M. Engelhardt est né au Texas de parents catholiques, mais il est devenu orthodoxe dans son âge mûr, prenant le nom d'Herman (Germain d'après saint Germain d'Alaska. Il a étudié la philosophie et la médecine et il est maintenant professeur dans deux universités à Houston, au Texas. Ses recherches ont été effectuées principalement en bioéthique et sa plus importante contribution à l'éthique orthodoxe est son livre "The Foundations of Christian Bioethics"(Les fondements de la bioéthique chrétienne).
Lors du Symposium sur les soins intensifs organisé à Bucarest, le professeur de philosophie et de médecine Tristram Engelhardt a présenté un document. Lors d'une discussion à Bucarest, une question a été posée sur la façon dont il est devenu orthodoxe. Sa réponse est publiée ci-dessous transcrite directement à partir d'un enregistrement et traduite [du grec] par Anastasios Philippides.
Herman Engelhardt Tristram: Comment je suis devenu orthodoxe
Comment je suis devenu orthodoxe? La réponse est: c'est seulement par l'amour de Dieu.
Un jour je suis allé au mont Athos et un moine m'a dit: " Regarde autour de toi tous ces gens Le repentir de tous ces gens est un miracle de Dieu."
J'ai eu très pieux parents catholiques qui m'ont envoyé dans une très bonne école catholique, et en cinquième année, je lisais l'histoire de l'Eglise et j'ai réalisé que je n'avais jamais vu auparavant l'Église des cinq premiers siècles. Et j'ai demandé à une religieuse: "Pourquoi l'Eglise catholique romaine n'est-elle pas comme l'Église primitive? La sœur me regarda comme si j'étais fou. Et puisque j'étais en cinquième année, je suis resté calme.
L'école primaire semblait très ennuyeuse, mais j'aimais la messe et j'ai été enfant de chœur, ce que j'ai vraiment aimé. Comme j'étais paresseux, quand j'allais au sanctuaire je n'allais pas à l'école. J'aimais plus être enfant de chœur à l'église.
En huitième année, en 1954, un prêtre catholique m'a dit qu'un évêque uniate viendrait de Palestine et qu'il allait célébrer la Liturgie de saint Jean Chrysostome. Je ne la connaissais pas et j'ai dû la lire pour devenir enfant de chœur pour la Liturgie. Et je l'ai fait. Mais je ne savais pas qu'il y avait des matines avant cela, et pendant une heure et demie, je ne pouvais pas comprendre ce qui se passait. Et puis, ce vieil évêque est venu vers moi et m'a dit: "Viens ici, c'est pour toi. Tout vrai christianisme disparaîtra en Occident au cours de ta vie. Le christianisme véritable viendra de l'Est et ce sera très important pour... toi. " J'ai pensé qu'il était fou. Je lui ai dit: "Quoi?" Et il dit: "Tout christianisme disparaîtra d'Occident au cours de ta vie. Le christianisme véritable viendra comme la lumière de l'Orient..." J'ai demandé à mon père: «Que dit-il? Est-ce un fou de Palestine?" Et j'ai continué à vivre ma vie.
En 1984, quelqu'un m'a appelé de la part de l'homme qui était arrivé second lors des dernières élections pour devenir pape de Rome. Comme c'était un candidat pour devenir pape, il a dû commencer tôt, comme un candidat à la présidence des Etats-Unis. Et choisissant un groupe d'intellectuels pour l'aider dans sa campagne, il m'a demandé de devenir l'un d'entre eux. Et ils m'ont demandé d'aller six semaines à Milan. Je leur ai dit que je ne pouvais pas y aller pendant six semaines, que j'étais très occupé. Mais alors, ma deuxième fille, qui est si je puis dire, aussi folle que moi (la première a 38 ans et a quatre enfants), à Noël m'a dit: "Puis-je venir avec toi à Milan" Et comment un père peut-il dire non à sa fille de quatorze ans, alors j'ai dit "OK". La personne au téléphone m'a dit qu'il paierait pour les frais. Et ainsi j'ai beaucoup travaillé avec le candidat Martini*. Et j'ai compris pour la première fois de ma vie que l'ensemble de la chrétienté de l'Ouest était la création d'Allemands et de quelques Suisses qui avaient fait la Réforme.
En 1988, j'ai été invité à l'Institut d'enseignement supérieur à Berlin et lorsque j'ai été invité à y prendre la parole, je me sentais comme une prostituée en me rendant compte que ce que je faisais était mal. J'ai prié: "Mon Dieu, s'il existe une vraie religion, montre-la moi et j'en changerai." Et pour la première fois dans ma vie, j'ai eu cette expérience, que dans mon esprit, je sentais une crainte que je n'avais jamais ressentie auparavant.
En une semaine, nous avons vu plusieurs publicités pour un concert de musique chrétienne, et nous y sommes allés. Nous sommes du Sud où il fait très chaud et nous avions peur de rester à Berlin pour Noël où l'on gèlerait. Nous nous demandions où aller afin de ne pas être transis pendant les vacances de Noël, et je me suis arrangé pour donner des conférences à l'Université d'Istanbul, à l'Université de Marmara. Et nous y sommes allés pour Noël. Donc, le jour de Noël ma femme a dit: "Où peut-on aller à la messe?" Et j'ai dit: "Allons à la grecque". Et nous sommes allés au Phanar. Ce fut la première Liturgie orthodoxe que je suivis. Le Patriarche Démétrios était là. Ma seconde fille m'a touché et m'a dit: "Père c'est la vraie religion, n'est-ce pas?" Et je lui ai dit: "Je crains que tu aies raison, car elle est très pauvre. "
Et nous sommes retournés au Texas et nous avons commencé à nous demander si un Texan peut devenir orthodoxe. Quelqu'un qui était un baptiste du Texas m'a dit: "Si je peux le devenir, tu peux aussi le devenir." Et avec la patience de Dieu, je suis devenu orthodoxe et après mes deux filles. Et puis ma femme, qui est irlandaise, [avec mes filles] ce sont des baptistes très passionnées. Elle a deux histoires au sujet de sa conversion. L'une est quand elle a dit: "Bénis-moi Saint Patrick, je retourne chez moi", et une autre qu'elle a écrite: " From Rome to Home"(De Rome à la Maison).
Je remercie Dieu!
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
sur l'excellent blog de
John Sanidopoulos
MYSTAGOGY
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* Il s'agit du Cardinal Martini!