L’ancienne chapelle de la Mère de Dieu, à la chaussée d’Audenarde, est désormais dédiée au culte orthodoxe.
La vie de Francis Dermaux a toujours été faite de rebondissements. Fondateur des Chênes de Mambré, il célèbre le culte orthodoxe depuis peu. L’histoire de Francis Dermaux est digne d’un roman russe du XIXe siècle: complexe, aventurière, remplie de personnages, marquée par la spiritualité et la mystique…
Originaire du Mont-à-Leux, à Mouscron, où il est né le 31 décembre 1942, il a mené plusieurs vies très actives, et de front: professionnelle, engagée, spirituelle. Son parcours spirituel en particulier est hors normes.
«Récit d’un pèlerin russe»
Issu d’une famille catholique classique, il veut entrer au séminaire alors qu’il est adolescent. Ses parents s’y opposent et, jusqu’à ses 30 ans, il se tient «hors Église». Sa vie religieuse bascule en 1972. «Mon aîné faisait sa communion et je ne voulais pas y assister. Mais mon épouse était enceinte du deuxième… J’étais bien décidé à rester au fond de l’église quand on me tira par le bras. On me poussa vers le chœur, avec les autres parents. Là, j’ai vécu une expérience spirituelle très personnelle, très difficile à décrire. J’ai entendu qu’on me demandait d’acheter une bible et de la lire. Ce que j’ai fait. Très vite. Tout m’intéressait dans ce livre, comme si j’avais une soif d’apprendre inextinguible. J’ai eu de longues discussions avec un baptiste et avec un prêtre, grâce auxquelles j’ai pris conscience que je ne devais pas en rester là: il fallait mettre la Bible en pratique, aider mon prochain, ce que je fis avec mes centres d’accueil, mais aussi entrer en relation avec Dieu, par la prière. Mais comment prier? J’ai acheté un petit livre - «Récit d’un pèlerin russe» – qui m’a totalement bouleversé. Je pense que je suis devenu orthodoxe ce jour-là…»
Le passage à l’acte ne se fit pas en un jour. «J’étais dans un milieu catholique» explique-t-il. Il devient d’abord diacre, avec comme mission de «représenter l’Église au milieu des pauvres». Mais ses lectures sont axées sur la spiritualité orientale, «où l’on célèbre le Ciel et la Terre».
«Évolution inéluctable»
Les années passent, intenses et, l’hiver 2001, via le Cercle biblique œcuménique, il rencontre une dame orthodoxe avec qui il sympathise. Et qui l’invite à assister à un office à l’église Saint–Nicolas de Tournai, désormais vouée au culte d’orthodoxe. Le moment est décisif. Malgré le froid intense, malgré le peu de monde, malgré que tout se passait en grec, Francis Dermaux décide de passer à l’Église orthodoxe. Dix années vont encore se passer avant que cela ne devienne officiel.
De là à devenir ministre du culte orthodoxe, il y aura quelques écueils «un peu fatigants» à franchir… Si Guy Harpigny, évêque de Tournai, disait respecter l’« évolution inéluctable» de Francis Dermaux, il y eut encore pas mal de malentendus entre les hiérarchies catholiques et orthodoxes, soucieuses semble-t-il d’éviter tout incident diplomatique. Ce n’est qu’en mars 2014 que toutes les ambiguïtés sont levées. Depuis lors, Francis Dermaux peut célébrer le culte orthodoxe… russe.
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