"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 9 juin 2018

Staretz Isaac I (Antimonov) d'Optina 1810– 22 août 1894

Staretz Isaac I

Le staretz naquit le 31 mai 1810 à Koursk. Son nom dans le monde était Ivan Ivan Ivanovich Antimonov. Pendant un certain temps, il travailla dans l'entreprise de son père. Cependant, il ne souhaitait pas se marier et mener une vie mondaine. En conséquence, il entra dans l'ermitage rattaché au monastère d'Optina en 1846. 

En 1858, il fut ordonné prêtre. L'évêque le nomma supérieur de la skite d'Optina en 1862, bien qu'il n'ait pas été choisi par les moines. Cependant, il a réussi par sa gentillesse et son humilité à surmonter cette opposition, et gouverna la communauté en paix pendant 30 ans. Le staretz Isaac reposa en Christ à Optina le 22 août 1894.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Nouveau hiéroconfesseur et staretz Nicon [Belyaev] d'Optina 1888-25 juin 1931, 1931



Nouveau hiéroconfesseur Nicon


Nicon naquit le 26 septembre 1888, fils de Mitrophane et de Vera Belyaev, et il fut prénommé Nicolas lors de son baptême. Ses parents, tous deux très pieux, appartenaient à l'une des familles marchandes de Moscou.

La famille Belyaev reçut la visite de saint Jean de Cronstadt lorsque Nicolas en était à sa première année. Il a bénit Vera et lui donna une photo dédicacée de lui-même.

Nicholas et son frère Jean aimaient tous deux aller à l'église et lire les Saintes Écritures et d'autres livres spirituels. Quand Jean et Nicholas décidèrent d'embrasser le monachisme, ils découpèrent une liste des monastères de la Russie à partir d'un vieux livre, et Nicholas fut invité à choisir une des bandes de papier découpée après avoir prié Dieu. La bande qu'il  choisit disait : "L'ermitage d'Optina de l'entrée de la Mère de Dieu au Temple, à Kozelsk." Jusque-là, aucun d'eux n'avait entendu parler de ce monastère.

Les frères se rendirent à Optina le 24 février 1907 avec la bénédiction de leur mère, et ils furent acceptés au monastère le 9 décembre, en commémoration de l'icône de "Joie inattendue" de la Très Sainte Génitrice de Dieu.

Nicholas fut affecté comme secrétaire du Père Barsanuphe, Supérieur de la Skite, en octobre 1908. Le staretz Barsanuphe prévoyait la future stature spirituelle du novice.

Le Père Nicon ne pouvait s'empêcher de se souvenir de la prophétie du Père Barsanuphe faite plusieurs années avant la Révolution russe. Saint Barsanuphe prévoyait des temps difficiles pour les monastères où les chrétiens seraient persécutés et souffriraient le martyre. Il prédit qu'il serait lui-même mort avant que cela n'arrive, et que le Père Nikon vivrait ces temps terribles.

Le Père Nicon fut arrêté et emprisonné le 18 septembre 1919 sans bénéficier d'un procès, simplement parce qu'il était moine. Il fut ensuite libéré et autorisé à retourner à Optina, où les moines avaient formé une coopérative agricole.

Les Soviétiques fermèrent la coopérative en 1923 et le monastère fut transformé en musée. Deux moines furent autorisés à rester et à travailler dans le musée, tandis que les autres furent expulsés et reçurent l'ordre d'aller où ils voulaient. Le Père Nicon fut béni par le Père Isaac pour servir dans l'église dédiée à l'icône de la Mère de Dieu de Kazan et pour recevoir des visiteurs. Quand les gens venaient lui demander conseil, il citait toujours les paroles des startsy d'Optina.

La dernière église à Optina fut fermée au début de 1924, et le Père Nicon fut obligé de partir en juin. Il alla vivre à Kozelsk avec le Père Cyril Zlenko. Là, il continuait à recevoir des visiteurs et à offrir des conseils spirituels, partageant l'argent et la nourriture avec ceux qui étaient trop vieux ou trop malades pour travailler. Les pères Nicon, Cyril et Agapit Taub furent arrêtés et jetés en prison en juin 1927. Le Père Nicon et le Père Agapit furent envoyés dans un camp de concentration soviétique, puis exilés à Archangelsk, où l'on découvrit qu'il était atteint de tuberculose.

Bientôt, le Père Nicon reçut la visite du Père Pierre, qui avait vécu à Optina. Il supplia le Père Pierre de l'accueillir, ce que ce dernier fit. Le Père Pierre s'occupa du staretz au mieux de ses capacités. Le 25 juin 1931, le Père Nicon était si faible qu'il ne pouvait pas parler. L'archimandrite Nikita fut appelé pour lui apporter la Communion et lire le Canon pour le départ de l'Ame. Cette nuit-là, le staretz s'endormit dans le Seigneur à l'âge de quarante-trois ans.

Conseils du staretz Nicon

"Il est dangereux de vivre de charité. Il est trop facile de tomber dans l'habitude de mendier. C'est une chose de demander pour les autres, une autre de le faire pour soi-même."

"Le Seigneur est le Créateur des médecins et des médicaments. Il ne faut pas refuser un traitement médical."

"Si vous voulez être délivré du chagrin, ne vous attachez pas dans votre cœur à quoi que ce soit ou à qui que ce soit."

"Le Seigneur Jésus-Christ, en priant dans le jardin de Gethsémani, est, dans une certaine mesure, un modèle pour chaque père spirituel en ce qui concerne ses enfants spirituels, car il prend aussi leurs péchés sur lui. Quelle belle chose, et quelle expérience !"

"Le Seigneur nous aide au milieu des épreuves et des tentations. Il ne nous libère pas de celles-ci, mais IL nous donne la force de les supporter facilement, voire de les ignorer.".

"L'absence totale de soucis réside dans l'obéissance complète, dans la foi en son père spirituel."

"Il faut considérer les blasphémateurs comme des malades à qui nous demandons de ne pas tousser ou cracher."

"Si vous dites quelque chose de mal à propos de votre frère ou de votre sœur, même si c'est vrai, votre âme souffre d'une blessure incurable. Vous ne pouvez révéler les péchés d'un autre que lorsque l'unique intention dans votre cœur est le bénéfice de l'âme du pécheur."

"Vous devez vous rappeler fermement cette loi spirituelle de la vie : si vous condamnez quelqu'un pour quelque chose ou si vous êtes dérangé par quelque chose chez une autre personne, vous ferez l'expérience de la même chose. Tu feras ce que tu as condamné quelqu'un d'autre pour l'avoir fait, ou tu souffriras de la même infirmité."

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

vendredi 8 juin 2018

Staretz Nectaire (Tikhonov) d'Optina 1857-29 avril 1928

Staretz Nectaire d'Optino

Le staretz Nectaire venait d'une famille pauvre de la classe ouvrière. Une moniale mégaloschème lui conseilla d'aller à Optina où il arriva en 1876. Pendant 20 ans, il fut disciple du staretz Anatole et reçut également des conseils du staretz Ambroise. Tous deux étaient stricts avec lui ; et plus tard, en tant que père spirituel, la médecine qu'il donnait était souvent amère, alors qu'il était affectueux envers ceux qui éprouvaient des difficultés. Il devint une sorte de fol-en-Christ et passa plusieurs années comme semi-reclus, lisant non seulement des textes spirituels mais aussi les grandes littératures du monde : Milton, Dante, Shakespeare ; il étudia les sciences, les mathématiques et la peinture, et dans la conversation avec les intellectuels, il fut en mesure de relier toutes les connaissances humaines au monde spirituel et à l'émerveillement du don de créativité de Dieu.

     En 1913, il accepta à contrecœur d'être le père spirituel de la confrérie. Se comparant à ses prédécesseurs, il dit : "Ils avaient des pains entiers de sagesse, alors que je n'en ai qu'une tranche." En fait, il fut dit du staretz Nectaire qu'il était "une épée de lumière qui perce l'âme."

     Quand en 1923 Optina fut fermé par les communistes, le staretz Nectaire fut emprisonné brièvement, puis relâché, et il passa le reste de sa vie dans des circonstances éprouvantes dans le village de Kholmishtcha. Néanmoins, il réussit à préserver une paix rayonnante et maintint des liens avec certains de ses enfants spirituels. 

Deux mois avant sa mort, il leur prédit son repos en Christ. Il leur dit également que son corps ne resterait pas dans le cimetière de Kholmishtcha. Sa prophétie set réalisa le 16 juillet 1989, lorsque les moines du monastère d'Optina nouvellement rouvert ransférèrent les reliques du staretz, au monastère où elles reposent maintenant dans l'église principale, dans une chapelle latérale dédiée à l'abba bien-aimé du staretz Nectaire, le staretz Ambroise.

Conseils du staretz Nectaire

"Il ne faut pas exiger d'une mouche qu'elle fasse le travail d'une abeille. Chaque homme doit donner selon sa propre mesure. Tout le monde ne peut pas faire la même chose."

"Dans les temps à venir, le monde sera ceint de fer et de papier. Les jours de Noé étaient une préfiguration de nos jours. L'arche est l'Église ; seuls ceux qui sont sur elle seront sauvés. Nous devons prier. Par la prière, par la parole de Dieu, toute souillure est lavée."

"Dieu ne permet pas seulement, mais exige d'un homme qu'il grandisse dans la connaissance. Cependant, il est nécessaire de vivre et d'apprendre pour que non seulement la connaissance ne ruine pas la moralité, mais que la moralité ne ruine pas la connaissance".

"On donne la vie à l'homme pour qu'elle puisse le servir et non l'inverse. En servant la vie, l'homme perd son sens des proportions ; il travaille sans aucune raison et devient tristement confus, ne sachant pas pourquoi il vit. C'est un état de doute très nuisible et il arrive souvent qu'un homme, comme un cheval, avance sous sa charge et se retrouve soudainement confronté à un tel obstacle... cataclysmique."

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

jeudi 7 juin 2018

Archimandrite mégaloschème Barsanuphe (Plikhanov) d'Optina (1845-1er avril 1913)




Archimandrite mégaloschème Barsanuphe  
Paul Ivanovitch Plikhanov naquit dans la ville de Samara le 5 juillet 1845, fils de Jean et Natalie Plikhanov. Sa mère est morte en couches, et son père s'est vite remarié pour que son fils ait une mère. Bien que sa belle-mère soit très stricte, elle fut une vraie mère pour lui, et il l'aimait beaucoup.
Descendant des Cosaques d'Orenbourg, Paul s'enrôla dans le corps de cadets de Polotsk pour poursuivre ses études et de faire une carrière militaire. Après avoir terminé ses études à l'école militaire d'Orenbourg, il  reçut une mission en tant qu'officier. Plus tard, il fut diplômé de l'École des officiers d'état-major cosaque de Saint-Pétersbourg et servit ensuite au quartier général du district militaire de Kazan. Il finit par atteindre le grade de colonel.
En 1881, Paul contracta une pneumonie pulmonaire. A sa demande, son ordonnance lui lut l'Evangile. Pendant que l'aide-soignant lisait, Paul s'évanouit et eut une vision. C'était une vision miraculeuse dans laquelle les cieux semblaient s'ouvrir et, comme il devenait effrayé à cause de la grande lumière, toute sa vie de péché passa devant lui, et il fut vaincu par la repentance. Bien que les médecins ne pensaient pas qu'il se rétablirait, sa santé s'améliora. En se rétablissant, Paul apprit l'existence de l'ermitage d'Optina qu'il voulut alors visiter. En août 1889, Paul rendit visite au staretz du monastère, le Père Ambroise, qui lui dit de mettre de l'ordre dans ses affaires mondaines. Deux ans plus tard, le Père Ambroise lui donna sa bénédiction pour couper tous les liens avec le monde et lui dit d'entrer à Optina dans les trois mois.
Démissionner dans le délai de trois mois s'avéra difficile. Des obstacles furent placés sur son chemin, y compris une demande de report de sa retraite et une offre de promotion au grade de général. Seule sa belle-mère fut heureuse qu'il souhaite devenir moine. Il put finalement régler ses affaires et déménager à Optina, pour découvrir que le Père Ambroise était mort.
Le Père Barsanuphe fut d'abord affecté comme gardien de cellule du staretz Nectaire, il fut accepté comme novice le 10 février 1892 comme membre de la confrérie de la Skite de Saint-Jean-Baptiste. Après avoir franchi les étapes de la tonsure monastique et de l'ordination, le Père Barsanuphe fut nommé en septembre 1903 pour assister le staretz Joseph dans la direction spirituelle des frères. On disait du Père Barsanuphe qu'il "devint staretz du jour au lendemain."
Quand la guerre russo-japonaise commença en 1904, le Père Barsanuphe fut envoyé en Extrême-Orient comme aumônier militaire pour soigner les soldats blessés à l'hôpital militaire de Saint-Séraphim de Sarov. Lorsque la guerre prit fin en août 1905, le Père Barsanuphe retourna à Optina le 1er novembre 1905.
En 1912, après des troubles à Optina qui menaçaient de fermer la skite le Père Barsanuphe futnommé higoumène du monastère de Goloutvine dans la ville de Kolomna, qu’il releva de la décadence physique et spirituelle. Après une maladie, il  reposa en Christ le 1er avril 1913 au monastère de Goloutvine, mais son corps fut transféré à son bien-aimé Optina pour y être enterré.

Conseils du staretz Barsanuphe
"Parfois, le jour où vous avez l'intention de communier, vous pouvez éprouver un sentiment de pesanteur, mais vous ne devez pas y prêter attention et vous ne devez pas vous décourager, car ce jour-là, le Diable s'attaque particulièrement à l’homme.

"Les six psaumes (Exapsalme au début des Matines) sont une symphonie spirituelle, la vie pour le monde, qui embrasse toute l'âme et lui donne la lumière la plus sublime".

"Connaissez-vous le poème de Pouchkine, "Le Prophète" ? Il dit : "A travers un lugubre gâchis, je me suis traîné, sans cœur." Le désert, c'est la vie. Il a compris cela, que la vie est un désert. Et il s'est traîné tout seul - il a rampé de tout son corps. Plus loin,'Et un Séraphin à six ailes apparut là où les chemins se séparaient'. Ici, peut-être, il a lui-même en tête ; je ne sais pas si l'un d'eux lui est apparu ou non. Puis Pouchkine dépeint la sanctification d'un prophète de l'Ancien Testament. Il semble, c'est du moins ce que l’on dit, qu'il a compris à la fois " les anges dans leur élan " et " les monstres qui se déplacent dans les profondeurs. " Les anges sont purs - ils ne font que " philosopher « célestement.» Mais en nous, il y a aussi " les monstres qui se déplacent dans les profondeurs. " Ces deux courants sont parallèles en nous. Mais nous ne devons nous efforcer que de " philosopher célestement ." Ceci n'est pas atteint tout de suite ; mais le mouvement des monstres deviendra de plus en plus calme, et alors on pourrait atteindre le point où il ne reste qu'un désir céleste, et ces monstres plongeront dans l'abîme et disparaîtront. Oui, il est possible d'y arriver. Alors voilà ce que je vous dis : humiliez-vous et humiliez-vous ! Que le Seigneur vous aide !"
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après



Archives: Glorification de Sainte Xénia de Saint-Pétersbourg (1978)

mercredi 6 juin 2018

Staretz Macaire (Ivanov) 1788 - 7 septembre 1860

Staretz Macaire (Ivanov)


Le visage du staretz Macaire était marqué par la variole, il bégayait et était toujours mal habillé, mais il se distinguait par une personnalité très raffinée. Il naquit dans une famille de la noblesse terrienne, il aimait la musique et c'était un talentueux violoniste. Après quelques années d'expérience dans le monde en tant que comptable, il entra en 1818 sur le chemin monastique de l'Ermitage de Ploshchansk. C'est là qu'il noua des liens avec le staretz Léonide et le suivit jusqu'à Optina.

Avec la mort du staretz Léonide, le fardeau de la direction spirituelle de la skite incombait au staretz Macaire. Il parlait doucement et dégageait une joie tranquille dans le Seigneur. Comme e stertz Léonide, il utilisait son don de discernement spirituel pour effectuer de nombreuses guérisons, surtout chez les possédés par les démons. Il poursuivait également une correspondance extraordinaire : ses lettres de conseils spirituels remplissent deux volumes de mille pages chacun.

Le stertz Macaire ne tolérait pas l'oisiveté parmi les frères. Il introduisit différents métiers d'artisanat : reliure et menuiserie. Il orna également orné la skite d'une plantation massive de fleurs. Sa plus grande contribution à Optina, cependant, fut d'initier son travail de publication de textes patristiques. C'était historiquement significatif, puisque les réformes de Pierre [dit le Grand] avaient considérablement réduit cette activité, qui, par la suite, se limitait aux imprimeries ecclésiastiques. Il en résulta que de nombreuses œuvres des Saints Pères n'existaient que sous forme manuscrite ou en éditions très limitées. 

Pendant ce temps, la presse laïque produisait des traductions d'œuvres mystico-philosophiques de l'Occident, dont certaines étaient manifestement hostiles à l'Orthodoxie. Avec la bénédiction et le soutien sincère du Métropolite Philarète de Moscou, et la collaboration active de l'écrivain et philosophe orthodoxe Ivan Kireyevsky, le staretz Macaire commença à éditer méticuleusement des manuscrits traduits du grec par Païssi Vélitchkovsky, qu'il avait acquis à Ploshchansk, et d'autres manuscrits patristiques donnés par divers individus, lançant ainsi une entreprise qui, en 50 ans, produisit plus de 125 livres en 225 090 exemplaires mettant en circulation les œuvres de saint Isaac le Syrien, Saint Syméon le Nouveau Théologien, Saint Nile de la Sora, le staretz Paisïssi (Velitchkovsky), et d'autres, et inspirant un cercle grandissant d'intelligentsia à tendance religieuse.

Conseils du staretz Macaire

"A votre question sur ce qui constitue le bonheur dans la vie - que ce soit la grandeur, la gloire et la richesse, ou une vie de famille tranquille et paisible - je vous dirai que je suis d'accord avec cette dernière, et j'ajouterai aussi qu'une vie passée avec une conscience pure et avec humilité apporte la paix, la tranquillité et le vrai bonheur, alors que la richesse, les honneurs, la gloire et la position élevée sont souvent la cause de nombreux péchés et n'apportent pas le bonheur.

"La plupart des gens désirent et recherchent le bien-être dans cette vie, et ont tendance à éviter les chagrins. Cela semble être bon et agréable, mais le bien-être et le bonheur constants sont nuisibles à une personne. Elle tombe dans diverses passions et péchés et offense le Seigneur, tandis que ceux qui mènent une vie d'épreuves atteignent le salut, et c'est pour cette raison que le Seigneur a appelé une vie joyeuse la voie large : Car large est la porte, et large est le chemin qui mène à la destruction, et il y en a beaucoup qui y entrent (Matthieu 7:13), tandis que la vie de tristesse Il l'appelait étroite : Etroite est la porte, et le chemin étroit est le chemin qui mène à la vie, et peu nombreux sont ceux qui le trouvent. (Matthieu 7:14). Ainsi, par Son amour pour nous et voyant son bénéfice possible pour ceux qui en sont dignes, le Seigneur éloigne beaucoup de gens du chemin large et les met sur le chemin étroit et douloureux, afin d'organiser leur salut par leur endurance aux maladies et aux épreuves, et de leur accorder la vie éternelle".

"Vous souhaitez non seulement être bon et ne rien faire de mal, mais vous souhaitez aussi vous voir ainsi. Le désir est louable, mais le désir de voir ses propres qualités fournit de la nourriture pour la vanité. Même si nous agissions sincèrement et correctement en toutes choses, nous devrions quand même nous considérer comme des serviteurs indignes. Cependant, étant défectueux en toutes choses, nous ne devons pas nous considérer comme bons même dans nos pensées. C'est pour cette raison que nous sommes gênés au lieu d'être humbles. C'est pourquoi Dieu ne nous donne pas la force pour l'exécution des choses, pour que nous n'ayons pas d'orgueil en nous-mêmes, mais pour atteindre l'humilité. Et quand nous l'atteindrons, alors nos vertus seront fortes et ne nous permettront pas d'être vains."

"Nous, personnes faibles d'esprit, pensant à ranger nos biens,  nous passons notre temps à nous agiter, à désespérer, à nous priver de repos, seulement pour laisser à nos enfants un bon domaine. Mais savons-nous si cela leur sera bénéfique ? Un fils insensé n'est pas aidé par la richesse - elle ne sert qu'à le conduire vers l'immoralité. 

Nous devons nous préoccuper de laisser à nos enfants le bon exemple de notre vie et de les élever dans la crainte de Dieu et de Ses commandements - c'est leur premier trésor. Quand nous cherchons le Royaume de Dieu et sa vérité, tout ce qui est nécessaire ici sera donné de surcroît (cf. Matthieu 6,33). Vous direz : mais nous ne pouvons pas faire cela, le monde moderne exige des choses différentes maintenant ! D'accord, mais avez-vous donné naissance à vos enfants pour ce monde seulement, et non pour l'au-delà ? 

Réconfortez-vous avec la parole de Dieu : Si le monde vous déteste, vous savez qu'il me détestait avant de vous détester. (Jea. 15:18), tandis que le mental charnel est l'inimitié contre Dieu. Il n'est pas soumis à la loi de Dieu, ni ne peut l'être (cf. Romains 8, 7). Ne désirez pas la gloire terrestre pour vos enfants, mais pour qu'ils soient de bonnes personnes et des enfants obéissants, et quand Dieu l'accorde - de bons époux et de tendres parents, soucieux de ceux qui les servent, aimants pour tous et tolérants envers leurs ennemis.

"Vous voulez vous rapprocher de Dieu et atteindre le salut. C'est la responsabilité de tous les chrétiens, mais cela ne se fait qu'en gardant les commandements de Dieu, qui consistent entièrement en amour pour Dieu et son prochain, et même en amour pour ses ennemis. 

Lisez l'Évangile et vous y trouverez le chemin, la vérité et la vie ; préservez la foi orthodoxe et les canons de la Sainte Église ; étudiez les instructions contenues dans les écrits des pasteurs et des enseignants de l'Église et organisez votre vie selon ces enseignements. 

Je vous conseille d'accorder le plus d'attention possible aux œuvres d'amour pour votre prochain, à vos relations avec vos parents, conjoints et enfants, et d'essayer d'élever vos enfants dans la foi orthodoxe et la bonne moralité. Le saint Apôtre Paul, énumérant les différents types de vertus et de travaux d'abnégation, dit : "Même si je fais telle et telle chose, si je n'ai pas d'amour, cela me sert à rien."

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

mardi 5 juin 2018

Optina: Sagesse des Startsy



"Vivez simplement et Dieu ne vous quittera pas!"

Staretz Léonide d'Optina

"Nous nous préoccupons de notre vie présente et passagère
 tandis que le Seigneur pense à notre salut éternel."

Staretz Macaire d'Optina

"L'amour couvre tout!"

Staretz Isaac d'Optina

"Sois humble,
Et le ciel et la terre te seront soumis"

Staretz Zossime d'Optina

" Nous devons vivre sans hypocrisie 
et donner le bon exemple."

Staretz Ambroise d'Optina

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Living without Hypocrisy
Holy Trinity Monastery
Jordanville, N.Y., USA
2005

Voir aussi

lundi 4 juin 2018

Archimandrite mégaloschème Anatole II (Potapov), le "Jeune", d'Optina 30 juillet 1922


Archimandrite mégaloschème Anatole II, le "Jeune".

Alexandre Potapov, quand il était jeune, voulait être moine, mais sa mère ne voulait pas donner son consentement. Ainsi, il n'entra au monastère d'Optina qu'après sa mort. Au monastère, il devint le gardien de cellule du staretz Ambroise, et après la mort d'Ambroise, il fit fonction de staretz, même s'il était encore diacre. A sa tonsure de moine, on lui donna le nom d'Anatole.

Anatole s'adonna complètement à la prière de Jésus. Il dormait à peine, ne s'assoupissant qu'un peu pendant la lecture des Psaumes pendant les Matines. Grâce à cette activité intérieure, il conservait un calme inébranlable, même si des milliers de personnes de toute la Russie venaient lui rendre visite.

Le 27 février 1917, alors que l'empereur Nicolas II se préparait à abdiquer, le Père Anatole prophétisa que l'unité organisationnelle de l'Église russe se briserait en un certain nombre de branches ou d'éclats. Mais, poursuivit-il, ces échardes et ces épaves pourraient sauver le peuple car, par un grand miracle de Dieu, elles seront réunies et unies et l'unité canonique serait restaurée.

Sous les bolcheviks au début des années 1920, les soldats de l'Armée Rouge se moquèrent de Père Anatole et le tourmentèrent. Il endura beaucoup de souffrances, mais il continua à recevoir des visiteurs. Dans la soirée du 29 juillet 1922, des soldats vinrent l'arrêter. Mais en les repoussant, il demanda du temps pour se préparer. Le lendemain matin, les soldats sont revenus et ont demandé au gardien de cellule du staretzu s'il était prêt. Le Père Barnabas les invita à entrer. Ils y trouvèrent le Père Anatole au milieu de sa cellule, tout "préparé", couché mort dans son cercueil. Le Seigneur l'avait pris pendant la nuit pour lui épargner d'autres souffrances.

Le corps du staretz Anatole fut enterré à côté de celui dun staretz Macaire, dont les reliques furent trouvées incorruptibles.

Conseils du staretz  Anatole la "Jeune"

"L'orgueil se présente sous diverses formes. Il y a l'orgueil mondain : c'est la connaissance ; et il y a l'orgueil spirituel : c'est l'amour-propre. 

C'est exactement ainsi - les gens deviendront vraiment fous s'ils s'attendent à ce que leur intellect fasse face à tout ce qu'ils espèrent en recevoir. Mais comment notre esprit peut-il s'occuper de ses propres affaires, puisqu'il est insignifiant et infecté ? 

Prenez de lui ce qu'il est capable de donner, et n'exigez plus rien de lui. Notre maître est l'humilité. Dieu résiste aux orgueilleux, mais donne la Grâce aux humbles, et la Grâce de Dieu est tout. C'est votre plus grande sagesse. 

Humiliez-vous et dites-vous : " Bien que je sois un grain de poussière terrestre, Dieu prend soin de moi, et que la volonté de Dieu soit faite en moi. "nmSi vous dites cela, non seulement avec votre esprit, mais aussi avec votre cœur, avec audace - comme cela sied à un vrai chrétien - en s'appuyant sur le Seigneur avec une ferme intention de se soumettre à la volonté de Dieu - quoi qu'elle soit - sans murmurer, alors les nuages se disperseront devant vous et le soleil vous regardera, et vous éclairera et vous réchauffera. Et vous connaîtrez la vraie joie du Seigneur et tout vous semblera clair et transparent, et vous cesserez de vous tourmenter, et cela deviendra lumière dans votre âme".

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

dimanche 3 juin 2018

Nouveau Hieromartyr Archimandrite Isaac II (Bobrakov) d'Optina 1865-8 janvier 1938


Archimandrite Isaac II 

L'archimandrite mégaloschème Isaac, dans le monde Ivan Nikolaïevitch Bobrikov, naquit en 1865 dans le village d'Ostrov, d'une famille paysanne de la province d'Orel. En 1884, il entra au monastère d'Optina en tant que novice. Il fut le dernier higoumène du monastère d'Optina, où il se distingua par son grand calme, sa simplicité et par l'abondance de larmes versées durant les offices divins. 

Lorsque le monastère d'Optina fut fermé en 1923, plusieurs des moines dirigés par le Père Isaac restèrent à Kozelsk, où il servit dans l'église Saint-Georges. Avec eux étaient les aveugles, les estropiés et les bossus.

En août 1929, le deuxième ou troisième jour après la Transfiguration, tous les héiéromoines d'Optina, dirigés par le Père Isaac, furent arrêtés et emprisonnés à la prison de Kozelsk. Les personnes arrêtées furent envoyées à la prison de Sukhinitchi et de là à Smolensk.

En janvier 1930, après la fin de l'"enquête", le Père Isaac fut exilé en Sibérie avec d'autres moines d'Optina, où, selon une source, ils finirent leur vie.

Selon une autre source, le Père Isaac fut exilé à Belev dans la province de Moscou. En 1932, il fut arrêté à Belev, mais fut libéré. 

Le 16 décembre 1937, l'archimandrite Isaac fut arrêté à Belev. Le 30 décembre, il fut condamné à être abattu par une "troïka" du NKVD à Toula, et le 8 janvier 1938, il fut abattu avec d'autres moines d'Optina dans le bois de Tesnitsky près de Toula.

Traduction Claude Lopez-Ginisty
d'après

Marche des moines de Valaam