"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 29 octobre 2011

Feuillets Liturgiques de la Cathédrale Russe de Genève (version bilingue)

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17/30octobre
20ème dimanche après la Pentecôte

Saint Osée, prophète (VIII av. J. - C.) ; Saint André de Crète, moine, martyr (767) ; transfert des reliques de Saint Lazare, l'ami du Christ, de Chypre à Constantinople (au IX s. ) ; Saints Côme et Damien, anargyres, martyrs en Arabie avec leurs frères Saints Léonce, Anthime et Eutrope (vers 303) ; Saint Antoine de Lekhnovsk, de Novgorod (1611)

Lectures: Gal. I, 11-19; Lc. VIII, 5-15

Un chemin vers saint Silouane (V)



L’homme charnel craint la mort comme une bête la boucherie. L’homme raisonnable, lui, craint le jugement de Dieu.
Saint Ephrem le Syrien




Sa vie avant le conversion, ressemble beaucoup à la nôtre… Le staretz avait vécu l’existence habituelle des jeunes gens de son époque, avait joué avec la vie sans vraiment se préoccuper de son salut et, soudain, tout était changé et il s’acheminait vers le Mont Athos. Il avait réalisé ce que nous savons tous en théorie, c’est-à-dire que la mort vient, puis le Jugement, et que le temps de Dieu nous est d’autant plus compté, que nous ne savons "ni le jour ni l’heure". ( Matthieu 24, 36)
L’Archimandrite Sophrony met en exergue, dès le début de son livre sur le staretz Silouane, cette phrase inspirée de Job : "Le séjour des morts sera ma demeure." (Cf Job 17.11-15) Que n’avons-nous à l’esprit cette sagesse ? Nous avons vis-à-vis de la mort une attitude ambiguë. La curiosité profane du siècle est nôtre, celle-là même qui, nous allons le voir, faisait réagir saint Côme d’Etolie, mais le souci du salut qui devrait motiver notre vie, est souvent très éloigné de nos pensées.
Lorsque saint Côme d’Etolie voyait les gens intéressés par la divination et fascinés par la perspective de connaître l’avenir, il leur demandait s’ils voulaient véritablement connaître leur futur. Devant leur approbation enthousiaste, il leur disait avoir un moyen infaillible de savoir ce qui attendait chacun d’entre nous. Il suffisait de se lever matin, d’aller au cimetière et de regarder les tombes. "Là est notre seul avenir véritable!" disait-il. Est-ce à dire que pour le saint la mort était la borne ultime de la vie ? Certes non ! Mais cette conscience de la proximité de la mort et de son caractère inéluctable, engageaient à ne pas oublier le but de la vie chrétienne, à savoir la préparation pour la vie en Dieu.
La mort, lorsqu’elle ne suscite pas l’engouement malsain orchestré par toute une littérature de pacotille sur la vie après la vie, est le dernier tabou de notre époque. Les cimetières qui étaient autrefois groupés autour des lieux de culte, sont à présent au diable vauvert, cachés aux yeux des vivants et souvent, les rites ancestraux et familiaux de la mort, la veillée, la lecture pieuse devant les voyageurs de l’éternité, ont disparu. 
Il y a quelques années, une amie américaine qui enseignait la psychologie avait pour habitude d’emmener ses étudiants à la morgue dans le cadre de son cours "Psychology of Death and Dying". Très souvent, les étudiants quittaient son cours lorsqu’ils savaient que cette visite à la maison des morts était obligatoire.
La mort effraie. On ne veut pas y penser. Or c’est en répondant à cette question de savoir ce qui adviendra de nous après la vie que nous, chrétiens, pouvons nous déterminer par rapport à notre foi et préparer — avec la grâce de Dieu — notre résurrection. Paradoxalement, c’est notre mort et cette vie qui la suivra, qui déterminent ce que nous devrions faire dans notre existence actuelle, si nous voulons être responsables et inscrits dans cette Vie Eternelle en Dieu, ou bien séjourner dans l’enfer de l’absence de Son amour. 
Par notre conscience de l’importance de l’enfer, nous allons en agissant avec la pure grâce de Dieu, faire que cette mort ne soit qu’un passage et continuer à vivre dans l’Amour, cet Amour que nous aurons connu dès cette terre. Inaccessible à présent à notre pauvre intelligence limitée dans sa dimension exacte et sa pleine mesure, il sera d’autant plus grand lorsque nous contemplerons face à Face Celui Qui est Amour.
Si nous n’avons pas cette expérience de la mort au moins dans notre réflexion, si nous ne croyons pas à la résurrection, alors, "Ne pensons qu’à boire et à manger, puisque nous mourrons demain" (1 Corinthiens 15, 32), ainsi que le dit le saint apôtre Paul. Mais cette expérience est nôtre et nous avons faim et soif, dès cette vie, de cette existence dans le Royaume. Le staretz nous en indique la Voie dans ses écrits…

© Claude Lopez-Ginisty
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L'Ermitage du cœur (309)


Pèlerin du Nom
Dans la prière du cœur
Tu chemines sûrement
Vers la Céleste Patrie

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

vendredi 28 octobre 2011

Un chemin vers saint Silouane (IV)



"Peut-être dira-t-on : ‘Cela n’arrive qu’aux saints’. Mais, moi, je dis que le Seigneur aime également le plus grand pécheur et lui accorde Sa grâce, pourvu que son âme se détourne du péché ; le Seigneur le recevra avec une grande joie dans Ses bras et l’apportera au Père, et alors tous les Cieux se réjouiront à son sujet."
Staretz Silouane (Archimandrite Sophrony, op. cit. p.426)

Un des plus grands obstacles à l’épanouissement de notre âme en Dieu est la pusillanimité. Or c’est notre salut qui est en jeu ! Le staretz béni par ses paroles et sa vie, nous aide à vaincre ce défaut commun à tous les hommes. La sainteté vers laquelle nous devrions tendre, par une fausse humilité nous nous disons indignes de cheminer vers elle, alors que l’injonction du Christ est claire : il veut que nous soyons parfaits comme notre Père Céleste est parfait. (cf Matthieu 5,48).
Le début de la perfection dans la vie spirituelle, c’est de commencer par voir tous nos péchés, nos manquements, nos faiblesses et de les confesser à Dieu devant un prêtre. Ensuite, comme le fit saint Silouane, nous devons prendre la ferme résolution de ne plus nous retrourner vers la vie du vieil homme , nous ne devons plus regarder en arrière. Pour nous, cela ne consistera pas à quitter le monde pour aller au Mont Athos, mais plus simplement à véritablement laisser notre vie passée comme une chose morte, et à regarder vers la Vie nouvelle en Christ.
La repentance et la vision du chemin à suivre ne nous sont pas aisées, car l’endurance au péché et l’indifférence dans lesquelles nous avons vécu, nous ont engloutis dans une apathie proche de la mort définitive de l’âme. Nous ne savons que faire. Le Père Joseph l’Hésychaste, contemporain du staretz à la Sainte Montagne de l'Athos, indiqua une voie à un laïc qui lui demandait conseil.
"Alors deviens comme un petit enfant avec toute sa simplicité enfantine et jette-toi aux pieds de notre Toute Sainte [Mère de Dieu] Qui porte le Grand Dieu comme un petit enfant. Pleure et crie vers Elle avec beaucoup d’amour : ‘Ma chère et douce Mère, aide-moi, montre-moi comment je puis être sauvé ! Intercède, ma chère mère auprès de Ton Fils afin qu’Il me montre ce qu’Il veut de moi, et ce que je devrais chercher en Lui. Qu’Il ouvre les yeux de mon âme qui sont fermés, et m’empêchent ainsi de Le voir, alors qu’Il me voit à chaque instant et que constamment je L’attriste." (Monastic Wisdom, The Letters of Elder Joseph the Hesychast, Saint Anthony’s Greek Orthodox Monastery, Florence, Arizona, USA, 1998, p. 306)
Demander à Dieu ce que nous devons faire, c’est déjà avouer que jusques alors, nous n’avons pas agi selon Ses commandements, et que nous voulons essayer de le faire à présent. La conversion est la réalisation éblouie qu’il y a un passé qui est mort (même si par le remords il revient souvent nous accabler) et un éternel présent en Dieu si nous le voulons, et si nous avons le courage de continuer une lutte commencée par cette grande victoire sur les ténèbres de la Rencontre avec Dieu. 
Au début de notre conversion nous sommes dans l’Eternité du Royaume. Nous aimerions y rester. Pour ce faire, saint Silouane est allé au monastère de Saint Pantéléimon au Mont Athos. Nous, nous restons dans le monde, mais nous ne serons plus du monde. Intérieurement, nous vivrons en Christ. Extérieurement, faute de monastère, nous tiendrons le monde en respect avec l’aide de Dieu et de la prière, en étant immergés dans sa sainte respiration.
Pour nous garder en Dieu, nous nous agrègerons au saint troupeau des brebis logiques du Christ dans l’Eglise. Nous vivrons de la mémoire écrite de Dieu dans les Livres Saints, et nous les scruterons pour y trouver la Vie Eternelle.(cf Jean 5, 39)
Par la confession, nous purifierons notre âme; par la Communion aux Très Saints Mystères, nous la nourrirons du Christ, et dans l’abandon à Sa volonté, nous dirons à Dieu comme saint Silouane : "Je suis digne des tourments de l’enfer, et éternellement, je brûlerai dans le feu. Je suis en vérité pire que tous et indigne de compassion" (Archimandrite Sophrony, op. cit. p.373)
Nous savons que le Christ nous dira : "Vous êtes mes amis." ( Jean 15,14)
Et nous ne désespèrerons pas, même en enfer, car nous savons que l’Amour de Dieu y est aussi présent.

© Claude Lopez-Ginisty
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L'Ermitage du cœur (308)


C'est dans le seul Nom du Christ
Que ton âme renouvelée
Et ton cœur comblé
Trouveront la paix ineffable


上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Sic transit...


Kiss of Judas - the Betrayal

En date du 25 octobre 2011, les archevêques catholiques romains de Marseille, d'Aix-en-Provence et Arles, d'Avignon, les évêques de Digne, de Fréjus-Toulon, de Gap et d'Embrun, de Nice ainsi que l'administrateur apostolique d'Ajaccio prennent enfin position sur la venue annoncée à Marseille de Mme Vassula Ryden (prétendument orthodoxe, [avec un directeur spirituel catholique (sic!)]  alors que rien ni dans ses "enseignements", ni dans sa foi ne l'est!), mettant en garde leurs fidèles "contre le caractère surnaturel de ses prétendus messages" et désavouent ce qui, il n'y a pas si longtemps, était considéré avec une certaine bienveillance dans certains milieux romains, malgré la notification du 6 octobre 1995. Mieux vaut tard que jamais… Nous avons en mémoire le petit livre de l'abbé René Laurentin sur elle qui dit: "Vassula est une des voyantes les plus équilibrées, les plus limpides que je connaisse. Je serais même tenté de dire la plus normale, la plus équilibrée, quoique la plupart le soient, de manière parfaitement satisfaisante." 
Voir le texte du 25 octobre 2011 sur

jeudi 27 octobre 2011

Un chemin vers saint Silouane (III)




Nous savons que lorsque l’un d’entre nous chute, il chute seul, mais personne n’est sauvé seul.
Alexis S. Khomiakov

Les modèles hagiographiques habituels laissent peu de place à notre intellect pour cette identification qui, dans le domaine de la foi, est souvent salutaire. Pourtant, la vie du saint staretz Silouane avant son arrivée au Mont Athos nous permet de réfléchir à notre propre vie par rapport à ce que nous savons de la sienne. 
L’existence et les pensées d’un simple paysan russe, ses préoccupations, sont relativement semblables à celles de tous les hommes. Le divertissement — au sens pascalien du terme — occupe la vie du jeune homme Syméon Ivanovitch Antonov. Cette double vie dans le monde et ses "divertissements", menée en parallèle à une vie religieuse conventionnelle, fut interrompue par le rêve prémonitoire. Le serpent avalé en songe par le jeune homme, nous l’avons tous nous-mêmes avalé, même si nous n’avons pas eu la grâce de recevoir à cette occasion l’avertissement salutaire de la Mère de Dieu. 
Le staretz devenu moine disait à ce moment ne pas avoir vu la Mère du Sauveur à cause de son indignité. Combien plus grande est notre indignité à nous qui n’entendons pas comme lui la Vierge Pure nous dire à cause de nos péchés : "Tu as avalé un serpent en rêve et cela te répugne. De même, je n’aime pas voir ce que tu fais". (Archimandrite Sophrony, Op. cit. p. 18)
Cette reconnaissance de notre état pécheur, nous pouvons la faire et, comme Syméon Ivanovitch, nous pouvons nous mettre sur la voie de Dieu d’une manière plus authentique. Comme le saint staretz, nous pouvons avoir oublié le Bon Larron et nous étonner que le paysan Etienne qui a tué un homme soit si joyeux (Archimandrite Sophrony, op. cit., p. 19). Mais Etienne dit qu’il a beaucoup prié et que la grâce de Dieu l’a visité pour lui signifier son pardon. 
Le piège pour tout homme est double : pécher d’abord et ne pas croire ensuite qu’il puisse y avoir rémission de ce péché par Dieu. Les exemples très simples donnés par saint Silouane, sont évidents : ils parlent directement à notre cœur et y mettent le baume suave de l’enthousiasme en Dieu. 
Nous sommes des enfants et Dieu est un père aimant, notre Père. L’Ennemi du genre humain veut toujours nous persuader que notre cas est désespéré et que notre péché est irrémissible. 
Après cette vision salvifique de la Mère de Dieu, le jeune homme Syméon partit donc au Mont Athos, car l’appel du Christ était plus fort que tout. Sa soif de Dieu ne pouvait être étanchée qu’au Jardin de la Toute Sainte Génitrice de Dieu. Il y alla en laissant à saint Jean de Cronstadt (qu’il vit célébrer la Divine Liturgie, mais ne put rencontrer), un message demandant ses prières.
"Priez pour que le monde ne me retienne pas", demandait-il au thaumaturge de Cronstadt. Nous pouvons nous-mêmes prier pour que le monde ne nous aveugle pas au point de nous engoncer dans le péché et la médiocrité spirituelle, et  ne plus nous permettre de parcourir le Chemin vers le Royaume.

© Claude Lopez-Ginisty
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L'Ermitage du cœur (307)


N'oublie pas que l'éternité
Est présente simplement
Dans tous les instants 
Où ta prière est véritable

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mercredi 26 octobre 2011

Un chemin vers saint Silouane (II)




Un jour, saint Silouane rencontra un ascète qui avait le don de la componction et qui versait beaucoup de larmes chaque jour en pensant à la Passion et à la Crucifixion du Seigneur.
"Est-il bon de prier pour les morts ?" lui demanda le saint. Il soupira et répondit : "Si seulement je pouvais faire sortir tout le monde de l’enfer ! Alors je serais heureux". Il fit un geste, comme s’il rassemblait une gerbe de blé et commença à pleurer.
Patéricon Athonite*


"Père Silouane, moine du grand habit. Nom civil : Syméon Ivanovitch Antonov, paysan de la province de Tambov, district de Lébédinsk, village de Chovok. Né en 1866. Arrivé au Mont Athos en 1892. A reçu le petit habit en 1896, le grand habit en 1911. A accompli les obédiences suivantes : au Moulin à Kalamaréia (domaine du monastère situé hors du Mont Athos), au Vieux Rossikon, à l’économat. Décédé le 24 septembre 1938". (Archimandrite Sophrony, op. cit p. 13)
Ainsi est résumée la vie du saint staretz Silouane l’Athonite. Il est des milliers de caloyers qui ont vécu l’ascèse monastique sur le Mont Athos et qui ont ainsi laissé cette seule trace de leur vie sur un registre des archives athonites, pourtant ce moine a marqué notre temps et son rayonnement spirituel auquel, ni ses origines, ni la modestie de sa personne ne prédisposaient, a éclairé de nombreuses générations.
Lui qui, plus de quarante années durant, ne quitta pas le Jardin de la Toute-Sainte, est connu à présent dans le monde entier. Ses écrits ont été traduits en plusieurs langues et son enseignement a suscité des vocations, fondé des communautés, dépassé le seul cadre de l’Orthodoxie. Cet homme de Dieu a rapproché les êtres humains qui ont connu son enseignement. Il a été en effet un lien très fort entre ceux qui, sans l’avoir encontré, ont tissé avec d’autres de subtils réseaux spirituels autour de ses écrits et de sa mémoire. Nul autre que lui sans doute, qui ne chercha nullement ces disciples ou cette postérité, ne put mieux répondre à ce besoin de vérité et d’authenticité que recherchait notre monde troublé. Son humilité insigne, la simplicité de ses écrits et leur caractère intrinsèquement vrai, ont fait que les êtres les plus divers ont pu reconnaître dans les questions qu’il se posait et les combats qu’il menait, ceux de tous les hommes en cheminement véritable vers Dieu. Les réponses qu’il donnait étaient simples en apparence. Elles ne faisaient que reprendre l’enseignement traditionnel de l’Eglise, mais elles mettaient l’accent sur certains points essentiels et évidents à tous : l’amour, l’humilité, l’obéissance.
Cependant, passée la simple compréhension intellectuelle de ces enseignements et l’espèce de joie naïve et réconfortante de se trouver en "terra cognita", l’application dans la vie de tous les jours devenait plus problématique, non pas impossible, mais très ardue sans l’appui spirituel de son intercession. Le staretz avait vécu cela aussi, et l’avait dépassé : Nous savons qu’il a par sa vie et par ses écrits étayé pour nous la Voie, en nous prévenant aux passages périlleux. Son expérience existentielle, sa confrontation avec la mise en pratique des vérités évangéliques, qui sont lignes de vie et non théories spirituelles destinées à la seule intelligence de l’homme, le fait qu’il ait combattu "ce bon combat" dont il fut l’athlète victorieux, expliquent certainement qu’il ait été choisi comme modèle par ceux qui, à notre époque troublée, avaient le souci de véritablement prendre leur croix et suivre le Maître.
C’est aussi parce qu’il avait une dimension profondément humaine faite d’amour du prochain et de compassion pour tous les hommes qu’il parut certainement plus accessible au premier abord à nos contemporains, perdus dans le maquis de l’incroyance, les marais de la fausse théologie, les cahots sanglants de l’Histoire et les idéologies humaines trop humaines qui, sous prétexte de liberté avaient asservi la majeure partie de la planète. Devant l’immensité de la détresse humaine de notre temps, cette voie simple en apparence (mais crucifiante — à l’instar de celle du Maître) dépassait toutes les limitations de l’être engoncé dans le temps. 
La simplicité du remède fait d’amour et de compassion universelle ramenée en Christ dans l’oubli total de soi, permettait de retrouver la seule dimension de l’être véritable lorsqu’il se veut chrétien : vivre en chrétien, c’est hâter la venue du Royaume de Dieu, donc vivre dès aujourd’hui dans l’amour absolu du Christ et le manifester dans son comportement à chaque instant. 
Si nous vivons avec les valeurs du Royaume de Dieu, nous anticipons dans une certaine mesure, dès ici-bas, cette vie où Dieu sera tout en tous. Il nous faut donc garder, comme saint Silouane, les yeux sur le seul Christ. L’enfer peut se déchaîner et il le fait effectivement. Peu nous chaut. Ne voyons que le Christ et Sa miséricorde, Sa compassion inextinguible, Son Amour sempiternel et par la grâce, faisons que notre propre amour, notre compassion en émanent, se fondent dans les Siens, et y demeurent nous permettant de vivre de Sa seule Vie.
Ce message d’amour fut toujours celui de l’Eglise mais, le monde aidant, la sécularisation progressive des esprits — depuis les prétendues "Lumières" surtout, firent que, peu à peu, cet idéal de vie en Christ se réduisit pour une grande partie des chrétiens à une vie d’observances extérieures — et nul ne conteste leur utilité essentielle —, de rites saisonniers — et leur caractère indispensable est évident car c’est par le Saint-Esprit agissant sur l’Eglise qu’ils furent instaurés — et de pratiques saintes devenues quelquefois mécaniques — là, l’enveloppe extérieure était comme une coquille vide, mais cela ne signifiait absolument pas qu’il fallait s’en débarrasser ! 
Cette sécularisation et cette réduction du Message de Vie au seul rituel sont récurrents dans l’histoire de l’Eglise. Elles ne signifient pas que l’Eglise doive abandonner ou adapter ses rites pour aller vers le monde, les exemples récents en Occident montrent assez le caractère insane de cette illusion. Lorsque les hommes sont dans de telles impasses, la Providence envoie des hommes saints sur la Terre des Vivants pour redresser les chemins tortueux. Saint Jean-Baptiste dans l’Eglise de l’Ancienne Alliance eut ce rôle, et toutes proportions gardées saint Côme d’Etolie aussi pour les Grecs captifs des Ottomans. Au siècle vingtième de notre ère apparut le staretz Silouane l’Athonite. Homme simple auquel pourront s’identifier d’autres hommes simples, il apportera au monde un message très fort qui, au-delà des frontières de l’Eglise, trouvera un écho favorable, bienveillant, et suscitera des vocations nombreuses. 
Le rayonnement du saint staretz dans tous les milieux croyants, chrétiens ou non, suscite parfois des commentaires aberrants sur "l’unité transcendantale des croyances", vieux mythe de la théosophie. "Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie," dit le Christ ( Jean 14, 6). Si une vérité chrétienne est acceptée par une école de foi ou de pensée non-chrétienne, cela ne signifie pas que cette voie soit égale à celle du Christ.)

© Claude Lopez-Ginisty
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*(Le Patéricon reprend sous une forme plus simple ce que le Staretz disait dans ses écrits p. 422 du livre de l’ Archimandrite Sophrony, Starets Silouane, Editions Présence, 1974)

L'Ermitage du cœur (306)



Le Royaume est ici et maintenant
Quand dans la prière
Tu as atteint l'assurance du salut
Par la seule grâce de Dieu

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mardi 25 octobre 2011

Un chemin vers saint Silouane (I)


Силуан Афонский

Avant-Propos

Il y avait au temps du Christ des foules d'hommes et de femmes qui se pressaient pour Le voir. Certains étaient si proches de Lui qu’ils pouvaient Le toucher. L’hémorroïsse le fit et elle fut aussitôt guérie. Quant à nous, nous serons comme Zachée sur son arbre, regardant le Seigneur dans l’attente de Son regard, et nous prierons pour qu’Il nous demande soudain, à nous pécheurs indignes de délier les courroies de ses sandales : "Descends de ton arbre !".
Certains accèdent à Dieu tout de suite, notre indignité ne nous permet pas d’être au premier rang. Perchés sur notre arbre — celui du péché —, conscient de Sa présence et de Son amour, nous espérerons entendre cette voix bienveillante de Celui Qui par le Bois vivificateur nous sauve.
Le saint staretz Silouane et l’Archimandrite Sophrony de bienheureuse mémoire seront nos guides dans ce chemin vers le Seigneur.

(Lorsque nous avons écrit ce très modeste opuscule, nous connaissions le livre du Père Sophrony sur le Staretz Silouane, mais nous n’avions pas encore lu celui de M. Jean-Claude Larchet. L’œuvre de Père Sophrony restera un livre de Vie dont nous n’arriverons jamais à extraire tous les trésors et qui nourrira encore longtemps notre foi et notre prière. Par son livre, M. Jean-Claude Larchet qui a déjà donné à l’Orthodoxie ses belles études sur la maladie et la mort, toutes prégnantes de son admirable connaissance des Pères, nous offre à présent un beau livre sur le saint Staretz qui nous permettra de prolonger grandement la joie spirituelle que nous avait procurée la lecture de l’ouvrage de Père Sophrony et d’approfondir notre relation de prière avec saint Silouane.)

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Si quelqu’un cherche sincèrement et de tout son cœur le salut, Dieu le conduira vers un véritable père spirituel : Ne vous faites nul souci, chacun trouvera celui qui lui convient.
Saint staretz Léon d’Optino

Il n’est pas exagéré que de dire que pour beaucoup d’entre nous, le saint Staretz Silouane a joué un rôle d’éveilleur au Royaume et que sa vie et son enseignement ont, comme une parole christique, redonné sens à notre cheminement quand ils ne l’ont pas initié tout simplement. 
Il a rapproché de Dieu certains d’entre nous et il a dévoilé la Face du Christ à d’autres encore. Mais s’il l’a fait, c’est parce que son enseignement vivant nous était donné par son disciple de bienheureuse mémoire, le Père Sophrony. Il nous a été accordé la grande bénédiction de le connaître et de le rencontrer à de nombreuses reprises. Il était le disciple parfait de son maître Silouane et jamais nous n’avons perçu dans ses paroles ou dans ses actes un autre message que celui de l’amour et de la compréhension pour tous les êtres. Comme le saint staretz, ses livres, libres de toute spéculation intellectuelle stérile, sont en prise directe sur l’Unique et Ultime Réalité : celle du monde divin où nous n’accèderons que par la prière et l’amour immense dont firent preuve les fidèles disciples du Christ après Sa résurrection.
"Kalos geron", beau vieillard, le Père Sophrony était cela, mais bien plus encore. Le sérieux de l’apparence, la noblesse d’allure, la sagesse en barbe blanche ne cachaient pas le pétillement joyeux du regard, le sourire extraordinairement chaleureux et l’immense bonté et compassion qu’il irradiait. Il a été notre père d’élection, même quand il refusait de devenir notre père spirituel. 
Il nous a toujours accueilli, a toujours répondu à nos appels et c’est à travers lui que nous avons vu le saint staretz Silouane. Pendant de nombreuses années, nous devons le confesser avec honte, nous aimions bien vénérer le portrait iconographique de saint Silouane peint par Léonide Ouspensky, mais nous n’aimions pas les fresques et les icônes peintes par Père Sophrony qui représentaient le staretz. Nous pestions en déplorant bien fort qu’il ait osé se représenter lui-même dans ces icônes. Il est vrai que parler de Père Sophrony, c’était parler de son staretz et il était évident pour tout le monde que la raison de vivre de ce disciple parfait était dans la diffusion du salut en Christ à travers cette noble figure de son maître spirituel, les séparer était impossible. 
Nous fûmes longtemps gênés par cette superposition d’images… Après la dormition de Père Sophrony, nous avons été frappés de stupeur : aucune des fresques ou icônes qui m’indisposaient au plus haut point ne lui ressemblait. Il y avait véritablement le staretz Silouane sur ces icônes. Quelqu’un d’autre allait peindre ou graver l’icône de Père Sophrony. C’est alors que nous avons compris ce que signifiait véritablement le grand mystère de "l’image et [de] la ressemblance" et celui de la filiation spirituelle authentique.
C’est par ce Père béni que nous avons aimé le Christ et, à travers lui, nous avons rencontré le staretz qui nous a aidé sur la voie du repentir. Nous l’avons aimé à notre façon, médiocre, quelquefois devinant sa trop haute stature spirituelle — il était un aigle dans notre basse-cour — quelquefois aussi saisi d’une crainte révérencieuse : quand il parlait du Royaume, nous sentions la proximité qu’il avait pour lui et notre éloignement terrible de cette grâce. 
Il se mettait à notre portée — Le staretz Silouane n’était-il pas un simple paysan — et nous faisait une courte échelle spirituelle, usait de métaphores, d’analogies pour nous sortir de notre ornière spirituelle et nous amener sur les hauteurs sans que le vertige ne nous saisisse et nous effraie.
Il voyait avec une extraordinaire acuité les êtres et les choses… Dans les années huitante, il vint en Suisse et lorsqu’il entra dans l’église russe de Vevey, la première chose qu’il dit fut : "Nous aussi nous avons peint Judas quittant la Cène de cette manière à Maldon !" Cela faisait longtemps que nous étions dans cette paroisse et peu d’entre nous avaient remarqué ce détail. 
Il aimait tout le monde, ne faisait pas acception de personne, et il nous consolait comme le faisait le staretz Silouane qui parlait aux ouvriers laïcs de Saint-Pantéléimon. Nous l’aimions aussi. Je me souviens avec émotion d’une jeune femme qui éclata en sanglots au sortir d’une journée radieuse dans un monastère grec, simplement parce qu’elle pensait que le Père Sophrony allait un jour nous quitter.
C’est par ce beau vieillard que nous avons véritablement connu le saint staretz Silouane plus que par les écrits du saint moine athonite, et nous avons commencé avec lui un chemin spirituel authentique sur la Terre des Vivants. C’est l’enseignement que nous avons reçu dans son monastère dédié à Saint Jean Baptiste qui nous a fait comprendre que la Voie du Christ enseignée par saint Silouane, était un enseignement de vie et non une simple théorie parce qu’elle s’incarnait véritablement dans toute la vie de ce monastère, où les peuples du monde venaient chercher la paix et la prière, et les trouvaient ! 
Il est remarquable que ce petit village de l’Essex soit devenu le carrefour d’un monde spirituel, le havre sûr vers lequel les détresses du monde sont venues trouver réconfort et aide, et sont reparties dans l’amitié éternelle du saint staretz, et du Père Sophrony et dans la certitude heureuse que leurs disciples à tous deux, continuaient une œuvre aimante pour notre monde blessé. Maldon le lieu où est établi le Monastère Saint Jean-Baptiste en Angleterre, a eu pour nous l’importance que Saint Séraphim de Sarov attribuait à la "kanavka", le fossé où la Mère de Dieu était apparue. C’était, et cela reste "et le Mont Athos, et Jérusalem et Kiev !" ( Alexis Arsyboucheff, Mémoire du Cœur, Saint Séraphim de Sarov, Ed. François-Xavier de Guibert, 2000, p.21)

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L'Ermitage du cœur (305)


C'est dans le Nom Ineffable
Que l'Amour et la Joie
Se traduisent simplement
Dans le sanctuaire de ton cœur 

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lundi 24 octobre 2011

VISITE DE LA CEINTURE DE LA TRES SAINTE MERE DE DIEU EN RUSSIE



Selon la Tradition, mentionnée dans les sources byzantines, la Ceinture de la Mère de Dieu, peu avant sa Dormition, fut confiée à deux pieuses veuves de Jérusalem, puis transmise de génération en génération en Palestine. Sous l’empereur romain d’Orient Arcadius (395-408), le précieux coffre avec la ceinture de la Mère de Dieu fut transféré à Constantinople. Par la suite, la sainte relique fut déposée à Vatopédi [Mont Athos], où elle se trouve de nos jours.
Avant l’arrivée de la sainte relique en Russie – c’est la première fois qu’elle franchit les frontières de la Grèce – S.S. le Patriarche Cyrille a évoqué, sur la chaîne de télévision « Rossia » la signification de l’événement :
« Des milliers de pèlerins visitent le monastère de Vatopédi, dans le seul but de vénérer la sainte relique, embrasser cette partie du vêtement de la Très Sainte Mère de Dieu. Les gens prient devant la Ceinture de la Mère de Dieu pour être guéris des maladies. Beaucoup de malades incurables, dont certains atteints par le cancer, offrent leurs prières ardentes devant celle-ci. Le monastère de Vatopédi distribue des cordelettes bénies sur cette relique, destinées aux femmes stériles, qui les portent sur elles ensuite. Lorsqu’elles l’ont fait dans le recueillement, avec une forte foi, dans leur prière a atteint le Trône de la Reine des Cieux et elles ont pu enfanter. De nombreux cas ont été consignés.
Pour notre pays, c’est un problème important et sérieux. Et j’espère beaucoup que, hommes et femmes, au moment de la visite de la sainte relique sur la terre de Russie, prieront ardemment devant elle, la vénéreront, et demanderont l’aide de la Reine du Ciel dans leur vie, notamment pour obtenir des enfants. Que le séjour de la Ceinture de la Très Sainte Mère de Dieu aide de nombreuses personnes à comprendre la force de la Grâce Divine, et notre proximité du monde céleste ».
Le jeudi 20 octobre, la Sainte Ceinture de la Mère de Dieu a été accueillie solennellement à l’aéroport de Saint-Pétersbourg par le Premier ministre Vladimir Poutine, entourés de ministres et membres du gouvernement de la Fédération de Russie. La cérémonie était présidée par le métropolite de Ladoga et de Saint-Pétersbourg Mgr Vladimir, accompagné d’un grand nombre d’évêques et de prêtres.
Le Premier ministre a vénéré la Sainte Ceinture et salué chaleureusement par l’higoumène Ephrem du monastère de Vatopédi, le remerciant pour la peine qu’il avait prise, répondant à la demande de S.S. le Patriarche Cyrille de Moscou et du peuple russe. Il souligna également que la Sainte Ceinture et la Grâce de la Mère de Dieu arrivaient en Russie à un moment décisif, alors que le peuple a besoin d’un renforcement spirituel. Le premier ministre a eu ensuite un ensuite un entretien privé avec l’higoumène Ephrem.
De son côté, le métropolite Vladimir remercia l’higoumène pour la venue de la sainte relique.
Celle-ci restera quatre jours à Saint-Pétersbourg et bénira la Terre russe en ses quatre extrémités, par une trajet en forme de Croix, en visitant les villes d’Ekaterinbourg, Norilsk, Vladivostok, Krasnoïarsk, Nijni-Novgorod, Diveevo, Saransk, Samara, Rostov-sur–le-Don, Kaliningrad, et enfin, le 19 novembre, Moscou. Au cours de ce voyage, la sainte relique visitera les « centres de défense de la maternité », destinés à dissuader les avortements et à assister les futures mères de famille.

Sources : patriarchia.ru 17.10.2012
et romfea.gr 20.10.2011
Traduction Bernard Le Caro

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L'Ermitage du cœur (304)


Tu seras véritablement libre
Lorsque tu comprendras
A quel point dans l'Amour du Christ
Ton salut est liberté

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Jean-Claude LARCHET/ Recension: Trois livres de l’Archimandrite Zacharias aux éditions Mount Thabor


Archimandritezachariaszacharou


Sur orthodoxie.com, Jean-Claude Larchet fait une belle recension de livres de Père Zacharie de Maldon que beaucoup d'entre nous en Suisse Romande connaissons et apprécions...

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Archimandrite Zacharias (Zacharou), « The Enlargement of the Heart in the Theology of Saint Silouan the Athonite and Elder Sophrony of Essex », Mount Thabor Publishing, South Canaan, 2006, 244 p. ; «“The Hidden Man of the Heart”. The Cultivation of the Heart in Orthodox Christian Anthropology », Mount Thabor Publishing, Waymart, 2008, 193 p. ; «“Remember thy first love”. The Three Stages of the Spiritual Life in the Theology of Elser Sophrony », Mount Thabor Publishing, Dalton, 2010, 463 p.
L’Archimandrite Zacharias (Zacharou), hiéromoine du monastère Saint Jean Baptiste de Maldon (Angleterre) est un disciple de l’Archimandrite Sophronyet l’un des pères spirituels actuels les plus appréciés. D’origine chypriote et pratiquant de nombreuses langues dont le français, il a donné aux États-Unis, en anglais, en 2001 et 2007, plusieurs séries de conférences sur la vie spirituelle que les éditions Mount Thabor, dirigées par Christopher Veniamin (bien connu comme traducteur en anglais des homélies de saint Grégoire Palamas), ont rassemblées et publiés dans les deux premiers volumes, chaque conférence étant suivie de questions et de réponses. On y trouvera de précieuses réflexions sur « le réveil du cœur humain », la synergie de l’effort humain et de la grâce, la pénitence, la lutte contre les passions, la crucifixion de l’intelligence, l’humilité, la prière, la paternité spirituelle, les charismes de l’Esprit, le monachisme, etc. Ces réflexions sont largement inspirées par la pensée de l’Archimandrite Sophrony et par certains thèmes récurrents de la spiritualité de saint Silouane de l’Athos. Le troisième volume est un essai qui se veut plus proche encore de l’enseignement de l’Archimandrite Sophrony, en particulier sur l’amour, la connaissance spirituelle et l’expérience de la grâce, et sur tout ce qui y conduit.
Lire la suite "Recension: Trois livres de l’Archimandrite Zacharias aux éditions Mount Thabor" »

dimanche 23 octobre 2011

Appel du Patriarche Serbe



Alors que la KFOR et l’EULEX veulent imposer à la population serbe du Nord du Kosovo la domination du régime de Pristina, lesdits organismes dispersant par la violence les manifestants serbes, S.S. le Patriarche Irénée de Serbie a prononcé le discours suivant à Jagodina, le 17 octobre :
« Aujourd’hui, on nous propose d’entrer dans l’Europe, mais à un prix terrible : renoncer au Kosovo et la Métochie. Et que serions-nous si nous renoncions à nos saintes terres ? L’homme vit-il lorsqu’on lui coupe la tête ? Et qu’est-ce que l’homme si on lui enlève son cœur ?... Et c’est ce que serait la Serbie sans le Kosovo et la Métochie. Malheureusement, c’est notre grande épreuve… Je ne sais pas ce que pensent les nôtres, mais s’il faut entrer dans l’Europe en sacrifiant le Kosovo et la Métochie, il vaut mieux les remercier pour leur bonté et leur charité… Qu’ils nous laissent seuls, si seulement ils ne nous font pas ce qu’ils ont fait récemment, et que le Kosovo reste avec nous. Toute cette terre est immergée et rouge de sang, depuis la bataille du Kosovo jusqu’à nos jours. Alors, pourrions-nous, oserions-nous renoncer à ce qui est pour nous le plus saint, notre Jérusalem, notre Terre Sainte. Nous ne saurions nous le permettre… Ceux qui, à un certain moment, furent nos amis – ou que nous considérions tels - nous retirent ce qui nous est plus précieux, le plus élevé. Nous les remercions pour une telle amitié. »

En raison de ces événements et aussi de la recrudescence de meurtres de paysans serbes à Pec, le dernier s’étant produit le 20 octobre, l’Eglise Orthodoxe Serbe a demandé à son clergé d’introduire la demande suivante dans les écténies :

Prions encore notre Seigneur Dieu afin qu’Il entende les cris et les supplications du peuple souffrant au Kosovo et en Métochie et dans les autres terres serbes, prions pour tous ceux qui, pour la justice, souffrent et subissent exils et mauvais traitements, prions afin qu’Il envoie rapidement Sa grâce et Sa puissance et protège ceux qui sont chassés injustement, disons tous de toute notre âme : Kyrie eleison !

Sources : pravoslavie.ru ; spc.rs
(Traduction Bernard Le Caro)

Père John Tanveer: "Priez pour le Pakistan afin que le Seigneur nous donne la paix!"



La province du Sind au nord du Pakistan a souffert de graves inondations. Plus de trois cents personnes ont péri et six cents ont été blessées. Environ sept millions de personnes ont été laissées sans abri. Des centaines de milliers de bâtiments ont été détruits. La zone inondée se compose d'environ 3,5 millions d'acres.
Les inondations sont causées par les pluies de mousson, bien que ces pluies ne soient pas plus fortes que les années précédentes. Les résidents de la province n'ont pas été averti que les inondations se produiraient.
OSP News rapporte que l'épidémie de fièvre mortelle a éclaté à la suite des pluies de mousson. Le prêtre Orthodoxe Pakistanais Père John Tanveer vit à environ 300 kilomètres de la province du Sind. Une vingtaine de familles de sa paroisse ont perdu leurs maisons et tous leurs biens. Père John demande aux orthodoxes de prier.
"Priez pour le Pakistan, pour que le Seigneur nous donne la paix", a écrit Père John sur sa page Facebook.
Père John a aussi parlé avec notre correspondant Pravmir de la catastrophe: "La crue nous a mis dans une situation très difficile. La dengue (fièvre Kostolomnaya) a commencé. Et les gens meurent. Sur le site de l'inondation, nous avons le paludisme, mais le virus de la dengue a touché Lahore, qui est le centre du Pendjab et de la grande métropole. Ce virus se dirige vers toutes les régions du pays. Mais à Lahore, nous avons de grands hôpitaux où le nombre des malades est en augmentation. "
Père John rapporte qu'il y a aussi beaucoup de pillage.
Il y a très peu d'aide organisée, mais les lecteurs de Pravmir peuvent envoyer l'aide directement à la mission du Père Jean, et peuvent aider par leurs prières. Les gens ont besoin de nourriture, de tentes, de moustiquaires, de médicaments, et d'argent pour aider à l'acquisition et à la distribution de l'aide.
Comment aider:
Une aide monétaire pour ceux qui souffrent peut être donnée à la Mission orthodoxe au Pakistan par Western Union.
Dons :
Mission orthodoxe au Pakistan
Ghauri House 2
Rue Colony Clifton pas. 1 Lahore
54600
Pakistan
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Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après



























L'Ermitage du cœur (303)


Le silence véritable
Est celui de la prière
Où sans paroles
Tu sais que tu parles à Dieu

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Les reliques de saint Séraphim de Sarov à Plovdiv