"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 19 juillet 2014

Métropolite Hilarion [Alfeyev]: Que Ton règne vienne!


On Prayer XXV: “Thy Kingdom Come”


Que signifient ces mots? Après tout, le Royaume de Dieu viendra inévitablement, le monde finira, et l'humanité entrera dans une autre dimension. De toute évidence, nous ne sommes pas en train de prier pour que la fin du monde vienne, mais pour que le Royaume de Dieu vienne à nous, qu'il devienne réel dans nos vies, que notre présent -monotone, gris, et parfois sombre et tragique-, nos vies terrestres soient imprégnés de la présence du Royaume de Dieu. 

Qu'est-ce que le Royaume de Dieu? Afin de répondre à cette question, il faut se tourner vers l'Evangile et se souvenir que Jésus-Christ a commencé sa prédication par les mots: Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche (Matthieu 4:17). Puis, le Christ a parlé à plusieurs reprises aux gens de son Royaume; Il n'a pas eu d'objection quand il a été appelé roi -par exemple, quand il est entré à Jérusalem et a été salué comme roi des Juifs. Même quand il a été jugé et moqué, calomnié, diffamé, le Seigneur a répondu à la question apparemment ironique de Pilate: Es-tu le roi des Juifs? Par les mots: Mon royaume n'est pas de ce monde (Matthieu 18:33-36). 

Ces paroles du Sauveur contiennent également une réponse à la question de ce qu'est le Royaume de Dieu. Lorsque nous nous tournons vers Dieu avec les mots "que Ton règne vienne," nous demandons que ce royaume surnaturel et spirituel du Christ devienne une réalité dans nos vies, que la dimension spirituelle dont parlent tant de gens, mais que si peu connaissent par expérience, devienne manifeste dans nos vies. 

Quand le Seigneur Jésus-Christ a dit à Ses disciples ce qui l'attendait à Jérusalem - les tourments, la souffrance et la mort sur ​​la Croix - la mère de deux d'entre eux lui dit: Fais que mes deux fils puissent siéger avec Toi, l'un à Ta droite, et l'autre à Ta gauche, dans Ton royaume (Matthieu 20:21). Il parlait de la façon dont il devait souffrir et mourir, mais elle imaginait un homme sur un trône royal et voulait que ses fils soient à côté de lui. Mais, comme nous le comprenons, le Royaume de Dieu a été révélé sur la croix: le Christ a été crucifié, saignant abondamment, et surtout au-dessus de lui était accroché un signe: "Roi des Juifs." 

Ce n'est que plus tard que le Royaume de Dieu a été révélé dans la glorieuse et salvifique Résurrection du Christ. C'était ce Royaume qui nous était promis: un Royaume qui est donné par de grands efforts et de grandes tribulations. Le chemin vers le Royaume de Dieu passe par Gethsémani et le Golgotha​​: à travers les épreuves, les tentations, les peines et les souffrances, qui nous frappent tous. Nous devons nous en souvenir quand nous disons la prière "Que Ton règne vienne." 

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après



vendredi 18 juillet 2014

Un miracle récent de Saint Serge ( Fête le 5/18 juillet)



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Le père Jules Koustanov, ancien étudiant à la Laure de la Trinité Saint Serge et des écoles ecclésiastiques de Moscou, était recteur de l’église de l’Annonciation dans la ville de Miass. Le 8 octobre 2012, jour de la mémoire de saint Serge, il célébra la Liturgie et décida, comme il le faisait toujours les jours de fête, de s’adresser aux fidèles par un sermon qu’il prononçait depuis l’ambon. Mais, pour la première fois depuis qu’il était prêtre, il descendit soudain de l’ambon et partit prononcer son sermon près de l’icône de saint Serge, à l’intérieur de l’église. 

Il partit, comme si quelqu’un le menait par la main. Or, après un court instant, alors qu’il prononçait son sermon, se produisit une chose à peine vraisemblable. Dans la rue voisine, deux jeune gens ivres conduisaient à très grande vitesse une voiture qui, s’envola à fond de train sur le mur de l’église en bois à une hauteur de 1,50 à 2 mètres. 

Le choc se produisit près du sanctuaire, où des poutres en bois massif s’abattirent sur l’ambon, précisément là où le prêtre avait l’habitude de prêcher. L’iconostase fut brisée, la poutre de soutien qui se trouvait près de la solea fut  arrachée. 

Si le prêtre s’était trouvé là, il aurait été grièvement blessé, voire tué. Par la miséricorde de Dieu, personne ne fut blessé, pas mêmes les ivrognes dans l’automobile.

 Les paroissiens ont dit au père Jules : « Mon Père, c’est le Seigneur Lui-même qui vous a sauvé ».

Version française Bernard Le Caro
d'après 

Врезавшийся в Благовещенский храм автомобиль. Миасс

jeudi 17 juillet 2014

GOLDMAN SACHS VEUT LA SERBIE ET POURQUOI ( A LIRE AVEC ATTENTION )

GOLDMAN SACHS VEUT LA SERBIE ET POURQUOI ( A LIRE AVEC ATTENTION ) 
du 15 au 19 juillet 2014 : Quand Goldman Sachs commence à s'intéresser à un pays comme la Serbie, soyez sûrs que la banque de Lucifer a déjà préparé sa mise en esclavage, et je vais vous en faire la démonstration avec, entre autres, un article de juillet 2013: "Goldman Sachs eyes Serbia. A delegation of the world's leading investment will arrive in Serbia on a 2 day visit". Regardez quels ministres ils ont vus:

Minister of Energy, Development and Environmental Protection
Minister of Agriculture Water Power Engineering and Forestry
Ministry of Foreign and Domestic Trade and Telecommunications
the Directorate for Commodity Reserves
the management of Transnafta, Zita Srbije, and Zita Vojvodine, lire ici B92 traduit.
 
Mais ce n'est pas fini, en fait le plus intéressant commence: The Goldman Sachs delegation will also visit RTB Bor (la mine d'or) to get familiar with its operations and future development projects. One of the main discussion topics will be the formation of mandatory reserves of oil derivatives in Serbia as well as possible recapitalization of RTB BorBesides, the two sides will also talk about investment opportunities in the field of production funding, export and import of cereals, sugar and metals.". Et aussi dans les infrastructures pour stocker le pétrole... (Hello Mercuria, Hello Blythe) 
Traduction: si Goldman Sachs va mettre la main sur la mine d'or, c'est qu'ils savent que le cours de l'or va s'envoler à un moment précis, celui de l'effondrement d'autres banques, je pense européennes. Donc, ils jouent avec 2 ou 3 ans d'avance (là c'était en 2013). Surtout quand vous savez que GS a toujours dit qu'il ne fallait pas investir dans l'or... ha ha ha. Bref, là vous avez une info en or. Ajout: Goldman s'intéresse aussi aux mines de cuivre, toujours à Borlire ici Tanjug.
En même temps, la semaine passée (juillet 2014 donc), le ministre des Finances serbe (qui a discuté avec GS) a demandé à ce que 160.000 fonctionnaires serbes soient licenciés, et que les salaires et les retraites soient abaissées de 30% dans tout pays. Ca ne vous rappelle rien? Le plan de Goldamn pour la Grèce... Et aussi quand Goldman a dit que les salaires des Français étaient trop élevés et qu'il fallait les baisser de 30%!
Le Premier Ministre serbe a refusé autant de licenciements, du coup l'autre lui a collé sa démission: "Lazar Krstic, a démissionné samedi en raison de désaccords avec le chef du gouvernement Aleksandar Vucic sur le rythme et l'ampleur des réformes qu'il juge nécessaires pour contenir les dépenses publiques ... demandant ainsi une baisse des pensions de retraite d'au moins 20%, des baisses de salaires d'au moins 15% dans la fonction publique et une hausse des tarifs de l'électricité de 30%lire ici Reuters sur ZoneB.
PS: Cerise sur le gâteau, n'oubliez pas, la Serbie est aussi un pays orthodoxe, comme la Grèce. Rajouter un S à PIIGS, ça doit ravir Lloyd Blankfein, le banquier de Lucifer, son Dieu.
Revue de Presse par Pierre Jovanovic © www.jovanovic.com 2008-2014

Père Païssios/ Grec/ anglais


Video: pour faire un komboskini ou tchotki (chapelet orthodoxe de laine)

mercredi 16 juillet 2014

Faites ce que je dis, surtout pas ce que je fais: l'œcuménisme et l'amour chez les Bisounours!



Saints Nouveaux Martyrs Serbes

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Saints Nouveaux Martyrs
Serbes
du Camp 
de Concentration
de Jasenovac

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Ce blog n'est pas un forum, c'est la raison pour laquelle les commentaires ne sont pas ouverts. Je réponds toujours personnellement aux correspondants qui donnent leur adresse, lorsque leurs commentaires me concernent et j'ignore les autres s'ils sont anonymes ou lorsque lorsqu'ils sont liés aux traductions pour lesquelles je donne le lien de la source de l'article s'ils veulent y faire leurs commentaires. Je me sens cependant obligé de faire une mise au point à propos d'un message reçu qui concerne l’article sur l'Ukraine, et l'uniatisme Heureux les artisans de paix publié sur ce blog la semaine dernière... (http://orthodoxologie.blogspot.ch/2014/07/heureux-les-artisans-de-paix.html)…

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Un courageux correspond anonyme, à l’abri de son anonymat et de son défaut d’adresse de courriel qui me permettrait de lui répondre personnellement, illustre parfaitement l’expression Chutzpah (u (‫חֻצְפָּה‬)‬) invoquant en hébreu l’insolence, l’audace et l’impertinence. On emploie cette expression pour caractériser quelqu’un qui a dépassé outrageusement et sans vergogne les bornes du comportement acceptable par absence de honte. Dans le cas présent l'ignorance, l'inconscience et la suffisance sont aussi du voyage...

Cet anonyme correspondant, passionné par les Pères du Désert, est fasciné par mon zèle (sic), mais il est triste que je n’aie pas compris la prééminence de l’amour sur toutes les autres formes de spiritualité (re sic!). Il me cite aussi saint Silouane qui enseigne l’amour des ennemis. Il est tout à fait permis d'être moins léger quand on parle de spiritualité…  Lorsque le sage montre la lune, le sot regarde le doigt, comme le dit si bien la sagesse chinoise...

Je ne vois pas le rapport avec le fait que je rapporte simplement quelque chose d'obvie et de patent : l’uniatisme catholique romain délétère et criminel est toujours en vogue et cautionné à Rome, et Rome va bientôt canoniser (malgré la protestation de l'Eglise orthodoxe serbe) l’immonde cardinal Stepinac, séide du poglavnik Pavelic qui fut responsable de la conversion forcée, de la torture ou de la mort de milliers de Serbes, et du trépas de milliers de Juifs et de Roms avec eux. 

D’autre part, je le rapporte (mais la vérité n'est-elle pas compatible avec l'amour?) récemment encore, le pape actuel, comme ses prédécesseurs, a donné en exemple d’unité chrétienne l'assassin Josaphat Kuntzévitch, grand tueur d’orthodoxes. C'est sans doute une preuve d'amour?!

Et bien sûr, Ante Pavelic, le Führer croate, fut aidé à s'enfuir par l'église romaine, en Argentine puis en Espagne, et il mourut à Madrid après avoir reçu la bénédiction du bon pape Jean XXIII. Et comme le disent ses fidèles sur leur blog, pour son dernier voyage, il emporta entre ses mains le crucifix que lui avait offert Pie XII en 1941. Oui! il y eut beaucoup d'amour au Vatican pour les criminels, moins pour les pauvres bougres serbes, juifs et roms dont ils furent les victimes!

D'autre part, last but not least, la politique agressive du Vatican vis-à vis de l'Orthodoxie se poursuit encore de nos jours: création d'un nouveau diocèse uniate à Bucarest où il n'y en eut jamais dans le passé, aide matérielle de l'église uniate ukrainienne à l'armée ukrainienne lui permettant d'acheter du matériel militaire pour lutter contre les "rebelles orthodoxes". Encore une preuve "d'amour", mais lequel? Pas celui du Christ!

Si l’on doit dialoguer avec Rome autrement que par des cérémonies tout à fait mondaines et convenues (fussent-elles à Jérusalem à grand renfort de média), qui n'ont aucun intérêt dans la mesure où elles n'abordent ni les problèmes, ni les solutions, il est absolument nécessaire que Rome demande pardon en particulier pour ses crimes en Croatie durant la dernière guerre (récemment encore un prélat romain à qui on en parlait, disait qu’il fallait bien étudier la question… Dans une interview récente à la radio «Slobodna Evropa», l’archevêque Stanislav Hočevar avait, au sujet de l’éventuelle demande de pardon du pape au sujet des crimes commis pendant la Seconde guerre mondiale dans «l’État indépendant de Croatie» contre les orthodoxes serbes, donné la réponse suivante: «Le mot ‘pardon’ est si saint et important que nous devons le prononcer avec le sérieux et l’objectivité les plus grands. Dites-moi qui, jusqu’à maintenant, à étudié dans son ensemble, non seulement Jasenovac [le camp de concentration, en Croatie, où furent massacrés Serbes orthodoxes, juifs et roms, ndt], mais aussi tous les crimes [de cette époque, ndt]. Le Saint Père le fera [demandera pardon, ndt] très volontiers, lorsque les informations  seront objectives, car nous ne saurions jeter de telles paroles saintes dans le vide, sans clarté.» Tartuffe est toujours vivant, il est archevêque du Vatican!

Personne ne confond les catholiques et le catholicisme, personne ne confond les criminels et les simples fidèles qui n'en peuvent mais. Le Christ nous recommande d’aimer tous les hommes, c’est même à cela que l’on nous reconnaîtra comme Ses disciples. Les fidèles catholiques romains actuels ne sont pas responsables des crimes du passé, cependant leurs hiérarchies qui les cachent, les nient et les perpétuent ne peuvent prétendre être innocentes. Et il est pour le moins très bizarre de se voir reprocher un manque d’amour lorsque l’on proteste parce que Rome continue à nous présenter les assassins de nos frères orthodoxes comme des modèles de sainteté, et leur action criminelle comme une voie chrétienne à suivre pour l’unité des chrétiens.

un certain nombre d'articles sur cette période troublée:








et quelques livres :

V. Novak, Magnum Crimen, publié à Zagreb

Marco Rivelli, Le Génocide Occulté, Editions l'Age d'Homme

Hervé Laurière, Assassins au Nom de Dieu, Editions l'Age d'Homme

Les archives du Vatican devraient aussi aider à se documenter, en particulier sur la réaction horrifiée du Cardinal français Tisserant, face aux conversions forcées et aux massacres perpétrés par les nazis oustachis, leur Poglavnik (Führer) Pavelic avec le soutien de l'église locale dirigée par Stepinac. 

Il est vrai que le Cardinal Stepinac a été béatifié par Rome. Monsaigneur Stepinac [dénonça] la persécution des Serbes par le gouvernement oustachi dans une lettre de protestation datée du 24 mars 1945 (sic) [C’est relativement tard… sentait-il le vent tourner? Ce n'était pas difficile alors? Le Diable se fait ermite en vieillissant ! Avant cette date, rien. Par contre d’innombrables photos où on le voit faire le salut nazi en compagnie des Oustachis…] (Lacroix-Riz, Le Vatican, l'Europe et le Reich, p. 425). Dans la période précédente, s'il y eut protestation, elle fut tellement discrète que personne n'en a trouvé trace nulle part: en 1951, le chargé d'affaires français au Vatican, d'Ormesson, avec une certaine ironie, s'interrogeait sur l'absence de publicité donnée par l'archevêque aux condamnations antérieures.(op. cit.)


En effet, en 1942, le sieur Stepinac fut nommé par le Führer croate Ante Pavelic aumônier principal des forces oustachies. Il était ainsi remercié du Te Deum qu'il avait fait célébrer quelques mois plus tôt pour remercier Dieu et lui demander de bénir le Poglavnik [Führer en croate] Ante Pavelic.

L'Archevêque Ivan Saric, n'avait-il pas montré la voie aux fidèles avant son chef, en publiant une Ode au Poglavnik qui est un crachat sur la Sainte Face du Christ? Dans cette ode délétère, il célèbre Dieu, les Croates et "l'Oustachi magnifique" (Pavelic). On pense irrésistiblement à Mgr Jean de Mayol de Lupé, prélat catholique français (?) qui fut aumônier de la Division SS Charlemagne, décoré de la Croix de Fer de 2ème classe, et qui semblait souvent confondre le Führer avec Notre Seigneur. Fut-il censuré et réduit à l'état laïc par Rome? Il semble que non!

L’évêque orthodoxe Platon de Banja Luka, devant être expulsé, demanda à un évêque catholique, le Dr Jozo GARIC (qui était croate, comme les oustachis) d'intervenir auprès de l'officier autorisé et de lui permettre de rester pendant deux ou trois jours de plus afin de se préparer pour le départ. Cet évêque catholique lui dit d'être calme et paisible. Cependant, les oustachis arrêtèrent l’évêque Platon la nuit suivante, le 5 mai 1941, et l'emmenèrent, avec le prêtre Dušan Subotic […]. Ses tortionnaires ferrèrent les pieds de Monseigneur Platon comme à un cheval et le firent marcher, dans d'horribles souffrances, jusqu'à quelques kilomètres de la ville. Comme il s'était effondré, ne pouvant plus marcher, on lui arracha la barbe, ainsi qu'aux autres prêtres, et, sur sa poitrine nue, les Oustachis allumèrent un feu de charbon de bois. Après quoi ils furent achevés à coups de hachette et jetés dans la rivière Vrbanja. L’oustachi Asim Celic commit cet acte répugnant. Le corps de l'évêque, qui avait été marqué et défiguré, fut retrouvé dans le village de Kumsale, le 23 mai 1941.

Il est vrai aussi que certains camps dirigés par des moines franciscains, organisateurs de concours d'égorgements de Serbes et de Juifs, n'ont pas laissé d'archives dans la tourmente de la fin de la Seconde Guerre Mondiale… La lecture de Kaputt de Curzio Malaparte, devrait aussi édifier Son Eminence Stanislav Hočevar sur le bel humanisme des héros oustachis catholiques de cette époque.

Enfin Son Eminence devrait trouver trace de ce témoignage qui suit:

A la radio de Londres, le 16 Février 1942, un Croate, Veceslav Vilder sauva l'honneur de ses concitoyens et coreligionnaires catholiques et exposa au monde l'infamie du prélat:
" Et maintenant autour de ce Stepinac, les pires atrocités se commettent... le sang fraternel coule en ruisseaux... Les orthodoxes sont convertis de force au catholicisme, et nous n'entendons pas la voix de l'Archevêque Stepinac prêchant la révolte. Mais nous lisons qu'il participe à des parades fascistes et nazies. 
Et ce qui est pire encore: l'évêque de Zagreb, Salis-Sevis, dans son discours de nouvel an, a directement glorifié Pavelic, et l'archevêque Stepinac n'a pas repris son évêque... et un autre archevêque catholique, Saric, à Sarajevo, a composé le 24 Décembre [ ! ], toute une longue ode à Pavelic." 

Ce que ce brave et authentique patriote yougoslave catholique ignorait, c'est l'étendue de cette collaboration et son horreur.

Si "l'ignorance ne s'apprend pas" (Gérard de Nerval), la mauvaise foi peut devenir une seconde nature.

Comme le dit la chanson Nuit et brouillard, à propos des êtres que la barbarie nazie mit dans des camps de la mort, « je twisterai les mots s’il fallait les twister pour que nos enfants sachent qui vous étiez, » vous les victimes des crimes oustachis, pour lesquels Rome ne veut toujours pas demander pardon.

Relisons le Grand Inquisiteur de Dostoïevsky, 
il est toujours d'actualité!

*

Tiré du calendrier orthodoxe:

Saints nouveaux-martyrs de Serbie
Priez Dieu pour nous!

En mai 1941, les milices nationalistes croates équipent le camp de concentration de Jasenovac, où seront assassinés de 1941 à 1945 des centaines de milliers de prisonniers, pour la plupart serbes et juifs. Dans cette même période, le régime oustachi du dictateur Ante Pavelic, appuyé par Hitler et Mussolini, et bien vu d’une partie de la hiérarchie catholique, conduit au massacre cinquante mille Juifs, sept cent mille orthodoxes serbes, et même des catholiques slovènes, détruisant presque toutes les synagogues de la Croatie et 299 églises orthodoxes. Le Patriarcat orthodoxe serbe paya un prix très élevé à la furie dévastatrice des oustachis : six évêques, plus de 300 prêtres et 222 religieux perdirent la vie en ce bref laps de temps. Dans la seule éparchie orthodoxe de Plaski, ne restèrent plus vivants que 5 prêtres sur 137. Les chefs religieux, les rabbins d’une part, et les métropolites d’autre part, furent contraints à subir en public, qu’ils soient vivants ou morts, des atrocités sans nom. Parmi les principaux collaborateurs du régime inhumain de Pavelic, il y eut même quelques religieux catholiques. Les évêques qui osèrent élever la voix en faveur des juifs furent une minorité ; et presque personne ne se manifesta pour défendre les Serbes. Le martyre de l’Église serbe et des juifs croates, conséquence avant tout de haines nationalistes nourries depuis longtemps dans ces pays de frontières, doit être un avertissement à se souvenir combien les expressions de la foi religieuse ont en tout temps à veiller sur l’instrumentalisation dont elles peuvent être l’objet, et dont les résultats dans l’histoire ont toujours été dévastateurs. Mais chaque chrétien est appelé à vérifier si la foi en Christ est compatible avec une idéologie qui ne reconnaît pas la dignité et l’inviolabilité de la vie de tout homme.


De la nécessité vitale du retour à la Tradition orthodoxe

Sur le nouveau blog de Maxime

La vie de Henry "Robin" Amis


NE LE: 10 Juin, 1932 
DECEDE LE : Juin 13, 2014 
MARIÉ: avec Lillian Delevoryas, le 1er Avril, 1972 
OCCUPATION: Philosophe et écrivain sur le Christianisme Primitif
ENFANTS: Robert, Diana, Freya, Pierre et Nicolas 
PETITS ENFANTS: Janine, Phoebe, Henry et Wilf 

Un expert du christianisme qui a beaucoup écrit sur le sujet a disparu. Henry Amis, connu sous le nom de Robin, a publié des livres sur la base de ses propres recherches et traductions de l'histoire chrétienne. 

Son travail a porté sur les premiers siècles du christianisme, avant que l'Eglise ne se subdivise en plusieurs dénominations. Robin a toujours été soucieux de trouver le facteur unificateur dans toutes les églises chrétiennes, et à essayer de guérir les ruptures qui avaient divisé l'Eglise qui avaient eu lieu au cours des siècles. 

La plupart de ses recherches ont été réalisées sur le Mont Athos, la montagne sacrée du nord de la Grèce, où il a fréquenté les monastères pendant une période de 30 ans. 

Durant ce temps, il a exploré les différentes techniques de prière et l'hésychasme, les traditions de prière, encore pratiquées par les moines. Il a simplifié le sujet et ses livres les a présentées d'une manière qui fait sens pour les laïcs, hommes et femmes vivant dans le monde. 

Un de ses livres, A Different Christianity (Un Christianisme différent), a été publié par les Presses de l'Université de l'État de New York en 1995. Un livre plus récent, Views from Mount Athos (Vues du mont Athos), qui est sorti cette année, décrit ses expériences en tant que pèlerin sur la Sainte Montagne. 

Ses écrits ont attiré de nombreux étudiants à travers le monde et il a fait des cours en personne et par vidéoconférence. 

Ses funérailles ont eu lieu le 23 Juin à l'église orthodoxe de la Nativité de la Mère de Dieu , sur la route de l'Université, et  l'enterrement au Monastère de Brookwood dans le Surrey. 

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
cité par




mardi 15 juillet 2014

Père Sofian [Boghiu]: LA RANCUNE EST UN CANCER SPIRITUEL



Архимандрит Софиан (Богиу)

L’archimandrite Sofian (Boghiu), appelé Serge au saint Baptême, est né en 1912 dans une famille de pieux chrétiens qui vécut dans le district de Bălți en Moldavie. À l’âge de 14 ans, il entra au skite de Rugi, dans le district de Soroca, et y resta onze ans comme novice. 

En 1932, il entra à l’école monastique du monastère de Cernica, près de Bucarest. En 1937, il prononça ses vœux monastiques; en 1939, il fut ordonné diacre. De 1940 à 1945, il étudia à l’Académie des Beaux Arts de Bucarest, de 1942 à 1945, à la faculté théologique de la même ville. 

Ordonné prêtre au monastère Antim de Bucarest, il devint son higoumène et, en 1954, il fut nommé higoumène du monastère de Plumbuita, à Bucarest également. En 1958, il fut arrêté et condamné à 15 ans de travaux forcés pour avoir participé au mouvement spirituel « Buisson ardent » (« Rugul Aprins »). 

Au bout de six ans, il fut libéré lors de l’amnistie générale prononcée par le régime. Libéré, il fut néanmoins placé sous étroite surveillance des services secrets. Iconographe professionnel, il orna 25 églises et monastères en Roumanie et aussi le monastère Deir el Harf, au Liban, la cathédrale de Homs et l’église de Hama en Syrie. Le père Sofian était l’un des pères spirituels roumains renommés et il était appelé « l’apôtre de Bucarest ». Il s’endormit dans le Seigneur le 14 septembre 2002 au monastère de Căldăruşani, à l’âge de 90 ans.  

*


Nous nous trouvons, avec l’aide de Dieu, à la fin de la troisième semaine de carême. Les saints Pères, et nous suivons leur enseignement, nous rappellent constamment que le carême ne signifie pas seulement l’abstinence de la nourriture grasse, de la viande et des produits laitiers. 

Certains croyants observent très strictement le carême, et c’est bien qu’ils le fassent, mais ce n’est pas suffisant. Au carême physique, à savoir l’abstinence de la nourriture – nous devons toujours ajouter ce qui constitue son autre aspect, ce qui est le plus important en lui – l’abstinence du mal. Il faut jeûner de tout son être, afin que les yeux, l’esprit, la bouche, les mains et les jambes, tout s’abstienne du mal. 

Si l’on réussit à réunir ce carême de l’âme à celui du corps, ce sera ce que Dieu veut de nous. Mais si nous observons seulement le jeûne corporel, et ne nous soucions pas de l’autre, à savoir celui de l’âme, notre jeûne devient alors inutile : nous peinons, mais ne recevons pas de récompense.

Il nous faut bien réfléchir à cela, car chacun a besoin de Dieu. Il y a certaines circonstances dans la vie, où les hommes ne peuvent pas réellement nous aider, et nous nous tournons alors, dans notre esprit et notre cœur, vers le ciel et crions : "Seigneur, aide-nous!" Et Dieu nous aide, si nous nous tenons sur Sa voie. Mais si nous suivons notre propre volonté et ne faisons que du mal, si nous disons ce qu’il ne faut pas, et n’accomplissons que le mal, alors Dieu n’écoute pas notre prière, comme le dit le saint Apôtre Jacques[1]. Vous ne recevez pas d’aide et restez inexaucés parce que vous priez mal, vous demandez ce qui en réalité ne vous est pas utile, ou vous le demandez à Celui que vous avez méprisé jusqu’au dernier moment. Lorsque cela t’est nécessaire, tu implores Dieu dans la prière, et tu retournes ensuite à ta vie habituelle, le plus souvent une vie dans le péché.

Aussi, il serait bon de tourner notre attention sur les passions qui bouleversent et troublent notre vie intérieure. En étant troublés nous-mêmes, nous troublons aussi ceux qui nous entourent, et notre vie se transforme souvent en enfer : toute notre vie terrestre avec des scandales dans la famille, au travail, partout, avec tous les conflits possibles en raison de l’ambition, de la colère, des nerfs brisés et ainsi de suite. Pour cette raison, il sera bon, en ces jours de carême, que celui qui peut observer le jeûne corporel l’accompagne du jeûne de l’âme, de la prudence envers tout ce qui trouble notre vie intérieure et extérieure.

L’une des passions qui sévit constamment dans notre vie est la colère et, la main dans la main avec elle, les disputes, les conflits, qui vont parfois très loin. Comme conséquence de la colère, si nous ne parvenons pas à nous réconcilier le jour même avec celui avec lequel nous nous sommes querellés, une passion très dangereuse s’installe en nous : la rancune. 

Et tu gardes en toi cette rancune, tu ne peux prier, tu restes en esprit en dialogue constant avec celui avec lequel tu t’es disputé. En fait, l’autre aussi t’en veut et ressent également de la colère. Il détourne ses yeux de toi, il lui est pesant ou désagréable de te regarder, car tu l’as offensé, et toi-aussi.

Cette passion, appelée rancune, est le fruit diabolique de la colère. Je vais vous lire ce qu’écrit à son sujet St Jean Climaque. Ce grand psychologue spirituel, ce moine, vécut entre le VIème et VIIème siècle, et il a analysé l’âme et la personne humaine, comme aucun psychiatre de nos jours ne l’a fait, en saisissant les nuances subtiles de la vie des hommes, et pour cette raison, il s’arrêta sur la passion dont nous parlons maintenant : la rancune. Il dit ce qui suit en commençant son 9ème discours :

"Les saintes vertus ressemblent à l’échelle de Jacob, et les vices opposés à la sainteté, aux chaînes dont fut délivré Pierre, le coryphée des Apôtres. Car les vertus, en conduisant chacune à la suivante, portent celui qui les choisit jusqu’au ciel ; mais il est de la nature des vices de s’engendrer et de se tenir les uns les autres" [2]. Parce que tu fais le mal, tu trompes, tu hais, voles, accomplis beaucoup d’autres passions, puis elles t’étreignent, telles des chaînes, et tu deviens semblable à un véritable esclave. 

Si tu fais le bien, si tu accomplis les vertus, alors, comme le disent les saints Pères, ton intérieur est libéré de ce poison des passions, tu es de plus en plus rayonnant, tu deviens plus calme et tu sens que tu pries, tu sens que Quelqu’un te protège, tu sens que tu as un Maître qui en tout temps peut t’aider.

"Et puisque nous venons d’entendre la stupide colère nous dire que le ressentiment est son propre rejeton, il est sans doute opportun d’en dire maintenant quelque chose" (ch. 1). Le ressentiment est la fin à laquelle amène la colère, il est le fruit de la colère, « le gardien des péchés, la haine de la justice, et il est opportun d’en dire maintenant quelque chose » (ch. 2) car, comme le cancer dévore les cellules de notre corps, de même la rancune dévore les vertus, les bonnes œuvres, tant les nôtres que celles des autres.

" […]La haine de la justice, la ruine des vertus, le poison de l’âme, le ver rongeur de l’intellect, la honte de la prière."  Pourquoi la honte ? Parce que tu pries afin que Dieu te pardonne, et toi-même tu ne pardonnes pas ! Et il doit être honteux pour toi de demander que Dieu te pardonne, lorsque tu  es toi-même fâché avec ton prochain.

" […] Le tarissement de la supplication…", parce que lorsque tu pries, tu demandes que Dieu tarisse ta supplication. Tu n’as pas le droit d’être pardonné, si tu ne pardonnes pas toi-même.

" […] L’aliénation de l’amour ; c’est un clou enfoncé dans l’âme, un sentiment désagréable aimé dans la douceur de l’amertume, un péché continuel, une iniquité toujours en éveil, une malice de toutes les heures" (ch. 2). Cela veut dire que le ressentiment est "une sombre et triste passion, c’est un de ces vices engendrés par un autre, mais n’ont pas eux-mêmes de progéniture. C’est pourquoi nous n’avons pas l’intention de nous étendre longuement sur ce sujet "(ch. 3).
"Celui qui a apaisé la colère a éteint le ressentiment ; car des enfants ne peuvent naître que si leur père est vivant" (ch. 4). Tant que la colère vit en nous, le ressentiment continue. Aussi, avec les autres saints Pères, saint Jean Climaque dit à un autre endroit : "Dans un conflit, lorsque tu es en colère après quelqu’un, ne donne pas à ta volonté le premier mot, garde-le". 

Si tu es en colère et exaspéré et que tu dis le premier mot, tu en diras un autre, tu en ajouteras encore un plus méchant, et le conflit éclatera comme un feu, comme un incendie, et il sera déjà difficile de l’éteindre. Le conflit sera de plus en plus aigu, il brûlera, et cette colère, cette dispute et cette haine continueront, et tu ne pourras plus réparer ce qui a été fait le même jour.

"S’il t’arrive, après beaucoup de luttes, d’être encore incapable d’extraire cette épine (celle du ressentiment), prosterne-toi devant ton ennemi, même si ce n’est qu’en parole. Peut-être, par la suite, auras-tu honte de ta longue hypocrisie à son égard, et en arriveras-tu, stimulé par la brûlure de ta conscience, à l’aimer d’une parfaite charité"(ch. 11).

"Tu sauras que tu es entièrement débarrassé de cette infection, non pas simplement si tu pries pour celui qui t’a offensé, ni si tu échanges avec lui des présents, ni si tu le conviens à ta table, mais seulement si, apprenant qu’il est tombé dans quelque malheur spirituel ou corporel, tu souffres et pleures sur lui comme sur toi-même" (ch. 12). C’est  l’attribut de l’amour, dont parle l’apôtre Paul dans le chapitre 13 de la première épître aux Corinthiens : souffrir avec ceux qui souffrent, même s’il est ton ennemi. Si tu souffres avec lui et pries pour lui alors qu’il est dans un grand malheur, tu guériras et lui et toi-même.

L’hésychaste rancunier est une vipère, cachée dans un trou et qui porte au-dedans d’elle-même un poison mortel" (ch. 13).
Le souvenir des souffrances de Jésus guérit l’âme du ressentiment, par l’extrême confusion où la met l’exemple de Sa mansuétude" (ch. 14).
Les vers naissent dans le bois pourri, et le ressentiment s’installe chez ceux qui ne sont doux et paisibles qu’en apparence"(ch. 14). 

Tu te conduis bien, tu souris, mais tu te souviens du mal, qui pénètre ton intérieur. Le psalmiste dit : "Leurs paroles sont plus douces que l’huile, mais ce sont des traits acérés" (Psaume 54,33). Ainsi, cette paix mensongère dans ton âme, n’est en fait qu’une quelconque politesse… Tu souris, mais tu es toujours prêt à enfoncer le poignard dans le cœur de l’autre.

"Celui qui l’a rejeté (le ressentiment), a trouvé le pardon, mais celui qui s’y attache est exclu de toute compassion (de Dieu). Certains, pour obtenir le pardon, se livrent avec ardeur aux travaux et aux sueurs, mais l’homme qui oublie les offenses les surpasse. Car elle est vraie, cette parole: "Pardonnez promptement, et il vous sera abondamment pardonné"(cf. Matth. 6, 14-15).

Ainsi, le secret se renferme dans ce qui suit : se réconcilier avec son ennemi le jour même. "Que le soleil ne se couche pas sur votre colère" nous conseille la Sainte Écriture (Éph. 4,26). Que le soleil ne se couche pas sur notre colère, et alors le ressentiment sera expulsé de nous et les relations entre toi et moi et les autres seront remises en ordre.

"L’oubli des offenses est l’indice d’une sincère pénitence. Mais celui qui garde de l’inimitié et croit se repentir est semblable à un homme qui dort et rêve qu’il court" (ch.17). Peut-être avez-vous eu de tels songes : vous vous êtes vu courant à toute vitesse, effrayés par quelque chose, et, en vous réveillant vous étiez dans votre lit. De même celui qui veut garder en lui  le mal qu’on lui a fait: il semble qu’il s’est repenti, et en apparence il est devenu doux, mais il entretient l’inimitié en lui. Il est semblable à celui qui a l’impression de courir pendant son sommeil.

"J’ai vu des hommes pleins de ressentiment exhorter les autres à l’oubli des offenses, et, confondus par leurs propres discours, se libérer de leur passion" (ch. 18). Il est plus facile de parler que de faire.

"Que personne ne regarde ce sombre vice comme une passion inoffensive, car souvent il gagne même les hommes spirituels" (Ch. 19).
Et le dernier paragraphe, en bref: "C’était le neuvième degré. Qui l’a atteint peut demander désormais avec confiance au Dieu sauveur le pardon de ses péchés."
Amen.
*
Traduction Bernard Le caro 
que nous remercions


Notes:

[1] « Vous demandez, et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, dans le but de satisfaire vos passions » (Jacques 4,3).
[2] Les citations de St Jean Climaque sont empruntés à la traduction de l’Archimandrite Placide Deseille.