"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 22 juin 2019

Père Stephen Powley: Et si?


Et si tu n'avais pas perdu ton sang-froid la semaine dernière ?  Et si tu n'avais pas dit ce mensonge ?  Et si tu avais pris cet autre boulot ?  Et si tu avais épousé cette autre personne ?  Et si tu n'avais pas quitté l'équipe de football du lycée ?  Et si tu avais eu la pause dont tu avais besoin ?  Et si tu avais fini la fac ?  Que faire si ____ (Remplissez le blanc!).

Combien de fois revivons-nous certains événements du passé en disant : "Et si j'avais fait ça différemment ?"  Parfois, nous rêvons de ce que serait la vie si les choses s'étaient passées différemment.  Parfois, nous essayons de réparer les erreurs, de trouver une "faille" pour justifier nos actions.  Il y a un danger bien réel pour beaucoup d'entre nous que nous le fassions tant que nous nous consumons avec le passé.

Pensez à "Et si" pendant un moment.  Les "et si" sont toujours le début d'une fausse histoire.  Nous avons notre histoire, notre vie.  Je ne suis pas devenu le joueur d'arrêt-court des Dodgers de Los Angeles.  Peu importe à quel point j'ai "Et si" le passé, je ne serai jamais un tel arrêt-court.  Ce n'est pas mon histoire !!!  Ce " et si " semble assez innocent, mais il peut mener à l'insatisfaction dans ma vie.  Je peux finir par blâmer les autres, comme mon épouse ou mes enfants, pour mon "échec" à atteindre les grandes ligues.  Ma vraie histoire peut finir par être saccagée par une fausse histoire.

Il y a une grande citation du Prince Caspian de C.S. Lewis (des Chroniques de Narnia) quand Lucy est confrontée au lion, Aslan (qui représente Jésus), car elle ne lui a pas obéi. Elle essaie d'abord de justifier ses actes, puis elle demande ce qu'elle aurait fait si elle lui avait obéi. Aslan lui répond : "Pour savoir ce qui se serait passé, mon enfant ? Non. On ne dit jamais ça à personne."

Les "et si" peuvent sembler innocents, mais ils sont toujours faux et ils nous causeront des problèmes quand nous les ressasserons.  "Et si j'avais épousé cette autre personne" n'aidera pas mon mariage !  Ce n'est pas mon histoire !  "Et si je n'avais pas divorcé" ne changera pas le divorce !  Ce n'est pas mon histoire !  "Et si je n'avais jamais eu d'enfant" ne m'aidera pas à élever mes enfants !  Peu importe le "Et si", nous ne saurons jamais ce qui se serait passé et la fausse histoire nous fera probablement du mal.

Les Saintes Écritures nous conseillent : "oubliant ce qui est en arrière et me portant vers ce qui est en avant, je cours vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ. Nous tous donc qui sommes parfaits, ayons cette même pensée; et si vous êtes en quelque point d'un autre avis, Dieu vous éclairera aussi là-dessus. Seulement, au point où nous sommes parvenus, marchons d'un même pas." (Philippiens 3:13-16).  Dieu dit : "Ne me dites pas "Et si" avec le passé, mais continuez vers demain avec qui vous êtes aujourd'hui."

Nous sommes tous dans une situation dans laquelle nos décisions passées nous ont mis.  Nous pouvons remettre en question ces décisions pour les 10 prochaines années (en nous frappant la tête avec les "Et si") ou nous pouvons voir où nous en sommes aujourd'hui et continuer vers l'avenir qui sera finalement "notre histoire" !  

Parfois, nous devrons pardonner aux autres ou demander pardon à Dieu et aux autres, mais ensuite nous devrons l'oublier et passer à ce qui deviendra "notre histoire".  

Pour en revenir au prince Caspien, Aslan dit à Lucy que "tout le monde peut savoir ce qui va se passer" s'ils commencent à Lui obéir dès maintenant. Que le Seigneur bénisse votre "vraie histoire" tous les jours !

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

vendredi 21 juin 2019

Signe de la délicatesse du Christ dans une icône : Jésus a pleuré


L'intervention de Dieu dans notre vie se manifeste par différents signes. Il y a des miracles qui apparaissent comme un dépassement évident de la loi naturelle que Dieu Lui-même a créée.

Cependant, il y a d'autres signes auxquels nous ne devrions pas trop nous demander si c'est surnaturel ou non, mais juste les prendre tel quel et essayer d'en comprendre le sens - pourquoi Dieu a laissé cette chose exister.


En voici un exemple : la chapelle de Saint Nicolas du port du monastère [de Vapopaidi] a été construite au XVe siècle par saint Etienne le Grand de Moldavie mais les icônes actuelles du temple de la chapelle datent du XIXe siècle. Il y a quelques années, nous avons décidé de rénover la chapelle car elle présentait beaucoup de problèmes de construction. Nous avons pris les icônes et les avons mises avec soin dans la sacristie. Quand les travaux de restauration de la chapelle furent terminés, nous avons retiré les icônes et les avons remises en place... mais l'icône du Christ semblait avoir de multiples signes sur son visage là où la peinture avait été enlevée, comme si le Christ pleurait.

L'effet est assez impressionnant.



Nous ne nous demandons pas trop comment cette chose est apparue, nous ne donnons pas non plus une importance déformée à ce phénomène parce qu'alors nous entrerons dans des labyrinthes dangereux - nous prenons juste ce signe comme il est : le Christ pleure à cause de nos péchés dont le plus grand est notre indifférence et Il sera toujours dans cet état jusqu'à la fin de ce monde.



C'est un autre signe de la délicatesse du Christ, comme son Ascension par laquelle il a quitté la terre pour ne pas écraser notre liberté par le témoignage de Sa résurrection. Que diriez-vous si vous voyiez un homme de plus de 2.000 ans mais encore jeune et vivant ? De même ici : Il nous laisse la liberté de prendre en compte ou non ce signe.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

jeudi 20 juin 2019

La PAIX du CHRIST


Le Christ a dit : Je vous laisse la paix, Je vous donne ma paix. Je ne vous la donne pas comme le monde la donne. Ne laissez pas vos cœurs être troublés et n'ayez pas peur.

Ainsi, la paix n'est pas l'absence de guerre - c'est la présence du Christ. Toute la vie ascétique doit ouvrir notre âme à la présence du Christ. Si ce n'est pas le cas, tout le reste n'est qu'un substitut qui, en dernière analyse, ne sera d'aucune utilité.

C'est pourquoi, pour obtenir la paix, nous devons mener une vie qui nous assure la quiétude nécessaire à la prière et à la contemplation tout en nous permettant de nous sacrifier pour les autres afin de vivre la joie de l'Amour.

d'après saint Jean 14:27, et saint Jean Climaque

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après


mercredi 19 juin 2019

Podcast de France Culture: Les pérégrinations de Vassili Barski ( Livre publié aux Editions des Syrtes)

Entretien sur le journal de voyage de Vassili Barski, voyageur-pèlerin qui part en 1723 de Kiev pour un long périple de près de vingt cinq ans qui le conduit en Italie, en Grèce et en Méditerranée orientale, et nous laisse un témoignage inestimable de son époque. I : Comment on devient un errant...




Mise au point

La trahison de Judas


當我們展示月亮時,白痴看著手指 [Dāng wǒmen zhǎnshì yuèliàng shí, báichī kàn zhuó shǒuzhǐ] c'est-à-dire Quand on montre la lune, l'idiot regarde le doigt!

***

Certains lecteurs du blog, particulièrement énervés par des vérités qui ne sont plus du tout les leurs, essaient par des moyens qu'ils n'ont pas (excipant du respect qui serait dû -selon eux-perdinde ac cadaver, au pape oriental d'Istanbul et à toutes ses décisions depuis sa cathedra qui n'est pas encore à Rome) de réagir d'une manière particulièrement inepte et déplacée aux articles qui remettent l'Eglise au milieu du village, et les mensonges phanariotes à propos de l'Ukraine dans les poubelles de l'histoire d'où ils n'auraient jamais dû sortir. 

Il est particulièrement regrettable, et sincèrement regretté, que des gens -quelquefois des clercs, jadis orthodoxes, presque zélotes, se mettent à pratiquer une prosopolatrie phanarodoxe insane, et pour ce faire, usent de l'invective, de l'insulte, et du mensonge éhonté. Se souviennent-ils que Judas cessa d'être un apôtre lorsqu'il trahit le Christ?

Ainsi un correspondant parle de deux siècles (sic) où l'Eglise russe a importuné (le terme utilisé était plus vif) le patriarcat œcuménique de Constantinople. Un autre, papodule phanariote en soutane, commentant la lettre du Primat d'Albanie remettant à sa place le patriarche Bartholomée et pointant ses "références" aux canons "traficotés" -c'est-à-dire à ses mensonges éhontés-, parle du Primat d'Albanie comme d'un petit bâtard! On a connu des clercs plus respectueux et plus charitables. Mais quand les arguments manquent, il ne faut pas croire que les insultes peuvent les remplacer. Loin s'en faut!

Le comble de la mauvaise foi crasse et de l'absence totale d'intelligence, revient à ce clerc, qui reproche à mon blog la photo du "beau coin" d'icônes qui comporte plusieurs saints qui, paraît-il vénéraient le siège de Constantinople, comme lui-même le fait! Outre que cette interprétation est totalement fausse, d’une incommensurable bêtise, et d’une grande indigence, elle ne grandit pas la cause des faussaires à court d'arguments. Il y avait autrefois, dans un pays voisin, le terme de berufsverbot, il devrait y avoir le betensverbot [interdiction de prier ou de vénérer les saints glorifiés par Constantinople si l'on n'adhère pas au néopapisme phanariote actuel]. 

La fièvre rageuse de phanarodoxie de ce clerc obscur provoque souvent une éruption de fautes d'orthographe et de grammaire dans ses messages, mais jamais il ne répond aux arguments exposés par les différents contempteurs du néopapisme stambouliote; jamais il ne commente la vile action de son papetriarche rejetant Mgr Jean de Charioupolis et l'Eglise de la rue Daru, comme un kleenex; jamais il ne commente l'attitude de Mgr Kallistos Ware critiquant ce qui fut fait en Ukraine; jamais il n'a une parole pour les victimes des exactions criminelles des séides de Philarète, de la persécution ignoble initiée contre l'Eglise canonique; jamais il ne réagit en voyant que Philarète, Macaire et Epiphane, les Pieds-Nickelés de l'autocéphalie de son "patriarche", ne sont pas plus unis qu'avant l'action inepte de son Superhiérarque! 

Comme à tous les autres fanatiques ineptes, on montre la réalité, mais il ne considère que son erreur qu'il veut ériger au rang de vérité absolue, contre toute logique, toute tradition, et toute intelligence. On montre la lune, et comme l'idiot du proverbe chinois, il regarde le doigt et sourit de son contentement d'imbécile heureux.

Il ne voit toujours pas que la majorité des Ukrainiens reste fidèlement dans l'Eglise canonique du Métropolite Onuphre, qu'aucune Eglise orthodoxe n'a accepté les agissements schismatiques de  Bartholomée, et que tous les mensonges du monde, et toutes les papolâtries pathologiques de ses disciples,  fussent-ils ensoutanés ou mitrés, n'y feront rien!

C.L.-G.

PS: L'article qui suit sur ce blog n'ouvrira certainement pas les yeux des aveugles spirituels de la Grande Eglise de Dieu qui était jadis à Constantinople! Mais il en dit long sur le caractère sérieux des actions entreprises par le siège du Phanar.

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Que celui qui a des oreilles pour entendre entende! 
(Evangile selon saint Matthieu 13: 43)
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Philarète commence à dire la vérité: l'église autocéphale ukrainienne n'est pas canonique, il n'y a pas eu de véritable unification, Epiphane n'est peut-être même pas prêtre!

18 juin 2019
Alors que le "patriarche" Philarète Denisenko continue à préparer le Concile local du "patriarcat de Kiev" (PK) qui se tiendra jeudi à Kiev, le schismatique égocentrique a augmenté le niveau de sa rhétorique, mettant en question le statut de "l'église orthodoxe d'Ukraine" [schismatique créée par Constantinople] et son primat "métropolite," Epiphane Doumenko.

Philarète a parlé à maintes reprises de son mécontentement à l'égard des termes dictés dans le tomos d'autocéphalie de l'OCU par le patriarcat de Constantinople et de son statut de simple évêque diocésain, bien qu'il ait récemment déclaré qu'il rejetait totalement le tomos accordé par Constantinople le 6 janvier.

Sa juridiction du PK s'est unie à l'église orthodoxe autocéphale ukrainienne schismatique (UAOC) en décembre pour créer l'UCO, bien qu'il ait été révélé plus tard que ni le PK ni l'UAOC n'avaient été dissous comme Constantinople l'avait exigé, et Philarète consacre maintenant toute son énergie à ramener les schismatiques ukrainiens dans son « patriarcat ».

Lors d'une récente interview à l'émission de radio ukrainienne "Persona Grata", Philarète a lancé une attaque verbale contre l'OCU et ses créateurs dans le Patriarcat de Constantinople. Et, alors que le hiérarque schismatique de 90 ans parlait, comme toujours, de son propre intérêt, sa position contre l'OCU l'a néanmoins conduit à dire certaines vérités qui ont été exprimées par un certain nombre d'Églises locales et de hiérarques du monde orthodoxe.

Alors que le "concile d'unification" du 15 décembre a été salué par les schismatiques et le gouvernement ukrainiens et le patriarcat de Constantinople comme une unification des trois branches de « l'orthodoxie ukrainienne », Philarète a déclaré qu'on ne peut parler de véritable unification, puisque seulement 2 des 90 évêques de l'Église ukrainienne du Patriarcat de Moscou (UOC) y ont participé et ont rejoint l'OCU, point soulevé plusieurs fois par les Orthodoxes.

De plus, ces deux hiérarques n'amenaient presque pas de paroisses avec eux, note Philarète, et on ne peut donc pas dire de façon raisonnable qu'elles représentent l'UOC [canonique du Métropolite Onuphre]  dans son ensemble.

"L'église autocéphale [schismatique ndT] est venue avec 500 ou 600 paroisses. Et ces deux hiérarques du Patriarcat de Moscou ? L'un, Drabinko,  est venu avec une paroisse, et l'autre [Siméon Chostatsky] est venu avec 20 paroisses, mais il y avait 300 paroisses dans son diocèse, alors quel genre d'unification est-ce ?! C'est purement une formalité ", a déclaré Philarète.

Comme le précise l'Union des journalistes orthodoxes, en réalité, moins de 10 paroisses ont apporté leur soutien à Chostatski, anciennement  hiérarque du diocèse de Vinnitsa de l'Église canonique.

Et non seulement l'UCO [schismatique] ne représente pas une véritable unification, mais elle n'est même pas une Église canonique, comme aucune des Églises locales orthodoxes ne le reconnaît, à part le Patriarcat de Constantinople, confesse maintenant Philarète.

"Ne traitez pas l'OCU d'église canonique, ne prétendez pas à une fausseté ", a déclaré Philarète au correspondant de la radio. "Elle n'est pas reconnue comme canonique par les autres Églises ; elle est reconnue par le seul patriarche œcuménique. Il a un tomos de nom, mais son contenu n'est pas autocéphale, et 13 Églises locales ne reconnaissent pas l'OCU comme une Église canonique. En quoi est-ce canonique, alors que personne ne sert avec le « métropolite] Epiphane, si ce n'est le patriarche œcuménique ?"

Plusieurs Églises locales, dont les Églises serbe et polonaise et l'OCA, ont explicitement reconnu l'UCO comme schismatique, tandis qu'aucune, comme le dit Philarète, ne l'a reconnue comme canonique, malgré la pression du Patriarcat de Constantinople.

"Pas une seule Église ne le reconnaît, pas seulement l'Église russe... Par conséquent, se vanter d'avoir un tomos d'autocéphalie n'en vaut pas la peine. Nous avons été trompés", a déclaré Philarète.

Philarète a spécifiquement noté que bien qu’Epiphane était à Istanbul le 10 juin pour féliciter le patriarche Bartholomée en même temps que les représentants des Eglises d'Alexandrie, de Jérusalem et de Grèce, personne n'a servi avec Epiphane.

Ironiquement, le « patriarcat de Kiev » que Philarète essaie de ranimer n'a été reconnu par aucune des Églises locales, pas même Constantinople.

De plus, Philarète rejette le statut "d'ancien métropolite de Kiev" que Constantinople lui a donné quand, en octobre, il a levé l'anathème que lui avait imposé en 1997 l'Église orthodoxe russe, dont il était autrefois un hiérarque canonique, affirmant à nouveau, comme il l'a fait à plusieurs reprises, qu'il est et sera toujours patriarche.

Il n'a jamais reconnu l'anathème qu'on lui imposait et, avec cette confiance en lui, il a ordonné un grand nombre de hiérarques pour le "patriarcat de Kiev", explique Philarète. Il soutient donc que si Constantinople a levé l'anathème contre lui, cela signifie qu'il reconnaît qu'un anathème lui a vraiment été imposé, et cela sape toutes les ordinations et consécrations qu'il a célébrées pendant ses années de sanction ecclésiastique.

"D'accord, si le Patriarche œcuménique m'a enlevé l'anathème en 2018, alors jusqu'en 2018 j'étais sous anathème ou pas ? Si j'étais sous l'anathème, cela signifie que tous ces évêques sont illégitimes, et Épiphane n'est pas même métropolite, il n'est même pas prêtre. Si le Patriarche œcuménique m'a enlevé l'anathème en 2018, alors tout l'épiscopat est invalide !" déclara Philarète.

Son raisonnement est le même que celui des Églises d'Albanie, de Roumanie et de Chypre, qui ont toutes rejeté les ordinations et les consécrations du clergé de l'UCO.

Entre-temps, Philarète a invité tous les évêques de l'UCO à assister au Concile local du « patriarcat de Kiev » jeudi, malgré les déclarations de l'UCO [« église autocéphale, création de Bartholomée] selon lesquelles il n'a pas le droit de le faire, qu'il provoque un schisme, qu'il détruit les aspirations séculaires du peuple ukrainien à l'autocéphalie et qu'il pourrait être puni par sa mise à la retraite.

Epiphane Doumenko considère les déclarations et les actions de Philarète comme des "ambitions de pouvoir", tandis que « l'archevêque » Evstraty Zorya les considère comme étant l’effet d’un âge avancé. Ironiquement, en rejetant les ambitions égoïstes de Philarète, Épiphane rejette ainsi toute l'histoire du « patriarcat de Kiev » où il a été ordonné et consacré. Et même si Zorya fait allusion à l'âge de Philarète, il était son bras droit, en tant que président du « patriarcat de Kiev », constamment à ses côtés, il y a moins d'un an.

Le concile local du « patriarcat de Kiev »  de Philarète aura lieu jeudi, bien que l'on s'attende à ce qu'il y ait peu de participants, même chez Philarète.

Version française Claude Lopez-Ginisty
D’après

mardi 18 juin 2019

La principale différence entre le ciel et l'enfer


La principale différence entre le ciel et l'enfer n'est pas la différence de lieu. Il y a aussi une différence de lieu, mais la différence principale est la différence dans la réponse existentielle d'un être intelligent - humain ou ange - à la même énergie divine non créée qui est beaucoup plus intense qu'ici sur terre, au ciel et en enfer.

Dans le Ciel, il y a une réponse d'acceptation totale de l'amour, de l'unité, de la paix, de l'humilité alors qu'en enfer il y a un rejet éternel de ces valeurs. Celui qui est là est tourmenté par la cage faite par lui-même de son égoïsme, enfermé dans la cage très étroite de l'autolimitation dans la monotonie éternelle d'une singularité où rien de nouveau ne peut exister.

C'est pourquoi, en enfer, le plus grand tourment est l'effacement de l'amour de Dieu - un amour parfait dont on ne peut plus faire l'expérience et auquel on ne peut plus répondre parce que l'enfer est notre propre choix, il n'est pas le résultat d'une cause extérieure comme une organisation d'application de la loi.

D'après le Père Dumitru Staniloae, 
et saint Isaac le Syrien

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

lundi 17 juin 2019

Jean-Claude LARCHET: Recension: « Un prophète de la beauté incréée, le moine Grégoire (Kroug) »: le catalogue de l’exposition




À l’occasion de l’exposition des icônes du moine Grégoire Kroug au Centre culturel orthodoxe russe du quai Branly, un magnifique catalogue intitulé, « Un prophète de la beauté incréée, le moine Grégoire (Kroug) », a été réalisé par la commissaire de l’exposition, Émilie van Taack, et publié par les éditions du Diocèse de Chersonèse. Ce volume de 340 pages et de grand format (21×30 cm), bilingue français-russe, présente en des reproductions d’une qualité parfaite (les photos ont pour la plupart été prises par Fabian Da Costa) la quasi totalité des icônes exposées.


Dans sa préface, Mgr Nestor, qui était encore évêque du diocèse de France de l’Église russe lors de l’organisation de l’exposition, note que « les icônes de Grégoire Kroug sont contemporaines, mais en même temps intemporelles », et qu’ « elles ne laissent pas indifférent », mais qu’ « elles témoignent, elles prêchent, elles prophétisent, sans paroles, par leur évidente vérité et beauté – celle du monde incréé –, et par la vérité de la vie de leur auteur ».


La parole est donnée également à Claire Vigne-Dumas, qui a coordonné à la Direction régionale des affaires culturelle d’Île de France, un comité d’experts qui a attribué le label « Patrimoine du XXe siècle » à deux églises dont le Père Grégoire Kroug a réalisé les fresques : celle du skit du Saint-Esprit, à Le Mesnil-Saint-Denis en Yvelines, et celle de Notre-Dame de Kazan à Moisenay en Seine-et-Marne. Elle note : « Le style très sobre du Père Grégoire, nourri par une connaissance très sûre de la tradition iconographique, est fondé, me semble-t-il, sur les canons de la peinture russe dans sa période la plus accomplie, des XVe – XVIIe siècles. Cependant sa pratique de peintre n’ignore rien des recherches de la peinture contemporaine européenne, cherchant à se “dégager de la tyrannie du réel” selon les mots de Joan Miro, et à exprimer l’essence du vivant. Sa démarche d’iconographe, l’amène à épurer la forme, rechercher l’essence du geste pour en souligner la dynamique au moyen de la force de la ligne. Les figures étirées, telles celles de l’Anastasis de Moisenay, touchent par la solidité de la composition, le sens de l’essentiel dont tout élément anecdotique est exclu, et l’économie de la couleur réduite à l’essentiel. »


Un texte de Catherine Aslanoff, fille de Vladimir Lossky et filleule du Père Grégoire (qui avait déjà été publié dans deux recueils consacrés à l’iconographe), rappelle les épreuves intérieures qu’il a dû affronter dans les premières années de la seconde guerre mondiale, qui lui ont valu un bref internement à l’hôpital Saint-Anne, qu’il a surmontées avec l’aide de son Père spirituel, le Père Serge Chévitch, et qui furent pour lui une expérience analogue à celle de la traversée de l’enfer par saint Silouane, lui permettant de passer « des ténèbres à la lumière » et d’acquérir un niveau spirituel exceptionnel marquant toute sa production iconographique ultérieure.


C’est précisément ce lien que l’introduction d’Émilie van Taack, intitulée « Le Père Grégoire Kroug, un prophète de la beauté incréée », s’attache à mettre en valeur, notant d’emblée que « le moine iconographe Grégoire fut dès sa vie sur terre unanimement reconnu comme une personnalité hors du commun » et que « lorsqu’il devint moine, sa dimension spirituelle fut aux yeux de tous celle d’un grand mystique ». « Le Seigneur a accordé le Père Grégoire à notre génération comme une icône du peintre d’icône », note-t-elle encore, soulignant tout à la fois la source intérieure, suscitée par la vie ascétique et constituée par la grâce, de son œuvre, et le caractère spirituel de la liberté qui la caractérise bien qu’elle respecte en tout point les exigences de la plus pure tradition iconographique orthodoxe.


Le corps de l’ouvrage est ensuite constitué par les reproductions des œuvres exposées, classées chronologiquement, mais rassemblées par strates qui correspondent, selon la présentation de chacune d’elles que fait la commissaire de l’exposition, à autant d’étapes de la vie intérieure de l’iconographe, passant progressivement, comme il a été dit, des ténèbres à la Lumière.


Le premier chapitre rappelle les débuts de la vie du Père Grégoire, qui naquit en 1908 à Saint-Péterbourg d’un père luthérien d’origine suédoise et d’une mère russe originaire de Mourom, étudia le piano et la peinture, émigra en Estonie en 1921 où il prit la nationalité estonienne, continua sa formation artistique, se convertit à l’Orthodoxie en 1927, à l’âge de 19 ans, et vint à Paris en 1931 pour approfondir sa pratique picturale à l’académie fondée par la fille de Tolstoï.


Puis sont évoqués: sa découverte de l’icône; sa participation à la confrérie Saint-Photius visant à diffuser l’Orthodoxie en France dans le respect de ses particularités culturelles profondes héritées de son passé orthodoxe du premier millénaire (et en conséquence la tentative de mise au point d’une iconographie se situant dans l’esprit de l’art roman); puis l’apprentissage d’une iconographie puisée aux meilleures sources russes et byzantines, dans une recherche menée en commun avec Léonide Ouspensky; et enfin après les épreuves précédemment mentionnées, le développement d’une iconographie à l’identité forte, s’approfondissant en relation étroite avec une croissance spirituelle personnelle caractérisée par une illumination de plus en plus grande, produisant des icônes et des fresques manifestement inspirées, habitées par la grâce, chaleureuses, profondes, interpellant et appelant immédiatement à la prière celui qui les regarde.


Cet ouvrage magnifique est disponible au kiosque de l’exposition, mais c’est évidemment celle-ci qu’il faut d’abord et à tout prix visiter (elle durera jusqu’au 30 juin), car les reproductions, bien qu’excellentes, ne donnent qu’une faible impression des œuvres exposées, dont certaines sont de très grande taille, tandis que d’autres sont des miniatures. Organisée par Émilie van Taack de façon très professionnelle, à la manière de celles des grands musées, cette exposition, qui a déjà attiré un large public, rassemble des œuvres visibles dans plusieurs églises de Paris et de ses environs, mais aussi venues de Normandie ou de Lyon, d’Italie ou du Liban, ou appartenant à diverses collections privées, et qu’il ne sera sans doute plus possible de revoir ensemble.



Recension: « Un prophète de la beauté incréée, le moine Grégoire (Kroug) »: le catalogue de l’exposition


Une visite guidée de l’exposition est organisée tous les dimanches à 16h, mais sont prévues aussi des visites des différents sites de Paris et de la région parisienne où l’on peut voir les fresques du Père Grégoire dont seules quelques photos sont présentes parmi les icônes exposées.
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Jean-Claude Larchet

Père James Rosselli: LA PAPAUTÉ DYSTOPIQUE DE BARTHOLOMÉE I DE CONSTANTINOPLE

Des pompiers ukrainiens tentent de sauver une église 
Photo : spzh.news

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Le Père James est recteur de l'église orthodoxe Saint-Joseph d'Arimathie et maison de prière (ROCOR Rite  Occidental) à La Porte, Indiana. Ses opinions sont les siennes. 
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La nouvelle papauté orthodoxe du patriarche Bartholomée n'a pas eu le meilleur départ.

Cela semblait être un si bon plan.

Le patriarche Bartholomée, invoquant une autorité unilatérale nouvellement reconnue [1], annulait le pacte vieux de 300 ans qui faisait de l'Ukraine le territoire canonique de Moscou. Prétendant que l'accord n'avait été " que temporaire ", il assumerait la souveraineté sur l'Ukraine et rassemblerait toutes ses églises en un seul corps (soigneusement circonscrit) " autocéphalique" responsable devant lui.

Philarète était là. Macaire était là. Le Sviatoslav de l'UGCC [église uniate dite gréco-catholique d'Ukraine] était en place.[2] Le président Porochenko était en place. Les arrivistes de Moscou étaient contrariés, bien sûr, mais une fois l'accord conclu, qu'est-ce qu'ils pouvaient faire ? Ils devraient obéir, ne serait-ce que pour sauver la face.[3]

Les autres églises locales étaient hésitantes, mais elles avaient changé d'avis. Elles l'ont toujours fait. Son trône était le premier trône de l'Orthodoxie, après tout ! Et lui, Bartholomée, était "Premier Sans Égal", dont la responsabilité grave, même onéreuse, était de maintenir l'Orthodoxie en ligne. [4]

Onuphre ? Il faudrait qu'il s'inscrive. Sinon, il perdrait ses églises. L'armée et la police nationale de Porochenko s'en occuperaient. Un certain inconfort au début, mais à la fin, la paix et la sécurité. Constantinople unirait un pays tragiquement divisé par l'oppression de Moscou, et la défaite de Moscou assurerait la réélection de Porochenko, de sorte que le muscle resterait en place.[5]

La clé du marché était l'UGCC [église uniate dite gréco-catholique d'Ukraine]. Une fois l'accord conclu et tous les documents signés, un organisme ecclésial serait créé, qui serait reconnu par le Phanar et le Vatican. Cela amènerait Rome et Constantinople en communion formelle, et l'Orthodoxie devrait soit monter à bord, soit être laissée pour compte.

Bartholomée, proche de la retraite, restera dans l'histoire comme l'homme qui a établi le Patriarcat de Constantinople dans sa gloire légitime, et réuni la chrétienté.

C'était vraiment un si bon plan.

Ça ne s'est pas passé comme ça.

Tremblement de terre dès le départ

Moscou n'a pas "obéi". Le 7 septembre 2018, Bartholomée nomma deux "exarques" en Ukraine, chargés de mettre en place une Stavropégie (organe représentatif d'un Premier Hiérarque). Une semaine plus tard, le 14 septembre, comme promis, le Patriarcat de Moscou suspendit la communion avec Constantinople et ceux qui en dépendaient. Le patriarche Bartholomée ne serait pas commémoré. Le clergé orthodoxe russe ne concélébrerait pas avec son clergé, les fidèles orthodoxes russes ne communieraient pas dans ses églises et l'Église russe ne participerait à aucune organisation ou réunion ayant un président de Constantinople.

Les autres Églises locales ne voulaient pas participer à l'invasion de Bartholomée. Les réactions allaient du choc à l'indignation en passant par l'incrédulité pure et simple. Toutes ont décliné leur participation, voire leur reconnaissance.

Le métropolite Onuphre a dit clairement, en privé à Bartholomée et publiquement au monde, que l'Église orthodoxe ukrainienne ne voulait pas, et n'avait pas besoin, d'autocéphalie. Ils étaient déjà totalement autonomes, ne répondant à Moscou pour rien, tout en jouissant de leur appartenance - et donc de leur influence - au synode de l'Église la plus grande et la plus influente de l'Orthodoxie.

Quant à l'UGCC [église uniate dite gréco-catholique d'Ukraine], elle avait tout à gagner et rien à perdre. Le Vatican convoitait l'Orthodoxie depuis mille ans. Si Bartholomée réussissait, le Patriarche de l'UGCC  Sviatoslav serait un héros. Sinon, il était toujours à la tête de l'église uniate. Son seul rôle était de s'asseoir et de laisser les événements se dérouler.

C'est ce qu'ils ont fait.

Le "conseil d'unification" a avancé, malgré l'absence de l'Église canonique. Le "patriarche" Philarète a présenté son secrétaire, Epiphane Doumenko, comme son candidat comme "métropolite" du nouveau groupe. Il a clairement indiqué que l'élection de Doumenko a été un facteur déterminant pour la participation du PK [patriarcat {sic} de Kiev], de sorte que Doumenko a été élu. Le problème était, et demeure, que M. Doumenko est un laïc. Il n'a jamais été ordonné canoniquement à quoi que ce soit, et Bartholomée n'a rien fait pour corriger cela. Pas d'ordination. Pas de consécration. Il n'a même pas assisté à l'"intronisation" pour lui imposer les mains. Ainsi, à part tout le reste, le chef de l'" église autocéphale de l'Ukraine " n'a pas de succession apostolique.


Et si tu faisais une intronisation et que personne ne venait ?

Le 3 février 2019, en grande pompe, Epiphane Dumenko a été intronisé comme "métropolite" de "l'église orthodoxe d'Ukraine". Toutes les Églises locales, malgré de nombreuses torsions de bras, avaient décliné leurs invitations. Parmi les disparus figurait le patriarche Bartholomée lui-même, qui a envoyé quatre représentants.

Il manquait aussi les lettres de félicitations habituelles et les déclarations d'"Axios" au nouveau hiérarque. Une lettre de félicitations a cependant été envoyée par le lobby LGBT ukrainien "Kiev Pride". En réponse, Doumenko a déclaré que "contrairement à la Russie", la nouvelle "église" aurait une "attitude plus tolérante".

Feu et épée

Commence alors une saison de conquête. Le président Porochenko, lui-même uniate, a déchaîné le pouvoir martial de l'Etat sur l'Eglise canonique ukrainienne, la déclarant "agent de la Russie", malgré sa composition et sa direction pleinement ukrainienne.

Des compagnies de voyous ont été déployées en civil pour mettre au pas les "récalcitrants". Les églises de l'UOC [Eglise orthodoxe ukrainienne canonique du Métropolite Onuphre] ont été vandalisées. Certaines ont été brûlées. Des autels ont été brisés et des tabernacles profanés.

Les fidèles de l'UOC [Eglise orthodoxe ukrainienne canonique] ont protesté, et eux et leur clergé ont été brutalement attaqués par les gangs de voyous. Beaucoup ont été hospitalisés. Au moins deux ont été tués. Les prêtres et les évêques ont été interpellés par les forces de sécurité de l'Etat pour un "interrogatoire". Malgré tout, l'UOC a tenu bon.

Puis sont arrivées les prises d'églises.

Porochenko a déployé ses voyous pour aller de village en village, se déclarant "paroissiens locaux" de l'église du village. Ils tenaient une "élection", s'installaient comme dirigeants de la paroisse cible et déclaraient vouloir que "leur" paroisse rejoigne l'OCU [église schismatique de Bartholomée en Ukraine]. Le maire obéissant (et sans doute effrayé) appliquait l'ordre, et la police commodément stationnée enlèvait alors de force les paroissiens et le clergé légitimes, cadenassant les portes de l'édifice et enregistrant la paroisse à la place de l'UCO, Eglise orthodoxe canonique du Métropolite Onuphe.[6]

Le plan de Bartholomée pour "l'unification et la stabilité" avait jeté le pays dans la division et le chaos.

Le dimanche 21 mars, le président Porochenko a concédé la défaite électorale à Volodymyr Zelensky, un acteur qui a joué le rôle du président ukrainien dans un feuilleton télévisé populaire. Exprimant leur dégoût pour ce qui s'était passé, le peuple ukrainien a donné à l'acteur-comédien plus de 70 pour cent des voix.

Le pouvoir de Bartholomée avait soudain disparu. Les raids ont cessé. Un Parlement prudent s'est gardé de toute nouvelle législation contre l'Eglise orthodoxe ukrainienne canonique. L'Ukraine, étourdie, secoua la tête et vit le carnage et les décombres produits par l'orgie de l'"unification", et se tut, mal à l'aise.

Un "schisme schismatique" et l'homme qui serait patriarche

Philarète n'a jamais eu l'intention de renoncer à son "patriarcat". Lui et Doumenko ont convenu que Philarète serait l'actuel chef de la nouvelle "église", et Epiphane serait l'équivalent d'un ministre des affaires étrangères. Philarète a retiré son klobouk "patriarcal" le 5 janvier 2019, le jour de la signature du tomos. Il était de nouveau sur sa tête le 6 janvier.

Philarète a affirmé qu'il n'avait accepté ces conditions que pour obtenir les tomos. Il affirme en outre que l'UCO et l'UOC-KP [les deux "églises non canoniques d'ukraine] ne font qu'une. En conséquence, même si l'accord d'"unification" prévoit de céder directement à Constantinople toutes les paroisses en dehors de l'Ukraine, Philarète a refusé de le faire.

Philarète a insisté sur une véritable autocéphalie pour le nouveau groupe, et Bartholomée a répondu que quiconque n'est pas d'accord avec les termes du tomos ne peut se considérer "au sein de l'OCU".

Le site officiel du patriarcat de Kiev représente le PK et l'OCU comme une seule entité, avec Doumenko comme "métropolite de Kiev et de toute l'Ukraine" et Philarète comme "patriarche". Néanmoins, Doumenko semble avoir pris plaisir à être "sa béatitude le métropolite de Kiev et de toute l'Ukraine"(sic!), et avoir jeté son mentor sous le bus de l'église!

Philarète a publié une déclaration disant que tout irait bien si Doumenko lui obéissait tout simplement. Doumenko, cependant, semble penser que les choses vont bien telles qu'elles sont. Par la suite, il a été rapporté que Philarète rompt avec Doumenko et fait revivre son "patriarcat".[7]

Macaire accusa Philarète d'être "désobéissant au tomos" au plus tard deux semaines après la signature. Depuis lors, il fait profil bas, gardant ses propres paroisses en ordre et ne faisant aucune déclaration.

Dénouement

De nombreux observateurs considèrent l'UCO comme instable et implosive, et ce n'est pas étonnant. Toute l'affaire était un tissu de mensonges, d'intrigues et de fantaisies dès le début : Le territoire canonique n'est pas celui de Bartholomée; l'autocéphalie n'est pas vraiment l'autocéphalie ; l'unité n'est pas vraiment l'unité ; le métropolite n'est pas vraiment un clerc et le PK et le COAU [entités non canoniques reconnues par Bartholomée] ne se sont pas vraiment dissous - ils existent toujours légalement.

Quant aux acteurs : Porochenko, l'homme qui jouait Charlemagne pour le  Léon III de Bartholomée, a été enterré sous un glissement de terrain électoral. Philarète, le courtier du pouvoir de négociation à l'origine, a été trahi par M. Doumenko. Macaire garde la tête baissée.

Méfiez-vous du message envoyé par les électeurs, le Parlement a cessé toute action concernant les confiscations de Porochenko, bien que les attaques locales se poursuivent. [8] Les tribunaux sont en train d'examiner la situation. Le président Zelensky ne s'est engagé dans aucune polémique et s'emploie à nettoyer les décombres des derniers mois. Les voyous sont pour la plupart partis, sans doute en uniforme. Certains, cependant, ne semblent pas avoir reçu la note de service, et le harcèlement local sporadique se poursuit.

Et Bartholomée? Sereinement, il est assis sur le trône oecuménique au Phanar, ayant atteint son but initial. Comme Napoléon, qui proclame que le moyen de gagner une guerre est "de l'audace, de l'audace, de l'audace", Bartholomée envahit avec succès et établit sa présence sur le territoire canonique d'un frère Patriarche. L'"OCU" [son "église ukrainienne schismatique, créée illégalement et contre toute logique canonique] n'est peut-être pas légitime et ses alliances s'effondrent, mais elle existe sur le papier, quoi qu'il arrive. C'est un morceau de papier dans lequel l'UGCC [église uniate dite gréco-catholique d'Ukraine] peut être incluse, et c'est tout ce dont Bartholomée a besoin.

Quant à l'Orthodoxie, la question n'est pas tant de savoir s'il y aura un schisme, mais quelle forme il prendra. Certaines Églises locales ont refusé de prendre parti dans cette affaire, d'autres ont indiqué qu'il y a des circonstances dans lesquelles elles reconnaîtraient le groupe schismatique. Ainsi, ceux-ci finiront probablement, après Bartholomée, dans son alliance grotesque avec Rome. La grande majorité numérique de l'Orthodoxie, cependant, restera fidèle.

De plus en plus, l'attention se déplace de l'Ukraine vers Istanbul. Il est question de convoquer un concile avec ou sans Bartholomée. Si cela devait se produire, une définition claire des pouvoirs - et des limites - de Constantinople pourrait être faite. L'"OCU" peut être définitivement déclarée non canonique. L'orthodoxie se sera unie contre sa plus grande menace en mille ans. Bartholomée n'aura rien à apporter à la table romaine, et l'ancienne Église de Dieu aura encore une fois évité la balle du Diable.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

NOTES:
1 Voir Novikov, Christianisme orthodoxe, http://orthochristian.com/115685.html

2 Voir RISU, 8 janvier 2019, https://risu.org.ua/en/index/all_news/confessional/interchurch_relations/74222/.

3 Voyez, "L'Église russe n'a pas d'autre choix que de nous obéir - Pat. Bartholomew ", Orthodox Christianity, janvier 2019.

4 Voir Stickles, Orthodox Chrtistianity : http://orthochristian.com/116986.html.

5 Voir le christianisme orthodoxe : http://orthochristian.com/120189.html

6 ibid. également Pravmir : on-church-seizures-and-vandalism-ramp-up-in-pat-barthhttp://www.pravmir.com/persecutiolomew-s-post-tomos-ukraine/

7 Voir : http://www.asianews.it/news-en/Filaret-breaks-with-Ukrainian-autocephalous-Church.-Epifanyj-closer-to-Greek-Catholics-47004.html. Aussi : Shemliuk, Union des journalistes orthodoxes https://spzh.news/en/zashhita-very/62107-pcu-dvoih-ne-vyneset-kak-filaret-i-jepifanij-razrushajut-svoju-cerkovy

8 Voir : Kurozvany, Christianisme orthodoxe : http://orthochristian.com/120565.html

Moschanitsa, ibid. http://orthochristian.com/121782.html

Vaslovovtsi, ibid. http://orthochristian.com/121609.html

SOLIDARITE KOSOVO




Dossier spécial Kosovo dans le Figaro Magazine

Dans son édition du 14 juin, LE FIGARO MAGAZINE publie un large dossier sur le Kosovo. À cette occasion, Arnaud Gouillon, Président de Solidarité Kosovo a accordé un entretien exclusif à la rédaction que nous vous invitons à découvrir ci-après.
Rédigé sous la plume de Jean-Louis Tremblais, le dossier condense des jours de reportages sur place qui montrent pourquoi le Kosovo, vingt ans après la guerre, est une désillusion pour les Albanais, pourquoi, aujourd’hui, les Serbes y vivent en danger. Et comment Solidarité Kosovo continue malgré les sanctions et les menaces à leur venir en aide. Des citoyens, des religieux, des élus témoignent et disent leurs attentes.
Solidarité Kosovo vous encourage à vous procurer un exemplaire de ce numéro inédit du FIGARO MAGAZINE en vente dès aujourd’hui chez votre buraliste.


LE FIGARO MAGAZINE, Édition du 14 juin 2019, Spécial Kosovo

Interview d'Arnaud Gouillon, président de Solidarité Kosovo, au Figaro Magazine
14 juin 2019
Arnaud Gouillon, président-fondateur de l’association humanitaire Solidarité Kosovo, qui vient en aide aux Serbes des enclaves, est interdit de séjour depuis septembre 2018. C’est donc au poste-frontière de Jarinje, côté serbe, que nous avons rencontré la bête noire des autorités kosovares.
Propos recueillis par Jean-Louis Tremblais


LE FIGARO MAGAZINE, Édition du 14 juin 2019, Spécial Kosovo

Racontez-nous les origines et les circonstances de votre interdiction de séjour…

Solidarité Kosovo a été créée il y a quinze ans, suite aux pogroms anti-serbes de 2004. Depuis, je me rends régulièrement dans les enclaves serbes du Kosovo afin de coordonner notre action humanitaire auprès des populations chrétiennes qui y survivent tant bien que mal. Sans ennui notable, si ce ne sont les tracasseries administratives que vous pouvez imaginer. Tout a fonctionné ainsi jusqu’au 10 septembre 2018. Ce jour-là, je devais inaugurer une ferme financée par notre association à Novo Brdo. J’y étais attendu par les bénévoles et toute la presse réunie. Mais rien ne s’est passé comme prévu : au poste-frontière de Merdare, j’ai été arrêté (échappant de peu aux menottes !) par les douaniers kosovars qui m’ont menacé de prison. Tandis que mon véhicule était intégralement désossé, j’ai subi un interrogatoire ubuesque mené par deux agents des services de renseignement venus spécialement de Pristina. L’opération a duré plusieurs heures, au terme desquelles les deux fonctionnaires m’ont remis une interdiction d’entrée et de séjour au Kosovo. Ce document ne mentionne ni raison ni motif puisque je n’ai commis aucun délit. Il n’est même pas daté…

C’est donc une mesure arbitraire. Quelle est sa véritable signification ?

Cela relève de l’intimidation. Un avertissement, un coup de semonce. Je vis en Serbie où le ministre de l’Intérieur m’a fait l’honneur de m’octroyer la nationalité serbe au mérite et Solidarité Kosovo (la seule ONG étrangère œuvrant dans les enclaves chrétiennes) agace Pristina. Pourquoi me viser personnellement ? D’abord, parce que notre travail est efficace, médiatisé et que je fais tout pour sensibiliser l’opinion publique sur la situation humanitaire au Kosovo. La preuve : suite à mes déboires, nos 12 000 donateurs réguliers ont immédiatement réagi en intensifiant leurs efforts. Ensuite, parce que le lancement et le suivi des opérations humanitaires (réfection d’écoles, acheminement de matériel médical, colis de Noël pour les enfants, etc.) nécessite ma présence sur place. Heureusement, nous travaillons avec l’Eglise orthodoxe, dont le rayonnement et l’organisation nous permettent de poursuivre les chantiers en cours. J’espère que ma situation va se débloquer mais c’est un imbroglio juridique : l’interdiction de séjour étant sans fondement, mon avocat ne peut même pas contre-attaquer au tribunal. Cela ne m’empêchera pas de continuer car les Serbes du Kosovo ont besoin de soutien. Leur esprit de résistance est intact : suivons leur exemple !




LE FIGARO MAGAZINE, Édition du 14 juin 2019, Spécial Kosovo




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dimanche 16 juin 2019

Hiéromoine Ambroise: Saint Marc d'Ephèse : Un véritable oecuméniste


Que Dieu donne au patriarche et aux hiérarques grecs actuels de Constantinople de s'inspirer de l'exemple insigne de saint Marc d'Ephèse et de renoncer à leur néopapisme délétère! C.L.-G.

***

Œcuménique signifie "appartenir à l'Église chrétienne ou être accepté par elle dans le monde entier ; en tant que tel, ce terme reflète la règle de la foi donnée par saint Vincent de Lérins : "La vérité chrétienne est celle "qui a été crue partout, toujours et par tous". Ainsi est la définition correcte du dictionnaire du mot et la seule définition patristique du mot. Malheureusement, le mot " œcuménique " a pris un sens tout à fait différent dans la dernière partie du XXe siècle. Sous l'influence du Conseil oecuménique des Eglises et de la politique de l'aggiornamento dans l'Eglise de Rome, le terme "œcuménique" en est venu à signifier ce qui suit : l'unité de l'Eglise du Christ a été brisée au cours des siècles ; toutes les Eglises chrétiennes sont pratiquement égales et chacune a une "part" de vérité ; par conséquent toutes les dénominations doivent être unies pour reprendre la "totalité" qui existait autrefois. C'est l'œcuménisme des temps modernes.

Un superbe exemple du premier et original type d'oecuméniste est Saint Marc d'Ephèse, champion de l'orthodoxie du 15ème siècle, parfois appelé "La conscience de l'Orthodoxie". Les informations suivantes sont extraites d'une série de trois articles parus dans "The Orthodox Word" (1967), écrit par l'Archimandrite Amvrossy Pogodine :

Alors que les fondements de Byzance s'effritaient, les diplomates redoublèrent d'efforts pour trouver une possibilité d'union avec les puissances occidentales pour lutter contre l'adversaire commun du christianisme, l'Islam. Des tentatives furent faites pour conclure des traités avec les Turcs, mais sans succès. Le seul espoir résidait dans l'Occident. Pour cela, il fallait avant tout faire la paix avec le Vatican.

Un Concile fut convoqué en 1437, qui établit un comité de théologiens latins et grecs avec le Pape et l'empereur byzantin agissant comme chefs. Le Pape, Eugène IV, avait une idée très exaltée de la papauté et visait à soumettre l'Eglise orthodoxe à lui-même. Poussé par les circonstances difficiles de Byzance, l'Empereur poursuivit son objectif : conclure un accord profitable pour son pays. Peu réfléchirent aux conséquences spirituelles d'une telle union. Un seul délégué, le Métropolite d'Ephèse, saint Marc, s'y opposa fermement.

Dans son discours au Pape à l'ouverture du Concile, saint Marc expliqua combien il désirait ardemment cette union avec les latins - mais une union authentique, expliqua-t-il, fondée sur l'unité de la foi et la pratique liturgique ancienne. Il informa également le Pape que lui et les autres évêques orthodoxes étaient venus au Concile non pas pour signer une capitulation, ni pour vendre l'Orthodoxie au profit de leur gouvernement, mais pour confirmer une doctrine vraie et pure.

Beaucoup de délégués grecs, cependant, pensaient que le salut de Byzance ne pouvait être atteint que par l'union avec Rome. De plus en plus d'entre eux devinrent disposés à compromettre la Vérité éternelle au nom de la préservation d'un royaume temporel. De plus, la durée des négociations fut si longue que les délégués grecs n'avaient plus les moyens de subvenir à leurs besoins ; ils commencèrent à souffrir de la faim et ils étaient impatients de rentrer chez eux. Mais le Pape refusa de les soutenir jusqu'à ce qu'une " Union " soit conclue. Profitant de la situation et se rendant compte de la futilité de nouveaux débats, les Latins utilisèrent leur avantage économique et politique pour faire pression sur la délégation orthodoxe, exigeant qu'elle capitule devant l'Eglise romaine et accepte toutes ses doctrines et son contrôle administratif.

Saint Marc se tenait seul face à la marée montante qui menaçait de renverser l'Arche de la véritable Église. Il subit des pressions de toutes parts, non seulement de la part des Latins, mais aussi de ses compatriotes grecs et du Patriarche de Constantinople lui-même. Voyant son refus persistant et vigoureux de signer un accord quelconque avec Rome dans les conditions données, l'Empereur l'écarta de tout autre débat avec les Latins et le mit en résidence surveillée. A ce moment-là, saint Marc était tombé très malade (apparemment atteint d'un cancer de l'intestin). Mais cet homme épuisé, mortellement malade, qui se trouvait persécuté et en disgrâce, représentait en sa personne l'Église orthodoxe ; c'était un géant spirituel auquel rien ne pouvait se comparer.

Les événements se succèdèrent rapidement. Le vieux Patriarche Joseph de Constantinople mourut ; un faux document de soumission à Rome fut produit ; l'empereur Jean Paléologue prit la direction de l'Eglise entre ses mains et les orthodoxes furent obligés de renoncer à leur Orthodoxie et d'accepter toutes les erreurs, nouveautés et innovations latines à tous égards, dont l'acceptation complète du Pape comme ayant "une primauté sur la terre entière". Lors d'un service triomphal après la signature de l'Union le 5 juillet 1439, les délégués grecs embrassèrent solennellement le genou du Pape. L'Orthodoxie avait été vendue, et pas seulement trahie, car en échange de sa soumission, le Pape accepta de fournir de l'argent et des soldats pour la défense de Constantinople contre les Turcs. Mais un évêque n'avait toujours pas signé. Quand le Pape Eugène vit que la signature de saint Marc n'était pas sur l'Acte d'Union, il s'exclama : "Et ainsi, nous n'avons rien accompli !"

Les délégués rentrèrent chez eux honteux de leur soumission à Rome. Ils admirent devant le peuple: "Nous avons vendu notre foi ; nous avons troqué la piété contre l'impiété !" Comme l'écrivit saint Marc : "La nuit de l'Union englobait l'Église." Lui seul reçut le respect des gens qui l'accueillirent avec un enthousiasme universel lorsqu'il fut finalement autorisé à retourner à Constantinople en 1440. Mais même alors, les autorités continuèrent à le persécuter. Il fut finalement arrêté et emprisonné. Mais quelles que fussent sa condition et ses circonstances, il continuait à brûler en esprit et à se battre pour l'Église.

Finalement, il fut libéré et, suivant son exemple, les patriarches orientaux condamnèrent la fausse union et refusèrent de la reconnaître. Le triomphe de l'Église fut accompli - par un homme épuisé par la maladie et harcelé par les ruses des hommes, mais fort dans la connaissance de la promesse de notre Sauveur : "...Je bâtirai Mon Église ; et les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle. (Matt. 16:18)

Saint-Marc naquit au Ciel le 23 juin 1444, à l'âge de 52 ans. Ce grand pilier de l'Église était un véritable oecuméniste, car il n'avait pas peur de se rendre en Italie pour parler avec les catholiques romains, mais surtout, il n'eut pas peur de confesser la plénitude de la vérité le moment venu.

Ce qui suit est la conclusion de la lettre encyclique du saint au sujet de la fausse union. C'est aussi important et vital aujourd'hui que cela l'était il y a 500 ans : "Par conséquent", écrit saint Marc,

"dans la mesure où c'est ce qui vous a été ordonné par les saints apôtres, tenez bon, tenez-vous fermement aux traditions que vous avez reçues, par écrit et de bouche à oreille, afin de ne pas être privés de votre fermeté si vous vous laissez entraîner par les illusions des impies. Que Dieu, Qui est tout-puissant, leur fasse connaître aussi leurs illusions ; et nous ayant délivrés d'eux comme d'une mauvaise herbe, qu'Il nous rassemble dans Ses greniers comme du blé pur et utile, en Jésus Christ notre Seigneur, à qui appartiennent toute gloire, tout honneur et toute adoration, avec Son Père qui est sans commencement, et son Esprit Très Saint, Bon et Vivifiant, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen."

Par les prières de saint Marc, ô Christ notre Dieu, et de tous Tes Saints Pères, Enseignants et Théologiens, préserve Ton Église dans la confession orthodoxe et conduit la multitude à la connaissance de la Vérité, aux siècles des siècles ! Amen!

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après