"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 20 janvier 2024

Une histoire de miracle de St. Sophrony l'Athonite + video






St. Sophrony :

Un jour, j'ai rendu visite à un staretz qui était en charge du vieux Russikon [skite sur le Mont Athos] pendant de nombreuses années, et j'ai passé beaucoup de temps dans sa cellule. Il m'a parlé de sa vie et de l'une de ses visions. C'était un enfant malade et il ne pouvait pas supporter les travaux de la vie paysanne. Et en effet, le travail des paysans est difficile. Et puis un jour, il dit à ses parents :

– Envoyez-moi au monastère !

Ils répondirent :

- Eh bien, mon chéri, tu ne peux pas y vivre ; dans le monastère, tu dois travailler.

« Mais peu importe, envoyez-moi là-bas. »

Et alors sa mère prend ce garçon, l'amène devant l'icône de la Mère de Dieu et lui dit : « À partir de maintenant, tu seras sa Mère : je n'en peux plus ; je te donne ce garçon, mon fils, pour prendre soin de lui. » 

Et après cette prière de la mère, quand elle a donné son fils à la Mère de Dieu, il s'est endormi. Et dans un rêve, il voit une grande salle et le trône du roi au bout de cette salle ; et le Seigneur Roi est assis, et beaucoup de personnes importantes proches du roi se tenaient autour. Et la Femme qui était la Mère de Dieu l'y amène et le laisse à genoux devant le roi. Et le roi dit à l'un de ceux qui se tiennent à proximité : « Allez voir ce qu'il a là dans son mouchoir. » Cet homme a pris l'enveloppe de mouchoir des mains du garçon, l'a déliée et a dit : « Voici deux cœurs brisés. » Alors le roi se leva de son trône, s'approcha du garçon et dit : « Alors, tu es mon fils. »

Pouvez-vous imaginer le pouvoir des prières de la mère, du garçon et de la Mère de Dieu elle-même ?! Dieu s'est levé du trône et a dit : « Tu es mon fils. » Ceux qui n'ont pas vécu de telles choses ne peuvent pas les comprendre. 

St. Jean Climaque écrit que si quelqu'un n'a pas eu l'occasion de faire l'expérience de quelque chose venant par le Saint-Esprit, alors il ne peut pas le comprendre. Pour les autres, qui n'ont pas atteint ce degré, mais qui mènent une vie ascétique, il arrive que, n'atteignant pas ces hauteurs, ils n'acceptent pas les paroles de leurs frères et disent : "Laissez-le : il est dans l'illusion". Et ce qui est un don du Saint-Esprit est mal interprété par ces hommes pieux et est transformé en un état douloureux de mauvaise qualité.

Ainsi, il y a des gens qui ont atteint l'état où le Seigneur dit : « Oui, tu es mon fils », et quand une personne dit :

– Je suis à Toi, sauve-moi !

Dieu répond : « Oui, tu es à moi ».

Et puis ces mots « Je suis à Toi », prononcés par la personne qui prie, deviennent déjà un événement d'existence éternelle.

On pourrait dire que de nombreux incidents touchent le cœur. Mais cela suffit : les gens obtiennent l'adoption en tant que fils par celui qui est Fils selon la Divinité, dans la Divinité sans commencement. Saint Jean Climaque dit que trois mots ont la même signification : la sérénité, l'amour et l'adoption en tant que fils.

Ainsi, lorsque vous évoluez autour de personnes qui vivent en Dieu, cela devient une force attractive, de sorte que nous aspirons également à un tel état. 

Mais le chemin vers cela est vraiment difficile et complexe. Nous avons besoin d'aides, d'higoumènes, de pères spirituels pour nous aider à cheminer. Pourquoi le Seigneur a-t-il soudainement dit à un certain moment : « Oui, tu es mon fils » ? 

Comment ce moine peut-il vivre sur terre ? - Oui, très simple et très naturel ! Et quand cela est fait dans le vrai sens du terme, alors il n'y a pas de théâtre ou quoi que ce soit d'artificiel, mais tout est simple et vraiment au-delà du péché.



Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après


PERE LAWRENCE BARRIGER (+2021): Accorde le repos à Ton serviteur défunt


Source « The Church Messenger », publication du diocèse orthodoxe carpatho-russe américain d'Amérique du Nord, le 17 août 2003, p. 4.

L'une des questions fréquemment posées par de nombreux chrétiens orthodoxes sincères concerne la pratique de prier pour les défunts. Cette pratique traditionnelle, peut-être à cause de l'exposition au fondamentalisme protestant ou simplement à la philosophie occidentale rationaliste qui domine notre culture, est souvent ouvertement dénigrée par les fidèles ou subtilement découragée par le clergé qui estiment qu'il s'agit d'une "pratique occidentale" liée en quelque sorte à la prière des gens hors du purgatoire. Les « réponses traditionnelles » concernant la prière pour les défunts ne semblent pas satisfaire ces personnes.

Parmi celles-ci, il y a les points de vue selon lesquels "Dieu qui voit tout, y compris les prières qui seront offertes après la mort de la personne, les prend en compte pendant que la personne est vivante" et, "nous prions pour les défunts parce que notre amour pour eux ne se termine pas à la mort, mais continue de les affecter aux yeux de Dieu". Bien sûr, il y a beaucoup de nombreuses citations des Pères de l'Église concernant ces deux pensées, telles que ce beau passage de St. Cyrille de Jérusalem :


Car je sais que beaucoup disent ceci : « Si une âme s'éloigne de ce monde avec des péchés, à quoi cela profite-t-il qu'on se souvienne dans la prière ? » Eh bien, si le roi devait bannir certaines personnes qui l'avaient offensé, et que ceux qui intervenaient pour eux devaient tresser une couronne et lui l'offrir au nom de ceux qui étaient punis, n'accorderait-il pas une remise de leurs peines ?De la même manière, nous lui offrons aussi des prières pour ceux qui se sont endormis, bien qu'ils soient pécheurs. Nous ne tressons pas une couronne, mais nous offrons le Christ Qui a été sacrifié pour nos péchés ; et ainsi nous sollicitons le Dieu bienveillant pour eux ainsi que pour nous-mêmes. - 

Conférences catéchétiques 5:10

Cependant, pour vraiment comprendre la raison pour laquelle l'Église prie pour les défunts, nous devons comprendre ce que nous demandons lorsque nous prions. Le thème le plus commun des prières pour les défunts se concentre sur le mot « repos ».

Ainsi, dans le Tropaire pour les défunts, nous prions ainsi : Avec les esprits des justes parvenus à leur ultime perfection, * Dieu Sauveur, fais reposer * l’âme de ton (tates) serviteur (servante)(s), * la menant vers la bienheureuse vie * près de toi, l’Ami des hommes.

Afin de comprendre ces prières, il est nécessaire de comprendre le sens du mot « repos » dans la langue de la Bible et des Pères de l'Église. L'auteur de la Lettre aux Hébreux parle de « repos ». Il commente le onzième verset du Psaume 95, « Ils n'entreront jamais dans Mon repos » :

Si Josué leur avait donné du repos, Dieu ne parlerait pas plus tard d'un autre jour. Alors, il reste un repos de sabbat pour le peuple de Dieu ; car celui qui entre dans le repos de Dieu cesse ses travaux comme Dieu l'a fait du Sien. Nous nous efforçons donc d'entrer dans ce repos, afin que personne ne succombe par le même genre de désobéissance. - Hébreux 4:8-11

Saint Jean Chrysostome, dans sa sixième homélie sur la Lettre aux Hébreux, distingue trois utilisations du mot repos dans la Bible. Le premier est utilisé pour décrire le repos de Dieu le septième jour de la création ; le second, pour parler de la terre de Palestine dans laquelle le peuple hébreu est entré comme un "repos" de l'errance dans le désert, et le troisième usage du mot est de parler du futur Royaume des Cieux, du "repos" qui doit venir pour ceux qui sont croyants. Tout cela est vraiment interconnecté. Le « repos » de Dieu le septième jour n'était pas simplement le fait que Dieu a cessé de travailler, mais plutôt qu'il était glorifié dans Sa création qui n'était pas encore déchue. Le « repos » des Hébreux en entrant dans la terre de Canaan était un type, un signe, du « repos » du peuple de Dieu, pas simplement la fin du travail, mais leur glorification. Le « repos » à venir dans le royaume des cieux n'est pas simplement que les fidèles ne travaillent plus ou ne souffrent plus, mais qu'ils partagent la gloire qui appartient à Dieu, devenant « participants à la nature divine » (2 Pierre 1:4).

C'est le repos que nous demandons au Seigneur d'accorder aux défunts ; pas seulement la cessation des effets de la chute de l'homme, de la souffrance, du péché et de la mort, mais leur restauration à la gloire qui appartenait à l'humanité avant la chute. Cette restauration est accomplie par la Passion, la Mort et la Résurrection de Jésus-Christ et atteindra son accomplissement dans Sa Parousie [Seconde Venue], avec la résurrection des morts. Lorsque nous prions « accorde le repos, ô Seigneur, à Ton serviteur », nous demandons cet accomplissement, pour le retour du Seigneur Jésus-Christ qui vient juger le monde dans la justice. Nous demandons que, par Son apparition, la tragédie et la séparation de la mort soient détruites par la résurrection. Le reste que nous recherchons pour les défunts, c'est qu'ils ne soient pas oubliés (mémoire éternelle) et qu'ils soient glorifiés avec le Christ dans Son royaume à venir... où il n'y a pas de douleur, de chagrin ou de soupir, mais la vie éternelle.

La prière pour les morts est profondément liée à la prière pour la seconde venue du Christ. Si nous ne prions plus pour les défunts, c'est parce que nous sommes devenus « à l'aise » avec la mort, en la voyant non pas comme quelque chose de « non naturel », mais comme « naturel et parfaitement acceptable » comme nous le disent les adeptes de l'euthanasie et de l'avortement.

Mais l'Église, à travers l'Écriture, nous enseigne que la mort est « contre nature » - « Les morts se lèveront-ils et Te loueront-ils ? » demande le Psalmiste (Psaume 88:10). La mort est le résultat de la chute de l'humanité. Le Christ entre dans le monde pour racheter l'humanité de cet « état non naturel » de la mort et la restaurer par la résurrection à son état naturel de vie éternelle. Cela nous amène à quelques commentaires sur le service funéraire lui-même.

L'Église primitive ne connaissait aucun service funéraire à l'exception de la Divine Liturgie. Par exemple, le tout début du « martyre » apocryphe de Saint Matthieu reflète la pratique de l'époque où il a été écrit. Il raconte qu'au repos de l'apôtre, l'évêque local Platon et son église ont célébré la Divine Liturgie : « Et ils ont donc offert le don du saint sacrifice pour Matthieu ».

Il y a beaucoup de citations dans les Pères de l'Église faisant référence à la pratique d'offrir l'Eucharistie pour les défunts, même à l'occasion des anniversaires de leur mort. Le service funéraire actuel n'est rien de plus qu'une « vigile » pour la liturgie funéraire, exprimant le chagrin à la mort d'un membre de l'Église, tout comme, de la même manière, les services du Vendredi saint expriment le chagrin à la mort du Christ. En fait, les services de la Semaine Sainte ont servi de modèle pour la pratique funéraire de l'Église.

Le service funéraire ou vigile avec son utilisation du Psaume 90 et du Psaume 50 a ses origines dans le service de prière du soir de l'ancien « Office chanté » de Constantinople. Ce service s'appelait le "Pannychis" qui a été translittéré de sa forme génitive "Pannychidos" en terme slave familier "Panachida" [pannikhide]. Le terme signifie "Toute la nuit" et ce service était le service du soir qui était équivalent à l'office monastique des Complies ou "Après le Souper". Les Psaumes 90 et 50 étaient au cœur de ce service avec le Psaume 118.

Finalement, les versets du Psaume 118 ont été entrecoupés non pas avec les refrains antiphonaux de l'Office chanté, mais avec les beaux hymnes qui se reflétaient sur la condition humaine et la miséricorde de Dieu que nous trouvons dans les funérailles d'aujourd'hui. Cela a été fait à l'imitation de l'utilisation du Psaume 118 lors du service " des Matines de Jérusalem" du Samedi Saint.

Chaque célébration de la Divine Liturgie se souvient de la Mort, de la Résurrection et de la Seconde Venue du Christ. Le célébrant prie à la liturgie de saint Jean Chrysostome, « ... faisant mémoire de la Croix, du Tombeau, de la Résurrection le troisième jour, de la Deuxième et glorieuse Venue, nous T'offrons ce qui est à Toi... »

Le Christ ressuscité est révélé dans les dons transformés du pain et du vin - l'Eucharistie est le sacrement non seulement de la mort du Christ, mais de Sa résurrection et de sa seconde venue.

Lorsque nous célébrons l'Eucharistie pour les défunts, nous anticipons, par l'Eucharistie, par la présence du Christ ressuscité, d'être réunis avec les défunts dans le « repos » du Royaume des cieux par la réception du Corps et du Sang du Seigneur. Comme saint Paul l'écrit dans 1 Corinthiens 15:57 :


Merci à Dieu qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ.

Dans l'œuvre du premier siècle intitulée L'enseignement des douze apôtres [Didachè], il y a une prière eucharistique donnée qui reflète beaucoup ce qui précède :


Souviens-toi, Seigneur, de Ton Église, de la délivrer de tout mal et de la perfectionner dans Ton amour, et de la rassembler des quatre vents, maintenant sanctifiées dans Ton Royaume que Tu lui as préparé.

Lorsque nous prions pour les défunts, nous faisons écho à l'ancienne prière "Maranatha - Notre Seigneur vient" (1 Corinthiens 16:22), demandant au Seigneur de révéler non seulement Lui-même, mais aussi avec Lui ceux qui sont partis, dans Sa seconde venue. Comme St. Paul l'écrit,


Car vous êtes morts et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu. Quand le Christ qui est notre vie apparaîtra, alors vous apparaîtrez aussi avec Lui dans la gloire. - Colossiens 3:3

Quand le Seigneur apparaîtra, il leur accordera et nous accordera « le repos » avec Lui dans le Royaume à venir :


J'ai entendu une voix forte du trône disant : "Voilà, la demeure de Dieu est avec les hommes. Il habitera avec eux, et ils seront Son peuple, et Dieu Lui-même sera avec eux ; Il effacera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, il n'y aura plus de deuil, ni de pleurs, ni de douleur, car les premières choses sont passées. » - Apocalypse 21:3-4

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

jeudi 18 janvier 2024

MARIA BOUNINA: Comment le Cahors est devenu le principal vin d’église en Russie

 




Les chrétiens orthodoxes célèbrent Noël avec ce vin rouge foncé.

Le Cahors (avec son équivalent russe appelé Kagor) est la principale boisson alcoolisée utilisée par les prêtres orthodoxes lors des cérémonies religieuses, tandis que les Russes en boivent parfois un verre lors des fêtes. C’est ce vin que les croyants de Russie dégustent à Noël, à Pâques et en quantités modérées certains jours, même pendant le Carême.

 

Un vin au goût riche, doux et fruité avec des notes de baies et de chocolat : c’est ainsi que les experts décrivent le Cahors, et son alter ego russe appelé Kagor. Ce vin, dont la description semble pourtant si peu ascétique, a été choisi pour accompagner les rituels religieux orthodoxes, dans le cadre desquels il est associé au « Sang du Christ ».

 

La communion au moyen de vin rouge est mentionnée dans les chroniques russes du XIIIe siècle. Pourquoi, bien des siècles plus tard, l’Église a-t-elle jeté son dévolu sur le Cahors ? Un facteur crucial dans ce choix n’était pas lié aux qualités gustatives de ce vin.




Selon les règles ecclésiastiques, seul du vin de raisin non acide ne contenant ni sucre, ni extrait de plantes, peut être utilisé pour la communion. En raison de l’utilisation de cépages à forte teneur en sucre, le Cahors était idéal à ces fins.

 

Ce vin doux a été choisi pour la communion pour des raisons pratiques : les bébés étaient moins susceptibles de le recracher par réflexe pendant la communion. De plus, le Cahors, même fortement dilué avec de l’eau - ce qui est exigé dans certains sacrements - reste rouge foncé.

 

Histoire du Cahors en France

 

Le mot russe « Kagor » provient du nom français Cahors. Le Cahors a commencé à être produit dans la petite ville française de Cahors, située à 160 km de Bordeaux. Aux XVIIe-XVIIIe siècles, plusieurs cépages qui n’étaient pas les plus appréciés à Bordeaux ont été plantés à Cahors : le Malbec, le Merlot et le Tannat. Produire du vin à partir de ces cépages permettait à Cahors de vendre du vin sans faire de l’ombre à Bordeaux.

 

Au fil du temps, le vin originaire de Cahors a commencé à être appelé Cahors (ou « Kagor » à la manière russe) en référence à son lieu de production. De plus, en raison de sa riche couleur rubis, on le qualifiait de vin non pas rouge, mais « noir ». Il était fabriqué selon une technologie classique - par fermentation de raisins noirs écrasés. La particularité du Cahors réside dans le fait qu’il est produit à partir d’un nombre limité de cépages de raisins bien mûrs avec une richesse en sucre d’au moins 180 grammes par litre de moût.

 

L’heure de gloire de ce vin a été le mariage d’Aliénor d’Aquitaine et Henri Plantagenêt, durant lequel il accompagnait le repas, ainsi que l’élection ultérieure du pape Jean XXII, originaire de Cahors. Ce dernier a activement promu le vin de sa région natale, qu’il présentait comme le meilleur pour la messe.

 

Au début du XXe siècle, les vignes locales ont souffert des parasites et la plupart des vignobles ont été détruits. Ce n’est qu’un demi-siècle plus tard que la production a été rétablie et en 1971, la marque Cahors a été déposée.

 

Selon le label français d’Appellation d’origine contrôlée (AOC), on appelle Cahors uniquement le vin rouge produit à Cahors, le Malbec devant représenter 70 % de l’encépagement minimum, le Merlot et le Tannat 30 % au maximum.

 

Comment le Cahors est apparu en Russie




 

En Russie, les vins destinés aux besoins de l’Église ont

pendant longtemps été importés de Grèce, d’Italie et de France.

Selon une légende, le Cahors aurait été conseillé à Pierre Ier

comme remède contre les ulcères d’estomac.

L’empereur russe aurait apprécié ce vin,

qui pendant plusieurs siècles a été activement livré en Russie.

Toutefois, le transport du vin coûtait cher.


En 1706, Pierre Ier a promulgué un oukaze (décret) visant à créer des vignobles dans le sud du pays (dans la vallée du fleuve Don) et à inviter des spécialistes étrangers à développer le commerce viti-vinicole. L’Eglise a commencé à utiliser à la fois des vins locaux et importés. En 1733, le Saint-Synode (la plus haute instance dirigeante de l’Église russe de 1721 à 1917) a introduit une règle concernant l’utilisation de Cahors en tant que vin d’Eglise dans les rituels religieux.

Après l’arrêt de la production de Cahors en France au XXe siècle, le vin russe a vu sa demande augmenter. On considère 1902 comme la date d’apparition du Kagor russe.

En Russie, le Kagor a commencé à être élaboré à partir de cépages Cabernet et Saperavi, mais en utilisant une technologie différente. Tout d’abord, la pulpe - les baies broyées - est chauffée puis refroidie, grâce à quoi toutes les substances passent dans le moût (le jus de raisin non fermenté). Après fermentation, de l’alcool de raisin et du sirop de raisin condensé y sont ajoutés. Le vin est ensuite élevé en barriques pendant plusieurs années. Les vins préparés selon cette technique ont un goût velouté avec un arôme de cassis. Certains connaisseurs y décèlent des notes de chocolat.

Source

mercredi 17 janvier 2024

La vie du pieux Ephrem d'Arizona

 

Saint Ephrem
Icône géorgienne

Le pieux Ephrem est né en 1927 à Volos, en Grèce, recevant lors de son baptême le nom de Jean. Il vécut dans la pauvreté en aidant son père dans sa menuiserie, mais en essayant également de suivre l'exemple de l'humble vie de sa mère qui devint plus tard moniale sous le nom de Téophana. Dès l'âge de 14 ans, il souhaitait devenir moine, mais il ne reçut pas reçu la bénédiction de son confesseur, le père Éphrem de Volos, disciple du pieux Joseph l'Hésychaste.

Immédiatement après qu'il ait terminé son travail, sa mère l'emmena avec elle et ils sont allèrent à l'église pour assister aux saints services et chez le père Ephrem pour se confesser. Il leur parla de l'instabilité de la vie, de l'amour de Dieu, de la confession, de la prière de Jésus, des larmes, du staretz Joseph et de la Sainte Montagne.

À l'automne 1947, à l'âge de 19 ans, le jeune Jean reçut la bénédiction de son confesseur d'aller à la Sainte Montagne pour devenir moine.

En arrivant à l'Athos, il devint disciple du pieux Joseph l'Hésychaste qui lui donna la tonsure monacale en 1948 en lui donnant le nom d'Éphrem. Plus tard, il fut ordonné diacre, puis prêtre. La vie dans la communauté du pieux Joseph fut une vie de lutte difficile et le pieux Éphrem fit de grands progrès dans la vie spirituelle sous la direction de son saint père.

Après la dormition du pieux Joseph en 1959, le père Éphrem continua à vivre une vie de grande lutte ascétique à Nea Skiti jusqu'en 1973, date à laquelle il fut appelé à être higoumène du Saint Monastère de Philothéou.

Là, en peu de temps, il réussit à renouveler la vie spirituelle du monastère. En raison de sa réputation, la communauté du monastère se développa rapidement.

La Synaxe de la Montagne Sainte demanda au père Éphrem de s'impliquer dans le renouvellement de la vie spirituelle des nombreux monastères de la Sainte Montagne  où le nombre de moines avait diminué de façon vertigineuse, à savoir de Xéropotamou, Konstamonitou et Karakallou. À côté de ces monastères de la Sainte Montagne, il y avait d'autres monastères de Grèce qui étaient sous la direction spirituelle de du pieux Ephrem, parmi eux,  le monastère de Jean le Précurseur de Serres, le monastère de la Sainte Mère de Dieu Hodighitria de Portaria (Volos) et celui du de saint Archange Michel - metochion officiel de Thassos du Saint Monastère de Philothéou.

L'archimandrite Ephrem de Philothéos était connu comme un authentique staretz athonite, ayant des milliers de fils spirituels dans le monde entier : moines, clercs et laïcs. Il est considéré comme le premier à avoir fondé un monastère avec le typikon athonite en Amérique. À partir de 2005, le staretz Ephrem déménagea aux États-Unis d'Amérique où il fonda dix-sept monastères (de moniales et de moines) tous sous la juridiction de l'archidiocèse orthodoxe grec d'Amérique et du Canada. Il vécut la dernière partie de sa vie au monastère sacré de Saint Antoine le Grand en Arizona.

Le pieux Ephrem reposa en Christ le 8 décembre à 7 heures du matin, heure roumaine (22 heures, heure locale de l'Arizona) à l'âge de 92 ans.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

The Athonite Testimony

Source roumaine: http://doxologia.ro



mardi 16 janvier 2024

Saint Nectaire d'Égine: L'homme a soif de Dieu!



Étant à l'image de Dieu, l'homme a soif de Dieu et se précipite avec désir pour s'élever vers Lui.

Par la prière et le chant des psaumes, l'homme est rempli de joie. Son esprit se réjouit et son cœur exulte.

Plus il prie, plus son âme est vidée des désirs du monde et remplie des biens célestes.

Plus il s'éloige des plaisirs terrestres de la vie, plus il se réjouit de la béatitude céleste.

Votre tentative et votre expérience confirment cette vérité.

Dieu aime ces prières qui Lui sont adressées sous la forme appropriée avec le sentiment de notre propre impuissance et de notre indignité.

Afin de garder un tel sentiment, il est nécessaire de renoncer à tout le mal de l'intérieur de nous-mêmes et d'obéir aux commandements de Dieu, il faut de l'humilité et un exercice spirituel incessant.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

THE ATHONITE TESTIMONY

lundi 15 janvier 2024

La vision de saint Grégoire de Nysse des 40 martyrs de Sébaste

 


Saint Grégoire de Nysse ne bénéficia pas du baptême comme enfant, et il resta sans être baptisé pendant de nombreuses années, selon la coutume de l'époque. Il n'est pas clair de savoir s'il l'a retardé lui-même ou s'il a été retardé pour lui. 

Saint Grégoire a d'abord été poussé à faire un engagement public et à recevoir le Saint Baptême en raison d'une vision extraordinaire à laquelle il a été fait participant. Alors que sa mère Emmelia était à sa retraite sacrée à Annesi [nom de la propriété familiale, isolée, située dans le Pont], elle implora son fils d'assister à un service commémorant les quarante saints martyrs [de Sébaste]. À la demande de sa mère, il y alla, bien qu'à contrecœur ; car il étudiait à Césarée, et se sentait mal à l'aise de devoir quitter ses études à un moment aussi gênant. 

Le voyage vers la retraite spirituelle s'avéra fatigant pour lui, et la durée de l'office divin fut prolongée. La vigile était déjà dans la nuit, et Grégoire se retrouva physiquement incapable de rester debout. Il se retira dans le jardin, où il fut térrassé par le sommeil. Il eut une vision des quarante martyrs. Ils le réprimandèrent pour son manque de zèle et commencèrent à le frapper avec des cannes. Ce n'est que grâce aux efforts de l'un des martyrs guerriers qu'il échappa à cet assaut.

Tout de suite, saint Grégoire fut sorti de son sommeil. Rempli de remords face à son laxisme passé, il résolut de changer ses habitudes. Il supplia Dieu et les martyrs de lui accorder miséricorde et pardon. Toujours frappé par l'effet que la vision imposa à sa tendre conscience, il fut inspiré à accepter le rang de lecteur dans l'Église. Cette acceptation signifiait une profession publique de la foi. Saint Grégoire assuma les fonctions de ce poste pendant une courte période, mais ne put pas s'y consacrer exclusivement. Il se tourna ensuite vers la profession de rhétoricien ou d'avocat. Sa retraite de ses fonctions de lecteur conduisit à une réprimande de la part de son frère aîné Basile (le Grand) et de son bon ami Grégoire (le théologien).

Saint Grégoire le Théologien le réprimanda dans une lettre, qui poussa le jeune homme à éprouver du remords. Il lui dit franchement : « Pourquoi ne devrais-tu pas entendre de moi ce que tous les hommes disent en chuchotements ? Ils n'approuvent pas ta gloire inglorieuse... et ta descente progressive vers la vie inférieure, et ton ambition... Car, que t'est-il arrivé, Ô plus sage des hommes ? Et pour quoi te condamnes-tu, toi qui as jeté les livres sacrés et délicieux que tu lisais au peuple... et tu t'es appliqué à des livres amers, et tu as préféré être appelé professeur de rhétorique plutôt que de christianisme ? 

Bien que ce soit avec beaucoup  de retard, redeviens sobre, et reviens à toi-même une fois de plus, et présente tes excuses aux fidèles, et à Dieu, et à Ses autels et mystères, dont tu t'es éloigné .... Qu'en est-il de l'offense faite à d'autres par ton emploi actuel ? ... Car un homme ne vit pas pour lui-même, mais aussi pour son prochain... Je serai attristé - pour parler  avec douceur - si tu ne vois  pas ce qui est juste, ni ne suis les conseils des autres... Pardonne le fait que mon amitié pour toi m'attriste. » *

La sœur de Saint Grégoire, Macrine, après beaucoup de prières et de persuasion, persuada Grégoire de quitter ses préoccupations laïques et la cour de droit, et de se consacrer entièrement à l'ascèse. Saint Grégoire se déplaça jusques à la retraite de son frère au Pont, qui se trouvait dans le même quartier que le couvent de sa mère et de sa sœur. 

Saint Grégoire resta dans cette fondation monastique pendant plusieurs années, consacrant son temps avec l'étude des Écritures sacrées et des écrits saints.

Source : Saint Grégoire (le théologien), « Épistes 1, à saint Grégoire de Nysse », Nicene, 2e Ser., VII:459oire est resté dans cette fondation monastique pendant plusieurs années, dédiant son temps par l'étude des Écritures sacrées et des écrits saints.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

THE ATHONITE TESTIMONY

dimanche 14 janvier 2024

32ème dimanche après la Pentecôte

1/14 janvier
32ème dimanche après la Pentecôte

Circoncision selon la chair de Notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus-Christ. Saint Basile le Grand, archevêque de Césarée en Cappadoce (379) ; saint martyr Basile d’Ancyre (vers 362) ; sainte Émilie, mère de saint Basile le Grand (IVème s.) ; saint Grégoire, évêque de Nazianze, père de saint Grégoire le Théologien (374) ; saint Oyend, abbé du monastère de Condat dans le Jura (vers 510) ; saint Pierre du Péloponnèse, néo-martyr grec (1776) ; saints nouveaux martyrs de Russie : Jérémie (Leonov), moine (1918) ; Platon, évêque de Revel et avec lui Michel (Bleïvé) et Nicolas (Blejanitsky), prêtres (1919), Alexandre, archevêque de Samar, et avec lui Jean (Smirnov), Alexandre (Ivanov), Jean (Souldine), Alexandre (Organov), Vyatcheslav (Invantov), Basile (Vitievsky) et Jacques (Alferov), prêtres (1938).

Liturgie de saint Basile le Grand
Lectures : Dimanche avant la Théophanie : 2 Тim. IV, 5-8 ;  Мc. I, 1-8  ; Circoncision: Col. II, 8-12 ; Lc. II, 20-21, 40-52

LA CIRCONCISION DE NOTRE SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST
H
uit jours après la naissance du Sauveur, ses parents le firent circoncire (Lc 2, 21), conformément à l’ordre donné par Dieu à Abraham au moment où Il lui promit d’établir une alliance éternelle avec lui et toute sa descendance : Et voici mon alliance qui sera observée entre Moi et vous : c’est-à-dire ta race après toi (…) quand ils auront huit jours tous vos mâles seront circoncis de génération en génération (Gn 17, 10-12). Celui-là même qui, par amour des hommes, a accepté de revêtir la nature humaine qu’il a créée, a poussé la compassion jusqu’à assumer celle-ci dans son état déchu et corrompu, sans toutefois se soumettre au péché. Par le retranchement de ce morceau de peau morte, symbole de la mortalité des hommes pécheurs, Lui, le Pur, le sans-péché, acceptait de recevoir le signe de la réconciliation qu’en tant que Dieu et Auteur de la Loi Il avait Lui-même instituée. Dès son arrivée sur la terre, Il se soumet humblement au précepte de la Loi, montrant ainsi que les figures obscures trouvent en lui leur accomplissement. Les quelques gouttes de sang qu’Il verse en ce jour sont le prélude du sang qu’Il va bientôt verser sur la Croix pour laver les péchés du monde et nous délivrer de notre condamnation ; c’est pourquoi, avec la circoncision du Seigneur, c’est en fait le mystère complet de notre Rédemption que nous commémorons. Aujourd’hui, par la circoncision du Second Adam, prend fin la circoncision charnelle de l’ancienne Alliance, et la Nouvelle et véritable Alliance, marquée par une circoncision spirituelle, est inaugurée par son sang. Le baptême chrétien constitue cette véritable circoncision spirituelle, ce signe de l’appartenance au peuple nouveau, non plus par le retranchement d’un morceau de peau morte, mais par l’affranchissement de la mort elle-même accomplie par la communion à la mort et à la Résurrection vivifiantes du Seigneur. Pour cette raison, saint Paul et les Apôtres se sont opposés avec énergie à ceux qui voulaient contraindre les convertis venus du paganisme à se faire circoncire (Act 15, 5-30 ; 1 Cor 7, 18-19 ; Gal 2, 6 et 6, 15). C’est en Lui (le Christ), dit-il, que vous avez été circoncis d’une circoncision qui n’est pas de main d’homme (...) telle est la circoncision du Christ : ensevelis avec lui lors du baptême, vous en êtes aussi ressuscités avec lui, parce que vous avez cru en la force de Dieu qui l’a ressuscité des morts (Col 2, 1 1-12). En effet dans le Christ Jésus ni circoncision ni incirconcision, mais seulement la foi opérant par la charité (Gal 5, 6). En mettant un terme au précepte de l’Ancienne Alliance par sa propre circoncision, le Christ nous appelait donc à la circoncision du cœur, au renouvellement spirituel, qu’Il avait déjà annoncé par ses prophètes (Jr 4, 4 ; Rm 2, 25-29). C’est également sous forme de prophétie que Dieu avait ordonné à Abraham de pratiquer la circoncision de la chair une fois accomplis les sept premiers jours de la vie de l’enfant, symbole de l’ensemble du déroulement du temps (Gn 1). Le huitième jour figurait donc le passage au-delà du temps de ce monde de mort vers la vie éternelle, qui nous a été ouvert par la Résurrection du Seigneur le « huitième » jour de la semaine, lequel est également le premier et unique jour de la vie sans fin et sans changement. En étant circoncis le huitième jour après sa naissance, le Christ nous annonçait donc sa Résurrection et notre délivrance finale. Conformément à l’usage, Joseph, en ce jour,  donna à l’enfant le nom que l’Ange de Dieu lui avait indiqué à (Mt 1, 21 ; Lc 1, 31) : JÉSUS, c’est-à-dire Sauveur. Par ce seul nom était ainsi révélée sa mission sur la terre, ce pourquoi le Dieu éternel et Créateur s’est fait homme. Le nom de JÉSUS résume et exprime tout le mystère de notre Salut. Plus qu’un mot conventionnel, il rend mystérieusement présente la Personne elle-même du Sauveur, dans toute sa puissance triomphante. Ainsi Dieu l’a-t-il exalté et lui a-t-il donné le Nom qui est au-dessus de tout nom, pour que tout au nom de Jésus, s’agenouille, au plus haut des cieux, sur la terre et dans les enfers, et que toute langue proclame de Jésus-Christ qu’il est SEIGNEUR à la gloire de Dieu le Père (Phil 2, 9-11). Comme le montre d’innombrables exemples dans la sainte Écriture (Act 3, 6 ; 4, 7, 10, 30 ; 10, 43 ; 16, 18 ; 19, 13, etc.) et dans les Vies des saints, c’est par le Nom de Jésus invoqué avec foi que les miracles s’accomplissent, que les démons et les forces de la mort prennent la fuite, comme brûlés par le feu de sa divinité, conformément à sa promesse : Et tout ce que vous demanderez en mon Nom, je le ferai… (Jn 14, 13). C’est pourquoi, les chrétiens orthodoxes, témoins de ce Nom qui procure la Vie (Jn 20, 31), se doivent de tout faire au nom de Jésus : Quoi que vous puissiez dire ou faire, que ce soit toujours au nom du Seigneur Jésus, rendant par Lui grâce au Père (Col 3, 17). En répétant sans cesse, en toutes circonstances et à chaque respiration la sainte prière : « Seigneur Jésus-Christ, aie pitié de moi pécheur ! » ce sera la Personne même de notre Seigneur qui habitera nos pensées, qui inspirera notre conduite, qui purifiera nos passions et qui, trouvant peu à peu une demeure stable dans notre cœur, fera alors resplendir en nous la Lumière divine de sa Face. La commémoration de la Circoncision, le huitième jour après la Nativité, est donc aussi la fête du saint Nom de Jésus et de la prière qui nous procure la grâce de son Esprit Saint.
(Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras)
Tropaire du dimanche, 7ème ton
Pазрyши́лъ ecи́ Кресто́мъ Tвои́мъ сме́рть, отве́рзлъ ecи́ разбо́йнику pа́й, мироно́сицамъ пла́чь преложи́лъ ecи́ и aпо́столомъ проповѣ́дати повелѣ́лъ ecи́, я́ко воскре́слъ ecи́, Xpистé Бо́же, да́руяй мípoви вéлiю ми́лость.
Tu as détruit la mort par Ta Croix, Tu as ouvert le paradis au larron,  Tu as transformé le pleur des myrophores, et ordonné à Tes Apôtres de prêcher que Tu es ressuscité,  Christ Dieu, accordant au monde la grande miséricorde.

Tropaire de la Circoncision, tropaire ton 1
На престо́лѣ огнезра́чнѣмъ въ вы́шнихъ сѣдя́й со Отце́мъ Безнача́льнымъ и Боже́ственнымъ Твои́мъ Ду́хомъ, благоволи́лъ еси́ роди́тися на земли́ отъ Отрокови́цы Неискусому́жныя, Твоея́ Ма́тере, Іису́се, сего́ ра́ди и обрѣ́занъ бы́лъ еси́, я́ко Человѣ́къ осмодне́вный. Сла́ва всеблаго́му Твоему́ совѣ́ту, сла́ва смотре́нію Твоему́, сла́ва снизхожде́нію Твоему́, Еди́не Человѣколю́бче.
Sans changement tu assumas la condition humaine, étant Dieu par nature, Seigneur compatissant; pour accomplir le précepte de la Loi, tu as voulu subir la circoncision de la chair afin de dissiper les ténèbres et d'arracher le voile où s'enveloppent nos passions. Gloire à ton immense bonté,  gloire à ta miséricorde, ô Verbe de Dieu,  gloire à l'ineffable tendresse qui t'a fait descendre jusqu'à nous.

Tropaire de saint Basile, ton 1
Во всю́ зе́млю изы́де вѣща́ніе твое́, я́ко пріе́мшую сло́во твое́, и́мже боголѣ́пно научи́лъ еси́, естество́ су́щихъ уясни́лъ еси́, человѣ́ческія обы́чаи украси́лъ еси́, ца́рское свяще́ніе, о́тче преподо́бне, моли́ Христа́ Бо́га спасти́ся душа́мъ на́шимъ.
Par toute la terre ton message s'est répandu et ta parole fut reçue dans tout l'univers; par elle tu as enseigné les divines vérités, expliqué la nature des êtres et redressé la conduite des humains; Père saint, Pontife au nom royal, prie le Christ notre Dieu pour le salut de nos âmes.
Kondakion de saint Basile le Grand, ton 4
Яви́лся еси́ основа́ніе непоколеби́мое Це́ркве, подая́ всѣ́мъ некрадо́мое госпо́дьство человѣ́комъ, запечатлѣ́я твои́ми велѣ́ньми, небоявле́нне Васи́ліе преподо́бне.
Pour l'Église tu t'es montré comme inébranlable fondement, faisant part à tout mortel de l'inscrutable Seigneurie  et la marquant du sceau de tes enseignements, vénérable Basile, révélateur du ciel.

Kondakion de la Circoncision, ton 3
Всѣ́хъ Госпо́дь обрѣ́заніе терпи́тъ и человѣ́ческая прегрѣше́нія, я́ко Бла́гъ, обрѣ́зуетъ, дае́тъ спасе́ніе дне́сь мíру. Ра́дуется же въ вы́шнихъ и Созда́телевъ іера́рхъ, и свѣтоно́сный, боже́ственный таи́нникъ Христо́въ Васи́лій.
Le Seigneur de l'univers daigne subir la circoncision et retranche, dans sa bonté,  les fautes qui couvraient l'humanité; en ce jour il donne au monde le salut. Au plus haut des cieux se réjouit le pontife du Créateur, l'initiateur des divins mystères, saint Basile le Grand, qui porte la lumière du Christ notre Dieu.

Au lieu de « Il est digne en vérité... », ton 8
О Teбѣ́  páдуeтся, Благода́тная, вся́кая твápь, Áнгельскій coбópъ и человѣ́ческiй póдъ, ocвяще́нный xpáме и paю́ слове́сный, дѣ́вственнaя пoxвaлó, изъ Heя́же Бо́гъ воплоти́cя, и Mладе́нецъ бы́́сть, пpéжде вѣ́къ сы́й Бо́гъ  нáшъ; Ложесна́ бо Tвоя́ пpecто́лъ coтвopи́, и чpéво Tвое́ простра́ннѣe небécъ coдѣ́лa. О Teбѣ́ páдуeтся Благода́тная, вся́кая твápь, cлáва Teбѣ́.
En Toi se réjouissent ô Pleine de Grâce, toute la création, le chœur des anges et le genre humain. O Temple sanctifié, ô paradis spirituel, ô Gloire virginale, c’est en Toi que Dieu s’est incarné, en Toi qu’est devenu Petit Enfant Celui qui est notre Dieu avant tous les siècles. De Ton sein, Il a fait un trône plus vaste que les cieux. O Pleine de Grâce, toute la création se réjouit en Toi. Gloire à Toi.

VIE DE SAINT BASILE LE GRAND
Saint Basile le Grand naquit à l’époque de l’empereur Constantin. Alors qu’il n’était pas encore baptisé, il passa quinze ans à Athènes, où il étudia la philosophie, la rhétorique, l’astronomie et toutes les autres disciplines séculières de son temps. Ses camarades d’école étaient Grégoire le Théologien et Julien, qui devait devenir plus tard Julien l’Apostat. Ayant atteint la maturité, il se fit baptiser dans le Jourdain, en compagnie de son vieux maître Eubule. Il fut évêque de Césarée, en Cappadoce, durant près de dix ans, et mourut à l’âge de cinquante ans. Grand défenseur de l’Orthodoxie, grande lumière de pureté morale et de zèle religieux, grand esprit théologique, grand bâtisseur et pilier de l’Église de Dieu, Basile a pleinement mérité son titre de « Grand ». Dans l’office établi pour sa fête, il est appelé « abeille de l’Église du Christ », qui apporte du miel aux fidèles tout en piquant de son dard les hérétiques. On a conservé d’innombrables ouvrages de ce Père de l’Église, de caractère théologique, apologétique, sur l’ascèse et les canons. Il y a aussi la Liturgie qui porte son nom. Cette Liturgie est chantée dix fois par an : le 1er janvier, la veille de la Nativité et de la Théophanie (sous réserve de certaines exceptions), tous les dimanches du Grand Carême (à l’exception des Rameaux), le Jeudi Saint et le Samedi Saint. Saint Basile quitta paisiblement cette existence le 1er janvier 379, pour rejoindre le Royaume du Christ.
(Tiré du « Prologue d’Ohrid » de St Nicolas Vélimirovitch, Tome I, L’Âge d’Homme 2009)