"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 29 octobre 2022

Saint staretz Païssios: Conseils spirituels



Celui qui a foi en Dieu et un esprit sacrificiel ne pense pas à lui-même. Quand quelqu'un ne cultive pas l'esprit de sacrifice, il ne pense qu'à lui-même et veut que tout le monde se sacrifie pour lui.

Mais celui qui ne pense qu'à lui-même est isolé des autres ainsi que de Dieu - double isolement - auquel cas il ne peut pas recevoir la Grâce divine. Il devient une personne inutile. 

On peut facilement voir que celui qui pense constamment à lui-même, à ses difficultés et à ses problèmes, et ainsi de suite, ne trouvera même pas une certaine aide humaine en cas de besoin. 

Ne pas avoir d'aide divine est une chose, mais ne même pas avoir une aide humaine en est une autre. Ensuite, il aura du mal d'une manière ou d'une autre à trouver de l'aide. Il se tourmentera en essayant de trouver de l'aide des hommes, mais il ne trouvera pas une telle aide.

Au contraire, quelqu'un qui ne pense pas à lui-même mais pense constamment aux autres, dans le bon sens du terme, Dieu pensera constamment à lui, et alors les autres penseront aussi à lui. Plus on s'oublie, plus Dieu se souvient de nous. Considérez une âme dans un monastère se sacrifiant, s'offrant, et ainsi de suite...

Pensez-vous que cela ne sera pas remarqué par les autres ? Est-il possible pour les autres de ne pas penser à cette âme qui s'offre entièrement et ne pense pas à elle-même ? Est-il possible que Dieu ne pense pas à elle ? C'est important ! Ici, on peut voir la bénédiction de Dieu, comment Dieu opère.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

Yuri-Rimsky


vendredi 28 octobre 2022

Nouveau martyr de 11 ans commémoré en Bosnie

La mort d'un garçon serbe est devenue un symbole de souffrance de l'enfance pendant les hostilités.



Un Serbe de 11 ans, le nouveau martyr Slobodan Stojanovic, qui fut brutalement assassiné par une Albanaise il y a 30 ans, a été commémoré pour la première fois lors de la Divine Liturgie en Bosnie le 27 juillet 2022. Il a été canonisé par la décision du Synode des évêques de l'Église orthodoxe serbe en mai de cette année, rapporte rtrs.tv.

Photo : pravlife.org

L'office a eu lieu dans l'église en l'honneur du saint diacre Avvakum dans le village de Drinyache près de la ville de Zvornik, à proximité de laquelle la famille du garçon vivait dans le petit village de Kamenitsa. Le martyre de l'enfant de onze ans est devenu un symbole de la souffrance de l'enfance de la dernière guerre en Bosnie.

« À travers le prisme de la souffrance du petit Slobodan, nous devons regarder la souffrance de chaque enfant dans cette guerre, quel que soit son nom », a déclaré le prêtre Marko Danojlovic lors de son sermon après la Liturgie.

Photo : pravlife.org

Il a noté que Slobodan allait vers la vie les bras ouverts, et de la même manière, les bras ouverts, il alla vers les ennemis. Leur injustice, selon le clergé, n'a pas été correctement condamnée, tout comme le crime contre le peuple serbe dans cette guerre "aux yeux des pays occidentaux n'est pas au même niveau que les crimes contre d'autres peuples".

Slobodan Stojanovic a été tué par l'Albanaise Elfeta Veseli, qui s'est battue pour les islamistes bosniaques. Lorsque le massacre des Serbes a commencé dans le village, le garçon, avec ses parents, a réussi à s'échapper dans un village voisin chez leurs proches. Une fois en sécurité, il s'est soudainement souvenu qu'il n'avait pas détaché son petit chien bien-aimé. Ses parents ont même interdit à leur fils de penser à retourner au village, mais, en entendant les aboiements de son animal de compagnie de loin, Slobodan ne put pas le supporter et il courut vers lui.

Le corps de Slobodan fut retrouvé en juin 1993 dans une fosse commune près de Joshanitsa. Selon le pathologiste Zoran Stankovic, il a été constaté que le garçon avait de nombreuses blessures mortelles à la tête et au corps infligées au cours de sa vie et après sa mort. Son oreille avait été coupée, des incisions avaient été faites sur son ventre avec un objet tranchant, et une balle avait frappé sa tempe à bout portant.

La tueuse du garçon fut retrouvée en Suisse, et ce n'est qu'en 2019, malgré les preuves du crime, qu'elle fut condamnée à la peine minimale.

Dans le calendrier de l'Église orthodoxe serbe, cette journée est consacrée à deux autres nouveaux martyrs de Drinyacha - les archiprêtres Milan Petkovich et Timothée Popovich, décédés pendant la Seconde Guerre mondiale. Les icônes de tous les nouveaux martyrs de Kamenitsa ont été placées dans l'Église de saint Avvakoum le 27 juillet.

Il est prévu d'ériger un monument au nouveau martyr Slobodan de Kamenitsa dans la ville grâce aux efforts des familles de ceux qui sont morts, ont été emprisonnés et de ceux qui ont disparu pendant la guerre.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN 

L'ÉGLISE POLONAISE MET EN GARDE CONTRE L'ACTIVITÉ DESTRUCTRICE DU METROPOLITE SCHISMATIQUE UKRAINIEN DOUMENKO


Varsovie, le 27 octobre 2022

Les hiérarques de l'Église orthodoxe polonaise sont préoccupés par la poursuite de l'"activité destructrice" du "métropolite" Epiphane Doumenko, chef de "l'église" orthodoxe schismatique d'Ukraine [créée avec des clercs déposés, id est des laïcs, par le patriarche de Constantinople, au mépris de tous les canons].

Le Concile des évêques de l'Église orthodoxe autocéphale polonaise s'est réuni à Varsovie mardi sous la présidence de Sa Béatitude le Métropolite Savva de Varsovie et de toute la Pologne. Après avoir lu les lettres des dirigeants locaux de l'Église sur la position de l'Église "sur le soi-disant  "métropolite" Epiphane de l'église orthodoxe schismatique d'Ukraine", les hiérarques ont réaffirmé la même position qu'ils occupent depuis plusieurs années maintenant, rapporte la chancellerie du Conseil épiscopal polonais.

Les hiérarques polonais ont déclaré à plusieurs reprises depuis 2018 que l'église orthodoxe d'Ukraine créée par Constantinople est schismatique et que Doumenko n'est rien de plus qu'un laïc. Cette position a été réaffirmée très récemment en août, après que Doumenko ait écrit au Métropolite Savva pour se plaindre que le clergé polonais ne concélébrait pas ou ne donnait pas la communion au clergé de l'OCU en Pologne, et après que le clergé polonais ait contacté le Patriarcat de Constantinople avec des griefs concernant les activités du clergé de l'église orthodoxe schismatique d'Ukraine en Pologne.

Et plus tôt ce mois-ci, malgré la position immuable de l'Église polonaise, le Synode des évêques de l'église orthodoxe schismatique d'Ukraine a envoyé une lettre à la fois au patriarche Bartholomée de Constantinople et au Métropolite Savva de Varsovie sur la question de la pastorale des réfugiés ukrainiens.

En réponse à l'activité de l'église orthodoxe schismatique d'Ukraine en Ukraine et en Pologne, le Conseil épiscopal polonais a déclaré mardi :

La guerre en Ukraine a complètement perturbé la vie normale dans ce pays, en Europe et dans le monde. Cela s'applique d'une manière particulière à la vie de l'Église orthodoxe.

L'orthodoxie en Ukraine a été divisée et les fidèles se sentent souvent perdus. Nous le regrettons parce que cet État a eu un impact négatif sur l'ensemble de l'orthodoxie.

En ce qui concerne l'activité destructrice du prétendu "métropolite" Epiphane, le Saint Concile des évêques de l'Eglise polonaise maintient sa position exprimée dans les résolutions : 340 p. 3 ; 341 p. 7 ; 342 p. 1 ; 343 p. 1 ; 346 p. 5 ; 347 p. 1 ; 348 p. 4.

Le Saint Concile des évêques appelle les fidèles à continuer à prier pour la paix en Ukraine, et à mettre fin à la guerre, et à la fin de la division (schisme) de l'Église orthodoxe ukrainienne.

Dans le même temps, le Saint Concile des évêques demande à Sa Sainteté le patriarche Bartholomée de Constantinople de convoquer une Synaxe des primats de toutes les Églises orthodoxes locales.

Le Saint Concile des évêques exprime son appréciation et ses remerciements à tous les fidèles, à toutes les organisations de l'Église et aux individus pour leur aide spirituelle et matérielle à l'Ukraine et à ses citoyens. Ne renonçons pas à notre zèle et continuons dans cette bonne œuvre d'aide aux personnes dans le besoin.

Dieu Tout-Puissant ! Nous Te demandons de donner la paix au peuple ukrainien et à la sainte Église orthodoxe.

Lundi, l'Église orthodoxe ukrainienne a signalé que les résidents de la province de Kharkiv avaient reçu un autre envoi de cargaison humanitaire du fonds caritatif Eleos de l'Église polonaise, acheté avec l'aide de l'Église orthodoxe en Amérique et des organismes de bienfaisance chrétiens orthodoxes internationaux.

Le Concile des évêques polonaisa a également décidé de reconnaître la canonicité et l'autocéphalie de l'Église orthodoxe macédonienne-archevêché d'Ohrid mardi.

Version Française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN


jeudi 27 octobre 2022

La réponse des reliques des saints à la salutation pascale

Reliques des saints à la Laure des grottes de Kiev
 

En 1463, l'archimandrite du monastère des grottes était le bienheureux Nicolas. Le jour de Pâques de cette année-là, alors que tous les chrétiens célébraient la « mort de la mort » et le « renversement de l'enfer », l'un des Pères du monastère, le pieux et vertueux et vertueux hiéromoine Dionysios (Schepa), entra dans la grotte de saint Antoine afin d'encenser les vénérables reliques des saints nés au Ciel. Il était accompagné de quelques autres membres de la fraternité qui tenaient des cierges allumés.

Lorsqu'il arriva à l'endroit qui avait autrefois été le réfectoire des moines des grottes, le bienheureux Dionysios encensa les saintes reliques et s'écria joyeusement : « Saints pères et frères, c'est le jour choisi et saint... la fête des fêtes. Le Christ est ressuscité ! »

Juste à ce moment-là - quel miracle - toutes les reliques saintes incorruptibles levèrent légèrement la tête et répondre d'une voix forte venant d'un autre monde : « En vérité, Il est ressuscité ! ».

Le pieux Dionysios et ses compagnons furent stupéfaits et se précipitèrent pour dire à l'higoumène Nicolas et aux autres frères ce qui s'était passé afin qu'ils puissent glorifier le Seigneur ressuscité et ses serviteurs sanctifiés.

Le vénérable Dionysios est commémoré le 3 octobre.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

PEMPTOUSIA

mercredi 26 octobre 2022

Saint Jérôme d'Egine: TRANSFORMER LES GENS SANS LES JUGER


Staretz Jérôme d'égide 

Que TA volonté soit faite

Avant de devenir frère Jérôme d'Égine, tout le monde le connaissait comme Père Basile. Un jour, il s'est blessé le bras dans un accident. Il est allé chez le médecin et lui a conseillé de contacter immédiatement un hôpital. À l'hôpital, il a reçu un diagnostic de maladie grave. Les médecins ont dit qu'il avait besoin d'une amputation, sinon la maladie se propagerait dans son corps. Ils ont même fixé la date de l'opération. Dans sa patience infinie et sa soumission à la volonté de Dieu, le Père Basile a accepté la nouvelle calmement.

"Laissez-les me couper le bras si c'est Sa volonté. Il le sait mieux. Que Sa volonté soit faite. Mieux vaut être au Ciel avec un seul bras qu'en enfer avec les deux." Pourtant, il pria aussi sans cesse la Mère de Dieu et les saints anargyres en leur demandant d'intercéder pour garder son bras, si Dieu le voulait, ou de lui donner le courage et l'assurance d'aller de l'avant avec l'amputation si nécessaire.

Il eut une réponse à sa prière. À la veille de l'opération, un frère d'un monastère athonite lui rendit visite. Il lui proposa un autre traitement avec des médicaments s'il refusait l'amputation et acceptait de prendre les médicaments. Le père Basile sortit de l'hôpital. Trois mois plus tard, il s'était rétabli.

Blasphème

Le staretz Jérôme se promenait le long d'une rivière lorsqu'il entendit un blasphème choquant. Il venait d'un électricien. C'était sa façon habituelle de s'exprimer. Le père Jérôme l'appelé et lui dit :

« Pardonne-moi, mon frère. Je sais que tu ne le dis pas exprès, et profondément dans lton cœur, tu es un homme bon. Mais s'il te plaît, fais-moi une faveur. Je me tiendrai devant toi aussi longtemps que nécessaire, et tu continueras à m'injurier longtemps et fort jusqu'à ce que tu sois si fatigué que tu n'auras aucune énergie pour continuer une autre fois. Avons-nous un intérêt à blasphémer contre Dieu ? Il nous a donné nos yeux, nos oreilles - tout. Il ne mérite pas d'entendre des insultes de notre part ! »

"Tu as raison, Père", a convenu l'électricien. "Je suis désolé, et je te fais mes excuses."

Prends soin de toi, pour nous faire plaisir.

En 1966, la santé du staretz Jérôme se détériora, mais il continua à recevoir des visiteurs et à refuser l'hospitalisation. Pour persuader le père Jérôme de changer d'avis, un médecin vint lui rendre visite, se mit à genoux et dit :

"Père, tout le monde à Égine a besoin de toi. Accepte de te rendre à l'hôpital pour que aller mieux. Ne refuse pas. Fais-le pour nous, si tu ne veux pas le faire pour toi-même. Le père Jérôme fut ému par ces paroles et se rendit à l'hôpital Alexandra d'Athènes. Quand il souffrait, il priait ainsi : "Seigneur, laisse-moi rester un peu plus longtemps jusqu'à ce que tu penses que je suis entièrement Tien."

Le pouvoir de la gentillesse

C'était la fête de saint Nicolas. La Divine Liturgie était terminée, et le Père Jérôme était en route pour le centre-ville pour saluer ses proches. Alors qu'il passait devant un magasin d'alimentation, il a rencontra son propriétaire, qui avait un fils nommé Nicolas. Il s'arrêta et dit :

"Bonne journée, longue vie, que saint Nicolas t'aide, toi et ton fils."

Mais le propriétaire ne lui rendit pas la politesse.

Au lieu de cela, il répondit avec colère :

« Va-t'en, père ! Je ne veux pas te parler."

Son accueil hostile attrista le staretz. Mais la pensée qu'il aurait pu contrarier l'homme le dérange encore plus. Bien qu'il ne soit pas en faute, il ressentit tout de même le besoin de rassurer l'homme et de lui redonner le moral. Il s'approcha donc  de l'homme et recommença. Pour le  doux et humble staretz, la chose la plus importante était de sauver les brebis perdues. Une fois de plus, il remit cela entre les mains du Seigneur. Il pria toute la nuit et alla voir l'homme le matin par la même route qu'avant. Lorsqu'il atteignit son magasin, il salua humblement son propriétaire.

"Pardonne-moi, frère, si je t'ai offensé de quelque manière que ce soit, mais me permettras-tu de te souhaiter une bonne journée ?"

Le commerçant ne savait pas quoi dire. Ses paroles aimables étaient si désarmantes. Il courut vers le père Jérôme et a dit :

"Pardonne-moi, Gronda. Je ne sais pas ce qui m'est arrivé hier. Je suis désolé et je te présente mes excuses."

Un ami dans le besoin

Le père Jérôme rendait visite à son ami Costas Vassiliadis au Pirée. Autour d'un thé, il proposa de rendre visite à une famille qui vivait à proximité. Costas fut d'accord. Ils louèrent un taxi et partirent. Finalement, ils arrivèrent, et le père Jérôme sonna la cloche. La famille  ouvrit la porte, et une scène triste se déroula devant eux. C'était la vision de l'extrême pauvreté et de la misère. Les occupants n'avaient pas d'argent pour la nourriture ou les médicaments, les enfants sous-alimentés allaient pieds nus et avaient faim, et leur père malade était couché alité à proximité. Le staretz lui demanda :

"Est-ce que tu aiderais si c'était moi ? Soutiens-les alors, s'il te plaît. Fais-le pour moi. Prends ceci comme ma demande personnelle."

« Certes. Bénis, Père."

Plus tard dans l'après-midi, un visiteur anonyme arriva à la porte de l'habitation de la famille avec des sacs de nourriture et une enveloppe avec de l'argent. C'était le domestique de Costas.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

obitel-minsk.org


mardi 25 octobre 2022

Dernières paroles avant la mort de Père Siméon de Roumanie

Regardez l'interview complète sur la chaîne de télévision TRINITAS

Père Siméon (Zaharia) du monastère de Sihastria, en Roumanie, nous donne son dernier conseil, ses dernières paroles avant la mort. Il a maintenant 94 ans et vit dans un ermitage dans les montagnes roumaines. « Mes dernières paroles : « priez, priez, priez sans cesse, où que vous soyez. » Lorsque notre esprit est ailleurs, nous n'en bénéficions pas. Dieu veut que nous ne l'oubliions pas un seul instant. J'espère... mais je ne peux pas forcer Dieu à faire ce que je veux... Je prie seulement, je prie humblement. Humilité et encore humilité... »

Mes dernières paroles : « priez, priez, priez ! » Parce que nous vivons des moments très difficiles.


J'ai 94 ans. Je suis vieux. Pensez-y, à cet âge avancé, que puis-je faire d'autre ? Je n'entends pas bien, je ne vois plus bien... J'attends mon heure de départ de cette vie à tout moment.

Pour chacun d'entre nous, quand nous quitterons ce monde, comme personne ne reste ici, nous partons tous, nous verrons... nous devrions prier autant que possible. Allons nous coucher en priant, levons-nous en priant. Et n'ayons de méchanceté contre personne, ne nous souvenons pas du mal. Quoi qu'il ou elle nous ait fait, quoi qu'ils/elles nous aient dit, quoi qu'il/elles nous aient fait du tort, nous pardonnons... Comme le Seigneur nous a tous pardonné. C'est ainsi que nous nous devons de pardonner les uns aux autres. Nous devrions prier n'importe quand et n'importe où.

La prière ne s'arrête jamais sur terre grâce aux moines et aux moniales chrétiens. Elle s'élève toujours au Ciel, à Dieu. Sans prière, il n'y a pas de salut. La première étape de la prière : « Seigneur, Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi ! » Mais en fait, il n'a pas d'étapes, c'est tout. « Aie pitié de moi » ou « sauve-moi » c'est la même chose... Si nous connaissons la théorie et ne la pratiquons pas, alors nous n'en avons aucun bienfait...

Quand notre esprit est ailleurs... nous n'en profitons pas. Dieu veut que nous ne l'oubliions pas un seul instant. Personne ne se vante de prier, s'il prie vraiment. La prière se fait avec humilité. Il n'est pas facile de garder votre esprit "à la maison" [c'est-à-dire concentré] en permanence. L'esprit erre, ce qu'il voit, ce qu'il entend, ce qui l'intéresse... Mais celui qui prie n'a aucun intérêt, sauf à prier, à ne pas affaiblir le lien avec Dieu par la sainte prière.

Jour et nuit, où que l'on soit et quelle que soit la circonstance où l'on se trouve, il fautveiller à ce que son esprit soit proche de Dieu, qu'il ne se précipite pas sauvagement vers des choses vaines...

Maintenant que je suis vieux, je suis plus attentif. Quand j'étais jeune, mon esprit courait aussi ici et là... mais je le maîtrisais toujours, mais avec plus de difficulté. Mais maintenant que j'attends le moment du départ de mon âme, à tout moment, jour et nuit, maintenant je prie plus. 

J'attends, mais je ne veux pas partir sans être pardonné. Parce qu'il n'y a pas de repentance dans l'au-delà, seulement ici. Et j'espère... mais je ne peux pas forcer Dieu à faire ce que je veux... Je prie seulement, je prie humblement. Humilité et encore humilité...

Mes dernières paroles sont les mêmes, je le répète : « priez, priez, priez sans cesse, où que vous soyez » Frères et sœurs, je suis fatigué..

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

OLD ELDERS


lundi 24 octobre 2022

D'où Viennent Tous Ces « Théologiens » ?



Alors, quand ont-ils officiellement commencé à prendre le contrôle de l'Église ?

Je veux parler des étudiants perpétuels qui se disent théologiens?

Je sais qu'ils étaient là, mais tout d'un coup, ils sont partout. Tant de gens se promènent comme des zombies en pensant qu'ils ont les moyens d'établir les règles.

(Note aux zombies : Vous vous rendez compte que l'ONG fiat money qui vous nourrit se dessèche ? Bientôt, personne ne soutiennera vos efforts parce que vous, mondialistes, jouez avec l'argent du monopole et nous passons tous à l'or. Dites au revoir à vos banques centrales)

Et ce sont des gens d'Église ! C'est comme si leur cerveau avait été brouillé ou quelque chose comme ça. Ils viennent à l'église comme nous. Ils reçoivent l'Eucharistie comme nous. On leur enseigne la doctrine de l'Église tout comme nous et tout d'un coup, ils se lèvent et disent à l'unisson : « Excusez-moi. Puis-je avoir votre attention, s'il vous plaît ? Nous avons décidé que cette institution vieille de 2000 ans devait changer, nous allons donc commencer à la démanteler maintenant. Nous vous ferons savoir quand nous aurons terminé ! »

Hein ?

L'article suivant nous a été envoyé par le père Joseph Wilson, prêtre catholique et ami de Monomakhos. Nous avons tous été surpris par cette vidéo sur les "théologiens" que nous avons postée il y a quelques jours, donc je suppose que cela ne devrait surprendre aucun d'entre nous que maintenant les mondialistes s'en prennent à l'église catholique !

Oh, joie ! [Non!]

J'ai remarqué que le pape François a commencé à utiliser le terme « synodal » alors que lui et Bartholomée étaient copains. J'ai supposé qu'il essayait d'orienter l'Église catholique pour qu'elle ressemble davantage à l'Église orthodoxe quand ils ont eu cette idée qu'ils allaient fusionner en 2025. Je pensais que ce qu'il voulait dire par "synodal" permettait aux cardinaux et aux évêques de fonctionner un peu plus de manière autonome : indépendamment, de manière cohérente.

Ne pas sortir des rails !

Mais ce qu'il semble faire, c'est introduire ce que j'appellerais une "liberté  pour tous". Pas de discussions sérieuses entre les cardinaux et les évêques qui travaillent à des objectifs communs dans le contexte de l'Église.

Non, au lieu de cela, c'est une invitation à "faire votre propre chose", comme nous avions l'habitude de le dire, mais maintenant je pense que cela s'appelle "toi, sois toi!".

Quoi qu'il en soit, le cardinal Müller caractérise ceci comme une « prise de contrôle hostile ». Il ne plaisante pas !

Dans une interview explosive jeudi sur The World Over de EWTN, l'ancien chef du plus haut bureau doctrinal du Vatican a condamné les idées hétérodoxes exprimées par les dirigeants du Synode et dans les rapports synodaux et a critiqué l'accent mis par l'initiative sur "l'auto-révélation" par opposition à la foi catholique.

« Il s'agit d'un système d'auto-révélation et c'est l'occupation de l'Église catholique » et « la prise de contrôle hostile de l'Église de Jésus-Christ, qui est une chronique de la Vérité Révélée », a déclaré le cardinal Müller à l'animateur de l'EWTN, Raymond Arroyo.

« Cela n'a rien à voir avec Jésus-Christ, avec le Dieu Trine, et ils pensent que la doctrine n'est que comme un programme de parti politique qui peut être changé selon leurs électeurs. »

Le Synode sur la synodalité, lancé par le pape François en 2021, est un processus pluriannuel qui consiste à recueillir les opinions des catholiques laïcs - et même des non-catholiques - dans tous les diocèses du monde avant le Synode des évêques à Rome en octobre prochain. Le pape François a décrit l'objectif du Synode comme créant "une Église différente", et de hauts responsables synodaux ont indiqué qu'il pourrait entraîner des changements dans la doctrine et la gouvernance de l'Église.

Cela ressemble beaucoup à ce qui se passe dans notre coin. La raison pour laquelle nous devons y prêter attention est d'apprécier, encore une fois, à quel point ces mondialistes sont en bas de la route et de voir qu'ils vont à une vitesse vertigineuse pour atteindre la ligne d'arrivée.

Nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas y prêter attention. C'est une guerre universelle sur tous les fronts et beaucoup d'entre nous se promènent encore dans le noir.

Nous devons choisir un camp. Il n'est  plus temps pour se chamailler sur qui est quoi. Si quelqu'un est du côté des valeurs traditionnelles, il fait partie de notre équipe. C'est aussi simple que cela. Alors ne me dites pas ce qui se passe du côté catholique de la clôture n'est pas important. Ce n'est pas le cas.

Lisez ceci et dites-moi si cela ne vous semble pas familier : après que le pape François ait décrit l'objectif du Synode comme créant "une église différente", de hauts responsables synodaux ont indiqué qu'il pourrait conduire à des changements dans la doctrine et le leadership de l'Église, comme l'enseignement sur le péché des actes homosexuels qui n'est "plus correct" et doit être "révisé".

Où avons-nous entendu cela auparavant ? La doctrine est devenue « la théorie d'un théologien ».

« C'est comme les vieilles hérésies de l'arianisme, quand Arius pensait selon ses idées ce que Dieu peut faire et ce que Dieu ne peut pas faire », a déclaré le cardinal. « L'intellect humain veut décider ce qui est vrai et ce qui est faux. »

Les dirigeants du Synode « rêvent d'une autre église [qui] n'a rien à voir avec la foi catholique » et est « absolument contre », a martelé le cardinal Müller. « Ils veulent abuser de ce processus pour déplacer l'Église catholique et non seulement dans une autre direction, mais vers la destruction de l'Église catholique. »

J'ai à nouveau la chair de poule à cause de ce sentiment de déjà vu effrayant. Et vous ?

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

MONOMAKHOS


dimanche 23 octobre 2022

Răzvan Mihai Clipici: ARCHIMANDRITE GHERASIME (ISCU), HESYCHASTE DES PRISONS COMMUNISTES


En 2025, par décision du Saint-Synode de l'Église orthodoxe roumaine, plusieurs pieux ascètes seront glorifiés parmi les saints. Nos lecteurs sont déjà familiers avec un certain nombre d'entre eux, dont l'Archimandrite Cleopa (Ilie), le moine mégaloschème Paisie (Olaru) et le hiéromoine Dionisie (Ignat). Nous aimerions également vous familiariser avec un autre de ces ascètes qui seront bientôt canonisés - l'archimandrite Gherasime (Iscu).

Archimandrite Gherasim (Iscu)

Archimandrite Gherasime (Iscu)     

Le père Gherasime (Iscu) naquit le 21 janvier 1912, dans le village de Poduri, dans le comté de Bacău, dans une famille de fidèles paysans, Grigore et Elena, recevant le nom de son père dans le Saint Baptême. En 1924, à l'âge de douze ans, il entra en tant que novice au monastère de Bogdan dans le même comté de Bacău. De 1925 à 1928, il étudia au séminaire monastique du monastère de Neamț, et après sa dissolution, il poursuivit ses études au Lycée du Prince Ferdinand à Bacău. En 1932, il entra au monastère de Tismana et prononça des vœux monastiques sous le nom de Gherasime. Il commença à étudier au séminaire du monastère de Cernica en même temps, dont il obtint son diplôme en 1935 en tant que major de sa promotion. Puis il alla étudier à la faculté de théologie de l'Université de Bucarest, où il obtint son diplôme en 1942.

Mission monastique et d'enseignement à Muntenia, Oltenia et Transnistrie

La fraternité du monastère de Tismana, 12 juillet 1936. Le moine Gherasime (Iscu) est quatrième à partir de la gauche dans la deuxième rangéeLa fraternité du monastère de Tismana, 12 juillet 1936. Le moine Gherasim (Iscu) est quatrième à partir de la gauche dans la deuxième rangée     

Le père Gherasime fut ordonné hiéromoine le 1er avril 1936, au monastère de Tismana. De 1937 à 1939, il fut nommé higoumène du monastère d'Arnota, qu'il restaura après un incendie. En 1939, il fut envoyé au monastère de Cernica en tant que bibliothécaire et comptable du séminaire monastique. Le 1er avril 1942, le Métropolite Nifon (Criveanu) d'Olténie et de Transnistrie l'envoya faire du travail missionnaire. Là, il érigea des églises et servit comme prêtre et professeur de religion. En mai 1943, il rentra chez lui, où il fut nommé higoumène du monastère de Tismana et fut nommé exarque des monastères de l'archidiocèse de Craiovei, étant élevé au rang de protosyncelle. Il restaura le monastère de Tismana, qui avait beaucoup souffert après avoir été transformé en prison pour légionnaires.

Condamné à dix ans de travail forcé

Monastère de TismanaMonastère de Tismana     

Après l'établissement du régime communiste, le père-higoumène Gherasime donna nourriture et abri dans son monastère, aidant ainsi ceux qui étaient forcés de fuir. Pour cette collaboration, il fut arrêté le 26 septembre 1948 pour "crime sous forme de complot contre l'ordre social" et  condamné à dix ans de travail forcé.

Le père Constantin Hodoroagă témoigne de la fermeté de Père Gherasime lors de ses interrogatoires :

La position de l'higoumène étonna tout le monde. Il endura toutes les tortures sans trahir la personne impliquée dans l'affaire. Après un long interrogatoire par les autorités de sécurité, le capitaine, fatigué de le battre, lui dit : "Tu es fou. Tout le monde a déjà avoué, et tu vas également être condamné à quinze ans. »

Le père Gherasime traversa un certain nombre de prisons communistes, endura des passages à tabac et une humiliation sans fin dans les pénitenciers de Craiovei, Pitești, Gherla et Aïoud, et dans le camp de travail pénitentiel du canal Danube-Mère Noire, et enfin, après être tombé gravement malade de tuberculose, il fut transféré à l'hôpital pénitentiaire de Târgu Ocna.

« Il pratiquait la prière du cœur et possédait de grandes ressources spirituelles »

Pendant son emprisonnement, le père Gherasime fortifia le cœur des prisonniers par la fermeté de sa foi, leur apprit à prier et, avec d'autres prisonniers politiques, il forma un mouvement spirituel de résistance à l'assaut athée prêché par les bouchers communistes.

Dans son livre Retour au Christ, Ioan Ianolide évoque la prédication de Père Gherasime sur l'amour du Christ dans les chambres de torture des prisons communistes :

Il était mince comme une ombre. Il était affecté au canal Danube-mer Noire, où il travaillait seize heures par jour, après quoi il avait quatre heures supplémentaires de travail administratif. Il fut affecté à une brigade spéciale pour les prêtres, brigade destinée à l'extermination accélérée. Le père Gherasime encouragea ses amis au Canal, aida beaucoup dans leur travail et fut toujours ouvert à tout le monde en tant que prêtre.

Il pratiquait la prière du cœur et possédait de grandes ressources spirituelles, grâce auxquelles il surmontait toutes les difficultés. Mais des mouchards informèrent [les autorités] à plusieurs reprises qu'il entendait des confessions et  donnait la communion à des gens, alors  ils ont commencé à le battre, à l'isoler, à l'affamer et à le terroriser, en plus de la terreur absolue qui y régnait déjà. Mais l'homme est fait de chair et d'os. L'esprit ne peut pas ignorer les lois de la vie, et donc cet ascète, ayant prospéré dans l'œuvre sainte, tomba malade de la tuberculose et ils l'envoyèrent à peine vivant à Târgu Ocna, afin qu'il puisse y mourir "humainement".

Sa présence à l'hôpital était tangiblement ressentie par l'habileté avec laquelle il pouvait lire dans les âmes des gens et les inspirer. On commença rapidement à le rechercher en tant que confesseur. Et il se consacrait volontiers aux prisonniers qui venaient à lui, bien qu'il s'épuisât.

Carte postale : « Messages de Târgu Ocna. Un coin de la mine de sel centrale, des prisonniers exploitation minière pour le sel »Carte postale : « Messages de Târgu Ocna. Un coin de la mine de sel centrale, des prisonniers pour l'exploitation pour le sel »     

Grâce à l'humilité sans précédent avec laquelle il fit face à tous les tourments, humiliations et coups auxquels ils le soumirent, le père. Gherasime reçut de grands dons de Dieu. En prison, il acquit la prière du cœur, et beaucoup le considéraient comme un hésychaste des prisons communistes. Ioan Ianolide se souvient de ce qui suit à propos de ses dons :

Il donnait également des conseils hésychastes, et pas seulement à partir de quelque chose qu'il avait lu, mais à partir de sa propre riche expérience mystique. Par conséquent, dans la salle 4 de Târgu Ocna, la prière fut relancée non seulement comme un concept, mais aussi comme une réalité pratique. Elle était si vivante, pénétrée et intense qu'on avait l'impression qu'on pouvait la tenir dans sa main. Mais vraiment, vous n'aviez pas à la saisir dans votre main, parce que Dieu était là et vous avait immédiatement conquis, pénétrant dans votre âme et dans tout votre être comme une bonne odeur. Nous ne rejetions pas du tout les sacrements célébrés dans les saints autels, nous confessions simplement que la Grâce se manifeste de manière perceptible par les saints de Dieu. J'ai ressenti cela avec le Père Gherasime.

Je l'ai donc approché timidement pour savoir comment il allait. Il a senti ma présence et a ouvert ses grands yeux noirs et profonds : « Tu es venu ? Je suis content... J'étais loin, dans des endroits de verdure, de chansons et de parfums sucrés, faits de lumières. C'est merveilleux là-bas. C'est paisible là-bas. En fait, il est impossible de le décrire. Il y a tellement de bénédiction là-bas que même la joie de vous voir en souffre, parce que ces deux mondes sont si différents. Je pars bientôt, peut-être en ce moment, le soir de Noël. Et c'est un cadeau de Dieu. Je ne sais pas comment Le remercier... Je ne sais pas comment faire que les gens connaissent Dieu,  cette joie complète... Je suis sûr que la vie éternelle existe. Je l'ai déjà goûtée. Je n'ai pas peur du Jugement, parce que je pars avec des pensées humbles, en espérant rien d'autre que la miséricorde et la Grâce du Seigneur.

« Je pars ce soir »

Prisonniers à Târgu Ocna travaillant dans la mine de sel, 1934Prisonniers à Târgu Ocna travaillant dans la mine de sel, 1934     

Le père Gherasime possédait le don de clairvoyance. Il connaissait le jour de son passage dans l'éternité et il informa ses proches de l'heure de son départ de cette vie. Victor Stoica se souvient :

Dans la dernière maison de son séjour ici, il dit à l'homme qui s'occupait de lui : « Je pars ce soir. S'il te plaît, lave-moi un peu le visage et si tu as quelque chose pour le faire, coupe-moi les ongles. Je ne veux pas laisser ici un corps négligé. » Puis, regardant au loin, attentivement avec ses grands yeux à un moment donné, il a clairement dit : "Tu entends cela ? Les anges chantent ! » Et il se figea les bras croisés transversalement et les yeux fixés sur ce grand au-delà, où il passait doucement, comme une brise.

« Ce sera un lieu de pèlerinage un jour »

Le père Gherasime a également prévu la chute du régime communiste et la transformation des camps communistes en lieux de pèlerinage.

« Les esprits des ténèbres règnent maintenant sur les hommes, mais ne craignez pas, le Christ est proche - il teste les gens, et les gens ont besoin de beaucoup de souffrance... Les ennemis pensent qu'ils nous ont vaincus, mais ils ne considèrent pas l'œuvre de Dieu dans l'histoire et ne connaissent pas Ses voies », se souvient Ioan Ianolide.

Il s'arrêta un peu, prit une profonde respiration, puis poursuivit :

« Ce sera un lieu de pèlerinage un jour... Nous sommes peu nombreux aujourd'hui, mais il y a encore la foi sur terre, de sorte que le monde sera sauvé. Cela semble impossible maintenant, mais en plus des moyens humains, il y a aussi la Providence divine, et elle fera revivre l'humanité. »

« Le torturé réconfortant son bourreau »

Le départ de Père Gherasime de cette vie vers l'éternité fut incroyable. Il savait à l'avance que son départ de cette vie aurait lieu lors de la grande fête de la Nativité du Christ en 1951. Le jour de son repos en Christ est décrit par beaucoup de ses compagnons de prison, mais le récit le plus impressionnant est celui du pasteur luthérien Richard Wurmbrand :

Je suis tombé très malade en prison. J'étais à un pas de la mort. À ma droite se trouvait un prêtre nommé Gherasime (Iscu). Il était l'higoumène d'un monastère (Tismana). Cet homme d'une quarantaine d'années avait été tellement torturé qu'il était à peine en vie. Mais quand même, son visage était calme. Il parlait de son espoir de salut, de l'amour du Christ, de sa foi. Et il était plein de joie.

Le prisonnier Grigore-Archimandrite Gherasim (Iscu)Le prisonnier Grigore-Archimandrite Gherasime (Iscu)     

Sur ma gauche se trouvait le tortionnaire communiste qui avait failli torturer ce prêtre à mort. Ce communiste fut lui-même arrêté par ses propres camarades, battu à mort et il rendit l'esprit. Son âme était tourmentée dans les griffes de la mort. Au milieu de la nuit, il m'a réveillé avec ces paroles : « Monsieur, s'il te plaît prie pour moi ! Je ne peux pas mourir - j'ai commis un crime terrible ! »

Et puis j'ai vu un miracle. J'ai vu comment un prêtre à moitié mort, debout sur le seuil de la mort, a fait signe à deux prisonniers. courbé sur leur dos, il a lentement dépassé ma couchette, s'est assis sur le bord de la couchette de l'homme qui l'avait torturé et a commencé à lui caresser la tête. Je n'oublierai jamais ce moment. Le torturé réconfortant son tortionnaire. C'est de l'amour. Il a pu trouver une certaine consolation pour lui ! Puis le prêtre a dit à cet homme : « Tu es jeune, tu ne savais pas ce que tu faisais. Je t'aime de tout mon cœur. » Mais il ne se contentait pas de dire ces mots. Vous pouvez dire « Je t'aime » d'une manière qui fait que ce ne sont que de simples mots. Mais il le disait en vérité : « Je t'aime de tout mon cœur. » Puis il a poursuivi : « Si moi, étant pécheur, je puis t'aimer autant, alors imagine à quel point le Christ - l'incarnation même de l'amour - t'aime ! Et sache que tous les chrétiens que tu as torturés te pardonnent et t'aiment aussi, et le Christ t'aime. Il désire ton salut beaucoup plus que toi-même. Tu doutes qu'il soit possible que tes péchés soient pardonnés... Mais  Il veut te pardonner tes péchés beaucoup plus que tu ne veux toi-même être pardonné. Il veut que tu sois au Paradis avec Lui, beaucoup plus que toi-même tu ne veux être au Paradis avec Lui. Il est l'Amour -même. Mais tu dois te tourner vers Lui et te repentir".

Et dans cette cellule de prison, où il est impossible de cacher des secrets, j'ai entendu la confession d'un meurtrier devant sa victime. Peut-être que la vie semble plus brillante dans les romans, mais aucun romancier ne pourrait jamais décrire quelque chose comme ça. La victime, debout sur le seuil de la mort, a reçu la confession de son meurtrier - le torturé a libéré son tueur de ses péchés.

Ils ont prié ensemble et se sont embrassés. Le prêtre est retourné dans sa couchette, et cette nuit-là, ils sont morts tous les deux. Et c'était la nuit de Noël ! Et pas seulement la nuit de Noël, quand nous nous souvenons que le Christ est né à Bethléem il y a 2 000 ans - c'était la nuit où le Christ naquit au cœur du tortionnaire communiste. Je l'ai vu de mes propres yeux.

« Un pilier de résistance spirituelle en prison »

¨Ceux qui connaissaient le père Gherasime parlaient avec une grande révérence de lui en tant que grand ascète qui avait enduré ses souffrances de prison et avait également renforcé l'esprit des autres prisonniers, leur inculquant l'espoir et le courage de faire face joyeusement à toutes leurs tortures par amour pour le Christ et pour le pardon de leurs péchés. La plupart voyait Père Gherasime comme un saint, et ils nous ont laissé des témoignages plutôt éloquents à son sujet. Le père Constantin Hodoroagă a dit à propos du père Gherasime :

Pour moi et ceux qui le connaissaient, le père Gherasime était un martyr. Dans les prisons où il a souffert, il a gardé le moral élevé et la conviction de se surpasser, parlant de manière très inspirante du sacrifice.

Un autre de ses contemporains, Ioan Ianolide, témoigne :

L'archimandrite Gherasime était un pilier de la résistance spirituelle en prison. Au canal de la mort Danube-mer Noire, il fut affecté à une brigade spéciale de prêtres, où les tortures du travail excessif, de la privation de sommeil, de la faim et des coups atteignirent une brutalité maximale. Soumis au harcèlement, au tourment et à la torture, l'archimandrite Gherasime et d'autres prêtres ont honorablement supporté ce chemin de torture. Plus tard, le Père est tombé malade de la tuberculose et a été envoyé à Târgu Ocna, où il a reposé comme un ange dans la chair.

Monument de la jeunesse de 165 pieds au canal Danube-mer Noire, 1980Monument de la jeunesse de 165 pieds au canal Danube-mer Noire, 1980     

Vénérable martyr Gherasim (Iscu)

Vénérable martyr Gherasime (Iscu)

De son vivant, le père Gherasime s'est avéré être thaumaturge. L'un de ses miracles les plus importants a été précisément lorsqu'il a converti son propre bourreau par l'amour, bourreau qui s'est repenti de tous ses péchés sur son lit de mort et a été confessé par le père Gherasime. Le don de clairvoyance, la connaissance du temps de sa transition vers l'éternité, et le sentiment de paix et de joie qui rayonnaient de lui étaient des dons de la grâce qu'il était considéré comme digne d'acquérir pour son humilité et son amour inconditionnel, qui portaient de riches fruits.

Après la chute du régime communiste, des mémoires, des études et des articles consacrés au Père Gherasime ont été publiés en Roumanie, grâce auquels nous pouvons apprendre tant aujourd'hui sur le caractère sacré de la vie de ce descendant de l'orthodoxie roumaine qui a confessé la foi en Christ dans les années de la persécution communiste athée.     

Bien que le lieu de sa sépulture soit inconnu, puisque son corps fut jeté dans l'une des fosses communes près de la prison de Târgu Ocna immédiatement après sa mort, le père. Gherasime (Iscu) est vénéré comme un martyr dans toute la Roumanie et il lui a été accordé une place d'honneur parmi les martyrs qui ont confessé leur foi en Christ dans les prisons communistes.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN