"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 16 avril 2016

Le saint nouveau confesseur Séraphim de Kharkov [prêtre Nicholas Zagorovsky], † 30 septembre 1943,

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Jeune homme, Nicolas était très vif, et avait un talent exceptionnel de comédien. Il fut tenté de se joindre à une troupe d'acteurs, mais sa mère insista pour qu'il devienne prêtre. Ses brillants talents profanes furent transformés en talents spirituels. 
A Kharkov, les églises qui étaient vides se remplirent lorsque la rumeur qu'un "autre Chrysostome" était apparu, se répandit. Père Nicolas était très actif: il organisait des pèlerinages vers divers monastères où des milliers de personnes participaient. Ses dons spirituels s’épanouïssaient: par sa prière la pluie tomba lors d'une grave sécheresse, une femme mourante fut guérie; il y eut aussi plusieurs cas de sa clairvoyance enregistrés.
Avec la bénédiction du staretz Anatole d’Optina, Père, Nicolas se mit à agirr comme staretz. Son influence sur le peuple était si grande, que quand il fut arrêté, les autorités décidèrent qu'il devait quitter Kharkov, et il alla à Pétersbourg où il  vécut dans la clandestinité pendant un certain temps. 
Père Nicolas est compté parmi les 5.000 croyants arrêtés pendant la célèbre "Sainte Nuit" de 1932. Il fut envoyé à Solovki. Ne s’attendant jamais à pouvoir survivre et retourner dans le monde et vers sa famille, Père Nicolas fut secrètement tonsuré moine sous le nom de Séraphim. Plus tard, il fut envoyé à pied sur la toundra à l'extrême pour s’y établir.
Après sa libération, il déménagea à Oboyan où il y avait un couvent secret. Encore une fois, il  vécut dans la clandestinité, servant tous les jours la Liturgie. Complètement usé par des années de vie dans de telles conditions et la menace constante d’être arrêté, Père Nicolas eut une attaque et mourut à la veille de la fête de la Protection de la Mère de Dieu, en 1943. Comme les feuilles d'automne brillantes de la nature, mourante, le Père Nicolas termina ses jours terrestres, son visage fut transformé, portant  l’empreinte de cet autre monde où «les justes brillent comme des étoiles."
2
[…] Et ainsi, Père Nicolas et Oulyasha se retrouvèrent à Saint-Pétersbourg. Ce fut le temps juste après que la prétendue «église vivante» soit apparue.
Marchant en ville, le Père Nicolas et Oulyasha allaient partout, en évitant les églises de « l’église vivante». Un jour ils entrèrent dans une église qui était près de leur résidence.
Là, une femme possédée se jeta rageusement sur Père Nicolas, avec un cri: «Oh, toi le chauve, oh, toi le pleurnicheur – tu viens aussi ici pour nous torturer"
Les gens qui se tenaient autour, ne savaient pas quoi penser, regardant Père Nicolas, qui était vêtu d'un vêtement simple de paysan. Mais bientôt les gens estimèrent que ce n’était pas du tout un homme ordinaire qu’ils voyaient, en dépit du fait que les exilés s’efforçaient de rester dans l'ombre.
3
La ville d’Oboyan fut prise par les allemands [pendant la Seconde Guerre mondiale]. Les soldats furent placés dans toutes les maisons.
La petite maison où le père Nicholas séjournait fut également réquisitionnée. On lui offrit un endroit pour dormir sur le sol. Cependant, les soldats allemands furent tellement frappés par l'apparition de ce staretz, qui demeurait constamment en prière, que non seulement ils ne prirent pas son lit, mais ils enlevèrent même leurs chaussures quand ils entraient dans sa chambre pour ne pas le déranger dans la prière.

Version française  Claude Lopez-Ginisty
D’après
1 Orthodox America
2 et 3 Russia’s Catacomb Saints
St. Herman of Alaska Brotherhood
Platina California
pp. 378/382

jeudi 14 avril 2016

Abba Agathon



On disait d’Abba Agathon qu'il s’efforçait d’accomplir tous les commandements.
Quand il naviguait dans un vaisseau, il était le premier à manipuler les rames, et quand les frères venaient le voir, il dressait la table de ses propres mains, dès qu'ils avaient prié, parce qu'il était plein de l'amour de Dieu.
Quand il fut sur le  point de mourir il resta trois jours les yeux fixes, et  grand ouverts.
Les frères le réveillèrent, en disant: "Abba Agathon, où es-tu? " Il répondit: "Je suis debout devant le trône du Jugement de Dieu."
Ils dirent: "N’as-tu pas peur, Père?" Il répondit: "Jusques à ce moment, j'ai fait de mon mieux pour garder les commandements de Dieu; mais je suis un homme; comment saurais-je si mes actions sont acceptables à Dieu? "
Les frères lui dirent: "N’as-tu pas confiance dans tout ce que tu as fait conformément à la loi de Dieu? " Le vieillard, répondit "Je n’aurai pas confiance jusqu'à ce que je rencontre Dieu. Vraiment le jugement de Dieu n’est pas celui de l'homme."
Quand ils voulurent l'interroger encore, il leur dit : " De votre charité, ne me parlez pas plus, car je n'ai plus le temps. "
Alors il mourut avec joie. Ils le virent partir comme quelqu’un saluant ses amis les plus chers.
Il conserva la plus stricte vigilance en toutes choses, en disant: «Sans grande vigilance un homme ne progresse pas même dans une seule vertu."
Version française Claude Lopez-Ginisty
d’après Benedicta Ward
The Christian Desert,
Macmillan Publishing

Sur Orthodoxie.com



Communiqué de presse du métropolite de Glyphada Paul (Église orthodoxe de Grèce) demandant le report de la visite du pape François sur l’île de Lesbos

Communiqué de presse du métropolite de Glyphada Paul (Église orthodoxe de Grèce) demandant le report de la visite du pape François sur l’île de Lesbos

Après le métropolite du Pirée Séraphin, le métropolite de Glyphada Paul a protesté contre la décision du Saint-Synode permanent de l’Église orthodoxe de Grèce donnant son accord à la visite du pape François sur l’île de Lesbos. Le métropolite Paul a publié le communiqué de presse suivant : « Comme nous en avons été informés par le bulletin de presse du Saint-Synode de l’Église de Grèce, le mardi 5 avril 2016, le Saint-Synode a accepté la proposition de la venue prochaine en Grèce du pape François, accomplissant une visite « humanitaire et à caractère symbolique ». Le Saint-Synode permanent a également invité le patriarche œcuménique Bartholomée à assister à la rencontre programmée sur l’île de Lesbos. Puisque nous considérons que les décisions susmentionnées du Saint-Synode sont d’importance majeure et qu’elles auraient dû être prises après la convocation de l’assemblée de la hiérarchie de l’Église orthodoxe de Grèce, nous souhaitons que la visite soit reportée jusqu’à ce que siège, le plus vite possible, la hiérarchie de l’Église de Grèce et que celle-ci prenne la décision y relative ».

mercredi 13 avril 2016

Archiprêtre Vladimir [Vorobyov]: La vie spirituelle (suite et fin)

Saints des Cavernes de Kiev 

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- Les médias séculiers parlent des aspects politiques et économiques de la situation en Ukraine. Personne ne parle du côté spirituel. Que pensez-vous des causes spirituelles de ce qui se passe en Ukraine?

- Toutes nos âmes souffrent quand nous voyons les terribles événements de la guerre - les catastrophes, les morts violentes. Ce qui se passe en Ukraine, du point de vue spirituel? Dans un sens, rien de nouveau, "... le monde entier est au pouvoir du Malin.» (1 Jean 5: 19). Jésus-Christ appelle Satan, le «Prince de ce monde." Ce monde vit selon les lois du mal.

Le Seigneur dit que Satan est le père du mensonge, mais le Seigneur a dit de l'Eglise: " Ne crains pas, petit troupeau..." (Lc 12,32), et " les portes de l'Hadès ne prévaudront pas contre l'Eglise"  (Matt. 16:18). Autrement dit, l'Église terrestre se trouve aux portes de l'enfer, mais elles peuvent ne peut pas prévaloir sur l'Église. On dit aussi: " La lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point vaincue"  (Jean 1: 5.).

L'histoire de l'Ukraine est couverte d'un tissu de mensonges. Ce qui se passe en Ukraine est la réalisation du principe "diviser pour régner." Kiev, cependant, est la " mère des villes russes." Nous avons une histoire commune avec les Ukrainiens – la Grande Russie, la Petite Russie. C’est notre pays commun. Nous avons une église orthodoxe commune, un Évangile commun et un office liturgique slave commun.

Nous sommes tous compris lorsque nous voyageons en Ukraine, et tous les Ukrainiens sont compris en Russie. En Russie, chaque famille a du sang ukrainien, de même, en Ukraine, le sang russe est, littéralement, dans chaque famille. Nous sommes de vrais frères, et la nation fraternelle d'un seul peuple.

Pour nous tous, la guerre en Ukraine est absurde et une illusion diabolique, car là, est versé le sang de nos frères. C’est une tragédie. Que Dieu empêche la haine mutuelle d'être allumée, car elle a un but diabolique et c’est une chose satanique. Nous devons prier Dieu pour les Ukrainiens et les plaindre de tout notre cœur. Ils sont en péril. Nous devons les aider de toutes nos forces. Nos frères souffrent de ces épreuves.



Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
 












mardi 12 avril 2016

Archiprêtre Vladimir [Vorobyov]: La vie spirituelle (suite)

Christ extrême humilité

- Comment apprendre l'humilité?
- C’est la question la plus importante. L'orgueil est appelé mère de tous les maux, et l'humilité, mère de toutes les vertus. 

Ce qui est dit à propos de l'humilité ne se dit pas à propos de toute autre vertu: "Sans humilité, on ne peut pas être sauvé," "Dieu résiste aux orgueilleux, mais Il fait grâce aux humbles" (Jc 4:. 6).
Si une personne est humble, Dieu lui donne la Grâce. L'orgueil est la plus grande impureté. C’est un péché diabolique. C’est le cœur de l'influence satanique sur une personne.
L’humilité... Il semble que les saints Pères n’aient pas de définition précise de l'humilité. Vous trouverez de nombreuses références de leur part sur l'humilité, mais je n'ai pas trouvé une seule définition. 

Saint Isaac le Syrien dit: "L’humilité est le vêtement de la Divinité." Comme vous le voyez, une définition très imaginative et mystérieuse.
Il existe un moyen simple pour savoir si une personne a de l'humilité. On doit demander: "Avez-vous de l’orgueil?" Si elle dit non, alors cela signifie qu'elle est loin de l'humilité. Si elle dit sincèrement: "Oui, je suis très orgueilleux. Je ne peux pas faire face à ce désastre." Cela signifie que des signes d'humilité sont déjà apparus.
Comment l’orgueil apparaît-il? Le premier signe est l’offense. Si une personne est blessée ou blesse quelqu'un, cela signifie qu'elle est orgueilleuse. Avez-vous offensé quelqu’un, ou avez-vous été offensés? Apprenez à ne pas en prendre ombrage. 

Essayez de ne pas juger les gens - pas seulement des êtres chers, mais tout le monde.

"Car par le jugement que vous prononcez, vous serez jugés..." (Matthieu 7: 2). Ces paroles du Christ sont accomplies littéralement. Autrement dit, non seulement vous serez jugés aussi durement que vous jugez, mais vous serez jugés pour les mêmes choses que vous condamnez. 

Si vous condamnez quelqu'un, vous tomberez très probablement dans le même péché. Toutes les personnes ayant l'expérience de la vie spirituelle le savent.

D'autre part, le Seigneur a dit: "Ne jugez pas, afin de n'être point jugés." Si vous ne condamnez personne, alors le Seigneur promet de ne pas vous juger. 


C'est la meilleure voie vers le salut. Et le besoin de juger? C'est simplement une mauvaise habitude. Fixez-vous un objectif: ne pas blâmer qui que ce soit, et soyez sauvés.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d’après

lundi 11 avril 2016

Archiprêtre Vladimir [Vorobyov]: La vie spirituelle (suite)

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- Comment peut-on choisir un père spirituel?
- Ce doit être abordé avec prudence. L'apôtre Paul a écrit: "Car si vous avez d'innombrables guides dans le Christ, vous n'avez pas beaucoup de pères. Car je suis devenu votre père en Christ... " (1 Corinthiens 4:15). Cela signifie: "Je vous ai élevés pour la vie dans l'Esprit Saint et la vie de l'Eglise."
Une personne baptisée enfant, mais qui n’a pas été élevée dans la foi, et n’a pas été instruite par une vie spirituelle centrée dans l'église, considère souvent son église paroissiale comme responsable de sa naissance spirituelle et comprend que c’était précisément ce prêtre qui l'a conduite à la foi. Si nous sommes liés par les liens du sang avec notre père dans la chair, alors la relation est spirituelle avec notre père spirituel.  Nous devons d'abord et avant tout aimer notre père spirituel "pour l'amour du Christ."
Le sacerdoce est un don. Ce don est de porter l'image du Christ. Il y a beaucoup de belles icônes et beaucoup d’icônes médiocres qui ne le sont pas, mais nous prions toujours devant elles et nous  les mettons dans le beau coin [id est le coin d’icônes]. Il en va de même avec les prêtres: peut-être que celui-ci n’est pas exceptionnel, mais il est nécessaire de voir et d’aimer en lui le serviteur du Christ.
Deuxièmement - nous devrions écouter notre père spirituel. Tous les enfants doivent obéir à leurs parents: "L'obéissance est plus que le jeûne et la prière." Sans obéissance il n'y a pas de vie spirituelle. C’est essentiellement un vœu d'obéissance. Si vous voulez être un enfant spirituel, vous vous engagez à obéir.
Troisièmement, nous devons apprendre l'humilité, de notre père spirituel. Récemment, le livre "Ma vie avec le staretz Joseph" a été publié, il a été écrit par le remarquable staretz, l’archimandrite Ephraïm. J'ai ai eu l'occasion de le voir à plusieurs reprises. Sa vie spirituelle a commencé avec l'obéissance au staretz Joseph l’hésychaste - le grand saint du XXe siècle.
Le nom de Joseph, le staretz hésychaste est lié à la résurgence de la vie spirituelle sur le Mont Athos, qui avait été en grand déclin au début du XXe siècle. Ephraïm était encore un jeune garçon quand il est venu vers le staretz Joseph sur le Mont Athos. Il a été accepté, et on lui a dit qu'il aurait à obéir. Il a pieusement écouté [son staretz] toute sa vie, bien que le staretz le grondât sans cesse. Ephraïm répondait: "Que cela soit béni, Père." Il savait que c’était là la voie de la vie spirituelle.
Il semblait que ce staretz n’avait aucune pitié, mais le résultat est évident: il [Ephraim] est devenu higoumène de l'un des meilleurs monastères du Mont Athos, puis il a fondé de nombreux nouveaux monastères en Grèce, et en Amérique.
Ne soyez pas offensés par un père spirituel. Vous devez le croire. Vous avez besoin de prier pour votre père spirituel afin que le Seigneur établisse votre vie spirituelle à travers lui. S'il n'y a pas ce genre de relation, et que cela n'a pas fonctionné, alors vous n'êtes pas un enfant spirituel, peu importe combien vous vous êtes confessé à ce prétendu père spirituel.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
PRAVMIR 


dimanche 10 avril 2016

Archiprêtre Vladimir [Vorobyov]: La vie spirituelle (suite)




- Est-ce que le choix d'un père spirituel demande d’avoir du discernement?
- Oui, et bien plus encore. L'Église grecque conserve encore la règle ancienne selon laquelle un père spirituel ne peut être qu’un vieux prêtre expérimenté avec une chirothésie (bénédiction) spéciale, une nomination épiscopale comme confesseur, et les références correspondantes.
La plupart des pères spirituels en Grèce sont des moines âgés. C’est arrivé parce que les moines grecs ont conservé une autorité spéciale depuis l'époque de l'iconoclasme. A l'époque, les iconodules furent terriblement persécutés, et presque tous les membres du clergé blanc obéissaient aux iconoclastes parce qu'il était difficile pour eux de résister à la volonté de l'empereur.
Si un prêtre n’était pas d'accord avec l'ordre de rejeter les icônes, il était banni, envoyé en exil et persécuté - et, pour le bien de leurs familles, les prêtres ne résistaient pas. Quelque chose de semblable est arrivé en Russie pendant le rénovationisme sous le régime soviétique.
Les moines, qui rejetaient le monde et toutes choses du monde, montraient une grande force. Ce furent les cloîtres des moines, en particulier, qui sauvèrent la vénération des icônes. De là est venue la tradition qu'il valait mieux aller au monastère pour la confession.
On ne pouvait pas se confesser à n’importe quel moine, mais seulement à un moine expérimenté sur lequel un chirotésie spéciale avait été faite. Bien sûr, dans le cas de danger mortel, on pouvait se confesser à n’importe quel prêtre. Les jeunes prêtres, cependant, ne pouvaient pas avoir d'enfants spirituels ou exercer une guidance spirituelle en toutes circonstances.
Il y a, malheureusement, de tristes expériences avec les pères spirituels modernes. Souvent, les gens viennent et disent "telle ou telle pénitence m’a été imposée." Souvent, il est évident que cette personne ne peut pas supporter la pénitence, et que le hiéromoine ou le prêtre l’a tout simplement imposée comme une admonestation superficielle venant de l’Euchologe, mais sans comprendre. Il ne sait même pas qu'il n'a pas le droit d'imposer la pénitence de cette manière.
Par exemple, un médecin n'a pas le droit de dire: " Prends ce médicament et ne reviens plus." Le médecin doit dire: "Prends ce médicament et  reviens dans une semaine. Je dois t’examiner, faire quelques tests, et comprendre comment le médicament agit." Il est irresponsable de simplement donner une drogue puissante comme ça. 
De même, le confesseur n'a pas le droit d'imposer la pénitence s'il ne verra pas à nouveau la personne et ne la suivra pas: cette pénitence a-t-elle produit de bons fruits, ou bien la personne a-t-elle tout simplement cessé d'aller à l'église? La pénitence peut être donnée à ses enfants spirituels, qu'il voit et connaît.
Il est préférable qu’un jeune prêtre ne se précipite pas pour devenir confesseur - il est préférable que le fidèle repentant aille, si possible,  vers un prêtre expérimenté. Il est préférable pour les jeunes prêtres de commencer avec les enfants, parce qu'ils ont habituellement leurs propres enfants- et puisqu'ils comprennent mieux la façon de se comporter avec les enfants, ils sont moins susceptibles de faire une erreur avec eux.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
PRAVMIR

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX



28 mars /10 avril
4ème dimanche de Carême – de St Jean Climaque

Saint Hilarion le jeune, abbé du monastère de Pélécète en Bithynie, confesseur (vers 754) ; saints Jonas et Barachise (330) ; sainte Gundelinde, abbesse de Bas-Moutier en Alsace (750) ; saint Étienne, thaumaturge, abbé du monastère de Triglium, confesseur (815) ; saint martyr Boïan de Bulgarie (vers 830) ; saint Eustrate, moine et martyr des Grottes de Kiev (1097) ; saint Hilarion de Gdov (1476) ; saints néo-martyrs de Russie : Nicolas (Postinikov), confesseur, prêtre (1931), hiéromartyre Basile (Malinine), prêtre (1938), martyr Jean (Tchernov) (1939).

Liturgie de saint Basile le Grand
Lectures: Hébr.VI, 13-20; Éph. V, 9-19 / Мc. IX, 17-31; Matth. IV, 25 – V, 12

ST JEAN CLIMAQUE
L
a Sainte Église dédie l’office du quatrième dimanche de Carême à l’exemple élevé de vie ascétique que représente Saint Jean Climaque, auteur du livre « L’échelle » (des vertus), dont l’auteur tire son nom (en grec « climax » signifie « échelle). Selon la Tradition, Saint Jean naquit vers l’an 570, dans la famille des saints Xénophonte et Marie, dont la mémoire est fêtée le 26 janvier. A l’âge de seize ans, il entra au monastère du Sinaï, où, quatre ans après, il fut tonsuré moine. Durant dix-neuf ans, il se trouva sous la direction d’un ancien nommé Martyrius. Une fois, ils se rendirent chez l’ancien Jean le Sabbaïte, qui se leva, lava les pieds de Jean et baisa sa main. Après leur départ, le disciple de Saint Jean le Sabbaïte demanda à celui-ci pourquoi il avait agi ainsi. L’ancien lui répondit : « Crois-moi, mon enfant, je ne sais pas qui est ce jeune homme, mais j’ai reçu l’higoumène du Sinaï et j’ai lavé les pieds de l’higoumène ». Un autre ancien, du nom de Stratégius prédit que Jean serait un jour un grand luminaire spirituel. Les paroles des anciens se réalisèrent. A trente-cinq ans, Saint Jean partit comme ermite dans le désert, au pied du Mont Sinaï. Il y passa quarante ans, œuvrant avec humilité et douceur dans la prière. A l’âge de septante-cinq ans, il fut élu higoumène du monastère du Sinaï. A la demande de Jean, higoumène du monastère de Raïthou, il écrivit la célèbre « Échelle des vertus », où il décrit les trente degrés de l’ascension vers la perfection spirituelle. Le but de cette œuvre est de montrer que le salut exige de l’homme renonciation à soi-même et labeurs ascétiques renforcés. Les degrés de « L’échelle » constituent la voie de l’homme vers la perfection, qui, graduellement, et non subitement, peut être atteinte, et par laquelle il se rapproche du Royaume céleste. Saint Jean fut higoumène durant quatre années, puis s’isola ensuite à nouveau dans le silence. Il s’endormit dans le Seigneur en 649.

Tropaire du dimanche, ton 4
Свѣ́тлую воскресéнiя про́повѣдь отъ Áнгела yвѣ́дѣвша Гoспо́дни yчени́цы и пра́дѣднee осужде́нie отве́ргша, Aпо́столомъ xва́лящася глаго́лаху : испрове́́pжеся cме́рть, воскре́сe Xpистócъ Бо́гъ, да́руяй мípoви ве́лiю ми́лость.
Les saintes femmes, disciples du Seigneur, ayant appris de l’Ange la radieuse nouvelle de la Résurrection, rejetèrent la condamnation des premiers parents, et, pleines de fierté, dirent aux Apôtres : « La mort a été dépouillée, le Christ est ressuscité, donnant au monde la grande miséricorde ! »
Tropaire de St Jean Climaque, ton 1
Пусты́нный жи́тель и въ тѣлecи́ а́нгелъ, и чудотво́рeцъ яви́лся ecи́ богоно́се О́тче на́шъ Iоа́ннe; посто́мъ, бдѣ́ніемъ, моли́твою небе́сная дapoва́нія прiи́мъ, исцѣля́еши неду́жныя, и ду́ши вѣ́рою притека́ющиxъ ти́. Cла́ва да́вшему тeбѣ́ крѣ́пость; cла́ва вѣнча́вшему тя́; cла́ва дѣ́йствующему тобо́ю всѣ́мъ исцѣле́нія.
Habitant du désert et ange dans le corps, tu fus thaumaturge, ô Jean, notre père théophore ; par le jeûne, les veilles et la prière, tu as reçu des dons célestes ; tu guéris les malades et les âmes de ceux qui accourent vers toi avec foi. Gloire à Celui qui t’a donné la force, gloire à Celui qui t’a couronné, gloire à Celui qui par toi accomplit pour tous des guérisons.
Kondakion de St Jean Climaque, ton 4
Нa выcoтѣ́ Го́сподь воздержа́нія и́стинна тя́ положи́, я́коже звѣзду́ нелécтную, cвѣтовoдя́вшую концы́, наста́вниче Iоа́ннe О́тче на́шъ.
En vérité, le Seigneur t’a placé au sommet de la tempérance, comme un astre fixe qui éclaire les confins de l’univers, ô Jean notre guide et notre père.
Kondakion du dimanche, 4ème ton
Спа́съ и изба́витель мо́й изъ гро́ба я́ко Бо́гъ воскреси́ отъ у́зъ земноро́дныя, и врата́ а́дова сокруши́, и я́ко Влады́ка воскре́ce тридне́венъ.
Mon Sauveur et mon Rédempteur, au sortir du Tombeau, a libéré les humains de leurs chaînes et a fracassé les portes de l’enfer ; en Maître, Il est ressuscité le troisième jour.
Au lieu de « Il est digne en vérité... », ton 8
О Teбѣ́  páдуeтся, Благода́тная, вся́кая твápь, Áнгельскій coбópъ и человѣ́ческiй póдъ, ocвяще́нный xpáме и paю́ слове́сный, дѣ́вственнaя пoxвaлó, изъ Heя́же Бо́гъ воплоти́cя, и Mладе́нецъ бы́́сть, пpéжде вѣ́къ сы́й Бо́гъ  нáшъ; Ложесна́ бо Tвоя́ пpecто́лъ coтвopи́, и чpéво Tвое́ простра́ннѣe небécъ coдѣ́лa. О Teбѣ́ páдуeтся Благода́тная, вся́кая твápь, cлáва Teбѣ́.
En Toi se réjouissent ô Pleine de Grâce, toute la création, le chœur des anges et le genre humain. Ô Temple sanctifié, ô paradis spirituel, ô Gloire virginale, c’est en Toi que Dieu s’est incarné, en Toi qu’est devenu petit enfant Celui qui est notre Dieu avant tous les siècles. De Ton sein, Il a fait un trône plus vaste que les cieux. Ô Pleine de Grâce, toute la création se réjouit en Toi. Gloire à Toi.

EXTRAITS DE « L’ÉCHELLE SAINTE » DE ST JEAN CLIMAQUE[1]

1. De même que l’eau qu’on répand peu à peu sur le feu finit par l’éteindre, ainsi les larmes d’une affliction véritable éteignent toutes les flammes de la colère et de l’irritation. Telle est la raison de l’ordre que nous avons suivi.

2. L’absence de colère est un désir insatiable des humiliations, de même que la vaine gloire est un désir effréné des louanges. L’absence de colère est une défaite de la nature devenue insensible aux injures, au prix de nos luttes et de nos sueurs.

3. La douceur est un état immobile de l’âme qui reste égale à elle-même aussi bien dans les humiliations que devant les louanges.

4. Le commencement de cette victoire sur la colère est le silence des lèvres quand le cœur est agité ; le progrès en est marqué par le silence des pensées devant un simple trouble de l’âme ; et la perfection en est la sérénité imperturbable de l’âme sous le souffle des vents impurs.

5. La colère est la persévérance dans une haine secrète, autrement dit le souvenir qu’on garde d’une rancune. La colère est le désir de nuire à celui qui nous a offensés. L’irritation est un embrasement intempestif du cœur. L’amertume est un mouvement plein d’aigreur qui s’installe dans l’âme. L’irascibilité est une instabilité de l’humeur et une difformité de l’âme.

6. Comme les ténèbres se dissipent dès que paraît la lumière, ainsi le parfum de l’humilité fait s’évanouir toute trace d’amertume et d’irascibilité.

7. Certains, parce que leur irritation passe vite, négligent d’en prendre soin et de la soigner. Ces malheureux n’écoutent pas Celui qui a dit : «L’instant de sa colère est celui de sa perte» (Sir. 1,22).

8. Il existe un mouvement rapide de la meule qui broie et fait disparaître en un instant plus de grain et de fruit spirituels qu’un autre durant tout un jour, aussi devons-nous y veiller avec soin. Il peut se produite, sous l’effet d’un vent violent, un embrasement soudain capable de dévorer et d’anéantir le champ de notre cœur, plus que ne le ferait un feu de longue durée.

9. Nous ne devons pas oublier, mes amis, que les démons mauvais se retirent parfois pour un temps, pour que nous négligions nos graves passions comme si elles étaient sans conséquence, et que nous tombions ensuite dans des maladies incurables.

10. Une pierre anguleuse et dure perd toutes ses aspérités et sa rudesse quand elle se heurte et se cogne à d’autres pierres, et elle devient ronde. De même, quand une âme anguleuse et dure se trouve mêlée à une foule d’hommes rudes et irascibles et doit vivre avec eux, elle est placée devant cette alternative : ou bien guérir ses propres blessures par la patience, ou se retirer ; dans ce cas, sa lâche dérobade lui fera pleinement connaître sa propre faiblesse, comme dans un miroir.

11. L’homme irascible est un épileptique volontaire, qui moyennant une prédisposition involontaire, est saisi d’une crise et tombe à terre.


Commentaire de saint Jean Chrysostome sur l’Épître du jour

L’apôtre dit : « Ayez donc soin de marcher avec circonspection ». En d'autres termes : La prédication mise à part, ne donnez pas d'autre sujet, d'autre motif de haine contre vous. Que personne n'ait autre chose à vous imputer : soyez respectueux et soumis dans toutes les choses qui n'intéressent pas la prédication, qui ne gênent point la piété : « Rendez à tous ce qui leur est dû: à qui le tribut, le tribut; à qui l'impôt, l'impôt ». (Rom. XIII, 7.) Car les incrédules rentreront en eux-mêmes, quand ils nous verront irréprochables dans le reste. « Non comme des insensés, mais comme des hommes sages, rachetant le temps ». Il ne dit pas cela pour nous conseiller d'être souples et de prendre toutes les formes. Voici ce qu'il veut dire : Le temps n'est pas à vous; vous n'êtes en ce monde que des étrangers, des voyageurs de passage : ne cherchez pas les honneurs, ne cherchez pas la gloire, ne cherchez pas la puissance, ne cherchez pas la vengeance; subissez tout, et par ce moyen rachetez le temps ; ne craignez pas de payer, payez tout ce que l'on exigera... Il y a ici quelque obscurité : tâchons de l'éclaircir au moyen d'un exemple : Supposez qu'un homme possède une maison magnifique et que des gens y pénètrent pour le tuer; qu'alors pour se sauver il donne une forte somme à ces scélérats : nous dirons qu'il se rachète... Eh bien ! Vous aussi, vous êtes possesseur d'une superbe maison, vous avez la vraie foi : on vous poursuit pour vous dépouiller : donnez tout ce qu'on vous demandera, gardez seulement le principal, à savoir la foi.



[1] Traduction du R.P. Placide Deseille