"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 13 février 2016

Saint Jean de Cronstadt



"Une grande foi est indispensable pour l'homme, parce que la lumière de notre intelligence est très limitée, et ne peut pas contenir beaucoup de lumière mentale, tandis que le Seigneur notre Dieu est Lumière infinie, et le monde est un abîme de Sa toute-puissance et de Sa sagesse, alors qu'en nous il n'y a que, pour ainsi dire, une goutte de Sa puissance et de Sa sagesse, parce que autant, et pas plus, ne peut être contenu de cette puissance et de cette sagesse dans notre chair périssable. " 

Version française Claude Lopez-Ginisty
Saint John of Kronstadt, 
My Life in Christ
Holy Trinity Monastery 
edition
 *
 

Sur orthodoxie.com: Remarques sur le texte préconciliaire intitulé « Relations de l’Église orthodoxe avec le reste du monde chrétien »


M. Dimitrios Tselengidis, professeur à la Faculté de théologie à l’Université Aristote de Thessalonique, a envoyé ses premières observations théologiques aux hiérarques orthodoxes de plusieurs Églises orthodoxes locales (dont celles de Grèce, Russie, Serbie, Géorgie, Bulgarie, Alexandrie et Antioche) concernant le texte « Relations de l’Église orthodoxe avec le reste du monde chrétien »*. Nous reproduisons ci-dessous lesdites observations.

« Ce texte manifeste de façon récurrente l’inconséquence et la contradiction théologique. Ainsi, il proclame dans son article premier la conscience de soi qui est celle de l’Église orthodoxe, considérant celle-ci – et ce très justement – comme « L’Église une, sainte, catholique et apostolique ». Or, dans l’article 6, il y a contradiction avec la formulation de l’article premier susmentionné. Il mentionne en effet, de façon caractéristique, que « l’Église orthodoxe reconnaît l’existence historique d’autres églises et confessions chrétiennes ne se trouvant pas en communion avec elle ». C’est ici qu’une question fort à propos se pose : si l’Église est « Une », conformément à notre Credo et à la conscience de soi de l’Église orthodoxe (article I), comment peut-il être fait mention d’autres Églises chrétiennes ? Il est clair que ces autres Églises sont hétérodoxes. Les « Églises » hétérodoxes, au demeurant, ne peuvent nullement être appelées « Églises » par les Orthodoxes. En considérant les choses dans une perspective dogmatique, il n’est pas possible de parler d’une multiplicité « d’Églises » avec des dogmes différents et ce dans un grand nombre de thèmes théologiques. En conséquence, tant que ces « Églises » restent inflexibles dans les erreurs de leur foi, il n’est pas juste théologiquement de leur accorder une ecclésialité – et ce institutionnellement – hors de « l’Église une, sainte, catholique et apostolique ». Dans le même article (6), il y a une autre contradiction théologique sérieuse. Au commencement de l’article, il est dit ce qui suit : « D’après la nature ontologique de l’Église, son unité ne peut pas être compromise ». Or, à a fin du même article, il est écrit que, par sa participation dans le mouvement œcuménique, l’Église orthodoxe « a pour objectif d’aplanir la voie menant à l’unité ». Ici se pose la question : Étant donné que l’unité de l’Église est un fait reconnu, quel type d’unité des Églises est recherché dans le contexte du mouvement œcuménique ? Cela signifie-t-il, peut-être, le retour des chrétiens occidentaux à l’Église UNE et unique ? Une telle signification, cependant, ne transparaît ni dans la lettre, ni dans l’esprit du texte entier. Au contraire, en réalité, l’impression est donnée qu’il existe une division établie dans l’Église et que les perspectives des dialogues ont pour but l’unité déchirée de l’Église.
 
La confusion théologique est également causée par l’ambiguïté de l’article 20 qui dispose : « Les perspectives des Dialogues Théologiques de l’Église orthodoxe avec les autres Églises et Confessions chrétiennes sont toujours déterminées sur la base des critères canoniques de la tradition ecclésiastique déjà constituée (canon des Conciles œcuméniques : 7 du IIème et 95 du Quinisexte) ». Mais le 7ème canon du IIème Concile œcuménique et le 95ème canon du Concile Quinisexte concernent la reconnaissance du baptême d’hérétiques qui avaient manifesté leur intérêt à se réunir à l’Église orthodoxe. Or, il ressort de la lettre et de l’esprit du texte préconciliaire, considéré dans une perspective théologique, qu’il n’y est absolument pas question du retour des hétérodoxes à l’Église orthodoxe, la seule Église. Au contraire, dans le texte, le baptême des hétérodoxes est considéré comme accepté a priori – et ce sans décision panorthodoxe. En d’autres termes, le texte endosse « la théologie baptismale ». 

Simultanément, le texte ignore délibérément le fait historique que les hétérodoxes contemporains d’Occident (catholiques-romains et protestants) n’ont pas un seul, mais une série de dogmes qui diffèrent de l’Église orthodoxe (à côté du Filioque, de la grâce créée dans les sacrements, la primauté du pape, le rejet des icônes, le rejet des décisions des Conciles œcuméniques, etc.). L’article 21 soulève également des questions appropriées, lorsqu’il mentionne que « L’Église orthodoxe… évalue positivement les textes théologiques édités par la commission… [à savoir « Foi et Constitution] pour le rapprochement des Églises ». Il convient d’observer ici que ces documents [de la Commission] n’ont jamais été entérinés par les hiérarques des Églises orthodoxes locales. Enfin, l’article 22 donne l’impression que le futur Grand et Saint Concile juge à priori de l’infaillibilité de ses décisions, puisqu’il considère que « la préservation de la foi orthodoxe pure n’est sauvegardée que par le système conciliaire, qui, depuis toujours au sein de l’Eglise, constitue le juge désigné et ultime en matière de foi ». 

Dans cet article, le fait historique est ignoré que, dans l’Église orthodoxe, le critère final est toujours la conscience dogmatique vigilante du plérôme de l’Église qui, dans le passé, a validé ou considéré comme « brigandages » des Conciles œcuméniques. Le système conciliaire en lui-même n’assure pas mécaniquement la justesse de la foi orthodoxe. Cela se produit seulement lorsque les évêques conciliaires ont le Saint-Esprit et la Voie Hypostatique – le Christ – qui agissent en eux et ainsi, comme « syn – odikoi » (i.e. faisant route ensemble) en actes « suivent les saints Pères ».

Évaluation générale du texte

Par tout ce qui est écrit et ce qui est clairement sous-entendu dans le texte susmentionné, il est manifeste que ses initiateurs et rédacteurs entreprennent une légitimation institutionnelle du syncrétisme-œcuménisme chrétien par la décision d’un Concile panorthodoxe. Or, cela serait catastrophique pour l’Église orthodoxe. Pour cette raison, je propose humblement le retrait total du texte.
Pour terminer, une observation théologique sur le texte «Le sacrement du mariage et ses empêchements ». Il est mentionné dans l’article  5a) : « Le mariage entre orthodoxes et non orthodoxes ne peut être béni selon l’acribie canonique (canon 72 du Concile Quinisexte in Trullo). Toutefois, il peut être célébré par indulgence et amour de l’homme à la condition que les enfants issus de ce mariage soient baptisés et élevés dans l’Église Orthodoxe ». Ici, la condition expresse que « les enfants issus de ce mariage soient baptisés et élevés dans l’Église Orthodoxe » contredit la protection théologique du mariage comme sacrement de l’Église orthodoxe et ce parce que la maternité revient – en fonction du baptême des enfants dans l’Église orthodoxe – à légitimer la célébration du mariage mixte, laquelle est clairement interdit par un canon d’un Concile œcuménique (72è canon In Trullo). En d’autres termes, un concile non-œcuménique, comme l’est le futur Grand et Saint Concile, relativise explicitement une décision d’un Concile œcuménique. Cela est inacceptable. Et encore une autre question : si le mariage célébré ne donne pas d’enfants, est-ce que ce mariage est simplement légitimé par le fait de l’intention de l’épouse hétérodoxe d’intégrer ses enfants éventuels dans l’Église orthodoxe ?
Si l’on veut être conséquent théologiquement, l’article 5.1. doit être enlevé.
Dr Dimitrios Tselengidis


NOTE:
* C'est à ce texte que faisait allusion Père Peter Alban Heers, dans le message que nous avons posté hier!

vendredi 12 février 2016

Père Peter Alban Heers: Une parole sur la "coupe commune" et les étapes vers l'unité entre l'Orthodoxie et hétérodoxie


Père Peter Alban Heers 
*


 On entend souvent la réplique malaisée cultivée par certains orthodoxes concernant la  "panhérésie" de l'œcuménisme (qui est un déni ecclésiologique et théologique de l'unité de l'Eglise, qui est l'Eglise orthodoxe!): "cela ne se produira jamais", "il n'y a aucun moyen pour que jamais nous entrions en communion avec Rome", etc. Ce genre d'apaisement est destiné à nous mettre à l'aise et à nous concentrer sur l'union à la Coupe commune comme seul vrai problème.

Cependant, ni maintenant, ni depuis plus de 30 ans,  la question de la communion n'a été en jeu et, en fait, elle est actuellement hors de propos.

Même si on n'entre jamais en communion avec l'hétérodoxie, il est encore possible qu'une ecclésiologie hérétique soit adoptée. 

Voici une façon de comprendre ce qui se passe et comment l'ennemi se prépare à l'acceptation d'une ecclésiologie hérétique et donc d'une fausse union. 

Voici comment je l'explique à certains de mes paroissiens: en ce moment l'état d'esprit œcuméniste voudrait nous faire croire que nous sommes fiancés au protestantisme papal, c'est-à-dire au catholicisme romain. Donc, vous les entendez dire que nous avons la même foi, mais que malheureusement, nous ne pouvons pas communier ensemble. 

La prochaine étape est de reconnaître, en Concile, que nous sommes tous deux «l'église», mais peut-être l'un plus que l'autre (selon le point de vue). Ce serait équivalent à un mariage, à savoir la reconnaissance des mystères et l'ecclésialité. 

Voici ce que le document "Relations de l'Eglise orthodoxe avec le reste du monde chrétien" fait essentiellement, bien que timidement et avec un double langage. Une fois que le mariage est célébré, c'est une question de temps jusqu'à ce que le couple se retire dans sa chambre intérieure et consomme. Telle est la coupe commune. Que cela arrive lentement ou rapidement ou pas tout, importe peu, car le mariage est la clé qui termine la séparation. Ne faites pas une fixation sur la consommation. La reconnaissance de mystères et l'ecclésialité est tout.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

*
Père Peter est recteur et père spirituel de la paroisse du Saint Prophète Elie, à Petrokerasa, petit village dans les montagnes près de Tessalonique

jeudi 11 février 2016

L'Eglise nouvelle de la Protection de la Mère de Dieu à Yasénovo



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Memorial Cross of the Napoleonic Invasion.
Croix pour l'invasion napoléonienne

The replica Grotto of the Nativity, in the crypt.
Réplique de la Grotte de la Nativité, dans la crypte

The white-marble revetment in Norman-Sicilian style.

The Pantocrator apse mosaic, modelled upon that of the Palatine Chapel in Palermo.
 Pantocrator en mosaïque d'après la chapelle Palatine de  Palerme
The splendid marble floor. 
The mosaicists at work.
Le travail de la mosaïque
Cliquer sur le lien ci-dessous pour faire un tout panoramique de l'église
panoramic virtual tour of the church.
video du Patriarche Cyrille durant la consecration (en Russe).


The pilgrimage crypt.
Crypte
The iron choros at the center of the crypt.
Crypte
A replica of the Tomb of Christ, from the Church of the Holy Sepulchre.
Réplique du tombeau du Christ
A replica of the Tomb of Mary.
Réplique du tombeau de la Mère de Dieu
A replica of the column cracked in the miracle of the Holy Fire in 1579.
Réplique de la colonne fendue ( miracle du Feu Sacré en 1579

Dans le studio de mosaïque


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Detail of a mural depicting the Creation, on the upper gallery west wall. 

Fresque représentant la Création
The exterior, showing the extensive terraced gardens.
Jardins extérieurs



Cross commemorating the Great Patriotic War. The cycle of war memorial crosses around the foundation includes one more cross after this one, which is currently blank. May God grant that it remain so.
Croix commémorant la Seconde guerre mondiale

Source

mercredi 10 février 2016

Saint Séraphim de Sofia: Sur le calendrier de l'Eglie


Ceci est la présentation de l'archevêque Séraphim [Sobolev] au Congrès de Moscou de juillet 1948, où le sujet de l'œcuménisme a été longuement discuté.

* * *

L'un des scientifiques qui a étudié la question du nouveau et de l'ancien calendrier, E.B. Predtechensky, membre à part entière de la Société russe astronomique, soutient que les gens en Occident ne se sont intéressés que depuis la période de la Renaissance au calcul de la date de Pâques, entre autres questions scientifiques.

"Malheureusement," a-t-il dit, "bien qu'ils comprenaient à peine les détails de la règle d'Alexandrie, et même s'ils étaient probablement loin de la comprendre comme ils l'auraient dû, les "pascalistes" occidentaux souhaitèrent réformer cette règle dans un court laps de temps, et avec arrogance ils ont  tenté de corriger une œuvre superbement élaborée... Si la période de la Renaissance a commencé en même temps en Europe occidentale et en Europe orientale, si les circonstances difficiles n'avaient pas étouffé l'éducation presque au point de sa disparition dans les anciennes Églises chrétiennes de Byzance, ... si les traditions alexandrines et l'apprentissage des premiers siècles n'avaient pas pris fin à l'Est, il est douteux que le pape Grégoire XIII aurait pu faire ce qu'il a fait ".

A ces paroles de Predtechensky il faut ajouter que l'émergence de la réforme du calendrier du pape Grégoire XIII, a été causée non seulement par le fait que les pascalistes occidentaux n'avaient pas assimilé, et manquait de la compréhension requise de la règle d'Alexandrie ou de la méthode de calcul de Pâques, et par l'effondrement de l'éducation en Orient, mais aussi, et principalement, par le manque de foi des Occidentaux dans la Sainte Eglise, et plus précisément, leur incapacité à croire qu'en elle, le Saint-Esprit vit et respire comme source de toute vérité.

Si l'Eglise catholique romaine avait eu cette foi, alors elle ne se serait pas, en la personne de ses papes et ses experts "pascalistes", engagée à modifier les Canons sur lesquels se fonde le calcul pascal de l'ancien calendrier, où le Saint-Esprit exprimait une vérité, qui n'est pas sujette à modifications. Nous avons à l'esprit en premier lieu le Septième Canon apostolique:

Si un évêque, prêtre ou diacre, doit célébrer le saint jour de Pâques avant l'équinoxe de printemps, avec les Juifs, qu'il soit déposé.

 
Cette injonction est mentionnée aussi dans le Premier Canon du Synode d'Antioche:

Tous ceux qui osent ignorer le décret du Saint et Grand Concile qui a été assemblé à Nicée, en présence de l'empereur  bien-aimé de Dieu
Constantin, concernant la sainte et salvifique fête de Pâques; si péremptoirement ils persistent dans l'opposition à ce qui était alors ordonné à juste titre, qu'ils soient excommuniés et chassés de l'Église (que cela soit dit en ce qui concerne les laïcs). Mais si l'un de ceux qui président à l'Eglise, qu'il soit évêque, prêtre ou diacre, osait, dans le sillage de ce décret, exercer son propre jugement pour la subversion du peuple et la perturbation des Eglises, en observant Pâques avec les Juifs, le Saint-Synode décrète qu'il doit désormais être déjà un étranger à l'Église, comme celui qui apporte non seulement les péchés sur lui-même, mais qui est aussi la cause de la destruction et de la subversion pour beaucoup; et cela dépose non seulement ces personnes elles-mêmes de leur ministère, mais aussi ceux qui, après leur déposition osent communier avec eux. Et celui qui est déposé sera privé même de cet honneur externe, auquel le Saint-Canon et le sacerdoce de Dieu participent.

Ce qui précède du Canon du Concile d'Antioche nous paraît particulièrement remarquable, car non seulement il interdit la célébration simultanée de Pâques avec les Juifs, mais il prouve aussi que cette interdiction a été enregistrée dans le décret du Premier Synode œcuménique. Bien sûr, ce
décret concilaire  n'est pas parvenu jusqu'à nous, mais une lettre bien connue de l'empereur Constantin le Grand à tous les évêques qui n'étaient pas présents au Concile œcuménique de Nicée, se réfère à son contenu.

Citons la substance du décret de Nicée, comme indiqué dans l'interprétation de du Premier Canon du Concile d'Antioche par Mgr Nicodème (Milas), interprète des Canons sacrés qui est reconnu par toute l'Église:

Le Concile de Nicée lui-même se préoccupa de l'examen de cette question (le temps pour la célébration de Pâques) à cet effet, au moyen d'une décision commune, d'éviter toute discorde qui pourrait découler de cette question, et de rétablir l'harmonie à l'ensemble de l'Église. Tout d'abord, sur la base du Septième Canon apostolique et de l'enseignement biblique sur le septième jour, les Pères du Concile se sont prononcés sur les points suivants: (1) la Pâque chrétienne doit toujours être célébrée un dimanche, (2) ce dimanche devrait être après la première pleine lune suivant l'équinoxe de printemps, et (3) s'il devait se produire que la Pâque juive devait être célébrée ce dimanche-là, la Pâques chrétienne devrait être transférée au dimanche qui suit immédiatement.

Pour l'ensemble de ces prescriptions canoniques de l'Église orthodoxe, il faut ajouter aussi le Septième Canon du Second Concile œcuménique et le Quatre-vingt-cinquieme Canon
analogue du Concile in Trullo (Penthekte), qui a décrété comment les hérétiques devaient être reçus dans l'Eglise:

Ceux qui parmi les hérétiques se joignent à l'Orthodoxie et à ceux qui sont sauvés, nous les recevons selon l'ordre et la coutume suivants. Les ariens, macédoniens, sabbatéens, novatiens, quartodécimans, ou Tetraditai et apollinaristes, nous les recevons sur leur présentation des déclarations de foi et sur leur anathème de toute hérésie qui n'est pas conforme à ce qu'enseigne la Sainte Eglise catholique et apostolique de Dieu; et d'abord tous, nous les oignons du saint chrême sur le front, les yeux, les narines, la bouche et les oreilles, et, tandis que nous les scellons ainsi, nous disons: "Le sceau du don de l'Esprit Saint."

Comme on le voit ici, les quartodécimans, à savoir, les chrétiens qui ont célébré Pâques ensemble avec les Juifs le 14 Nisan, sont clairement appelés hérétiques et sont placés dans la même catégorie que les ariens et autres grands hérétiques, et pour cette raison, dans le cas de leur repentir, ils doivent être reçus dans le sein de l'Eglise par la Chrismation (re-Chrismation).

Voyez où la violation des canons concernant le temps de célébrer la Pâques conduit. D'après les prescriptions canoniques
de l'Eglise orthodoxe mentionnées ci-dessus, il est clair que nous devons les respecter religieusement, sans aucune altération. Pour cette raison, le Vingt et unième Canon du Concile de Gangra dit:

Nous souhaitons que toutes les choses qui ont été transmises par les divines Écritures et les traditions apostoliques soient observées dans l'Eglise.

Et le deuxième Canon du Sixième  Concile œcuménique:

Que personne ne soit autorisé à falsifier ou mettre à l'écart les canons précités [des Apôtres, des Conciles œcuméniques et locaux, et ceux des saints Pères], ou d'accepter des canons autres que ceux mentionnés ici, qui ont été composés sous une fausse inscription par certaines personnes qui ont tenté de falsifier la vérité.

Un tel maintien ferme et inflexible des Canons est exigé par le Septième Concile œcuménique, le Premier Canon qui stipule:

Nous acceptons volontiers les Canons divins et maintenons tous leurs préceptes, complets et sans changement, tels qu'ils ont été mis en avant par les clairons de l'Esprit, les apôtres très louables, ou par les six Conciles Œcuméniques, ou par les Conciles assemblés localement pour promulguer de tels décrets, ou par nos saints Pères; car tous ceux-ci, étant éclairée par le même Esprit, ordonnèrent des choses qui étaient opportunes; et ceux qu'ils placèrent sous l'anathème, nous les anathématisons de même; ceux qu'ils déposèrent, nous les déposons également; ceux qu'ils excommunièrent, nous les excommunions aussi...

De toutes les prescriptions canoniques mentionnées ci-dessus, il est évident dans quel grand péché les catholiques romains sont tombés, quand ils ont changé les
Canons Sacrés, qui nous interdisent de célébrer Pâques avec les Juifs. Ceci est le péché de blasphème contre le Saint Esprit, que Dieu ne pardonne pas, que ce soit dans la vie présente ou dans la vie à venir. En effet, le même Esprit Saint, [Qui est] Dieu parle à travers les Canons sacrés, parce que les prescriptions canoniques, ainsi que les prescriptions dogmatiques des Conciles œcuméniques ont été composés en accord avec les paroles de la divine Écriture: "Il a semblé agréable à l'Esprit Saint et à nous."

Et l'Esprit divin, par les Apôtres, les Conciles œcuméniques, et les Pères de l'Église, n'a pas ordonné des vérités canoniques afin que nous puissions ensuite les corriger et les modifier, comme étant, soi-disant, imparfaites et erronées. Une telle attitude envers les canons sacrés est totalement inacceptable et blasphématoire.

Ainsi, l'Église catholique romaine est coupable d'avoir violé directement, et d'avoir annulé les canons sacrés, en célébrant Pâques en 1805, 1825,1903, 1923, 1927, et dans beaucoup d'autres années en même temps que la Pâques juive.

Et, pire encore, le nouveau
calendrier (grégorien) décrète que l'Église catholique est en contradiction avec l'Évangile par sa distorsion du récit évangélique. Il ressort clairement de l'Evangile que la Pâques Chrétienne eut lieu après la Pâque juive.

Mais les papistes, avec leurs nouvelles règles de détermination de Pâques, non seulement célèbrent régulièrement leur Pâques avec les Juifs, mais souvent avant eux, comme cela est arrivé en 1845, 1853, 1856, 1891, 1894, et dans beaucoup d'autres années. * En 1921, la Pâque juive est tombée le 10 Avril, tandis que les papistes ont célébré Pâques le 14 Mars, soit près d'un mois avant la Pâque juive!

Mais si, sur la base des canons
sacrés, il est impossible pour nous d'accepter le nouveau calendrier dans son intégralité, alors par la même logique, il est impossible pour nous chrétiens orthodoxes d'accepter le nouveau calendrier sous la forme d'un compromis.

Ce compromis a été perceptible ces derniers temps dans la vie de certaines Églises orthodoxes, et consiste dans le fait que la Pâques est célébrée selon l'ancienne pascalie orthodoxe, alors que tous les fêtes fixes sont célébrées selon le nouveau calendrier. Mais un tel calendrier mixte ne peut absolument pas être accepté par les orthodoxes, car il donne lieu aussi simultanément à des violations d'autres ordonnances ecclésiastiques, que l'on trouve dans le Typikon et que nous devons observer religieusement et avec constance, puisque nous ne devrions pas nous écarter de l'obéissance à notre mère l'Église.

Les Nouveaux Calendaristes sont coupables d'une telle désobéissance. Nous parlons de cette manière, en ayant à l'esprit leur transgression des instructions du Typikon concernant les fêtes fixes. L'Eglise a ordonné les limites temporelles au sein desquelles les fêtes fixes qui tombent durant le Grand Carême peuvent être célébrées. Ainsi, par exemple, la fête du Vénérable Précurseur (pour la première et de la seconde invention de son chef) fluctue entre le mercredi de la Semaine du Dimanche du Jugement Dernier (limite inférieure) et le mardi de la quatrième semaine du Grand Carême (limite supérieure). Mais les nouveaux Calendaristes se dispensent de ces limites, car ils célèbrent toutes les fêtes fixes treize jours plus tôt.

La même chose se produit avec la fête de l'Annonciation (25 Mars). Selon les instructions du Typikon, l'Annonciation est célébrée au cours de la période comprise entre le jeudi de la troisième semaine du Grand Carême et le mercredi de la Semaine Lumineuse.* Mais avec l'introduction du nouveau calendrier, la période pendant laquelle l'Annonciation peut être célébrée commence le vendredi de la première semaine du Grand Carême et ne s'étend pas plus loin que le jeudi de la sixième semaine de jeûne.

Mais le péché des nouveaux calendaristes en ce qui concerne les exigences de l'Eglise et de son Typikon ne se limitent pas à cela. Leur attitude négative envers les limites déterminées pour la célébration des grandes fêtes les conduit dans une violation encore plus grave du Typikon.

L'Eglise prévoyait la coïncidence de certaines des grandes fêtes avec les fêtes mobiles ou avec divers jours lors du Grand Carême. Dans tous ces cas, elle a décrété un ordre liturgique précis. Mais en violant les limites fixées, les nouveaux calendaristes font également des ravages dans l'ordre liturgique de l'Eglise orthodoxe.

Pour cette raison, les nouveaux calendaristes ne peuvent jamais célébrer l'Annonciation pendant la Grande Semaine et, par le fait même, ils ne peuvent jamais célébrer la "Kyriopaska," [Pâques du Seigneur] qui est la coïncidence de l'Annonciation avec Pâques, et de cette manière, ils transgressent clairement le Typikon.

Une transgression particulièrement choquante du Typikon par les nouveaux calendaristes est observée dans le cadre de la fête des saints Apôtres Pierre et Paul. La Sainte Eglise honore ces grands apôtres, à tel point qu'elle se prépare pour leur fête (29 Juin) avec un jeûne d'une durée de huit à quarante-deux jours. Mais avec l'introduction du nouveau calendrier, ce jeûne, contrairement à ce que préconise le Typikon, est toujours abrégé. Et quand Pâques est célébré pendant la période du 20 au 25 Avril, le carême des apôtres est complètement aboli, car il n'y a pas de temps qui reste pour lui!

On pourrait dire que cette violation du Typikon ne constitue pas un péché grave, car elle ne comporte pas de violation du dogme. Mais les paroles du Christ: "S'il refuse aussi d'écouter l'Église, qu'il soit pour toi comme un païen et un publicain," ne se réfèrent pas à la violation de l'une ou l'autre vérité dogmatique de notre foi. Et pourtant, selon le témoignage de ces paroles divines elles-mêmes, tous ceux d'entre nous qui ne montrent pas l'obéissance à l'Eglise doivent être coupés de son sein et entrent dans les rangs de grands pécheurs, parce que dans le cas en question la punition la plus sévère est imposée: l'expulsion de l'Église. En outre, à cause de leur mépris pour son Typikon, les nouveaux calendaristes commettent le péché de désobéissance à l'Église, publiquement et sans vergogne.

Du point de vue de la foi orthodoxe, une telle attitude méprisante envers le Typikon est interdite pour les enfants de la Sainte Eglise, tout comme toute violation de ses ordonnances dogmatiques ou canoniques est inadmissible. Et cela est tout à fait compréhensible.

Tout comme le mépris des ordonnances dogmatiques ou canoniques conduit à l'aliénation de l'Orthodoxie, ainsi le mépris du Typikon conduit également à une telle aliénation. En vérité, le Typikon constitue, pour nous, une loi sacrée, qui nous donne des conseils dans nos offices agréable à Dieu, nos Fêtes et nos jeûnes. Le Typikon est un livre sacré, lié au nom d'un réceptacle exceptionnel de la Grâce, Saint Sabbas le Sanctifié, et il a été accepté par l'Eglise orthodoxe comme l'un de ses livres de base. Le Typikon n'est rien d'autre que la voix de notre mère l'Église. Et il ne faut pas maintenir une attitude de mépris à l'égard de cette voix, mais, plutôt, une obéissance sans hésitation et inébranlable, si nous voulons être fidèles et dévoués à la Sainte Eglise et à tous ses canons orthodoxes.

Que gagnons-nous en violant ce livre sacré à cause de l'introduction du nouveau calendrier? Si nous utilisons l'ordo du Nouveau Calendrier pour établir de nouvelles dates pour nos fêtes, nos jeûnes et nos offices, alors nous témoignons de cette façon que le nouveau calendrier est ecclésiastiquement correct, tandis que le Typikon se trompe. Et ce, malgré le fait que nous savons que le Typikon vient de l'Eglise orthodoxe, l'Eglise même où les apôtres ont mis en place, comme dans un trésor précieux, tout ce qui se rapporte à la vérité. Et ce, malgré le fait que nous sommes bien conscients que la violation susmentionnée du Typikon vient des papistes, qui sont engloutis dans les ténèbres de toute l'hérésie et l'erreur.

Comme progéniture du papisme et comme phénomène anti-ecclésiastique, le nouveau calendrier n'a rien à offrir, si ce n'est la confusion, à l'Eglise orthodoxe. Dès le début de son apparition, le nouveau calendrier a été compris de cette manière par ses adversaires: le Patriarche Jérémie II de Constantinople et le Concile local qu'il a convoqué en 1583 à Constantinople. Après un tel début malsain, le nouveau calendrier reste à ce jour un outil de propagande papiste, très préjudiciable à la vie de l'Eglise orthodoxe. Par conséquent, si nous devions accepter le nouveau calendrier, en dépit de la volonté de l'Eglise, fût-ce à titre de compromis, il ne pourrait que nous amener à contribuer à la confusion et au désordre dans la vie ecclésiale, par lequel nous saperions de nos propres mains l'autorité de la
Sainte Eglise orthodoxe.

Par conséquent, tout comme nous trouvons nous-mêmes sur la route du grave péché de désobéissance à l'Eglise si nous acceptons le nouveau calendrier dans son intégralité en répudiant les Canons sacrés, de même nous nous trouvons nous-mêmes sur le même chemin de la désobéissance si nous acceptons le nouveau calendrier dans une forme mixte, en répudiant les exigences du Typikon.

De ce qui précède, il est clair que l'Eglise orthodoxe était très résolument et ardemment opposée à cette innovation anti-ecclésiastique depuis la création de la réforme du calendrier jusqu'à une date récente.

Dès que le pape Grégoire XIII a présenté le nouveau calendrier, aussitôt dans la même année 1582, le Patriarche œcuménique Jérémie II, avec son Synode, a condamné le nouveau calcul romain comme l'antithèse de la Tradition de l'Eglise orthodoxe. L'année suivante, en 1583, le Patriarche Jérémie, avec la participation du Patriarche Sylvestre d'Alexandrie et du Patriarche Sophrone IV de Jérusalem, a convoqué un concile ecclésiastique, qui a condamné l'introduction du calendrier grégorien dans l'Église romaine comme contraire aux canons sacrés de l'Eglise Catholique [id est Orthodoxe] et comme une violation de la prescription du Premier Concile œcuménique concernant le calcul de la date de la Sainte Pâques.

Ce Concile, dans son Sigillion du 20 Novembre 1583, exhorte les orthodoxes à adhérer fermement et inébranlablement au calendrier orthodoxe et à la pascalie julienne jusqu'à donner leur sang pour cette cause, et il impose à tous ceux qui transgressent cette injonction l'anathème d'expulsion de l'Eglise orthodoxe.

Le Synode de Constantinople a communiqué cette décision à toutes les Eglises orientales, au Métropolite Denis de Moscou, à l'Église des îles Ioniennes, au champion renommé de l'Orthodoxie en Europe occidentale, le prince Constantin Ostrojsky, à Niccolo da Ponte, doge de Venise, et au pape Grégoire XIII, qui était responsable de perturbations dans l'Eglise.

Ainsi, les patriarches œcuméniques et, avec eux, toute l'Eglise Catholique [id est Orthodoxe] dans les siècles qui ont suivi, ont réagi d'une manière totalement négative à l'introduction du nouveau calendrier.

Par exemple, le Patriarche Callinique II de Constantinople, avec le Patriarche Athanase IV d'Antioche, ont affirmé que la célébration de Pâques avec les papistes, le rejet de l'ordonnance de l'Eglise orthodoxe concernant le jeûne, et l'acceptation des injonctions de l'Eglise romaine constituent une trahison de l'Orthodoxie et une violation des lois des saints Pères qui est destructrice pour le troupeau de l'Eglise orthodoxe, et que, pour cette raison, chaque chrétien est obligé de célébrer Pâques et les fêtes qui s'y rattachent, ainsi que toutes les saisons de l'année ecclésiastique, telles qu'elles ont été énoncées dans la pratique de l'Orient orthodoxe et non pas à la manière de l'Occident hétérodoxe, qui est étranger à la foi.

Dans son encyclique de 1756, le Patriarche oecuménique Cyril V profère des imprécations
redoutables, applicables  à la fois dans cette vie terrestre transitoire et dans la vie éternelle, contre tous les chrétiens qui acceptent le nouveau calendrier. Avec l'intention de protéger les chrétiens pour qu'ils n'acceptent pas le nouveau calendrier, pour la raison qu'il était un très grand péché, en 1848, le Patriarche Œcuménique Anthimos VI, avec les autres patriarches orientaux, c'est-à-dire, Hiérothée II d'Alexandrie, Méthode d'Antioche, Cyril II de Jérusalem, et leurs synodes, dans leur encyclique au nom de l'Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique, présentèrent la Confession de foi suivante:
Puisque, avec nous, ni les patriarches, ni les conciles n'ont jamais été en mesure d'introduire des nouveautés, parce que le défenseur de notre religion est le corps même de l'Eglise, c'est-à-dire, le Peuple de Dieu lui-même, qui souhaite que sa religion soit éternellement immuable et identique à celle de ses pères... "Restons ferme dans cette confession", que nous avons reçue pure de ces grands hommes, abhorrant toute innovation comme suggestion du Diable; quiconque accepte ces innovations censure comme déficiente la foi orthodoxe qui a
été prêchée jusqu'ici. Mais cette foi, dans son intégrité, a été scellée, en admettant ni diminution ni augmentation, ni aucune modification que ce soit, et celui qui ose soit faire ou conseiller ou contempler ce qui a déjà nié la foi du Christ, s'est déjà placé volontairement lui-même sous anathème éternel à cause de son blasphème contre le Saint-Esprit Qui, soi-disant, n'aurait pas parlé parfaitement dans les Ecritures et par les conciles œcuméniques... Tous ceux, donc, qui innovent, soit dans l'hérésie ou le schisme, se sont volontairement "revêtus de la malédiction comme d'un vêtement", comme dit le Psalmiste, qu'ils se trouvent être papes, patriarches, clercs ou laïcs; Même si un ange du ciel annonçait un autre Évangile que celui que vous avez reçu, qu'il soit anathème.

Entre 1902 et 1904, à l'initiative du
célèbre Patriarche  Joachim III de Constantinople, les Eglises autocéphales de Constantinople, Jérusalem, Grèce, la Russie, Serbie, Roumanie et Monténégro, en la personne de leurs primates, ont exprimé leur rejet de la réforme du calendrier du pape Grégoire XIII.

De même, le Concile pan-russe de 1917-1918 s'est prononcé pour le strict respect de l'ancien calendrier pour l'usage ecclésiastique. En prenant cette décision, le Concile de Moscou a pris en délibéré l'avis du Père Dimitri A. Lebedev, professeur à l'Académie théologique de Moscou, qui démontra, sur la base des données astronomiques et canoniques, combien l'établissement du calendrier
grégorien serait destructeur, attribuant une supériorité complète à l'ancien calendrier julien.

Malheureusement, le Concile Pan-orthodoxe qui a été convoqué par le patriarche Mélèce IV de Constantinople en 1923 a délaissé les traditions sacrées que les patriarches œcuméniques avaient
défendues  avec tant de ferveur et de piété au cours des siècles.  Ce Concile décida d'accepter le nouveau calendrier. Les laïcs orthodoxes de Constantinople accueillirent cette innovation non canonique avec une émotion évidente, et le Patriarche Mélèce fut contraint de démissionner.

Et pourtant, Grégoire VII, qui lui succéda en tant que patriarche de Constantinople, tenta, en 1924, d'introduire le nouveau calendrier pour les fêtes fixes, permettant temporairement que la Pâques et les autres fêtes dépendant d'elle soient célébrées selon l'ancien calcul pascal, jusqu'à la convocation d'un Concile œcuménique. Dans la revue officielle de l'Eglise grecque, ἐκκλησία [Eglise], et dans certains périodiques russes, un article faisant autorité fut publié en son nom et au nom de son Synode concernant l'acceptation du nouveau calendrier par le Patriarcat de Constantinople.

Sous l'influence du Patriarcat de Constantinople, l'Eglise roumaine décida également de célébrer les Fêtes fixes au nouveau calendrier. Cependant, les patriarches orientaux d'Alexandrie, d'Antioche et de Jérusalem refusèrent résolument de se pencher sur la question de l'évolution du calendrier.

Dans sa réponse à l'article précité, Sa Béatitude le Patriarche Tikhon de Moscou et de toute la Russie, informa le patriarche œcuménique que, bien qu'il ait reçu sa lettre concernant la mise en œuvre du nouveau calendrier à partir du 10 Mars, il était toutefois devenu impossible de l'introduire dans l'Eglise russe en raison de l'opposition farouche du peuple.

En outre, les Conciles de l'Eglise orthodoxe russe à l'étranger en 1923, 1924, et 1925 refusèrent totalement d'accepter le nouveau calendrier.

Nous devons rester fermement solidaires avec ces Églises orthodoxes, sans aucun compromis, en observant l'Ancien Calendrier dans notre vie d'Eglise, en suivant les prescriptions des canons, qui doivent rester inébranlables, car ils forment l'une des bases de l'existence de l'Eglise orthodoxe.

En outre, comme attesté par les données scientifiques, le nouveau calendrier contient de nombreuses erreurs, et il est certainement moins précis que l'ancien calendrier. C'est la raison pour laquelle la Commission scientifique qui a été convoquée le 18 Février 1899 par la Société Astronomique de Russie pour prendre une décision à propos de la réforme du calendrier, a déclaré: "il n'y a pas lieu de prévoir en Russie (et encore moins dans l'Eglise) le calendrier grégorien, qui est connu pour ses erreurs. "

Il est essentiel de souligner que jusqu'à récemment, ce ne fut pas le calendrier grégorien, mais le
calendrier julien,  qui était utilisé en astronomie. L'astronome américain Newcomb a déjà parlé en faveur d'un retour au calendrier julien, comme étant plus simple et plus pratique pour les calculs astronomiques.

Pour nous, l'avis du célèbre professeur Vassili V. Bolotov, de l'Académie théologique de Saint-Pétersbourg, est à la fois utile et du plus grand intérêt. Dans la dernière année de sa vie, le Saint-Synode de l'Eglise russe l'a nommé délégué du ministère des Affaires Ecclésiastiques dans la nouvelle Commission de la Société
astronomique russe,  pour savoir si l'ancien calendrier orthodoxe était compatible avec le nouveau calendrier.

Le Professeur Bolotov étudia cette question dans tous ses détails, non seulement d'un point de vue ecclésiastique, canonique, scientifique, et du point de vue historique, mais dans tous les aspects possibles. Possédant toutes ces connaissances scientifiques, il prit part à la réunion astronomique de la Commission scientifique, lorsque la Commission examina la question de l'introduction du nouveau calendrier. Et voilà, comme la réunion n'ayant pas pu parvenir à une décision définie, et parce que beaucoup de ses membres avaient commencé à pencher vers le nouveau calendrier, le président de séance suggéra à Bolotov qu'il exprime son opinion.

Le Professeur Bolotov exposa ses arguments historiques pendant deux heures, tenant dans ses mains les tables astronomiques qu'il avait compilées. Il défendit
de tout cœur l'ancien calendrier. Ses conclusions à l'appui de l'ancien calendrier étaient si scientifiques et incontestables, que tout le comité pencha à l'unanimité en faveur du maintien de l'ancien calendrier.

Nous nous souviendrons toujours de cela et nous n'oublierons jamais le testament que le grand génie et savant Bolotov nous a légué en ce qui concerne la question de calendrier:

Quant à moi, je considère qu'il est tout à fait indésirable de modifier le calendrier en Russie. Je resterai, comme je le fus dans le passé, un défenseur résolu et dévoué du calendrier julien. Sa simplicité exceptionnelle constitue sa supériorité scientifique par rapport à tous les autres calendriers réformés. Je crois que la mission culturelle de la Russie sur cette question consiste à préserver le calendrier julien dans sa vie pour les nombreux siècles à venir,  facilitant ainsi la voie pour que les peuples d'Occident puissent revenir du calendrier grégorien, qui n'est d'aucune utilité pour qui que ce soir, à l'ancien calendrier intact. 


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Jasenovac, camp de la mort tenu par un moine franciscain


mardi 9 février 2016

L’archevêque Séraphim (Sobolev) a été glorifié à Moscou


Tropaire du saint hiérarque Séraphim, 
Ton 4

Toujours enflammé du zèle divin, tu fus une colonne de l’Orthodoxie, qui brilla dans la cité de Sofia et amena de nombreuses âmes au Christ ; ô bon pasteur, hiérarque Séraphim, prie le Christ Dieu de sauver nos âmes.



Autre tropaire du saint hiérarque Séraphim,
ton 5

Tu fus le vase des dons divins et la demeure de la Sainte Trinité, ô hiérarque thaumaturge, père Séraphim ; aussi, de par ta liberté auprès du Seigneur, ne nous laisse pas orphelins, et, comme tu l’avais promis, demande pour nous, par tes prières, la paix et la grande miséricorde.



Kondakion du saint hiérarque Séraphim,
  ton 4

Tu t’élevas sur la hauteur de la chasteté, et fus un maître de la piété, défenseur de l’Orthodoxie et intercesseur pour les étrangers, louange des moines et pasteur excellent ; aussi nous t’acclamons avec amour : réjouis-toi, Séraphim le thaumaturge !


(Tropaires et Kondakion 
traduit du slavon
 par 
Bernard Le Caro)
*

En 1979, en visite à Sofia avec le Père Pierre [Cantacuzène], futur évêque Ambroise de Vevey (ERHF), nous sommes descendus dans la crypte de l'église Saint-Nicolas, métochion de l'Eglise russe. 
Il était 10 heures du matin. De nombreuses personnes priaient devant la tombe de l'archevêque Séraphim de bienheureuse mémoire, et d'innombrables cierges brûlaient devant cette tombe. 



Et ceci se passait à l'époque du communisme triomphant en Europe de l'Est. 

Claude Lopez-Ginisty

*



Archevêque de Bogoutchar Séraphim (Sobolev)
1881-1950

Autre icône du saint

Le 3 février 2016, lors de la cinquième session plénière de Conseil épiscopal de l’Église orthodoxe russe en la cathédrale du Saint-Sauveur à Moscou, a été examinée la question de la canonisation de l’archevêque de Bogoutchar Séraphim (Sobolev).

À la session a participé une délégation de l’Église orthodoxe de Bulgarie, dont faisaient partie le métropolite de Varna et Velikopreslav Jean, l’évêque de Znepol Arsène, vicaire de la métropole de Plovdiv, l’archimandrite Théoctiste (Dmitrov), représentant du patriarche de Bulgarie auprès du patriarche de Moscou et de toute la Russie.

Le métropolite de Volokolamsk Hilarion, président du Département des affaires ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou et le métropolite de Varna et Velikopreslav Jean (Église orthodoxe de Bulgarie), tous deux co-présidents de la commission commune des deux Églises concernant la canonisation de l’archevêque Séraphim, ont présenté des rapports dédiés aux exploits ascétiques et à la vénération du saint hiérarque. Le patriarche de Moscou Cyrille, le métropolite d’Amérique orientale et de New York Hilarion (primat de l’Église orthodoxe russe hors-frontières), le métropolite de Riga et de toute la Lettonie Alexandre, le métropolite de Voronej et de Liskinsk Serge, le métropolite de Riazan et de Mikhaïlovsk Marc, l’archimandrite Philippe (Vassiliev), le recteur de l’église Saint-Nicolas à Sofia (métochion du Patriarcat de Moscou, dans la crypte duquel est enterré l’archevêque Séraphim), ont déclaré, dans leurs interventions, qu’il était nécessaire de glorifier – canoniser – l’archevêque Séraphim au nombre des saints.


Les membres de l’Assemblée se sont prononcés unanimement pour la canonisation de l’archevêque Séraphim, vénéré depuis de nombreuses années, tant en Bulgarie qu’en Russie. Ensuite, le métropolite de Volokolamsk Hilarion a lu l’Acte de l’Assemblée des évêques sur la glorification, au nombre des saints hiérarques, de l’archevêque de Bogourchar Séraphim.

Les membres de l’Assemblée ont ensuite chanté le mégalynaire du saint nouvellement glorifié. Le patriarche de Moscou Cyrille a offert au métropolite de Varna et de Velikopreslav Jean une icône du saint hiérarque Séraphim, peinte à l’atelier d’iconographie de l’Académie ecclésiastique de Saint-Pétersbourg, en don à l’Église orthodoxe de Bulgarie.





 Tombe de saint Séraphim
dans le métochion de l'Eglise Russe 
Saint-Nicolas de Sofia