"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 3 décembre 2011

Métropolite Antoine de Souroge: LES FÊTES DE LA MÈRE DE DIEU (7 Novembre 1972)






Depuis les premiers jours, l'Eglise a donné à la Mère de Dieu des titres de sainteté plus élevés que ceux qui sont donnés à un saint. Elle est appelée la Toute Sainte, Panaghia.Nous la vénérons comme Celle qui est plus grande et plus sainte que les Chérubim et les Séraphim, plus grande que les anges de Dieu qui, doté de vision, peuvent voir, contempler et adorer, plus grande que les anges de Dieu qui sont, pour ainsi dire, le trône du Très-Haut. Parce que les uns comme les autres voient, adorent, servent Dieu comme leur Seigneur, comme leur Maître, et pourtant ils restent plus éloignés de Lui qu'Elle, qui, dans Sa sainteté extrême est devenue parente de Dieu, est devenue la Mère du Verbe Incarné, qui est l'Épouse, la révélation parfaite de ce que toute la création est appelée à être et à devenir.
La Fête de la Présentation de la Mère de Dieu au Temple, bien évidemment pose des problèmes historiques. Nous savons que, en Israël n'était admis dans le saint des saints, que le Prêtre qui y entrait une seule fois par année après avoir subi la purification par le sang sacrificiel. Ce que la fête signifie en premier est décrit, détaillé, dans un sermon sur la prière écrite au 19ème siècle par [saint] Théophane le Reclus. Le Saint des Saints, dit-il, est le cœur du cœur de l'adoration humaine. C'est l'endroit où les hommes de l'Ancien Testament peuvent rencontrer Dieu dans la mesure où Dieu peut être rencontré. C'est le cœur du mystère d'Israël. C'est aussi le point qui est en quelque sorte au-delà du sacrifié. Le sacrifice lui ouvre la porte. Le sacrifice demeure en quelque sorte  à côté de lui. Et entrer dans le Saint des Saints, c'est d'abord d'entrer dans cette profondeur de l'adoration, dans cette profondeur de la prière qui rend quelqu'un présent pour le Dieu vivant, qui fait que l'on se tient face à face avec le Dieu vivant. La Présentation de la Mère de Dieu, indépendamment des caractéristiques historiques, est célébrée par l'Eglise car elle nous indique où elle se situe dans l'ensemble de sa vie, dans la présence divine, dans l'abandon complet, en complète adoration.
La tradition veut qu'Elle ait été élevée par Joachim et Anne. Sur les icônes, vous pouvez voir des jeunes filles avec des cierges l'amenant au temple. Elle fut remise au Grand Prêtre, qui l'emmena dans le lieu auquel il n'avait pas lui-même accès. Maintenant, je ne pense pas qu'il y a tout avantage à discuter de l'historicité possible d'un événement de ce genre. D'un point de vue purement historique, il est peu probable que cela aurait pu arriver. Mais ce qui importe, c'est ce qu'il représente, et qu'il représente un moment où, ayant atteint la maturité d'un jeune enfant, mais la maturité de celui qui peut déjà adorer, servir, prêter une oreille, être prêt à réagir et à obéir, Elle a choisi tout cela et alla dans cette profondeur de l'obéissance, de l'écoute, de l'attention à ce qui était la volonté de Dieu. Par ce que je dis, je ne veux pas dire que cela est ou n'est pas arrivé. Mais ce qui importe dans la mesure où Elle est concernée est évidemment cet aspect de la chose beaucoup plus que l'historicité de l'événement tel qu'il est décrit dans les icônes ou dans la tradition folklorique.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

L'Ermitage du cœur (344)


Que ma crainte de Dieu
Soit la joie trop grande 
De sentir cet amour incommensurable
Qui ignore tous mes manquements

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Hymne à la Mère de Dieu de la Liturgie de saint Basile

vendredi 2 décembre 2011

Sainte Tydfil, Martyre du Pays de Galles († 480)



Sainte Tydfil - Tydfil a donné son nom à Merthyr Tydfil ( Merthyr signifie martyr en langue galloise). Son martyre a eu lieu au cours d'une bataille rangée entre sa famille et une bande de maraudeurs Pictes au cours du Ve siècle. Bien que beaucoup de ce qui est connu à son sujet de provienne de moines qui écrivirent longtemps après qu'elle ait vécu, il est prouvé qu'elle a existé et qu'elle eut une fin violente.

Tydfil était la fille du roi Brychan, souverain de Madry Garth (Brecon aujourd'hui) moitié-irlandais, moitié-gallois. Brychan avait quatre épouses et plusieurs concubines et on dit qu'il eut 11 fils et 25 filles. Tydfil était sa 23ème fille par sa quatrième femme. La plupart des enfants de Brychan étaient bien éduqués, filles et garçons, dans une école de Gwenddwr sur la Wye et ils ont continué à vivre une vie profondément religieuse. Ils ont fondé des églises dans toute le pays de Galles, la Cornouailles et la Bretagne et ils furent connus comme "saints errants"

Tydfil choisit d'habiter dans la vallée de la rivière Taff, peuplée par des agriculteurs Celtes et leurs familles. Elle s'est fait connaître par sa compassion et ses compétences de guérison, en soignant les humains et les animaux malades. Elle établit une communauté monastique au début celtique, menant une petit groupe d'hommes et de femmes. Elle construisit un *Llan" ou enceinte autour d'une petite église de claies et de torchis, comme d'autres "saints" de l'époque. Sa maison comprenait un hospice, des dépendances et un scriptorium. Elle y vécut tranquillement, apportant l'espoir et le soutien à la population de la vallée de la Taff.

Dans sa vieillesse, le roi Brychan décida de rendre visite une dernière fois à ses enfants. Il prit avec lui son fils Rhun Dremrudd, et son petit-fils Nefydd propre fils Nefydd,  avec des serviteurs et des guerriers. Ils rendirent visite à sa troisième fille, Tanglwstl, à sa communauté religieuse à Hafod Tanglwstl, ce qui est maintenant connu comme le village d'Aberfan, au sud de Merthyr Tydfil. Brychan voulait rester avec ses filles un peu plus longtemps, alors il envoya la plupart de ses guerriers et Nefydd avant lui sur le trajet du retour. Le roi se rendit chez Tydfil pendant que son fils Rhun et Nefydd étaient encore au Hafod Tanglwstl.

Adonc, le groupe s'étalait le long de la vallée de Taff, à une distance d'environ sept miles et tout en montée. Le Pays de Galles à cette époque souffrait de raids de Pictes écossais libres de leurs errances maintenant que les Romains avaient disparu depuis longtemps. Certains s'étaient même installés à South Radnorshire, près du royaume de Brychan. Peut-être que les nouvelles de l'absence du roi avait atteint le camps des Pictes et ils décidèrent de profiter de la vulnérabilité du roi. En rétrospective, Brychan semble avoir pris une décision très sotte en permettant à sa troupe de se séparer.

Rhun Dremrudd fut attaqué en raid par un groupe, à un mile de Hafod Tanglwstl et il est mort en défendant un pont sur la rivière de ce qui est maintenant le village de Troedyrhiw. Le pont donna aux Pictes un accès libre à la troupe du roi et Rhun Dremrudd combattit bien. Les Pictes ensuite se divisèrent en deux groupes: l'un dévasta la communauté d'Hafod Tanglwstl et l'autre poursuivit le roi.

Le roi et ses partisans furent dépouillées de leurs bijoux, argent et vêtements. Les serviteurs et la famille furent tous abattus. Alors que les autres couraient et se battaient et paniquaient, et Tydfil s'agenouilla calmement et pria, avant d'être aussi brutalement tuée. Puis les Pictes reculèrent sur la montagne d'Aberdare. D'ici là, Nefydd et ses guerriers les rattrapèrent et vengèrent la mort de sa famille à "Irishman Hill" avant de retourner enterrer leurs morts.

Tydfil fut enterrée dans l'église  qu'elle avait fondée, parmi les gens qu'elle avait soignés. Une croix celtique fut mise en place dans une clairière près de la Taff qui devint un lieu de rencontre pour les habitants de la vallée. Au 13ème siècle, et la croix et l'église de torchis furent remplacées par une église en pierre dédiée à sainte Tydfil la Martyre. Elle fut à son tour remplacé en 1807, et reconstruite à nouveau en 1894.  L'église est toujours debout à sa place près de la rivière Taff (ci-dessous) et c'est l'une des premières choses que le touriste voit lorsqu'il entre dans le centre ville par la rive sud.
Lorsque l'église normande a été démolie, un cercueil de pierre a été trouvé, qui faisait partie des fondations. En outre, il y avait deux piliers de pierre, dont l'un était dédié à Arthen fils de Brychan, qui avait également péri dans la bataille. Le site était probablement encore consacré en mémoire de Tydfil et de sa famille assassinée.


Quels facteurs ont contribué à la vénération de Tydfil comme sainte?

1) Tout d'abord son témoignage silencieux. Tydfil n'était pas higoumènee bien qu'elle mènât une communauté d'hommes et de femmes chrétiens qui vivaient probablement sous une sorte de  règle semi-monastique. Mais ce ne fut jamais une grande communauté, juste un petit groupe de personnes composé de familles paysannes avec quelques moines et moniales qui servaient la population locale de quelque manière qu'ils pouvaient par les œuvres de miséricorde. Jésus appela ses disciples à être des lumières dans un monde de ténèbres (Matthieu 5:14-16), mais Il n'a pas dit combien grands ces feux doivent être, mais tout simplement qu'ils doivent briller. Tydfil vécut certainement dans des temps sombres, mais ses "bonnes actions" (verset 16) et celles de sa communauté, attiraient les gens comme des papillonss le sont par une flamme. Et bien que son individuelle "lumière" ait été éteinte par la mort, elle a allumé un feu qui a brûlé pendant tous ces moments sombres et difficiles, en montrant à d'autres le chemin vers Dieu.

2) Sa grande foi et sa dignité face à la mort. Elle n'a pas résisté ou couru, mais "a tendu l'autre joue "elle attendit la mort avec un courage tranquille et une conviction sincère qu'elle allait être avec Jésus à l'endroit préparé pour elle (Jean 14:1-7).

Dans la Lettre aux Romains, [saint] Paul, lui-même attendant le martyre, écrit que "ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus Christ notre Seigneur." (Romains 8:37-39) belles paroles auxquelles nous croyons tous dans le confort et la sécurité de notre société pacifique, ordonnée et bien nantie. Mais c'est dans la chaleur de la bataille et dans le visage de la souffrance ou de la mort que cette croyance est réellement testée. Tydfil fut confrontée à cette épreuve et la réussit. En conséquence de quoi, on fait mémoire d'elle ici et dans le ciel.

3) Son amour et sa compassion envers les autres - humains et animaux. Pour ceux d'entre nous qui vivent dans une société "christianisée", nous tenons pour acquises ces qualités car elles sont intégrées dans le tissu même de notre société, après des siècles saturés par les enseignements du Christ. Et ainsi elles peuvent apparaître comme peu extraordinaires. Nous avons naturellement l'équité de nos lois, la paix dont nous jouissons et les grands avantages d'un service national de santé qui nous fournit ces merveilleux soins. Nous oublions que de telles choses n'existaient pas à l'époque de sainteTydfil. Le christianisme essayait encore de gagner les Celtes, sans parler des Saxons, Jutes, Pictes et les autres. Il y avait très peu de lois du temps de Tydfil, autre que la loi de survie du plus fort. L'amour et la compassion étaient sans aucun doute considérés comme un signe de faiblesse dans une société désordonnée et fragmentaire où le pouvoir allait au plus fort. A une pareille époque, les chrétiens inévitablement se distinguaient et les enseignements du Christ devaient sembler à contre courant avec leur insistance sur l'amour, la douceur et l'humilité. Tydfil vécut ces qualités dans une société affamée d'amour et de compassion, et son exemple est aussi nécessaire aujourd'hui que jamais, tandis que les gens prennent de plus en plus leurs distances avec leur passé chrétien. Et dans ce sens - ainsi que par le fait qu'elle continue à vivre avec les saints - Tydfil sera toujours notre contemporaine.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
cité par

L'Ermitage du cœur (343)


Le saint est un pont de prières
Entre Dieu
Et la terre des vivants


上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Quel Dieu est grand comme notre Dieu?

jeudi 1 décembre 2011

Saint Benoît (Biscop), Higoumène de Wearmouth & Jarrow (†690)



[Le] 12 Janvier selon le calendrier de l'Église, nous célébrons la mémoire de saint Benoît Biscop (628-690), abbé de Wearmouth et Jarrow (Northumbrie), en Angleterre. Le grand historien Christopher Dawson, fait remarquer que saint Benoît, "avant tout, se consacre au développement de l'art religieux et de l'apprentissage", [1] et Le Dictionnaire des Saints d'Oxford, le décrit comme "fondateur et premier abbé de Wearmouth, érudit et mécène des arts ". [2] Voici le récit de sa vie dans le calendrier 2010 de Saint Germain d'Alaska:

Saint Benoît Biscop est né en Northumbrie d'une famille chrétienne. Il a fait de nombreux pèlerinages à Rome, plus tard, il passa deux ans de formation monastique à Lérins, de 665 à 667, où il fut tonsuré sous le nom de "Benoît" (béni). Il accompagna saint Théodore de Tarse, l'archevêque grec, à Canterbury, où Benoît fut nommé higoumène de la communauté des saints Pierre et Paul. Il fut invité par le roi Egfrith àconstruire un monastère à Wearmouth en 674, et plus tard érigea le monastère jumeau de Jarrow. Saint Benoît fit son dernier voyage à Rome en 679 pour ramener des livres et des saintes reliques, ainsi que des maçons et des artisans pour la réalisation des monastères, la création d'une communauté double qui devait servir de modèle pour la vie monastique en Angleterre. Il mourut en 690, entouré de ses frères moines, et fut remplacé comme higoumène par saint Céolfrid (Geoffrey), qui continué son œuvre spirituelle. [3]

De la naissance au Ciel bénie de saint Benoît, son disciple le plus célèbre, Bède le Vénérable, écrit: "Benoît, qui si noblement a vaincu le péché et forgé des actes de vertu, céda à la faiblesse de la chair, et vint à sa fin. La nuit vint refroidie par des rafales de l'hiver, mais ce fut un jour de félicité éternelle réussi, de sérénité et de splendeur". [4]

Mis à part le compte rendu complet de sa vie, que je viens de citer, dans Les Vies des Abbés de Wearmouth et Jarrow, St Bede parle aussi avec émotion de son père spirituel, dans son homélie de ce jour dédié au saint. Il est bon et juste que saint Benoît soit si souvent loué pour son enrichissement liturgique et esthétique de l'Église d'Angleterre, et même pour l'énorme bibliothèque qu'il légua au monachisme anglais. Mais dans ce passage, en commentant le verset Et quiconque aura quitté, à cause de mon nom, ses frères, ou ses soeurs, ou son père, ou sa mère, ou sa femme, ou ses enfants, ou ses terres, ou ses maisons, recevra le centuple, et héritera la vie éternelle.(Mt 19:29), saint Bède nous rappelle que saint Benoît a laissé un héritage encore plus important dans le peuple qu'il a rassemblé et guidé vers le Christ:
Et cela ne devrait pas sembler fastidieux à aucun de vous, frères, si nous parlons de choses qui sont bien connues, mais vous devriez juger délicieux que nous disions la vérité quand nous racontons les exploits de notre père spirituel, à qui le Seigneur, par un miracle manifeste remplit ce qu'il a promis à ses fidèles, c'est tous ceux qui ont quitté la maison, ou ses frères etc . . . 'Il a quitté sa famille quand il a quitté sa patrie, il a reçu au centuple, car non seulement il était tenu à la vénération méritée par tout le monde sur cette terre, en raison de la diligence de ses vertus, mais même en Gaule et en Italie, à Rome aussi, et dans les îles de la mer, il était aimé par tous ceux qui pouvaient le connaître. . . Les maisons et les terres qu'il [Benoît] possédait il les a quittées pour l'amour du Christ, dont il espérait recevoir la terre d'un paradis toujours vert, et une maison non faite de main, mais éternelle dans les cieux. Il a quitté femme et enfants, et non, bien sûr, qu'il avait pris une femme, et avaient des enfants nés d'elle, mais par amour de la chasteté, il a refusé une femme de qui il pouvait avoir des enfants, préférant appartenir aux 144.000 élus qui chantent devant le trône de l'Agneau un nouvel hymne, que personne excepté eux, peuvent chanter...  Il a reçu la maison et des terres au centuple quand il obtenu ces lieux où il a bâti ses monastères. Il a renoncé à avoir une femme pour l'amour du Christ, et pour cela, il a reçu au centuple, car sans aucun doute la valeur de la charité entre les chastes serait cent fois plus grande à cause du fruit de l'Esprit, que celle entre les êtres lascifs, à cause du désir de la chair. Les enfants qu'il n'avait pas daigné avoir d'une manière charnelle, il mérita de les recevoir au centuple comme enfants spirituels. Le nombre d'une centaine, en effet, comme cela a souvent été dit, au sens figuré, désigne la perfection. Maintenant, nous sommes ses enfants, car comme un pieux hôte,  il nous a amené dans cette demeure monastique. Nous sommes ses enfants depuis qu'il a fait de nous recueillir spirituellement en une seule famille de sainte profession, bien qu'en termes de la chair, nous fussions nés de parents différents. Nous sommes ses enfants, si en l'imitant que nous continuons à cheminer sur le chemin de ses vertus, si nous ne sommes pas détournés par l'indolence de la voie étroite de la règle qu'il enseignait. [5]
En conclusion, voici le doxasticon à la fin des matines de l'acoluthie du lecteur Isaac Lambersen Saint pour saint Benoît Biscop:
Venez, vous, Chrétiens de ces derniers temps, et bien que manquant de zèle et de toutes vertus, louons le vénérable Benoît, l'homonyme de la béatitude, qui, après avoir peiné sans relâche pour son Maître, a reçu de Lui la récompense promise pour son fidèle service, et qui demeure maintenant dans les séjours des justes, d'où il envoie une aide aux malheureux et aux affligés, et par son intercession, obtient pour nous la rémission des péchés et la grande miséricorde.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
cité par



[1] Christopher Dawson, Religion & the Rise of Western Culture(Garden City, NY: Image, 1958), p. 60.

[2] David Farmer, The Oxford Dictionary of Saints, 5th ed. (Oxford: Oxford U, 2004), p. 50.
[3] St Herman Calendar 2010: Orthodox Saints of Anglo-Saxon England (Platina, CA: St Herman of Alaska Brotherhood, 2010), p. 5.
[4] From The Lives of the Abbots of Wearmouth & Jarrow, trans. J.A. Giles (here).
[5] St Bede the Venerable, Homilies on the Gospels, Book I: Advent to Lent, trans. Lawrence T. Martin & David Hurst, OSB (Kalamazoo, MI: Cistercian, 1991), pp. 129-31.

L'Ermitage du cœur (342)


C'est sur la terre des vivants
Et non dans ton imagination
Que tu prépares sûrement
Ton entrée au Royaume

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Divna!!!

mercredi 30 novembre 2011

Saint Aldhelm, évêque de Sherborne-Sarum ( 709 A.D.)



Saint Aldhelm (Ealdhelm) est né vers l'an 63.  On le dit fils de Kenten, de la maison royale du Wessex. Il reçut son éducation du moine-savant irlandais Maeldubha, qui donna son nom à Malmesbury. Aldhelm fut l'un des disciples de l'higoumène Adrien de Canterbury. Ses études comprirent le droit romain, l'astronomie, les mathématiques, et les difficultés du calendrier. Il apprit le grec et l'hébreu. La mauvaise santé l'obligea à quitter Canterbury, et le saint retourna à l'abbaye de Malmesbury, où il fut moine sous Maeldubha pendant 14 ans. Lorsque Maeldubha naquit au Ciel en 675, Aldhelm fut nommé higoumène de Malmesbury.

Aldhelm introduisit la règle bénédictine, et obtint le droit de l'élection de l'higoumène par les moines. La communauté augmenta, et Aldhelm put fonder deux autres monastères: Frome, dans le Somerset et Bradford on Avon, dans le Wiltshire. La petite église de Saint-Laurent à Bradford on Avon (photo ci-dessous) remonte à son époque, et c'est probablement la sienne. À Malmesbury, il construisit une nouvelle église, et obtint des concessions de terre pour le monastère.
Sa renommée en tant qu'érudit se propagea à d'autres pays. Artwil, fils d'un roi irlandais, soumis pour approbation ses écrits à Aldhelm, et Cellanus, moine irlandais de Péronne en Gaule, était un de ses correspondants. Aldhelm fut le premier anglo-saxon, pour autant que nous le sachions, à écrire en vers latins, et sa lettre à Acircius (Aldfrith ou Eadfrith, roi de Northumbrie) est un traité de prosodie latine à l'usage de ses compatriotes. Dans ce travail, il a inclus ses productions les plus célèbres, 101 énigmes en hexamètres latins. Chacune d'elle est complète, et l'une d'elle a 83 vers.

Sa renommée en tant qu'érudit atteignit l'Italie, et à la demande du pape Serge Ier, l'higoumène Aldhelm fit une visite à Rome. Il fut chargé par le Synode de l'Eglise du Wessex de faire des remontrances aux Bretons de la Dumnonie (Devon et Cornwall) sur la controverse de Pâques. Les chrétiens britanniques suivaient un système unique de calcul de la date de Pâques et arboraient aussi une tonsure distinctive, ces coutumes sont généralement associées à la pratique dite du christianisme celtique. Aldhelm écrivit une longue lettre et plutôt acrimonieuse au roi de Dumnonie Geraint (Geruntius) pour parvenir à un accord final avec le Patriarcat (Rome).

En 705, ou peut-être plus tôt, Hedda, évêque de Winchester mourut, et le diocèse fut divisé en deux parties. Sherborne fut le nouveau siège, dont Aldhelm, à contrecœur, devint le premier évêque vers 705. Il souhaitait démissionner de l'abbaye de Malmesbury, qu'il avait gouvernée pendant 30 ans, mais il céda aux remontrances des moines et continua à la diriger jusques à sa mort. Bien qu'il fût maintenant un vieil homme, saint Aldhelm fut très actif en tant qu'évêque. Il construisit une église cathédrale à Sherborne, décrite par Guillaume de Malmesbury. Saint Aldhelm était connu pour chanter des hymnes et des passages de l'Évangile, entrecoupés de contes divertissants, dans les lieux publics afin de pouvoir attirer l'attention de la foule et ensuite prêcher pour elle. Pour cela, il est connu comme l'Apôtre du Wessex.

Saint Aldhelm s'endormit dans le Seigneur dans l'église de Doulting le 25 mai 709. Son saint et vénérable corps fut emmené de Malmesbury, et des croix furent érigées par son ami, saint Egwin, évêque de Worcester, aux différentes haltes. Le saint fut enterré dans l'église Saint-Michel à l'abbaye de Malmesbury (photo ci-dessous). Ses biographes rapportent des miracles durant sa vie et à son sanctuaire. Il fut vénéré comme saint après sa mort, et sa fête le 25 mai se trouve dans le Missel de Sarum.
Saint père Aldhelm, prie Dieu pour nous!
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
cité par

L'Ermitage du cœur (341)


Demande à Dieu
Le silence de la prière
Et la patience de supporter
La clameur insane du monde 

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Athos

mardi 29 novembre 2011

Saint Herménégilde, Prince des Wisigoths, Martyr 586 A.D.)



Saint Herménégilde était le fils et héritier de Leovigilderoi des Wisigothsqui avait embrassé le christianisme des hérétiques ariens.


Mais par l'enseignement de l'évêque Léandre de Séville (fêté le 27 Mars), Herménégilde fut converti à la plénitude de la foi orthodoxepour laquelle son père le Roi le fit jeter en prison.
Le jour de Pâques 486, le roi envoya un de ses prêtres donner sa communion à son fils. Mais Herménégilde refusa, en proclamant que communier avec les hérétiques c'est acquiescer à leur croyance et s'enfoncer dans leur erreur; allant plus loin, il dit au prêtre que la communion des hérétiques n'était rien que du pain et du vin, car le Corps et le Sang du Christ ne se trouvent que dans l'offrande faite par l'Eglise.
Le roi enragé envoya ses soldats, qui à ses ordres mirent à mort son propre fils.
Plus tard, le roi se repentit de cet acte inhumain, et il demanda à l'évêque Léandre d'instruire son fils cadet Récarède dans la foi orthodoxeAinsi, le peuple wisigoth fut amené à la foi.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
cité par 
(Icône de Père Cassien, Ermitage, Clara, France)

L'Ermitage du cœur (340)


Garde simplement la prière
Et tu affronteras les épreuves
De ce monde agité
Sans crainte ni peine

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Miracles orthodoxes

lundi 28 novembre 2011

Saint Léandre de Séville, apôtre de l'Espagne 600 A.D.)


Léandre est né dans une famille romaine aristocratique qui vivait en Espagne: son père Sévérien était duc de Carthagène.
Jeune homme, saint Léandre embrassa la vie monastique à Séville, capitale des Wisigoths, qui avait embrassé l'arianisme et provoqué la domination de l'hérésie arienne dans toute l'Espagne.
Léandre devint une figure de proue dans la lutte pour restaurer ses terres à l'orthodoxie, il fonda une école à Séville pour promouvoir la foi orthodoxe. En 583, il voyagea à Constantinople pour demander de l'aide de l'Empereur pour les orthodoxes espagnols, tandis que là, il rencontra saint Grégoire le Grand (le futur pape de Rome), avec qui il scella une amitié à vie. À son retour en Espagne, Léandre fut ordonné évêque de Séville.
Un des convertis du saint évêque était Hermengilde, l'un des fils du roi arien LéovigildeLorsque Herménégilde se souleva contre son père au nom de l'OrthodoxieLéovigilde lança une persécution violente de l'Eglise orthodoxe dans tout son royaume(Léovigilde fit emprisonner, puis exécuter 
son fils le jour de Pâques de 586.) Par la grâce de Dieuau plus fort de la persécution Léovigilde tomba mortellement malade, se repentit, et embrassa la vraie foià son exhortation, son fils et successeur Recaréde se convertit à l'orthodoxie et il convoqua le troisième Concile de Tolède en 589, date à laquelle il proclama que les peuples gothiques et Suéviques revenaient à l'unité de l'Eglise Une.
Saint Léandre présida le Concile, et consacra le reste de sa vie à éduquer dans la foi le (presque) nouveau peuple orthodoxe de l'Espagne.
C'est lui qui créa la première forme de la Liturgie mozarabe.
Il reposa en paix le 13 Mars, 600. (Il est vénéré en ce jour parce que son nom a été mal placé le 27 Février dans le Martyrologe romain.)

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
cité par

L'Ermitage du cœur (339)



Ta prière 
Sur la trame des jours
Tisse lentement
Ton éternité 

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Jean-Claude Larchet/Recension: Évagre le Scholastique, « Histoire ecclésiastique - Livres I-III »

9782204097017FS

Évagre le Scholastique, « Histoire ecclésiastique - Livres I-III ». Texte grec de l’édition J. Bidez et L. Parmentier, introduction par Guy Sabbah, annotation par Laurent Angliviel de La Beaumelle et Guy Sabbah, traduction par André-Jean Festugière (†) , Bernard Grillet et Guy Sabbah, Éditions du Cerf, Paris, 2011, 582 p. (Sources chrétiennes n° 542).
Évagre le Scholastique (fin VIe siècle) s’inscrit dans la lignée des grands historiens ecclésiastiques grecs – Eusèbe de Césarée, Sozomène, Socrate et Théodoret – dont il clôture le cycle.
Les trois premiers livres de son Histoire portent principalement sur les trois conciles christologiques relatifs à la querelle nestorienne (Éphèse I [431], Éphèse II, appelé le « concile des brigands » [449]) et à la querelle monophysiste (Chalcédoine [451]). Mais ils font aussi une large place au contexte historique et aux grandes figures de la vie politique (l’empereur Théodose, l’impératrice Eudocie et sa fille Eudoxie, les empereurs Marcien, Léon, Léon le Jeune, Zénon, Anastase...) et religieuse (Nestorius, saint Cyrille d’Alexandrie, Dioscore, Eutychès, Théodoret de Cyr, Ibas l’Édesse, saint Isidore de Péluse, Synésius de Cyrène, saint Syméon le Stylite, Timothée Aèlure, Pierre Monge, Jean d’Alexandrie, Pallade, Flavien...)
Cette Histoire abonde en documents de première main : actes conciliaires, lettres des empereurs et des évêques. Elle constitue une source de premier ordre, encore proche des faits rapportés, due à la plume d'un juriste cultivé, homme de confiance de l'évêque Grégoire d'Antioche.
Lire la suite "Recension: Évagre le Scholastique, « Histoire ecclésiastique - Livres I-III »" »

dimanche 27 novembre 2011

Saint Bertram, Roi et Ermite de Mercie (Angleterre)


Saint Bertram 
(commémoré le 10 août)$
+
Tropaire du saint 
Ton 8
Comme des agneaux nouveux-nés, nous sommes sans défense,* Incapables de supporter les assauts des loups spirituels qui cherchent à nous dévorer,* Mais toi, ô juste Bertram, viens à notre rescousse,* Et avec la grâce de Dieu qui réside en toi,* Eloigne de nous les séides de Satan,* Afin que par ton intercession, nous trouvions la sécurité* Et le repos dans le bercail du Christ en Paradis!


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Bertram était roi de Mercie aux alentours du 8ème siècle. On dit qu'il a voyagé vers l'Irlande en vue de discerner le sérieux de sa vocation religieuse. Cependant, quand il est arrivé en Irlande, il est tombé amoureux et s'est enfui avec une belle princesse qu'il a ramené en Mercie avec lui, alors qu'elle était enceinte de son enfant. Ils menaient une vie nomade avec le bébé que l'on dit être né à l'abri de la forêt à proximité de la ville actuelle de Stafford. Tragiquement, tandis que Bertram était loin, chassant pour se procurer leur nourriture, quelques loups vinrent dans leur campement tuant à la fois son épouse bien aimée et leur nourrisson.

Submergé par le chagrin, il se 
tourna de nouveau vers Dieu. Renonçant à son héritage royal, il rechercha désormais une vie de prière. Il est rapporté que de nombreux païens de la région furent convertis au christianisme par l'exemple qu'il donna dans sa nouvelle vie.

Sans révéler sa lignée royale, et vraisemblablement sous un déguisement, Bertram approcha la cour de 
Mercie pour demander qu'on lui accorde une terre (à proximité de l'actuel Stafford), où il pourrait construire un ermitage.

En attendant, un nouveau roi monta sur le trône de Mercie, mais, n'étant pas homme religieux, il exigea le retour dans ses biens du terrain sur lequel s'élevait l'ermitage. Il fut décidé de régler la question par un combat d'homme à homme. Bertram, évidemment, ne voulut pas combattre étant désormais un homme religieux et pacifique, il pria pour que quelqu'un puisse se présenter pour se battre pour l'ermitage. Assez curieusement, un nain s'avança offrant de combattre, mais Bertram, se souvenant de l'histoire de David et Goliath, accepta volontiers l'offre du nain, ce qui fut tout aussi bien: l'ermitage garda ses terres!
Une autre histoire est racontée de Bertram qui, après avoir consacré sa vie au Christ, fut réclamé par le Diable qui essaya de tenter le saint, en lui demandant de changer quelques pierres en pain. Bertram, cependant, pria pour que le pain soit plutôt changé en pierres. En 1516, on disait que ces 
mêmes pierres se trouvaient encore dans l'église de Bartomely, près d'Audley, dans la région de l'actuel Cheshire.

Etant connu dans la région comme un homme sage et saint, beaucoup sollicitaient de lui des conseils spirituels. Comme la plupart des saints hommes et femmes, cependant, sans cesse assailli par les gens et ayant besoin de rafraîchir son âme, il recherchait la solitude dans une grotte près de ce qui est maintenant le village d'Ilam dans le Staffordshire où il vécut jusques à sa naissance au Ciel.
Sa tombe se trouve dans l'église d'Ilam (images ci-dessous). Bien qu'à l'origine elle était au sein du village, l'église se trouve maintenant juste à l'extérieur de ce même village.

L'église


La tombe du saint


Source du saint



Pont de saint Bertram


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
St. Columba & St. Kentigern
cité par:
OODE

L'Ermitage du cœur (338)


Chaque instant que tu vis
Est celui de la Vie
Du repentir et de la Grâce
Et du Royaume éternel

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

Feuillets Liturgiques bilingues (slavon-français) de la Cathédrale de Genève

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14/27 novembre
24ème dimanche après la Pentecôte

Saint Philippe, apôtre (I) ; Saint Grégoire Palamas, archevêque de Thessalonique (1357) ; Saint Justinien, empereur (565) et Sainte Théodora, impératrice (548) ; Saint Philippe d’Irap, près de Novgorod (1527) : Saint Constantin d'Hydra, néo- martyr grec (1800).

Lectures : Éph. II, 14-22 ; I Cor. IV, 9-16 ; Lc. X, 25-37 ; Jn. I, 43-51




Patmos/ Père Amphilochios