25 janvier / 7 février
36ème dimanche après la
Pentecôte
Synaxe
des saints néomartyrs et confesseurs de Russie
Saint Grégoire le Théologien, archevêque de Constantinople
(389) ; sainte martyre Felicitas de Rome et ses sept fils, Félix,
Philippe, Silvain, Alexandre, Vital et Martial (vers 164) ; saint Publius
de Syrie (vers 380) ; saint Maris le chantre (vers 430) ; saint
néomartyr Auxence de Constantinople (1720) ; saint Anatole d’Optino,
l’aîné (1894) ; saint néomartyr Vladimir, métropolite de Kiev (1918) ;
saint hiéromartyr Pierre, archevêque de Voronej (1929) ; saint hiéromartyr
Basile, évêque de Priloutsk (1930) ; saint hiéromartyr Étienne Gratchev, prêtre,
martyr Boris Zavarine (1938)
Lectures : 1 Тim. I, 15–17.
Lc. XVIII, 35–43. Martyrs : Rom. VIII, 28–39. Lc. XXI,
8–19.
L
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e saint métropolite Vladimir de
Kiev, premier des nouveaux martyrs de l’Église russe, naquit en 1848, dans le
diocèse de Tambov, au sein d’une famille sacerdotale. Prêtre marié, il perdit
son épouse et son jeune fils après quatre années de sacerdoce, et il entra
alors au monastère de Kozlov. En 1888, il fut consacré évêque de
Staraïa-Roussa, dans le diocèse de Novgorod et, trois ans plus tard, fut
transféré, au plus fort d’une épidémie de choléra, à Samara où il consacra
toutes ses forces au soulagement du peuple éprouvé. Puis il travailla, pendant
six ans, à l’instruction spirituelle des peuples orthodoxes du Caucase, fondant
de nombreuses églises et écoles ecclésiastiques. Son élection comme métropolite
de Moscou, en 1898, marqua un renouveau dans la vie ecclésiastique du diocèse. Il
montrait un intérêt tout particulier pour la formation des prêtres, qu’il
choisissait judicieusement, et pour l’enseignement des ouvriers d’usine, à
l’intention desquels il organisait des conférences spirituelles. Il aidait
aussi les moines de la Laure de Saint-Serge, et fut à cette époque le père
spirituel de la grande-duchesse sainte Élisabeth. En 1912, il fut nommé
métropolite de Saint-Pétersbourg et président du Saint-Synode. Mais sa
résistance courageuse à l’ingérence de l’imposteur Raspoutine dans les affaires
de l’Église, provoqua sa disgrâce, et il fut transféré à Kiev, au bout de trois
ans. La Révolution d’Octobre ébranla la vie ecclésiastique en Ukraine, comme
dans toute la Russie, et l’on tenta d’y fonder une église nationale, ne
reconnaissant pas le métropolite Vladimir qui s’était réfugié au monastère des
Grottes. Au début 1918, alors que la guerre civile avait atteint Kiev, le
métropolite continuait à célébrer la Divine Liturgie en plein bombardement. Le
25 janvier, Kiev étant occupée par les bolcheviques, un détachement de cinq
hommes armés se présenta au monastère qui avait été pillé quelques jours plus
tôt, et appréhenda le métropolite. Le saint les suivit, en pleine nuit,
chantant et priant, aussi calmement que lorsqu’il se préparait à célébrer la
Divine Liturgie. Lorsqu’ils parvinrent au lieu de l’exécution, il bénit ses
bourreaux et dit : « Que Dieu vous pardonne ! » avant de
tomber fusillé.
Tropaire du
dimanche, 3ème ton
Да веселя́тся небе́сная, да ра́дуются земна́я; я́ко сотвори́ дeржа́ву
мы́ш-цею Cвое́ю Го́сподь, попра́ cме́ртiю cме́рть, пе́рвенецъ ме́ртвыxъ
бы́сть, изъ чре́ва а́дова изба́ви на́съ и подаде́ мípoви ве́лiю ми́лость.
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Que les cieux soient dans l’allégresse, que la terre
se réjouisse, car le Seigneur a déployé la force de Son bras. Par Sa mort, Il
a vaincu la mort ! Devenu le Premier-né d’entre les morts, du sein de
l’enfer, Il nous a rachetés, accordant au monde la grande miséricorde.
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Tropaire des
Nouveaux Martyrs, ton 4
Цвѣ́ти россі́йского лу́га духо́внаго, въ годи́ну лю́тыхъ гоне́ній ди́вно процвѣ́тшіи, Новому́ченицы и Исповѣ́дницы безчи́сленніи : cвяти́теліе, Цápcтвенніи cтрасто-те́рпцы и па́стыріе, мона́cи и мipcті́и,
му́жіе, жены́ же и дѣ́ти, до́брый пло́дъ въ тepпѣ́ніи Xpиcту́ прине́сшіи, моли́теся Eму́, я́ко насади́телю ва́шему, да избáвитъ лю́ди своя́ отъ безбо́жныхъ и злы́хъ, да yтвержда́ется же Це́рковь ру́ccкая кровьми́ и cтрaда́нiи ва́шими во cпасе́нie дýшъ на́шихъ.
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O fleurs du
pré spirituel de la Russie, qui avez surgi admirablement au temps des amères persécutions,
Nouveaux Martyrs et Confesseurs innombrables, vous qui avez souffert la
passion : pontifes, souverains et pasteurs, moines et laïcs, hommes,
femmes et enfants, vous qui avez apporté au Christ le bon fruit de votre
patience, priez-Le comme votre divin Semeur afin qu’Il libère Son peuple des
athées et des hommes mauvais, afin que s’affermisse l’Église Russe par votre
sang et vos souffrances pour le salut de nos âmes.
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Kondakion des martyrs et confesseurs de
Russie, ton 2
Но́вiи cтрастоте́рпцы poccíйcтіи,
исповѣ́днически по́прище земно́e пpeте́кшіи, cтpaда́ньми дepзнове́нie
пріи́мши, моли́теся Xpиcту́, вácъ yкpѣпи́вшемy, да и мы́ егда́ на́йдетъ на
ны́ испыта́нія ча́cъ, му́жеcтва дápъ Бо́жiй воспрiи́мемъ. О́бразъ бо ecте́
лобыза́ющымъ по́двигъ ва́шъ, я́ко ни cко́рбь, ни тѣснота́, ни cмépть отъ
любвé Бо́жiя paзлучи́ти вácъ
не возмого́шa.
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Ô Nouveaux Martyrs qui avez
parcouru le chemin terrestre en confessant le Christ, par vos souffrances
vous avez acquis de la hardiesse, priez Celui qui vous a fortifiés, afin qu’à
l’heure où l’épreuve viendra sur nous, nous recevions le divin don du
courage. Vous êtes un exemple pour ceux qui vénèrent votre exploit, car ni
l’affliction, ni le tourment, ni la mort, n’ont pu vous séparer de l’amour de
Dieu.
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Kondakion du
dimanche, 3ème ton
Воскре́слъ ecи́́ днесь изъ
гро́ба, Ще́дре, и на́съ возве́лъ ecи́ отъ вра́тъ cме́ртныxъ; дне́сь Ада́мъ
лику́етъ и ра́дуется Éва, вку́пѣ же и проро́цы cъ патрiápxи воспѣва́ютъ
непреста́нно Боже́ственную держа́ву вла́сти Tвоея́.
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HOMÉLIE DE ST JEAN
CHRYSOSTOME
SUR LA DEUXIÈME ÉPÎTRE DE CE
JOUR
« Nous savons », dit l’apôtre, «
que tout coopère au bien pour ceux qui aiment Dieu». Or, ce mot :
« Tout » renferme aussi les choses pénibles. Que ce soit l'affliction qui
survienne, ou la pauvreté, ou la prison, ou la faim, ou la mort, ou toute autre
chose, Dieu peut tourner tout cela en sens contraire, puisque Son infinie Puissance
sait nous alléger et changer en moyen de Salut tout ce qui nous semble pénible.
Aussi l'apôtre ne dit-il point : l'adversité n'atteint pas ceux qui
aiment Dieu, mais : « coopère au bien » ; c'est-à-dire, Dieu fait tourner
les périls à la gloire de ceux à qui on tend des embûches ; ce qui est bien
plus que d'écarter le danger, ou d'en délivrer quand il survient. C'est ce qu'Il
a fait dans la fournaise de Babylone. Il n'a pas empêché qu'on y jetât les
trois saints, et quand ils y furent, il n'éteignit point la flamme ; mais il la
laissa brûler pour les rendre par là-même plus glorieux. A l'occasion des
apôtres, Il a fait constamment d'autres prodiges du même genre. S'il suffit à
l'homme d'être sage pour savoir tourner en sens contraire la nature des choses,
paraître au sein de la pauvreté plus a l'aise que les riches, et tirer de la
gloire du mépris même dont ils sont l'objet; à bien plus forte raison Dieu
peut-Il en faire autant, et beaucoup plus encore, à l'égard de ceux qui L'aiment.
Une seule chose est nécessaire : L'aimer sincèrement, et tout le reste vient à
la suite. Et de même que les choses qui semblent nuisibles sont profitables à
ceux qui L'aiment ; ainsi , celles qui sont utiles deviennent
nuisibles à ceux qui ne L'aiment pas. Les miracles, la pureté des dogmes, la
sagesse de la doctrine ont fait tort aux Juifs; à cause des miracles, ils
appelaient le Christ démoniaque, à cause de Sa doctrine ils Le traitaient d'impie
; ils essayaient même de Le faire mourir à raison de Ses prodiges. D'autre
part, le larron crucifié, percé de clous, accablé d'injures,
souffrant des douleurs sans nombre; non seulement n'en éprouva aucun
dommage, mais en tira le plus grand profit. — Voyez-vous comme tout coopère au
bien pour ceux qui aiment Dieu ?
Voyez-vous que de grâces Il nous
a accordées? Ne doutez donc point de l'avenir; car l'apôtre nous fait assez
voir la Providence quand il nous parle de préfiguration. En effet, les hommes
changent d'opinion d'après les événements; mais les pensées de Dieu et ses
dispositions à notre égard sont anciennes. L'apôtre dit donc : « Et
ceux qu'Il a appelés, Il les a aussi justifiés ». Il les a justifiés par la
régénération du baptême. « Et ceux qu'Il a justifiés, Il les a aussi glorifiés
». Il les a glorifiés par la grâce, par l'adoption. « Que dirons-nous donc
après cela? » C'est comme s'Il disait : Ne me parlez donc plus de périls, ni
d'embûches dressées de toutes parts. Si quelques-uns doutent encore de
l'avenir, au moins ne peuvent-ils nier les bienfaits déjà accordés, par exemple
l'amour de Dieu pour nous, la justification, la gloire. Or Il a accordé tout
cela par des moyens qui semblaient accablants ; ce que vous regardiez comme un
opprobre, la Croix, la flagellation, les chaînes, c'est ce qui a restauré
l'univers entier. Comme donc c'est par ses souffrances, en apparence si
tristes, qu'Il a procuré la Liberté et le Salut à tout le genre
humain ; ainsi en agit-Il avec vos propres souffrances, en les faisant tourner
à votre gloire et à votre honneur. « Si Dieu est pour nous, qui sera contre
nous ? »
Et qui n'est pas contre nous? dira-t-on.
Nous avons contre nous le monde entier, les tyrans, les peuples, nos parents,
nos concitoyens; et pourtant tous ces ennemis sont si loin de nous nuire qu'ils
nous tressent malgré eux des couronnes, qu'ils nous procurent des biens infinis
: la Sagesse de Dieu tournant leurs embûches à notre gloire et à notre Salut.
Voyez-vous comme personne n'est contre nous? Ce qui a augmenté la gloire de
Job, c'est que le démon s'est armé contre lui. Le démon a en effet tout mis en œuvre pour lui nuire : ses amis, sa femme, ses plaies, ses
serviteurs; et rien de cela ne lui a fait de mal. Ce n'était pas encore
beaucoup pour lui, bien que cela eût déjà une grande importance; mais
ce qui était bien plus, c'est que tout a tourné à son profit. Car comme Dieu
était pour lui, tout ce qui semblait être contre lui, lui est devenu
avantageux. Ainsi en a-t-il été pour les apôtres. En effet les Juifs, les
gentils, les faux frères, les princes, les peuples, la faim, la pauvreté, mille
autres choses encore étaient contre eux, et pourtant rien n'était contre eux.
C’est même là ce qui les a rendus glorieux, illustres et louables
devant Dieu et devant les hommes. Pensez donc quelle grande parole Paul a prononcée
en faveur des fidèles, de ceux qui sont vraiment crucifiés, parole
que ne sauraient s'appliquer ceux-mêmes qui sont ceints du diadème. En effet,
contre un prince les barbares prennent les armes, les ennemis font irruption,
les gardes du corps tendent des embûches, les sujets se révoltent souvent,
mille autres dangers se présentent; mais contre le fidèle, attentif à observer
exactement les lois de Dieu, l'homme ni le démon ne peuvent rien. En lui
enlevant ses richesses, vous lui préparez une récompense ; en disant
du mal de lui, vous le rendez par là-même plus glorieux devant Dieu ; en le
réduisant à la faim, vous augmentez sa gloire et sa récompense ; en le livrant
à la mort, ce qui semble être le pire, vous lui tressez la couronne du martyre.
Qu'y a-t-il donc de comparable à cette vie où rien ne peut nuire ; où ceux-mêmes
qui tendent des pièges ne sont pas moins utiles que des bienfaiteurs? Aussi
Paul dit-il : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous? »
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