"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 30 novembre 2024

Hiéromoine Kirill (Popov): COMMENT POUVONS-NOUS ENTENDRE LA VOIX DE NOTRE ANGE GARDIEN ?

Hiéromoine Kirill (Popov)     

Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit !

Chers frères et sœurs en Jésus-Christ ! Il est difficile d'imaginer ce que notre monde visible deviendrait s'il n'était pas soutenu par le royaume spirituel. Il est effrayant d'imaginer ce qu'une personne deviendrait si son ange gardien ne s'en souvenait pas. Servir Dieu est toujours plein de grands risques et de grands dangers, car vous ne savez jamais où vous pouvez trébucher, car la guerre spirituelle est très subtile, complexe et imprévisible. Par conséquent, les anges ont été donnés pour aider l'humanité. En restant avec nous tout le temps, ils nous montrent le bon chemin et un moyen de sortir de diverses situations difficiles.

Les anges ont un grand nombre d'obédiences, et l'une d'entre elles est associée à la protection de l'homme. Chaque personne, nation et l'univers lui-même a son propre ange gardien. St. Jean Damascène nous enseigne : « Ils (les anges) gardent des parties de la terre, règnent sur les peuples et les lieux, comme le Créateur l'a ordordonné. » Un ange, suivant l'exemple de son Créateur, est un ami de l'homme et miséricordieux ; par conséquent, lorsqu'une personne trébuche, il ne l'abandonne pas. On a demandé un jour à saint Païssios l'hagiorite: « Est-il vrai que nos anges gardiens se détournent de nous lorsque nous commettons un péché ? » Ce à quoi le saint répondit : « Si les anges se détournaient de nous si facilement, le monde aurait péri il y a longtemps. »

Photo : PinterestPhoto : Ange GardienTrès souvent, lorsqu'une tragédie aurait pu arriver à une personne, mais d'une manière miraculeuse et incompréhensible, elle a été évitée et qu'elle s'en est tirée à la légère, les personnes sages ayant une bonne expérience de vie aiment dire : « Il a un ange gardien fort. » En fait, chacun de nous a un ange gardien qui est fort. Nous ne devrions pas mesurer et distinguer les anges par leur force - ils ont différents types de service, mais ils ont tous le même pouvoir. Le secret est que certaines personnes savent écouter la voix de leur ange gardien, tandis que d'autres n'entendent tout simplement pas cette voix. Comment pouvons-nous entendre la voix de notre ange gardien ? Il est important d'accorder votre cœur, comme une fréquence radio, à la même longueur d'onde du monde angélique. Ceux qui sont attentifs à leur vie spirituelle intérieure ressentent sans aucun doute et contemplent invisiblement le royaume angélique.

Pour entendre la voix de votre ange gardien, vous devez imiter les anges dans leur perfection. Tout comme les anges se précipitent pour aider les gens, nous, suivant leur exemple, devons nous dépêcher de faire du bien à notre prochain. 

Tout comme les anges dans leur zèle défendent Dieu contre les mauvais esprits, portons sans crainte la Parole de Dieu dans ce monde, en dénonçant toutes les contrevérités et en fermant les bouches menteuses. 

Tout comme les anges brûlent d'amour pour Dieu et les gens, apprenons cet amour céleste et faisons fondre les cœurs froids avec cet amour. 

Tout comme les anges louent Dieu jour et nuit, sans connaître le repos, glorifions Dieu avec nos paroles, nos prières et, surtout, avec nos vies. Les saints nous enseignent que nous devons voir un ange en chaque personne, et alors nos vies seront transformées, parce que nous regarderons tout le monde avec les yeux de Dieu.

Entre autres choses, nous pouvons devenir des anges gardiens pour quelqu'un ici sur terre. Qu'est-ce qui nous empêche de prendre soin de quelqu'un ou d'être des exemples vivants pour quelqu'un ? C'est aussi une imitation des anges. Mais il y a toujours là un danger: En vivant comme un ange, vous ne pouvez pas rester du bon côté et vous transformer en démon, et cette transformation peut se produire très facilement. Dès que nous oublions Dieu comme source vivifiante de nos vies et que nous commençons à nous enrichir en nous-mêmes et pour nous-mêmes, nous faisons un nom pour nous-mêmes au lieu d'être riches envers Dieu (cf. Luc. 12:21:Il en est ainsi de celui qui amasse des trésors pour lui-même, et qui n'est pas riche pour Dieu.), nous nous transformons en démons et en devenons ainsi pour les autres.

Essayons d'imiter les puissances angéliques dans tout ce que nous vivons, et surtout, n'oublions pas que nous et les anges sommes des êtres limités, que nous sommes tous deux serviteurs de Dieu. 

N'oublions pas pour Qui nous vivons et à Qui nous devons tout, et alors le Seigneur, voyant notre désir, fera de nous des co-participants de la lumière angélique dans l'éclat de la gloire éternelle. Amen.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après



jeudi 28 novembre 2024

Père Anthony Rusakevitch: POURQUOI DEVRIONS-NOUS RETOURNER À LA CONFESSION SI NOUS NE FAISONS QUE PÉCHER ?

      

Repentez-vous : car le Royaume des Cieux est proche (Mt. 3:2) - avec cet appel commence l'histoire de l'Évangile de l'accomplissement de la promesse de Dieu à l'humanité au sujet de la venue du Sauveur dans le monde. L'appel au repentir et le repentir actif sont la pierre angulaire de la vie spirituelle d'un chrétien.

Grâce aux sacrements du baptême, de la chrismation et de l'Eucharistie, nous pouvons recevoir des dons spirituels et ainsi nous rapprocher de la haute vocation des chrétiens. Pour chaque chrétien, ces sacrements sont un chemin, dont le début est le baptême. Par lui [le baptême], les péchés sont pardonnés aux croyants, et par ses eaux, nous entrons dans le Royaume de la Grâce de Dieu. Grâce à la chrismation, l'Église nous donne la force de la croissance spirituelle.

Le sacrement de l'Eucharistie en tant que Source de Vie en Christ couronne ce chemin. C'est son objectif et sa signification en même temps. Sans participation à la Divine Cène, la vie spirituelle est impossible et l'Église comme Corps du Christ est impossible, selon l'apôtre Paul : Maintenant, vous êtes le corps du Christ, chacun pour sa part (1 Cor. 12:27).

Cependant, après avoir été purifiés dans les fonts baptismaux, nous restons très sensibles au péché et continuons à pécher en actes, en paroles et en pensées. C'est pourquoi le Christ nous donna la repentance comme une occasion de guérir nos infirmités et de maintenir un lien vivant avec Dieu. Ce n'est pas en vain que les Saints Pères appellent le sacrement de la repentance un « deuxième baptême ».

Selon les Pères et les enseignants de l'Église, par le sacrement de la repentance, par la puissance du Saint-Esprit, un chrétien pénitent reçoit l'absolution de tous les péchés commis par lui depuis le baptême, et il devient aussi irréprochable qu'il l'était après les eaux du baptême. Par le sacrement de la repentance, une personne se rapproche à nouveau du Royaume de Dieu, qu'elle a perdu par les péchés commis après le baptême.

Dans la vision du monde orthodoxe, le concept de « péché » est d'une grande importance. Ce n'est pas une idée abstraite, mais une rupture fondamentale dans votre cœur et une véritable maladie dans votre âme. Dans l'une des prières pour le sacrement de la confession, nous lisons : «Prends garde, donc, de peur qu'en s'étant venu chez le médecin, tu ne partes sans être guéri » (Euchologe).

Ainsi, le but du sacrement de la confession est de guérir l'âme et de la restaurer à son état d'origine. Ce n'est pas une « procédure judiciaire », comme dans la tradition chrétienne occidentale. Le saint Hiérarque Jean Chrysostome en parle, considérant le repentir comme la guérison et la réception du pardon des péchés, et non la punition.

St. Jean Chrysostome
     

Quel est le pouvoir de la repentance, selon St. Jean Chrysostome ? Tout d'abord, vous devez reconnaître vos péchés et les confesser sincèrement. Deuxièmement, la repentance consiste en une humilité de l'esprit. Si vous confessez vos péchés correctement, alors votre âme s'humiliera, car la conscience, tourmentant l'âme, la rend humble. Après l'humilité d'esprit, nous avons besoin de prières incessantes et de gémissements pour nos péchés. Après des prières intenses, la grande miséricorde est vitale, car elle rend la guérison par la repentance particulièrement efficace.

Dans le sacrement de la repentance, le péché est détruit et, dans un certain sens, cesse d'exister en nous. Mais l'inclination au péché demeure, c'est pourquoi nous avons constamment besoin du sacrement de la repentance. Après avoir péché, nous nous écartons de la vérité de Dieu, et dans le sacrement de la confession, nous sommes justifiés et sanctifiés par la Grâce du Christ.

Mais il convient de noter que les péchés commis par nous restent en nous sous la forme de souvenirs comme des « cicatrices » sur le corps de l'âme, et continuent de nous affecter. 

De plus, nous devrions nous souvenir de l'effet des actions pécheresses ; certains péchés disparaissent facilement dans l'oubli, tandis que nous portons l'entière responsabilité d'autres péchés, car ils ont de graves conséquences et influencent notre environnement. Il y a des péchés, pour lesquels nous devrons remédier aux impacts négatifs pendant longtemps ; par conséquent, une participation fréquente au sacrement de la repentance est nécessaire, en particulier pour les pécheurs invétérés.

Grâce aux fruits du repentir, notre âme renaît et le lien entre elle et Dieu est restauré. Le repentir est, dans un sens, "le regret de l'amour perdu", comme l'a dit l'évêque Atanasije (Jevtic) de Zahumlje et d'Herzégovine. Par la repentance, le fossé entre l'homme et la création de Dieu est activement comblé.

Bien sûr, le rôle du prêtre dans le sacrement de la repentance est très important, car c'est le pasteur qui essaie d'ouvrir à un pécheur croyant « la porte de la repentance, une entrée sur un nouveau chemin de vie », selon les mots de l'archimandrite Cyprien (Kern). Grâce aux efforts d'un père spirituel, il est possible d'encourager un pécheur pénitent à [accéder à] sa future transformation et à sa réforme morale.


Archimandrite Cyprien (Kern). Photo : Voskr.orthpatr.ru
     

Soit dit en passant, il convient de noter que le sacrement de la confession est l'indicateur spirituel d'un prêtre - il indique qui il est vraiment, un pasteur ou un mercenaire. En administrant le sacrement de la confession, un prêtre réalise ou actualise le don de Grâce qui lui a été donné dans le sacrement de l'ordination. Son état spirituel et son comportement devraient correspondre à la sublimité et à l'unicité de ce don. En d'autres termes, un prêtre doit toujours se souvenir des paroles du Christ, vous êtes la lumière du monde (Mt. 5:14).

Dans la tradition de l'Église orthodoxe, la repentance a toujours été considérée comme un deuxième baptême. Le saint roi et psalmiste David crie vers Dieu : Lavez-moi de mon iniquité et purife-moi de mon péché (Ps. 50 :4). Le Christ commence Sa prédication sur le salut par un appel à la repentance (cf. Mt. 4:17). L'apôtre Pierre appelle les Juifs réunis pour la fête de la Pentecôte à se repentir (cf. Actes 2:38), reliant ainsi, par un fil spirituel, sa prédication et celle de Son Divin Maîtrel.

Ainsi, l'importance et la nécessité du sacrement de repentance sont clairs, à la fois dans l'expérience de l'Église et de par son enseignement dogmatique sur la chute.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN

mercredi 27 novembre 2024

Comment expliquer à un non-orthodoxe pourquoi il ne peut pas recevoir la Sainte Communion.

 

Communion des Apôtres


Pour expliquer à un chrétien non orthodoxe qu'il ne peut pas participer à la Sainte Communion, vous pourriez dire quelque chose comme ce qui suit :

"J'apprécie votre désir de participer à la communion avec nous. Dans notre tradition, l'eucharistie est un sacrement qui suppose une adhésion totale à la foi orthodoxe, ainsi que la participation aux sacrements d'initiation et de réconciliation. C'est pourquoi nous limitons respectueusement la communion aux chrétiens orthodoxes qui sont correctement préparés. Nous ne faisons pas cela pour exclure, mais pour maintenir la signification profonde et le caractère sacré de l'Eucharistie dans notre tradition. Nous vous invitons chaleureusement à vous joindre à nous pour le culte et la communion, et je serai heureux de répondre à toutes les questions que vous vous posez sur notre foi ».

La tradition orthodoxe, qui remonte aux temps apostoliques, limite la participation au sacrement de la sainte communion à ceux qui ont été baptisés et chrismés dans l'Église orthodoxe et qui se sont correctement préparés à y participer. Il ne s'agit pas d'une exclusivité ou d'un jugement, mais plutôt d'un reflet de la signification profonde du sacrement dans la foi orthodoxe.

La Sainte Communion n'est pas simplement un mémorial du sacrifice du Christ ou une déclaration de communion entre les croyants. Ce n'est pas un acte symbolique. Il s'agit plutôt de la participation réelle au Corps et au Sang du Christ. Cela présuppose une pleine unité dans la foi qui est formellement exprimée par les sacrements d'initiation (baptême et chrismation) et maintenue par la confession et la communion régulières.

Dans sa lettre aux Corinthiens, saint Paul met en garde les chrétiens contre la damnation s'ils participent à la sainte communion de manière indigne : « Car celui qui mange et boit indignement se damne lui-même, en ne discernant pas le corps du Seigneur » ( 1Co 11:29). Les premiers chrétiens ont estimé qu'il valait mieux empêcher les étrangers de communier plutôt que de risquer qu'ils communient « indignement ».

Les chrétiens orthodoxes doivent être correctement préparés à recevoir la communion. Voici les directives de base :

1. Le jeûne : Les chrétiens orthodoxes sont tenus de jeûner avant de recevoir la communion. La règle habituelle est de s'abstenir de toute nourriture et de toute boisson de minuit jusqu'à la réception de la communion le lendemain matin. Certaines exceptions peuvent être faites pour ceux qui ont des problèmes de santé ou d'autres besoins sérieux. On s'attend également à ce que les fidèles participent au jeûne régulier du mercredi et du vendredi, ainsi qu'aux périodes de jeûne spéciales.

2. Prière et réflexion : Avant de recevoir la communion, les chrétiens orthodoxes sont encouragés à consacrer du temps à la prière et à la réflexion personnelle. Il s'agit notamment d'examiner sa conscience et de demander à Dieu le pardon de ses péchés, afin de s'assurer qu'il est en état de recevoir la communion. En outre, un chrétien orthodoxe est censé avoir une routine de prière quotidienne régulière, sous la direction d'un père spirituel. En outre, certains chrétiens orthodoxes s'engagent également dans une pratique appelée « prières de préparation » ,un ensemble de prières spécifiquement conçues pour préparer le cœur et l'esprit d'une personne à recevoir la communion.

3. La confession : La participation régulière au sacrement de la confession devant un prêtre est une pratique courante dans le christianisme orthodoxe. Bien qu'elle ne soit pas requise avant chaque communion, la confession fréquente est encouragée pour maintenir la santé spirituelle. Lorsque vous entrez dans l'église, vous devez avoir la conscience tranquille.

4. Vivre une vie chrétienne : La préparation à la communion ne se limite pas aux heures qui précèdent le sacrement ; c'est un mode de vie. Les chrétiens orthodoxes sont appelés à vivre en accord avec tous les enseignements du Christ et de Son Église, en pratiquant l'humilité, l'amour, le pardon et la charité.

5. Compréhension et acceptation de la doctrine orthodoxe : Pour recevoir la communion, il faut être un chrétien orthodoxe en règle, ce qui implique d'être baptisé et chrismé dans l'Église, de comprendre la doctrine de l'Église apostolique telle qu'elle est préservée dans l'Église orthodoxe et d'en accepter les enseignements.

Les détails de la préparation peuvent varier en fonction des coutumes locales et de la direction spirituelle personnelle. Il est donc toujours préférable que les chrétiens orthodoxes discutent de ces questions avec leur prêtre ou leur père spirituel.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

The Orthodox Way of Life

mardi 26 novembre 2024

Métropolite Luc de Zaporojyé et Mélitopol: LES BLESSURES DU SAUVEUR

Métropolite Luc ( Eglise canonique d'Ukraine)     

Le Christ est parmi nous, mes chers lecteurs.

L'apôtre Paul, dans son épître aux Galates, parle de porter les blessures du Seigneur Jésus-Christ sur son corps :

Voyez avec quelles grandes lettres je vous ai écrit de ma propre main. Tous ceux qui veulent se rendre agréables selon la chair vous contraignent à vous faire circoncire, uniquement afin de n'être pas persécutés pour la croix de Christ. Car les circoncis eux-mêmes n'observent point la loi; mais ils veulent que vous soyez circoncis, pour se glorifier dans votre chair. Pour ce qui me concerne, loin de moi la pensée de me glorifier d'autre chose que de la croix de notre Seigneur Jésus Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde! Car ce n'est rien que d'être circoncis ou incirconcis; ce qui est quelque chose, c'est d'être une nouvelle créature. Paix et miséricorde sur tous ceux qui suivront cette règle, et sur l'Israël de Dieu! Que personne désormais ne me fasse de la peine, car je porte sur mon corps les marques de Jésus.

Frères, que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ soit avec votre esprit! Amen!  (Galates 6:11-18)

Les Galates se disputaient toujours sur la foi, déformant souvent les paroles de l'apôtre. C'est pourquoi Paul leur dit que le plus grand témoignage de son apostolat est la souffrance qu'il endure pour l'amour du Christ.

En effet, c'est la seule vraie mesure de notre amour pour Dieu : combien sommes-nous prêts à endurer pour Lui ? Quelles humiliations, souffrances et épreuves sommes-nous capables de supporter, tant dans le corps que dans l'âme, pour le Sauveur ?

Aujourd'hui, une tendance différente a émergé dans le monde chrétien - un désir de tordre l'Évangile de telle manière que l'on puisse se dire chrétien tout en vivant une vie de confort, en évitant tout déni de soi ou souffrance. C'est un évangile qui rend inutile de supporter toute difficulté, permettant à quelqu'un d'entrer au paradis simplement parce qu'il a choisi de se faire appeler chrétien.

Mais cela ne fonctionne pas de cette façon, parce qu'au paradis, il n'y a personne qui n'ait pas été crucifié.

Lorsque nous approfondissons ces paroles, nous comprenons que le Sauveur continue son chemin vers la Croix sur cette terre. Lorsque les chrétiens sont battus, c'est le Christ Qui est battu. Lorsque leurs églises sont enlevées, c'est le Christ qui est jeté dans les rues. Lorsqu'ils sont calomniés et insultés, toutes ces humiliations sont portées par le Christ Lui-même.

De cette façon, nous devenons participants à Ses souffrances et portons les blessures du Christ sur nous comme la plus haute récompense qu'une personne puisse recevoir sur terre.

Par conséquent, nous ne devrions pas être consternés par ce qui arrive à notre Église Mère aujourd'hui. Dieu ne nous a pas abandonnés ; Il nous a choisis. S'Il nous permet de souffrir pour le Christ, c'est un signe de Son Amour pour nous et de Sa grande miséricorde, qui n'est pas donnée à tout le monde.

Rendons donc grâce au Seigneur pour cela et réjouissons-nous qu'Il ne nous abandonne pas.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN

lundi 25 novembre 2024

Heureux les Pacificateurs

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St Parthenios est crédité d'avoir dit :


Ô Seigneur, je Te prie surtout pour ceux qui, d'une manière ou d'une autre, m'ont offensé ou attristé, ou m'ont fait du mal. ne les punis pas à cause de moi, qui suis aussi pécheur, mais répands sur eux Ta bonté.



Ô Seigneur, je Te prie, pécheur que je suis, pour tous ceux que j'ai affligés, offensés ou scandalisés, par des paroles, des actes ou des pensées, consciemment ou inconsciemment.



Ô Seigneur, pardonne-nous nos péchés et nos offenses mutuelles ; expulsons de nos cœurs toute indignation, mépris, colère, ressentiment, altercation et tout ce qui peut entraver la charité et diminuer l'amour fraternel. 

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
et
 Vol 2, pp 130-131)

dimanche 24 novembre 2024

22e DIMANCHE APRÈS LA PENTECOTE


Comme d'habitude, le calendrier des saints enregistre de nombreux noms d'âmes justes dont la vie fut agréable à Dieu. Aujourd'hui, il y en a trois dont les noms commencent par la lettre M : Ménas, Martin et Maxime.

Saint Ménas


Menas est né en Égypte à Nikiou, près de Memphis. Certaines sources donnent la date de 285 mais il y a des raisons de penser qu'il naquit quelques années plus tôt. La légende raconte que sa mère priait pour avoir un fils lorsqu'elle entendit une voix conclure en disant Amen, ce qui l'incita à appeler son enfant Menas, ce qui est une traduction hellénique, bien que certains livres utilisent des variantes orthographiques, Minas, Mina ou Mena. À l'époque, l'Égypte faisait partie de l'Empire romain. Le père de l'enfant mourut alors que Menas n'avait que 14 ans et, bien que chrétien, il s'engagea dans l'armée romaine à l'âge de 15 ans. Comme cela se passait avant l'édit de tolérance, l'empire était encore officiellement païen. Ménas servit comme soldat pendant trois ans, mais les sacrifices aux idoles païennes le rendaient malade et il souhaita consacrer sa vie au service du Christ Sauveur. Il démissionna de l'armée et se retira pour vivre en ermite dans le désert. 

Cinq ans plus tard, lors d'une révélation angélique, Ménas vit des anges couronner des martyrs et entendit une voix lui dire : « Heureux es-tu, Ménas, parce que tu fus appelé à une vie pieuse dès ton enfance. Trois couronnes immortelles te seront accordées : une pour ton célibat, une autre pour ton ascétisme et une troisième pour ton martyre ». 

Le saint se rendit donc auprès du gouverneur pour lui déclarer sa foi en Christ. Le gouverneur, Pyrrhus, s'enquit alors de l'identité du personnage « téméraire » qu'il avait devant lui. Ménas se présenta comme un ancien soldat, mais déclara qu'il rejetait les honneurs reçus des idolâtres païens et proclama sa foi en Christ.  Inévitablement, Menas fut condamné à mort. Après avoir subi de nombreuses et ignobles formes de torture, Menas remit finalement  son âme entre les mains de son Créateur. Dans un dernier geste de haine et de méchanceté, les bourreaux tentèrent de brûler le corps du saint. Néanmoins, sa sœur réussit à s'emparer de sa dépouille mortelle et emporta les précieuses reliques à Alexandrie. Cela advint en 304. Nombreux sont les récits de guérisons miraculeuses survenues dans son sanctuaire et/ou à la suite d'intercessions auprès du saint et grand martyr Ménas, comme il est dit dans son tropaire :

Ô bienheureux Ménas, tes combats firent de toi un martyr du Christ. Tu fus rayonnant de grâce et tu brillas par des guérisons pour tous.

Saint Martin de Tours


Si Saint-Martin le Miséricordieux, évêque de Tours, est bien connu, le Saint Maxime de Moscou, le Fol-en-Christ, est presque inconnu en dehors de la Russie. On se souvient de saint Martin non seulement pour sa sollicitude pastorale à l'égard des fidèles de Tours, mais aussi pour sa générosité à l'égard des pauvres et des démunis. On se souvient en particulier de l'occasion où il partagea son manteau avec un mendiant. Il mourut en ce jour en 397. 

Saint Basile le Bienheureux


En avançant dans le temps, nous rencontrons le saint fol-en-Christ Maxime au XVe siècle. On ne sait rien de sa filiation, de sa date et de son lieu de naissance. On sait qu'il errait dans les rues de Moscou, mal vêtu, enveloppé seulement d'une prière pour se protéger des éléments. À cette époque, les saints fols-en-Christ étaient très respectés par toutes les couches de la population. Maxime adressait des paroles de consolation aux malheureux, aux malades, aux endeuillés et à ceux qui souffraient d'une manière ou d'une autre. Cependant, il était féroce avec ceux qui étaient riches et puissants, mais négligeaient leur devoir chrétien. Il les appelait « une maison idolâtre et une conscience corrompue », ajoutant :  « tout le monde est baptisé, que tout le monde prie ».  Maxime s'éteignit ce jour-là en 1434 et fut enterré dans l'église des saints Boris et Gleb. Rapidement, des guérisons miraculeuses furent rapportées par des pèlerins sollicitant son intercession divine. Le métropolite Macaire  approuva la vénération du saint fol-en-Christ en 1547, et cette même année, le 13 août, les reliques de Maxime furent inventées et jugées incorrompues. Lorsque l'église fut détruite par un incendie en 1568, elle fut remplacée par une nouvelle église dédiée à saint Maxime, fol-en- Christ, dont les reliques furent conservées dans la nouvelle église pour la vénération des fidèles.   

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Aujourd'hui, la lecture de l'Évangile du dimanche (Luc 10, 25-37) est la parabole du bon Samaritain. Nous retrouvons ici un schéma familier. Dans ce cas, un avocat a cherché à tromper le Seigneur en lui posant une question tendancieuse. Le Christ savait clairement ce que l'homme avait en tête et lui a donc donné l'occasion de démontrer son savoir. Il nous est montré que les êtres humains sont composés de divers attributs. Ceux-ci sont illustrés par les phrases utilisées. 

Il nous est dit d'aimer Dieu de tout notre cœur, ce qui fait référence aux aspects physiques, organiques. Ensuite, de toute ton âme, car l'âme est l'aspect éternel, et de tout ton esprit, ce qui fait référence à l'intellect humain. De toutes tes forces nous rappelle qu'il ne faut pas se laisser abattre. Ces termes proviennent de l'ancienne loi et incluent le prochain comme toi-même. Cependant, ce n'est pas le conseil de perfection que le Christ a enseigné, car Il va plus loin lorsqu'Il dit Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis (Jean 15:13). 

Le Christ dit au juriste qu'il a répondu correctement, mais seulement parce que la compréhension de cet homme était encore conforme à l'ancienne loi. Nous voyons l'orgueil du juriste qui pensait avoir marqué un point et poursuivait avec ce qu'il croyait être une réponse intelligente : « Et qui est mon prochain ?  Nous devons ici nous rappeler l'état d'esprit du juriste, qui se considérait comme un juste. Il aurait donc veillé à ne pas être contaminé par le contact avec les publicains et les pécheurs. Il ne s'associait qu'avec d'autres « justes ». Ce sont les personnes qu'il considèrait comme son prochain. Le Christ raconte ensuite une histoire dans laquelle le héros, le bon prochain, est un Samaritain méprisé, membre de la secte qui l'avait rendu paria du point de vue du juriste. 

Le Christ démontre ainsi que nous recevons tous notre nature humaine de Dieu. Il y a également un symbolisme dans le fait que le voyageur descendait de Jérusalem à Jéricho. Jérusalem (vision de paix) était un lieu honoré, mais Jéricho, un point bas dans le paysage, n'avait pas cette réputation. 

Ainsi, en raison de notre nature déchue, nous sommes toujours susceptibles de faire un voyage vers le bas. Après la parabole, le Christ pose la question simple que nous connaissons tous. Même le juriste a compris le sens de la phrase du Seigneur. Le commandement qui suit ne s'adresse pas seulement au juriste, mais à nous tous : "Va, et toi aussi, fais de même".  



Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
in Mettingham. 
ENGLAND