23 mars / 5 avril
6ème dimanche du Grand Carême
ENTRÉE DU SEIGNEUR À
JÉRUSALEM (dimanche des Rameaux)
Saint Nicon, hiéromartyr, et ses 199
disciples martyrs en Sicile (251) ; saint Nicon abbé des Grottes de Kiev (1088)
; saint Philète, Lydie, Macedonius, Théoprèpe, Cronide et Amphiloque
(117-138) ; saint Basile le juste de Mangazée (1600) ; saint
hiéromartyr Macaire Kvitkine, prêtre (1931) ; saint hiéromartyr Étienne Preobrajensky, prêtre (1937) ;
saint hiéromartyr Basile Kokline, prêtre ; vénérable martyr Élie Viatline,
vénérables martyres Anastasie Bobkova et Barbara Konkina, martyr Alexis
Skorobogatov (1938) ; vénérable Serge Srebriansk, confesseur (1948).
Liturgie de saint Jean
Chrysostome
Lectures : Phil.
IV, 4 - 9 / Jn. XII,1-18
SUR LA RÉSURRECTION
DE LAZARE ET L’ENTRÉE DU CHRIST À JÉRUSALEM
E
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n accomplissant la prophétie sur le doux Roi, le Roi
de la paix et de l’humilité, Jésus, le Seigneur de l’univers, monte sur un
ânon, tandis que les hommes Le glorifie comme Roi et thaumaturge de ce
monde ; « Hosanna ! Béni
soit… le Roi d’Israël ! ». Ce faisant, le Seigneur veut nous
montrer que Son Royaume « n’est pas
de ce monde », que Son œuvre n’a rien de politique (cf. Jn XI, 48),
que Son royaume est : la vérité, l’immortalité, la vie éternelle. Mais
personne ne le comprenait, pas même Ses disciples, jusqu’à ce que Jésus
ressuscitât des morts. Le peuple a seulement ressenti dans la résurrection de
Lazare la grandeur du miracle : « la
foule vint au devant de Lui, parce qu’elle avait appris qu’Il avait fait ce
miracle ». Les témoins oculaires attestent : « Tous ceux qui
étaient avec Jésus, quand Il appela Lazare du sépulcre et le ressuscita des
morts, Lui rendaient témoignage ». Et Lazare ? Comme un monument
vivant de l’immortalité et de la Résurrection, il est là, parmi eux. Un
témoignage plus convaincant et plus total ne peut exister. La nature humaine,
la logique sceptique dépose-t-elle les armes ? Oui, elle les dépose. Mais
la méchanceté humaine, la malice humaine, la jalousie humaine ne le peuvent. En
voici une preuve : « Les
pharisiens se dirent donc les uns aux autres : vous voyez que vous ne
gagnez rien ; voici, le monde est allé après Lui ». « Le
monde », tout le monde, pas seulement le peuple ou les hommes. Mais
cependant, ils maintiennent leur décision : tuer Jésus. C’est encore une
preuve du degré de la force du mal ennemi de Dieu dans l’homme. Vraiment, l’âme
humaine est dans le délire et la folie à cause du péché. Il s’agit d’une
maladie incurable, aucun remède humain ne peut aider ; il n’y a que ce
remède : le Dieu-homme et Son œuvre dépassant l’entendement humain, qui
sauve les hommes du péché, de la mort et du diable. C’est pourquoi le Verbe de
Dieu s’est incarné, car Il pouvait seul sauver l’homme. Lui-seul, et personne
d’autre parmi les anges ou les hommes.
St
Justin de Tchélié
1er
tropaire de la fête, ton 1
О́бщee вocкреcéніe пре́жде Tвоея́ стрácти увѣpя́я, изъ ме́ртвыхъ воздви́глъ ecи́ Ла́заря Xpисте́ Бо́же. Tѣ́мже и мы́ я́ко о́троцы побѣ́ды зна́менія нося́ще, Тебѣ́ побѣди́телю сме́рти вопіе́мъ: ocáнна въ вы́шныхъ, благослове́нъ гряды́й во и́мя Госпо́дне.
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Avant Ta Passion Tu t’es fait le garant de notre commune Résurrection,
en ressuscitant Lazare d’entre les morts, ô Christ Dieu. C’est pourquoi nous aussi
comme les enfants portant les symboles de la victoire, nous Te chantons, à
Toi le vainqueur de la mort : Hosanna au plus haut des cieux, béni est
Celui qui vient au nom du Seigneur.
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2ème tropaire de la fête, ton 4
Спогре́бшеся Тебѣ́ креще́ніемъ Xpиcте́ Бо́же на́шъ, безсме́ртныя жи́зни сподо́бихомся воскpecéніемъ Твои́мъ, и воспѣва́ющe зове́мъ: ocáнна въ вы́шныхъ, благослове́нъ гряды́й во и́мя Госпо́дне.
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Ensevelis avec Toi par le baptême, ô Christ notre Dieu, nous avons
été rendus dignes de la Vie Immortelle par Ta Résurrection et nous Te clamons cette
louange : Hosanna au plus haut des cieux, béni est Celui qui vient au Nom
du Seigneur.
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Kondakion de la fête, ton 6
Нa престо́лѣ на нeбecи́, на жребя́ти нa земли́ носи́мый Xpиcте́ Бо́же, áнгеловъ xвале́нie, и дѣте́й воспѣва́нie прiя́лъ ecи́ зову́щихъ ти́: благослове́нъ ecи́ гряды́й Aда́ма воззва́ти.
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Porté sur un trône dans le ciel et par un ânon sur la terre, ô
Christ Dieu, Tu as reçu la louange des anges et le chant des enfants qui Te
clament : bénis es-Tu, Toi qui viens rappeler Adam.
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Au lieu de « Il est digne en vérité », ton 4
Бо́гъ Го́сподь и яви́ся на́мъ, соста́вите пра́здникъ и веселя́щеся пріиди́те, возвели́чимъ Xpиста́, cъ ва́iями и вѣ́твьми, пѣ́сньми зову́ще: благослове́нъ гряды́й во и́мя Го́сподa Cпа́са на́шего.
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Le Seigneur est Dieu, Il nous est apparu. Organisez une fête et,
pleins d’allégresse, allons magnifier le Christ avec des palmes et des
rameaux, chantant cet hymne : « béni est Celui qui vient au nom du
Seigneur, notre Sauveur ».
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HOMÉLIE DE SAINT JEAN CHRYSOSTOME SUR L’ÉPÎTRE AUX PHILIPPIENS
(LUE
CE JOUR)
« Le Seigneur est proche; ne vous
inquiétez de rien ». Car quelle pourrait être, dites-moi, la raison de votre
découragement? Serait-ce parce que vos adversaires se dressent contre vous, ou
parce que vous les voyez vivre dans les délices? « Ne vous inquiétez de rien ».
L'heure du jugement va sonner; dans peu, ils rendront compte de leurs œuvres. Vous êtes dans l'affliction, eux dans les délices? Tout
cela finira bientôt. Ils complotent, ils menacent? Mais leurs coupables
desseins ne réussiront pas toujours; le jugement est suspendu sur leurs têtes,
tout va changer ! « Ne vous inquiétez de rien ». Déjà la part de chacun est
faite. Montrez seulement votre patience et modération envers ceux qui vous
préparent sans cesse les persécutions; et tout va s'évanouir comme un songe,
pauvreté, mort, fléaux de tout genre qui vous menacent, tout finira : « Ne vous
inquiétez de rien ». « Mais qu'en tout, par la prière et par la supplication,
avec action de grâces, vos demandes et vos vœux soient connus devant Dieu. Dieu
est proche; Je serai avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde » c'était
déjà une consolation; en voilà une seconde; voilà un antidote capable de
dissiper toute peine, tout chagrin, tout ennui. Mais quel est ce médicament?
Prier, en toutes choses rendre grâces. Ainsi Dieu ne veut pas que nos prières
soient de simples demandes; il les exige unies à l'action de grâces pour les
bienfaits que nous avons déjà reçus. Comment, en effet, demander quelques
faveurs pour l'avenir, si nous ne sommes pas reconnaissants des faveurs
passées? — « En tout », dit-il, c'est-à-dire en toutes choses, recourez à « la
prière et à la supplication ». Donc il faut remercier Dieu de tout, même de ce
qui paraît fâcheux. C'est vraiment là que se reconnaît le cœur reconnaissant. La nature des choses l’exige; ce sentiment sort
spontanément d'une âme vraiment reconnaissante et pleine d'amour pour Dieu.
Demandez-Lui donc des faveurs qu'Il puisse approuver et connaître; car il
dispose tout pour notre plus grand bien, même à notre insu ; et une preuve que
tout se fait pour notre plus grand bien, c'est cette ignorance même où Il nous
laisse du succès de nos prières. « Et que la paix de Dieu, qui surpasse toutes
nos pensées, garde vos esprits et vos cœurs en
Jésus-Christ ». Qu'est-ce à dire? Entendez, dit l'apôtre, que la paix de Dieu,
celle qu'Il a faite avec les hommes, surpasse toute pensée. Qui jamais, en
effet, attendit et osa espérer ces biens de l'avenir? Ils surpassent
non-seulement toute parole, mais toute pensée humaine. Pour Ses ennemis, pour
ceux qui Le haïssaient, qui Le fuyaient, pour eux Dieu n'a pas refusé de livrer
Son Fils unique pour faire la paix avec nous. Telle est la paix, ou, si vous
voulez, telle notre délivrance; telle la charité de Dieu ».
VIE DE SAINT NICON ET DE SES CENT
QUATRE-VINGT-DIX-NEUF disciples[1]
Notre saint Père Nicon naquit
dans la région de Naples, au cours du IIIe siècle, d’un père païen et d’une
mère chrétienne. Engagé dans l’armée, il se trouva un jour dans une situation
périlleuse. Se souvenant alors des enseignements de sa pieuse mère sur les
promesses de la vie éternelle, il s’écria : « Seigneur Jésus-Christ, viens à
mon aide ! » Puis, s’armant du signe de la Croix comme d’une arme invincible,
il s’élança au combat, d’où il sortit victorieux et couvert de gloire. De
retour dans sa patrie, il rendit visite à sa mère, lui raconta les événements
et lui fit part de son projet d’aller se faire baptiser en Orient, aux sources
de la Foi.
Débarquant dans l’île de Chio, il
s’isola sur une montagne, où il demeura dans le jeûne, la veille et la prière
pendant une semaine entière, afin de se préparer au baptême. Un ange de Dieu
lui apparut alors et, lui remettant un bâton, il lui donna l’ordre de se rendre
sur le rivage. Il y trouva un navire qui le mena jusqu’au mont Ganos, en Thrace
, où il rencontra l’évêque Théodore de Cyzique, qui s’était retiré pour mener
la vie érémitique dans une grotte, sur les flancs de la montagne. Celui-ci,
ayant été informé à l’avance par Dieu de sa venue, le prit avec lui dans sa
retraite, lui enseigna les fondements de la foi et le baptisa au Nom de la
Sainte Trinité. Nicon décida de rester dans cet endroit où la Providence
l’avait conduit, afin d’imiter en tout point la manière de vivre angélique de
son père spirituel. Au bout de trois années, Théodore l’ordonna prêtre ; et,
quand vint pour lui le temps d’être rappelé à Dieu, il lui remit la direction
des cent quatre-vingt-dix disciples qui s’étaient rassemblés autour de lui .
La persécution de Dèce (251), qui
avait éclaté en Orient, obligea Nicon et ses compagnons à prendre la mer. Après
avoir fait escale quelque temps à Mytilène, ils abordèrent en Italie, où Nicon
put revoir sa mère mourante et procéder à ses funérailles. Pendant ce bref
séjour dans sa patrie, Nicon conféra le baptême à neuf de ses concitoyens qui,
abandonnant leurs familles, décidèrent de se joindre à sa communauté. Les deux
cents moines se rendirent ensuite en Sicile et s’installèrent sur le mont
Taormina, dans les ruines d’un ancien établissement thermal. Mais ils ne purent
jouir que peu de temps de la paix de cette retraite, car le préfet païen de Sicile,
Quintien , ayant appris la présence des saints ascètes, les fit arrêter et
traduire à son tribunal. Comme les disciples de Nicon, encouragés par les
paroles de feu de leur père spirituel, avaient refusé d’une seule voix de renier
le Christ et leur sainte profession, le préfet les fit flageller à coups de
nerfs de bœuf, puis il ordonna de les décapiter et de jeter leurs corps dans la
fournaise des thermes, qui avait été rallumée pour la circonstance. Le tour de saint
Nicon étant venu, il fut étendu, les quatre membres écartelés, et des soldats
le brûlèrent avec des torches. Ils l’attachèrent ensuite derrière un attelage
de bœufs qui alla le jeter dans un profond ravin, d’où on le sortit encore
vivant pour lui fracasser la mâchoire à coups de pierres, lui couper la langue
et finalement le décapiter. Les précieuses reliques de saint Nicon et de ses
compagnons furent retrouvées par la suite par l’évêque de Messine, Théodose,
qui fit construire un sanctuaire en leur honneur.
LECTURES DU DIMANCHE DE
PÂQUES : Actes I, 1-8 ; Jean I, 1-17
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