"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 11 février 2023

YULIA KHAKIMOVA: La bienheureuse Xenia de Saint-Pétersbourg


Xénia de Saint-Pétersbourg, qui vécut dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, gagna l'amour, l'estime et le respect des habitants de la capitale russe de son vivant. Mais elle ne fut déclarée sainte qu'en 1988.

En 1757, le colonel Andrei Fyodorovich Petrov du régiment des gardes Preobrazhensky mourut. Son épouse, Xénia, commença à porter son uniforme - un caftan vert et un pantalon rouge, puis annonça soudainement  à tout le monde que "Xénia Grigoryevna était morte". Elle demanda aux gens de l'appeler Andrei Fyodorovich.

Son époux était mort de façon inattendue, sans avoir eu le temps de recevoir les sacrements. Afin de solliciter le salut de l'âme de son mari, Xénia prit sur elle de suivre la voie d'une "sainte folle-en-Christ", c'est ainsi que ses contemporains se souviennent d'elle. C'est également ainsi qu'elle est représentée sur les icônes modernes - dans sa tenue rouge et verte de la "Transfiguration" (le nom du régiment, Preobrazhensky, vient du mot "Preobrazheniye" - "Transfiguration").


Reconstitution de l'apparence prétendue de Xénia - 

Musée de Sainte Xénia de Saint-Pétersbourg.

En recevant son héritage, cette veuve de 26 ans, issue d'une famille noble, renonça à ses biens matériels et les distribua aux pauvres. Elle signa un acte de donation de sa maison à Paraskeva Antonova, une veuve qui avait loué une chambre dans sa maison, et fit don de l'argent à l'Église "pour le repos de l'âme de Xénia".

Les proches de son défunt mari décidèrent que Xénia avait perdu la raison et demandèrent aux supérieurs d'Andrei Fyodorovich d'exercer une tutelle sur leur parente pour l'empêcher de donner ses biens et ses possessions en raison de sa déficience mentale. Après avoir convoqué la veuve pour un entretien, les fonctionnaires conclurent qu'elle était saine d'esprit et légalement respoonsable, et qu'elle avait le droit de disposer de ses biens et possessions comme elle l'entendait.


 

Pourquoi les tsars russes aimaient-ils les "saints fous" ?

Il convient de noter que l'attitude à l'égard des "saints fols-en-Christ" était stricte à l'époque. Pierre le Grand avait créé une base législative pour éradiquer les faux "saints fols-en-Christs" et les manifestations connexes de ce qui était considéré comme une frénésie hystérique. Son objectif était d'éliminer la tentation des charlatans de revendiquer un tel "saint" statut. 

En dehors des "saints fous" qui étaient véritablement fous ou qui avaient adopté la "folie volontaire" ou l'ascétisme, il y avait dans la vieille Russie plus d'un faux "fou" qui voulait simplement ignorer les conventions sociales, les lois et les convenances. Il s'agissait souvent de provocateurs cherchant à provoquer des troubles sociaux ou politiques sous le couvert de la faiblesse d'esprit ; il y avait aussi des mendiants à la recherche d'un enrichissement personnel. Par décret de Pierre le Grand, dès le début du 18e siècle, la "sainte folie" était punie par la torture et la prison. En ce qui concerne les actions de Xénia, cependant, avec sa noble origine et ses actes de charité, aucun corpus delicti ne fut jamais  trouvé.   

Elle renonça au confort mondain

Xénia ne quémandait pas d'argent auprès des habitants de la ville et refusait souvent l'aumône qui lui était offerte. Lorsqu'elle prenait quelques kopeks, elle les donnait immédiatement aux pauvres. Elle était douce, modeste et ne présentait pas le comportement désordonné caractéristique des malades mentaux. Le jour, elle errait dans les rues, faisant parfois appel à des connaissances, et la nuit, comme l'observèrent les policiers qui la suivaient, elle se rendait dans les champs à l'extérieur de la ville et passait des heures en prière. Parfois, elle était hébergée pour la nuit chez l'une de ses rares connaissances.

Portrait prétendu de Xenia

Domaine public

Avec le temps, les habitants de Saint-Pétersbourg remarquèrent que la vie avait tendance à s'améliorer pour ceux à qui elle accordait son attention. Les marchands du marché lui demandaient de passer dans leurs boutiques dans l'espoir que sa présence améliore les affaires. Les mères avec enfants se précipitaient vers Xénia et lui demandaient de bénir leur enfant, ou simplement de lui caresser la tête, croyant que cela guérirait l'enfant et lui porterait chance. 

Elle prédit la mort des Romanov

Juste avant Noël 1761, Xénia courut dans les rues en criant anxieusement "Faites des crêpes, faites des crêpes, bientôt toute la Russie fera des crêpes !". Les habitants de la ville sentirent que quelque chose n'allait pas, car dans la tradition orthodoxe, les crêpes sont un plat obligatoire lors des veillées funèbres. En effet, le 25 décembre, l'impératrice Elizaveta Petrovna mourut.

Icône de la Sainte et Bienheureuse Xenia 

de Saint-Pétersbourg

Domaine public


En 1764, elle prédit la mort de l'héritier du trône, Ivan VI (Ioann Antonovich), qui avait été arrêté à l'âge de deux ans avec toute sa famille. À partir de l'âge de 16 ans, Ivan fut maintenu en isolement dans la forteresse de Shlisselburg (il y sera tué six ans plus tard).

La veille de la mort du jeune homme, Xénia ne pouvait s'arrêter de pleurer et, lorsqu'on lui demanda ce qui n'allait pas, elle répondit : "Du sang, du sang, du sang... Les rivières regorgent de sang, les canaux sont pleins de sang, il y a du sang, du sang...". Quelques semaines plus tard, Ivanfut poignardé à mort lorsque ses partisans tentèrent de le libérer de sa captivité. 

Elle changeait la vie des gens

Parfois, Xénia donnait des conseils inattendus et énigmatiques qui finissaient par changer la vie de ses interlocuteurs. Se présentant sur le pas de la porte de son ancienne maison, elle dit à la nouvelle propriétaire, Paraskeva Antonova, que "Dieu lui avait envoyé un fils" et qu'elle devait se rendre sans tarder au cimetière de Smolenskoye. La femme s'empressa de se rendre là où elle avait reçu l'ordre de se rendre. Près du cimetière, elle vit une foule et appris qu'un chauffeur de fiacre avait renversé une femme en état de grossesse avancée, qui avait accouché sur place et était morte peu après. Paraskeva prit l'enfant et, ayant compris que ses proches ne viendraient pas le chercher, l'appela Andrei et l'adopta.

I. Ganzenko. Preuves des miracles 

de la Sainte etBienheureuse Xénia de Pétersbourg. 2021

Musée de Sainte Xénia de Saint-Pétersbourg

Une autre fois, Xénia annonça à une femme célibataire que "son mari enterrait sa femme à Okhta" (un quartier de Saint-Pétersbourg). La femme s'y rendit et trouva un enterrement en cours. Elle fit la connaissance d'un veuf inconsolable, dont la femme était morte en couches. Dans l'année qui suivit, la femme l'épousa et vécut avec lui dans la paix et l'harmonie jusqu'à un âge avancé.

Un autre homme demanda à Xénia de prier pour lui, elle lui donna une pièce de monnaie et lui dit : "Accroche-toi au cheval ! Tu iras loin dessus !" (Le revers des pièces de un et deux kopeks représentait saint Georges sur un cheval). Il devint riche peu de temps après. 

Elle aida à construire une église

La construction d'une église en briques commença au cimetière de Smolenskoye en 1786. Les ouvriers remarquèrent vite remarqué que des briques apparaissaient sur le chantier pendant la nuit. Il s'avéra que, après le crépuscule et avant l'aube, la vieille Xénia apportait les briques et les déposait sur les murs en cours de construction.

Sainte Xénia monte des briques 
sur le clocher de l'église Notre-Dame de Smolensk. 
Extrait du livre d'E. Rachmanin
Bienheureuse Xénia, servante de Dieu
Musée de Sainte Xénia de Saint-Pétersbourg.

"Quand est-ce que tu dors, Andrei Fyodorovich ?" demandèrent les bâtisseurs. "Nous aurons largement le temps de dormir dans la tombe", fut sa réponse.

Xénia tenait à ce que la maçonnerie de briques soit particulièrement solide : "Elle aura beaucoup à supporter, mais elle tiendra bon... Elle fera l'affaire..." En 1824, le cimetière fut dévasté par une inondation. Un grand nombre de croix et de tombes furent emportées, et les registres du cimetière furent détruits, mais l'église tint bon. Xénia, qui mourut à l'âge de 71 ans, fut enterrée près de cette même église, dans le cimetière de Smolenskoye. 

Elle intercéda même après sa mort

La tombe de Xénia devint rapidement un lieu de pèlerinage. Les personnes qui venaient demander son intercession emportaient une poignée de terre, et c'est pourquoi le monticule qui surmonte la tombe dut être remplacé deux fois. 

On raconte qu'au début des années 1870, l'impératrice Maria Feodorovna demanda à Xenia d'aider son mari, le futur empereur Alexandre III, à se remettre du typhus. Selon la légende, un valet lui donna du sable provenant de la tombe de Xénia, et la Grande-Duchesse le plaça sous l'oreiller du malade. Cette nuit-là, elle eut une vision de la vieille femme, qui lui prédit la guérison d'Alexandre et l'arrivée d'une fille qui s'appellerait Xénia. Le couple obéit et exécuta son souhait. 

La chapelle de la Bienheureuse Xénia de Pétersbourg 

fut construite en 1902.

Paroisse de l'église de l'icône de la Mère de Dieu à Smolensk.

En 1902, une chapelle fut construite sur la tombe de Xénia avec un iconostase en marbre et une pierre tombale. Le 24 septembre 1978, Xénia de Saint-Pétersbourg fut glorifiée par l'Église orthodoxe russe hors frontières, et le 6 juin 1988, elle fut déclarée sainte par le Conseil local de l'Église orthodoxe russe [du Patriarcat de Moscou].

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

Russia Beyond


NB: Le terme de bienheureuse utilisé pour sainte Xénia, est le terme habituellement utilisé pour les Fols-en-Christ. Il n'y aucun rapport avec le terme utilisé par les catholiques romains dans leurs hiérarchie des saints.

vendredi 10 février 2023

« Les modèles par excellence sont les grands saints hesychastes », déclare l'évêque orthodoxe roumain d'Oradée


« Acceptons humblement toutes les épreuves et suivons l'exemple des saints hésychastes, faisant de la volonté de Dieu notre volonté, et cela n'est possible que par la prière », a déclaré lundi Sa Grâce l'évêque Sophronie d'Oradea.

La réunion faisait partie des événements diocésains consacrés à l'« Année commémorative des saints Hésychastes Syméon le Nouveau théologien, Grégoire Palamas et Païssy de Néamț », qui a été instituée par le Saint Synode de l'Église roumaine.

Au cours de la conférence, le hiérarque a souligné que "par la prière, nous avons le réconfort et la certitude que Dieu nous aide et nous inspire". Pour que la prière atteigne le cœur, le réchauffe et y déverse la grâce de Dieu dans nos vies, « nous avons besoin d'enseignants en prière, de pères spirituels pour nous apprendre à prier », a-t-il ajouté.

Et pour apprendre la prière, nos « modèles par excellence sont les grands saints hésychastes que nous commémorons cette année d'une manière spéciale, qui se sont vêtus de la grâce du Saint-Esprit en appelant avec persistance à l'aide de Dieu dans leur vie et pour le monde entier. Ce sont de véritables jalons dans notre propre ascension spirituelle », a prêché le hiérarque roumain.

« Ainsi, en les reconnaissant comme des enseignants de prière pour le monde entier, nous les appelons en fait à nous aider, à nous renforcer dans nos prières faibles et à nous fortifier afin que nous puissions avec persévérance invoquer Dieu », a poursuivi Sa Grâce.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

Pravmir

LES UNIATES UKRAINIENS PASSENT AU NOUVEAU CALENDRIER, LES SCHISMATIQUES SONT SUSCEPTIBLES DE SUIVRE

Photo : spzh.news
     

À partir du 1er septembre, nouvel an ecclésiastique selon le nouveau calendrier, l'église grecque-catholique [Uniate] ukrainienne servira en suivant le nouveau calendrier.

Cette décision du Synode des évêques de l'UGCC [uniate] a été annoncée cette semaine par l'archevêque Sviatoslav Shevtchuk.

La structure continuera d'utiliser l'ancienne Paschalie, bien qu'il ne s'agisse que d'une mesure temporaire, a déclaré Shevtchuk. En l'honneur du 1700e anniversaire du Conseil de Nicée, qui sera célébré en 2025, des travaux sont en cours pour trouver une Paschalie commune mise à jour afin que tous les chrétiens de tous les types puissent célébrer Pâques [ensemble] aujourd'hui, a expliqué le chef des Uniates.

Shevtchuk pense que ce mouvement commencera par une célébration commune de Noël le 25 décembre avec la soi-disant "Église orthodoxe d'Ukraine" [schismatique].

Selon les déclarations des dirigeants de la secte schismatique, ses hiérarques voteront probablement pour passer au nouveau calendrier cette année. Le synode de l'OCU a annoncé que la question de la réforme du calendrier sera abordée par le Conseil des évêques en mai, et selon "l'archevêque" Evstraty Zorya, il est tout à fait probable que les hiérarques voteront pour transférer l'ensemble de l'OCU au nouveau calendrier.

En fait, les chefs uniate et schismatiques ont déjà convenu en décembre de travailler ensemble pour passer au nouveau calendrier.

Entre-temps, l'OCU a béni des paroisses individuelles pour célébrer Noël le 25 décembre et bénit maintenant les paroisses pour qu'elles passent entièrement au nouveau calendrier si elles le souhaitent.

La vie liturgique des structures religieuses a également attiré l'attention de l'État, qui semble soutenir le nouveau projet de calendrier.

Le ministre de la Culture et de la Politique de l'Information, Alexander Tkachenko, s'est rendu sur Telegram lundi pour faire l'éloge de la décision de l'UGCC, en disant : "La réforme du calendrier liturgique est attendue depuis longtemps".

Son ministère a même lancé une enquête sur la question dans une application téléphonique ukrainienne populaire, qui, selon Tkachenko, a montré que la société ukrainienne est prête à faire le changement.

Et Tkachenko et diverses communautés schismatiques et personnalités nationalistes ont clairement expliqué pourquoi elles sont prêtes à changer la tradition de 1 000 ans de l'Ukraine : ne pas célébrer Noël avec l'Église russe.

"Ce processus" de passage au nouveau calendrier "s'accélère déjà, parce que personne ne veut célébrer Noël avec Moscou", a déclaré Tkachenko à l'antenne le mois dernier.

Selon le "métropolite" [de la secte schismatique créée par Constantinople] Ioann Yaremenko, Noël est célébré le 7 janvier en Ukraine uniquement parce qu'elle a été subordonnée pendant 300 ans à l'Église russe, dont l'esprit "d'esclave féodal" a empêché l'Ukraine d'aligner son calendrier liturgique "avec des faits astronomiques simples ou même élémentaires de la vie humaine".

Le « métropolite » Mikhail Zinkevitch a déclaré en décembre que tout le monde orthodoxe utilise le nouveau calendrier, à l'exception de Moscou.

Il a expliqué le geste de son diocèse d'arrêter de célébrer Noël le 7 janvier : « Nous avons décidé d'éradiquer cette habitude parce qu'elle est russe... L'Église mère de Constantinople, qui nous a donné le tomos, célèbre Noël le 25 décembre. »

Malgré la revendication de la hiérarche de l'OCU, l'ancien calendrier est utilisé sur le mont Athos et dans les Églises de Jérusalem, de Géorgie, de Serbie, de Pologne et de Macédoine. L'Église des Terres tchèques et de la Slovaquie et l'Église orthodoxe en Amérique ont des paroisses, des monastères et même des diocèses entiers qui servent selon l'ancien calendrier. La diaspora bulgare aux États-Unis, au Canada et en Australie sert également selon l'ancien calendrier.

Et selon Vitaly Sobko, clerc du diocèse de Volyn de l'OCU, un avantage important du changement de calendrier est que ce sera un coup dur pour le « monde russe ».

Ce n'est pas non plus un secret que les Uniates et les schismatiques ont l'intention de finir par s'unir dans une "église de Kiev", et leurs représentants ont déjà concélébré ensemble de nombreuses fois.

« Et où serons-nous, nous les orthodoxes ? » demande à la rédaction du média ukrainien The Union of Orthodox Journalists. « Après tout, tous ces événements renforceront sûrement davantage la répression de l'UOC [canonique], qui est déjà considérable. »

« Nous serons dans l'Église orthodoxe fondée par le Christ », répond l'Union des journalistes orthodoxes.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

Orthochristian

jeudi 9 février 2023

Une proposition des Roumains pour l'UOC (Eglise Orthodoxe canonique du Métropolite Onuphre) : un signal d'alarme pour les autorités ukrainiennes


Fin janvier, un certain nombre d'organisations publiques et politiques roumaines ont publié un appel aux paroisses orthodoxes roumaines d'Ukraine à rejoindre le Patriarcat roumain. Parmi les signataires figurent l'Association Roumaine de l'Est, l'Association ProVita Bucarest, l'Association ROST, l'Association MORE et d'autres.

La raison en est la répression des autorités ukrainiennes contre l'Église orthodoxe ukrainienne [canonique du Métropolite Onuphre]. Après tout, sur 120 paroisses de langue roumaine en Ukraine, 110 appartiennent à cette juridiction de l'UOC. Ainsi, compte tenu de la pression exercée sur l'Église orthodoxe ukrainienne aujourd'hui en Ukraine [par le gouvernement et le groupe schismatique créé par Constantinople], la possibilité que les Roumains ukrainiens passent sous la direction du Patriarche roumain semble tout à fait probable. Alors, que se passe-t-il vraiment avec ces paroisses, et ne s'agit-il que d'elles ? Essayons de le découvrir.

La persécution de l'UOC et la réaction de la Roumanie

Les déclarations sévères de la Roumanie sur la persécution des orthodoxes à Bucovine par les autorités deviennent de plus en plus fortes. Le 15 janvier 2023, l'ancien député Gelu Visan s'est exprimé à la télévision roumaine sur "les crimes qu'elles (les autorités ukrainiennes) commettent contre les serviteurs du Seigneur". Une semaine plus tard, sa rhétorique est devenue encore plus dure. À la télévision, il a comparé les actions de Zelenskyy contre l'UOC avec politiques des nazis.

« Je vois que Zelensky, en tant que commandant en chef de l'armée et des organismes d'application de la loi, commet un acte de nazisme. Ces images (perquisitions de la SBU [KGB local] dans les diocèses de l'UOC canonique) devraient être envoyées directement aux tribunaux européens, car on peut y voir la violation la plus flagrante des droits religieux et de l'homme, le nettoyage ethnique et religieux. Tout cela est extrêmement grave », a déclaré le politicien.

À la fin du mois de janvier, les politiciens roumains ont commencé à étudier la situation sur le terrain. Le député Dumitru-Viorel Focsa est venu en Ukraine exprès pour rencontrer des prêtres. Il a enregistré plusieurs interviews vidéo avec eux, brouillant leurs visages et modifiant leur voix.

Selon Foksa, les répressions de Zelenskyy contre l'UOC sont une "une folie absolue". Il a déclaré que "les prêtres roumains sont terrorisés et forcés de quitter l'Eglise canonique autonome d'Ukraine [du Métropolite Onuphre] pour entrer dans la nouvelle église politique". Le député du parlement roumain a également déclaré que les clercs de l'UOC interrogés  sont "très effrayés" et "ont besoin de protection", mais il restent fidèles à leur primat et ne veulent pas passer à l'Église roumaine.

Mais peut-être que Foksa exagère et, en fait, personne ne touche les croyants russophones et leurs paroisses en Ukraine ?

Non, il n'exagère pas.

Parce que la plupart des églises "roumaines" de notre pays sont situées sur le territoire du diocèse de Tchernivtsi-Bukovyn. Et nous nous souvenons tous très bien que c'est précisément ce diocèse qui a été manifestement "cauchemardisé" par les officiers de la SBU - avec l'enfoncement des portes, le déshabillage en caleçons de tous ceux qui se trouvaient dans les locaux diocésains, jetant de la saleté sur l'évêque de Tchernivtsi, et nous nous souvenons également qu'en même temps que les "recherches" des forces de sécurité, un nombre incroyable de publications presque identiques sont apparues dans les médias discréditant le clergé du diocèse de Tchernivtsi.

Il est assez évident que les recherches et, en outre, les publications, et plus tard aussi la vidéo scandaleuse de «95 кварталу», sont des maillons de la même chaîne. En d'autres termes, un ordre politique.

Et si oui, est-il possible de dire que le défenseur (diocèse de Tchernivtsi-Bukovyna) de cet ordre ait été choisi par hasard ? Bien sûr que non.

Tout d'abord, ce diocèse est dirigé par le chef de l'UOC DECR [canonique], le Métropolite Meletiy, qui a déjà ouvert plusieurs dizaines de paroisses de l'UOC en Europe.

Deuxièmement, ce diocèse est remarquable pour sa fidélité à l'Orthodoxie. À titre de référence, il existe une UTC dans la région de Tchernivtsi où aucune paroisse uniate ou catholique n'est enregistrée, et les paroisses de l'OCU [schismatique de Constantinople] n'existent que sur le papier.

Troisièmement, ce diocèse est le lieu de naissance de Sa Béatitude le Métropolite Onuphre.

Quatrièmement, c'est dans le diocèse de Tchernivtsi-Bukovyna que sert l'un des évêques les plus célèbres (y compris à l'étranger) de l'Église orthodoxe ukrainienne canonique , le métropolite Longin (Jar) de Bancheny. Énumérer tous les mérites de cet homme, héros de l'Ukraine, est une tâche sans fin. Il suffit de dire qu'il a accueilli plus de 300 enfants (dont beaucoup sont handicapés) et qu'il est en charge d'un orphelinat dans le village de Molnytsia.

D'origine roumaine lui-même, le Métropolite Longin jouit d'un grand prestige et d'un grand respect parmi la population locale de langue roumaine, quelle que soit sa religion. Par conséquent, c'est précisément pour cette raison que le coup porté au diocèse de Bucovine, aux Métropolitains Meletiy et Longin, et indirectement à Sa Béatitude, Onuphre résonne si douloureusement en Roumanie.

Ainsi, les auteurs de l'appel mentionné au début de l'article sont sûrs que "en prenant note dans les médias de la réalité dramatique à laquelle le Métropolite Longin (Jar) a été confronté", il devrait "devenir immédiatement le chef des prêtres et fidèles roumains en Ukraine et, avec eux, exiger le retour à la juridiction de l'Église orthodoxe roumaine".

Le député Dumitru-Viorel Focsa a publié une vidéo dans laquelle un prêtre de l'UOC canonique, roumain d'origine ethnique, a déclaré que les représentants de l'OCUschismatique "se comportent comme des nationalistes". « Nous ne nous sommes pas unis avec eux, parce que nous avons réalisé qu'il s'agissait d'un mouvement politico-religieux, et nous sommes orthodoxes. Nous ne faisons pas de politique. Nous prêchons le Christ. Nous n'allons pas contre l'État, mais nous ne pouvons pas violer la Parole de Dieu et Ses commandements », déclare l'ecclésiastique.

Il a également dit que personne ne soutenait les schismatiques ukrainiens, et qu'ils ont donc décidé de "nous détruire, parce que lorsque nous serons partis, ils viendront à notre place".

« Dans ce chaos provoqué par la guerre, en utilisant des slogans nationalistes, avec l'aide de l'armée, ils essaient de nous instiller de la peur. Les paroisses ukrainiennes sont encore plus harcelées, mais nous entendons aussi des menaces, et on nous a promis que dès la fin de la guerre, ils prendraient aussi notre contrôle», a déclaré le prêtre.

Focsa, à son tour, a rappelé au public que l'OCU schismatique est soutenue par le président de l'Ukraine, tandis que "les gens armés et les officiers de la SBU viennent dans les temples de l'UOC canonique avec des fouilles et des menaces, instillent la peur chez les prêtres, les déshabillent de force et prennent des photos" (notez que tout cela a eu lieu précisément dans le diocèse de Bucovine ).

Résumant les résultats de sa visite en Ukraine, Foksa dit que la violence est utilisée contre l'UOC canonique, et que de nombreux prêtres sont "menacés d'être expulsés s'ils utilisent la langue roumaine dans le culte". Il a également déclaré qu'ils étaient accusés d'être pro-russes et pro-Poutine.

« C'est de la rhétorique stalinienne sans preuve, honteuse et stupide. Je ferai donc rapport à la Commission du Parlement européen sur la violence. L'Ukraine ne sait pas respecter les minorités, et la Commission européenne, le Parlement européen, devraient savoir ce que font ces politiciens de Kiev", a déclaré le député roumain.

Comment les "patriotes" poussent les Ukrainiens dans les bras des Roumains

Il est clair que la situation qui évolue autour de l'UOC canonique joue clairement un rôle contraire à l'image de l'Ukraine en Europe et dans le monde. De tels appels, et surtout de tels états d'âme sont censées modérer quelque peu l'ardeur des "patriotes" et refroidir les "têtes brûlées" de la politique ukrainienne. Mais nous ne remarquons ni l'un ni l'autre.

Ainsi, la publication bucovinienne "BukInfo" a consacré tout un article "révélateur" au Métropolite Longin "Le double jeu du Métropolite Longin, ou qui a fait le sale boulot pour qui en Bucovine". Les auteurs, sans aucun scrupule, ont accusé Vladyka Longin de mentir et ont en outre déclaré qu'il a "décidé tout simplement se réfugier devant l'Église orthodoxe roumaine, en utilisant des organisations radicales de droite roumaines et des journalistes stipendiés par le Kremlin".

Bien sûr, de telles publications n'ajoutent que de l'huile sur le feu sur le mécontentement des Roumains à l'égard de tout ce qui se passe aujourd'hui en Ukraine concernant l'UOC canonique et ses paroisses de langue roumaine. Tout cela amène les médias roumains à exhorter le président du pays, Klaus Iohanis, à interdire aux citoyens ukrainiens d'entrer dans le pays et à renvoyer tous les réfugiés ukrainiens, "en particulier les réfugiés ukrainiens dans des voitures de luxe" en Ukraine. Dans le même temps, les journalistes roumains pensent que "les Romains de la région de Bucovine du Nord, de Gertsa et d'Odessa devraient quitter l'Ukraine pour la Roumanie jusqu'à ce que la situation dans ce pays soit résolue".

« Nous avons montré plus que de l'humanité, nous avons fait preuve d'un amour fraternal pour l'Ukraine, et c'est ainsi que Kiev réagit : ils persécutent les paroisses et les prêtres roumains, et les enfants des Roumains sont envoyés à la guerre », disent les journalistes indignés.

À la lumière de ce qui précède, il n'est pas difficile de deviner que si les autorités de Kiev interdisent toujours l'UOC canonique, alors aucune des paroisses, prêtres et paroissiens de langue roumaine ne sera transférée à l'OCU schismatique. Compte tenu de l'attitude des Roumains envers la foi orthodoxe et l'Église, ainsi que du schisme ukrainien, ils préféreront certainement accepter la proposition des politiciens roumains et demander au patriarche Daniel de les accueillir. De plus, le Conseil de Feofaniya a donné une telle opportunité et même le droit de chaque diocèse de décider de son propre sort.

Cependant, on peut également supposer que l'interdiction de l'UOC canonique peut se produire non seulement dans la migration des paroisses de langue roumaine vers le patriarcat roumain, mais aussi dans la migration des communautés transcarpathiques vers le Patriarcat serbe et des communautés galiciennes vers l'Église orthodoxe Polonaise.

De plus, nos compatriotes sont directement poussés vers une telle migration par ceux qui se considèrent comme des « patriotes » de l'Ukraine. Par exemple, Volodymyr Viatrovych, député de la faction Solidarité européenne, a déclaré que ceux qui rejettent l'OCU schismatique devraient quitter l'Ukraine ou se conformer à la loi.

Qu'adviendra-t-il de l'Ukraine dans ce cas ? Et comment notre pays sera-t-il perçu aux yeux de la communauté mondiale ? La réponse est évidente.

Ce qui n'est pas moins évident est de savoir ce qu'un chrétien, le cas échéant, va choisir entre l'Église du Christ et l'"organisation religieuse" créée par Porochenko. Parce que l'Église pour les personnes qui croient en Dieu n'est pas un élément du discours politique ou national, mais une question de la destinée éternelle de leur âme. Au sens littéral du terme.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

Union des Journalistes Orthodoxes

(d'Ukraine)

Le patriarche Bartholomée réitère que les paroisses de l'OCU [schismatique] à l'étranger sont subordonnées au Phanar

Le patriarche Bartholomée avec des représentants 
de la délégation ukrainienne au Phanar. 
Photo : ukrinform.ru

On a rappelé à un responsable ukrainien au Phanar que les paroisses de l'OCU [schismatiques] en Europe sont sous la charge des métropoles du patriarcat de Constantinople.

Le 2 février 2023, le patriarche Bartholomée de Constantinople a de nouveau rappelé aux Ukrainiens que les paroisses de l'OCU à l'étranger sont subordonnées au Phanar, Dmytro Lubinets, a écrit sur Telegram le commissaire parlementaire ukrainien aux droits de l'homme.

Lors d'une réunion avec Lubinets, le chef du Phanar a souligné que le patriarcat de Constantinople a envoyé des lettres à ses métropolites qui sont en Europe "pour prendre soin des Ukrainiens qui sont là maintenant".

"C'est-à-dire que chaque métropole qui se trouve dans (la juridiction, - Ed.) du Patriarcat œcuménique en Europe prendra soin des Ukrainiens", a écrit Lubinets.

Comme indiqué, selon le "prêtre" de l'OCU [schismatique] Petro Bokanov, les paroisses en Allemagne ne veulent pas passer sous la juridiction du Phanar.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

Union des Journalistes Orthodoxes 

(Ukrainiens)

mercredi 8 février 2023

ALEXANDER TKACHENKO: Qui est ton Dieu?

 L'apôtre a dit d'une certaine catégorie du peuple hébreu : "Leur dieu est leur ventre" (Phil. 3:19). La logique ici est très simple : nos vrais dieux sont les choses que nous servons. Il est facile de comprendre ce qu'est le dieu d'un homme : il suffit de regarder les objectifs qu'il définit pour lui-même comme une priorité. Regardez ce pour quoi il travaille, dépense sa force, son temps, ses capacités. Son vrai dieu est ce qui lui apporte la plus grande joie, ce pour quoi il est prêt à lutter de toutes les forces de son âme et de son corps.

Si notre Dieu est le Christ, alors nous Le servons en mettant toutes nos pensées, paroles et actions au service de l'Évangile, en essayant de ressembler au Christ dans tous les aspects de notre vie. Alors notre plus grande joie est la prière - la communication avec notre Dieu.

Mais qui servons-nous vraiment, non pas dans notre raisonnement, mais dans notre routine quotidienne ? Hélas, l'éventail le plus divers de dieux est révélé ici, au service desquels toute personne sera gênée d'admettre même à elle-même. De plus, le "ventre" du sermon des Apôtres est loin d'occuper la place la plus importante parmi ces dieux  Bien qu'il y ait des gens dans le monde, dont le sens de la vie se résume vraiment au désir de manger avec plaisir. Peu importe la forme spécifique que prend cette aspiration dans chaque cas : quelqu'un se retrouve au sommet du bonheur lorsqu'il mange un morceau de saucisse la nuit debout à côté du réfrigérateur, d'autres se voient heureux à une table dans un bon restaurant avec une cuisine raffinée, et quelqu'un travaille au bureau pendant une semaine entière, réchauffant son âme avec  la pensée d'un barbecue de fin de semaine.

Bien sûr, le désir de bien manger est normal et même naturel. Mais voici la question : le plaisir de la bonne nourriture devrait-il vraiment être la plus grande joie dans la vie d'une personne ? Il peut y avoir un certain nombre d'autres dieux que les gens sont prêts à servir. Pour certains, il peut s'agir d'un voyage : l'occasion de prendre un billet d'avion et en quelques heures de profiter de nouvelles impressions dans une toute autre partie du monde. Pour quelqu'un, c'est acheter une nouvelle voiture dont la personne rêve depuis longtemps : il met donc chaque centime de côté, et même la nuit, il la voit dans ses rêves, désirant en fait cette voiture plus que la femme qu'il aime. Et pour quelqu'un, un tel dieu peut en fait être la femme bien-aimée.

Les joies peuvent être plus raffinées : théâtre, poésie, musique, art dans toutes ses manifestations. Pour quelqu'un de plus analytique, la principale joie de la vie peut être les mathématiques ou les échecs. Les prières sont souvent perçues par un chrétien moderne comme une sorte de devoir douloureux, mais nécessaire, qui doit être accompli, comme on dit, "selon les règles".

À mon avis, la conclusion ici est simple. Il y a des joies du corps, des joies de l'esprit et il y a des joies du cœur. Si au moins l'une d'entre elles devient plus importante pour une personne que la joie de communiquer avec Dieu dans la prière, alors cette joie, en ce moment, devient son vrai dieu. Ou, pour le dire plus simplement, son idole. Aussi triste que cela soit, nous devons admettre ce biais dans nos valeurs. Sinon, il est peu probable que nous puissions vraiment apprendre à aimer la prière, et, par conséquent, Dieu.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

GLOBAL ORTHODOX

mardi 7 février 2023

FIDÈLE AU CHRIST : HIEROMARTYR VALERIAN NOVITSKY

Il faisait froid en janvier 1930.

Parfois, en regardant le cercle blanc de flocons de neiges à l'extérieur de la fenêtre de la prison froide de Slutsk, il abandonnait ses pensées pendant un court moment, mais bientôt il reprenait ses esprits  et a recommençait à prier, ne sachant pas ce qui se passerait au moment suivant...

Saint Martyr Valérian

23 janvier 1930:

En tant qu'ancien prêtre du village de Bobr, je coupe tous liens avec la religion, et je porte ceci à la connaissance du public.

Mikhail Mikhailovich Bobrikov '"Journal Communiste de Mogilov")

Sur un rapport d'un enseignant local, le père Valerian Novitsky fut absurdement accusé d'agiter contre les fermes collectives après avoir sincèrement critiqué la formation d'un groupe antireligieux dans un village voisin. Les membres du groupe jouaient des pièces et des sketches blasphématoires, et le prêtre  déclara qu'il n'officierait pas à leurs funérailles. Il plaida non coupable à l'accusation.

26 janvier 1930

Les profiteurs ainsi que les autres nuisibles ennemis de la classe ouvrière trompent le prolétariat de la ville, vont à la campagne où ils trouvent refuge avec les prêtres et les koulaks. Le public est scandalisé et exige des mesures.

Étudiant en deuxième année du département de droit de l'Université d'État biélorusse, il était rempli d'espoir, de foi et d'attentes élevées en faisant un choix ferme et courageux en 1923. Il accepta la prêtrise bien qu'il ait été bien conscient de la persécution qui se déroulait contre l'Église.

« Nous devons protéger la foi »,  déclara le jeune prêtre en réalisant la nécessité de servir son peuple, en lui apportant la parole du Christ à l'époque de la persécution et d'incrédulité. Il avait 26 ans.

7 février 1930

Les cloches firent enlevées et l'église devint un club militaire. Une manifestation d'athées eut lieu à Minsk, à la fin de la campagne anti-chrétienne de l'association athée du 8ème Régiment de Cavalerie.

Journal La vérité de l'Armée Rouge, N°31

Il comprit et accepta tous les risques encourus. Digne fils de son père, l'archevêque Vasily Denisovich Novitsky, et fidèle soldat du Christ, il prit sans crainte sa croix et la porta jusqu'à la fin. Le Seigneur bénit le Père Valérien en lui accordant une belle femme, des enfants merveilleux et sept ans de ministère dans l'église de la Sainte Trinité au village de Telyadovichi dans la région de Minsk.

Sa femme, Dominika Ignatievna, alla pour voir son mari en prison, mais elle ne fut pas autorisée à lui rendre visite. Elle reçut une note, dans laquelle Père Valerian écrivait : « Ils m'ont proposé de sauver ma vie en renonçant à Dieu et à la prêtrise. J'ai refusé. Comment vas-tu réussir à élever nos enfants seule ? » Matouchka Dominika répondit : « Ne renonce ni à Dieu ni à la prêtrise. Le Seigneur m'aidera. 

Les yeux profonds de ce beau couple brillent de la beauté surnaturelle de leur âme. Ils rêvaient de vivre leur vie dans l'amour et la fidélité, en élevant leurs petits-enfants ensemble. Ils durent faire un choix différent et en assumer l'entière responsabilité.

8 février 1930

L'URSS est le seul pays qui n'est pas affecté par la crise globale. La haine contre l'URSS grandit., Les impérialistes préparent activement une guerre contre la dictature du prolétariat.

Journal La vérité de l'Armée Rouge, N° 32

Matouchka Dominika fut laissée seule avec trois enfants. Jusqu'en 1975, la famille ne savait rien du sort du père Valérien. Toutes leurs questions reçurent la même réponse formelle : "...mort d'une maladie gastrique en exil." *

Le 23 février 1930, le pays célébra la Journée de l'Armée rouge et de la Marine pour la 12e fois.

Trois hommes condamnés à mort furent conduits dans les bois. On leur  proposa de nouveau  de renoncer à la foi en Dieu et à la prêtrise.

Creuser une tombe dans un sol gelé n'est pas facile. Il est encore plus difficile de la creuser pour vous-même lorsque vous n'avez que 33 ans.

En entendant le coup de feu, plusieurs hommes crièrent de peur. Ils furent les seuls témoins de la tragédie.

L'emplacement de ces trois tombes est encore inconnu. Ce que nous savons, c'est que le hiéromartyr Valerian Novitsky se tint devant Dieu en intercédant pour nous tous et en priant pour la paix dans notre pays.

Saint Valérian et son épouse Dominika

*Le prêtre Valerian Novitsky fut arrêté le 14 janvier 1930. Le 23 février de la même année, il fut exécuté.

Le 28 octobre 1999, le père Valérien fut canonisé par le Saint Synode de l'Église orthodoxe biélorusse en tant que saint vénéré localement.

En août 2000, il fut canonisé par le Conseil épiscopal du Jubilé de l'Église orthodoxe russe et inclus dans la Synaxe des nouveaux martyrs et confesseurs de Russie.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

THE CATALOG OF GOOD DEEDS