"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 23 mai 2020

Olga Rozhneva: LES RENCONTRES D'UN PRÊTRE AVEC LES TÉMOINS DE JÉHOVAH


Voici plusieurs nouvelles sur un certain Père Boris et les Témoins de Jéhovah. À une certaine époque, la petite ville où le père Boris servait dans l'église de la Toussaint a commencé à être envahie par les Témoins de Jéhovah et les missionnaires en visite.

Un vrai témoin


Batiouchhka se rendait à l'église un joure, lorsque juste devant lui, un jeune homme bavard bloquait le chemin de l'église pour un de ses paroissiens. Il tenait à la main un magazine "La Tour de Garde", publié par les Témoins de Jéhovah. Cette femme âgée essayait de le contourner par-ci par-là, mais il lui bloquait le chemin et parlait rapidement de quelque chose.

Le père Boris s'approcha de lui et lui dit "Sois un bon garçon et laisse passer cette babouchka !"

Le jeune homme le regarda de haut en bas, regarda sa soutane, et s'écria avec audace : "Et qui es-tu pour me dire ce que je dois faire ?!"

Sans hésiter, le père Boris répondit : "Moi ? Je suis un témoin de Jéhovah !"

Le jeune homme fut stupéfait.

"Comment pouvez-vous être un témoin de Jéhovah ?! Qu'est-ce que ça fait de moi ?!"

"Tu es un faux témoin ! Mais je suis un vrai témoin de Jéhovah !"

Notre Père

Une autre fois, le père Boris rencontra un autre témoin de Jéhovah sur son chemin. Il parlait également à une paroissienne, en agitant "La Tour de Garde" devant son nez. Il était indigné par quelque chose. Le Père Boris s'est approché et a écouté. Le Témoin l'a vu et a commencé à exprimer son indignation, et même plus fort encore:

"Pourquoi les orthodoxes portent-ils des croix ?! Pourquoi appelez-vous Dieu "Père" ?

"Comment devrions-nous appeler le Seigneur Dieu si ce n'est pas Père ?"

"Dieu ne peut être appelé que Jéhovah !"

Alors le Père Boris lui a demandé : "Pourquoi le Seigneur nous a-t-il donné la prière "Notre Père" et non "Notre Jéhovah" ?"

Le jeune homme s'est arrêté. Il a cessé d'agiter le magazine. Il réfléchit et dit : "Eh bien, probablement parce que 'Notre Père' et 'Notre Jéhovah' sont la même chose."

"Alors, si c'est la même chose, pourquoi vous dérangez nos babouchkas ? !"

Photo: thejakartapost.com
Photo : thejakartapost.com

"Je pense que oui"

Un jour, le père Boris est rentré de l'église et soudain, on a frappé à la porte. Batiouchka est allé à la porte tel qu'il était, en soutane. Il a ouvert et un témoin de Jéhovah se tenait là. Le Témoin ne s'attendait évidemment pas à voir un prêtre orthodoxe. Il a été surpris, mais lui a posé la question qu'il avait préparée :

"Croyez-vous en Dieu ?"

Batiouchka a souri. Il a répondu : "Je pense que oui !"

Le témoin s'est joyeusement ragaillardi : "Vous pensez ? ! Oh, vous pensez ! Si vous croyiez vraiment en Dieu, vous ne diriez pas ça !"

Batiouchka lui demanda : "Dites-moi, à votre avis, l'apôtre Paul avait-il l'Esprit Saint ?"

Cela mit le témoin en colère : "Bien sûr que oui. C'était un apôtre !"

"Et il a dit de lui-même : 'Je pense que j'ai l'Esprit'."

Le Témoin de Jéhovah s'est retourné et s'est éloigné de Batiouchka. Ce fut leur conversation...

Dialogue avec les Témoins de Jéhovah

La chaîne locale de télévision par câble donnait vingt minutes par semaine pour les programmes orthodoxes. Le père Boris a commencé à animer l'émission et l'a appelée "Dans l'esprit de la vérité".

Tout allait bien, mais un jour, le directeur du studio a demandé à Batiouchka de venir dans son bureau. Le père Boris s'est rendu à son bureau et le directeur lui a dit : "Des Témoins de Jéhovah sont venus. Ils se plaignent que nous donnons du temps d'antenne aux orthodoxes et pas à eux. Mais nous ne pouvons pas passer plus de vingt minutes par semaine dans l'émission. Que devrions-nous faire, Batiouchka ?"

Le Père Boris réfléchit et: "Qu'ils viennent donc à l'émission. Nous parlerons !"

L'heure de l'émission suivante est arrivée. Le père Boris est arrivé au studio et il y avait déjà deux Témoins de Jéhovah en costume noir assis. Ils avaient un regard sévère et belliqueux, prêts à dénoncer le prêtre orthodoxe. Dès que les caméras commencèrent à tourner, l'un d'eux s'est levé et a commencé à réprimander Batiouchka :

"Pourquoi les paroissiens te baisent-ils la main quand ils prennent votre bénédiction ? Où la Bible dit-elle de baiser la main ? ! Si vous me montrez où, je vous baiserai la main moi-même !"

Le père Boris répondit : "Très bien, je vous laisserai baiser ma main si vous me montrez où la Bible dit que vous devez porter un pantalon."

Le témoin se tut. Il s'assit. Puis l'autre se leva d'un bond :

"Nous vivons exclusivement selon la Bible, mais vous parlez toujours de l'Écriture Sainte et de la Tradition. Nous ne croyons pas en ces traditions ! Les gens les transmettent, mais les gens peuvent se tromper !"

Le père Boris sortit une Bible et répondit : "Trouvez-moi un dicton dans la Bible qui dit que vous ne pouvez croire qu'en la Bible. Le pouvez-vous ? Je peux trouver pour vous de nombreux endroits dans la Bible où il est ordonné de croire aux prophètes et aux enseignants et à ce que les prophètes ont dit un jour".

Les Témoins regardèrent, et Batiushka avait de très beaux signets dans sa Bible. Puis ils se sont tous les deux levés et ont quitté le studio en silence. Ainsi, le père Boris n'a pas réussi à avoir un grand dialogue avec les Témoins de Jéhovah...

Version française claude Lopez-Ginisty
d'après

vendredi 22 mai 2020

Métropolite Tikhon Chevkounov: Sur les "bolchéviques de l'Eglise



Métropolite Tikhon

Les libéraux extrêmistes de l'Église , comme leurs pairs laïcs, sont tout feu tout flamme, semble-t-il avec le désir louable de changer pour le mieux tout ce que leurs esprits éclairés jugent inapproprié dans l'Église. 

Vous savez, saint Joseph d'Optino a dit un jour : "Le zèle qui désire déraciner tout mal est en fait le pire des maux." 

Ayant commencé par des demandes d'innovations rituelles radicales, ils passent inévitablement à la révision des dogmes. Leurs dirigeants les plus charismatiques insistent sur le fait qu'il est aujourd'hui ridicule et insensé de croire à l'immortalité de l'âme humaine, que les musulmans sont, en fait, les mêmes que les chrétiens, que la Sainte Écriture a été écrite sans aucune action particulière de la Grâce divine, et ils appellent "contes de grand-mère" la croyance des chrétiens orthodoxes selon laquelle les Évangiles et nos autres livres sacrés ont été écrits sous l'inspiration du Saint-Esprit ("toute Écriture est inspirée par Dieu", selon l'apôtre Paul).

 Ils se permettent de faire d'autres déclarations non moins inacceptables pour la conscience orthodoxe. Il n'est pas nécessaire de douter ou de se tromper : ce sont les véritables bolcheviks de l'Église, les frères spirituels des révolutionnaires sans pitié en veste de cuir. Ils n'ont aucune pitié pour ce que nous avons.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

jeudi 21 mai 2020

Patriarche Pavle (Stojčević): SUR LA MALICE ET LA SAGESSE



Être vraiment humain dans ce monde est vraiment la même chose que d'être une brebis parmi les loups, car le monde entier repose dans la méchanceté (1 Jn. 5:19). Je vous le répète, souvenez-vous : Un mouton parmi les loups est soumis à un double danger. D'abord, les loups peuvent le mettre en pièces. Mais cela est entre les mains de Dieu. Et deuxièmement, un mouton peut décider que lorsque vous êtes entouré de loups, il n'y a pas d'autre moyen de survivre que de devenir comme un loup, d'aiguiser vos dents, d'apprendre à hurler, d'échanger vos sabots contre des griffes, et ainsi de se transformer en loup. Ce n'est pas pour cela que le Christ nous a envoyés, mais pour que, par notre foi et notre vie dans la foi, nous puissions attirer les loups à devenir les brebis du Christ, s'ils le veulent.

Le Christ nous dit comment être sauvés de ces deux dangers : soyez donc sages comme des serpents, et simples comme des colombes (Matthieu 10:16). La sagesse vous sauvera d'être déchirés, et la simplicité et l'astuce vous empêcheront de devenir un loup. D'autre part, cela signifie que nous pouvons développer de plus en plus nos capacités mentales, jusqu'à l'infini - mais à condition que parallèlement à cela, nous développions aussi en nous la bonté, qui nous donnera l'équilibre. Un homme dans ce monde regarde les mêmes choses que des milliers d'yeux, et les mouches, et les abeilles... Mais avec notre esprit, nous pouvons voir ce qu'ils ne voient pas - le monde spirituel intérieur et l'éternité.

Mais l'esprit est froid. Il coupe parfois à travers les vivants, à travers le cœur. La bonté, au contraire, est chaude mais elle n'est pas aveugle. Il est vrai que le dicton populaire dit : "L'homme bon et le fou sont des frères naturels." Autrement dit, si quelqu'un est gentil mais pas sage, les gens non seulement profitent de lui mais se moquent aussi de lui et le font trébucher. Eh bien, pour que la raison ne se transforme pas en ruse, et la bonté en stupidité, nous devons unir la raison à la bonté. Ce sera une personne vraiment évangélique, une personnalité orthodoxe. Avec raison et la bonté à la fois.

Il est dangereux de développer l'esprit en oubliant la bonté, en la méprisant ou en la considérant comme humiliante ; et bien sûr, une telle personne peut ruiner sa propre vie ainsi que celle de ses proches. Tous les grands criminels et imposteurs ont un esprit bien développé et, dans une plus ou moins grande mesure, des capacités exceptionnelles et même une éducation.

Et comme je l'ai déjà dit, la bonté en soi est insuffisante et délétère. Voici la solution pour le chrétien. Développer l'esprit qui lui a été donné par Dieu, ce qui entre autres choses nous rend différents des autres êtres vivants, qui n'ont que des instincts. Nous aussi, nous avons des instincts, mais nous avons aussi la raison, qui nous a été donnée par le Seigneur, et par laquelle il nous a élevés au-dessus des autres créatures. Nous avons aussi un cœur, une volonté et une liberté.

Que le Seigneur nous enseigne et nous aide à toujours avoir et développer à la fois la raison et la bonté pour Sa gloire, et pour le bien de nos familles, de notre patrie et de toute l'humanité - jusqu'à notre salut et celui des autres.

Version française Claude Lopez-Ginisty
From a collection of sermons and interviews
by His Holiness Patriarch Pavle of Serbia: 
Patriarch Pavle: Walking to eternity.
cité par 

mercredi 20 mai 2020

Père Svyatoslav Chevtchenko: Comment j'ai entendu une confession pour la première fois

Photo: foma.ru
Photo : foma.ru

Après être devenu prêtre, j'ai décidé pour moi-même que j'éviterais autant que possible de confesser les gens jusqu'à ce que j'acquière une certaine expérience pastorale. J'ai vu un certain nombre d'exemples déplorables où un jeune prêtre commence à donner des conseils à droite et à gauche en confession, se transformant imperceptiblement en jeune staretz Et puis des larmes, des vies ruinées... En d'autres termes, j'avais peur de la responsabilité qui pesait sur mes épaules.

Et je me suis dit : que puis-je enseigner aux paroissiens âgés aux cheveux gris  qui ont commencé à aller à l'église alors que je courais sous la table ? Et je ne voulais absolument pas devenir une machine sans âme pour entendre les confessions. Je me suis dit que j'allais servir un peu, me mettre à mon compte, et puis commencer... Mais Dieu a raisonné autrement : Lors d'un service hiérarchique, Vladyka m'a béni pour aider à confesser les gens.

C'était donc la première fois que j'entendais des confessions. J'ai placé l'Evangile et la Croix sur le lutrin. Pour une raison quelconque, j'ai essayé de ne pas regarder les pénitents dans les yeux, comme si j'avais peur de les troubler avec ma "verdeur."

La première personne est venue - j'ai écouté et lu la prière d'absolution. J'ai senti la puissance de cette prière dans mes tripes. Puis la deuxième, la troisième, la quatrième... j'ai levé la tête. J'ai réalisé qu'ils nommaient mes propres péchés. Et certains paroissiens ont confessé certaines actions que je ne considérais même pas comme des péchés. "Il y a des gens saints autour de moi !" me traversa l'esprit.

Des connaissances proches sont également apparues. J'ai vu dans leurs yeux la crainte qu'après leurs confessions, mon attitude envers eux ne change. Pour être honnête, j'en avais moi-même inconsciemment peur. Mais Dieu semble retirer de mon esprit tout ce que j'entends en confession, et lorsque j'ai parlé à mes amis par la suite, les péchés qu'ils avaient révélés n'ont pas troublé ma conscience. Je suis certain que s'il n'en était pas ainsi, de nombreux prêtres ne dureraient pas longtemps.

Il y avait aussi des demandes de conseils. Parfois, ils posaient des questions qui me prenaient au dépourvu. Mais au tout dernier moment, je trouvais une réponse, même si la plus simple...

Et surtout, le sacrement de la repentance apprend au prêtre à compatir à la douleur d'autrui, ce qui était clair pour moi dès la première confession. La seule chose oppressante est l'énumération sèche d'actes moyens, rédigés à partir d'une brochure quelconque. Maintenant, je comprends ce que les prêtres ont dû ressentir parfois à partir de mes propres confessions mondaines et formelles...

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
ORTHOCHRISTIAN

mardi 19 mai 2020

Le Procès du saint Patriarche Tikhon


Saint Tikhon le Patriarche de Moscou, et Illuminateur de l ...

Saint Patriarche/ Martyr Tikhon


Un jour, le Patriarche dut prendre part personnellement, en tant que témoin, au procès engagé par les bolcheviks contre un groupe d'ecclésiastiques. Le Patriarche fut averti que le sort des accusés dépendait de son témoignage.

Ce procès, auquel participaient un grand nombre de prêtres, s'acheva au début du mois de mai 1922 et fut l'occasion de présenter la "justice rouge".

Voici la description par un témoin oculaire de l'interrogatoire du Patriarche et de la conduite des accusés et du public.

"Lorsque la figure imposante, vêtue de noir, apparut aux portes de la salle, accompagnée de deux escortes, tout le monde se leva involontairement. Toutes les têtes s'inclinèrent en un hommage profond et respectueux.

Sa Sainteté le Patriarche fit calmement et majestueusement le signe de croix sur les accusés et, tournant sur les juges un regard direct, sévère et majestueux, attendit son interrogatoire, appuyé sur sa crosse épiscopale. Vous avez ordonné que votre appel soit lu publiquement, appelant le peuple à refuser de se soumettre aux autorités", demanda le président du tribunal.

Le Patriarche répondit calmement : "Les autorités sont bien conscientes que mon appel n'est pas un appel à refuser de se soumettre aux autorités, mais seulement un appel à préserver nos objets sacrés, et au nom de leur préservation, à demander aux autorités de nous permettre de payer l'équivalent monétaire de leur valeur, afin que, tout en aidant ainsi les frères affamés, nous puissions encore préserver nos objets sacrés". Ainsi, cet appel coûtera la vie à vos serviteurs dévoués", déclara le président du tribunal, indiquant d'un geste dramatique les accusés assis sur un banc.

Le staretz jeta un regard aimable et affectueux sur les ministres de l'autel et  dit clairement et fermement : "J'ai toujours dit, tant aux autorités chargées de l'enquête qu'au peuple tout entier, que je suis le seul coupable. Ce n'est là que mon armée du Christ, qui exécute docilement les ordres du chef qui lui a été donné par Dieu. Mais s'il faut une victime rédemptrice, les agneaux innocents du troupeau du Christ doivent mourir."

La voix du Patriarche se fit entendre de tous les coins de l'immense salle, et il semblait lui-même grandir lorsque, se tournant vers les accusés, il leva la main et les bénit, en disant haut et fort : "Je bénis les fidèles serviteurs du Seigneur Jésus-Christ pour souffrir et mourir pour Lui. Les accusés tombèrent à genoux. L'interrogatoire du Patriarche était terminé".


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Sainte Barbara et la délivrance miraculeuse d'une épidémie de variole sur l'île de Leucade en 1922


Chaque année, le troisième dimanche de mai, dans la paroisse de la Toute Sainte Mère de Dieu des Étrangers (Παναγίας των Ξένων) et plus précisément dans la chapelle de sainte Parascève, on commémore la délivrance miraculeuse en 1922 des habitants de l'île de Leucade d'une épidémie de variole, grâce à l'intervention de la sainte et glorieuse mégalomartyre Barbara, fête qui a été établie par décret royal le 8 juillet 1940. 

C'est au cours de cette épidémie que le monastère de Saint Georges à Marantochori a été transformé en lieu de quarantaine pour les malades. En fait, cela a entraîné la destruction des précieuses fresques du temple, car elles ont été blanchies à la chaux pour tenter de les désinfecter. Une procession en l'honneur de Sainte-Barbara eut lieu ce jour-là dans les rues de Leucade depuis de la chapelle de Saint Parascève.


Apolytikion Plagal du quatrième ton

Honorons Sainte-Barbara, car elle a brisé les pièges de l'Ennemi, et comme un moineau, très noble ayant la Croix comme aide et arme, elle délivre de la maladie. 

Mégalynaire

Venez, habitants de Leucade, célébrons par des hymnes la merveilleuse Barbara, notre protectrice, qui accorde des guérisons à ceux qui, par désir, se hâtent d'aller dans son temple.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

lundi 18 mai 2020

Cyrille Aleksandrov : "Communion en ligne" : pourquoi pas ?



 15 mai 2020

Les "prêtres" de l'OCU [église orthodoxe ukrainienne schismatique] ont organisé une "communion en ligne", "consacrant" le pain et le vin devant le moniteur pour que les communiants y "participent". Comment réagir à cela ?

Le 11 mai 2020, Dmitry Vaysburd, un "prêtre" de l'éparchie de Tcherkassy de l'OCU [ schismatique] a organisé une "liturgie complète en ligne ", à laquelle se sont joints d'autres religieux de l'OCU [schismatique], ainsi que des laïcs de cette organisation. Ces derniers ont fait "consacrer les éléments" devant les moniteurs, puis les ont "communiés". S'agit-il d'un blasphème ou d'une nouvelle pratique autorisée pour l'Église canonique ? Comment réagir à cela ?

Les créateurs d'une nouvelle réalité

Pour commencer : Qui est Dmitry Vaysburd ?

D'après le site web kasparov.ru, il est né en 1962 à Moscou, ingénieur chimiste de formation. Au début des années 90, il a commencé à s'engager dans des activités politiques au sein de partis d'opposition. Il est l'auteur de nombreux articles sur diverses ressources critiquant l'actuel gouvernement russe. Il rend compte de sa vie religieuse sur narod.ru.



                              Capture d'écran du site vaysburd.narod.ru

Comme on le voit, il écrit également sur des sujets religieux. Un de ses articles a même été publié sur predanie.ru dans la section "Blog". Il est intitulé "Sacrifice dans l'histoire et la modernité". Le contenu de l'article est très controversé, mais il se termine par les mots suivants "Il est dommage que tous les chrétiens ne soient pas pleinement conscients du fait que, en prenant la communion, ils participent ainsi au Sacrifice du Christ, et non à un concert de musique sacrée ou à une flash mob représentant la Cène."

Jusqu'à l'automne 2019, D. Vaysburd a vécu dans le centre de Moscou et faisait des réparations dans le domaine de l'électronique. Cependant, à la fin du mois de septembre, il  informa ses clients qu'il partait pour une durée indéterminée. Quelques semaines plus tard, des photos ont commencé à apparaître sur sa page Facebook, où il a été "ordonné" comme "diacre" et "prêtre" dans l'éparchie de Tcherkassy de l'OCU [schismatique].


Capture d'écran de la page Facebook de Dmitry Vaysburd

La liturgie en ligne n'est pas la seule expérience de D. Vaysburd. Il y a sa publication sur ahilla.ru, dans laquelle il propose "l'ordre laïque de la liturgie de Saint Jean Chrysostome" de sa propre écriture.
Capture d'écran de ahilla.ru

Mais Vaysburd n'a pas eu l'occasion d'expérimenter pendant longtemps. A cause de l’office de la "liturgie complète en ligne", il a été licencié le lendemain, le 12 mai 2020.


Capture d'écran de la page Facebook de Dmitry Vaysburd

Il faut souligner qu'une telle réaction de l'"évêque en charge" de Vaysburd, Ioann Yaremeneko, n'est apparue qu'après que ces expériences aient été remarquées par la direction de l'OCU [schismatique],  à Kiev.

Vaysburd lui-même a déclaré que Ioann Yaremeneko était au courant des "communions en ligne", qu'il acceptait ce fait et qu'il ne devait répondre que "lorsqu'on lui posait des questions gênantes".
Capture d'écran de la page Facebook de Dmitry Vaysburd

Le 11 mai 2020, D. Vaysburd a "mené" la "liturgie en ligne", mais la résonance, ou plutôt le véritable scandale, a été déclenché par un message concernant son "concélébrant", "l'archiprêtre" Igor Savva, qui a été accepté à l'OCU [schismatique]   par l'ex-métropolite de l'UOC [Eglise orthodoxe ukrainienne canonique]Alexandre (Drabinko).

Photo de la "communion en ligne", la page Facebook d'Igor Savva

Le porte-parole de l'OCU [schismatique], Eustratiy Zoria, a écrit sur son Facebook : "Le prêtre Igor Savva de Zaporijia, qui pour une raison quelconque a décidé seul de mener de telles expériences, n'appartient ni à l'éparchie Zaporijia de l'OCU (par lieu de résidence) ni à l'éparchie Pereyaslav de l'OCU [schismatique], dont les frontières au moment de sa création par le Saint Synode sont marquées de manière à ne pas dépasser les frontières de Kiev et de la région de Kiev". Drabinko a également "désavoué" Savva, bien qu'il existe un décret disponible publiquement signé par lui personnellement pour admettre Savva au sein de l'OCU [schismatique].

Décret d'admission d'Igor Savva à l'OCU [schismatique]

Arguments pour et contre
Même pour l'OCU [schismatique], la "liturgie complète en ligne" était de trop. Mais cette idée a attiré l'attention d'une autre figure religieuse extraordinaire, le diacre moscovite André Kouraev, qui a récemment été interdit de prêtrise.

Le 13 mai 2020, il a publié un message sur le LiveJournal, dans lequel il commentait en l’approuvant la "communion en ligne" : Le prêtre a un "agneau" ordinaire pendant une liturgie "virtuelle" sur le trône. Il prie lui-même pour cela, et il y participera lui-même. Mais si le prêtre avec la phrase "... et ce sacrement" prie pour le pain qui est sur la table de son troupeau - qu'est-ce qui change radicalement la situation ? [...] De toute façon, cette idée en elle-même n'est pas aussi absurde théologiquement qu'elle ne le semble à première vue. Ne vous précipitez pas dans son anathème : la vie est diverse et il y a encore de nombreuses pages de l'histoire de l'Eglise à venir. Une fois de plus : un laïc isolé met un morceau de pain et une coupe de vin devant une caméra vidéo. Au même moment, le prêtre du temple (ou de l'endroit où il déposera son antimension) lance la Proscomédie, en gardant à l'esprit et dans sa prière non seulement le pain qui lui est offert mais aussi celui qui est "à distance". Le laïc écoute simplement les prières du prêtre. Peut-être qu'il se sent parfois à l'aise (s'il en a l'occasion). Et à la fin, il entend le prêtre lui dire : "Avec crainte de Dieu et foi, approchez [du Seigneur…]," Je suis convaincu qu'il éprouvera des sentiments beaucoup plus profonds que lors de l’office habituel".

Le diacre AndrévKouraev est un théologien de formation, c'est pourquoi il a donné un exemple historique d'"ordination" par correspondance comme argument pour la "liturgie" en ligne. L'incident a eu lieu en Cappadoce. L'évêque Phaedimus d'Amasie souhaitait ordonner Grégoire, appelé plus tard le Thasumaturge, comme évêque de Néocésarée. Et parce que ce dernier refusa résolument cet honneur, l'évêque Phaedimus effectua la cérémonie d'"ordination" en l'absence de Grégoire. Cependant, le diacre André Kouraev n'a pas jugé nécessaire de mentionner que cette action était perçue par tous, et principalement par Grégoire le Thaumaturge lui-même, uniquement comme un signe de Dieu, témoignant de l'appel céleste de saint Grégoire au ministère de l’épiscopat. Et la consécration même de ce dernier fut effectuée un peu plus tard par le même Phaedimus d'Amasie. Tout cela a été décrit en détail par saint Grégoire de Nysse.

Les partisans de la "communion" en ligne posent les bonnes questions pour justifier leur position :

"Nous prions pour que ce pain et ce vin deviennent le Corps et le Sang du Christ et nous fassent participants à Lui afin que nous devenions Son Corps. Cette prière ne "fonctionne-t-elle" pas à distance ? Peut-être que les ondes radio (WiFi) ou l'utilisation de gadgets sont un obstacle à notre unification autour du Christ, de Son Corps et Son Sang qui donnent la vie ? (Igor Savva).

"La présence physique est-elle nécessaire pour la prière et le miracle ?" [...] Si un prêtre prie "Seigneur, envoie-nous ton aide", ce "nous" doivent-ils être coude à coude avec lui ? [...] Et si le prêtre prie "Seigneur, envoie Ton Esprit Saint sur nous", ces "nous" ne doivent-ils pas être plus loin que dans un rayon de cent mètres ? [...] Le prêtre peut-il consacrer quelque chose à distance ?" (Diacre André Kouraev).

 ]l'époque de la perestroïka, ou la qualifient simplement d'absurde, sans expliquer pourquoi. Et il est nécessaire d'expliquer parce qu'aujourd'hui nous sommes surpris par la "liturgie complète en ligne", et demain il se peut que ce soit la prochaine fenêtre Overton ouverte [Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Fen%C3%AAtre_d%27Overton
]. Après tout, l'Église utilise assez largement la diffusion en ligne des services de culte et ce n'est pas considéré comme une imposture. Alors pourquoi les sacrements sur Internet devraient-ils être reconnus comme une profanation ? Peut-être que ce ne sera que la prochaine étape dans le développement de notre conscience religieuse ? Pourquoi pas ? En effet, "l'Esprit souffle où Il veut..." (Jean 3, 8).

Pourquoi les sacrements en ligne sont impossibles
Il y a maintenant des discussions autour de la "communion en ligne" principalement au sein des schismatiques, qui ont tous leurs "sacrements" invalides. Mais il y a des gens dans l'Église canonique qui regardent avec sympathie ces expériences, surtout pendant la période de quarantaine, quand tous les croyants ne peuvent pas se rendre au temple. Que pouvons-nous leur dire ?

Les partisans de la "communion en ligne" demandent : "Est-il possible pour une personne de recevoir la communion sans sa présence physique dans l'église lors de la liturgie ? Et ils répondent : "Oui, c'est possible".

Mais allons plus loin et posons la question suivante : "Est-il possible pour une personne de recevoir la communion sans pain ni vin du tout ?" Nous devons également répondre à cette question : "Oui, c'est possible". Les récits de la façon dont les anges ont donné la Sainte Communion sont contenus dans la vie des saints anciens (Saint Paphnuce) et modernes (Saint Séraphim de Vyritsa).
Continuons donc notre réflexion et posons une autre question : "Est-il possible de s'unir au Christ (salut, héritage du Royaume de Dieu) sans les Sacrements ? Et nous devons également répondre à cette question par l'affirmative. Par exemple, dans la vie des quarante martyrs de Sébaste, il y a une histoire qui raconte comment un des soldats nommé Aglaius qui gardait les saints martyrs dans un lac de glace, a jeté ses vêtements et a couru dans le lac en criant : "Moi aussi, je suis chrétien" lorsqu'il vit des couronnes rayonnantes tomber sur eux. Dans l'Église ancienne, il existait même le concept de baptisma sanguinis (baptême par le sang), lorsque les saints martyrs étaient des personnes qui croyaient au Christ et acceptaient le martyre pour leur foi mais ne recevaient aucun des sacrements. Ces cas sont assez nombreux, sans parler du fait que le premier homme qui est retourné au paradis, le Bon Larron, n'a pas non plus reçu de sacrements.

Et nous en arrivons au fait que, tout d'abord, ces cas exceptionnels ne peuvent être généralisés. Et deuxièmement, le salut d'une personne sans les sacrements n'annule pas les sacrements eux-mêmes et ne les transforme pas en une certaine convention, telle que la "communion en ligne", par défaut ou de toute autre manière. En d'autres termes, le sacrement et le salut (le but ultime de tous les sacrements) ne sont pas la même chose. Oui, Dieu peut sauver une personne particulière sans conditions ou actions extérieures spécifiques, mais seulement par la disposition de son cœur. Mais le même Dieu a établi les Mystères comme des sacrements qui doivent être accomplis par des personnes appropriées (qui ont l'ordination sacrée), de la manière appropriée et en utilisant les éléments appropriés (pain, vin, huile, eau, etc.).

Ainsi, le rite de la Liturgie dit : "Le prêtre prend aussi une prosphore de la main gauche, la sainte lance de la main gauche, et bénissant avec elle trois fois le sceau de la prosphore, il dit ...". Cela signifie qu'il doit littéralement prendre la prosphore, la lance de sa main, et accomplir le rite ci-dessus. Cela ne peut être fait ni virtuellement, ni mentalement, ni d'une autre manière. Et sans cela, le sacrement ne peut pas être accompli.

Dans ce contexte, les paroles du diacre André Kouraev semblent plutôt drôles : "... un laïc isolé met un morceau de pain et une coupe de vin devant une caméra vidéo. Au même moment, le prêtre du temple (ou de l'endroit où il va déposer son antimension) commence la Proscomédie, en gardant à l'esprit et dans sa prière non seulement le pain qui lui est offert mais aussi celui qui est "à distance". ”

Et que se passera-t-il si le prêtre garde dans son "esprit et sa prière" tout le pain "à distance", c'est-à-dire dans les magasins, les boulangeries, les cantines, etc. Ce serait formidable, tout le monde "participerait" ! En fait, qu'un seul patriarche célèbre l'Eucharistie tout en gardant dans son "esprit et sa prière" tous ceux qui l'ont "rejoint en ligne". Les prêtres ne sont alors plus du tout nécessaires.

Par conséquent, l'affirmation selon laquelle le Wi-Fi ne peut pas être un obstacle à l'Esprit Saint et autres n'est qu'un équilibre verbal, jonglant avec des questions rhétoriques et des exemples historiques mal interprétés. Comme déjà mentionné ci-dessus, chaque sacrement ne devrait être accompli que de cette manière, par ces personnes et dans les circonstances que Dieu Lui-même a établies.

Toute dérogation ou adaptation à nos capacités techniques modernes transforme les sacrements en profanation. Il est bon que la direction de l'OCU [schismatique], en particulier Eustratiy Zoria, le comprenne. Les membres de cette organisation devraient maintenant comprendre que si le sacrement ne peut pas être célébré sur Internet, il ne peut pas non plus être célébré par une personne qui n'a pas d'ordination canonique. En outre, les motifs de l'impossibilité des deux actes sont les mêmes.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

dimanche 17 mai 2020

Le code vestimentaire de l'Eglise



Question: Y a-t-il un code vestimentaire dans l'Église orthodoxe, et si oui, pourquoi?

Réponse: Tout d'abord, il faut dire que c'est un phénomène récent dans certaines Églises catholique et protestantes de recommander un code vestimentaire "casual", "détendu" ou même pas de code vestimentaire du tout pour le culte et la communion. Cette réponse ne sera pas directement une critique de cette pratique, sauf pour dire que ceci n'a jamais fait partie de la tradition chrétienne orthodoxe et c'est clairement une rupture avec elle.
Tant les Ancien et Nouveau Testament sont pleins d'appels à la pudeur et au respect envers non seulement en esprit vers l'intérieur mais aussi en apparence que on est connecté à l'autre et on l'influence. Depuis l'époque d'Adam et Eve, qui se sont couverts avec des vêtements après la chute, la manière dont on est habillé a été directement reliée à la façon dont on se situe par rapport à Dieu et à son prochain. La propreté, la simplicité, la justesse, l'humilité, etc, ne sont pas les seules vertus de l'âme, mais aussi des vertus du corps, qui, nous dit saint Paul, est le temple du Saint-Esprit.

Question: Quel est le code vestimentaire?

Réponse: Les Ecritures nous offrent un code vestimentaire, non seulement avec les rappels des principes vertueux susmentionnés, mais également des détails spécifiques concernant: le travestisme (Deutéronome 22:05), les marques corporelles (Deutéronome 14:1/ Lévitique 19:28), les cheveux tressés et l'or, ou les perles ou les vêtements coûteux (1 Timothée 2:9 1 Pierre 3:3-4), et le fait de se couvrir la tête (1 Cor. 11) pour n'en nommer que quelques-uns.

Donc, bien sûr, chacune de ces références a des nuances liées à la culture et l'époque, par exemple les hommes portent des kilts en Ecosse. Pourtant, tout comme il serait erroné de négliger ces nuances, il serait incorrect de faire fi de l'enseignement lui-même. Par conséquent, dans tout le monde orthodoxe, l'enseignement biblique demeure l'idéal ou la norme, mais l'application reste pastoralement flexible afin de parvenir à la croissance spirituelle et au progrès chez les fidèles. Pour cette raison, on va observer à la fois un strict respect du code vestimentaire comme dans les monastères ou des paroisses dont les fidèles sont issus de cultures traditionnellement orthodoxes, ainsi qu'une flexibilité appropriée dans les églises qui ont un souci pastoral et font œuvre de missionnaire dans des sociétés non-orthodoxes. En général, c'est une bonne chose que d'être au courant de la tenue vestimentaire adéquate, et pas seulement de s'abstenir de toute critique de cellle-ci, mais aussi de la suivre avec respect car elle a une portée salvifique pour nous et les autres.

Question: Quel est le code vestimentaire spécifique à notre mission?

Réponse: Il existe quatre catégories de base: 1) les hommes, 2 femmes), 3) enfants, et 4) tous.

1) Les hommes ne doivent pas porter des chapeaux, des bandanas, des shorts, des chemises sans manches, ou des chaussures de sport comme les baskets.

2) Les femmes ne devraient pas porter de mini-jupes, de vêtements moulants, des bas ou des hauts révélateurs (sauf s'ils sont couverts avec un pull ou autre vêtement), ou des chaussures de sport comme les baskets.

3) Les enfants devraient avoir un peu plus de souplesse, mais ils devraient encore porter des "vêtements d'église", afin qu'ils sachent qu'ils sont dans un lieu qui est spécial et sacré.

4) Tout le monde doit s'abstenir de vêtements qui soient impudiques, ostentatoires, ou "trop ostentatoirement à la mode", ou qui puissent détourner de l'espace de prière sacré de la Maison du Seigneur. Les vêtements ou des  parures corporelles avec des images, des symboles, ou des choses écrites ne devraient pas être portés ou au moins couvert, de sorte que les saintes icônes et la Parole de Dieu n'aient pas à rivaliser avec le logo de notre équipe de sport favorite, le nom d'un groupe de musique ou le slogan de notre parti politique.

Ceci étant dit, nous ne devrions pas prendre sur nous de faire respecter le code vestimentaire à quiconque, en particulier aux visiteurs de la Mission. Lorsque les gens se familiariseront avec le christianisme orthodoxe, ils commenceront lentement à s'adapter aux façons de l'Église, grandissant naturellement en Christ avec ce qui se rapporte à la fois à l'âme et au corps. Si vous avez des questions ou des préoccupations, s'il vous plaît parlez-en à votre prêtre.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après




Il y a quelques années visitant une grande Eglise d'Athènes avec un ami prêtre, nous avons été surpris de voir parmi les visiteurs que cornaquait un guide grec,  un touriste américain ne portant pour tout vêtement qu'un slip de bain! 
Le prêtre me demanda de lui dire en anglais que sa tenue n'était pas appropriée en un tel endroit. Ce que je fis, en lui expliquant que nous étions dans un lieu sacré. Le ressortissant de l'Oncle Sam m'agonit alors d'injures et de sarcasmes, en me disant qu'il ne croyait pas en Dieu, et que si Dieu existait, il se souciait peu de sa tenue vestimentaire. Il termina en disant que personne n'avait à lui dire comment il devait s'habiller. Je lui fis remarquer qu'aux USA, on ne l'aurait certainement pas laissé entrer dans un musée dans cette tenue. Il continua à exprimer son indignation pendant que notre groupe s'éloignait.
Un chantre qui s'était joint à nous, conclut justement que la responsabilité de cette aberration incombait au guichetier à l'entrée, qui avait  accepté de lui vendre un ticket pour la visite…

Saint Jean de Changhaï, Bruxelles et San Francisco n'admettait pas que l'on garde une cravate sous son stikharion pour servir dans le sanctuaire de l'Eglise… La cravate étant un ornement appartenant à la mode futile du monde qui n'a pas sa place dans le sanctuaire.

Une habitude inepte concernant ce que l'on peut et ne pas faire dans l'Eglise, consiste aussi à dire: "Les canons n'en parlent pas, donc ce n'est pas interdit!" Ainsi puisque les canons ne le mentionnent pas, on peut vaquer à la prière dans l'église les mains dans les poches! Je me souviens d'un jeune orthodoxe, à qui nous faisions remarquer que son attitude n'était pas appropriée, qui nous mit au défi de trouver une quelconque allusion aux mains dans les poches dans les saints canons de l'Eglise! 

Et puisque rien n'est dit à ce sujet dans le Pedalion, il devrait être possible de s'asseoir en position du lotus pendant le sermon, ou de consulter son i-Phone! (C.L.-G.)