"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 8 septembre 2018

Hank Hanegraaff: Questions et réponses sur l'Orthodoxie (6)



J'entends parfois des références à la "présence réelle du Christ." De quoi s'agit-il ?

Attendez. J'y reviendrai dans le prochain livre Truth Matters, Life Matters More:Discover Authentic Christian Life  [ La Vérité compte, la Vie compte plus]: Découvrir l'authentique vie chrétienne. Mais laissez-moi vous donner un indice. Les points de vue diffèrent selon les traditions, mais essentiellement, la "présence réelle du Christ" signifie que dans l'Eucharistie (du grec pour l'action de grâce) - ou ce que beaucoup de protestants appellent "Communion" ou "Sainte Communion" - le Christ est réellement présent (et pas seulement symboliquement ou métaphoriquement).

Pendant la grande majorité de l'histoire de l'Église, tous les chrétiens ont cru en la présence réelle du Christ dans l'Eucharistie. Même Martin Luther, qui souhaitait vivement être en désaccord avec les papistes à ce stade, croyait de tout son cœur à la présence réelle du Christ dans l'Eucharistie. Ce n'est donc pas une idée nouvelle. En fait, l'idée que la Communion n'est qu'un souvenir ou un mémorial occasionnel est le point de vue qui est nouveau. Comme je l'ai souvent dit à l'émission Bible Answer Man, si quelque chose est nouveau, cela ne signifie pas nécessairement que ce n'est pas vrai. Mais si quelque chose est nouveau, nous devons l'examiner attentivement.

Comme Timothy Ware l'a bien dit :

"Le lieu principal du culte chrétien appartient aux sacrements ou, comme on les appelle en grec, aux mystères. Il s'agit d'un mystère, écrit saint Jean Chrysostome de l'Eucharistie, parce que ce que nous croyons n'est pas la même chose que ce que nous voyons, mais nous voyons une chose et croyons une autre... Quand j'entends le Corps du Christ mentionné, je comprends ce qui est dit dans un sens, l'incroyant dans un autre sens. Ce double caractère, à la fois extérieur et intérieur, est le trait distinctif d'un sacrement : les sacrements, comme l'Église, sont à la fois visibles et invisibles ; dans chaque sacrement, il y a la combinaison d'un signe visible extérieur avec une grâce spirituelle intérieure... Lors de l'Eucharistie, il ou elle reçoit ce qui apparaît du point de vue visible comme étant du pain et du vin, mais en réalité c'est le Corps et le Sang du Christ."

Le point de vue de Ware est que dans l'Eucharistie, les croyants rencontrent fréquemment le mysterium tremendum et fascinans - le mystère qui nous fait trembler et pourtant nous attire.  La communauté orthodoxe - l'Église chrétienne primitive - n'a jamais tenté d'expliquer le mystère de l'Eucharistie, pas plus qu'elle n'a tenté d'expliquer les deux autres grands mystères de la foi chrétienne : La Trinité et l'Incarnation. En disant qu'ils n'ont pas tenté d'expliquer ces mystères, je veux simplement dire que bien qu'il y ait des mots pour énoncer la doctrine conceptuellement - lire le Credo de Nicée et le Credo Athanasien pour appréhender la doctrine de la Trinité, et le Credo de Chalcédoine pour appréhender la doctrine de l'Incarnation du Christ - nous ne pouvons pas automatiquement ou pleinement comprendre ces mystères.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Jean-Claude LARCHET présente son livre sur saint Gabriel

vendredi 7 septembre 2018

Hank Hanegraaff: Questions et réponses sur l'Orthodoxie (5)



Comment l'Église orthodoxe répond-elle à la notion de sola fide [la foi seule]?

J'apprécie de prendre ce qui est complexe et de le rendre simple. Mais les slogans peuvent être dangereux. Je me sentirais beaucoup plus à l'aise d'utiliser des désignations bibliques plutôt que des désignations faites par l'homme. Par exemple, si vous voulez connaître la sola fide (la foi seule), il est très utile de mémoriser Ephésiens 2:8-10 :

"Car c'est par la grâce que vous avez été sauvés, par la foi - et ce n'est pas de vous-mêmes, c'est le don de Dieu - et non par les œuvres, de sorte que personne ne peut se vanter. Car nous sommes l'œuvre de Dieu, créés en Jésus-Christ pour faire de bonnes œuvres, que Dieu a préparées à l'avance pour nous."

Et relisez l'épître de Jacques. C'est court, concis et profond, et cela permet de savoir que le christianisme n'est pas seulement transactionnel mais aussi transformationnel dans le sens où nous sommes sauvés par la grâce de Dieu par la foi à cause du Christ, et quelque chose nous arrive de telle sorte que nous ne vivons plus selon les voies du monde et les désirs de la chair. Maintenant, nous construisons sur la fondation de Jésus-Christ :

"Car personne ne peut poser d'autres fondements que celui déjà posé, qui est Jésus-Christ. Si quelqu'un construit sur cette fondation en utilisant de l'or, de l'argent, des pierres précieuses, du bois, du foin ou de la paille, son travail sera montré pour ce qu'il est, parce que le Jour le mettra en lumière. Elle sera révélée par le feu, et le feu testera la qualité du travail de chacun." (1 Corinthiens 3:11-13)

Pour le contexte, pensez à l'Europe de l'Ouest avant la Réforme. Les chrétiens orientaux n'avaient pas de contexte pour la polarisation de la foi et des œuvres. Les grands Conciles œcuméniques avaient depuis longtemps réglé cette énigme en reconnaissant que le salut vient par la foi en Christ qui accomplit la loi.

Comme Paul l'a dit dans Romains : "Ayant été justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, par qui nous avons accès par la foi à cette grâce dans laquelle nous nous tenons ; et nous nous réjouissons de l'espérance de la gloire de Dieu" (5:2 NKJV/ version de la King James).

De plus, l'Église orientale considérait la vraie foi non pas comme une transaction momentanée, mais plutôt comme un mode de vie transformationnel. Par sa grande bonté envers nous, nous sommes justifiés par la foi et habilités par la Trinité à donner le verre d'eau et le morceau de pain à ceux qui sont dans le besoin et, en tant que tels, à rendre gloire à Dieu.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Opération « Kit Scolaire » 
pour la rentrée des classes au Kosovo-Métochie

Solidarité Kosovo a lancé son initiative « Kit Scolaire » au début de cet été. Grâce à un effort de récolte impressionnant auprès des entreprises bienfaitrices françaises, trois tonnes de matériel ont pu être convoyées. Reprenant le relais sur place, le Père Serdjan a distribué les fournitures aux familles nécessiteuses à la veille de la rentrée des classes.
Cette nouvelle opération solidaire réalisée en partenariat avec de nombreux mécènes est un grand soulagement pour les parents et un vrai bonheur pour les écoliers !
Photo archives - Solidarité Kosovo - 2018
Une action de mécénat réussie 

Le défi estival était de taille : trois mois de démarches intensives auprès des entreprises, plusieurs semaines de tri à l’entrepôt de l’association et enfin la mise en place du transport international par poids-lourd de France jusqu’au Kosovo-Métochie. Un travail sans relâche, chapeauté par Jean-Pierre, bénévole fidèle de l’association, et récompensé par la joie d’une centaine d’écoliers qui ont serré fort entre leurs petites mains un nouveau cartable, de jolis cahiers, des stylos neufs, une gomme toute propre…
Photo archives - Solidarité Kosovo - 2018

« Kit Scolaire », une opération de renfort à la rénovation des écoles 

L’école représente le deuxième lieu de vie des enfants. C’est un univers décisif dans la construction de leur identité. C’est pourquoi Solidarité Kosovo opèrera prochainement pour la septième année consécutive une campagne de rénovation scolaire en faveur des établissements chrétiens les plus vétustes du Kosovo-Métochie.

En complément de cette nouvelle tranche de réhabilitation, l’ONG a décidé de venir en aide aux écoliers défavorisés. Lors des précédentes visites d’écoles, l’attention des bénévoles avait été attirée par la condition des élèves, particulièrement modeste. Les maitresses avouaient timidement que certains écoliers ne disposent que d’un cahier et un stylo pour… toute l’année.

Photo archives - Solidarité Kosovo - 2018

Gageons qu’avec l’opération « Kit Scolaire », les écoliers du Kosovo-Métochie commenceront l’année scolaire du bon pied, le sourire aux lèvres et le cartable bien rempli !

L'équipe de "Solidarité Kosovo"

PS : les personnes souhaitant nous aider peuvent contribuer au développement de nos activités en nous faisant un don. Par chèque à l’ordre de « Solidarité Kosovo », BP 1777, 38220 Vizille ou par Internet en cliquant sur le lien paypal :

PS2 : « Solidarité Kosovo » étant reconnu d’intérêt général, chaque don ouvre droit à une déduction fiscale à hauteur de 66% du montant du don. A titre d'exemple, un don de 100 € vous permet de déduire 66 € sur la somme de vos impôts à payer. Ainsi votre don ne vous coûte en réalité que 34 €.
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jeudi 6 septembre 2018

Hank Hanegraaff: Questions et réponses sur l'Orthodoxie (4)


L'Église orthodoxe croit-elle en l'autorité des Écritures ?

Bien sûr, bien sûr. Les chrétiens orthodoxes adhèrent à l'autorité de l'Écriture Sainte telle que définie dans les sept premiers Conciles Œcuméniques dans lesquels le christianisme a pris une grande partie de sa forme historique qui a persisté pendant 2 000 ans.

Je suis profondément attaché à "l'Église du Dieu vivant, pilier et fondement de la vérité" (1 Timothée 3:15) et aux Saintes Écritures, seul dépositaire infaillible de la révélation rédemptrice. Notre Seigneur et ses apôtres considéraient l'Écriture comme la parole infaillible de Dieu :

"L'Écriture ne peut être brisée" (Jean 10:35) ;

"Pas la plus petite lettre, pas le moindre trait de plume, ne disparaîtra de la loi jusqu'à ce que tout ait été accompli" (Matthieu 5:18) ;

"Il est plus facile pour le ciel et la terre de disparaître que pour le moindre trait de plume de tomber de la Loi" (Luc 16:17) ;

"Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront jamais " (Matthieu 24:35).

"Toute l'Écriture est inspirée de Dieu et est utile pour enseigner, réprimander, corriger et entraîner à la justice, afin que le serviteur de Dieu soit bien équipé pour toute bonne œuvre" (2 Timothée 3:16-17).

Quand le Christ s'est disputé avec les Pharisiens au sujet de leur vision de la tradition, Jésus a dit : "Ainsi vous annulez la Parole de Dieu par votre tradition" (Marc 7:13). L'Écriture est donc au-dessus et juge de la tradition. Mais la réalité est que la confrontation entre la tradition orale apostolique et la tradition écrite était inconnue pendant les 1500 premières années de l'histoire de l'Eglise. En fait, ce qui a précipité cet aspect de la Réforme du XVIe siècle, c'est la corruption que Martin Luther voyait au sein de l'Église catholique romaine médiévale.

En ce qui concerne cette corruption, dit Luther, l'idée était que les Écritures ne pouvaient être interprétées que par le Magistère de l'enseignement (le Pape et ses évêques). Cela a favorisé l'idée que les dépôts écrits et oraux étaient inaccessibles à la personne moyenne sur son banc d'église. Les catholiques romains et les protestants ont commencé à considérer les dépôts oraux et écrits de la foi une fois pour toutes livrés aux saints comme des sources distinctes et séparées de la foi et de la pratique chrétienne.

Les chrétiens orthodoxes n'engagent pas le débat en de tels termes. Au lieu de cela, ils voient l'Eglise comme le pilier et le fondement de la vérité en accord avec 1 Timothée 3:15. Parce que l'Eglise est le corps du Christ, elle est instrumentale dans la distribution de la grâce précieuse de l'Esprit Saint. Mais l'Écriture est l'autorité finale pour l'enseignement et la pratique (foi et morale).

Le peuple de Dieu doit interpréter correctement les Écritures selon de solides principes d'interprétation biblique en conjonction avec la mémoire communautaire. Pourquoi favoriser un locuteur latin du seizième siècle plutôt que l'interprétation d'un locuteur du premier ou du deuxième siècle en grec séculier Koinè dans lequel le Nouveau Testament a été écrit ? Un exemple d'une telle mémoire commune se trouve dans la première épître de Paul aux Corinthiens :

"Ce que j'ai reçu, je vous l'ai transmis comme étant de première importance : que le Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures, qu'Il a été enseveli, qu'Il a été ressuscité le troisième jour selon les Écritures et qu'Il est apparu à Céphas, puis aux Douze.  Après cela, Il est apparu à plus de cinq cents frères et sœurs en même temps, dont la plupart sont encore en vie, bien que certains se soient endormis.  Puis Il apparut à Jacques, puis à tous les apôtres, et enfin, Il m'apparut aussi, comme à un avorton. (1 Corinthiens 15:3-8, c'est nous qui soulignons)

La communauté des chrétiens après la mort du Christ a communiqué l'Évangile lui-même sous forme de croyance orale, que Paul a codifiée dans cette épître. En effet, avant la fermeture du canon de l'Écriture, l'Église fonctionnait sur la base de la mémoire communautaire. Dire que les Écritures sont le seul moyen par lequel nous pouvons connaître le Christ et la vie et les pratiques de l'Église primitive serait une vision à court terme et historiquement inexacte. En effet, la bonne nouvelle du salut en Jésus-Christ était elle-même protégée et transmise à l'origine par la mémoire communautaire. Encore une fois, cependant, je maintiens que les Écritures sont le seul dépôt infaillible de révélation rédemptrice sur lequel l'Église fonde sa foi et sa pratique.

Et même cette dernière déclaration exige une réserve, car lorsque nous faisons de telles déclarations, nous avons à l'esprit les écrits originaux, et non les copies manuscrites ou les traductions.

Notez aussi que même de nos jours où chaque ménage possède une ou plusieurs Bibles, la traduction reste un obstacle. Tout comme un scientifique apporte ses présupposés au laboratoire de telle sorte que les résultats expérimentaux sont inévitablement colorés par ces présupposés, il en va de même pour la traduction biblique. L'un des avantages de l'Orthodoxie grecque est l'accent mis sur l'enseignement de la langue grecque, ce qui permet d'atténuer considérablement les problèmes de traduction.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Librairie du Monastère de la Transfiguration

Le monastère de la Transfiguration a le plaisir de vous annoncer la mise en ligne de deux nouveaux ouvrages.
 
Sainte Irène de Chrysobalanton
 
 
 
Dieu à Paris
Roman de Virghil Gheorghiu
 
 
Ouvrage paru récemment
Les fondements spirituels de la crise écologique
 
 
 

Monastère de la Transfiguration.
24120 Terrasson- Lavilledieu

mercredi 5 septembre 2018

Hank Hanegraaff: Questions et réponses sur l'Orthodoxie (3)


 Pourquoi les critiques disent-ils que vous avez "abandonné la foi" ?


Certains n'en savent pas plus que d'autres. Ils sont plus désireux de "faire le buzz" qu'ils ne le sont réellement de comprendre ce qu'ils critiquent. D'autres qui devraient mieux savoir réagissent à partir d'une position de tribalisme doctrinal ; à moins que d'autres encore n'embrassent leurs notions étroites de ce qui constitue l'Orthodoxie, ils ne peuvent pas être de "véritables" croyants ou croyants dans un sens quelconque.

Voici une analogie. Le groupe LGBTQ* utilise une botte de fer pour écraser les réfractaires, en quelque sorte, dans la chaussée. Souvent, il n'y a pas de possibilité de libre échange d'idées. Nous ne sommes même plus autorisés à demander si l'homosexualité est anormale, mais les objections à son encontre sont maintenant considérées comme anormales. Nous avions l'habitude de parler du trouble de l'identité de genre, mais maintenant le genre est déterminé par les sentiments au lieu de l'être par la biologie. Et ceux qui osent remettre en question la version des LGBTQ sont réduits au silence comme bigots.

Je le mentionne par analogie pour souligner qu'il existe, malheureusement, une intolérance chrétienne fondamentaliste similaire qui se manifeste chaque fois que ses interprétations doctrinales paroissiales sont remises en question. Dans certains secteurs, si vous ne jurez pas sur une perspective eschatologique prétribulation, prémillénaire, vous êtes considéré comme suborthodoxe dans le meilleur des cas et hérétique dans le pire des cas. Il n'est pas nécessaire de citer des noms, mais le lecteur averti comprendra de quoi je parle.

Tout au long de plus de trois décennies de ministère, mon engagement envers la Vérité m'a obligé à aller à contre-courant de bien des façons. J'ai écrit Christianity in Crisis, Counterfeit Revival, The Millennium Bug Debugged, The Prayer of Jesus, The Apocalypse Code, et tous ces volumes allaient résolument à contre-courant d'une culture chrétienne politiquement correcte. Le CRI a payé à plusieurs reprises un prix énorme pour cela, mais la vérité n'est pas à vendre. La réalité simple est que l'erreur est l'erreur même si tout le monde la croit, et la vérité est la vérité même si personne ne la croit. Pourtant, malgré les coups répétés que nous avons pris, nous avons vu des retours énormes dans le fait que la vie des gens a été révolutionnée pour le Christ et que les témoignages à la gloire de Dieu sont légion.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Note: Au sigle LGBT (Lesbienne, Gay, Bi, Trans, les américains ajoutent  Q pour Questionning qui incluent tous les groupes et les hétérosexuels effeminés)

Sur le blog de Laurence


Hier, Zakhartchenko, président de la république de Donetsk, a été assassiné. Je venais de publier la nouvelle qu’un enfant de Donetsk avait perdu ses deux jambes à la suite d’un bombardement ukrainien, car ces bombardements visent particulièrement les objectifs civils, maisons d’habitation, écoles, hôpitaux, comme au Yemen, où l’on a bombardé un bus scolaire. L’assassinat de Zakhartchenko a fait 11 victimes collatérales. La presse française ne mentionne ni le Donbass ni le Yemen dans ses nouvelles, et les gens d’occident, qui me semblent en grande partie hypnotisés, ne pleurent et s’indignent que sur commande, au signal : «Libérez Stentsov ouin, ouin, snif, snif. » Sans chercher à savoir plus loin.

Parallèlement, le patriarche Bartholomée s’apprête à officialiser l’autocéphalie ukrainienne de Denissenko, alias Philarète, créature haineuse qui appelle sans cesse aux massacres, livrant de ce fait le métropolite Onuphre, dont la stature spirituelle est comparable à celle d’un saint Philippe de Moscou, martyrisé par Ivan le Terrible, et ses nombreux fidèles, à un destin probablement affreux : ils sont déjà systématiquement persécutés, calomniés et spoliés... Tout cela se produit, comme par hasard, simultanément, et, aidée de l’OTAN, l’armée ukrainienne se rue à la curée pour achever le génocide des populations du Donbass.

La reconnaissance de l’autocéphalie reviendrait à approuver ces persécutions, trahir Onuphre, soutenir un régime de compradores mafieux absolument dépourvus de la moindre conscience et, malgré les discours nationalistes, de racines vraiment ukrainiennes, de ces gens à multiples passeports et à fortunes occultes qui nuisent de manière transnationale, et les exactions de leurs divers opritchniks. Ce serait une ignominie sans précédent, et dans ce cas, je ne reconnaîtrai jamais personnellement cette autocéphalie et considérerai désormais Bartholomée, à l’instar du pape François, comme une taupe du Nouvel Ordre Mondial qui est celui de la mafia et de l’antéchrist.

D’après le site Tsargrad, le processus serait suspendu, prions pour que le patriarche recule devant cette félonie…

On peut naturellement considérer que je suis de parti pris politique. Mais il n’en est rien. Anticommuniste, je soutiens le Donbass, dont beaucoup de combattants soutiennent l’idéologie communiste, et dans leur cas, je peux aisément le comprendre : le capitalisme libéral mondialiste veut leur peau, et se conduit d’une façon infâme, ressuscitant un nazisme folklorique piloté par des banquiers sionistes et leur presse internationale, qui donne une légitimité à leur lutte antifasciste communiste, on rejoue de part et d’autre la deuxième guerre mondiale sous l’œil d’un totalitarisme auprès duquel les deux précédents nous paraîtront bientôt des plaisanteries. Mais d’abord, je vois là bas des Russes, beaucoup d’entre eux sont orthodoxes, et surtout, j’y vois des gens honnêtes, courageux, et opprimés, attaqués par des bandits sans le moindre scrupule qui lâchent sur eux des sbires sadiques. Je suis du côté de la justice et du bon droit.

Ensuite, il me suffit de comparer l’attitude, le visage et les discours du métropolite Onuphre et ceux du pseudo patriarche Philarète, pour comprendre où se trouve la lumière divine, où les démons frénétiques. C’est une question de discernement, un enfant le verrait, mais pas le patriarche Bartholomée.

mardi 4 septembre 2018

Hank Hanegraaff: Questions et réponses sur l'Orthodoxie (2)



Est-ce que cela signifie que vos positions ont changé ? Est-ce que le CRI ( Christian Research Institute) va changer ?

Aucune de mes positions sur les doctrines essentielles ou fondamentales de la foi chrétienne historique n'a changé. Mes positions sont clairement définies dans plus de vingt livres - je n'ai annulé aucun de mes écrits - et mon engagement envers le "simple christianisme" reste inébranlable (voir “Have I ‘Left the Christian Faith’? ["Ai-je quitté la foi chrétienne ?"] et Memorable Keys to Essential Christian Christian D-O-C-T-R-I-N-E [ Clés mémorables  pour la doctrine chrétienne essentielle]). Les positions du CRI restent également inchangées. Il y aura, bien sûr, des changements dans les efforts croissants du CRI pour étendre son rayonnement par le biais des médias numériques et sociaux afin d'équiper les chrétiens au pays et à l'étranger pour qu'ils puissent penser et vivre chrétiennement.

Permettez-moi de souligner un changement d'orientation important. Le message central du CRI est que nous faisons ce que nous faisons " parce que la vérité compte ". Il y a plusieurs années, nous avons changé de devise pour faire ce que nous faisons " parce que la vie et la vérité comptent." Bien qu'il ne diminue en rien la criticité de la vérité, ce changement souligne l'importance de la vie abondante - la vie qui est vraiment la vie (I Timothée 6:19). Trop de chrétiens excusés dans leur quête de vérité ont embrassé un rationalisme aride et un intellectualisme qui confond tragiquement la carte avec le territoire, symbole de la Réalité vers laquelle les symboles ne font que pointer.

Autrement dit, ils ont confondu le menu avec le repas. Le résultat lamentable est qu'avec des millions de chrétiens à la recherche affamée du Pain de Vie, au lieu de vrais repas spirituels, on leur donne des menus. Faut-il s'étonner que tant de personnes affamées pour "la vraie chose" quittent l'église spirituellement affamées ?

Dans Mere Christianity, C. S. Lewis raconte l'histoire d'un officier de la Royal Air Force qui avait peu de patience pour lire la Bible. De son point de vue, quiconque a fait l'expérience de Dieu seul dans le désert n'a pas besoin de lire des choses sur lui. D'un côté, l'officier avait raison. Comme le territoire est plus réel que la carte qui le représente, une expérience avec Dieu dans la fraîcheur d'une nuit de désert est beaucoup plus viscéralement authentique que la simple lecture de choses sur Lui dans la Bible.

De même, regarder l'océan Atlantique du point de vue d'une plage est bien plus réel que de simplement regarder une carte de l'Atlantique. "Passer de quelque chose de réel à quelque chose de moins réel ; passer de vraies vagues à un peu de papier coloré."

Mais voici ce qu'il faut comprendre. La carte est basée sur l'expérience de centaines de milliers de personnes qui ont eu une expérience de l'Atlantique. Pas des expériences isolées - d'innombrables expériences. De plus, "si vous voulez aller n'importe où, la carte est absolument nécessaire". Après tout, écrit Lewis, "La carte sera plus utile que les promenades sur la plage si vous voulez aller en Amérique".

La Bible est comme cette carte. La simple lecture est moins réelle que l'expérience de l'officier de la R.A.F. dans le désert. Mais sans elle, on ne peut que se perdre. Bien que le territoire soit plus important que la carte, la carte n'en est pas moins importante.

Comme la carte n'est pas le territoire, la Bible n'est pas Dieu. Comme quelqu'un l'a bien dit, "La Bible est le berceau dans lequel nous trouvons le Christ, et c'est une grave erreur d'attribuer au berceau l'honneur dû à son occupant".

Ce qu'implique la Bible, c'est "l'expérience de centaines de personnes qui furent vraiment en contact avec Dieu - des expériences par rapport auxquelles les sensations fortes ou les sentiments pieux que vous et moi sommes susceptibles de ressentir par nous-mêmes sont très élémentaires et très confus". Vous n'arriverez à rien en regardant une carte. Mais vous n'arriverez probablement pas là où vous allez sans l'une d'elle. Alors que la vie qui compte vraiment dépend en fin de compte de la vérité, la vie et la vérité comptent toutes deux. Nous ferions bien de nous rappeler que Jésus a dit : "Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi" (Jean 14:6).

Cette vérité a été rendue poignante pour moi lors de mes voyages en Asie. Alors que je rendais visite à des chrétiens persécutés, qui sont parmi les personnes les plus proches du Christ et les plus joyeuses que j'aie jamais rencontrées, j'ai commencé à réfléchir sur le peu de ma propre expérience chrétienne. J'étais devenu un maître dpour mettre les points sur les "I" et les barres sur les "T"  pour rétablir la justesse doctrinale. Pourtant, la notion de rédemption en tant qu'expérience transformatrice profonde et radicale avec les énergies mêmes de Dieu (Colossiens 1:29) était largement perdue pour moi. J'ai reconnu que la vie sans vérité était une porte dangereuse vers une doctrine déviante. Mais j'avais échoué, à percevoir la vérité sans vie comme une pente glissante vers la malnutrition spirituelle. En termes simples, savoir quelque chose et savoir vraiment ne sont pas les mêmes choses. Connaître la doctrine comme un ensemble de propositions logiques de vérité n'est pas la même chose que l'"immédiateté empirique" de connaître Celui dont ces propositions logiques de vérité sont dérivées et qu'elles désignent. Une fois de plus, le menu n'est pas le repas. La carte n'est jamais le territoire.

Aujourd'hui, les termes symboliques "la vie et la vérité comptent" sontt bien plus qu'une simple proposition de vérité logique. Pour moi, c'est une réalité vécue au quotidien. A tel point que cela a radicalement changé le cours et la trajectoire de ma vie et de mon ministère.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

lundi 3 septembre 2018

Hank Hanegraaff: Questions et réponses sur l'Orthodoxie (1)

En Crête, lors de la Conférence internationale sur les média digitaux et la pastorale orthodoxe, Hank Hanegraaff bibliste renommé aux USA, parla de sa conversion à l'Orthodoxie. Sa conférence fut débordante d'enthousiasme. Il rayonnait d'une joie parfaite en nous parlant de la perle précieuse qu'il avait trouvée en rencontrant l'Orthodoxie. Nous publions ci-après une série de questions/réponses qui expliquent sa démarche et l'éclairent.
Pour les lecteurs anglophones du blog, nous publions d'abord la video de l'entretien du Père Jivko Panev avec Hank Hanegraaff lors de cette réunion en Crête.
Père Jivko avec Hank Hanegraaff




*


Hank Hanegraaff, connu sous le nom de « Bible Answer Man » a été l'une des plus grandes figures de l'évangélisme aux États-Unis avant de se convertir à l'orthodoxie en 2017.(Orthodoxie.com)

 Qu'est-ce qui vous a conduit à devenir orthodoxe ?

En un mot, il s'agit de "théosis" (union avec Dieu) - ma prise de conscience croissante, par une prière prolongée et une réflexion approfondie, que ce processus de transformation - et la transformation ultime - est le but même de la vie humaine. De plus, je me suis rendu compte que nous pouvons faire l'expérience de la présence réelle du Christ dans l'Eucharistie. Cette Sainte Communion, bien comprise et bien administrée, est bien plus qu'un mémorial. C'est le premier moyen par lequel nous pouvons devenir par grâce ce que Dieu est par nature. Ou comme le dit Pierre, devenez des participants de la nature divine (2 Pierre 1:4). De plus en plus, j'aspire à connaître non seulement Jésus-Christ comme le chemin et la vérité, mais aussi Jésus-Christ comme le chemin et la vie (Jean 14:6).

De plus, mon orientation vers le culte a été radicalement changée. Dès que j'entre dans l'église, l'engagement de mes sens m'alerte à la réalité que je suis là pour adorer le Dieu unique, vrai et vivant. L'Orthodoxie, bien sûr, utilise des moyens perceptibles sur terre pour fixer nos regards sur les vérités spirituelles. Aussi, j'ai la chance de vivre près d'une communauté orthodoxe de croyants qui a été influencée par le travail de l'Institut de recherche chrétienne. Réciproquement, cette communauté a eu un impact considérable sur ma vie et celle de ma famille.

Il est intéressant de noter que j'étudie, mémorise et enseigne publiquement les Écritures depuis plus de trente ans. Ma vision du christianisme - dans l'essentiel, l'unité ; dans le non essentiel, la liberté ; et en toutes choses, la charité - reste toujours la même. Je vais défendre et j'ai toujours défendu le simple christianisme et je suis bien conscient que Dieu a son peuple dans les communautés protestantes, catholiques romaines et orthodoxes.

Néanmoins, nous 
vivons à une époque de changement rapide et, franchement, de chaos herméneutique - une époque où l'Église évangélique s'adonne à ce que l'on pourrait décrire comme une interprétation libre pour tous en ce qui concerne les enseignements des Saintes Écritures. La culture plus large impose ses valeurs sexuelles illibérales à la communauté chrétienne, et trop souvent les chrétiens capitulent.

Au sein de la communauté chrétienne, des éléments radicaux imposent des notions bizarres qui nient les enseignements centraux de la foi chrétienne historique, y compris les scénarios de fin-des-temps d'évasion qui ont des ramifications géopolitiques dramatiques, le renouveau de la contrefaçon, le subjectivisme débridé et l'idée qu'un chrétien ne doit jamais confesser ses péchés et chercher le pardon de Dieu. De plus, le "déisme thérapeutique moralisateur" et l'analphabétisme biblique et historique caractérisent de plus en plus le déclin de l'état spirituel et intellectuel de l'Église américaine. Bien que l'Orthodoxie ne soit pas une panacée, le corps local des croyants avec lesquels je me suis connecté a fourni un refuge et un répit bienvenu pour ma famille et moi, tant dans l'enseignement que dans la pratique.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

dimanche 2 septembre 2018

LES FEMMES MARTYRS DU GOULAG KAZAKH CÉLÉBRÉ À L'OCCASION DU 100E ANNIVERSAIRE DU DÉBUT DE LA TERREUR ROUGE


    
Son Éminence le métropolite Alexandre d'Astana et du Kazakhstan a visité l'Église des nouveaux martyrs d'Akmola dans le district de Tselinograd de la province d'Akmola au Kazakhstan, où il a servi un moleben aux martyrs du Christ qui ont brillé au Kazakhstan, et un service commémoratif pour tous ceux qui ont été innocemment tués pendant les persécutions contre l'Église, rapporte le site du diocèse du Kazakhstan.

Le métropolite était accompagné de plusieurs ecclésiastiques locaux et du personnel de l'administration diocésaine.

Le pèlerinage du métropolite Alexandre sur le lieu de souffrance des nouveaux martyrs d'Akmola a été effectué pour le 100e anniversaire du tragique début de la terreur rouge. Après la tentative d'assassinat sur Lénine le 30 août 1918, une terreur rouge a été déclarée dans le pays -  violence la plus grave des bolchéviks menée pendant la guerre civile contre les personnes accusées d'activités contre-révolutionnaires.

Les invités ont visité en particulier le complexe musée-mémorial des victimes de la répression politique et du totalitarisme dans le village d'Akmol, où le 17e camp de travail, mieux connu sous le nom de "camp d'Akmola des épouses des traîtres de la patrie", a fonctionné de 1937 à 1953.

La délégation en visite a offert des prières pour les prisonniers du camp et pour tous les chrétiens orthodoxes qui ont été persécutés et assassinés "au temps de cette féroce persécution."

Le 17ème camp de travail fut la plus grande colonie de femmes sur le territoire du Kazakhstan, avec des épouses, des mères, des filles et des sœurs de personnes condamnées comme ennemies du peuple et traîtres à la patrie.

12 prisonnières du camp d'Akmola ont été canonisées comme nouveaux martyrs par le Conseil des évêques de l'Église orthodoxe russe en août 2000 : Anna Antonova Vodolanova, Akilina Stepanova Dubovskaya, Natalia Fedorovna Kopitina, Alexandra Mikhailova Smolyakova, Irina Lavrentievna Gumenyuk, Ksenia Mikhailovna Radun, Martha Ivanovna Dudarenko, Domna Efimovna Vasilkova, Tatiana Ignatievna Kushnir, Natalia Semenovna Karikh, et Justina Matveena Melanitch.

Toutes, à l'exception de sainte Justine, ont été abattues en 1942. Elle a passé dix ans en prison comme confesseur du Christ.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Pravoslavie.ru

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