« À la
Sainte Montagne, le 13/26.11.2016
Nous nous
adressons à Votre Révérence, fraternellement dans le Seigneur,
Considérant
qu’il « convenait que les documents officiels finaux du Concile fussent
examinés sobrement, leurs éléments positifs, appréciés, et que les imprécisions
éventuelles contenues dans ceux-ci, nécessitant des clarifications, fussent de
même relevées », la Sainte Synaxe Double référencée 203/23.9.2016 nous a
confié l’étude et l’évaluation des textes finaux du Saint et Grand Concile qui
s’est tenu en Crète (du 16 au 27 juin 2016), avec la rédaction d’un texte à
leur sujet.
Ayant conscience
de notre faiblesse, de la difficulté du travail qui nous a été remis, mais
aussi du poids que représente la responsabilité devant la tradition de
confession [de foi] athonite plus que millénaire, mais aussi récente, nous
implorons avec insistance les intercessions de la Protectrice de notre saint
Lieu, la Souveraine Mère de Dieu et des vénérables Pères athonites, sachant que
la fondation de toute position théologique doit jaillir de l’expérience, dans
le Saint-Esprit, de la Tradition apostolique de l’Église, comme en disposaient
les Pères saints et théophores et pour laquelle nous-mêmes luttons, par la grâce
de Dieu, afin d’y participer.
Le lien
indissoluble de la sainteté et de l’expression authentique de la Tradition de
l’Église, lequel existe uniquement chez les saints Pères, est la seule approche
du cheminement dans le Saint-Esprit de l’Église orthodoxe militante dans le
monde, mais aussi du salut en Christ de chacun de ses membres. Il en ressort
que nous ne pouvons pas ne pas prendre en considération tout ce qui a été dit
et écrit à ce sujet, par les Athonites et les non-Athonites, par les plus récents
et les plus anciens, par les saints reconnus et les figures sanctifiées de
l’Église orthodoxe.
Les huit textes
finaux du Saint et Grand Concile qui a été tenu en Crète, publiés sur sa page
internet
sont appelés « documents officiels » et sont, dans l’ordre, les
suivants :
1. Encyclique du
Saint et Grand Concile de l’Église orthodoxe
2. Message du
Saint et Grand Concile de l’Église orthodoxe
3. L’importance
du jeûne et son observance aujourd’hui
4. Les relations
de l’Église orthodoxe avec le reste du monde chrétien
5. L’autonomie
et la manière de la proclamer
6. La diaspora
orthodoxe
7. Le sacrement
du mariage et ses empêchements
8. La mission de
l’Église orthodoxe dans le monde contemporain
La présentation
détaillée de ceux-ci dépasse le cadre de la mission qui nous est confiée, mais
aussi les possibilités de notre commission, aussi nous limiterons-nous à des
observations partielles dans l’esprit de la décision de la Synaxe Double n°203/23.9.2016.
I. La Sainte
Montagne suit avec amour et attention l’inquiétude de pieux chrétiens
relativement au Saint et Grand Concile et aux documents conciliaires. La Sainte
Communauté ne souhaiterait pas rester sourde aux demandes de nos frères moines
athonites et des fidèles dans le monde. Elle s’efforce en effet en premier lieu
de professer la vérité concernant le dogme et l’ethos et, ensuite, de parler
avec hardiesse, lorsque la Foi et les commandements évangéliques sont en
danger. Elle parle ou reste silencieuse, avec discernement, de telle façon que
l’Église soit édifiée et que le peuple de Dieu soit affermi.
Ayant en vue
l’unité de l’Église qu’elle comprend comme unité de la Foi et vie en Christ
dans le Saint-Esprit, la Sainte Communauté du Mont Athos a parlé avec
discernement et hardiesse de la nécessité de modifier les textes
préconciliaires du Saint et Grand Concile par sa lettre du 12/25 mai 2016 à Sa
Toute-Sainteté Mgr Bartholomée, laquelle a été communiquée aux Primats des
autres Patriarcats et Églises autocéphales. Elle demandait par celle-ci des
modifications concrètes des textes préconciliaires, comme l’ont fait au
demeurant la quasi-totalité des Églises orthodoxes.
La parole
conciliaire authentique « selon les théologies inspirées des Pères et le
pieux esprit de l’Église »
est une parole de salut. Elle fait la distinction entre l’esprit divino-humain et
l’esprit anthropocentrique (humaniste) des hommes, celui des religions et des
Confessions chrétiennes qui se trouvent en dehors de l’Église. Elle sert le
besoin le plus profond de l’homme pour la
connaissance du véritable Dieu et le destin de l’existence humaine.
L’homme contemporain qui navigue et se perd dans le tumulte, les soucis et les
impasses, a besoin, en premier lieu de « la vérité de la vie nouvelle
divino-humaine en Christ »,
laquelle existe seulement dans l’Église orthodoxe, étant donné qu’elle seule
constitue la communion des Saints et offre la communion dans le Saint-Esprit
avec le seul Saint, le Dieu dans la Trinité.
La Sainte
Communauté a demandé la modification des textes préconciliaires, afin que fût
donné au monde une parole conciliaire de l’Église orthodoxe exempte des
éléments qui ne sauvent pas, mais emmurent dans le siècle présent. Pour ce
faire, la Sainte Communauté s’est alignée sur une longue tradition de
confession de la Foi, de la conscience qu’a d’elle-même l’Église, et de
l’ecclésiologie orthodoxe, mais aussi sur le soutien expérimenté du Patriarcat
œcuménique dans le port de sa croix.
1. La demande de
la Sainte Communauté était que les hétérodoxes ne fussent point reconnus comme
Église, car seule l’Église orthodoxe est l’Église une, sainte, catholique et
apostolique.
2. Elle a
également demandé qu’il soit souligné que les dialogues avec les hétérodoxes
ont pour but le retour de ces derniers dans l’Orthodoxie et à l’unité de
l’Église dans le Saint-Esprit.
3. Conformément
à l’esprit et à la lettre de ses textes précédents à caractère de confession,
la Sainte Communauté a demandé au Saint et Grand Concile de tenir compte de ses
objections justifiées à la participation des Églises orthodoxes au
« Conseil œcuménique des Églises » (COE), ainsi que de son opposition
aux prières communes, interdites par les saints canons, les baisers liturgiques
[cf. le baiser de paix avec les hétérodoxes au cours de la Liturgie, ndt], et
tout ce qui donne l’impression que « nous sommes la même chose » [avec
les hétérodoxes, ndt].
4. Une autre
demande fondamentale de la Sainte Communauté du Mont Athos était aussi que fût
formulée avec netteté que la conscience ecclésiale reconnaît comme « juge
ultime » au sujet des questions de foi, la conscience du plérôme de
l’Église,
parfois exprimée par ses membres isolés et confirmée finalement par la décision
conciliaire des évêques orthodoxes.
5. Enfin était
demandé qu’il fût fait référence aux Grands Conciles de l’Église orthodoxe qui
ont eu lieu après le VIIe Concile œcuménique, sous Photius le Grand
(879-880), Saint Grégoire Palamas (1341-1351), et à Constantinople (1282-1284
et 1484), lesquels ont annulé les pseudo-conciles unionistes de Lyon et de
Florence. Cette référence a été considérée nécessaire par la Sainte Communauté,
étant donné que par leur enseignement, les différences dogmatiques et
ecclésiologiques avec les hétérodoxes (sur le Filioque, la grâce créée, la
primauté papale, etc) sont tirées pleinement au clair, et des bases saines sont
ainsi posées aux dialogues théologiques bilatéraux.
6. Dans le texte
« La mission de l’Église orthodoxe dans le monde contemporain », nous
avons proposé, en tant qu’Athonites et héritiers de la tradition ascétique
hésychaste, une référence très développée à l’enseignement orthodoxe sur l’ascèse
en Christ, la prière du cœur et la déification de l’homme, tel qu’il a été
formulé, principalement, par saint Grégoire Palamas, et qui est réalisé uniquement
dans l’Église, par la grâce de Dieu, et non indépendamment de l’Église, à
savoir par les différentes techniques psychosomatiques erronées que l’on
rencontre dans les courants mystiques, anciens et nouveaux.
II. Le Saint et
Grand Concile s’est finalement réuni dans les circonstances et dans la
composition que l’on connaît et a mené à terme ses travaux, avec des
discussions théologiques difficiles et nombreuses, ce qui est habituel lors des
conciles.
Au nombre des
points positifs du Concile, il faut relever le fait que Sa Toute-Sainteté le Patriarche
œcuménique a dirigé les débats de manière exemplaire et a permis, dans le cadre
du règlement, la libre expression des points de vue théologiques.
C’est également
un fait que la plupart des évêques, bien que sous la forme de délégations, sont
venus au Saint et Grand Concile pour confirmer la conscience qu’à d’elle-même
l’Église une, sainte, catholique et apostolique et non pour approuver une
quelconque ligne œcuméniste.
Nous ne pouvons
pas non plus ignorer la remarquable tentative des Primats et des hiérarques
conciliaires d’améliorer les textes. Nous devons particulièrement louer les
efforts théologiques de certains évêques pour supprimer certains concepts et termes
théologiques ambigus et ajouter des propositions nécessaires, dans le but
d’éviter les connotations œcuménistes des textes.
Dans un souci
d’objectivité et de vérité, nous mentionnerons certaines modifications
fondamentales qui ont été faites dans la bonne direction :
1. Dans un
certain nombre des textes a été ajouté, en ce qui concerne les non-orthodoxes, la
précision « hétérodoxe » afin qu’apparaisse leur déviation de la foi
apostolique orthodoxe et le fait qu’ils ne se trouvent pas en communion avec
l’Église orthodoxe. Dans le
paragraphe 21 du document « Les relations de l’Église orthodoxe avec le
reste du monde chrétien », il est dit clairement que « les Églises et confessions non orthodoxes ont dévié [et
non pas « se sont éloignées » selon la traduction française
officielle, ndt] de la vraie foi de l’Église une, sainte, catholique et
apostolique ». Dans le paragraphe 9 du même document a été ajoutée la disposition
suivante : « Il importe que les dialogues théologiques bilatéraux et
multilatéraux fassent l’objet d’une évaluation panorthodoxe périodique ».
Dans le paragraphe 23 a été inclu l’uniatisme dans les « actes de
prosélytisme » et « autres actions provocantes d’antagonisme
confessionnel ».
2. Dans le premier
paragraphe du chapitre II du texte préconciliaire « La mission de l’Église
orthodoxe dans le monde contemporain » a été biffée la référence
personnaliste à l’homme « en tant que membre de la communion des personnes
reflétant par la grâce, à travers l’unité du genre humain, la vie en la Sainte
Trinité et la communion des Trois Personnes ».
3. En ce qui concerne la question des mariages mixtes,
il est mentionné que « Le mariage entre des orthodoxes et des
non-orthodoxes est empêché selon l’acribie canonique (canon 72 du Concile
Quinisexte in Trullo) ». Il
a néanmoins été donné la possibilité « d’appliquer l’économie ecclésiale… par le Saint-Synode de
chaque Église orthodoxe autocéphale ».
III. Néanmoins, après qu’un certain temps se soit
passé depuis la convocation du Saint et Grand Concile, nous devons observer
avec circonspection et modération certains points du texte « Relations de
l’Église orthodoxe avec le reste du monde chrétien » qui, étant ambigus,
attendent une formulation plus correcte, afin que soit manifestée la vérité, et
que soit donnée satisfaction aux fidèles qui, avec amour et anxiété, attendent
notre parole, et aussi que soient évitées les discordes et les situations qui
nuisent à l’Église et gênent l’édification du peuple de Dieu.
1. Dans le paragraphe 6, ou il est fait référence aux
Églises chrétiennes hétérodoxes qui ne se trouvent pas en communion avec
l’Église orthodoxe, il ne suffit que soit entendue tacitement, mais que soit
différenciée expressément, leur hétérodoxie par rapport à la vérité
apostolique, la foi et la tradition des Conciles œcuméniques. Ainsi est
délimitée l’Église par rapport aux hérésies qui usurpent la vérité apostolique.
La formulation « Églises chrétiennes hétérodoxes » donne de la place
à la théorie anti-orthodoxe selon laquelle les orthodoxes et les catholiques
romains « se trouvent dans la situation non pas d’un schisme accompli,
mais d’interruption de la communion ecclésiale (absence de communion).
Cette théorie englobe les orthodoxes et les catholiques romains dans l’Église
Une, et perçoit l’hétérodoxie comme une formulation différente de la foi
apostolique elle-même ! Par ailleurs, on connaît le refus constant des
catholiques romains de reconnaître l’Église orthodoxe comme Église pleine et
réelle, car elle n’est pas unie au Pape et de ce fait est privée de la
plénitude de la grâce (Encyclique papale Dominus
Jesus, 2000).
2. Il manque les dispositions qui écarteraient les
actes et déclarations qui présentent les hétérodoxes comme disposant d’un
baptême et d’un sacerdoce authentiques et leur « Église » comme ayant
la grâce salvatrice. Par conséquent, le paragraphe 23 est absolument incomplet,
affirmant que le dialogue doit être accompagné « d’actes de compréhension
et d’amour mutuels qui expriment “la
joie ineffable” » de l’Évangile [selon la traduction
française officielle, incomplète : « des actions qui expriment « la joie ineffable de l’Évangile », ndt]. En ce qui concerne la participation des Églises orthodoxes au
Conseil œcuménique des Églises (pour laquelle le Mont Athos a déjà déclaré son
désaccord), la déclaration du texte conciliaire est, d’une part, positive, à
savoir que les Églises orthodoxes « contribuent (on entend par cela
« seulement ») par tous les moyens dont elles disposent à la
promotion de la coexistence pacifique et de la coopération portant sur les
principaux enjeux socio-politiques » (paragraphe 17), mais néanmoins la
participation des Églises orthodoxes au COE se base sur la « Déclaration
de Toronto » (1950), qui est un texte théologiquement inacceptable. La
question se pose alors sérieusement de savoir si, dans la suite du texte, la
« Déclaration de Toronto » est entérinée conciliairement comme texte
statutaire de référence de l’Église orthodoxe ! En outre est réaffirmée
dans le texte la participation des orthodoxes au COE, tandis qu’il manque
l’observation nécessaire selon laquelle « les prières communes
interconfessionnelles » sont interdites. De même, ne sont pas rejetés les
points de vue du COE sur l’Église et sur le Baptême qui ont été adoptées en
commun (y compris par les participants orthodoxes).
3. Conformément au
texte, les dialogues qui ne parviennent pas à un accord ne sont pas
interrompus, mais au contraire, après que l’on a enregistré le désaccord
théologique, sont poursuivis (paragraphe 11). Incontestablement, il est juste
qu’un dialogue soit mené à terme malgré les difficultés. Toutefois, la
poursuite ou l’interruption d’un dialogue n’est pas seulement une question
pratique, mais elle a une signification ecclésiologique et sotériologique. Les
dialogues infructueux contribuent à émousser la sensibilité dogmatique des
théologiens orthodoxes qui y participent ainsi que celle du plérôme orthodoxe.
Par conséquent, que signifie « les dialogues continuent » ? En
ce qui concerne le thème majeur de l’uniatisme, par exemple. Suffit-il de la
simple et louable mention de « l’uniatisme » (paragraphe 23) parmi
les formes d’antagonisme confessionnel, alors qu’il est le problème
ecclésiologique par excellence qui devait être résolu avant le début du
dialogue théologique en 1980 ? En outre, comment sera interprété le
problème de l’uniatisme, comme un antagonisme pratique ou comme une aberration
théologique ?
4. Les paragraphes 4, 5
et 6, entérinent la participation de l’Église orthodoxe aux dialogues
inter-chrétiens et au dialogue œcuménique, et confirment que « la
participation orthodoxe au Mouvement pour le rétablissement de l’unité avec les
autres chrétiens dans l’Église une, sainte, catholique et apostolique…
constitue l’expression conséquente de la foi et tradition apostolique dans des
conditions historiques nouvelles » (paragraphe 4). Cette formulation
signifie que l’Église orthodoxe ne reconnaît pas les hétérodoxes comme Églises,
malgré cette appellation comme « moyen d’échanges et de communication »,
mais qu’elle attend avec conséquence, conformément à sa foi apostolique et à sa
tradition, leur retour en son sein. Malgré tout, une formulation claire qui
déclarerait l’unicité de l’Église, comme celle-ci a souvent été soulignée par
des théologiens orthodoxes, par la Sainte Montagne,
et par Sa Toute-Sainteté le patriarche Bartholomée en la sainte église du Protaton
conforterait l’Église orthodoxe en tout lieu ainsi que le plérôme orthodoxe.
5. Après la
proclamation juste, dans le quatrième texte conciliaire, selon laquelle
« l’Église orthodoxe est l’Église une, sainte, catholique et apostolique… »
et la confirmation expresse de l’encyclique que « les dialogues engagés par l’Église orthodoxe n’ont
jamais signifié, ne signifient pas et ne signifieront jamais faire des
compromis d’aucune sorte en matière de foi »,
les accords théologiques tels que ceux de la Commission mixte orthodoxes –
antichalcédoniens sur la christologie (1989-1990) et de la Commission mixte sur
l’ecclésiologie, entre orthodoxes et catholiques romains, à Balamand (1993), ne
peuvent être valides, car manifestement, ils constituent des « compromis
en matière de foi ».
4. Aujourd’hui,
la préservation de l’unité de l’Église est une revendication poignante. On
entend à la Sainte Montagne et en d’autres lieux des protestations et,
malheureusement, elles se développent jusqu’à des tendances schismatiques.
Indubitablement, les ambiguïtés dans les textes conciliaires, dont l’imprécision
crée les conditions préalables à leur interprétation œcuméniste et mène, par
conséquent, à une crise de l’unité de l’Église. Il est de même difficile, au
titre des dialogues théologiques en cours, de faire ressortir « les
acquis » des décennies passées. Les textes du Concile doivent dépasser la
partialité qui est due au fait qu’ils ont ignoré la tradition théologique forte
qu’ont tracée les Pères théophores contemporains et les distingués théologiens,
qui ont perçu le cheminement des dialogues œcuméniques comme une déviation œcuméniste.
Ce ne sont pas seulement des voix « zélotes », comme on le dit, mais
aussi des voix saines qui réclament la parole de vérité pour être convaincues
et trouver le calme intérieur.
Toutefois la
tendance qui prône « l’interruption de la commémoration » [de la
hiérarchie, ndt] n’est pas justifiée dans le cas présent. Les textes du Saint et Grand Concile ont leurs
carences et leurs imperfections. Néanmoins, une déclaration d’union comme à
Lyon ou à Florence, n’a pas été signée, et aucun évêque orthodoxe n’a adhéré à
une hérésie jugée par l’Église, ni
proclamé « en public » les enseignements hérétiques des
hétérodoxes. Un empressement irréfléchi à interrompre la commémoration [de la
hiérarchie, ndt] ne réjouirait que les ennemis de l’Église.
Nous
reconnaissons que Sa Toute-Sainteté le Patriarche œcuménique Mgr Bartholomée a
montré un intérêt sans limite à ce que fût exprimée une ecclésiologie orthodoxe
pure par le Concile. Nous connaissons la situation martyre de l’Église de
Constantinople qui occupe le premier trône, et celle des anciens Patriarcats.
Nous espérons néanmoins dans la grâce toute-puissante du Très-saint Esprit. Nos
hiérarques, le saint clergé et le pieux peuple n’ont pas perdu la règle de Foi.
Nous escomptons avec espoir la révision théologique ultérieure et la
formulation plus authentique des textes conciliaires, de telle façon qu’ils
correspondent à l’accomplissement de la mission salvatrice de l’Église dans le
monde contemporain, conformément à la déclaration des saints Pères du VIIe
Concile œcuménique : « Ainsi
que les prophètes ont vu, que les apôtres ont enseigné, que l'Église a reçu la tradition,
que les docteurs ont défini, que l'univers a unanimement consenti, que la grâce
a resplendi, que la vérité a éclaté… » Que tous, clercs et laïcs « pensions ainsi, parlions,
prêchions ainsi, honorant le Christ, notre vrai Dieu » !
Soumettant cela en
résumé à la considération de Votre Révérence, et priant notre Seigneur Jésus-Christ
pour qu’Il éclaire nos hiérarques, lesquels portent le très lourd fardeau de la
responsabilité, nous restons vôtre, avec beaucoup d’amour fraternel,
Les membres de
la commission :
Hiéromoine
Chrysostome de Koutloumousiou
Archimandrite
Joseph de Xiropotamou
Archimandrite Élisée
de Simonos Petras
Archimandrite
Tykhon de Stavronikita
Hiéromoine Luc
de Grigoriou