"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

vendredi 9 novembre 2007

Saint Alexandre de Gouria et Samegrelo ( Géorgie)


Altar and cross erected at Lake Paravani, where St. Nino began to preach the Gospel in Georgia.
Croix de Sainte Nina

Saint Alexandre de Gouria et Samegrelo [ Géorgie] 
( 1907)

Les saints géorgiens ne sont pas très connus, même des orthodoxes. Voici la vie de l'un d'entre eux fêté le 27 octobre/9 novembre.

Le saint hiérarque Alexandre, fils de prêtre, naquit au village de Disevi dans le district de Gori. Il reçut une éducation théologique au séminaire de Gori puis à Tbilissi.
Il finit ses études en 1845 et fut tonsuré moine au Monastère de la transgiguration de Tbilissi, recevant alors le prénom d'Alexandre. Il alla alors à Kazanpour y poursuivre sa formation et retourna ensuite en sa patrie. Il enseigna les Saintes Ecritures, le latin, la théologie morale et l'archéologie au séminaire de Tbilissi jusqu'au 27 juillet 1851. Puis, sur ordre du Saint Synode, il fut nommé doyen de la faculté de théologie d'Abkhazeti. Il s'occupait aussi de la vie monastique dans le diocèse et dans l'école de théologie de Koutaisi. 
Il fut d'abord un pédagogue hors pair, renforçant par l'instruction la foi chrétienne dans son pays. En 1856, il devint archimandrite et en 1862 évêque. Il était très aimé de la population et beaucoup l'avaient surnommé le second apôtre d'Abkhazeti.
Son activité pastorale coïncidait avec une période difficile de l'histoire géorgienne. Les offices liturgiquers n'étaient plus célébrés en langue géorgienne et à cause de cela, beaucoup quittaient l'Eglise. La politique de russification forcée imposée par le gouvernement russe fut catastrophique. Beaucoup de centres monastiques étaient désertés, La langue géorgienne n'était plus enseignée dans les écoles et les familles les plus pauvres ne pouvaient éduquer leurs enfants. 
L'évêque considéra que la vie spirituelle était le moyen de redonner vigueur à l'esprit national et à encourager les avancées culturelles de sa nation. Il fit, par ses efforts, restaurer deux églises à Soukhoumi. Il permit la renaissance des magnifiques monastères de Shio-Mgvime, Davit-Gareji, et Shemokmedi. Il restaura aussi l'église de Jvar, celle de Disevi, et beaucoup d'autres églises de Gouria-Samagrelio, Atchara, Imereti et la cathédrale de Svetiskhoveli. Il prêta une attention particulière au monastère de Shio-Mgvime qui étaient particulièrement délabrés en ce temps là.
Grâce à ses efforts, et à sa contribution financière, une école diocésaine pour femmes fut fondée à Tbilissi en 1878.
Son action se poursuivit dans le domaine des lettres sacrées. De nombreux livres historiques et spirituels, des hymnaires furent publiés.
Il passa la fin de sa vie dans le monastère de Shio-Mgvime qu'il avait restauré. Il n'en sortit qu'une seule fois alors: le 9 septembre 1907, le jour où son fils spirituel, saint Elie le Juste, aussi appelé le Roi non couronné de Georgie et le Père de la nation, lâchement assassiné par une bande de militants sociaux-démocrates (!) fut enseveli. Il ne lui survécut que deux mois.
Saint Alexandre de Gouria, prie Dieu pour nous!

Saint Elie ( Tchavtchavdze) avait pardonné par avance ses meurtriers. Voici la prière qu'il avait composée peu de temps avant d'être assassiné.

Notre Père Qui es aux cieux
Avec tendresse je me tiens vers Toi à genoux
Je ne demande ni l'argent ni la gloire
Je ne veux point rabaisser ma prière en y mêlant des choses terrestres
J'aimerais que mon âme repose aux cieux
que mon cœur soit rayonnant de Ton amour
J'aimerais être capable de demander pardon à mes ennemis
Même s'ils me percent le cœur
Pardonne-leur Seigneur, car ils ne savent pas ce qu'ils font!

in Archpriest Zakaria Machitadze, 
Lives of the Georgian Saints
St. Herman of Alaska Brotherhood, 2006
Version française Claude Lopez-Ginisty

dimanche 4 novembre 2007

NOS RACINES DU CIEL





Icône de tous les Saints d'Helvétie/ Dominique Aymonier-Lopez

Nous fêtons en ce jour l'Icône de la Mère de Dieu de Kazan et saint Aberce de Hiérapolis.La tradition rapporte que voyant beaucoup de malheureux malades, il se mit à genoux et demanda à Dieu de faire surgir une source d'eau curative afin que tous les infirmes soient guéris. Et Dieu, répondant à sa prière ouvrit en ce lieu une source d'eau chaude. Quand Aberce guérit la fille de l'empereur qui était folle, il se vit offrir de l'or, de l'argent et d'autres présents. Ilrefusa en disant: " La richesse n'est pas nécessaire à ceux qui considèrent l'eau et le pain comme mets de roi." Ne demandant rien pour lui-même, il obtint que l'empereur construise un établissement de bains au-dessus de la source qui avait jailli et qu'une importante quantité de blé soit donnée aux pauvres de la ville. L'empereur fit ce que demanda le saint.

Les saints orthodoxes orientaux dont la fête tombe en ce jour sont pour la plupart connus. Nous choisirons donc de parler de saints orthodoxes occidentaux peu connus qui sont nés au Ciel en ce jour. Nous avons pu constater à quel point la garde de leur mémoire était importante: nous avons vu en Grèce les reliques de certains de ces saints abandonnés ou bien oubliés en occident se mettre à suinter du myrrhon ( huile fragrante) en abondance. Nous avons vu de nos propres yeux une icône de tous les saints orthodoxes de la Terre d'Helvétie, littéralement ruisseler de ce myrrhon. Nous ne devons pas oublier nos racines du Ciel, nos ancêtres dans la foi, les bornes lumineuses qui étaient notre chemin de foi. C'est la prière conjointe des saints orthodoxes d'orient et d'occident qui nous a permis de trouver l'Eglise.

Et nous fêtons aussi saint Mélaine de Cardiff, archevêque de Rouen et confesseur au troisième siècle. De Grande Bretagne, il alla à Rome et lui qui était païen, se convertit et fut baptisé par le saint pape Etienne et envoyé dans les Gaules. Il évangélisa la région de Rouen vers 260.

Saint Eucaire fut en ce jour martyrisé près de Pompey au diocèse de Nancy au quatrième siècle. Julien l'apostat ayant entendu chanter les louanges d'Eucaire et son zèle à convertir les païens, tenta en vain de le faire apostasier. Il lui fit donc trancher la tête. Il fut enseveli à Liverdun.
Les miracles abondèrent par son intercession. Il soulagea les misères humaines et Dagobert 1er donna à l'église de Liverdun une charte où il atestait de la protection miraculeuse dont avait bénéficié cette ville de la part du saint. Les Vandales ET LES Huns qui dévastaient la région, ne s'approchèrent pas de Liverdun.

Saint Lupien de Mende fut pieux dès sa jeunesse. Il devint prêtre et par sa grande piété, higoumène du monastère de Saint-Privat de Javoux. Accusé faussement de calomnier la reine Brunehaut, veuve de Sigebert et mère de Childebert II par de nobles personnages de sa cour dont il avait condamné les turpitudes, il fut accusé du crime de lèse-majesté. Mais la reine le voyant comprit qu'il était un saint homme, elle le fit libérer. Alors le Comte Innocent le mal nommé, principal accusateur du saint le fit battre et finalement décapiter par ses séides. Ces brigands le mirent dans un sac avec de lourdes pierres et le précipitèrent dans la Marne. C'était en l'an 584. Mais le corps du saint qui flottait sur l'eau fut trouvé par des bergers et la vénération de ses reliques en fit une source de miracles.

Saint Modéran de Rennes fut prêtre, évêque et résigna sa charge à la fin de sa vie pour passer les dix dernières années de sa vie dans un monastère. Il mourut en 730.

Sainte Cordule, compagne de sainte Ursule qui avait échappé au martyr en se cachant, voyant les
supplices et le massacres des autres vierges, fut remplie de honte, se repentit et se présenta au bourreau le jour suivant pour recevoir la palme du martyre à Cologne au quatrième siècle.

C. L.-G.