1/14 janvier
32ème
dimanche après la Pentecôte
Circoncision selon la chair de Notre Seigneur, Dieu et
Sauveur Jésus-Christ. Saint Basile le Grand, archevêque de Césarée en Cappadoce
(379) ; saint martyr Basile d’Ancyre (vers 362) ; sainte
Émilie, mère de saint Basile le Grand (IVème s.) ; saint Grégoire, évêque de
Nazianze, père de saint Grégoire le Théologien (374) ; saint Oyend, abbé
du monastère de Condat dans le Jura (vers 510) ; saint Pierre du Péloponnèse,
néo-martyr grec (1776) ; saints nouveaux martyrs de Russie : Jérémie (Leonov),
moine (1918) ; Platon, évêque de Revel et avec lui Michel (Bleïvé) et Nicolas
(Blejanitsky), prêtres (1919), Alexandre, archevêque de Samar, et avec lui Jean
(Smirnov), Alexandre (Ivanov), Jean (Souldine), Alexandre (Organov),
Vyatcheslav (Invantov), Basile (Vitievsky) et Jacques (Alferov), prêtres
(1938).
Liturgie de saint Basile le Grand
Lectures
: Dimanche avant la
Théophanie : 2 Тim. IV,
5-8 ; Мc.
I, 1-8 ; Circoncision:
Col. II, 8-12 ; Lc. II, 20-21, 40-52
LA CIRCONCISION DE NOTRE SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST
uit
jours après la naissance du Sauveur, ses parents le firent circoncire (Lc 2,
21), conformément à l’ordre donné par Dieu à Abraham au moment où Il lui promit
d’établir une alliance éternelle avec lui et toute sa descendance : Et voici
mon alliance qui sera observée entre Moi et vous : c’est-à-dire ta race après
toi (…) quand ils auront huit jours tous vos mâles seront circoncis de
génération en génération (Gn 17, 10-12). Celui-là même qui, par amour des
hommes, a accepté de revêtir la nature humaine qu’il a créée, a poussé la
compassion jusqu’à assumer celle-ci dans son état déchu et corrompu, sans
toutefois se soumettre au péché. Par le retranchement de ce morceau de peau
morte, symbole de la mortalité des hommes pécheurs, Lui, le Pur, le sans-péché,
acceptait de recevoir le signe de la réconciliation qu’en tant que Dieu et Auteur
de la Loi Il avait Lui-même instituée. Dès son arrivée sur la terre, Il se
soumet humblement au précepte de la Loi, montrant ainsi que les figures
obscures trouvent en lui leur accomplissement. Les quelques gouttes de sang
qu’Il verse en ce jour sont le prélude du sang qu’Il va bientôt verser sur la
Croix pour laver les péchés du monde et nous délivrer de notre condamnation ;
c’est pourquoi, avec la circoncision du Seigneur, c’est en fait le mystère
complet de notre Rédemption que nous commémorons. Aujourd’hui, par la
circoncision du Second Adam, prend fin la circoncision charnelle de l’ancienne
Alliance, et la Nouvelle et véritable Alliance, marquée par une circoncision
spirituelle, est inaugurée par son sang. Le baptême chrétien constitue cette
véritable circoncision spirituelle, ce signe de l’appartenance au peuple
nouveau, non plus par le retranchement d’un morceau de peau morte, mais par
l’affranchissement de la mort elle-même accomplie par la communion à la mort et
à la Résurrection vivifiantes du Seigneur. Pour cette raison, saint Paul et les
Apôtres se sont opposés avec énergie à ceux qui voulaient contraindre les
convertis venus du paganisme à se faire circoncire (Act 15, 5-30 ; 1 Cor 7,
18-19 ; Gal 2, 6 et 6, 15). C’est en Lui (le Christ), dit-il, que vous avez été
circoncis d’une circoncision qui n’est pas de main d’homme (...) telle est la
circoncision du Christ : ensevelis avec lui lors du baptême, vous en êtes aussi
ressuscités avec lui, parce que vous avez cru en la force de Dieu qui l’a ressuscité
des morts (Col 2, 1 1-12). En effet dans le Christ Jésus ni circoncision ni
incirconcision, mais seulement la foi opérant par la charité (Gal 5, 6). En
mettant un terme au précepte de l’Ancienne Alliance par sa propre circoncision,
le Christ nous appelait donc à la circoncision du cœur, au renouvellement
spirituel, qu’Il avait déjà annoncé par ses prophètes (Jr 4, 4 ; Rm 2, 25-29). C’est
également sous forme de prophétie que Dieu avait ordonné à Abraham de pratiquer
la circoncision de la chair une fois accomplis les sept premiers jours de la
vie de l’enfant, symbole de l’ensemble du déroulement du temps (Gn 1). Le
huitième jour figurait donc le passage au-delà du temps de ce monde de mort
vers la vie éternelle, qui nous a été ouvert par la Résurrection du Seigneur le
« huitième » jour de la semaine, lequel est également le premier et unique jour
de la vie sans fin et sans changement. En étant circoncis le huitième jour
après sa naissance, le Christ nous annonçait donc sa Résurrection et notre
délivrance finale. Conformément à l’usage, Joseph, en ce jour, donna à l’enfant le nom que l’Ange de
Dieu lui avait indiqué à (Mt 1, 21 ; Lc 1, 31) : JÉSUS, c’est-à-dire Sauveur.
Par ce seul nom était ainsi révélée sa mission sur la terre, ce pourquoi le
Dieu éternel et Créateur s’est fait homme. Le nom de JÉSUS résume et exprime
tout le mystère de notre Salut. Plus qu’un mot conventionnel, il rend
mystérieusement présente la Personne elle-même du Sauveur, dans toute sa
puissance triomphante. Ainsi Dieu l’a-t-il exalté et lui a-t-il donné le Nom
qui est au-dessus de tout nom, pour que tout au nom de Jésus, s’agenouille, au
plus haut des cieux, sur la terre et dans les enfers, et que toute langue
proclame de Jésus-Christ qu’il est SEIGNEUR à la gloire de Dieu le Père (Phil
2, 9-11). Comme le montre d’innombrables exemples dans la sainte Écriture (Act
3, 6 ; 4, 7, 10, 30 ; 10, 43 ; 16, 18 ; 19, 13, etc.) et dans les Vies des
saints, c’est par le Nom de Jésus invoqué avec foi que les miracles
s’accomplissent, que les démons et les forces de la mort prennent la fuite,
comme brûlés par le feu de sa divinité, conformément à sa promesse : Et tout ce
que vous demanderez en mon Nom, je le ferai… (Jn 14, 13). C’est pourquoi, les
chrétiens orthodoxes, témoins de ce Nom qui procure la Vie (Jn 20, 31), se
doivent de tout faire au nom de Jésus : Quoi que vous puissiez dire ou faire,
que ce soit toujours au nom du Seigneur Jésus, rendant par Lui grâce au Père
(Col 3, 17). En répétant sans cesse, en toutes circonstances et à chaque respiration
la sainte prière : « Seigneur Jésus-Christ, aie pitié de moi pécheur ! » ce
sera la Personne même de notre Seigneur qui habitera nos pensées, qui inspirera
notre conduite, qui purifiera nos passions et qui, trouvant peu à peu une
demeure stable dans notre cœur, fera alors resplendir en nous la Lumière divine
de sa Face. La commémoration de la Circoncision, le huitième jour après la
Nativité, est donc aussi la fête du saint Nom de Jésus et de la prière qui nous
procure la grâce de son Esprit Saint.
(Tiré
du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
Tropaire du dimanche, 7ème ton
Pазрyши́лъ ecи́
Кресто́мъ Tвои́мъ сме́рть, отве́рзлъ ecи́ разбо́йнику pа́й, мироно́сицамъ
пла́чь преложи́лъ ecи́ и aпо́столомъ проповѣ́дати повелѣ́лъ ecи́, я́ко воскре́слъ
ecи́, Xpистé Бо́же, да́руяй мípoви вéлiю ми́лость.
|
Tu as détruit la mort par Ta Croix, Tu as ouvert le paradis au
larron, Tu as transformé le
pleur des myrophores, et ordonné à Tes Apôtres de prêcher que Tu es
ressuscité, Christ Dieu, accordant
au monde la grande miséricorde.
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Tropaire de la Circoncision,
tropaire ton 1
На престо́лѣ огнезра́чнѣмъ въ вы́шнихъ сѣдя́й со
Отце́мъ Безнача́льнымъ и Боже́ственнымъ Твои́мъ Ду́хомъ, благоволи́лъ еси́
роди́тися на земли́ отъ Отрокови́цы Неискусому́жныя, Твоея́ Ма́тере, Іису́се,
сего́ ра́ди и обрѣ́занъ бы́лъ еси́, я́ко Человѣ́къ осмодне́вный. Сла́ва
всеблаго́му Твоему́ совѣ́ту, сла́ва смотре́нію Твоему́, сла́ва снизхожде́нію
Твоему́, Еди́не Человѣколю́бче.
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Sans changement tu assumas la condition humaine,
étant Dieu par nature, Seigneur compatissant; pour accomplir le précepte de
la Loi, tu as voulu subir la circoncision de la chair afin de dissiper les
ténèbres et d'arracher le voile où s'enveloppent nos passions. Gloire à ton
immense bonté, gloire à ta miséricorde,
ô Verbe de Dieu, gloire à
l'ineffable tendresse qui t'a fait descendre jusqu'à nous.
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Tropaire de saint Basile, ton 1
Во всю́ зе́млю изы́де вѣща́ніе твое́, я́ко пріе́мшую
сло́во твое́, и́мже боголѣ́пно научи́лъ еси́, естество́ су́щихъ уясни́лъ
еси́, человѣ́ческія обы́чаи украси́лъ еси́, ца́рское свяще́ніе, о́тче
преподо́бне, моли́ Христа́ Бо́га спасти́ся душа́мъ на́шимъ.
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Par toute la terre ton message s'est répandu et ta
parole fut reçue dans tout l'univers; par elle tu as enseigné les divines
vérités, expliqué la nature des êtres et redressé la conduite des humains; Père
saint, Pontife au nom royal, prie le Christ notre Dieu pour le salut de nos âmes.
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Kondakion de saint Basile le
Grand, ton 4
Яви́лся еси́ основа́ніе непоколеби́мое Це́ркве,
подая́ всѣ́мъ некрадо́мое госпо́дьство человѣ́комъ, запечатлѣ́я твои́ми
велѣ́ньми, небоявле́нне Васи́ліе преподо́бне.
|
Pour l'Église
tu t'es montré comme inébranlable fondement, faisant part à tout mortel de
l'inscrutable Seigneurie et la
marquant du sceau de tes enseignements, vénérable Basile, révélateur du ciel.
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Kondakion de la Circoncision, ton 3
Всѣ́хъ Госпо́дь обрѣ́заніе терпи́тъ и человѣ́ческая
прегрѣше́нія, я́ко Бла́гъ, обрѣ́зуетъ, дае́тъ спасе́ніе дне́сь мíру.
Ра́дуется же въ вы́шнихъ и Созда́телевъ іера́рхъ, и свѣтоно́сный,
боже́ственный таи́нникъ Христо́въ Васи́лій.
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Le Seigneur de l'univers daigne subir la circoncision
et retranche, dans sa bonté, les fautes qui couvraient
l'humanité; en ce jour il donne au monde
le salut. Au plus haut des
cieux se réjouit le pontife du
Créateur, l'initiateur des
divins mystères, saint Basile
le Grand, qui porte la lumière
du Christ notre Dieu.
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Au lieu de « Il est digne en vérité... », ton 8
О Teбѣ́ páдуeтся,
Благода́тная, вся́кая твápь, Áнгельскій coбópъ и человѣ́ческiй póдъ,
ocвяще́нный xpáме и paю́ слове́сный, дѣ́вственнaя пoxвaлó, изъ Heя́же Бо́гъ
воплоти́cя, и Mладе́нецъ бы́́сть, пpéжде вѣ́къ сы́й Бо́гъ нáшъ; Ложесна́ бо Tвоя́ пpecто́лъ
coтвopи́, и чpéво Tвое́ простра́ннѣe небécъ coдѣ́лa. О Teбѣ́ páдуeтся
Благода́тная, вся́кая твápь, cлáва Teбѣ́.
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En Toi se réjouissent ô Pleine de Grâce, toute la création, le chœur
des anges et le genre humain. O Temple sanctifié, ô paradis spirituel, ô
Gloire virginale, c’est en Toi que Dieu s’est incarné, en Toi qu’est devenu
Petit Enfant Celui qui est notre Dieu avant tous les siècles. De Ton sein, Il
a fait un trône plus vaste que les cieux. O Pleine de Grâce, toute la
création se réjouit en Toi. Gloire à Toi.
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VIE DE SAINT BASILE LE GRAND
Saint
Basile le Grand naquit à l’époque de l’empereur Constantin. Alors qu’il n’était
pas encore baptisé, il passa quinze ans à Athènes, où il étudia la philosophie,
la rhétorique, l’astronomie et toutes les autres disciplines séculières de son
temps. Ses camarades d’école étaient Grégoire le Théologien et Julien, qui
devait devenir plus tard Julien l’Apostat. Ayant atteint la maturité, il se fit
baptiser dans le Jourdain, en compagnie de son vieux maître Eubule. Il fut
évêque de Césarée, en Cappadoce, durant près de dix ans, et mourut à l’âge de
cinquante ans. Grand défenseur de l’Orthodoxie, grande lumière de pureté morale
et de zèle religieux, grand esprit théologique, grand bâtisseur et pilier de
l’Église de Dieu, Basile a pleinement mérité son titre de « Grand ».
Dans l’office établi pour sa fête, il est appelé « abeille de l’Église du
Christ », qui apporte du miel aux fidèles tout en piquant de son dard les
hérétiques. On a conservé d’innombrables ouvrages de ce Père de l’Église, de
caractère théologique, apologétique, sur l’ascèse et les canons. Il y a aussi
la Liturgie qui porte son nom. Cette Liturgie est chantée dix fois par
an : le 1er janvier, la veille de la Nativité et de la
Théophanie (sous réserve de certaines exceptions), tous les dimanches du Grand
Carême (à l’exception des Rameaux), le Jeudi Saint et le
Samedi Saint. Saint Basile quitta paisiblement cette existence le 1er
janvier 379, pour rejoindre le Royaume du Christ.
(Tiré du « Prologue d’Ohrid » de St
Nicolas Vélimirovitch, Tome I, L’Âge d’Homme 2009)