"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

jeudi 31 juillet 2014

La prière du mainate (R)




Le Saint Staretz Ambroise d’Optino, un des ascètes les plus célèbres de l’Eglise Russe, insistait beaucoup sur la pratique de la prière de Jésus. Il avait pris pour règle de vie, le conseil de saint Jean Climaque: "Fustige tes ennemis avec le Nom de Jésus, car il n’est pas d’arme plus puissante dans les cieux ou sur la terre." Il narrait de nombreuses anecdotes pour montrer l’importance de la prière mentale. En autres récits il avait l’habitude de raconter cette histoire très édifiante:
“ Un certain chrétien pieux avait un mainate chez lui, et il lui apprenait à parler. L’oiseau apprit aussi les paroles “ Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi!” que répétait souvent son maître. Par une belle journée d’été, l’oiseau trouvant la fenêtre ouverte, s’envola dans la rue. Alors un faucon le vit du haut du ciel et fondit sur lui. Le mainate surpris par l’attaque, n’eut d’autre cri que la prière et le faucon -chose admirable- se retira aussitôt comme si quelqu’un le chassait.
Que remarquons-nous-là? concluait le Staretz, sinon que même si la prière de Jésus est dite inconsciemment, elle produit des fruits et rend possible l’impossible.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après Watchfulness and Prayer,
Publication du Monastère de St. Grégoire Palamas
Koufalia, THESSALONIQUE, 1992

mercredi 30 juillet 2014

Quelques figures athonites du passé (R)




Le vénérable vieillard, l'Ancien Ioasaph connu pour son hospitalité, était un iconographe de renom membre des "Iosaphites" de Karyes ( capitale du Mont Athos) Il nous a dit les choses suivantes:" J'ai rencontré de nombreux pères qui œuvraient sans cesse pour purifier leur monde intérieur et être sauvés. Parmi eux, j'ai connu les moines suivants:

L'Ancien Haralambros, d'une grande discrétion, du Kellion de la Fontaine de Vie,
L'Ancien Méthodios du kellion de Saint Nicolas, connu pour son exil volontaire,
L'Ancien Syméon le chantre, d'une grande simplicité,
Le doux père Dionysios du saint kellion de l'Entrée de la Mère de Dieu au Temple,
L'Ancien Haralambros, le plus pauvre et le plus simple de tous,
Le moine de Costamonitou Philarète, qui fabriquait des lanternes et qui ne quitta jamais le Mont Athos,
L'Ancien Arsène le sculpteur sur bois, remarqué pour son silence et sa piété,
Le moine russe Laurent, frugal et réservé,
L'Ancien Domèce, connu pour être un grand jeûneur,
Le père Néophyte, toujours charitable, qui faisait vigile de prière toute la nuit,
Le père Nicodème, humble et doux, le Bon Berger,
Cet ascète roumain dans les mains duquel venaient manger les oiseaux,
L'Ancien Pacôme, membre du groupe d'iconographes pacômiens qui soutenait les collyvades et les traditionnalistes,
Les moines Aberce et Haralambros, les plus charitables des Anciens,
Le moine Joachim de bienheureuse mémoire, qui, quand je le rencontrais me parlait des vertus de tous les pères athonites,
Enfin l'ancien Côme le silencieux qui ne possédait rien.

Au monastère russe de Saint Pantéléimon, vivaient de nombreux moines qui œuvraient avec persévérance:

L'Ancien Sérapion, qui ne se nourrissait que de pain et d'eau,
L'Ancien Sabinas, qui sept années durant ne dormit pas dans un lit,
L'Ancien Dosithée, qui suivait toujours avec exactitude le typicon,
L'Ancien Anatole, béni du don du repentir,
Les Anciens Savin et Séraphim, qui avaient rencontré saint Séraphim de Sarov.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après Archimandrite Ioannikios, 
An Athonite Gerontikon, 
Monastery of St Gregory Palamas 1997
( N.B.: Collyvades: mouvement athonite qui préconisait la communion fréquente aux Saints Mystères du Christ)

Et nous frères et sœurs? Par quoi sommes-nous préoccupés? Nous qui avons trouvé la perle de grand prix dont parle l'Evangile... Allons-nous tout vendre ( changer nos vies) pour l'acquérir? Ou bien allons-nous continuer à nous engoncer dans la fausse quiétude du monde en restant des chrétiens à temps partiel?

mardi 29 juillet 2014

Saint Nil le Myrrhoblyte: L'amour de l'argent (R)



Нил Мироточивый

LA RACINE DU MAL EST L’AVARICE 
ou L’AMOUR DE L’ARGENT
L’avarice est annonciatrice de l’Antéchrist. Le Saint Esprit, par les Prophètes, a prophétisé l’économie de l’incarnation du Christ, les Prophètes annoncèrent la Vérité au monde. A l’opposé, l’avarice a apporté au monde la fausseté. L’absence de vérité conduira à l’incarnation de destruction quand la grande tribulation viendra sur le monde. Comme les paroles des Prophètes prévoyaient l’économie de l’incarnation du salut, de même l’augmentation des soins apportés à l’acquisition de propriétés et de revenu est prégnante de la proximité de l’incarnation du royaume de destruction du monde, de la naissance de l’Antéchrist qui sera un réceptacle diabolique achevé et la destruction incarnée.
De même que le Précurseur et Baptiste prêchait le baptême dans la Vérité, et convertissait alors le peuple à la Voie du Salut, ainsi au contraire, les nombreuses préoccupations de l’homme enténèbreront ses sentiments et le rendront insensible au salut. A cause de leur préoccupation des choses corporelles, les hommes ne se soucieront plus de leur salut, ils ne ressentiront ni le désir de la vie éternelle, ni la crainte du jugement dernier.
De cette manière les hommes perdront le sentiment (le sentiment intérieur, la vision spirituelle, la méthode par laquelle nous atteignons à une connaissance supérieure) et ils ne seront pas capables de percevoir Dieu. Ils s’adonneront à la boisson et à la gloutonnerie de mets fins et ils s’entoureront de beaux bâtiments à l’architecture magnifique. Dans ces plaisirs, ils s’abandonneront à leurs sens corporels, ne satisfaisant que la chair, comme pour la préparer à une éternelle orgie festive. Comme ils ne s’occuperont que de leurs sens charnels, ils ne rechercheront que les mets raffinés et s’efforceront de n’atteindre qu’à ce but. Par une telle attirance envers la souillure charnelle, les hommes deviendront abominables aux yeux de Dieu. Oui, Dieu les abhorrera, comme Il abhorra le peuple d’avant le déluge, mais du moins montra-t-Il envers lui de la miséricorde, ne serait-ce que par l’Arche de repentance. Dieu désirait que son peuple de toujours, voyant la construction de l’Arche se repente, mais ce peuple tourna ses regards vers la chair, devint insensible à Dieu et à l’Arche et ne put comprendre le sens de l’Arche. Cette insensibilité les conduisit dans les profondeurs des eaux [où ils périrent].
Saint Nil le Myrrhoblite du Mont Athos 
Version française Claude Lopez-Ginisty

lundi 28 juillet 2014

Métropolite Jonas de l'OCA: Le calme intérieur (R)


Une des choses qu'il est très difficile d'accepter, c'est cette réalité que lorsque nous portons la colère et le ressentiment et l'amertume dans nos cœurs, nous érigeons des barrières à la grâce de Dieu en nous-mêmes. Ce n'est pas que Dieu cesse de nous donner Sa grâce. C'est ce que nous disons: "Non Je ne le veux pas. "Quelle est Sa grâce? C'est Son amour, Sa miséricorde, Sa compassion, Son activité dans nos vies. 
Les saints Pères nous disent que toutes les personnes humaines sans exeption qui sont nées sur cette terre, portent l'image de Dieu non faussée en elles-mêmes. Dans notre tradition, il n'y a rien qui soit la nature déchue. Il y a des personnes tombées, mais pas de nature déchue. L'implication de cette vérité, c'est que nous n'avons pas d'excuses pour nos péchés. Nous sommes responsables de nos péchés, pour le choix que nous faisons. Nous sommes responsables de nos actions et de nos réactions. "Le Diable m'a fait faire…" n'est pas une excuse, car le Diable n'a d'autre pouvoir sur nous que celui que nous lui donnons. C'est difficile à accepter, car il est vraiment pratique de blâmer le Diable. Il est également très pratique de blâmer les autres, ou de notre passé. Mais, c'est aussi un mensonge. Nos choix sont les nôtres.

À un niveau encore plus profond, ce principe spirituel - ne réagissez pas - nous enseigne que nous devons apprendre à ne pas réagir aux pensées. Un des aspects fondamentaux de ceci, est cette vigilance intérieure. Cela peut sembler une tâche ardue, compte tenu du nombre de pensées que nous avons. Cependant, notre vigilance n'a pas besoin d'être concentrée sur nos pensées. Notre vigilance doit être centrée sur Dieu. Nous avons besoin de maintenir la prise de conscience de la présence de Dieu. Si nous pouvons maintenir la conscience de Sa présence, nos pensées n'auront aucun pouvoir sur nous. 
Nous pouvons, pour paraphraser saint Benoît, précipiter nos pensées contre la présence de Dieu. C'est un enseignement  patristique très ancien. Nous concentrons notre attention sur le souvenir de Dieu. Si nous pouvons faire cela, nous allons commencer à contrôler nos pensées dérangeantes. Nos réactions viennent de nos pensées. Après tout, si quelqu'un nous dit quelque chose de méchant, comment allons-nous réagir? Nous réagissons d'abord à travers nos réflexions, nos pensées. Peut-être que nous sommes habitués à réagir après avoir été offensés, par quelque réponse cinglante. Mais veillant sur notre esprit, afin que de maintenir la communion vivante avec Dieu ne laisse pas de place pour les pensées distrayantes. Cela nous laisse beaucoup de latitude, si nous décidons que nous devons réfléchir à quelque chose intentionnellement en Présence de Dieu. Mais dès que nous nous engageons dans quelque chose de choquant, nous laissons Dieu à l'extérieur. Et l'inverse est vrai - aussi longtemps que nous maintenons notre connexion à Dieu, nous ne serons pas capables de nous engager dans quelque chose de détestable. Nous ne réagirons pas

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Vie de saint Théophile, évêque de Novgorod et Pskov ( Fêté le 26 octobre)



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Laures des cavernes de Kiev/Cathérale Sainte Sophie
*

Quand saint Jonas reposa en Christ le 5 décembre 1471, le peuple de Novgorod choisit par tirage au sort l'archidiacre de l'Ermitage d'Otensk Théophile comme nouvel archevêque de Novgorod et Pskov. Il fut consacré le 15 décembre 1472 à Moscou. C'était une période difficile pour le prélat à la tête de son troupeau. Le gouverneur de la cité, Marthe Boretskaya et ses partisans soulevèrent le peuple contre le grand Prince Ivan, tandis que le moine Pimène, ami des Boretsky semait la haine envers l'archevêque. Quelques uns des rebelles voulaient plaçait Novgorod sous la protection de la Lithuanie et trahir le souverain. Ils étaient aussi prêts à abandonner la foi de leurs ancêtres. "Ne trahissez pas l'orthodoxie," leur dit saint Théophile," car je ne serai pas le pasteur d'apostats, mais je retournerai plutôt à l'humble cellule de laquelle vous m'avez sorti pour être mis devant cette rébellion disgracieuse!"
Le peule aveuglé ne suivit pas les paroles du pasteur. La guerre éclata. Souventes fois les habitants de Novgorod furent forcés de demander grâce. Saint Théophile fut leur intercesseur. Beaucoup d'entre eux lui furent redevables de leur libération des prisons lithuaniennes.
En 1478, il essaya en vain de convaincre le Tzar de lever le siège de la cité, mais Ivan le maintint jusques au moment où il put enfin entrer dans la ville et la prendre. Le 19 janvier 1480, Théophile fut destitué à cause de calomnies et il fut envoyé en exil au monastère de Tchoudov, près de Moscou. En 1485, le saint devint très malade. En ce temps là, saint Niphont de Novgorod lui apparut et lui rappela qu'il avait un jour promis de visiter Kiev pour y vénérer les saints des cavernes. Il dit à Théophile que les jours de sa vie étaient comptés et qu'il devait se hâter d'accomplir son vœu.
Sur ces entrefaites, saint Théophile malgré sa grave maladie, partit pour Kiev. Cependant, quand son équipage arriva au Dniepr, le Seigneur l'informa q'il allait mourir et que le Seigneur Lui-même viendrait prendre son âme tandis que son corps serait enterré dans les cavernes. Tout de suite après cette révélation, saint Théophile s'endormit dans le Seigneur. Ses reliques furent placées dans les caves lointaines.

Saint père Théophile, prie Dieu pour nous!
*
Version française Claude Lopez-Ginisty


d'après

Kiev Patericon
Edition Jordanville
USA

dimanche 27 juillet 2014

Sagesse des Pères Théophores (R)



° Un Ancien, à qui des frères demandaient ce qu'était la condamnation et ce que l'on entend par parler mal des autres donna l'explication suivante:
Quand on parle mal de quelqu'un, on révèle les fautes cachées de son frère. Quand on condamne, on juge quelque chose d'évident. D'un côté, si quelqu'un devait dire par exemple, que tel ou tel frère est bien intentionné et aimable, mais qu'il manque de discrétion, ce serait mal parler de lui. Cependant si quelqu'un devait dire qu'un frère est gourmand et avare, c'est une condamnation, car en fait il juge les actions de son prochain.. Condamner est pire que de mal parler de quelqu'un.

° Tout homme qui croit qu'il peut résoudre seul ses problèmes, est comme un oiseau qui aurait l'intention de voler sans ailes.

° Abba Tithoes a dit que le meilleur moyen de fuir le monde était de contrôler sa langue où qu'il se trouve.

°Abba Poemen disait que celui qui a appris à être silencieux a trouvé la paix en toute chose.

°Abba Pambo au moment de mourir dit aux frères qui l'entouraient: Depuis le temps où je suis devenu moine, je ne me suis pas repenti une seule fois des paroles qui sont sorties de ma bouche. Cependant, maintenant que je vais aller vers le Seigneur, je comprends que je n'ai pas encore commencé ( la vie spirituelle).

° On demandait à un ancien quand un homme pouvait atteindre l'humilité. " Quand il se souvient continuellement de ses péchés" fut sa réponse.

°Un Ancien disait: " Comme le sol sur leauel nous cheminons n'a aucune crainte de tomber, ainsi est l'homme humble."

° Un Ancien disait:" Quand leurs labeur spirituel devenait connu des autres, les anciens Pères ne voyaient pas cela comme une vertu, mais comme un péché!"

in 
Greek Archidiocese of America 
Version française Claude Lopez-Ginisty