose, et qu'il n'y ait pas de divisions parmi vous; mais que vous soyez parfaitement unis dans le même esprit et dans le même jugement (1 Cor. 1:10).

Nous sommes appelés à être unis dans notre profession de foi, dans les sacrements et le culte, dans la structure de l'Église, dans la compréhension des Saintes Écritures et de la Tradition. Nous renforçons et approfondissons notre unité en participant au même Corps et au même Sang du Sauveur. Tout cela nous fait un en esprit avec Dieu et les uns avec les autres. Il est très important de comprendre et de ressentir cette unité non pas formellement, mais comme de l'intérieur; non pas dans la lettre, mais dans l'esprit.

Vous pouvez prendre une analogie avec la vie de famille. Pouvons-nous, par exemple, dire qu'un époux, une femme et des enfants forment une seule famille simplement parce qu'ils vivent sous le même toit? Non, parce qu'il peut y avoir les divisions les plus profondes au sein de cette famille. Un abîme sans fond d'aliénation peut passer entre un mari et sa femme, et chacun d'eux peut vivre sa propre vie séparée. Les enfants et les parents en général, vivant dans la même maison, peuvent vivre dans des mondes complètement différents. S'il n'y a pas d'amour, d'harmonie, de compréhension mutuelle dans la maison, alors il ne peut être question d'aucune unité. Formellement, c'est une famille, mais en réalité, ce sont de parfaits inconnus les uns pour les autres.

La même chose se passe maintenant dans notre patrie. Comme dans tous les pays, nous avons des citoyens qui parlent des langues différentes. Cela pourrait-il faire l'objet de divisions? Ceux qui haïssent leurs propres compatriotes peuvent-ils être appelés patriotes? Et comment comprendre ceux qui, professant (au moins formellement) le même Credo que nous, lisant le même Évangile, à l'aide d'une mouleuse et d'un pied de biche, s'emparent de nos Églises? Ces gens peuvent-ils être appelés croyants? De quel genre d'unité avec eux pouvons-nous parler?

La cause et la racine de toutes les divisions sont en enfer. Les gens qui prêchent la haine et divisent les membres d'une grande famille en “leurs semblables” et “les étrangers”, en “bons” Ukrainiens et “mauvais” Ukrainiens, sont sans aucun doute des serviteurs du Diable. Mais ils ne pourront rien faire s'ils n'y consentent pas eux-mêmes individuellement. C'est ainsi que Dieu permet à Satan de semer l'ivraie entre nous, et par ce crible, nous découvrons qui préserve l'unité avec Dieu et les uns avec les autres, quoi qu'il arrive, et qui ne le fait pas; lesquels d'entre nous sont des “enfants de Dieu”, et lesquels sont les “rejetons du Diable”.

Il est très triste que les politiciens, qui auraient dû faire tout ce qui était en leur pouvoir pour empêcher les divisions nationales, religieuses et autres dans notre pays, incitent eux-mêmes à cette inimitié. Je voudrais qu'ils entendent encore les paroles du Christ et comprennent que Tout royaume divisé contre lui-même est amené à la désolation; et toute ville ou maison divisée contre elle-même ne tiendra pas (Matt. 12:25).

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN

lundi 31 juillet 2023

Prêtre Cristian Deheleanu: Comment te sens-tu Père?

 

Quand avez-vous demandé à un prêtre la dernière fois : « Comment te sens-tu, Père ? `

Quand êtes-vous resté à côté d'un prêtre pour lui et non pour vous et vos besoins ? Quand avez-vous eu la patience, l'intérêt de ressentir ses propres besoins ?

Vous êtes-vous déjà tenu à côté d'un prêtre dans la nuit de sa solitude pour voir comment il tient entre ses mains la Sainte Croix ou fixe l'icône de la Vierge Marie... ne comprenant pas pourquoi il se sent si seul ayant Dieu si proche, mais comprenant la solitude du Sauveur sur le Chemin de la Croix ? Pourquoi les vagues qui s'écrasent sur le bord de mer sont-elles moins que ses soucis ?

Comment prie-t-il pour ceux qui ne prient pas ?

Comment veut-il que tous viennent ressentir la joie de la communion avec le Christ ?

Comment pleure-t-il pour tous ?

L'avez-vous déjà vu un moment au milieu de la nuit se lever et lire avec impatience les pages du Liturgicon ou d'un autre livre de prières ou se précipiter à l'église ou à la chapelle et à la recherche de Dieu ?

Avez-vous déjà été à côté d'un prêtre quand il est resté impuissant et sans voix devant une douleur qui lui a été confessée ? D'être près de lui quand les gens confessent leurs problèmes, quand les mères enterrent leurs fils et sont déchirées par la douleur et lui demandent : « Pourquoi ? Pourquoi, Père, pourquoi ? `

Ou avez-vous déjà quitté votre maison, vos enfants et votre femme alors qu'ils souhaitaient probablement le plus être en votre présence, comme le prêtre qui à la maison est un mari et un père aussi et qui est parti au milieu de la nuit pour confesser quelqu'un qui est prêt à quitter ce monde ?

Ou quand il doit finir correctement tout ce qu'il a à faire ? Avez-vous déjà pensé à ce qu'un prêtre ressent quand, de retour à la maison après des heures deboutr et de nombreuses fois sans avoir mangé, il doit être capable et plein de joie pour prendre soin de ses enfants qui veulent leur père ?

Quand il est heureux comme un enfant pour quelqu'un qui a été guéri d'une maladie ou qui a reçu en cadeau un bébé ?

Alors, parce que Dieu a exaucé sa prière, il reste dans la prière et la gratitude même si l'homme a oublié ?

Savez-vous ce que c'est que de voir des gens s'attendre à des miracles de votre part et que vous n'êtes pas en mesure de les faire ?

Avez-vous déjà été près du lutrin de confession ? Avez-vous ressenti la peur de son impuissance et la fatigue lorsque l'homme vient confesser ses péchés ? Savez-vous combien de douleur et combien de questions restent dans le cœur d'un prêtre après qu'une âme ait confessé ses péchés ?

Avez-vous déjà transpiré à la chaire en prêche ? Connaissez-vous les émotions qu'il ressent lorsqu'il ouvre la porte et entre dans l'église pour la Sainte Liturgie, craignant devant Dieu d'être indigne de s'approcher de Lui et pour le nombre décroissant de personnes qui assistent à l'office ? Connaissez-vous ses sentiments sur le Saint Sacrifice ? Sa passion ? Son amour ? Son pouvoir ?

Avez-vous une idée de ce que c'est que de regarder un homme qui reçoit une bénédiction sur le lit de mort et qui, bien qu'il meure, vous sourit tranquillement ? Personne ne comprend le sourire de sa souffrance... sauf le prêtre.

Par conséquent, qui est le prêtre ? Qui ose dire qu'il sait tout sur lui ? Qui peut le juger ? Le prêtre peut offrir à l'homme ce que personne d'autre ne peut lui offrir : la Sainte Eucharistie !

Prions donc les uns pour les autres ! Priez pour les prêtres et ne les jugez pas ! Parce que les prêtres prient pour tout le peuple !

Le moment viendra où tout sera en lumière et où nous comprendrons tous que dans l'arbre plein de fruits, vous ne pouvez pas jeter le bâton

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

THE ATHONITE TESTIMONY


Jean-Claude LARCHET: Recension. Cyprien Kern, L’Eucharistie. Étude historique, théologique et pratique.



Comme l’indique son titre, ce livre propose un commentaire de la Liturgie eucharistique en suivant pas à pas son texte et son rituel, avec la particularité de les situer dans leur évolution historique. Synthèse des cours que le Père Cyprien Kern donna à l’Institut Saint-Serge – dont il fut de 1936 à 1960, le professeur de théologie liturgique et de théologie pastorale –, publié en russe en 1946, il est sa première œuvre traduite en français.

Cette vaste étude est précédée d’une introduction du traducteur, le Père Marc Andronikof, qui présente la vie du Père Cyprien (1899-1960), sa personnalité et son héritage humain et intellectuel. Au sein de ce dernier, il faut mentionner, en dehors des études liturgiques, des études patristiques, en particulier sur saint Grégoire Palamas dont il fut l’un des redécouvreurs et dont il traduisit en russe les œuvres publiés dans la Patrologie grecque de Migne, étant aussi, à l’Institut Saint-Serge, professeur de langue grecque ancienne.

Le livre comporte deux parties.

La première (pp. 43-212) présente l’origine et l’histoire de la Liturgie. C’est une étude savante, qui ne se contente pas, en ce qui concerne les origines, de présenter l’institution eucharistique lors de la Cène, mais fait des rapprochements avec les rituels hébraïques. L’auteur présente après cela les connaissances fragmentaires que nous avons de ce qu’a pu être la Liturgie aux temps apostoliques (où son lien problématique avec les agapes est étudié), puis aux IIe et IIIe siècles d’après les informations peu nombreuses que nous ont laissées les premiers Pères. La Liturgie est ensuite étudiée dans les formes nombreuses et diverses qu’elle a prises dans les Églises locales. Puis l’étude se concentre sur les formes progressivement dominantes et unifiées, à partir du IVe siècle, que nous connaissons aujourd’hui dans l’Église orthodoxe sous les noms de Liturgie de saint Jean Chrysostome, Liturgie de saint Basile et Liturgie de saint Jacques, lesquelles n’ont cependant pas cessé, sauf pour la partie centrale de l’anaphore, d’être modifiées par la suite (le plus souvent sous la forme d’une augmentation), et cela jusqu’à une époque récente.

La deuxième partie (pp. 213-542), après des remarques liminaires sur les conditions requises pour la célébration (concernant les personnes qui l’accomplissent, le moment, le lieu, les instruments, les livres), est une explication de la Liturgie eucharistique en suivant ses différentes étapes, fournissant la fois des indications pratiques (sur les gestes accomplis par le célébrants) et un commentaire théologique (sur le sens des rites). Cette partie mentionne les évolutions historiques du texte et du rituel, et évoque les discussions auxquelles certaines d’entre elles ont donné lieu, par exemple le rite du zéon ou l’interpolation du tropaire de tierce dans le texte de l’anaphore.
La question de l’épiclèse, sujet majeur de controverse entre orthodoxes et catholiques, fait l’objet d’un très long développement (pp. 370-457). Ici comme sur d’autre sujets, l’auteur fait place aux positions des liturgistes catholiques ou protestants de l’époque et les discute (il faut rappeler que le P. Cyprien Kern fut, avec le P. Nicolas Afanassieff, le fondateur, en 1953, des « Semaines d’études liturgiques de Saint-Serge », qui réunissent périodiquement, jusqu’à aujourd’hui, des liturgistes de toutes les confessions chrétiennes).

Le Père Cyprien insiste sur la dimension sacrificielle de la Liturgie, sous-estimée, selon lui, dans des commentaires orthodoxes.

La présentation de la variété historique des formes liturgiques dans les premiers temps et des modifications subies par la Liturgie au cours des siècles a comme effet pervers de relativiser sa forme actuelle, donnant à penser par exemple, que si tel rite ou telle prière sont apparus tardivement, on peut éventuellement s’en passer, ou si telle pratique existait à l’origine, on peut l’intégrer. L’auteur met en garde contre la tentation de constituer des Liturgies « à la carte », et fait remarquer que si certaines réformes peuvent être justifiées (comme par exemple celle de lire à voix haute les prières dites « secrètes », elles ne sauraient en aucun cas être laissées à l’arbitraire de tel ou tel prêtre, mais doivent résulter d’une décision prise conciliairement par les hautes autorités ecclésiastiques (voir p. 258-264).

Si la première partie du livre du Père Cyprien est plutôt réservée à des spécialistes, et est à certains égards déroutante par la multiplicité des formes liturgiques qu’elle évoque (ce que compliquent encore les références aux rituels hébraïques), la seconde partie, très abordable par son caractère le plus souvent descriptif et explicatif, est d’une grande utilité pour parfaire la formation des prêtres et des fidèles.

Archimandrite Cyprien Kern, L’Eucharistie. Étude historique, théologique et pratique. Traduit du russe par Marc Andronikof,  Éditions Apostolia, 2023, 553 p.

Jean-Claude Larchet

dimanche 30 juillet 2023

HUITIEME DIMANCHE APRÈS LA PENTECOTE

L'expérience religieuse de ce pays au cours des derniers siècles a produit le concept de foi personnelle. Cela s'exprime parfois par "je ne laisse rien s'interposer entre moi et Dieu" ou, pire encore, "si je peux le croire, c'est vrai pour moi". L'Église n'approuve pas de tels sentiments parce qu'ils réduisent toutes les croyances au niveau de la simple opinion. L'Église enseigne la vérité éternelle, pas une opinion personnelle. C'est la raison d'être de la convocation des 7 Conciles Œcuméniques, qui ont défini la Vraie Foi et réfuté l'erreur. Aujourd'hui, nous nous souvenons liturgiquement des six premiers Conciles.





Icône des conciles œcuméniques

Ce dimanche, nous commémorons les Pères des six premiers conciles œcuméniques. Nous avons joint à ces notes une vue d'ensemble de ces conciles. Ce document a déjà été publié, mais il se peut que les nouveaux lecteurs ne l'aient pas vu. Ceux d'entre vous qui l'ont déjà vu apprécieront peut-être l'occasion de se rafraîchir la mémoire, car il peut être difficile de se souvenir des nombreux détails théologiques et historiques.

Ste mégalomartyre Marina

Aujourd'hui, le calendrier des saints nous présente la grande martyre Marina. Il est curieux de constater que de nombreux noms chrétiens sont universels, mais qu'ils sont rendus de manière différente selon les pays. La mégalomartyre est connue dans le monde grec sous le nom de Marina, mais en Occident, le nom le plus courant est celui de Marguerite. Elle a fait l'objet d'une dévotion populaire très répandue au cours des siècles précédents, comme en témoignent les nombreuses dédicaces d'églises à sainte Marguerite d'Antioche, qui a souffert au début du IVe siècle. Sans surprise, l'infâme empereur Dioclétien figure dans le récit. Trop souvent, la seule vie écrite d'un saint que nous possédons est l'œuvre d'un hagiographe médiéval postérieur, et c'est le cas de la grande martyre Marina. La vie traditionnelle est truffée de signes et de prodiges, dont celui d'avoir été avalée par un dragon.  Malheureusement, cela conduit les historiens et d'autres à se moquer de l'histoire traditionnelle et à la rejeter comme une simple fiction, voire à rejeter la sainte comme un personnage fictif. La tradition veut que Marina soit la fille d'Aedidios, prêtre païen d'Antioche, en Pisidie, et que sa mère soit morte en couches, ou peu après. L'enfant fut soigné par une chrétienne qui enseigna à Marina l'existence de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. Marina fut tellement inspirée qu'elle devint chrétienne et décida de donner sa virginité et sa vie au Christ, son Seigneur. Pour cette raison, son père terrestre la rejeta et la renia. Elle attira l'attention d'Olybrius, le gouverneur d'Antioche, qui voulut la séduire, mais Marina repoussa ses avances, restant fidèle à ses convictions chrétiennes. Dans sa fureur, le gouverneur la fit torturer pour l'obliger à se plier à ses exigences. C'est ainsi que Marina fut finalement décapitée, livrant son âme au Christ Sauveur. Dans le Prologue d'Ochrid, saint Nikolaï Velimirovic indique que les reliques de sainte Marina sont conservées au monastère de Vatopaidi, sur le Mont Athos, et au monastère de sainte Marina, dans les monts Langa, qui surplombent le lac d'Ochrid. Dans ce dernier monastère, il écrit que de nombreux miracles furent observés, non seulement par des chrétiens, mais aussi par des musulmans. 

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La lecture de l'Évangile d'aujourd'hui est Matthieu 14, 14-22 et raconte le miracle du repas des cinq mille, qui est rapporté dans les quatre Évangiles. Il est précédé immédiatement par le martyre de saint Jean-Baptiste. Les disciples de Jean sont allés en parler au Christ, ainsi que des réactions d'Hérode et des rumeurs qui circulaient. Le Christ, en tant que Dieu, avait déjà connu le sort de Son précurseur, mais Il se retira dans un endroit désert pour Sa propre sécurité. Cela témoigne également de Son chagrin, qui exprime la plénitude de son humanité.

La nouvelle de la présence du Christ circula rapidement et les gens affluèrent pour Le voir. Dans Sa compassion, il passa du temps avec ses disciples, guérissant les malades. Le temps passa et le soir approcha. Parmi la foule se trouvaient les disciples de Jean, dont le rôle était désormais terminé. Les disciples du Christ s'inquiètèrent de la foule qui avait besoin de nourriture, mais l'endroit n'était pas très propice. Ils suggèrent donc de disperser les gens en les envoyant dans des villages où ils pourraient acheter de la nourriture, car dans leur zèle pour voir et entendre le Christ, ils avaient négligé les aspects pratiques de la vie. En réponse à la suggestion des disciples, le Christ leur dit de donner de la nourriture aux gens. Ils durent être surpris par cet ordre, car ils se trouvaient dans la même situation que la foule

 Ils devaient également aller chercher quelque chose à manger. Le Christ n'ignorait pas ce fait et savait clairement ce qu'il allait faire. Son intention était de montrer que le miracle à venir serait accompli par nécessité plutôt que par vanité.

Il est important de noter qu'il y avait cinq pains. À l'église, cinq pains (prosphore), même s'ils sont petits, sont utilisés sur l'autel pour la Liturgie. Le Christ a béni la nourriture avant que les gens puissent manger, nous enseignant la vertu de rendre grâce à Dieu avant de prendre de la nourriture. Il donna ensuite  la nourriture à des disciples pour qu'ils la distribuent et gardent le miracle en mémoire. Ce miracle n'était pas une magie, une illusion, un miracle en apparence seulement. Il s'agissait d'un miracle réel. Nous le voyons dans le fait que les disciples reçurent l'ordre de ramasser les restes, dont il y avait douze paniers. Judas était avec eux et portait manifestement un panier. S'est-il souvenu de ce genre de choses lorsqu'il regretta d'avoir vendu le Christ pour trente pièces d'argent ?

Le bienheureux Théophylacte observe dans son commentaire, en parlant du Christ :

"..... S'il n'avait pas pardonné nos péchés et guéri nos maladies par le baptême, il n'aurait pas pu nous nourrir en nous donnant les Mystères immaculés, car personne ne participe à la Sainte Communion s'il n'a pas d'abord été baptisé. Les cinq mille sont ceux qui sont malades dans leurs cinq sens et qui sont guéris par les cinq pains".

APERÇU DES SIX PREMIERS CONCILES OECUMENIQUES


Ce dimanche, l'Église se souvient des six premiers conciles œcuméniques. Des milliers de pages et d'énormes livres ont été écrits sur la foi. Toute la théologie repose sur les formulations doctrinales des sept conciles œcuméniques. Il est pratiquement impossible de résumer tout cela sur deux feuilles de papier A4, mais nous tenterons néanmoins de vous donner un aperçu des questions théologiques que chaque concile a été appelé à résoudre.

Concile de Nicée


En 325 après J.-C., le premier concile (à Nicée) fut convoqué pour combattre l'hérésie arienne. Ce concile a défini le Fils incarné de Dieu comme étant consubstantiel au Père. Les évêques réunis à Nicée ont commencé à rédiger un précis des définitions doctrinales, connu sous le nom de "Credo". Ils ont également réglé la question de la date de Pâques. Une explication plus complète est donnée dans les notes du dimanche suivant l'Ascension (31 mai).

Concile de Constantinople

En 381, le deuxième concile œcuménique s'est tenu à Constantinople. Malheureusement, l'hérésie arienne avait continué à troubler l'Église dans les années qui avaient suivi le premier concile. L'archevêque de Constantinople, Macedonius Ier (qui a exercé ses fonctions à deux reprises, de 342 à 349, puis de 351 à 360, et qui s'est entouré d'ariens et de compagnons de route), a joué un rôle clé dans ce problème. 

 Il promulgua une hérésie qui niait l'égalité des trois personnes de la Trinité, appelant le Saint-Esprit "une création du Fils et le serviteur du Père et du Fils". Le Concile réfuta cette doctrine erronée et inclut la déclaration suivante dans le Credo pour confirmer l'enseignement de l'Église : "Et au Saint-Esprit, Seigneur et Donateur de vie, qui procède du Père et qui, avec le Père et le Fils, est également adoré et glorifié..." Ce concile compléta et autorisa le Credo. Si quelqu'un vous demande "Que croit l'Église orthodoxe ?" et que vous doutez de votre capacité à donner une réponse concise, donnez-lui simplement une copie du Credo de Nicée. Celui-ci est chanté ou récité à chaque liturgie, ainsi qu'à d'autres offices (complies). Le Credo est un dogme ; toute modification ou ajout est totalement interdit.

Concile d'Ephèse

En 431 après J.-C., le troisième concile œcuménique s'est tenu dans la ville d'Éphèse. À cette époque, l'Église était perturbée par l'archevêque Nestorius de Constantinople, qui enseignait que Dieu le Fils et Jésus-Christ étaient deux personnes. Il niait ainsi que dans le Christ, le Dieu incarné, la divinité et l'humanité étaient unies en une seule personne (l'union hypostatique). Nestorius fut mis au défi de s'adresser à la Sainte Vierge en tant que "Theotokos" (Mère de Dieu), ce qu'il refusa. Il se contenta de l'appeler "Christotokos" (Mère du Christ). Il confirmait ainsi son hérésie. En conséquence, le concile déposa Nestorius et le condamna comme hérétique.

Concile de Chalcédoine

En 451 après J.-C., le quatrième concile œcuménique s'est réuni à Chalcédoine. À cette époque, l'Église devait faire face au problème inverse. Une école de pensée s'étaitdéveloppée à Alexandrie, qui acceptait le Dieu incarné, Jésus-Christ, comme une seule personne, mais qui confondait la personne avec la nature. Ces personnes sont appelées Monophysites (mono "un" - physis "nature"). Le père Michael Pomazansky, dans son livre "Théologie dogmatique orthodoxe", déclare : "Les monophysites considéraient qu'il n'y avait qu'une seule personne dans la nature : Les monophysites considéraient qu'en Jésus-Christ le principe de la chair avait été englouti par le principe spirituel, l'humain par le divin, et ils ne reconnaissaient donc dans le Christ qu'une seule nature. Le concile  affirma les deux natures du Christ et condamna l'hérésie monophysite, à laquelle croyaient surtout des non-Grecs (Coptes, Éthiopiens et Arméniens) qui fondèrent ensuite  leurs propres églises schismatiques. 

Cinquième concile œcuménique à Constantinople

En 553 après J.-C., le 5e concile œcuménique fut convoqué à Constantinople. À l'époque, l'empereur Justinien espérait que la scission avec les exclus de Chalcédoine pourrait être résolue. Cet espoir ne se concrétisa pas.



Sixiième concile œcuménique à Constantinople

En 680 après J.-C., le 6e concile œcuménique, qui s'est également tenu à Constantinople, dut se pencher sur le monothélisme (thelesis - "volonté"), une variante du monophysisme. Ce dernier introduit la question de la volonté d'agir du Christ. Cette hérésie soutient que, bien que le Christ ait deux natures, Il est une seule personne et doit donc avoir une seule volonté. Le Concile affirma que le Christ doit avoir deux volontés, puisqu'il a deux natures. Nier cela porte atteinte à l'humanité du Christ, car une nature humaine sans volonté humaine serait incomplète.

Septième Concile (Nicée)

Ce sont les conciles dont nous nous souvenons aujourd'hui. Le 7e concile œcuménique, qui mit fin à la controverse sur les iconoclastes, fait l'objet d'une commémoration distincte. Une fois de plus, nous trouvons un thème important. Dans le commentaire de l'Évangile, le bienheureux Théophylacte nous rappelle que les démons cherchent à nous séparer de Dieu. Nous savons que l'hérésie nous sépare également de Dieu. Nous voyons maintenant l'objectif des conciles. Dans chacun d'eux, l'objectif principal était l'éradication de l'hérésie.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après


in Mettingham. 

ENGLAND
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