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mars / 11 avril
GRAND SAMEDI
Liturgie de Saint Basile le Grand
Lectures : Rom. VI,
3-11 ; Matth. XXVIII, 1-20
AU SUJET DE L’OFFICE DU GRAND SAMEDI
L’office
du Grand Samedi est consacré à la mémoire du séjour de notre Seigneur
Jésus-Christ « au tombeau avec le
corps, aux enfers avec l’âme, comme Dieu, au paradis avec le larron et sur le
Trône avec le Père et le Fils, Celui qui est
incirconscriptible remplissant tout » et, enfin à la
Résurrection même du Sauveur. La Divine Liturgie commence en ce jour par les
Vêpres. Après la Petite Entrée et le chant « Lumière joyeuse… »
commence la lecture des quinze parémies, dans lesquelles sont rassemblées les
préfigurations et les prophéties les plus importantes concernant le salut des
hommes par la Passion et la Résurrection du Christ. Après les parémies et
l’épitre commence la fête de la Résurrection du Christ. Le chœur chante
lentement « Lève-toi, ô Dieu, juge
la terre, car Tu domines sur toutes les nations… ». À ce moment, dans
le sanctuaire, les célébrants enlèvent leurs ornements noirs et revêtent des
ornements blancs. Cela est fait en mémoire des myrophores qui, « dès
l’aube » virent près du Tombeau du Christ l’Ange, dont la robe était
« blanche comme la neige » et entendirent de lui l’annonce joyeuse de
la Résurrection du Christ. Après ce chant, le diacre, vêtu également de blanc,
à l’instar de l’Ange, sort du sanctuaire devant l’épitaphios, et annonce la
Résurrection du Christ par la lecture de l’Évangile correspondant. Ensuite, la
Liturgie de St Basile se déroule selon l’ordre habituel, à l’exception du chant
des Chérubins et de celui de la Mère de Dieu après la consécration des Dons
(voir ci-après). Le chant de communion est tiré du Psaume 77 : « Le Seigneur s’est éveillé comme un homme qui
dort ; Il s’est levé notre Sauveur, Alléluia ».
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La Liturgie commence par les Vêpres.
Stichères du lucernaire (Seigneur, j’ai crié vers Toi), ton 1 :
Вечéрнiя на́ша моли́твы прiими́, Святы́й Го́споди, и пода́ждь на́мъ оставлéнiе
грѣхо́въ, я́ко Еди́нъ еси́, явлéй въ мíрѣ Воскресéнiе.
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Seigneur Très-Saint, reçois nos prières du soir, accorde-nous la
rémission des péchés, car seul, Tu as manifesté au monde la Résurrection.
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Обыди́те лю́дiе
Сiо́нъ, и обыми́те его́, и дади́те сла́ву въ нéмъ Воскрéсшему
изъ мéртвыхъ: я́ко То́й éсть Бо́гъ на́шъ, избавлéй на́съ отъ беззако́нiй на́шихъ.
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Peuples, longez Sion, entourez-la, en elle,
rendez gloire au Ressuscité d’entre les morts, car Il est notre Dieu, Lui qui
nous délivre de nos fautes.
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Прiиди́те лю́дiе воспои́мъ, и поклони́мся Христу́, сла́вяще Его́ изъ мéртвыхъ
Воскресéнiе : я́ко То́й éсть Бо́гъ на́шъ, отъ лéсти вра́жiя мíръ избавлéй.
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Venez peuples, chantons, prosternons-nous devant
le Christ ; glorifions Sa Résurrection d’entre les morts, car Il est
notre Dieu ; Lui qui délivre le monde du mensonge de l’ennemi.
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Стра́стiю
Твоéю Христé, отъ страстéй
свободи́хомся, и Воскресéнiемъ
Твои́мъ изъ истлѣ́нiя
изба́вихомся: Го́споди, сла́ва
Тебѣ́.
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Ta Passion, ô Christ, nous a libérés des
passions ; et Ta Résurrection nous a rachetés de la corruption.
Seigneur, gloire à Toi !
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Днéсь а́дъ
стеня́ вопiéтъ: у́не мнѣ́ бя́ше, а́ще бы́хъ отъ Марíи Ро́ждшагося не прiя́лъ: пришéдъ бо на мя́, держа́ву мою́ разру́ши, врата́ мѣ́дная сокруши́: ду́ши, я́же
содержа́хъ прéжде, Бо́гъ сы́й воскреси́. Сла́ва Го́споди, Кресту́ Твоему́, и Воскресéнiю Твоему́.
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Ton 8 : En ce jour, l’enfer
s’écrie en gémissant : il eût mieux valu que je ne reçoive pas le Fils
de Marie, car en pénétrant chez moi, Il a détruit mon pouvoir, Il a brisé les
portes d’airain, et les âmes que je tenais captives, Il les a ressuscitées,
car Il est Dieu. Gloire, Seigneur, à Ta Croix et à Ta Résurrection ! (2
fois)
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Днéсь а́дъ стеня́ вопiéтъ:
разруши́ся моя́
вла́сть, прiя́хъ Мéртваго я́ко
еди́наго отъ умéршихъ, Сего́ бо
держа́ти отню́дъ не могу́, но погубля́ю съ Ни́мъ, и́миже ца́рствовахъ:
а́зъ имѣ́хъ мертвецы́ отъ вѣ́ка, но
Сéй всѣ́хъ воздвиза́етъ. Сла́ва Го́споди, Кресту́ Твоему́, и Воскресéнiю Твоему́.
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En ce jour, l’enfer s’écrie en gémissant :
mon pouvoir est aboli, j’ai reçu un Mortel comme l’un des autres défunts,
mais je ne puis le retenir : mais avec Lui, je perds tous ceux sur
lesquels je régnais ; Il ressuscite ceux que je retenais captifs dans la
mort depuis les siècles. Gloire,
Seigneur, à Ta Croix et à Ta Résurrection !
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Днéсь а́дъ
стеня́ вопiéтъ: пожéрта моя
бы́сть держа́ва, Па́стырь
распя́тся, и Ада́ма воскреси́:
и́миже ца́рствовахъ, лиши́хся,
и я́же пожро́хъ возмогíй, всѣ́хъ изблева́хъ. Истощи́ гро́бы Распны́йся, изнемога́етъ смéртная держа́ва. Сла́ва Го́споди Кресту́ Твоему́, и
Воскресéнiю Твоему́.
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En ce jour, l’enfer s’écrie en gémissant :
mon pouvoir est aboli ; le Pasteur est crucifié et Il a ressuscité
Adam ; je suis privé de ceux sur lesquels je régnais ; ceux que
j’avais engloutis, j’ai dû les rejeter. Le Crucifié a vidé les tombeaux,
l’empire de la mort est resté sans force. Gloire, Seigneur, à Ta Croix et à
Ta Résurrection !
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Gloire… ton 6 :
Днéшнiй дéнь та́йно вели́кiй Моѵ́сей
прообразова́ше, глаго́ля: и
благо-слови́ Бо́гъ дéнь седьмы́й.
Сiя́ бо éсть
благословéнная Суббо́та, сéй
éсть упокоéнiя дéнь, во́ньже
почи́ отъ всѣ́хъ дѣ́лъ Свои́хъ, Едино-ро́дный
Сы́нъ Бо́жiй, смотрéнiемъ éже на
смéрть, пло́тiю суббо́тствовавъ:
и во éже бѣ́,
па́ки возвра́щься воскресéнiемъ,
дарова́ на́мъ живо́тъ вѣ́чный,
я́ко Еди́нъ Бла́гъ,
и Человѣколю́бецъ.
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Le Grand Moïse préfigura mystiquement ce
jour en disant : « Et Dieu bénit le septième jour », car voici le
jour béni du Sabbat, voici le jour du repos où le Fils unique de Dieu Se
reposa de toutes Ses œuvres, dans la mort corporelle qu’Il subit en vue de
notre salut, retournant à la gloire où Il était avant, nous donnant la vie éternelle par Sa
Résurrection, car Il est le seul Bon et Il aime les hommes.
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Et maintenant, Theotokion,
ton 1 :
Всемíрную
сла́ву отъ человѣ́къ прозя́бшую, и Влады́ку ро́ждшую, небéсную двéрь воспои́мъ Марíю Дѣ́ву,
безпло́тныхъ пѣ́снь,
и вѣ́рныхъ удобрéнiе; Сiя́ бо яви́ся нéбо, и хра́мъ Божества́; Сiя́
преграждéнiе вражды́ разруши́вши,
ми́ръ введé, и Ца́рствiе отвéрзе. Сiю́ у́бо иму́ще вѣ́ры
утверждéнiе, побо́рника и́мамы
изъ Нея́ ро́ждшагося Го́спода. Дерза́йте у́бо, дерза́йте лю́дiе
Бо́жiи: и́бо То́й побѣди́тъ враги́ я́ко
Всеси́ленъ.
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Chantons la Vierge Marie, gloire de l’univers,
fruit de l’humanité, Mère du Maître Souverain, porte du ciel, louange des
esprits célestes, parure des croyants ; Elle est apparue, ciel et temple
de Dieu ; détruisant la barrière de la haine, Elle a ramené la paix et
ouvert le Royaume. Par Elle, ancre de la foi, un défenseur nous est
acquis ; le Seigneur, qu’Elle a enfanté. Peuple de Dieu, prends cœur et
prends courage, car Il combat tes ennemis, Lui, le Tout-Puissant !
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Au lieu du
chant des chérubins, on chante le tropaire suivant, ton 8:
Да молчи́тъ вся́кая пло́ть человѣ́ча,
и да стои́тъ со стра́хомъ и трéпетомъ, и ничто́же земно́е въ себѣ́ да помышля́етъ: Ца́рь бо ца́рствующихъ, и Госпо́дь
госпо́дствующихъ, прихо́дитъ
закла́тися и да́тися въ снѣ́дь вѣ́рнымъ.
Предхо́дятъ же Сему́ ли́цы Áнгельстiи со вся́ким Нача́ломъ и Вла́стiю, многоочи́тiи Херувíми,
и шестокрила́тiи Серафíми, ли́ца закрыва́юще, и вопiю́ще пѣ́снь: аллилу́iа, аллилу́iа, аллилу́iа.
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Que fasse silence toute chair mortelle, qu’elle
se tienne immobile, avec crainte et tremblement, et que rien de terrestre
n’occupe sa pensée, car le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs, s’avance
pour être immolé et donné en nourriture aux fidèles, précédé des chœurs
angéliques, avec toutes les Principautés et les Puissances des cieux, les
Chérubins aux yeux innombrables et les Séraphins aux six ailes, qui se
couvrent la face et chantent l’hymne sainte : Alléluia, Alléluia,
Alléluia.
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Au lieu de « il est digne en vérité » ton 6
Не рыда́й Менé,
Ма́ти, зря́щи во гро́бѣ, Его́же во чрéвѣ безъ сѣ́мене зачала́ еси́ Сы́на: воста́ну бо и просла́влюся и вознесу́ со сла́вою непреста́нно, я́ко Бо́гъ,
вѣ́рою и любо́вiю Тя велича́ющiя.
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HOMÉLIE DE ST ÉPIPHANE DE CHYPRE SUR LE GRAND SAMEDI
Qu’est ceci ? Un grand silence règne aujourd’hui sur la terre, un grand
silence et une grande solitude. Un grand silence parce que le Roi dort. La
terre a tremblée et s’est calmée parce que Dieu s’est endormi dans la chair, et
qu’Il est allé réveiller ceux qui dormaient depuis des siècles. Dieu est mort
dans la chair et les enfers ont tressailli. Dieu s’est endormi pour un peu de
temps, et il a réveillé du sommeil ceux qui séjournaient dans les enfers... Il
va chercher Adam, notre premier père, la brebis perdue. Il veut aller visiter
tous ceux qui sont assis dans les ténèbres et l’ombre de la mort. Il va pour
délivrer de leurs douleurs Adam dans ses liens, et Ève captive avec lui, Lui
qui est en même temps leur Dieu et leur fils. Descendons donc avec Lui pour
voir l’alliance entre Dieu et les hommes ...Là se trouve Adam, le premier père
et, comme premier créé, enterré plus profondément que tous les condamnés. Là se
trouve Abel, le premier mort, et comme premier pasteur juste, figure du meurtre
injuste du Christ pasteur. Là se trouve Noé, figure du Christ, le constructeur
de la grande arche de Dieu, l’Église... Mais, comme, par Son avènement, le
Seigneur voulait pénétrer dans les lieux les plus inférieurs, Adam, en tant que
premier père et premier créé de tous les hommes, et en tant que premier mortel,
lui qui avait été tenu captif plus profondément que tous les autres, et avec le
plus grand soin, il entendit le premier le bruit des pas du Seigneur, qui venait
vers les prisonniers. Et il reconnut la voix de Celui qui cheminait dans la
prison, et, s’adressant à tous ceux qui étaient enchaînés avec lui depuis le
commencement du monde, il parla ainsi "j’entends les pas de quelqu’un qui
vient vers nous !" Et pendant qu’il parlait, le Seigneur entra, tenant les
armes victorieuses de la Croix. Et lorsque le premier père, Adam, Le vit, plein
de stupeur, il se frappa la poitrine, et cria aux autres "Mon Seigneur
soit avec vous tous !" Et le Christ répondit à Adam :"Et avec ton
esprit" Et, lui ayant saisi la main, Il lui dit : “Tiens-toi debout, toi
qui dormais, lève-toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera. Je suis ton
Dieu et, à cause de toi, Je suis devenu ton fils. Lève-toi, toi qui dormais,
car Je ne t’ai pas créé pour que tu séjournes ici enchaîné dans l’enfer. Surgis
d’entre les morts, Je suis la vie des morts. Lève-toi, toi l’œuvre de mes
mains, toi, mon effigie, qui a été faite à mon image… Lève-toi, et partons
d’ici, de la mort à la vie, de la corruption à l’immortalité, des ténèbres à la
lumière éternelle. Levez-vous, partons d’ici, et allons de la douleur à la
joie, de la prison à la Jérusalem céleste, des chaînes à la liberté, de la
captivité aux délices du paradis, de la terre au ciel. Mon Père céleste attend
la brebis perdue, un trône de chérubins est prêt, les porteurs sont debout et
attendent, la salle de noce est préparée, les tentes et les demeures célestes
sont ornées, les trésors de tout bien sont ouverts, le Royaume des cieux qui
existait avant tout les siècles vous attend.