Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire
samedi 5 mai 2012
Conférence de Jean-Claude Larchet à l’université Saint-Tikhon de Moscou
Saint Nicolas de Jitcha: Le matérialisme est la nouvelle idolatrie
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"Comme un voleur est confus lorsqu'il est surpris, Ainsi seront confus ceux de la maison d'Israël, Eux, leurs rois, leurs chefs, Leurs sacrificateurs et leurs prophètes.
Ils disent au bois: Tu es mon père! Et à la pierre: Tu m'as donné la vie! Car ils me tournent le dos, ils ne me regardent pas. Et quand ils sont dans le malheur, ils disent: Lève-toi, sauve-nous! (Jérémie 2: 26-27).
En vérité mes frères, ils seront tous confus, ceux qui ne voient pas au-delà du bois et de la pierre, qui, dans leur ignorance, disent que l'homme est entièrement composé de plantes et de minéraux et que la même chose lui arrive comme aux plantes et aux minéraux.
Le dos tourné au Créateur, ils sont incapables de voir autre chose que la création et, oubliant le Créateur, ils proclament Créatrice la création. Ils disent que la nature a créé et a donné naissance à l'homme, c'est pourquoi l'homme est moindre que la nature, inférieur à la nature, serviteur dans le giron de la nature, esclave dans la chaîne de la nature et homme mort dans la tombe de la nature.
Ceux qui parlent ainsi seront couverts de honte quand ils tomberont dans le malheur, et ils s'écrieront vers Dieu: "Lève-toi et sauve-nous!"
Haïjin Pravoslave (125)
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Tu ne te noies pas
Dans l’océan de prière
Tu trouves le port
上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)
vendredi 4 mai 2012
Une passion ne s'éradique pas comme un péché!
C'est un fait connu: quand un chrétien consciencieux sent qu'il a commis un péché, il peut s'en débarrasser par la prière d'absolution du père spirituel qui sera lue de lui.
Toutefois, si un péché a pour cause une certaine passion sous-jacente, cela ne signifie pas que, avec le péché qui a été pardonné par la prière du père spirituel, la passion sous-jacente a également été éradiquée et a disparu, et que la personne par la suite va devenir impassible et parfaite.
Ainsi, selon toute probabilité, cette personne commettra de nouveau le même péché, à cause de cette passion sous-jacente qu'elle a. Bien sûr, il n'est pas dans notre intention d'énumérer les moyens par lesquels les passions peuvent être éradiquées, alors que l'antienne du ton 4 dit: "Depuis ma jeunesse, beaucoup de péchés m'assiègent, mais Toi, mon Sauveur, comprend-le et sauve-moi."
Mentionnons seulement ici que la passion ne peut partir immédiatement, comme un péché le fait par la prière du Père spirituel, mais il s'affaiblit certainement, même si c'est lentement, lorsque les chrétiens qui luttent ont recours aux armes spirituelles appropriées. Pour donner une idée de cet affaiblissement progressif des passions, nous présentons un exemple simplifié:
Dans les temps anciens, un certain homme de bon sens avait fini comme voleur d'animaux.
Voler des animaux était devenu sa passion. Quand il fait la connaissance d'un père spirituel et confessa ses péchés et la passion qu'il avait, le staretz l'a aidé à réduire progressivement l'habitude, parce qu'il avait discerné que ce ne serait pas possible de l'éradiquer en une seule fois.
Donc, avant de quitter, il dit: «Pourrais-tu s'il te plaît me faire une faveur et ne plus voler de chevaux à partir de maintenant?"
"Oui" répondit-il, "ce sera facile".
Et il cessa alors de voler des chevaux.
La fois suivante, il est allé se confesser au père spirituel, et il lui ai demandé a de nouveau avant de partir: "Pourrais-tu s'il te plaît me faire une faveur et ne plus voler de chèvres à partir de maintenant?"
"Oui" répondit-il, "bien que ce sera difficile, je vais faire comme tu le dis".
Et alors il arrêta de voler des chèvres.
Après être allé à la confession, encore et encore de la même manière, le père spirituel a réduit les sortes d'animaux que l'homme avait l'habitude de voler.
Alors, un jour il est allé au Père spirituel, et plein de joie il lui dit:
"Père, maintenant il ne reste plus que des poulets!"
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
citant
Haïjin Pravoslave (124)
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Création de Dieu
Chaque fleur a son parfum
Chaque âme sa vie
上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)
jeudi 3 mai 2012
Archiprêtre Zacharie Kerstiouk: Pâques (en Libye) sous une pluie de balles...
L'archiprêtre Zacharie Kerstiouk du Département des relations extérieures de l'Eglise orthodoxe ukrainienne (Patriarcat de Moscou) parle de la situation en Libye et comment le service pascal a été célébré dans ce pays fermé.
En Libye il y a le chaos et l'anarchie. Le discours de stabilisation à la télévision ne correspond pas à la réalité. Il n'existe aucune autorité stable. Il n'y a pas même de police dans les rues. Aujourd'hui, le pays est déjà officiellement divisé en trois parties. Chaque ville a ses propres autorités… Le pays est en train de s'effondrer. Dans certaines régions il y a des opérations de combat qui utilisent l'artillerie lourde. À Tripoli, la situation semble relativement calme de jour, mais il y a des échanges de tirs dans la nuit. On est réveillé dix à vingt fois. On ne peut jamais s'habituer aux coups de feu. La vie dans un pays qui, il n'y a pas si longtemps se développait activement, avec une structure normale pour le soutien social de la population, avec des subventions et des financements divers, a été pratiquement paralysée. De nombreux services gouvernementaux ont été bombardés par l'OTAN. Tout le monde vit pour lui-même, tout le monde essaie de se protéger, et tout le monde est armé. Il n'est pas rare de voir de jeunes enfants dans les rues avec des mitraillettes.Tripoli est contrôlée par plusieurs groupes qui gardent l'apparence d'un cessez-le feu entre eux. Mais que se passera-t-il plus tard, quand ils commenceront à se partager leur sphère d'influence? Le pronostic est inconfortable.
Il a fallu une demi-année de travail pour réaliser la possibilité de voyager en Libye afin de visiter nos compatriotes qui y vivent. Beaucoup de gens sont venus en Libye pour travailler et, quand la guerre a commencé, ils n'étaient plus en mesure de partir. Le Seigneur l'ayant permis, un visa a été obtenu grâce à des gens de l'ONU. Arrivé dans le pays, mon premier point souci était d'établir des contacts avec nos compatriotes et d'obtenir la permission de célébrer le service pascal. Recevoir l'autorisation semblait peu probable. Mais, par la miséricorde de Dieu, la permission a été accordée.
Il y avait beaucoup de gens au service pascal nocturne, y compris les jeunes enfants - ils n'ont pas été renvoyés lors de l'évacuation.
Au service pascal nocturne et à la Liturgie plus tard, plus de 200 personnes sont venues, dont la majorité (90%) étaient médecins et la minorité des diplomates.
Pendant la guerre, les médecins ont été très bien traités, ils avaient la protection. Par conséquent, ils ne partaient pas. Beaucoup rapportaient que, dans un hôpital entier il pouvait n'y avoir qu'un seul chirurgien - un Ukrainien. Jusqu'à quarante opérations par jour devaient être effectuées. Mais bien sûr, il est évident que les gens ne sont pas venus ici pour avoir une vie meilleure.
Les Libyens étaient occupés avec leur révolution. Beaucoup de gens ont péri ici: selon des données officieuses, environ 500.000 personnes ont été tuées et environ 300.000 ont été blessées. Selon les données officielles fournies par l'OTAN, il y eut 170.000 morts. Cela signifie que la vérité est quelque part au milieu. Mais pour un pays de 4.000.000 d'habitants même 170.000 morts est un chiffre très élevé.
Nous avons servi la Liturgie pascale nocturne sous le sifflement des balles, des mitrailleuses et des explosions. La ville est minée, et il n'est pas rare pour les voitures de heurter les mines terrestres. L'aéroport est également miné.
Dans les photographies que j'ai prises il y avait en tout soixante-trois personnes. Beaucoup ont refusé d'être photographiées afin que leurs visages n'apparaisse pas n'importe où en ligne. Ceux qui ont accepté d'être photographiés, au contraire, l'ont fait dans le but de montrer à leurs parents qu'ils étaient bel et bien vivants. A l'office, nous avons lu l'Evangile en dix langues: biélorusse, ukrainien, slavon, arabe, anglais, allemand, français, espagnol (il y avait un Espagnol à l'office), et en serbe (les Serbes ont également pris part au service).
Nous avons apporté des croix et des livres de prières pour le peuple, qui ont tous été distribués par le premier jour de l'arrivée.
Mais pas tout le monde n'était en mesure de venir au service pascal, et donc je me suis à voyager autour des villes - j'en ai déjà visitées cinq. Les gens se rassemblent (ils vivent sur le territoire des cliniques et hôpitaux) autour de la table. Nous faisons d'abord soit les Vêpres soit la Liturgie pascale. Ensuite, nous parlons et chantons des chansons en ukrainien et en russe.
En outre, nous avons négocié pendant un temps très long l'autorisation de visiter nos compatriotes en captivité. Cela a également semblé presque impossible. Parmi les captifs il y a deux russes, trois biélorusses, et plus de vingt ukrainiens.
Les prisonniers ne semblent pas avoir de blessures corporelles, mais ils ont bien sûr des yeux fatigués: huit mois de captivité se font sentir. Mais ils tiennent et semblent être de bonne humeur. Je leur ai distribué des icônes, des livres de prières, de la paskha et des œufs de Pâques de couleur.
J'ai même donné un œuf de Pâques au chef [de la prison], qui a souri et a dit plus tard: "Nous vous félicitons pour la Pâques du Christ".
De ma propre initiative j'ai catégoriquement choisi de ne pas communiquer avec la population locale. Cela peut être interprété comme de la propagande religieuse, pour laquelle est requise ici la peine de mort.
Il y avait beaucoup de gens au service pascal nocturne, y compris les jeunes enfants - ils n'ont pas été renvoyés lors de l'évacuation.
Au service pascal nocturne et à la Liturgie plus tard, plus de 200 personnes sont venues, dont la majorité (90%) étaient médecins et la minorité des diplomates.
Pendant la guerre, les médecins ont été très bien traités, ils avaient la protection. Par conséquent, ils ne partaient pas. Beaucoup rapportaient que, dans un hôpital entier il pouvait n'y avoir qu'un seul chirurgien - un Ukrainien. Jusqu'à quarante opérations par jour devaient être effectuées. Mais bien sûr, il est évident que les gens ne sont pas venus ici pour avoir une vie meilleure.
Les Libyens étaient occupés avec leur révolution. Beaucoup de gens ont péri ici: selon des données officieuses, environ 500.000 personnes ont été tuées et environ 300.000 ont été blessées. Selon les données officielles fournies par l'OTAN, il y eut 170.000 morts. Cela signifie que la vérité est quelque part au milieu. Mais pour un pays de 4.000.000 d'habitants même 170.000 morts est un chiffre très élevé.
Nous avons servi la Liturgie pascale nocturne sous le sifflement des balles, des mitrailleuses et des explosions. La ville est minée, et il n'est pas rare pour les voitures de heurter les mines terrestres. L'aéroport est également miné.
Dans les photographies que j'ai prises il y avait en tout soixante-trois personnes. Beaucoup ont refusé d'être photographiées afin que leurs visages n'apparaisse pas n'importe où en ligne. Ceux qui ont accepté d'être photographiés, au contraire, l'ont fait dans le but de montrer à leurs parents qu'ils étaient bel et bien vivants. A l'office, nous avons lu l'Evangile en dix langues: biélorusse, ukrainien, slavon, arabe, anglais, allemand, français, espagnol (il y avait un Espagnol à l'office), et en serbe (les Serbes ont également pris part au service).
Nous avons apporté des croix et des livres de prières pour le peuple, qui ont tous été distribués par le premier jour de l'arrivée.
Mais pas tout le monde n'était en mesure de venir au service pascal, et donc je me suis à voyager autour des villes - j'en ai déjà visitées cinq. Les gens se rassemblent (ils vivent sur le territoire des cliniques et hôpitaux) autour de la table. Nous faisons d'abord soit les Vêpres soit la Liturgie pascale. Ensuite, nous parlons et chantons des chansons en ukrainien et en russe.
En outre, nous avons négocié pendant un temps très long l'autorisation de visiter nos compatriotes en captivité. Cela a également semblé presque impossible. Parmi les captifs il y a deux russes, trois biélorusses, et plus de vingt ukrainiens.
Les prisonniers ne semblent pas avoir de blessures corporelles, mais ils ont bien sûr des yeux fatigués: huit mois de captivité se font sentir. Mais ils tiennent et semblent être de bonne humeur. Je leur ai distribué des icônes, des livres de prières, de la paskha et des œufs de Pâques de couleur.
J'ai même donné un œuf de Pâques au chef [de la prison], qui a souri et a dit plus tard: "Nous vous félicitons pour la Pâques du Christ".
De ma propre initiative j'ai catégoriquement choisi de ne pas communiquer avec la population locale. Cela peut être interprété comme de la propagande religieuse, pour laquelle est requise ici la peine de mort.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Haïjin Pravoslave (123)
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L’harmonie du chœur
Comme une icône sonore
Transcrit la beauté
上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)
mercredi 2 mai 2012
Saint Silouane l'Athonite: L'incroyance procède de l'orgueil
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L'incroyance procède de l'orgueil. Une personne fière croit qu'elle saura tout avec son intellect et la science, mais la connaissance de Dieu est impossible pour elle, parce que Dieu est connu par la révélation de l'Esprit Saint. Dieu se révèle aux âmes humbles. Pour celles-ci le Seigneur montre Ses œuvres, qui sont inconnaissables à l'intellect.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Haïjin Pravoslave (122)
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Quiet devant l’icône
Muet devant l’Ineffable
Tu vis la Présence
上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)
Recension: "Parce que tu es tiède...Entretiens avec un moine du Mont Athos", d'Alain Durel
Alain Durel vient de publier un nouvel ouvrage en relation avec le Mont Athos aux éditions DDB: Parce que tu es tiède... Entretiens avec un moine du Mont Athos(préface de l'archimandrite Placide Deseille). Présentation: "« Parce que tu es tiède, et ni froid ni chaud, je te vomirai de ma bouche… » : ainsi s’exprime le Dieu qui parle à travers l’Apocalypse de saint Jean. Ainsi s’exprime aussi à sa manière le moine du Mont Athos qu’a rencontré Alain Durel sous couvert de l’anonymat. Théologien et prédicateur de renommée internationale, il y exerce une des plus hautes fonctions. À travers ces entretiens, l’auteur se propose de faire connaître aux lecteurs occidentaux la foi et la spiritualité de l’Église orthodoxe telle qu’elle est comprise et vécue aujourd’hui sur la sainte montagne, dans toute sa rigueur… au risque parfois de choquer. Sans langue de bois, ni complaisance, il estime en effet que seul un dialogue franc et sincère peut faire progresser l’œcuménisme et le rapprochement des chrétiens divisés. Pour cela, un effort de vérité paraît nécessaire et urgent. L’orthodoxie, que ce soit celle de Dostoïevski ou celle de l’Athos, possède un caractère excessif, voire démesuré. Le lecteur en quête de « bien-être » – la dernière marchandise spirituelle à la mode – s’y trouvera désemparé, mais celui qui aime la vie, dans son extraordinaire vitalité et sa beauté parfois sauvage, y reconnaîtra les siens.
« Quiconque, venant de notre monde, s’'y aventure, fatigué, quasi asphyxié spirituellement, mais cependant avec un cœur ouvert et réceptif, ne peut pas échapper à l’imprégnation spirituelle que procure un tel lieu. Il découvre que la paix de l’âme est encore possible. Le lecteur d’un livre comme celui-ci participe déjà à quelque chose de cette expérience », (archimandrite Placide Deseille).
« Quiconque, venant de notre monde, s’'y aventure, fatigué, quasi asphyxié spirituellement, mais cependant avec un cœur ouvert et réceptif, ne peut pas échapper à l’imprégnation spirituelle que procure un tel lieu. Il découvre que la paix de l’âme est encore possible. Le lecteur d’un livre comme celui-ci participe déjà à quelque chose de cette expérience », (archimandrite Placide Deseille).
Source: Orthodoxie.com
mardi 1 mai 2012
Souvenirs du Père Petroniu (Tănase, +2011) au sujet de sa mère Olympie. (3 et fin)
Elle était préparée pour sa mort
depuis longtemps. Elle avait préparé sa robe pour les funérailles, le drap pour
le cercueil et un paquet de cierges. Elle gardait tout cela dans une boite.
Quelques semaines avant sa mort, allant la voir encore une fois, je lui donnai
un paquet de cierge en cire pure, que m’avait offert le père Macaire. Elle les
reçut avec grande joie. Elle les plaça dans sa boite, et c’est à cette occasion
que je m’aperçus ce que celle-ci contenait.
Elle partit vers l’éternité le 4
juillet 1967 après une maladie de quelques mois.
Encore, avant le Carême des saints
Apôtres, qui cette année-là ne durait que trois semaines – elle appela ma sœur
Glykeria : « Appelle le père Joannice pour me confesser et me donner
la Communion ».
Elle jeûna trois jours, se confessa
et communia. Le samedi 1er juillet, elle se lava, se changea et dit
à Glykeria :
-
Prend le drap et couvre-moi, car tu vois, trois femmes
habillées de blanc viennent sur la route.
-
Où sont-elles, maman, lui demanda Glykeria en regardant par
la fenêtre et ne voyant personne…
-
Laisse, elles ont affaire à moi et non à toi…
Une nuit avant la dernière,
elle vit en songe Dimitri, son plus jeune fils, qui mourut le premier parmi
nous, au sujet duquel elle était restée toujours inconsolable… C’était l’enfant
avec la chemise blanche, la tête non couverte, dans une grande prairie et il
recueillait des fleurs.
-
Que fais-tu ici, lui demanda-t-elle.
-
Je recueille des fleurs, lui répondit son fils.
-
Mais pourquoi ta tête est-elle découverte ? Je t’ai
apporté un petit chapeau.
-
Ici, nous n’avons pas besoin de cela, lui répondit, joyeux,
son fils…
Après la sainte Communion,
son visage changea. Elle ne mangeait plus, mais demandait seulement de l’eau
froide pour se rafraîchir, car elle était consumée par la fièvre. Ensuite, elle
montra une grande gaieté, qu’elle n’avait jamais montrée auparavant, et elle
commença à chanter les tropaires qu’elle avait appris à l’église « Le
Christ est ressuscité des morts… », « vous tous qui avez été baptisés
en Christ… » « Ta nativité ô Christ notre Dieu… », le tropaire
de la Pentecôte et encore d’autres. Elle priait encore sans cesse :
« Seigneur Jésus-Christ Fils de Dieu aie pitié de moi pécheur ; Mère
de mon Seigneur, aie pitié de moi, pécheur», « Seigneur ne me reprends pas
dans Ta colère, et ne châtie pas dans ton irritation ». Elle dit encore le
psaume 50 et répétait toujours : « Reçois, Seigneur, ceux qui
viennent à Toi et après reçois-moi ».
Le dernier jour et la nuit
précédant le mardi, elle ne dormit pas du tout, mais priait continuellement en
chuchotant. Elle dit ensuite à Glykeria : « Fais célébrer pour moi
une belle panykhide, avec des colybes, une prosphore, des fleurs… »
Le mardi matin 4 juillet,
lorsque les premiers rayons du soleil traversaient la fenêtre de sa chambre,
elle demanda un cierge à Glykeria, ouvrit ses yeux et chuchota :
« Pardonne-moi !... » Elle se tourna ensuite de l’autre côté et
s’endormit définitivement… Son visage était paisible et un sourire se dessinait
sur ses lèvres…
Ma mère vécut 87 ans, dont
39 ans avec son mari, et 25 comme veuve.
Version Française Bernard Le Caro
d'après
« Εἰκόνες πραότητος »,
Editions
« Orthodoxos Kypseli »,
Thessalonique.
Haïjin Pravoslave (122)
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La coupole d’or
Comme la flamme d’un cierge
Eclaire les nues
上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)
lundi 30 avril 2012
Souvenirs du Père Petroniu (Tănase, +2011) au sujet de sa mère Olympie. (2)
Une fois, alors que je me trouvais à Broşteni, je partis pour fêter
Pâques à la maison, et je me suis rappelé nos habitudes chrétiennes alors que
j’étais enfant. Je pus lui parler et j’ai compris la profondeur de sa vie chrétienne.
Le Grand Jeudi, elle partit le matin et lorsqu’elle revint, je lui
demandai où elle était partie. J’appris alors avec grand étonnement qu’elle
était allée visiter une voisine malade pour lui faire un cadeau, pour lui laver
les pieds en souvenir de l’humilité de notre Seigneur avant la Cène. « Le
Seigneur a lavé les pieds de Ses disciples, et je ne ferais rien pour
Lui ? » me répondit-elle. « J’ai fait moi-aussi quelque chose de
semblable » ajouta-t-elle. « J’ai lavé les pieds de Marie et de
Gabriel, qui est malade et alitée, et je lui ai apporté une paire de
chaussettes, des nôtres, toute neuves ».
Le Grand Vendredi, elle avait les yeux remplis de larmes toute la
journée. « Lorsque je pense », me disait-elle, « ce qu’a
supporté notre Seigneur Jésus-Christ pour nous, j’en viens à pleurer et à
soupirer de peine ».
Le Grand Samedi, lorsque nous étions en admiration devant les gâteaux
de Pâques qu’elle nous préparait, elle nous disait : « Je les ai fait
aussi bien, non pour que vous ayez du plaisir à les manger, quant à moi je ne
les touche même pas, mais je les ai fait comme cela d’abord pour la gloire de
notre Seigneur, qui ressuscitera demain ».
Dans sa vieillesse, bien qu’elle
souffrît de maladies, elle ne manquait jamais d’aller à l’église. Les
maîtresses de maison observaient l’usage d’embrasser la main des vieillards et
des veuves, et de leur donner de l’argent dans la main. Une fois, elle me demanda
si elle fait bien d’accepter cet argent. Elle me dit : « Jamais, je
ne dépense cet argent pour moi, mais j’achète avec des cierges et je les allume
devant la Mère de Dieu, et à la maison, pour chaque sou, je fais dix métanies,
pour la santé de celui qui me l’a donné ».
Une autre fois, je voulais apprendre
ce que savait ma mère sur l’enseignement de l’Église. Elle me récita alors le
Credo et d’autres prières. Elle connaissait aussi des textes entiers du Saint Évangiles
et des Psaumes. Elle me récita le psaume 49. Elle savait par cœur beaucoup de
prières, de tropaires, de stichères des fêtes, qu’elle apprenait à l’église.
J’étais en admiration, parce qu’elle ne m’avait jamais donné l’impression
qu’elle les savait. Elle les gardait en elle avec beaucoup d’attachement.
Elle priait tout le temps. Avant que
nous sortions de la maison, nous la voyions se diriger vers les icônes. Elle
faisait le signe de Croix, quelques métanies et commençait ses travaux. Elle
prononçait le nom de Jésus Christ et de la Mère de Dieu avec beaucoup de
chaleur naturelle, de confiance et avec un espoir inébranlable dans l’aide de
Dieu.
Version Française Bernard Le Caro
d'après
« Εἰκόνες πραότητος »,
Editions
« Orthodoxos Kypseli »,
Thessalonique.
Haïjin Pravoslave (121)
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Quand le staretz parle
Les paroles du Dieu Trine
Coulent de ses lèvres
上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)
dimanche 29 avril 2012
Souvenirs du Père Petroniu (Tănase, +2011) au sujet de sa mère Olympie. (1)
Durant toute sa vie, elle vécut une vie spirituelle profonde. Elle
participait aux fêtes, même les moins importantes, avec beaucoup de piété.
Naturellement, ce n’est pas par les livres qu’elle les connaissait, mais elle
avait un discernement et une intuition. Elle ignorait les cycles festifs, mais
néanmoins participait à toutes les fêtes, observait les jeûnes et les
commémorations annuelles de notre Église sans faille.
La charité était sa principale préoccupation, pratiquement
quotidiennement. Elle accordait l’hospitalité à ceux qui étaient de passage,
les appelant sur la route et les accueillant à la maison. Un pauvre ne sortait
jamais de notre maison les mains vides. Elle participait aux offices pour les
défunts avec beaucoup de piété. Chaque samedi matin, elle faisait des offrandes
pour les défunts : un récipient plein de lait ou de la nourriture et de
l’eau qu’elle apportait aux voisins. Ensuite, elle veillait à ce que les vêtements
soient propres pour le lendemain – le dimanche – et ensuite elle préparait le
repas du dimanche, car elle ne cuisinait jamais ce jour. Lorsque sonnait la
cloche pour les vêpres, tous ses travaux pour le lendemain étaient terminés et
c’est ainsi que commençait le jour du dimanche. Le dimanche matin, nous
portions tous nos vêtements et sous-vêtements propres et nous nous rendions à
l’église. Notre père se levait très tôt. Après avoir fait ses prières, il
lisait l’Acathiste au Christ, et lisait ensuite des sections du Nouveau
Testament. Lorsque nous partions pour l’église, nous nous demandions pardon
mutuellement : « Pardonnez ! », et « Que Dieu te
pardonne ! ». Cela non seulement entre nous, mais aussi avec les
voisins.
Mon père observait le jeûne le lundi, le mercredi et le vendredi de la
semaine, ainsi que les carêmes, avec grande piété et exactitude. Il en était de
même pour les petits enfants, et ce même s’ils étaient malades. Le Grand Carême
était un événement important dans la vie chrétienne de chacun de nous. Nous
avions de la vaisselle réservée exclusivement pour ce temps, des plats, des
assiettes et des fourchettes. A Pâques et à Noël, les fêtes dans notre village
duraient de nombreux jours.
Ma mère était une maîtresse de maison exceptionnelle. Elle cousait,
tissait, tressait avec un métier de tisserand. Elle faisait elle-même nos
vêtements : chemises, manteaux, gilets, vestes, et aussi des tapis et des
couvre-lits pour nos lits. Elle éleva huit enfants, six filles et deux garçons,
et elle nous éduqua tous dans la crainte de Dieu, avec respect envers les
hommes. Elle n’hésitait pas non plus à nous frapper lorsque nous transgressions
l’ordre de son « monastère cénobitique ».
La piété, la foi, l’accomplissement des devoirs traditionnels étaient
devenus pour nous une habitude naturelle. Ceux-ci jaillissaient de l’être même
de notre mère. De même son amour pour Dieu, sa bonté, sa mesure…
Version Française Bernard Le Caro
d'après
« Εἰκόνες πραότητος »,
Editions
« Orthodoxos Kypseli »,
Thessalonique.
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