Entre "l'autocongratulation" effrénée de certains participants et la critique mesurée d'autres participants, les fidèles vont finir par penser que les Pères du Concile n'ont pas tous assisté au même événement. C.L.-G.
Nous publions ci-dessous in extenso la lettre du métropolite de Gortyne et Megalopolis Jérémie (Église orthodoxe de Grèce), laquelle a été envoyée aux prêtres de son diocèse le 12 décembre 2016.
« Chers Frères prêtres et concélébrants,
Du 19 au 26 juin a eu lieu à Kolymbari, en Crète, le Saint et Grand Concile panorthodoxe, ainsi qu’il a été appelé. Je connais votre intérêt pour ce qui s’est passé lors de ce Concile, puisque vous me l’avez demandé au cours d’entretiens privés. Or, je vous avais dit que je vous répondrai à tous par une réponse générale. C’est ce que je fais maintenant, ce qui est mon devoir et mon obligation en tant que votre évêque.
1. En premier lieu, je dois dire ce que vous savez, c’est-à-dire que notre Église s’exprime conciliairement (synodika). Et vous-mêmes, avec votre troupeau, les chrétiens laïcs, vous constituez une Assemblée (synodos), et laquelle ! C’est la divine Liturgie qui est appelée « assemblée » (synodos) puisqu’elle est l’œuvre du peuple (leitos). Vous savez que sans l’élément laïc, vous ne pouvez célébrer la divine Liturgie. Cette Assemblée, la divine Liturgie est réellement « grande et sainte ». « Sainte », car en elle, par votre propre prière – celle du prêtre – qu’accompagnent les chrétiens fidèles pendant l’hymne « Nous Te chantons… », vient le Saint-Esprit, non seulement sur les Dons qui se trouvent sur le saint Autel, pour les transformer en le Corps et le Sang du Christ, mais aussi sur toute l’Assemblée des fidèles. C’est ainsi qu’il est dit dans la prière de la Consécration : « Envoie Ton Esprit Saint sur nous et sur les Dons ici offerts ». Et la divine Liturgie est une « Grande » Assemblée parce que malgré le fait que dans nos villages, il peut se produire que celle-ci ne soit constituée que de cinq femmes âgées, « des milliers d’archanges et des myriades d’anges… » sont présents à l’office, comme nous le disons dans la prière correspondante. Ainsi, l’Église convoque toujours des assemblées et elle a beaucoup tardé, ces dernières années, à se rassembler en Concile. Aussi, nous nous sommes fortement réjouis lorsque nous avons entendu que notre patriarche œcuménique Bartholomée convoquait un Concile panorthodoxe. Un Concile a eu lieu, auquel notre Église de Grèce a été représentée par notre Archevêque avec environ 25 évêques, une sainte délégation de toute la hiérarchie de l’Église de Grèce, que nous avons accompagnée par notre prière et notre anxiété. Beaucoup a été dit, positivement et négativement, et je vais exposer ici mon propre point de vue sur ce qui a été dit et écrit à ce Concile, et ce librement et en bonne conscience, en tant qu’évêque de l’Église de Grèce.
2. Frères dans le sacerdoce, comme nous le savons par l’histoire des Conciles de notre Église, un Concile se rassemble pour condamner une hérésie et naturellement pour régler différentes questions d’ordre et de cheminement de notre Église. Mais, principalement, notre Église se préoccupe particulièrement de la foi de ses enfants, qu’elle formule clairement dans ses Conciles, dissociant celle-ci de l’erreur et de l’hérésie. On entend parler déjà depuis de nombreuses années de l’hérésie de l’œcuménisme, une construction religieuse qui veut l’unité de tous, en dépit des différences dogmatiques. Les racines de cette hérésie se trouve dans le syncrétisme de l’Ancien Testament, qui a été combattu passionnément par ses prophètes. Oui ! Les combats des prophètes de l’Ancien Testament sont des combats contre l’œcuménisme. Par cette hérésie, que ses connaisseurs appellent à juste titre « pan-hérésie », ont été influencés nombre de nos orthodoxes. Ils disent en effet qu’il existe des clercs de haut degré qui sont enthousiastes des mouvements oecuménistes et qui les soutiennent dans leurs paroles. Un immense nombre de nos chrétiens sont scandalisés par les slogans oecuménistes qu’ils entendent. Le papisme constitue aussi une hérésie. Puisque, en raison de nos clercs et laïcs philo-oecuménistes et philopapistes, il y a une confusion dans le monde orthodoxe, il aurait fallu – c’est que nous attendions – que le Concile de Kolymbari en Crète, avec son autorité, éclaircisse les choses et parle clairement de ces deux hérésies de notre époque et en préserve les fidèles. Il ne l’a pas fait, malgré le fait que de nombreux clercs et laïcs l’avaient demandé avant le Concile, et ce avec beaucoup d’insistance et de supplications. Naturellement, les fidèles orthodoxes savent que le papisme est une hérésie, parce que nous avons à son sujet les témoignages des saints Pères et surtout celui de l’illustre Père, saint Grégoire Palamas. Les fidèles savent également que l’œcuménisme est une pan-hérésie. Aussi, en raison du danger menaçant et afin que le peuple fidèle en fût préservé, nous aurions attendu la condamnation du papisme et de l’œcuménisme par le Concile. Or nous ne l’avons pas vu.
3. Mais, paradoxalement, il semble que le Concile de Crète n’a condamné aucune hérésie, ni qu’il ait parlé d’hérésies, qu’il qualifie « d’Églises ». Ici, mes très pieux prêtres, je m’arrêterai pour procéder à une clarification du terme « Église ». Il s’agit d’un mot qui signifie en général le rassemblement, la réunion, l’assemblée des personnes. Ce mot a été utilisé dans l’antiquité. C’est ainsi que les anciens parlaient de « l’ecclesia du peuple ». Dès le début, le christianisme pour manifester sa foi et exprimer ce qu’il faisait, a accepté sans crainte et librement des expressions séculières et politiques, tels que les mots « « royauté », « force » que nous entendons dans l’office divin (« Car à Toi appartient la force, à Toi conviennent la royauté, la puissance et la gloire… »). Pour ce qui concerne notre relation avec Dieu, nous l’exprimons par le mot « foi », et encore mieux par le mot « Église ». Non pas par le mot « religion ». Lorsque nous disons « foi », nous comprenons toute notre vie, toute notre relation avec Dieu. Nous comprenons toute notre famille sacrée que nous appelons « Église ». Lorsque Jacques, le frère de Dieu, dit que « la prière de la foi sauvera le malade » (Jc 5,15), il n’a pas en vue la prière qui est faite avec foi, mais la prière que fait l’Église (c’est elle qui est appelée « foi »), raison pour laquelle elle a la force de sauver. Lorsque l’Église prie lors d’un sacrement, elle est entendue dans tous les cas, bien que le prêtre qui le célèbre soit pécheur. C’est la même chose qu’expriment les mots « Que tous se délectent du banquet de la foi » [discours pascal de St Jean Chrysostome, ndt], c’est-à-dire le « banquet » de l’Église, qui est la divine Eucharistie. Mais l’expression « Église » est encore plus profonde et plus sacrée pour manifester la Famille de Dieu. Pères et Frères, le Fils de Dieu, s’est engendré et est venu dans le monde pour créer Sa famille, laquelle est l’Église. Celle-ci est un Mystère et ne peut être limitée par des définitions. Nous concevons cependant et goûtons ce mystère de l’Église (chacun en fonction de sa pureté) dans la divine Liturgie. C’est la raison pour laquelle St Ignace le Théophore dit que l’Église est « l’Autel », c’est-à-dire la sainte Table sur laquelle est célébrée la divine Liturgie. Puisque la divine Liturgie est l’Église, ceux qui ne participent pas à la Divine Eucharistie ne peuvent y participer. Et puisque nous ne pouvons pas communier avec les catholiques, les protestants et les autres chrétiens hétérodoxes, ceux-ci ne sont pas attitrés à être qualifiés du terme sacré « d’Église ». Ils ne constituent simplement que des communautés religieuses. Cependant, le Concile de Crète les a appelé « Églises ». Naturellement, comme nous l’on dit lors de l’Assemblée [des évêques de l’Église de Grèce, ndt] qui a siégé en novembre, les Pères hiérarques de notre Église de Grèce ayant participé au Concile, le terme « Église » qui a été appliqué aux hétérodoxes, n’a pas été utilisé dans son sens principal, dogmatique mais, abusivement, dans le sens de communauté religieuse. Oui, mais dans nos textes et expressions théologiques, nous avons une autre conception de « l’Église », celle que nous avons présentée ci-dessus. Et puisqu’il s’agit donc de textes du Saint et Grand Concile, il convient que nous soyons très précis dans nos expressions. Après nous, d’autres et d’autres viendront et trouveront « prête » l’utilisation de l’expression « Église » pour les hérétiques et ceux qui sont le plus libéraux à leur égard, avec la justification au demeurant correcte que l’expression a été utilisée précédemment par un Concile. C’est pourquoi des théologiens solides se sont dressés contre cette expression, selon laquelle les hétérodoxes sont appelées « Églises », et l’ont considérée comme très erronée, surtout pour un texte conciliaire.
4. Mais nous, les évêques [de l’Église de Grèce], lors de notre Assemblée de mai de cette année, n’avions pas formulé cette expression erronée. Pourquoi notre texte a-t-il donc été modifié ? Notre texte, suivant la décision de l’Assemblée de mai, disposait : « L’Église orthodoxe connaît l’existence d’autres Confessions et Communautés chrétiennes ne se trouvant pas en communion avec elle ». Cette proposition était on ne peut plus orthodoxe. Elle a été acceptée par toute notre hiérarchie et c’est cette proposition que devait soutenir notre délégation, sans modification, devant le Concile. Or, la proposition a été modifiée comme suit : « l’Église orthodoxe accepte l’appellation historique des autres Églises et Confessions chrétiennes hétérodoxes qui ne se trouvent pas en communion avec elle ». Cette phrase est erronée pour la raison que nous avons indiquée, à savoir que les hétérodoxes y sont appelés « Églises ». L’expression « Églises hétérodoxes » signifie « hérétiques ». Et puisque ces « églises » sont hérétiques, comment les appelons-nous « sœurs » ? Mais l’esprit théologique aguerri du bon Pasteur de notre bien-aimée Patrie, S.E. le métropolite de Naupacte Mgr Hiérothée, qualifie clairement cette expression «d’anti-orthodoxe » ! Je m’efforcerai, Pères, de vous expliquer simplement le contenu anti-orthodoxe de l’expression « Églises hétérodoxes » sur la base de l’interprétation du métropolite de Naupacte : il s’agit d’une expression contradictoire. L’Église dispose de toute la vérité et ne peut faire erreur. Si elle est dans l’erreur, elle ne peut être l’Église. L’hérésie est une erreur. Dire « Églises hétérodoxes », c’est mettre ensemble ces deux opposés, cela signifie que nous acceptons l’erreur dans l’Église et la vérité dans l’hérésie ! C’est grotesque ! Oui, c’est ce que signifie l’expression « Églises hétérodoxes ». Je reconnais cependant que la délégation de notre hiérarchie, en utilisant l’expression « Églises hétérodoxes », de même que le Concile de Crète adoptant celle-ci, ne voulait pas exprimer l’enseignement erroné susmentionné, mais nous savons tous que, dans les textes conciliaires doit exister l’exactitude et la clarté. Il n’est pas permis dans des textes conciliaires d’utiliser de telles expressions erronées. Ceci, selon le rapport du métropolite de Naupacte connaît un précédent historique. Dans la « Confession de Loukaris », qui a été écrite ou adoptée par le patriarche de Constantinople Cyrille Loukaris, il est dit que l’Église dans son cheminement peut tomber dans l’erreur et, au lieu de la vérité, dire le mensonge. Le patriarche formule littéralement la proposition suivante : « Il est vrai et certain que, dans son cheminement, l’Église peut errer et, au lieu de la vérité, choisir le mensonge ». Le sens de l’erreur de cette proposition de Cyrille Loukaris est formulée exactement par l’expression « Églises hétérodoxes » du texte du Concile de Crète, après l’altération de la première expression très orthodoxe de notre hiérarchie. Or, le Concile de Constantinople de 1638 a anathématisé le patriarche Cyrille Loukaris pour son expression anti-orthodoxe susmentionnée, selon laquelle l’Église peut être dans l’erreur. Toujours est-il que l’expression erronée « Églises hétérodoxes » restera maintenant, si le Concile de Crète est reconnu, en tant qu’écrite officiellement dans son texte et sera utilisée bel et bien et très librement comme permise et valide. Comme cela nous est connu, le mot « Église » a été attribué au XXème siècle pour la première fois à des chrétiens qui se trouvent hors d’elle, et ce par la proclamation du Patriarcat œcuménique de 1920. S.E. le métropolite de Naupacte, dans sont texte à la hiérarchie de novembre de cette année se plaint à juste titre que la nouvelle proposition avec l’expression erronée n’a pas été étudiée par la délégation de notre hiérarchie, mais a été faite « pendant la nuit du vendredi au samedi », mentionnant que le rédacteur de la proposition « ne connaît pas la dogmatique de l’Église orthodoxe catholique », et qualifiant la phrase controversée de « diplomatique et non théologique ». C’est une phrase qui facilite l’hérésie et la pan-hérésie de l’œcuménisme, disons-nous.
5. Dans le texte final de la délégation de notre hiérarchie, comme cela a été de nouveau relevé par S.E. le métropolite de Naupacte, il y a une autre faute sérieuse, dogmatique et ecclésiologique. Il est écrit dans le texte : « D’après la nature ontologique de l’Église, son unité ne saurait être perturbée. Cependant, l’Église orthodoxe accepte l’appellation historique des autres Églises et Confessions chrétiennes hétérodoxes qui ne se trouvent pas en communion avec elle ». Le métropolite de Naupacte considère à nouveau la première phrase du texte « impie et anti-orthodoxe ». Effectivement ! Cette phrase est telle parce qu’elle exprime le point de vue protestant sur l’Église invisible et visible. Lorsque Luther et, avec lui, Calvin et Zwingli, se sont détachés de Rome, ils ont développé la théorie sur l’Église invisible et visible, afin que l’on ne pense pas qu’ils étaient en dehors de l’Église. L’Église invisible, à laquelle ils pensaient appartenir, était selon eux unie, tandis que les Églises visibles sur terre (ils avaient d’abord appartenu à l’une d’entre elles – celle de Rome –) étaient divisées et s’efforçaient de trouver leur unité. Notre théologien Lossky, dénonçant cette ecclésiologie protestante, qui divise l’Église en visible et invisible, la met en parallèle avec l’hérésie de Nestorius, qui a divisé la nature divine et humaine dans la Personne du Christ. De cette théorie des Protestants sur l’Église visible et invisible, qui est sous-jacente dans l’expression du texte conciliaire que nous jugeons, « partent – dit le métropolite de Naupacte – d’autres théories, comme celle des branches, la théologie baptismale et le principe d’inclusivité ». Aussi, nous devons faire très attention. L’expression du Concile «D’après la nature ontologique de l’Église… » est bizarre. Je vais maintenant examiner le sujet d’un autre angle, Pères, pour que vous compreniez l’erreur de l’expression. Je vous le demande, mes frères concélébrants : Pourquoi appelons-nous le miracle de la Divine Eucharistie « changement » des saints Dons et non « transsubstantiation » ? Parce que l’expression « transsubstantiation » rappelle la théorie de Platon et d’Aristote sur les idées, les archétypes, qui selon eux sont la substance des choses terrestres. Ainsi, le terme «transsubstantiation » pour exprimer la Divine Eucharistie manifeste que sont changés non pas le pain et le vin lui-mêmes, mais leurs archétypes dans le monde d’en-haut, les idées. C’est pourquoi, je le répète, le miracle de la Divine Liturgie, est appelé par nous « changement » et non « transsubstantiation ». De même maintenant, l’expression « unité ontologique de l’Église » nous renvoie en quelque sorte à cette théorie de Platon et d’Aristote. Pour cette raison, il ne faut pas l’appliquer à l’Église, afin que l’on ne nous critique pas, par cette expression, de « protestantiser », que l’on ne nous accuse pas de vouloir soi-disant déclarer ainsi la véritable unité de l’Église invisible en opposition à celle qui est visible sur terre. C’est à cela que se réfère le mot « cependant » qui suit.
6. Je ne vous ai pas parlé, mes Pères, de tous les sujets du Concile de Crète, mais d’un seul seulement, le plus sérieux peut-être, parce qu’il est ecclésiologique. Au sujet de ce texte du Concile qui concerne le thème que j’ai exposé, intitulé « Relations de l’Église orthodoxe envers le reste [et non « l’ensemble » selon la traduction française officielle, ndt] du monde chrétien, l’érudit métropolite de Naupacte dit précisément dans son exposé à l’Assemblée de la hiérarchie de l’Église de Grèce au mois de novembre de cette année : « Ce que je puis dire est que ce texte n’est non seulement pas théologique, mais aussi qu’il n’est pas clair, n’a pas de perspectives et de bases claires, qu’il est diplomatique. Comme cela a été écrit, il se distingue par une ambiguïté diplomatique créatrice. Et comme texte diplomatique, il ne satisfait ni les Orthodoxes, ni les hétérodoxes (…) Le texte soulève de nombreux problèmes, malgré certaines bonnes formulations générales. C’est ainsi que lorsque seront publiés les Actes du Concile, où sont reflétés les points de vue réels de ceux qui ont décidé les textes et les ont signés, il apparaîtra clairement que la théorie des branches a dominé au Concile, la théologie baptismale, et principalement le principe d’inclusivité, c’est-à-dire le glissement depuis le principe d’exclusion au principe d’inclusion (…) Beaucoup ont compris que ce texte a été écrit et décidé en vitesse et n’est pas finalisé, puisqu’il a été signé par les évêques le dimanche matin, et encore pendant la sainte Liturgie ! » Ces passages émanant de S.E. Mgr Hiérothée sont très significatifs et il faut les prendre sérieusement en compte et ne pas les négliger.
7. Nombreux sont ceux qui demandent : Reconnaîtrons-nous ce Concile ? Cela sera décidé par tous les les hiérarques de notre Église de Grèce. Notre archevêque Jérôme, accorde toujours la liberté de parole pour chaque point de vue qui s’exprime et il accepte toutes les positions. Nous l’en remercions. Mais nous savons, par l’histoire des Conciles, que beaucoup de sessions avaient lieu lors des Conciles œcuméniques lesquelles duraient des années. L’Église de Roumanie a décidé que les textes du Concile de Kolymbari en Crète peuvent être modifiés sur certains points, être développés par un futur saint et grand Concile de notre Église, être parachevés, et permettre ainsi un accord panorthodoxe. Parce que maintenant, au Concile de Crète, quatre Patriarcats n’ont pas participé, à savoir Antioche, Russie, Bulgarie et Géorgie. Ceci se produisait dans l’histoire des Conciles, nous le répétons. Il y avait beaucoup de sessions qui duraient des années. Et ces sessions étaient par la suite considérées comme un seul Concile.
8. Peut-être, Pères, ce que je vous ai dit peut paraître pour vous des points de détails, cela peut vous sembler quelque peu étrange, et vous pouvez peut-être m’accuser d’attribuer de l’importance aux mots et aux expressions. Cependant, mes Pères, notre foi orthodoxe s’exprime avec la précision des mots, qui sont chargés d’un profond sens théologique. Et comme nous le savons, notre Église a livré de grandes luttes pour la formulation correcte des dogmes de notre foi. Nous avons besoin de beaucoup de prière et de réflexion. Non d’actes précipités. J’attendrai, chers concélébrants et frères, vos questions, objections et désaccords sur ce qui a été dit, et nous parlerons à nouveau du Concile de Kolymbari en Crète. Priez pour moi.
Avec mes meilleurs souhaits et l’amour en Christ,
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