"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 30 mars 2024

L'AVOCAT DE L'EGLISE ORTHODOXE UKRAINIENNE [CANONIQUE] APPELLE LE PATRIARCHE BARTHOLOMEW À FAIRE CE QU'IL FAUT ET A DÉFENDRE L'ÉGLISE


Le patriarche Bartholomée avec Serge Dumenko [dit « métropolite » Epiphane], chef de la secte schismatique qu'il a créée et qui persécute ouvertement les chrétiens orthodoxes en Ukraine. Photo : spzh.news
     

« Le patriarche œcuménique Bartholomée de Constantinople est obligé de faire entendre sa voix sur la persécution des croyants orthodoxes en Ukraine et de peser sur la proposition de loi qui vise à interdire la plus ancienne église du pays », déclare l'avocat de l'Église orthodoxe ukrainienne [canonique, dirigée par Vladyka Onuphre].

Robert Amsterdam, qui représente l'Eglise orthodoxe ukrainienne persécutée pro bono, a écrit une lettre ouverte au patriarche Bartholomée cette semaine, notant que son octroi d'un tomos à "l'église" orthodoxe d'Ukraine parrainée par l'État ... a ouvert une boîte de Pandore" contre l'Église canonique, dit un communiqué de presseconcernant la lettre ouverte.

Dans une interview en février, Amsterdam a révélé que son équipe a récemment appris du secrétaire d'État adjoint sous le président Trump que la destruction de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique] était un point de la politique américaine, qui impliquait l'ancien président ukrainien Porochenko et le patriarche Bartholomée de Constantinople.

Maintenant, à cause du patriarche Bartholomée et à d'autres, l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique] est devenue la "cible d'une campagne d'intimidation brutale et illimitée, perpétrée par les autorités ukrainiennes".

Amsterdam note que des tiers indépendants, tels que l'ONU, ont fait état de la violence et de la persécution contre l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique].

« Compte tenu de son rôle dans l'Orthodoxie et de son action précédente d'avoir soutenu la création de la nouvelle église parrainée par l'État en Ukraine, le patriarche Bartholomée a le devoir moral de protester contre la « division du Christ », contre l'interdiction de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique] et la persécution des croyants orthodoxes en Ukraine, a déclaré Robert Amsterdam. »

La société d'Amsterdam, AMSTERDAM & PARTNERS LLP, a lancé un site entièrement dédié au sort de la sainte orthodoxie en Ukraine.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

Orthochristian

Protopresbytre Georgios Dorbarakis: « A nous ; qui est comme nous ? »

 



Combien de fois faisons-nous quelque chose qui est considéré comme spirituel - prière, présence à l'église, jeûne, faire l'aumône - et pensons-nous que nous sommes devenus « saint Antoine ». Parce que nous nous comparons... à nous-mêmes. Nous sommes nous-mêmes le critère. 

C'est comme si quelqu'un allait courir et pensait qu'il court vite. Ensuite, un véritable athlète se présente à ses côtés et il se rend compte qu'il pourrait tout aussi bien courir sur place. L'Écriture le souligne directement : « Malheur à ceux qui sont sages à leurs propres yeux et intelligents à leurs propres yeux » (Is. 5, 21). Notre illusion est donc évidente : nous vivons dans un monde de rêve, sous la fausse impression que nous sommes « magififiques » et « saints ». Parce que naturellement, nous pourrions, en fait, nous comparer à d'autres personnes et prendre conscience de notre stature réelle - d'autres personnes sont notre miroir.


Et, bien sûr, pour un chrétien, les autres personnes ne peuvent pas être celles qui sont en dehors de l'Église, celles qui ont une perspective laïque qui n'est pas celle du Christ. Parce qu'ils ont mis Dieu hors de leur vie. Ainsi, les autres personnes que nous devons utiliser comme notre critère de mesure sont le peuple de Dieu, c'est-à-dire le peuple saint et, surtout, la première parmi tous les saints, la Mère de Dieu elle-même. Nous devons tourner notre regard sur elle, la première parmi nous, et sur nos frères et sœurs parmi les saints. Nous devrions nous voir reflétés dans leur vie - ce sont nos moi charismatiques, les limites que nous pouvons atteindre. Parce que ce sont eux qui ont suivi les traces du Christ dans toute la mesure du possible. C'est pourquoi il est si important d'étudier leur vie, leurs œuvres et les hymnes de l'Église qui chantent leurs louanges.

Si nous faisons cela, nous réaliserons deux choses. Tout d'abord, nous aussi, commencerons à agir à un niveau charismatique, parce que nous verrons par nous-mêmes ce que nous avons observé chez tous les saints : leur synergie avec le Christ. Ils le voulaient présent dans leur vie en réponse à Son amour, parce que sans lui, ils ne pouvaient rien faire. Deuxièmement, et plus important encore, nous serons constamment conscients à quel point nous sommes petits et inadéquats, et que "nous n'avons même pas fait un pas sur le chemin de la véritable vie chrétienne". Face à la Mère de Dieu et aux saints, tout ce que nous pouvons faire est de nous battre la poitrine, en répétant encore et encore : « Que Dieu ait pitié de moi, pécheur! ». N'est-ce pas ainsi que nous sommes amenés à la sainte humilité, le fondement des vertus où Dieu agit ? Saint Jean Climaque le dit en termes clairs :

« Ne cessons pas de discuter de nos Pères et des sommités lumineuses qui nous oint précédés, en nous comparant à eux. Ensuite, nous découvrirons que nous n'avons même pas fait un pas sur le chemin de la véritable vie monastique (c'est-à-dire chrétienne)» (Echelle Sainte Discours 22, 21).

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

NOTE:

* A Propos du titre de l'article: celui-ci reprend le toast écossais traditionnel  ‘Here’s tae us, wha’s like us? Gye few and they’re a’ deid’
 "A nous [à notre santé!], qui est comme nous ? Très peu et ils sont tous morts". 
Le chant vaudois  suisse reprend le même thème: Il n'y en a point comme nous! Et s'il y en a, il n'y en a pas beaucoup!"

vendredi 29 mars 2024

Constantinople 879-880: Ce qui rend un Concile œcuménique

 


En commentant la question de l'œcuménicité, Nicée II donne essentiellement l'enseignement que les cinq patriarches de la Pentarchie et leurs synodes doivent recevoir le concile, et que le même concile doit avoir son enseignement diffusé (et être reçu probablement) dans toute la Terre. On dit que le rôle du synode romain est celui de la coopération dans la mesure où il reçoit finalement le concile, mais l'élaboration réelle de la doctrine appartient aux autres patriarcats.

Quelles que soient les faiblesses de cette définition, en particulier si l'on considère la croissance du nombre de patriarcats tout au long de l'histoire chrétienne orthodoxe et l'effondrement du nombre de l'ancienne Pentarchie au point qu'au 16e siècle Jérusalem n'avait que trois évêques au total à ce moment-là et Alexadrie seulement deux, (Panchenko, chrétiens arabes orthodoxes sous les Ottomans, p. 68-69), c'est la seule définition de l'écuménicité jamais donnée par un concile œcuménique. En fait, si l'on examine les observations du concile œcuménique suivant sur la même question, Constantinople 879-880, on ne fait que réitérer la même chose. Il ajoute également l'idée qu'un concile doit être orthodoxe dans la mesure où il est cohérent avec l'enseignement des Pères, aborde les questions dogmatiques et suit correctement la procédure conciliaire ; maiscela est prévisible. Étonnamment, Photius ajoute la coopération des empereurs romains d'Orient, peut-être pas de manière prescriptive, mais clairement en la présumant néanmoins.

Voici les citations d'une première traduction [en anglais] du concile par Uncut Mountain Press.Les Actes du Huitième Concile œcuménique, traduits par Gregory Heers, sont actuellement disponibles en précommande, mais ses numéros de page différeront probablement de la copie préimprimée. Les citations ici proviennent de l'édition de la conférence commémorative, de mars 2024.

Qui pourrait appeler cela [Constantinople 869-870] un concile où siégeaient les apocrisiaires des Sarrasins en tant que juges et législateurs ? [c'est-à-dire les faux légats orientaux] Avec quel concile pourrait-il être compté, celui qui a osé agir à l'encontre de tous les saints et de tous les conciles, qui a condamné les innocents sans aucun examen et confondu et détruit toutes les lois, ecclésiastiques [c.-à-d. les Canons et les  précédents de l'Eglise] et juridiques [c.-à-d. Byzantins/Romains orientaux] ? Pour cette raison, les trônes sacrés de l'Est ont-ils dénoncé et rejeté ses actes et les ont livrés à l'anathème. (Élie, le Légat de Jérusalem à la troisième session, p. 87)

[Concernant l'œcuménicité de Nicée II :] Car tout comme dans ces conciles, tous les trônes hiérarchiques se sont réunis, certains en personne tandis que d'autres par l'intermédiaire de représentants, et ils ont présenté la fidélité et la certitude des dogmes, celui-ci aussi. Un représentant venait du très saint pape de Rome et également de nos propres trônes d'Orient, et ses dogmes étaient apparentés et familiers et de la même foi que ceux des six conciles oecuméniques. Ainsi, quiconque n'accepte pas ce Concile et ne l'appelle pas le septième Concile œcuménique annule également les autres, même s'il n'ose pas le dire. (Élie, le Légat de Jérusalem en cinquième session, p. 108)

Puisque tout ce qui aurait dû être fait dans ce concile sacré et œcuménique, par la bonne volonté de Dieu, par la coopération de nos grands empereurs, et par l'assentiment et l'accord du très saint pape de Rome, notre frère et père spirituel, par la présence de ses très saints représentants, et des trois autres trônes d'Orient... nous rendons grâces le Dieu suprêmement bon... (Photius en réponse au troisième Canon du Concile à la cinquième session, p. 115)

...mon maître Jean [VIII] le trois fois béni de la sainte église catholique et apostolique des Romains, le plus haut hiérarque et pape œcuménique, dans ce saint et  œcuménique Concile , suivant l'ordre, le commandement et l'approbation de notre très saint, apostolique et œcuménique Pape Jean, et avec l'accord de la sainte Eglise des Constantinopolitains, et avec le consensus des représentants des trois autres trônes patriarcaux, et la ratification conjointe de ce concile sacré et œcuménique, acceptent ce très révérend Photius comme patriarche légal et canonique... (Signature de Paul, un légat romain, dans la cinquième session, p. 117)

[Le Concile en décrivant son propre travail :]...le zèle et la lutte de notre grand et grand empereur, et par la coopération et l'assistance du très saint pape, notre frère et père spirituel, et des autres trônes hiérarchiques... une paix profonde a été accordée aux Eglises... (Photius lors de la septième [finale] session, p. 129)

Remarques finales. ON peut faire grand cas de titre4s honorifiques dans ce Concile. Saint Photius est appelé « très saint maître et patriarche œcuménique » (p. 22), « travailleur de la lumière et berger en chef de l'Église de Dieu » (p. 58), « saint père spirituel » (p. 67), et etc. Néanmoins, quelle en est l'application pour aujourd'hui ? Il n'y a ni Rome ni empereur romain d'Orient. Quant aux catholiques romains, ils manquent également d'une pentarchie légitime (le concile s'élevant contre les prétendants auxdits patriarcats) et d'un empereur chrétien également.

Personnellement, je spécule que l'hypothèse opérationnelle dans toutes ces définitions est l'idée de l'éclésiologie basée sur le consensus. Lorsque la chrétienté n'était pour la plupart que les limites ecclésiastiques de la Pentarchie, qui représentait environ 75 % de tous les chrétiens, il serait logique que la définition donnée par l'Église inclue cette notion. De plus, lorsque le gouvernement de plus de la moitié de cette population était chrétienne orthodoxe et que les canons de l'Église avaient la force du droit civil, la coopération du gouvernement reflètait ce consensus. Et donc, les orthodoxes n'ont peut-être plus de pentarchie ou de gouvernement orthodoxe, mais ils ont toujours un consensus. C'est pourquoi « le protecteur de la religion est le corps même de l'Église, même le peuple lui-même, qui désire que sonculte religieux soit toujours inchangé et du même genre que celui de ses pères » (Constantinople 1848, Par 17). L'Église peut encore parvenir à un consensus légitime sur les questions de foi, même aujourd'hui. En fin de compte, c'est par ce mécanisme que le peuple de Dieu reconnaît l'œuvre de Dieu dans un concile et la reconnaît de manière appropriée comme contraignante pour la conscience.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

Orthodox Christian Theologie

mercredi 27 mars 2024

L'ÉGLISE RUSSE RÉPOND À UN DOCUMENT CATHOLIQUE SUR LA BÉNÉDICTION DES COUPLES HOMOSEXUELS


L'Église orthodoxe russe a publié un document hier, le 25 mars, en réponse au document controversé de l'Église catholique Fiducia Supplicans, qui parle de la possibilité de bénir les couples homosexuels.

Le document de l'Église russe, « Sur l'attitude orthodoxe à l'égard de la nouvelle pratique de bénédiction « Couples dans des situations irrégulières et des couples de même sexe » dans l'Église catholique romaine », a été développé par la Commission biblique et théologique synodale, dirigée par Son Éminence, le métropolite Hilarion (Alfeyev) de Budapest.

Selon le nouveau document, "les idées exprimées dans la déclaration de Fiducia Supplicans représentent un écart significatif par rapport à l'enseignement moral chrétien et nécessitent une analyse théologique".

Tout en « proclamant la fidélité à la compréhension chrétienne du sacrement du mariage et à la pratique des bénédictions », le document catholique « postule en fait un brusque écart par rapport à cette fidélité ».

« Dans le contexte des processus qui se déroulent dans la communauté chrétienne, ce document peut être perçu comme un pas vers la pleine reconnaissance par l'Église catholique romaine des « unions entre personnes de même sexe » comme une norme, ce qui s'est déjà produit dans un certain nombre de communautés protestantes », note la Commission synodale.

« Tous les croyants, y compris ceux qui ont des aspirations homosexuelles, ont besoin de soins pastoraux. Cependant, cette pastorale ne doit pas viser à légitimer un mode de vie pécheur, mais à guérir l'âme de la souffrance », indique le document de l'Église russe.

Il conclut :

Malgré le fait que la déclaration de Fiducia Supplicans soit un document interne de l'Église catholique, l'Église orthodoxe russe considère qu'il est de son devoir de répondre à de telles innovations radicales qui rejettent les normes divinement révélées de la morale chrétienne. L'Église, avec l'amour maternel et la condescendance acceptant chaque pécheur qui demande sa bénédiction, ne peut pas bénir les « couples de même sexe » sous quelque forme que ce soit, car cela signifierait le consentement réel de l'Église à une union de nature pécheresse.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN

mardi 26 mars 2024

Seraphim Hamilton: La compréhension orthodoxe de la justification par la foi

 



Que dois-je faire pour être sauvé ? - La compréhension orthodoxe de la justification par la foi. 
Nous sommes déclarés justes parce que nous partageons la vie du Christ. Il a été justifié par Sa résurrection d'entre les morts, et nous sommes justifiés par notre participation à Sa mort et à Sa résurrection.


Récemment, un ami m'a demandé si je connaissais de bonnes ressources comparant la compréhension protestante et orthodoxe traditionnelle de la justification. Parce que je ne pouvais penser à rien de dédié à cet objectif, j'écris cet article.

En raison de la diversité théologique du protestantisme, je ne peux pas prétendre saisir toute la subtilité qui peut être présente dans toutes les traditions particulières. Je présente plutôt la doctrine telle qu'elle est généralement articulée par des évangéliques.

Le salut - Selon les protestants évangéliques

Dans l'évangélisme, la justification par la foi seule est comprise comme plus que simplement « la foi seule ». C'est essentiel, car la différence la plus profonde entre la vision évangélique et la vision traditionnelle est le contenu de la justification, et pas seulement son instrument. Ainsi, la première question que l'on doit se poser n'est pas de savoir comment on est justifié, mais quelle est réellement la justification.

Pour la plupart des évangéliques, la justification est comprise comme un verdict purement médico-légal prononcé au moment de la confiance en Christ seul et basé sur la double imputation du péché et de l'obéissance. De ce point de vue, les œuvres du Christ pendant sa période sur Terre sont légalement comptées comme si elles appartenaient au croyant. Lorsque Dieu juge l'humanité, alors, Il ne juge pas le croyant sur la base de ses propres actes, mais sur la base des actes que le Christ a accomplis pendant Sa vie sur la terre.

De même, les péchés de l'humanité (ou des élus, selon que l'on est calviniste ou non) ont été imputés au Christ sur la Croix. Sur la Croix, Dieu a traité le Christ comme s'il avait commis tous les péchés commis dans l'histoire de l'humanité - passé, présent et futur. Ayant légalement déclaré le Christ coupable, Dieu détourna son visage du Christ et l'exécuta. Pour certains évangéliques, la fonction de la résurrection est principalement de prouver que Dieu avait accepté le sacrifice du Christ.

Rien de tout cela ne doit être considéré comme impliquant que les chrétiens ne doivent pas faire de bonnes œuvres. Au contraire, au moment de la justification, le Saint-Esprit régénère le cœur du croyant et veille à ce que le chrétien régénéré produise de nouvelles œuvres conformes à la volonté de Dieu. C'est ce qu'on appelle la sanctification. Dans de nombreuses articulations de la doctrine, si un chrétien ne change pas son mode de vie, il n'a jamais été régénéré ou converti du tout, et n'a donc jamais eu de véritable foi. La quête d'une « vraie » foi est souvent un point d'anxiété chez les jeunes évangéliques, car ils observent que leur vie ne se conforme souvent pas aux commandements du Christ et ils en viennent à croire qu'ils n'ont jamais eu la foi du tout.

Le salut - Selon l'Église orthodoxe

Pour les orthodoxes, en revanche, la justification est comprise comme fondée sur la transformation ontologique de la personne humaine par union avec le Christ.

Pour les chrétiens orthodoxes, la peine du péché est la mort. C'était à la fois une punition de Dieu et la simple conséquence naturelle de la séparation de Dieu. La seule source de vie est le Saint-Esprit, et en se séparant du Saint-Esprit, la condition d'Adam s'est transformée en une condition de désintégration. L'intention de Satan était simplement d'éradiquer la race humaine de l'existence.

Afin de résoudre ce problème, le Fils Éternel, à l'image duquel nous sommes faits, a assumé une nature humaine. En unissant la nature humaine à Sa propre divinité, Il l'a glorifiée et a rendu possible la véritable participation à Dieu. Le Christ a librement pris la peine de notre péché - la mort. La mort du Christ sur la Croix est Sa condamnation, et en ce sens, nous pouvons parler d'expiation substitutive. Pourtant, parce que le Christ est la vie elle-même, en mourant, Il a rempli la mort de vie et l'a retournée, étant ressuscité d'entre les morts dans un corps glorifié et transfiguré. Parce que le Christ partageait la nature humaine, Il lui a communiqué Sa gloire, assurant ainsi la résurrection des morts.

Pour ceux dont la volonté est conforme à la volonté de Dieu, ils seront ressuscités en toute unité, disposés conformément à leur nature ressuscitée. Pour ceux dont les volontés se retournent contre Dieu, ils seront ressuscités dans la damnation, séparés de façon permanente de leur propre nature ressuscitée. Dans les Écritures, le cœur du concept de « mort » est une séparation, et cette séparation permanente est donc considérée comme une mort éternelle.

Alors, comment une personne est-elle justifiée ? Contrairement à l'évangélisme, qui considère que la foi est l'instrument par lequel les œuvres obéissantes du Christ sont comptées comme si elles étaient celles du croyant, pour les orthodoxes, c'est la foi elle-même qui justifie à cause de ce qu'est la foi. La foi est la qualité unique de la relation d'un père à son fils. Le fils n'est pas employé par le père comme s'il pouvait obliger son père à lui payer un salaire. Au contraire, il est aimé par son père, et le père donne librement des cadeaux à son fils.

Dans la foi, nous avons confiance que Dieu a notre bien à cœur et qu'il remplira ses promesses à nous, en nous donnant le Saint-Esprit et en nous élevant dans la gloire. Comme le dit l'épître aux Hébreux, la foi est ce qui justifie parce que pour faire le bien pour Dieu, il faut « croire qu'Il existe et qu'Il récompense ceux qui Le cherchent ».

Travailler pour un père, pas pour un employeur

Une récompense n'est pas quelque chose qu'un père doit à son fils - et elle n'est pas non plus déconnectée de ce que fait le fils. Si JeaN nettoie sa chambre, c'est ce qu'il était censé faire de toute façon. Mais son père pourrait l'emmener dîner en récompense. C'est un cadeau qui est vraiment un cadeau, même s'il le fait en réponse aux actes de son fils.

La foi, en fait, était ce qui caractérisait la vie du Christ, le Fils Éternel. Paul parle de la « fidélité du Messie ». Le Christ a vécu comme un Fils obéissant du Père. Il s'est entièrement consacré à Dieu, une consécration qui a été consommée en abandonnant Sa propre vie à Dieu sur la Croix. À travers tout cela, le Christ a absolument cru que Dieu ferait sortir la vie de la mort - tout comme Abraham l'a fait avec son propre vieux corps et avec l'offrande de son fils promis.

Ainsi, la foi du Christ a atteint Son but déterminé avec Sa propre consécration à Dieu. C'est la foi qui a donné naissance au don de soi du Christ, même si la foi est distincte du don de soi. La récompense de Dieu pour le Christ était la résurrection des morts et l'héritage du monde. Les Juifs et les Romains ont déclaré le Christ coupable sur la Croix, mais Dieu a déclaré le Christ juste précisément dans et par la transformation de Son corps. C'est pour cette raison que St. Paul dit que Jésus était « justifié par l'Esprit » dans 2 Timothée 3:16.

Par conséquent, nous sommes déclarés justes parce que nous partageons la vie du Christ. Il fut justifié par Sa résurrection d'entre les morts, et nous sommes justifiés par notre participation à Sa mort et à Sa résurrection par le Saint-Esprit.

C'est le Saint-Esprit qui nous permet de faire toute bonne action Nos volontés coopèrent avec la volonté de Dieu et du Christ par l'animation du Saint-Esprit, et c'est cette coopération qui conduit à l'union avec le Christ dans Sa mort - et donc, Sa résurrection et Sa justification. Il n'est donc pas tout à fait exact de dire que nous sommes justifiés par la grâce par la foi et les œuvres. Nous sommes plutôt justifiés par la grâce par la foi par les œuvres.

Ainsi, nous ne faisons pas strictement la distinction entre la justification et la sanctification, mais nous les comprenons comme deux côtés d'un même processus, ou comme St. Paul dit dans 1 Corinthiens 6:11 : « Vous avez été lavés, vous avez été sanctifiés, vous avez été justifiés au Nom de notre Seigneur Jésus-Christ et par l'Esprit de notre Dieu. »

Sauvé par une relation

Pour le dire simplement : nous sommes sauvés dans une relation avec Dieu. Cette relation est caractérisée par la foi à partir de laquelle les œuvres procèdent. Pour dessiner une analogie, qu'est-ce qui crée une amitié ? Si je vais chez un homme et que je tonds sa pelouse tous les jours, mais que je ne lui parle jamais, j'ai « travaillé » pour lui, mais nous ne deviendrons jamais amis. Les œuvres qui facilitent une amitié sont des œuvres qui mènent naturellement à l'amitié et l'approfondissent. Je parle à mon ami, je passe du temps avec mon ami, j'aime mon ami et je fais confiance à mon ami. C'est la même chose avec Dieu. Nous ne travaillons pas pour Lui en tant qu'employé et nous nous attendons ensuite à une sorte de paiement. Au lieu de cela, notre confiance en Lui devrait produire des œuvres qui approfondissent notre relation avec Lui.

Qu'en est-il des péchés mortels ? Quels sont-ils ? Les péchés mortels sont des péchés qui brisent notre relation avec Dieu. Comparez l'amitié. Si j'ennuie mon ami en parlant trop, c'est un « péché veniel ». Cela ne va pas rompre la relation. Mais si je couche avec l'épouse de mon ami, c'est un « péché mortel ». Cela rompt fondamentalement la relation. Contrairement aux hommes, cependant, Dieu pardonne infiniment et est toujours prêt à rétablir la relation si nous nous repentons - parce que le repentir signifie revenir en arrière.

C'est là que le pardon entre en jeu. Le Christ, en mourant mais en étant ressuscité, a fondamentalement coupé le lien inévitable entre le péché et la mort. Le péché conduit à la mort, oui - mais la mort peut être suivie de la résurrection. En tant que tel, Dieu nous pardonne nos péchés et continue d'œuvrer avec nous. Les péchés ne conduisent pas inévitablement à la désintégration et à la rupture de notre relation avec notre Père.

Comment la foi et les œuvres coopèrent

Quelle est donc la relation précise entre la foi et les œuvres ? L'apôtre Jacques se réfère aux œuvres comme le « fruit » de la foi, et c'est absolument vrai. Comme St. Paul le dit : « tout ce qui ne provient pas de la foi est péché ». Le point critique que nous devons comprendre est que la foi sans œuvres est toujours la foi. Jacqus dit que la foi et les œuvres sont comme le corps et l'esprit. Le corps sans l'esprit est toujours un corps, mais mort. De même, la foi sans œuvres est toujours la foi - mais laissée incapable d'atteindre son objectif. Alors que de nombreux évangéliques, remarquant que leur foi est sans œuvres, tentent de produire un autre type de foi, la bonne réponse du chrétien est d'utiliser sa foi pour produire des œuvres. Le but propre et naturel de la foi est l'œuvre, mais pour l'atteindre cet objectif nécessite une coopération active.

Imaginez que vous deviez soulever un poids. Le poids est le salut. La foi est le muscle qui soulève le poids, et le Saint-Esprit est l'énergie qui donne de la puissance au muscle. Le salut, c'est quand, par l'énergie de l'Esprit, on exerce la foi afin de soulever le poids - et ce processus est appelé bonnes œuvres.

Par conséquent, St. Paul dit que ce n'est ni la circoncision ni l'incirconcision qui compte, mais que « la foi œuvre par l'amour » (Galates 5:6) et que parce qu'elle est union avec le Christ : « Je vis par la foi du Fils de Dieu, Qui m'a aimé et S'est donné pour moi ». Ainsi, les œuvres sont le fruit de la foi, mais pas un fruit automatique.

J'espère que cela a été utile pour comprendre la doctrine orthodoxe de la justification (qui, je pense, s'applique également en grande partie à la doctrine catholique) et ses contrastes avec la vision évangélique protestante commune.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

幸せ待ち

幸せ待ち

 Entre notre médiocrité spirituelle

Qui voit s'enfuir ce temps qui ne reviendra plus

et  le désir ténu de retrouver la Voie

La mélodie rassurante de la prière

Tous les mots qui apaisent et qui sèchent les pleurs

Il y a la combe du désespoir vacillant....

Qui progressivement tord l'âme qui s'épuise


Cette âme lasse ne se paiera plus de mots

Si un sourire cache la commisération

Si les paroles démentent ce que voient les yeux

Il n'existera que la solitude orante

Pour retrouver le soleil intérieur du cœur

Et la lumière bienfaisante de la Grâce.


Gehil LeBleu






lundi 25 mars 2024

LETTRES DE ST. THEOPHANE LE RECLUS SUR LE JUGEMENT DERNIER


Le Jugement Dernier

La mort et le jugement

La vie est courte. Une heure, une autre, et puis la mort. Et puis rendre des comptes ! Et nous ne pouvons pas dire que nous avons oublié de tenir un registre, car toutes nos actions sont là. Elles nous attendent pour être lues et que notre punition soit appliquée... tout était vraiment comme ça et que nous n'avons rien à dire à ce sujet, aucune justification. Elles seront vérifiées par la loi et la sentence sera prononcée... Si seulement c'était pour un certain nombre d'années ! Mais là, c'est pour toujours. Malheur à nous ! Mais nous n'avons pas envie d'être compatissants ! Et nous ne voulons pas abandonner nos péchés... Comment est-ce possible ? Que ta volonté soit faite, Seigneur, qui sais tout, et sauve-moi.

Sois en bonne santé et heureux. Ton intercesseur dans la prière,

l'évêque Théophane. 10 décembre 1874

*
Saint Théophane le Reclus




Le jugement dernier

On a tant prédit que la fin des temps était proche. Et aucune de ces prédictions ne s'est réalisée. Le Sauveur a dit que personne ne connaît l'heure. Il est donc inutile de faire des suppositions ou de se laisser troubler par celles des autres. Qu'il y ait une seconde venue, nous n'en doutons pas. Et nous ne doutons pas non plus qu'elle surviendra soudainement sans qu'on s'en aperçoive, malgré tous les grands signes avant-coureurs. Il nous suffit d'attendre sans cesse le Seigneur et de nous préparer à la rencontre, sans en deviner le moment.


* * 

Seigneur, aide-nous à passer cette année dans la crainte de Dieu. C'est peut-être de cela que parlait votre rêve ! Rien ne renforce autant la crainte de Dieu que le souvenir du Jugement dernier. Il n'est pas nécessaire de céder à l'esprit de découragement à ce sujet. Nous devons seulement regarder attentivement autour de nous, et tout ce qui n'est pas agréable à Dieu doit être immédiatement enlevé, et si nécessaire, purifié par la confession. En nous en remettant à la miséricorde de Dieu, il ne nous reste plus qu'à nous réjouir. Le Seigneur, lors du jugement dernier, ne sera pas seulement comme s'il nous jugeait, mais aussi comme s'il nous justifiait tous. Et il justifiera tout, s'il y a au moins une petite possibilité de le faire.

13 janvier 1873

***


Comment nous justifierons-nous au Jugement dernier ?

"Vous n'avez rien pour vous justifier au jugement dernier... pas de (bonnes) actions. Ne pensez même pas à vous justifier par vos actes. La justification dépend entièrement de la mort du Seigneur sur la Croix. Mais il y a des questions secondaires, qui sont aussi comme des conditions... et bien que nous ne puissions pas les imaginer parfaitement, nous pouvons sincèrement désirer les rechercher - imaginer un certain succès... faisable, mais selon notre force... J'ai donné à Varvara Alexandrovna la tâche de décider en quoi consiste une "bonne défense" devant le tribunal du Christ, sur laquelle nous prions à l'ecténie... et de m'écrire une réponse. Eh bien, vous deviez également écrire une réponse. J'attends votre réponse. Mais j'ai donné des instructions à Varvara Alexandrovna : Même si elle ne peut pas décider en une vie... qu'elle y pense au moins chaque jour et chaque heure.

Et qu'est-ce que je vousécris ? "Décidez, et écrivez moi tout de suite."

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La Géhenne

Comment se fait-il que les saints Pères soient reconnaissants pour la géhenne ? C'est une grande bénédiction que le Seigneur nous ait révélé la Géhenne. Si, sachant qu'il y a une géhenne, nous vivons encore avec tant d'insouciance, comment vivrions-nous si nous ne la connaissions pas ? Certains pécheront et pécheront encore, puis ils réfléchiront.

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Le cimetière

Le cimetière ! Pourquoi s'en préoccuper autant ? L'endroit où nous sommes enterrés n'a pas d'importance. Quel avantage l'âme retire-t-elle du lieu où elle est enterrée ?...

Rappelez-vous le vieux dicton qui dit qu'une fois que nous avons quitté l'église... S'il y a quelque chose qui ne va pas avec l'âme, ce ne sont pas les funérailles qui vont y remédier.

3 mars 1881


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

dimanche 24 mars 2024

Dimanche du triomphe de l'Orthodoxie

Au cours du Grand Carême, nous lisons le Grand Canon écrit par saint André, archevêque de Crète.

Saint André de Crête

Il nous y enseigne la repentance et notre relation avec Dieu en s'appuyant sur la vie de personnages bibliques. Nous lisons également la vie de Sainte Marie d'Égypte, qui s'est détournée de l'égarement de son enfance et a passé des années à se repentir dans le désert. Ce récit étonnant a été rapporté par saint Sophrone, qui fut élu patriarche de Jérusalem en 634. 

Ste Marie d'Egypte

Dans le calendrier des saints, nous trouvons que saint Sophrone est commémoré aujourd'hui. Il était en quelque sorte un chroniqueur. Né à Damas vers l'an 560, il reçut une éducation de premier ordre, mais mondaine. Mais cela ne lui suffit pas et il se tourna vers la sagesse spirituelle, voyageant dans les monastères et les lieux saints. C'est ainsi qu'il arriva au monastère de Saint-Théodosie, près de Bethléem, où il rencontra le moine Jean Moschus. Ensemble, ils entreprirent un pèlerinage spirituel et consignèrent soigneusement tout ce qu'ils découvrirent. Les efforts du moine Jean sont consignés dans son livre La Prairie spirituelle, qui a été traduit [dans plusieurs langues]. 

St Sophrone de Jérusalem

Leurs voyages les conduisirent à Rome, où Jean mourut. À sa demande, Sophronie ramena son corps en Terre sainte pour l'enterrer. Sophrone resta ensuite à Jérusalem, où il assista au retour de la Vraie Croix de Perse, portée dans la Ville Sainte par l'empereur Héraclius en personne. À cette époque, le vieux patriarche Zacharie mourut et fut remplacé par Modeste, qui mourut également en 634. Sophrone fut élu pour lui succéder en tant que patriarche et il gouverna le patriarcat de Jérusalem pendant quatre ans, au cours desquels il défendit l'orthodoxie contre l'hérésie monothélite. Cette hérésie enseigne qu'il n'y a dans le Christ qu'une seule volonté d'agir, sapant ainsi les deux natures du Christ et niant ainsi qu'il est à la fois pleinement Dieu et pleinement homme. Sophrone était à la fois chroniqueur et écrivain liturgique. Il est surtout connu pour avoir consigné la vie de Sainte Marie d'Égypte. 

Dans ses commentaires introductifs, saint Sophrone dit : "Il ne faut pas garder le secret d'un roi : Ne pas garder le secret d'un roi est périlleux et constitue un risque terrible, mais garder le silence sur les œuvres de Dieu est une grande perte pour l'âme. Et moi, en écrivant la vie de sainte Marie d'Égypte, j'ai peur de cacher les œuvres de Dieu par le silence. Me souvenant du malheur qui menaça le serviteur qui cacha dans la terre le talent que Dieu lui avait donné (Mt 25, 18-25), je me dois de transmettre le saint récit qui m'est parvenu.

Et que personne ne pense que j'ai eu l'audace d'écrire des contrevérités ou de douter de cette grande merveille - que je ne mente jamais sur les choses saintes ! S'il se trouve des personnes qui, après avoir lu ce récit, ne le croient pas, que le Seigneur ait pitié d'elles parce que, reflétant la faiblesse de la nature humaine, elles considèrent comme impossibles ces choses miraclleuses accomplies par des personnes saintes. Je dois maintenant commencer à raconter cette histoire étonnante, qui s'est déroulée dans notre génération. Suivons donc l'exemple de saint Sophrone et ne gardons pas ces merveilles pour nous, mais partageons-les avec tout le monde. Il est triste de constater que certaines personnes qui se disent chrétiennes ne connaissent pas ces grands trésors de l'Église. Nous avons tant à apprendre de la vie des saints. 

En ce premier dimanche du Grand Carême, nous commémorons un événement qui s'est déroulé en 843 et qui a mis fin à l'iconoclasme dans le monde byzantin. Ce problème avait commencé plus d'un siècle auparavant et le 7e concile œcuménique de 787 avait, en théorie du moins, établi la vérité et résolu le problème. Cependant, les hérétiques ne se laissèrent pas faire et une deuxième vague d'iconoclasme commença en 815. [...] 

Comment la question de l'ikonoclasme a-t-elle été soulevée ? Une théorie avancée pour l'expliquer est que l'histoire de l'Empire byzantin a été ponctuée de graves échecs militaires. La montée de l'islam semble avoir été facilitée par des succès militaires. En termes simples, la question est la suivante : pourquoi les musulmans semblèrent-ils bénis, alors que les Byzantins ne l'étaient pas ? L'Islam interdisait les images religieuses. L'Église chrétienne avait-elle donc irrité Dieu en utilisant des icônes ? Les icônes ont donc été condamnées comme superstition en citant l'Ancien Testament. On se souviendra volontiers que l'histoire s'est répétée en Occident au cours des XVIe et XVIIe siècles sous l'impulsion de Calvin, Knox, Cromwell et d'autres.

L'empereur Léon III avait lancé la campagne contre les icônes, mais il mourut en 741 et son fils Constantin V lui succéda. Il semble avoir été l'archétype du protestant, car il aurait été hostile aux icônes, aux sanctuaires, à l'invocation des saints et au monachisme. Il convoqua un "concile" pour promulguer son opposition aux icônes. Ce faux concile  réunit environ 300 évêques désireux d'obéir à ses souhaits, mais aucun des cinq patriarches ni leurs représentants n'y assistèrent ; Constantinople était vacante, Antioche, Jérusalem et Alexandrie se trouvaient alors en dehors de l'Empire byzantin et Rome n'en tint pas compte.



Deux femmes furent les championnes de la foi orthodoxe. L'empereur Léon IV, adepte de l'iconoclasme, mourut en 780. Sa veuve Irène, en tant que régente de son jeune fils, l'empereur Constantin VI, fut déterminée à restaurer les icônes. Sous son inspiration, le 7e concile œcuménique se tint à Nicée. Les hérétiques ne se repentirent pas, mais attendèrent leur heure et trouvèrent un nouveau défenseur en la personne de l'empereur Léon V, l'Arménien, qui entama une seconde période de persécution en 815. 


Le dernier empereur iconoclaste, Théophile, mourut en 842 et sa veuve Théodora, en sa qualité de régente, ordonna la restauration immédiate des icônes. Cette restauration fut officiellement proclamée le premier dimanche du Grand Carême en 843 et elle est célébrée triomphalementdepuis lors.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après


in Mettingham. 

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