Sainte Mildrède était la fille du roi de Merewald Magonset et de son épouse, sainte Ermenburge (higoumène de Minster-in-Thanet), et donc sœur des saintes Milburge et Mildgithe. À un âge précoce, sa mère l'envoya pour être éduquée à Chelles en France, où de nombreuses dames anglaises étaient formés à une vie sainte.
Un jeune noble, liée à l'higoumène de Chelles, la supplia de faire ce qu'elle pouvait pour qu'il puisse épouser cette princesse anglaise. L'higoumène essaya de la persuader, mais Mildrède, dit que sa mère l'avait envoyée là pour être éduquée, pas pour se marier, et tous les conseils, les menaces et les coups de l'higoumène, ne la persuadèrent pas d'accepter l'alliance qui s'offrait à elle. Enfin l'higoumènee l'enferma dans un four dans lequel elle avait fait un grand feu, mais au bout de trois heures, quand elle s'attendait à trouver non seulement sa chair, mais même ses os réduits en cendres, la jeune sainte sortit indemne et rayonnante de joie et de beauté.
Les fidèles, entendant parler du miracle, vénérèrent Mildrède comme une sainte, mais l'higoumène, plus furieuse que jamais, la jeta au sol, la battit, lui donna des coups de pied et la griffa et lui arracha une poignée de ses cheveux. Mildrède trouva le moyen d'envoyer sa mère une lettre, en y joignant une partie de ses cheveux, arrachés de la tête par la violence de l'higoumène, et la Reine Ermenburge envoya bientôt des navires pour aller chercher sa fille.
L'higoumème, craignant que ses mauvaises actions ne soient connues, ne voulut en aucun cas, donner l'autorisation pour son départ. Mildrède, cependant, s'enfuit à la nuit, mais, ayant oublié dans sa hâte quelques vêtements ecclésiastiques et un clou de la croix du Christ, auquel elle tenait extrêmement, réussit à revenir les chercher et les ramena sans encombres.
Dès son arrivée en Angleterre, elle accosta à Ebbsfleet où elle trouva une grande pierre carrée, miraculeusement préparée pour elle pour sortir du navire. La pierre reçut, et retint, la marque de son pied et elle fut ensuite transportée à l'abbaye de Minster-in-Thanet (ci-dessous) et y est gardée en sa mémoire. On dit que de nombreuses maladies ont été guéries pendant des siècles après cela, par l'eau contenant un peu de poussière de cette pierre. Elle a souvent été déplacée, jusqu'à ce qu'un oratoire soit construit pour elle.
Avec le consentement de sa mère, Mildrède se joignirent à elle à sa fondation de Minster-in-Thanet. Le voile lui fut donné par Théodore, archevêque de Canterbury, en même temps qu'à septante autres religieuses. A la mort de sainte Ermenburge, Mildrède lui succéda comme higoumène de la communauté, à qui elle donna un saint exemple et par qui elle était très aimée. Une vieille histoire raconte qu'une nuit, alors qu'elle était en prière dans l'église de son monastère, le Diable souffla son cierge, mais un ange le chassa et il le ralluma pour elle.
Mildrède mourut après une longue et douloureuse maladie, vers l'an 732.
Le reliquaire des reliques porteuses de grâce de Saint-Mildrède à Thanet
Lui succéda sainte Edburge de Minster-in-Thanet. Pendant le règne de cette dernier, il est apparemment arrivé que le sonneur de cloches s'endorme devant l'autel. La défunte Mildrède le réveilla d'un coup sur l'oreille, en s'écriant: "C'est l'oratoire, et non le dortoir!"
Elle a continué à être une sainte très populaire, éclipsant la gloire de saint Augustin [de Cantorbéry], dans le voisinage immédiat de son monastère, où l'endroit que l'on avait de montrer comme celui de son débarquement en vint à être mieux connu sous le nom de "Rocher de sainte Mildrède".
En 1033, sainte Mildrède a été transférée à l'abbaye de Saint-Augustin de Cantorbéry et les reliques mineures ont également été transférées de ce lieu à Deventer en Hollande, où elle était honorée le 17 Juillet, bien que sa fête, en Angleterre, soit trois jours plus tôt. Il y avait, cependant, un ensemble concurrent de reliques qui auraient été cachées à Lyming, avec celles de sa sœur, Mildgithe, au cours de la dévastation des Vikings. Elles ont été données à l'hôpital religieux de Saint-Grégoire à Cantorbéry, par l'archevêque Lanfranc en 1085.
Mildrède est représentée dans l'art tenant une église, et accompagnée de trois oies, car elle était la protectrice contre les dommages causés par de tels oiseaux sauvages.
Version française Claude Lopez-Ginisty
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