Mon espérance est le Père, mon refuge est le Fils, ma protection est le Saint-Esprit, ô Sainte Trinité gloire à Toi.
La paternité de cette prière brève mais élégante est attribuée à saint Ioannikios le Grand, que l'on commémore aujourd'hui. Il est né en 762 dans une famille pauvre de la province de Bithynie. Il travailla comme berger dans sa jeunesse et, comme il était grand et fort, il fut enrôlé dans l'armée, où il servit avec distinction.
À cette époque, l'hérésie des Iconoclastes faisait rage et il ne fait aucun doute que de nombreuses personnes furent emportées par la marée des événements. Il semble que, dans un premier temps, Ioannikios n'ait pas contesté l'Iconoclasme, mais c'était un homme pieux. À la fin de son service militaire, il se retira sur le mont Olympe où il fut sacré moine.
Il mena une vie ascétique pendant un demi-siècle, voyageant en pèlerinage vers de nombreux lieux saints et devenant un champion de l'orthodoxie. Durant cette période, il reçut de Dieu le don de faire des miracles. Il guérit des maladies, chassa des démons et apprivoisa des bêtes sauvages. En outre, il entra dans la controverse en faveur de la vénération des icônes, étant étroitement associé au patriarche Methodios de Constantinople, qui monta sur le trône patriarcal en 843 et qui proclama la restauration des icônes le premier dimanche du Grand Carême de cette année-là.
Ioannikios s'éteignit paisiblement à un âge avancé en ce jour de 846.
Nous commémorons également aujourd'hui saint Jean Doukas Vatatzes le Miséricordieux. Lorsque la quatrième croisade se détourna de sa destination, Jérusalem, et attaqua Constantinople, l'empire fut divisé en quatre. Dans la ville, l'« Empire latin » fut proclamé. Les régions contrôlées par les Grecs furent réparties entre plusieurs sphères d'influence : Nicée, l'Épire et Trébizonde.
Jean fut empereur à Nicée (1221-1254). C'était un administrateur sage et compétent qui, par des moyens militaires et politiques, réussit à reprendre aux Latins de vastes territoires et la ville de Constantinople. Jean était un souverain pieux et ingénieux, vénéré pour sa politique de charité et ses aumônes. C'est pourquoi il reçut le titre de « Miséricordieux » lorsqu'il fut glorifié en tant que saint un demi-siècle après sa mort. Il mourut à Nymphaion et fut enterré dans le monastère de Sosandra, qu'il avait fondé.
La fondation d'églises est souvent un élément que nous rencontrons dans l'étude de la vie des saints. Il est également significatif que les fondateurs d'églises et de monastères fassent l'objet d'une commémoration liturgique. La construction d'églises est une activité missionnaire, car elle permet de mieux faire connaître le christianisme orthodoxe. C'est très important en cette époque de manque de foi. Beaucoup de nos compatriotes pensent que le christianisme est une chose qui est passée à l'histoire, si tant est qu'ils y pensent. Le fait est que le christianisme est quelque chose qui n'a pas encore eu lieu pour eux.
Ces pensées sont très présentes dans notre esprit en ce jour du Fondateur. Si une église peut être construite et fonctionner dans un petit endroit comme Mettingham, elle peut exister n'importe où. Pourtant, bien que nous ayons besoin du bâtiment et que nous l'apprécions, le véritable mémorial est la communauté vivante qui vient ici pour prier, réalisant ainsi le vœu le plus cher de la fondatrice.
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L'Évangile de ce dimanche est lu dans Luc 8 : 41 - 56 et raconte deux autres miracles du Christ. Jaïre est décrit comme un chef de synagogue, c'est donc un homme d'un rang social élevé. Il tombe aux pieds de Jésus, non pas nécessairement par reconnaissance de la divinité du Christ, mais en désespoir de cause, car sa fille unique, âgée de douze ans, est en train de mourir. Il avait manifestement entendu parler des guérisons miraculeuses qui s'étaient produites et devait penser qu'il s'agissait là de son dernier espoir. Le Christ accepte de l'aider, mais alors qu'il se rend à la maison, un autre miracle se produit. Une femme qui souffrait depuis douze ans a été poussée par la foi à s'approcher du Christ. Dans son humilité, elle toucha simplement l'ourlet de son vêtement et reçut la guérison. Lorsque d'autres, prophètes et apôtres, accomplirent des miracles, ils firent appel à la puissance de Dieu. Le Christ est Dieu et est donc la source de cette puissance de guérison. De plus, le Christ connaissait non seulement l'identité de la femme, mais aussi sa foi et ses motivations, ainsi que celles de Jaïre.
En invitant la femme à se dévoiler et en louant sa foi, le Christ cherche à inspirer confiance à Jaïre, qui est sur le point de recevoir la nouvelle qu'il redoute le plus. Malgré l'annonce de la mort de l'enfant, le Christ prévient tout reproche d'atermoiement en disant simplement : « Ne crains pas, crois seulement et elle sera guérie ». Il fait ainsi allusion à la femme guérie, à qui il dit : « Ma fille, prends courage », et Il la loue pour la force de sa foi. Puis Il continua et entra dans la maison. Seuls Pierre, Jacques et Jean, ainsi que les parents de la jeune fille, se trouvaient dans la maison, afin que cela ne devienne pas un spectacle public. Le Christ était très conscient de la méchanceté et de l'envie de Ses ennemis. C'est aussi une leçon pour nous, qui nous apprend à ne pas attirer l'attention sur nos bonnes actions, mais plutôt à nous effacer.
Version française Claude Lopez-Ginisty