"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 28 juin 2025

Pourquoi prier si rien ne change?


 

Question : Quelle est la signification de la prière ? Je continue à demander quelque chose au Seigneur, mais rien ne se passe. Je prie et je prie, rien ne change. Est-ce que je fais quelque chose de mal ? Peut-être que ce que je demande n'est pas agréable à Dieu ? Je demande qu'un homme malade soit guéri, mais il ne se sent pas mieux, peu importe combien je prie.

Réponse : Dans l'Évangile, il y a une parabole de la veuve importune et du juge injuste. Il s'agit d'une pauvre veuve qui n'arrêtait pas de venir vers un juge pour lui demander de la protéger de son adversaire et de lui accorder justice. Pendant longtemps, le juge refusa de la rencontrer et de satisfaire sa demande, mais il s'est finalement dit : « Elle ne me laissera pas tranquille tant que je ne ferai pas ce qu'elle dit, alors je lui accorderai justice ». 

Il est facile de comprendre pourquoi ce juge, qui n'avait ni crainte de Dieu ni respect pour personne, ne voulait répondre aux demandes de la pauvre veuve. Évidemment, elle n'avait rien pour le payer ou peut-être que ce qu'elle avait n'était pas suffisant. Pourquoi a-t-il finalement répondu ? Parce qu'elle n'arrêtait pas de le déranger et qu'il préférait finalement se débarrasser d'elle plutôt que de la laisser continuer à l'importuner.

Jésus-Christ tire une conclusion très intéressante de cette parabole. Il dit que puisque un juge injuste fait cela, comment ne pouvez-vous pas vous attendre à ce que le Dieu aimant réponde à votre prière ? Il est inhabituel que le Christ compare Dieu à un juge injuste, mais la méthode qu'il utilise s'appelle prouver par contradiction. Il nous rappelle que si nous voulons obtenir quelque chose de Dieu, nous devons demander sans relâche et ne jamais abandonner.

En même temps, il nous rappelle à plusieurs reprises que nos prières peuvent ne pas correspondre à la volonté de Dieu. C'est pourquoi la prière du Seigneur, qu'Il nous a lui-même recommandée, a les paroles : « Que ta volonté soit faite ». C'est la prière la plus importante qui devrait conclure toutes nos demandes. De la même manière, le Seigneur Jésus-Christ Lui-même a prié son Père la nuit précédant son arrestation : « Mon Père, s'il est possible, que cette coupe s'éloigne de moi! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que Tu veux.» (Matt. 26:39). D'une part, lui, en tant qu'homme, a demandé d'éviter la mort, si possible. D'autre part, Il a confié son destin à Dieu le Père.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

PRAVMIR

vendredi 27 juin 2025

Staretz Dosithée des forêts de Roslavl et Optina: LÈVE-TOI DE TON LIT DE MALADIE - JE PRENDRAI TA PLACE


Le staretz Dosithée était de l'Odnodvortsy [1] de Dragunskaya Sloboda dans la ville de Karachev, dans le gouvernorat d'Orel. Il vécut d'abord à l'ermitage Ploschansk de Kazan, où il fut tonsuré moine, puis il passé quarante ans en tant qu'ascète du désert dans les forêts de Roslavl du gouvernorat de Smolensk avec les startsy Barnabas, Nikita, Iakov, Vasilisk, Zosima, Adrian, Athanase, Arseny et d'autres. Vivait également à l'ermitage Ploshchansk à l'époque, le novice Timothée, qui allait bientôt devenir le père Moïse, higoumène du monastère d'Optina,  .

Père  Dosithée arriva à Optina en octobre 1827 et futa été reçu avec joie et honneur par le père Moïse comme un staretz par son disciple. Il était installé dans la skite. Le staretz se distinguait par une simplicité particulière et une douceur enfantine.

Staretz Dosithée d'Optina

Peu de temps avant le repos du staretz, il y a eu un incident digne d'attention et de mémoire. L'épouse du propriétaire foncier de Tula A. S. Voeikov, encore jeune femme, souffrait d'une forte fièvre. Tous les efforts des médecins s'avérèrent inefficaces. L'épouse effrayée et les proches, désespérant de son rétablissement, ne pouvaient rien faire d'autre que d'attendre son trépas imminent. Soudain, après avoir parlé à quelqu'un tranquillement comme cela leur semblait, elle se leva de son lit et demanda : « Où est le moine qui vient de venir me voir ? » Quand ils lui jurèrent  que personne n'était entré, qu'ils n'avaient vu personne, à ce moment-là, elle ressentit un soulagement de sa douleur et dit que celui qui était venu vers elle avait dit : « Pourquoi es-tu allongée là ? Leve-toi et va à l'ermitage d'Optina pour faire servir un moleben, et je m'allongerai à a place - ainsi Dieu l'a ordonné. »

Quelques jours plus tard, elle s'était complètement rétablie, et dès que sa force le permit, elle se rendit à Optina avec son époux pour remercier le Seigneur Dieu pour son rétablissement. À leur arrivée, ils  sortirent de la voiture et marchèrent le long du chemin menant à la skite. À cette époque, tous les frères, tant du monastère principal que de la skite, étaient à leur obédience commune de foin. Seul le staretz Dosithée était resté dans la skite. En se promenant dans la forêt à l'extérieur des portes, il rencontra les visiteurs et, avec une gentille salutation venant du cœur, il les a conduits dans la skite et la leur a fait visiter. La rencontre avec le père.Dosithée frappa l'ancienne patiente. Elle regarda le staretz avec une joie respectueuse, et cachant à peine ce sentiment, elle dit tranquillement à son époux : « Ce moine est étonnamment similaire à la fois en apparence et en simplicité de parole à celui qui m'est apparu durant ma maladie. »

Bientôt, après une maladie qui dura un certain temps, le père Dosithée reposa tranquillement en Christ à l'âge de 75 ans, après avoir passé cinquante ans dans le monachisme. Il mourut le 22 décembre 1828.


[1] D'après Wikipedia, version anglaise:


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après


jeudi 26 juin 2025

Savva Tống (Duệ Uyên): IMPLICATIONS POLITIQUES ET THÉOLOGIQUES DE L'ŒCUMÉNISME DU PATRIARCAT ŒCUMÉNIQUE

Le traité suivant nous a été envoyé par Savva (Tống Duệ Uyên), laïc orthodoxe du Vietnam.

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La poursuite de « l'unité chrétienne » par le patriarcat œcuménique par le dialogue avec les traditions non orthodoxes, en particulier le catholicisme romain, peut sembler noble en surface, mais elle soulève des questions théologiques et politiques.


Photo : orthodoxianewsagency.gr
     

Le Patriarcat œcuménique a souvent invoqué « l'esprit d'unité chrétienne » comme raison de dialoguer avec l'hérésie, c'est-à-dire des traditions en dehors de la foi orthodoxe, en particulier le catholicisme romain. Cependant, en réalité, cette approche est profondément politique, entrelacée avec la dynamique du pouvoir ecclésiastique. Il est crucial de distinguer : « l'unité » n'est pas synonyme d'« uniformité organisationnelle », et cela ne peut pas non plus impliquer d'effacer la frontière entre la vérité et l'erreur. Lorsque Constantinople utilise le terme « unité » sans établir de fondement basé sur la vérité révélée par la Sainte Tradition et le Saint-Esprit, cela cesse d'être de la théologie et cela devient une redéfinition politique de la nature de l'Église en utilisant des outils linguistiques.

Dans ce cadre, « l'unité » devient un symbole vide - un terme qui semble sacré mais qui est détaché de son véritable contenu dans la tradition orthodoxe. Il s'agit d'un exemple de manuel de philosophie postmoderne appliquée à la religion : où les mots sont redéfinis pour servir des structures de pouvoir, plutôt que d'être des expressions de vérité. L'« unité » n'est plus un objectif spirituel, mais un mécanisme pour rétablir le pouvoir symbolique de Constantinople dans un monde orthodoxe fragmenté.

L'orthodoxie ne rejette pas le désir d'unité. Mais l'Église n'a jamais défini l'unité comme une alliance organisationnelle avec un groupe qui maintient l'hérésie. Une fois qu'une Église continue de défendre des erreurs théologiques cruciales - telles que Filioque, le dogme de l'Immaculée Conception ou la suprématie absolue du Pape - toute communion qui ne repose pas sur la conversion est une trahison de l'essence de l'Église. Ce n'est pas un point de vue étroit, mais une proposition logique intrinsèque de la théologie orthodoxe elle-même. L'Église est le Corps du Christ, pas une organisation interconfessionnelle basée sur le compromis. Nous ne pouvons pas marcher à côté de l'erreur sans y être entraînés. Une Église qui s'unit à l'hérésie sans convertir cette hérésie est soit une Église qui a perdu la vérité, soit une Église qui n'a plus la conscience de distinguer la vérité du mensonge. Il ne s'agit pas de "relations interconfessionnelles", mais de la question ontologique de la vérité, qu'aucune tradition orthodoxe ne peut nier si elle défend toujours l'intégrité théologique.

Constantinople a de plus en plus perdu sa position dans le monde orthodoxe, en particulier avec la Russie, la Serbie et Antioche. Pour retrouver le pouvoir symbolique, elle a recours à des termes tels que « œcuménisme » et « unité chrétienne », en essayant de créer une image de leadership spirituel mondial, même si cela n'est pas soutenu par la théologie orthodoxe traditionnelle.


     

La situation en Ukraine est un exemple frappant de la façon dont le Patriarcat œcuménique a utilisé un modèle d'intervention impérial, complètement contraire à la tradition synodale de l'orthodoxie. La reconnaissance d'une Église ukrainienne nouvellement établie, malgré l'opposition de la grande majorité des autres patriarcats, n'est pas simplement un acte unilatéral - c'est l'établissement d'une nouvelle forme de "pouvoir ecclésiastique centralisé", un peu comme la façon dont la papauté a imposé son autorité aux églises occidentales pendant la période médiévale. Lorsque l'autonomie locale (autocéphalie) n'est plus le résultat d'un consensus entre les Églises, mais devient un privilège accordé "par le centre", l'essence même de l'orthodoxie - qui est la libre communion des Églises locales - est renversée à sa fondation. Il ne s'agit pas simplement d'une erreur administrative, mais d'un changement de paradigme en ecclésiologie : de la « communion égale » au « pouvoir hiérarchique ».

Malheur aux pasteurs qui détruisent et dispersent Le troupeau de mon pâturage! dit 'Éternel.

C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël, Sur les pasteurs qui paissent mon peuple: Vous avez dispersé mes brebis, vous les avez chassées, Vous n'en avez pas pris soin; Voici, je vous châtierai à cause de la méchanceté de vos actions, Dit l'Éternel.(Jérémie 23:1-2)

D'un point de vue politique, il s'agit de l'imposition de la structure moderne de l'État-nation sur un corps transcendant, ce que l'orthodoxie a toujours soigneusement évité. Mais Constantinople n'a pas seulement accepté ce modèle - elle a été la pionnière de sa mise en œuvre, au nom de « l'ordre ecclésiastique », mais en fait en tant qu'ordre de pouvoir.

La déclaration de compétence du Patriarcat œcuménique en Asie du Sud-Est, bien qu'elle n'ait pas de présence missionnaire active, illustre en outre une logique impériale vide. Dans la tradition orthodoxe, la juridiction est toujours liée à la communauté, à la présence pastorale, au sacrifice et à la responsabilité pratique. Un évêque sans troupeau n'a aucune autorité - seulement un statut nominal.

Une telle déclaration en Asie du Sud-Est reflète une ambition de "recartographier l'Église mondiale" selon un modèle "superviseur" de Constantinople, quels que soient le contexte culturel, l'identité ethnique et les besoins pratiques des fidèles locaux. Du point de vue de la philosophie politique, il s'agit d'une forme de colonialisme ecclésiastique - s'emparer des symboles et du pouvoir nominal sans assumer une responsabilité réelle, sans présence, sans écouter et sans s'incarner dans la vie locale.

L'orthodoxie a toujours mis l'accent sur le rôle de l'évêque en tant que « père spirituel » de la communauté - quelqu'un qui vit parmi le troupeau, meurt avec lui et assume la responsabilité de son salut. Une juridiction qui n'existe que dans la paperasse, sans mission, sans prêtres, sans soins pastoraux, n'est pas l'orthodoxie. C'est un camouflage politique !

Lorsqu'un évêque ou un patriarche abandonne le modèle d'incarnation - vivre et être présent avec la communauté - et s'appuie plutôt sur des lettres, des résolutions et des « certificats de pouvoir », c'est une trahison de l'essence eucharistique de l'Église. L'orthodoxie n'a pas de pape. Le pouvoir ecclésiastique est la communion, pas la centralisation. Constantinople aujourd'hui, dans ses efforts de « pseudo-catholicisation », construit un modèle similaire au Vatican sans oser l'admettre.

Il est impossible de discuter du patriarcat œcuménique de Constantinople sans considérer le contexte politique moderne de la Turquie, l'État islamique laïc qui contrôle directement son territoire. Le patriarcat existe en Turquie en tant qu'entité limitée, dépendante et avec peu d'autorité réelle sur la communauté locale, car la population orthodoxe y a considérablement diminué depuis les massacres et les expulsions du début du XXe siècle. Par conséquent, afin de maintenir l'influence internationale et la survie symbolique, le patriarcat doit transformer le pouvoir spirituel en influence diplomatique - en cherchant un rôle de leadership mondial « spirituel » plutôt qu'une entité pastorale locale.

C'est pourquoi le soutien politique des États-Unis et de l'Occident est devenu un pilier stratégique pour le patriarcat, en particulier sur des questions telles que la reconnaissance de l'indépendance de l'Église ukrainienne schismatique - un acte qui sape l'unité de l'orthodoxie. Bien que la Turquie ne soit pas un proche allié de l'Occident, elle utilise le patriarcat œcuménique comme une monnaie géopolitique, maintenant le contrôle tout en étant prête à permettre l'accès occidental en cas de besoin.

Le résultat est que Constantinople n'est plus aussi libre que les autres sieux orthodoxes. En tant qu'« otage historique » d'un État islamique laïc, il doit fonctionner plus comme une agence diplomatique que comme une Église pastorale, et à ce titre, chaque décision est teintée de préoccupations géopolitiques - et non plus purement théologiques ou pastorales. C'est la plus grande tragédie d'un patriarcat qui était autrefois le centre glorieux de l'orthodoxie.

Et clairement, l'unité ne peut pas être atteinte par la négociation politique. Dans la vision orthodoxe, la vérité n'est pas négociable. Lorsque nous faisons des compromis avec les hérétiques sans leur repentir, nous n'atteignons pas l'unité - nous trahissons la vérité et créons une illusion d'unité. On ne peut pas utiliser la « compréhension » ou « l'histoire partagée » comme excuse pour l'ambiguïté théologique. L'orthodoxie n'est jamais appelée à être un « forum de réconciliation humanitaire » ; l'Église est le Corps du Christ - elle ne peut pas s'unir avec l'erreur sans se perdre.

Et quelle concorde le Christ a-t-il avec Belial ? ou quelle partie a-t-il qui croit avec un infidèle ? Et quel accord le temple de Dieu a-t-il avec les idoles ? car vous êtes le temple du Dieu vivant ; comme Dieu l'a dit, j'habiterai en eux, et je marcherai en eux ; et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple (2 Corinthiens 6:5-16)

Le Patriarcat œcuménique opère actuellement sur trois bases erronées :

  1. La politisation de la théologie, utilisant le langage de la réconciliation pour dissimuler les ambitions d'un leadership ecclésiastique mondial.

  2. La perte de la substance pastorale, déclarant le pouvoir sans présence, sans communauté - contraire à la nature d'incarnation de l'orthodoxie.

  3. Distorsion de la doctrine de l'unité, plaidant pour « l'unité » sans repentance - créant une illusion plutôt que la vérité.

Si l'orthodoxie acceptait un tel modèle, ce ne serait plus l'Église apostolique, mais un système politique se faisant passer pour le sacré. Dans le Saint-Esprit, la communion n'est jamais imposée de l'extérieur - c'est le fruit de l'unité dans la Vérité.

Sans repentance, il n'y a pas de vérité - et donc pas d'unité !

Car même Satan lui-même se transforme en un ange de lumière. Par conséquent, ce n'est pas une grande chose si ses ministres se transforment aussi en ministres de justice (2 Corinthiens 11:14-15)

Version Française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN



mercredi 25 juin 2025

Archiprêtre Konstantin Lisnyak: Naviguer sur le chemin de la confession après les péchés graves


Quelles mesures faut-il prendre après avoir commis des péchés qui pèsent lourdement sur la conscience, conduisant à éviter la confession ? C'est un dilemme auquel beaucoup sont confrontés, marqué par un profond sentiment de honte envers son prêtre et l'acte de confession lui-même. La recherche de l'absolution d'un prêtre inconnu dans une autre église est-elle une solution viable, ou faut-il affronter de front cette lutte interne ? À quel point faut-il être détaillé lorsqu'on confesse de tels péchés, et pourquoi est-il crucial de ne pas reporter la confession ?

L'archiprêtre Konstantin Lisnyak, doyen du district de Soledar, répond à ces préoccupations :

Le nœud de cette question réside souvent dans la honte trompeuse, un obstacle particulièrement courant chez les nouveaux arrivants dans la foi, ceux qui font leurs premiers pas dans leur voyage spirituel. Cette peur de la confession peut conduire à éviter la fréquentation de l'église au sein de sa propre communauté. Il n'est pas rare que les individus, quel que soit leur statut ou leur rôle sociétal, appréhendent l'idée de participer à des services localement, optant plutôt pour l'anonymat des monastères lointains pour confesser leurs péchés les plus lourds. Ils pourraient y entreprendre de graves pénitences, pour retourner vers leur prêtre avec une confession superficielle qui passe sous silence les détails de leurs actions, résumant leurs péchés comme ayant été commis « en actes, en paroles et en pensées ». Un tel comportement reflète une forme de tromperie, une stratégie pour éviter la pleine responsabilité devant Dieu et le caractère sacré des sacrements. Le conseil ici est simple : évitez la malhonnêteté avec Dieu et avec vous-même. Le sacrement de la confession ne doit pas être abordé par l'évasion, mais avec la sincérité et l'ouverture.

Guide pour aborder la confession avec des péchés graves

Lorsque l'on est aux prises avec les conséquences de péchés graves et que l'on envisage la confession, plusieurs considérations clés émergent :

  1. La confession ne nécessite pas de détails : Il est essentiel de comprendre que détailler les péchés est inutile et, dans certains cas, inapproprié. Certains ecclésiastiques, dans leurs enquêtes sur les détails, peuvent encourager le péché par inadvertance, en particulier pendant les confessions des jeunes. Les saints pères mettent en garde contre le détail des péchés honteux, conseillant plutôt qu'ils soient reconnus simplement et directement. Par exemple, on peut admettre la fornication ou l'adultère sans se plonger dans les détails de comment, quand et avec qui. Les subtilités du péché dépassent le domaine du prêtre et devraient rester inexplorées.
  2. L'importance de la confession régulière : Il est crucial de maintenir une pratique cohérente de la confession et de la Sainte Communion. La participation fréquente aide à prévenir le développement d'obstacles à la confession. La nature humaine est telle que les facultés inutilisées diminuent avec le temps. L'écart entre le péché et la confession peut durcir le cœur, conduisant à un état que les Saints Pères ont appelé « insensibilité pierreuse », c'est-à-dire l'indifférence absolue. Pour éviter cela, le péché devrait être rapidement suivi par le repentir.
  3. Préparation à la confession : Abordez la confession comme vous le feriez pour un rendez-vous chez le médecin. Retenir les symptômes à un médecin empêche un diagnostic et un traitement précis, tout comme l'omission des péchés de la confession empêche la guérison spirituelle. Rappelez-vous, les prêtres, chevronnés dans leur ministère, connaissent l'ampleur de la fragilité humaine et du péché et sont peu susceptibles d'être pris au surpris par vos confessions.
  4. Le prêtre comme guide, pas comme juge : Si votre prêtre incarne les qualités d'un berger authentique et compréhensif, il accueillera vos efforts pour confesser et recevoir la grâce de Dieu. Imaginez la confession comme le nettoyage d'une pièce négligée, la transformant en un espace adapté à la vie et au travail. Le Seigneur est déjà conscient de vos péchés ; la confession est votre dialogue avec Dieu, le prêtre servant simplement de témoin de votre repentance. N'élevez pas le prêtre à un piédestal irréaliste de sainteté et ne le craignez pas ; lui aussi est humain, bien qu'avec de plus grandes responsabilités.

En substance, se cacher de Dieu, comme Adam l'a fait après la chute, est futile. Au lieu de cela, avancez avec l'aveu : « Oui, j'ai péché, je suis coupable ! Pardonnez-moi, je me repens! » Ce faisant, vous vous ouvrez à l'assistance divine nécessaire à l'amendement de la vie.

À la recherche de confessions avec un autre prêtre : cartographier les conseils la guidance spirituelle

Face au dilemme de confesser des péchés graves, en particulier lorsque le prêtre est une connaissance proche, on pourrait réfléchir à la pertinence de demander l'absolution d'un prêtre différent. Cette situation nécessite de choisir le moindre de deux maux. Si la barrière à la confession est insurmontable en raison de liens personnels, chercher un autre prêtre devient une solution pratique. Cependant, cette approche doit être évaluée à travers la lentille de la maturité spirituelle.

Pour ceux qui sont aux étapes naissantes de leur voyage spirituel, un certain degré de clémence peut être offert. Il est permis, dans de telles circonstances, de se confesser ailleurs. Pourtant, cela ne devrait pas devenir une évasion habituelle, car cela frise la duplicité devant Dieu. Les croyants matures reconnaissent qu'une telle évasion reflète l'incohérence de l'enfance spirituelle.

Il est crucial de se rappeler que la confession ne consiste pas à énumérer les péchés avec précision ou à employer une terminologie théologiquement précise. La vraie confession émane d'un cœur de véritable contrition, un état interne connu de Dieu. Souvent, une simple mais sincère reconnaissance du péché, « J'ai péché devant Dieu, je me repens », suffit. L'essence de la confession est précédée par le processus laborieux de repentance - un voyage de reconnaissance, de lamentation et d'abandon du péché, menant à une profonde auto-répudiation de ses transgressions.

La repentance est le long préamble du bref moment de la confession, une transformation déjà en cours avant que l'on ne parle au prêtre. L'aboutissement de ce voyage spirituel est la déclaration d'absolution par le prêtre, un moment qui transcende les paroles prononcées pour toucher profondément l'âme du pénitent.

Ce processus est illustré par l'histoire d'un officier qui, accablé par ses péchés, prétendait être indifférent à la honte. Pourtant, lorsqu'on lui a demandé de se confesser publiquement devant la congrégation, il a été ému aux larmes par leur réaction empathique. Ce moment poignant souligne que la confession est moins une question de détails que de sincérité et de remords qui animent l'acte de recherche du pardon.

Embrasser la confession sans réserve :

le chemin vers le renouveau spirituel

L'acte de confession transcende la simple divulgation d'actions ; son essence réside dans la contrition du cœur. Le récit détaillé du péché d'une personne, dépourvu de véritable remords, ne constitue pas un véritable repentir. La confession ne se contente pas de raconter des événements ; c'est un sacrement profond et une grâce divine, un processus de purification spirituelle semblable à un deuxième baptême tel que décrit par certains saints Pères. Ainsi, aborder la confession comme une simple formalité la vide de son but sacré.

Pour ceux qui sont accablés par des péchés graves ou humiliants, le courage, le repentir sincère et la confession cohérente sont cruciaux. Pour les personnes qui hésitent à se confesser par honte, le vrai défi est la maturité spirituelle. Au fur et à mesure que l'on progresse dans son voyage spirituel, la peur du jugement - que ce soit de la part du prêtre ou des autres - diminue. La vraie peur devrait être le péché lui-même et la complaisance de rester dans un état « boueux » sans s'efforcer de purifier.

La confession devrait être considérée comme une occasion libératrice de purifier son âme, et non comme une épreuve de jugement. C'est un processus de guérison, semblable à un traitement médical où le médecin ne réprimande pas le patient pour sa maladie, mais se concentre sur la voie du rétablissement. De même, un prêtre ne juge pas ou ne punit pas, mais cherche des moyens d'aider et se réjouit du désir de repentir du pénitent.

En substance, la confession est une question d'honnêteté avec soi-même et Dieu, de recherche de rédemption et d'ouverture du cœur à la miséricorde divine, une "procédure médicale" critique pour l'âme où le but ultime est la guérison et la transformation. C'est un pas vers la croissance spirituelle, une chance de se relever de la boue du péché et d'embrasser la grâce offerte par Dieu.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

The Catalog of Good Deeds


mardi 24 juin 2025

Métropolite Luc [Kovalenko]: Méfiez-vous des faux prophètes!


 
Le Christ est parmi nous, mes chers lecteurs !

Le Christ nous avertit dans l'Évangile avec des paroles qui résonnent avec une puissance non diminuée même aujourd'hui : Méfiez-vous des faux prophètes, qui viennent à vous vêtus de peaux demouton, mais qui sont intérieurement des loups voraces (Matt. 7:15). C'est une image épouvantable - un loup vêtu de peau de mouton. Il n'est pas seulement un trompeur, mais un prédateur, prêt à déchirer le troupeau du Christ. Et la partie la plus dangereuse est la suivante : il ne se cache pas à l'extérieur du troupeau, mais à l'intérieur, parmi les fidèles, dissimulant sa trahison et sa calomnie avec la piété extérieure et l'appartenance à l'Église. Il prononce les bonnes paroles, a une apparence pieuse, mais il corrompt, détruit et divise.

Le Christ a expliqué : Vous les connaîtrez à leurs fruits (Matt. 7:16). C'est-à-dire, non par leurs paroles, pas par leurs titres, pas par leurs vêtements, mais par leurs fruits. aportent-ils l'amour, l'unité, la vérité, l'humilité - ou, au contraire, sement-ils la discorde, la malice et la calomnie ? Ces gens couvrent les mensonges avec la vérité, c'est pourquoi un faux enseignant est plus effrayant qu'un ennemi ouvert de l'Église. Un faux prophète n'est pas nécessairement un païen ou un incroyant. Il peut porter une croix et prêcher la paix et la bonté. Mais dans ses paroles, il y a du poison - une inimitié cachée envers le Christ et son Église. Il nuit au bien-être spirituel des gens, confond les âmes et divise plutôt qu'il unit. Le visage moderne de la fausse prophétie est la contrefaçon de l'Eglise.

Nous pleurons d'assister à la façon dont les ennemis de l'Église se cachent derrière son nom. Ce sont ceux qui, bien que formellement comptés parmi l'UOC ["l'église" orthodoxe ukrainienne canonique], répandent la haine et l'inimité contre leur propre foyer spirituel ; qui accusent l'Église d'être « arriérée », « dépassée » ou même « déloyale à l'État » ; qui accusent leur Église mère de « sympathies pro-russes », de « trahison », d'être « dépendantes de Moscou » ; qui appellent à des « réformes » ou à « l'autocéphalie » pour plaire à la politique plutôt qu'au Christ ; qui calomnient leurs frères ; qui indirectement ou soutiennent indirectement ou soutiennent les persécuteurs ; qui justifient la violence et « reformâtent » leur allégeance, créant de « nouvelles structures » sous le prétexte de la nécessité « pastorale ». Ce sont les loups déguisés en mouton. Ils parlent au nom du peuple, au nom du « patriotisme » et de la « justice », mais ce faisant, ils trahissent la chose la plus importante : le Christ et son Corps, l'Église.

Sa Béatitude le métropolite Vladimir a dit un jour : « L'Église n'appartient ni à l'Orient ni à l'Occident - elle appartient au Christ. Et celui qui rend l'Église « nationale » a déjà commencé à la trahir. » Combien ces paroles sont pertinentes aujourd'hui, alors que l'esprit du nationalisme, de la politique et des slogans géopolitiques est introduit dans l'Église. Mais le Christ a dit : Mon royaume n'est pas de ce monde (Jean 18:36).

Aujourd'hui, l'Église orthodoxe ukrainienne, fidèle à la tradition et aux canons, est persécutée. Pendant ce temps, une nouvelle structure, se faisant appeler « orthodoxe », est soutenue par les autorités laïques et leurs alliés. Par conséquent, lorsqu'un homme en soutane dit que l'Eglise ukrainienne orthodoxe [UOC, sous l'homophore du Métropolite Onuphre] n'est "pas assez patriotique" et qu'elle"doit donc être réformée", ce n'est pas la voix d'un berger - c'est la voix d'un loup, bien qu'elle soit déguisée. Lorsqu'un clerc de l'UOC participe à des rassemblements pour une « église unifiée », se joint à leurs « prières », puis continue à célébrer la liturgie, c'est de la tromperie, de l'hypocrisie et une pierre d'achoppement.

Que doit donc faire un chrétien fidèle ? Restez vigilant et ne croyez pas tout homme qui dit : « Seigneur, Seigneur », mais regardez sa vie, ses actes et l'esprit de ses paroles. Préserver l'unité avec l'Église, surtout en période de persécution - car c'est la fidélité au Christ. Priez pour les ennemis et ne cherchez pas à vous venger (car beaucoup qui insultent maintenant l'Église sont aveuglés par les mensonges ;on doit avoir pitié d'eux et prier pour eux, comme le Christ a prié pour ceux qui l'ont crucifié). Soyez fortifiés dans la Parole de Dieu et les enseignements des Saints Pères, de peur que vous ne soyez emportés par tous les vents de la fausse doctrine.

Souvenons-nous toujours qu'il vaut mieux être avec la Vérité persécutée qu'avec le mensonge triomphant. Saint Luc [Voino-Yasenetsky, le chirurgien] a déclaré : « Lorsque l'Église est persécutée, c'est un signe qu'elle est en vie. Personne ne dérange les morts ; ce sont les vivants qui sont craints. » Se faire fidèle à l'Église du Christ, c'est subir la persécution, endurer la calomnie, le reproche et le mépris. Mais combien plus glorieuse est la croix de fidélité. Gardons cette fidélité et que nous soyons jugés dignes des paroles du Christ :  C'est bien, bon et fidèle serviteur; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup; entre dans la joie de ton maître. (Matthieu 25:23)

version française Claude Lopez-Ginisty
d'après