Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire
samedi 28 novembre 2020
On connaît un homme à ses fréquentations, ou pourquoi nous nous séparons du patriarche Bartholomée
LES PAROLES DU PATRIARCHE BARTHOLOMEE MONTRENT UNE CÉCITÉ MORALE : LES HIÉRARQUES DE L'EGLISE ORTHODOXE UKRAINIENNE [Canonique] COMMENTENT LA PRÉTENTION SELON LAQUELLE ELLES SONT NON CANONIQUES
Archevêque Alexis de Voznesenk. Photo : pravlife.org
Kiev, le 27 novembre 2020
Il y a une semaine, le patriarche Bartholomée a insulté des millions d'Ukrainiens dans sa lettre au Cerkvarium, où il déclarait effrontément que Sa Béatitude le Métropolite Onuphre de Kiev et de toute l'Ukraine et les hiérarques qui l'accompagnent ne sont pas des évêques canoniques d'Ukraine, mais simplement des hiérarques résidant en Ukraine. Constantinople ne "tolère" que temporairement l'existence de ces hiérarques dans leur propre pays, a déclaré le patriarche.
Plusieurs hiérarques de l'Église ukrainienne [canonique] ont commenté les paroles incendiaires du patriarche.
Son Éminence le Métropolite Antoine de Boryspil et Brovary, Chancelier de l'Église ukrainienne, a souligné qu'"il est difficile de commenter de telles déclarations, car elles vont au-delà du bon sens et de la réalité dans laquelle nous vivons".
De plus, les paroles du patriarche manquent totalement d'amour, mais ne font que montrer "une irritation et même une certaine impuissance", a-t-il dit.
"Nous comprenons que le patriarche Bartholomée se considère comme le patriarche œcuménique... bien que le Patriarcat Œcuménique suppose, avant tout, l'existence de l'Empire Byzantin, qui a cessé d'exister il y a longtemps", a déclaré Son Eminence.
Un tel écart par rapport à la réalité est, avant tout, triste pour le patriarche Bartholomée, a déclaré le Métropolite Antoine , parce que "l'Église orthodoxe ukrainienne n'est pas un fantôme, ni un mirage, mais un peuple réel".
Si le Patriarche ne fait que "tolérer" les hiérarques de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique], il en va nécessairement de même pour les millions de chrétiens orthodoxes qui les suivent, a commenté le Métropolite Antoine. "Cette déclaration est assez dangereuse juste pour la mentalité humaine", a dit le hiérarque.
Le patriarche comprend l'échec de son projet d'église ukrainienne [schismatique] qui n'a fait qu'approfondir le schisme en Ukraine et créer plus de schismes dans l'Eglise orthodoxe, et sa lettre indique qu'il attend un nouveau tournant dans la marée politique, quand la bataille contre l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique] sera relancée avec zèle, c'est ce que croit le Métropolite Antoine.
Mais lutter contre l'Eglise signifie lutter contre Dieu, et celui qui lutte contre Dieu perdra toujours, a conclu le hiérarque ukrainien.
Pour sa part, Son Eminence le Métropolite Augustin de Belaya Tserkov a déclaré que la lettre du patriarche lui rappelait une ligne de l'histoire de la Rus' de saint Nestor le Chroniqueur au 12ème siècle, La Chronique Primaire : "Les Grecs ont été trompeurs jusqu'à ce jour."
"Le contenu du patriarcat œcuménique ne m'a rien révélé de nouveau, mais il est dommage qu'il ait montré une telle attitude envers Sa Béatitude [le MétropoliteOnuphre]", a commenté le Métropolite Augustin pour l'Union des journalistes orthodoxes.
Le Métropolite Augustin a également souligné comment le patriarche Bartholomée a fait un revirement complet et a abandonné toutes les positions qu'il avait autrefois tenues à l'égard de l'Ukraine. Cette position qui consiste à faire ce qu'il veut sans aucun fondement jette une ombre sur tout ce qui reste de bon à Byzance.
"Il est difficile d'exprimer la pertinence de la célèbre expression du moine Nestor le Chroniqueur : "Les Grecs ont été trompeurs jusqu'à ce jour". Je ne pensais pas que ce genre de mentalité pouvait vivre aussi longtemps. C'est triste..." conclut le Métropolite Augustin.
Son Éminence l'SArchevêque Alexis de Voznessensk a également commenté la lettre du patriarche pour l'Union des journalistes orthodoxes, en disant que ses paroles n'indiquent rien d'autre qu'un aveuglement moral de la part du patriarche.
Le patriarche a également violé les canons qui stipulent qu'il ne peut y avoir qu'un seul évêque par ville. Et pire encore, il a choisi de reconnaître des "hiérarques" qui n'ont jamais été ordonnés, a déclaré l'Archevêque. A l'inverse, le Métropolite Onuphre et les autres hiérarques de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique] n'ont commis aucun crime canonique. Et en tout cas, si le patriarche Bartholomée tente de s'emparer de l'autorité pour décider d'agir dans d'autres Églises locales, il se comporte comme Rome le faisait autrefois, a souligné l'archevêque Alexis.
En outre, l'union de la Métropole de Kiev avec l'Eglise orthodoxe russe est incontestée depuis 330 ans, et Constantinople n'a absolument rien à voir avec la grande croissance - monastères, églises, écoles de théologie, écoles du dimanche, etc... - de l'Eglise ukrainienne [canonique].
"Et le fait que le patriarche Bartholomée ait annoncé le retour de tout cela à l'Église de Constantinople est une violation de l'un des principaux commandements de Dieu, celui de ne pas voler", a commenté le hiérarque ukrainien.
Et concernant les paroles du patriarche sur la tolérance temporaire des évêques de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique], "qui, avec leur troupeau, pendant les 30 années qui se sont écoulées depuis le pouvoir soviétique athée, ont fait revivre l'Église, ont repris la vie monastique dans des centaines de monastères, ont reconstruit des milliers d'églises et ont amené des millions de personnes au Christ, il est difficile de les appeler autrement qu'un "aveuglement moral"".
"Pour une raison quelconque, le patriarche Bartholomée a qualifié ces évêques de titulaires, mais il a reconnu comme "réels" ceux qui se livrent à la confiscation d'églises, à la violence contre les croyants et à d'autres actes illégaux. Il faut être vraiment aveugle pour ne pas voir l'énorme différence entre la moralité des ministres de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique] et celle des personnes que le patriarche. Bartholomée a pris sous son aile", a ajouté l'Archevêque Alexis.
Les évêques de Constantinople ont besoin de prier, a déclaré l'archevêque. Il est impossible de servir deux maîtres, mais on peut dire une chose : "L'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique] a servi le Seigneur Jésus-Christ et le peuple ukrainien sauvé par Dieu, et continuera à le faire", a souligné Son Eminence.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
PATRIARCHE BARTHOLOMEE : NOUS "TOLÉRONS TEMPORAIREMENT" LES ÉVÊQUES NON CANONIQUES DE L'EGLISE ORTHODOXE UKRAINE DU METROPOLITE ONUPHRE
En réponse à une demande de la rédaction du journal ukrainien Cerkvarium, créé "pour contrer la propagande de l'Eglise du pays agresseur [Russie!]", le patriarche Bartholomée précise qu'il ne "tolère" que temporairement le ministère des évêques de l'Eglise orthodoxe ukrainienne, qui se sont retrouvés soudain, depuis la création de l'"Eglise orthodoxe d'Ukraine", de simples titulaires ou hiérarques résidents par la volonté du patriarcat de Constantinople.
Ils ne peuvent être considérés comme des évêques canoniques en Ukraine, écrit-il.
La lettre en anglais du patriarche a été publiée par l'Union des journalistes orthodoxes. Elle figure dans la traduction ukrainienne sur le Cerkvarium.
Le patriarche Bartholomée commence par rappeler les événements du 11 octobre 2018, lorsque le saint synode du patriarcat de Constantinople a révoqué la lettre d'émission de 1686 qui transférait la métropole de Kiev de la juridiction de Constantinople à celle de l'Église russe.
Cette lettre accordait au Patriarche de Moscou, comme une forme de "condescendance", le droit de n'ordonner que le Métropolite de Kiev, qui devait... commémorer au cours de la Divine Liturgie "parmi les premiers" le Patriarche Œcuménique... proclamant et affirmant sa dépendance canonique à l'égard de l'Église Mère de Constantinople", affirme le patriarche.
Le Patriarcat de Constantinople a commencé à faire valoir cet argument à l'été 2018 (!!!), lorsqu'il est devenu de notoriété publique qu'il avait l'intention de créer une nouvelle église sur le territoire ecclésiastique de l'Eglise orthodoxe ukrainienne canonique. Le Patriarche Cyrille a proposé au patriarche Bartholomée qu'une étude approfondie des documents historiques pertinents soit entreprise, mais celui-ci a refusé, disant que cela prendrait trop de temps (des études de l'histoire et des documents peuvent être lues ici et ici).
Dans sa lettre au Cerkvarium, le patriarche Bartholomée note également que le même jour, le saint synode a décidé de "réintégrer canoniquement" les schismatiques Philarète Denisenko, Macaire Maletitch, et leurs disciples "à la communion avec l'Eglise", levant ainsi unilatéralement les sanctions canoniques mises en place par une autre Eglise locale. Il avait précédemment reconnu que le cas de Denisenko ne relevait pas de sa compétence.
Ensuite, poursuit le patriarche, une "Assemblée d'unification du clergé et des laïcs" s'est tenue le 15 décembre, à laquelle ont été invités tous les hiérarques orthodoxes d'Ukraine. Cependant, comme il le fait remarquer, seuls deux hiérarques de l'Église orthodoxe canonique ukrainienne ont accepté cette invitation, bien que les autres "devaient" également y participer. Ce concile a élu Epiphane Doumenko comme primat de la nouvelle structure et a adopté la charte constitutionnelle qui avait été écrite pour les Ukrainiens par les hiérarques grecs du patriarcat de Constantinople en novembre 2019. Un tomos d'autocéphalie a ensuite été accordé à Doumenko à Istanbul le 6 janvier 2019, rappelle le patriarche.
Ainsi, comme l'explique le patriarche, l'Église orthodoxe canonique ukrainienne, dirigée par Sa Béatitude le Métropolite Onuphre de Kiev et de toute l'Ukraine, a été remplacée par l'"Église orthodoxe d'Ukraine [schismatique]" par le biais du "concilel d'unification" : "Depuis lors, la nouvelle Eglise autocéphale d'Ukraine est la seule Eglise orthodoxe canonique sur le territoire de l'Etat ukrainien et sa béatitude le métropolite Epiphane de Kiev et de toute l'Ukraine doit être reconnue comme son primat canonique".
En novembre 2018, le patriarche a averti le Métropolite Onuphre qu'il se trouverait soudainement non canonique s'il n'assistait pas au concile que Constantinople prévoyait de tenir sur son territoire canonique. Sa Béatitude a choisi de ne pas répondre.
"Conformément au principe canonique de territorialité, qui est inhérent et permanent à l'ecclésiologie orthodoxe, aucune autre Église ne peut être présente dans la juridiction de l'Église d'Ukraine", écrit le primat de Constantinople dans sa récente lettre.
Cependant, Constantinople, dont le cœur pastoral souffre depuis longtemps en tant qu'Église mère, condescend à tolérer ces évêques ukrainiens : "Néanmoins, dans un esprit de sensibilité pastorale, nous tolérons temporairement l'existence des hiérarques ukrainiens sous la Russie, non pas en tant qu'évêques locaux dirigeants, mais simplement en tant que hiérarques titulaires ou résidents en Ukraine, selon le canon 8 de I Nicée, en espérant que, si Dieu le veut, ils s'uniront bientôt à l'église locale".
"Pour cette raison, Son Eminence Onuphre n'est plus considéré comme le Métropolite canonique de Kiev, mais comme un supérieur résidant à Kiev, comme cela a été imprimé dans l'Annuaire du patriarcat œcuménique pour l'année 2020", déclare-t-il.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
vendredi 27 novembre 2020
Père Visarion Alexa: IL SERAIT BON DE DEMANDER LE DISCERNEMENT DE DIEU
Si vous êtes submergé par le doute, la tristesse, l'impuissance, l'entêtement, le désespoir, le désordre spirituel, sachez que Dieu n'en est pas responsable, cette chose ne vient pas de Lui.
La vie nous asperge de faux objectifs et de faux souhaits, mais le coeur de l'homme doit avoir un sens, c'est important, sa profondeur doit être éveillée, pour comprendre qu'il est une créature éternelle, pour comprendre qu'il peut passer par-dessus la mort, que la signification de sa présence sur terre n'est autre que l'éternité et la connaissance de Dieu.
Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et accablés, et je vous donnerai du repos.
Tout homme qui se sent épuisé et accablé par une raison ou une autre, peut se libérer. Mais sa libération n'est pas un déchaînement comme celui que vous avez pour défaire vos boutons de chemise, mais un état d'esprit spirituel.
Un homme, même s'il était en prison, peut avoir une âme libre. L'âme de l'homme est libre, il peut voyager où il veut et c'est ce que nous disent les saints des prisons [*]. Bien qu'ils aient été emprisonnés, ils étaient plus libres que ceux qui vivaient à l'extérieur.
La liberté est un état de l'âme, et pas seulement des droits sociaux, changeants d'une époque à l'autre.
Tout peut nous épuiser et nous accabler : la maladie, les privations de vie, la carrière, la vieillesse, les relations avec les gens, les péchés, les désirs, les passions irrationnelles, les insatisfactions, mais le plus souvent, c'est l'esprit qui accable le plus notre cœur.
C'est une grande chose si l'homme a du DISCERNEMENT dans tout ce qu'il fait, de discerner le bien du mal et le mensonge de la vérité.
Toutes les vertus de l'homme ne sont rien si l'homme n'a pas le discernement nécessaire pour discerner les esprits, dit saint Antoine le Grand.
Mais que signifie ce discernement des esprits ?
Quand on vous propose une chose, quand on vous propose quelque chose et que vous voulez savoir d'où cela vient, cherchez dans votre âme, votre humeur spirituelle.
Voici ce que dit le père Rafael Noica [**] à propos de cette chose :
"Si vous êtes accablés par le doute, la tristesse, l'impuissance, l'entêtement, le désespoir, le désordre spirituel, sachez que Dieu n'en est pas responsable, cette chose ne vient pas de Lui.
Si la paix, l'espoir, la joie y habitent, sachez que c'est l'œuvre de Dieu, c'est votre Résurrection.
C'est pourquoi il serait bon de demander à Dieu le discernement pour pouvoir discerner la source des événements qui nous dépassent.
Mais croyez qu'au-delà de toutes nos faiblesses, de toute la cécité de notre esprit et de notre âme, il y a le Dieu Véritable et dites-lui juste ceci :
Ô Dieu, je sais que je suis aveugle et que je ne vois pas. Et tu verras comment Dieu arrangera les choses en fonction des besoins spirituels de chacun d'entre nous.
N'ayez pas peur de vous approcher de Dieu en ne vous laissant pas guider par cette pensée : "Si je suis aveugle et pécheur, Dieu ne m'entend pas, il ne voit pas mes souffrances, je n'ai pas ma place dans son église", mais osez plutôt vous approcher de Lui !
Nous ne pouvons pas faire de mal à Dieu, nous ne pouvons pas L'attrister, nous ne pouvons pas Le faire s'éloigner de nous ou se retourner contre nous... jamais ! Il n'est triste qu'à cause de nous, à cause de nos chutes, quelles qu'elles soient.
Le véritable amour ne peut jamais être blessé. Quelqu'un qui aime vraiment ne peut pas s'éloigner ou se retourner contre l'être aimé.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Note:
[*] On appelle saints des prisons les orthodoxes roumains qui furent emprisonnés durant la période communiste. (voir articles 1, 2)
[**] Disciple de saint Sophrony de Maldon (Essex)
Solidarité Kosovo
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Prière lorsque l'on allume un cierge
Très Sainte et Noble Trinité,
reçois mon amour devant Toi
et consume dans le feu de Ta divinité
mes iniquités
et efface la multitude de mes transgressions
et enterre-les
et oublie-les, Seigneur.
AMEN!
Très Sainte Mère de Dieu,
accueille la lumière de mon don
et amène-la
devant Ton Fils et notre Dieu
pour le pardon de nos péchés!
AMEN!
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
jeudi 26 novembre 2020
Saint Théophane le Reclus: LE CHRISTIANISME NE DOIT PAS CHANGER AVEC L'ESPRIT DE CHAQUE ÉPOQUE
mercredi 25 novembre 2020
EN MATIÈRE DE FOI, IL N'Y A PAS DE PLACE POUR LE SENTIMENTALISME, Moine Théoclet de Dyonisos
mardi 24 novembre 2020
Sur Théologie.blog
Le Sang du Christ
Ce texte concerne pas la doctrine eucharistique, ni la symbolique du sang pour la filiation divine, mais bel et bien le véritable sang de la personne réelle, Jésus de Nazareth. Il va être question ici de ce précieux liquide, sans lequel la vie n’est pas possible, pompé par le cœur, et voyageant dans tout le corps humain par le moyen des veines et des artères. Oublions un instant le sang des théologiens, pour parler du sang des médecins.
Le phénomène d’icônes suintant de l’huile, ou pleurant tel ou tel liquide est connu, et bien que rarissime, tout orthodoxe un tant soit peu averti a au moins une fois entendu parler d’une icône de ce genre. La tradition orientale possède plusieurs récits avec de l’huile, généralement des icônes de la Très Sainte Mère de Dieu.
L’orthodoxie a toute une tradition des icônes miraculeuses. Les miracles les plus « courants » si vous me permettez cet oxymore, sont les icônes de guérison. La plus ancienne de ces icônes miraculeuses et thaumaturges, est probablement l’icône de la Vierge de Jerusalem, dont le prototype serait dû à Saint Luc en personne, 15 ans après l’Ascension du Seigneur, et l’année même de la Dormition de la Vierge. Demeurée à Jérusalem jusqu’en 453 elle est ensuite emmenée à Constantinople et passe en Russie : Vladimir la transporte en personne à Novgorod. Ivan le terrible s’empare de l’icône lorsqu’il conquiert la ville en 1571 et la transfère à Moscou. Lorsque les troupes napoléoniennes s’emparent de Moscou, l’icône disparaît. Cette icône a eu plusieurs copies (la plus connue étant celle de Bronnicy), et les copies elles-mêmes aussi bien que l’original sont impliquées dans des phénomènes miraculeux : fillette guérie d’une maladie incurable, épidémies de peste et de choléra stoppées par une procession avec l’icône, etc
Les phénomènes avec apparition de matière sur l’icône, tels que des pleurs d’huile sont une autre catégorie d’icônes miraculeuse. C’est de cela dont il va être question ici. Au sein de ces manifestations de pleurs inexpliqués depuis les yeux de l’icône, les phénomènes avec du sang sont encore plus rarissimes. Mais nous avons quelques récits de ce genre. Le numéro 91 du magazine « science et foi » du CESHE relate un double phénomène avec du sang. Nous sommes donc ici dans quelque chose de tout à fait extraordinaire. Le Père Pietro Maria Chiriatti, prêtre catholique et fondateur d’une petite congrégation « les missionnaires de ND de la Cava », résidant dans les Pouilles, en Italie, a constaté le premier phénomène : des tâches de sang sur les yeux d’une image pieuse de la Madone à l’Enfant, en mai 2003. Le phénomène dura 30 minutes, fut filmé sur camescope, et le Père Pietro a recueilli le sang sur un mouchoir et l’a envoyé dans un laboratoire pour analyse.
Pratiquement un an après, fin mai 2004, c’est une autre image pieuse, dédiée au visage visible sur le suaire de Turin, qui s’est mis à exhaler du sang, dans une disposition qui rappelle les sueurs de sang du Christ, telles que relatées dans l’Evangile.
Ces versets de l’Evangile de Luc sont connus : « Alors un ange lui apparut du ciel, pour le fortifier. Étant en agonie, il priait plus instamment, et sa sueur devint comme des grumeaux de sang, qui tombaient à terre. Après avoir prié, il se leva, et vint vers les disciples, qu’il trouva endormis de tristesse » (Lc 22:43-45)
Cette fois, cela dura environ une heure trente, et fut constaté par une cinquantaine de témoins très divers : prêtres, médecin, carabiniers, etc. Le sang fut également recueilli et envoyé dans le même laboratoire que la fois précédente. Ce laboratoire est le laboratoire de génétique Forense de l’université de Bologne, et est une référence mondiale dans les analyses génétiques. Il est régulièrement mis à contribution par la police italienne pour les analyses génétiques dans le cadre d’analyses dans des affaires criminelles. Le résumé des résultats se présente comme suit : « le sang examiné est humain, masculin, du groupe AB, et est absolument identique dans les deux échantillons. La configuration génétique trouvée dans le chromosome Y (mâle) ne correspond à aucune des configurations présentes dans la banque de données mondiale dans laquelle sont rassemblées les données de 22000 sujets mâles de 187 populations différentes. Ce sang est tellement rare qu’il faut le considérer comme presque unique. Par le calcul, la probabilité de trouver, au cours des millénaires, une topologie de sang analogue, est presque nulle : une chance de 1 sur 200 milliards de cas possible ».
Ce sang est donc unique. Scientifiquement, il semble prouvé que ce sang appartienne à une personne n’ayant pas d’ascendant ni de descendant dans l’histoire du monde. La fraude semble ici impossible ; comment ce prêtre italien aurait-il pu créer du sang humain, doté de caractéristiques si particulières ?
Ce phénomène tout à fait extraordinaire nous enseigne deux choses, très précieuses. Oublions rapidement les ricanements des sceptiques qui seront légion en enfer. Premier enseignement : la science médicale, biologique, génétique, se basant sur l’étude tout à fait concrète du vivant est une science qu’il convient de ne pas confondre avec les spéculations astrophysiques tout à fait déraisonnables, mensongères et manipulatrices. Les diverses branches de la biologie sont des sciences permettant vraiment de manifester la grandeur et la profondeur divine, car elles mettent en exergue la complexité, la diversité et la stupéfiante organisation du vivant. Une fois comprise et écartée, la supercherie darwinienne s’efface pour ne laisser que la majesté divine du vivant : l’ADN, le fonctionnement des protéines, etc. Sans toutes ces merveilleuses capacités scientifiques liées au vivant, nous ne serions pas capables de montrer que les deux sangs étaient semblables, et que ce sang recouvre des caractéristiques qui viennent confirmer les affirmations de la théologie. Il n’en faut pas plus pour rendre grâce au Seigneur.
Une question angoissante demeure : pourquoi Dieu pleure-t-il ?
*
Source
lundi 23 novembre 2020
dimanche 22 novembre 2020
ARCHIPRÊTRE MICHAEL GILLIS : Comment lutter contre les pensées lascives ?
Beaucoup ne se rendent pas compte que les Pères de l'Église ancienne traitent assez spécifiquement du problème des pensées sexuelles non désirées, bien que du point de vue de l’homme seulement. Malheureusement, il y avait très peu de femmes dans le monde antique qui pouvaient ou avaient le loisir de lire et d'écrire, de sorte qu'il y a un manque d'informations sur la vie intérieure des femmes dans les premiers siècles de l'Église. Par conséquent, les femmes doivent traduire les luttes des hommes en sagesse appropriée pour leur propre combat. Une mère spirituelle est très utile à cet égard. Cependant, il faut souvent des années pour trouver et développer une relation avec une femme (ou un homme) sage qui peut vous aider dans votre vie intérieure. C'est pourquoi j'encourage vivement tout le monde, femmes et hommes, à déployer des efforts importants pour trouver une femme ou un homme sage qui puisse les aider à guider leur vie intérieure.
Cela dit, mon expérience de prêtre et de confesseur m'a appris que, malgré certaines différences notables entre la manière dont les hommes et les femmes ont tendance à se battre et les problèmes qu'ils rencontrent, il y a beaucoup de chevauchements ; et la sagesse des saints, quel que soit leur sexe, peut généralement être utile à tous si elle est appliquée avec discernement.
En fait, il n'y a pas de sagesse des Pères qui n'exige à la fois du discernement et une sorte de traduction culturelle pour être appliquée avec fruit. Les conseils spécifiques qui seraient applicables à un berger masculin dans la Palestine du cinquième siècle, devraient certainement être adaptés pour être appliqués avec succès à la vie d'une femme d'affaires du vingt-et-unième siècle. Les conseils spécifiques devraient être ajustés, mais la sagesse qui les sous-tend ne nécessiterait probablement que très peu ou pas d'ajustement. Et bien sûr, le discernement est le nom donné au processus et à la capacité de régler cela.
Et c'est un Père spirituel ou une Mère spirituelle qui nous aident à discerner. Même un pauvre mentor spirituel vaut mieux que rien. Un des Pères du désert a dit : "l'homme qui est son propre guide spirituel a un fou comme guide spirituel".
Je vous ai donné cette longue introduction sur le discernement et la nécessité d'avoir des Pères spirituels et des mères spirituelles comme une sorte d'avertissement et de mise en garde. Je voudrais vous parler de ce que deux anciens Pères spirituels ont à dire sur la lutte contre les pensées sexuelles, mais je comprends que sans discernement et sans conseils, ces conseils peuvent être inutiles, voire dangereux, et conduire à la dépression. Néanmoins, je pense que je dois prendre le risque - compte tenu des précautions mentionnées ci-dessus - parce que j'ai trouvé ces paroles très utiles dans ma propre vie. Et l'amour m'oblige à partager l'espoir que d'autres aussi puissent être aidés.
Les deux Pères que je veux examiner sont Saint Isaac le Syrien, l'homélie 66 et les lettres des Saints Barsanuphe et Jean à Saint Dorothée de Gaza (252 - 238).
La première chose que je veux souligner est que, selon saint Isaac, les "pensées inconvenantes" ne cesseront pas de nous arriver, ou de "passer par notre esprit" tant que notre âme sera unie à notre corps. Le test de la maturité spirituelle n'est pas que les pensées inconvenantes ne nous viennent plus à l'esprit. La maturité spirituelle se manifeste plutôt lorsque la pensée indésirable fait son apparition dans notre conscience, et que notre esprit est rapidement redirigé ("pris au dépourvu") de la pensée indésirable et de tout ce qui s'y rapporte (les arguments, les "si", les "et", les "mais") par la force de l'habitude et de la Grâce. En d'autres termes, les pensées impures sont surmontées par la Grâce de Dieu qui, à plusieurs reprises, pendant de nombreuses années, détourne l'esprit, développant ainsi une habitude.
Saint Barsanuphe lui-même dit qu'il lui a fallu cinq ans d'efforts concentrés avant de ne plus être dérangé par d’impures pensées sexuelles. Gardez à l'esprit qu'il a fallu cinq ans à un saint dans une grotte qui n'a rien fait d'autre que d'y travailler sans qu'aucune (ou presque) tentation sexuelle extérieure réelle ne soit présente. Et n'oubliez pas non plus que cela ne signifie pas qu'il n'a plus jamais eu de pensées immorales. Cela signifie plutôt qu'il s'était entraîné ou habitué à tourner ses pensées vers Dieu chaque fois que des pensées impures lui venaient à l'esprit par "une prière incessante accompagnée de pleurs" (c'est-à-dire la Prière de Jésus, ou une autre prière mentale avec un cœur contrit ou brisé).
Vous vous souvenez de ce que j'ai dit à propos de la vigilance à l'égard du désespoir ? Soyez prudent.
Je répète souvent le conseil que donne saint Barsanuphe au futur saint Dorothée : lorsque je confesse des jeunes gens qui se débattent avec des pensées lascives. Le premier conseil est de se blâmer soi-même. Nous sommes tentés lorsque nous sommes attirés par nos propres désirs, dit St. Barsanuphie en citant le livre biblique de Jacques. Ce n'est pas la faute de la personne, de l'image ou de la pensée qui vous excite. Vous êtes tenté et excité parce que vous ne faisiez pas attention à vous et que vous avez laissé la pensée impure initiale entrer dans votre cœur et qu'elle est devenue un désir.
Si nous nous blâmons nous-mêmes et non les autres, alors nous pouvons nous repentir. Si nous blâmons les autres, nous devenons colériques et arrogants. Mais si nous nous blâmons nous-mêmes, nous pouvons commencer à remarquer quand et d'où viennent les pensées initiales et apprendre à devenir attentif pour les éviter.
Nous pouvons apprendre à rediriger nos pensées vers la prière. L'arme secrète n'est pas de diriger notre attention sur la lutte contre la pensée, mais sur le fait de s'approcher de Dieu à l'instant même.
Cependant, développer ne serait-ce que le désir de faire ce travail d'attention à nos pensées et de les rediriger vers la prière demande une grande humilité. C'est pourquoi le prochain conseil est si important. Lorsque vous échouez, revenez à Dieu en larmes en détestant votre péché. C'est-à-dire que vous pouvez tomber plusieurs fois dans la journée (plusieurs fois en une heure quand j'étais jeune), mais si je déteste ma chute, si je reviens à Dieu en larmes - comme le Fils prodigue qui ne peut pas se débarrasser de l'odeur des porcs ou la femme adultère qui n'a pas d'autres lèvres pour embrasser les pieds du Maître que celles qui ont aussi embrassé son amant - alors Dieu recevra nos larmes et créera en nous un cœur pur et un Esprit droit, comme il est dit dans le Psaume 50. "L'humilité", dit saint Barsanuphe, "ne tombe pas, elle ne fait que relever de leur chute ceux qui la possèdent". Le deuil de notre chute nous délivre de l'audace même par laquelle nous nous sommes laissés entrer dans la tentation en premier lieu. L'humilité attire la Grâce de Dieu.
Je me souviens que lorsque j'étais à l'université, mes amis masculins et moi nous asseyions et regardions les jeunes femmes passer (surtout au printemps, lorsque l’on ne portait plus de lourdes vestes). J'avais l'habitude de me dire hardiment et bêtement : "Je ne suis pas en train de convoiter, j'admire simplement la création de Dieu", simplement parce qu'à ce moment-là je n'étais pas particulièrement excité sexuellement. Puis je me posais des questions et je criais à Dieu plus tard ce jour-là, lorsque j'étais submergé par des pensées de luxure et d'excitation non désirées. "Que Dieu me vienne en aide !" Ce n'est qu'à travers de nombreuses erreurs, une lutte douloureuse et beaucoup d'échecs que nous arrivons à nous connaître nous-mêmes et que nous commençons à acquérir un peu d'humilité.
Et cela nous amène à un troisième conseil que donne saint Barsanuphe : "Fuyez comme un cerf les pièges" dans lesquels vous tombez si facilement. Et en grande partie, dit St. Barsanuphe au futur saint Dorothée, ces pièges se présentent sous la forme de ce que nous voyons et comment nous le voyons. Autrement dit, si nous avons connu la tentation d'un coup d'œil, nous devons éviter un second regard. Car, là encore, le vrai problème n'est pas l'autre personne - même si elle est habillée ou agit de manière immodeste. Le vrai problème est que je suis attiré par ma propre luxure, et comme l'œil est la fenêtre de l'âme, ainsi le regard crée le désir. Cet aspect de la lutte est à la fois le plus difficile et le plus facile. Il est le plus facile parce qu'il s'agit simplement de se forcer à détourner le regard. Il est le plus difficile parce qu'il peut parfois être incessant, de sorte que sans humilité, on abandonne facilement et on regarde quand même.
Le conseil suivant est de rester près des saints et de demander continuellement l'aide des saints, en particulier de la Mère de Dieu. Le but principal du Malin n'est pas tant de nous faire tomber dans l'un des différents péchés de la fornication. Le but principal du Malin est de nous amener à nous détourner de Dieu. Lorsque nous tombons, le malin insère immédiatement dans notre esprit des pensées telles que "à quoi bon", ou "je ne gagnerai jamais cette bataille", ou "c'est trop dur". Et qu'est-ce que toutes ces pensées ont en commun ? Elles se concentrent sur vous-même et sur votre incapacité à vous maîtriser par vos propres forces. Cette ligne de pensée a un sens pour nous car nous sommes pleins d’orgueil. Nous voulons venir à Dieu en tant que chrétiens qui ont réussi, et non en tant que ces prostituées et prodigues que nous sommes vraiment dans notre cœur. Et donc, si nous écoutons le Malin, nous resterons loin de l'Église, loin des autres qui essaient également de s'approcher de Dieu, et loin de la prière, des saints et des larmes qui nous guériront et apporteront la grâce du Saint-Esprit dans notre vie.
Cependant, si nous restons avec nos frères et sœurs et dans notre Église, nous avons les prières de nos frères et sœurs. Si nous appelons les saints à l'aide, nous avons l'intercession des saints pour nous aider. Je trouve particulièrement utile d'appeler le saint exact envers lequel j'étais le plus embarrassé ou le plus honteux auparavant. En général, pour moi, c'est la Sainte Mère de Dieu. C'est précisément pour cette raison que j'ai son icône sur mon ordinateur. Toute pensée honteuse ou tentation qui me vient à l'esprit lorsque je suis sur mon ordinateur, je tourne mes yeux vers l'icône de la Génitrice de Dieu - ou du moins c'est mon combat, c'est l'habitude que je veux prendre, c'est ce que je m'efforce de faire avec un succès modéré.
Le dernier conseil que je voudrais vous donner est celui de saint Isaac. Surtout en période de lutte, évitez la satiété dans la nourriture. C'est une question délicate, car un jeûne très dur peut être dangereux, tant physiquement que spirituellement, si l'on n'est pas soigneusement supervisé par un mentor spirituel. Mais j'aime la sagesse de Saint Isaac ici. Il ne suggère pas de jeûne extrême - les saints Barsanuphe et Jean non plus, d'ailleurs. Il dit seulement d'éviter la satiété. C'est-à-dire de ne pas manger jusqu'à ce que vous ne puissiez plus manger.
Mangez suffisamment, mangez ce dont vous avez besoin, mais arrêtez ensuite de manger tant que vous pouvez encore en manger. Ne mangez pas tant que vous n'êtes pas complètement rassasié. Cette maxime peut également s'appliquer au sommeil ou à d'autres besoins du corps. Mangez ou dormez autant que vous en avez besoin, mais pas autant que vous le souhaitez.
Cette discipline, nous dit saint Isaac, contribuera grandement à diminuer le pouvoir des pensées lascives, surtout dans notre sommeil. Saint Isaac nous dit que lorsque le corps est satisfait, il cherche à diriger ses énergies de manière lascive. Lorsque notre corps est un peu moins satisfait, nous nous aidons à prendre un avantage sur nos passions lascives.
Étant enfermé ces jours-ci en raison de l'éloignement social
qu'exige la pandémie actuelle, je pense que beaucoup d'entre nous ont peut-être
plus de possibilités que d'habitude de prêter attention à leurs pensées. Que Dieu nous aide en ce moment à nous
rapprocher vraiment de Lui.
Version française Claude Lopez-Ginisty
D’après