Combien de fois faisons-nous quelque chose qui est considéré comme spirituel - prière, présence à l'église, jeûne, faire l'aumône - et pensons-nous que nous sommes devenus « saint Antoine ». Parce que nous nous comparons... à nous-mêmes. Nous sommes nous-mêmes le critère.
C'est comme si quelqu'un allait courir et pensait qu'il court vite. Ensuite, un véritable athlète se présente à ses côtés et il se rend compte qu'il pourrait tout aussi bien courir sur place. L'Écriture le souligne directement : « Malheur à ceux qui sont sages à leurs propres yeux et intelligents à leurs propres yeux » (Is. 5, 21). Notre illusion est donc évidente : nous vivons dans un monde de rêve, sous la fausse impression que nous sommes « magififiques » et « saints ». Parce que naturellement, nous pourrions, en fait, nous comparer à d'autres personnes et prendre conscience de notre stature réelle - d'autres personnes sont notre miroir.
Et, bien sûr, pour un chrétien, les autres personnes ne peuvent pas être celles qui sont en dehors de l'Église, celles qui ont une perspective laïque qui n'est pas celle du Christ. Parce qu'ils ont mis Dieu hors de leur vie. Ainsi, les autres personnes que nous devons utiliser comme notre critère de mesure sont le peuple de Dieu, c'est-à-dire le peuple saint et, surtout, la première parmi tous les saints, la Mère de Dieu elle-même. Nous devons tourner notre regard sur elle, la première parmi nous, et sur nos frères et sœurs parmi les saints. Nous devrions nous voir reflétés dans leur vie - ce sont nos moi charismatiques, les limites que nous pouvons atteindre. Parce que ce sont eux qui ont suivi les traces du Christ dans toute la mesure du possible. C'est pourquoi il est si important d'étudier leur vie, leurs œuvres et les hymnes de l'Église qui chantent leurs louanges.
Si nous faisons cela, nous réaliserons deux choses. Tout d'abord, nous aussi, commencerons à agir à un niveau charismatique, parce que nous verrons par nous-mêmes ce que nous avons observé chez tous les saints : leur synergie avec le Christ. Ils le voulaient présent dans leur vie en réponse à Son amour, parce que sans lui, ils ne pouvaient rien faire. Deuxièmement, et plus important encore, nous serons constamment conscients à quel point nous sommes petits et inadéquats, et que "nous n'avons même pas fait un pas sur le chemin de la véritable vie chrétienne". Face à la Mère de Dieu et aux saints, tout ce que nous pouvons faire est de nous battre la poitrine, en répétant encore et encore : « Que Dieu ait pitié de moi, pécheur! ». N'est-ce pas ainsi que nous sommes amenés à la sainte humilité, le fondement des vertus où Dieu agit ? Saint Jean Climaque le dit en termes clairs :
« Ne cessons pas de discuter de nos Pères et des sommités lumineuses qui nous oint précédés, en nous comparant à eux. Ensuite, nous découvrirons que nous n'avons même pas fait un pas sur le chemin de la véritable vie monastique (c'est-à-dire chrétienne)» (Echelle Sainte Discours 22, 21).
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
NOTE:
* A Propos du titre de l'article: celui-ci reprend le toast écossais traditionnel ‘Here’s tae us, wha’s like us? Gye few and they’re a’ deid’
"A nous [à notre santé!], qui est comme nous ? Très peu et ils sont tous morts".
Le chant vaudois suisse reprend le même thème: Il n'y en a point comme nous! Et s'il y en a, il n'y en a pas beaucoup!"
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