"Dans la confusion de notre époque quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom de l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères ... "
Père Seraphim (Rose) de bienheureuse mémoire

samedi 4 septembre 2021

Archevêque Théophane de Poltava, Le Nouveau Reclus

 ApbiTheophanPoltava500.jpg (321×500)

21 novembre 1929

Concernant la fatigue pendant la prière et le but d'une épithimie.

Vous demandez : "Que dois-je faire pour que l'extrême fatigue n'affecte pas ma concentration pendant la prière ?". Comme vous ne précisez pas si votre question concerne la prière privée ou la prière commune, je vais répondre concernant les deux.

Lorsque la fatigue commence à vous envahir pendant un service religieux, vous devriez réciter mentalement la prière de Jésus. Elle vous aidera à vous concentrer dans la prière. Si vous vous sentez fatigué pendant la prière à la maison, vous devriez vous forcer un peu. Si la fatigue disparaît, c'est qu'il s'agissait d'une tentation du Malin. Si elle persiste, alors vous pouvez écourter votre prière ; il est préférable dans ce cas de prier un peu moins, mais avec attention et sentiment.

"A la confession, le Père V. m'a dit de faire quelques prosternations quand je m'aperçois que je pèche ou que je suis inattentif. Je voulais vous interroger à ce sujet auparavant et je vous demande à présent de m'orienter."

Cette démarche est bénéfique si l'on comprend bien la question. Une épitimie n'est pas une punition pour un délit au sens légaliste du terme. C'est est une méthode de guérison spirituelle, dont le but est de délivrer une personne d'une maladie spirituelle.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

St John the Baptist Cathedral



vendredi 3 septembre 2021

Archevêque Théophane de Poltava le Nouveau Reclus. Concernant les jeux d'enfants et les loisirs en général

 


Vous demandez : "Quels sont les jeux d'enfants courants qui sont acceptables et que peut-on faire pour que les enfants n'éprouvent pas de ressentiment lorsqu'ils sont privés de ce plaisir ?"

Il m'est difficile de répondre directement à votre question. Je ne sais pas ce qui caractérise les "jeux d'enfants courants" à notre époque. 

Les temps changent, les distractions aussi. Mais refuser aux enfants des amusements et des jeux innocents serait une sévérité inutile. Chaque chose a son temps. 

Les adultes ont leurs activités récréatives. Même les moines ont leurs distractions. Il est naturel pour les enfants d'être heureux et de s'amuser. 

Saint Grégoire le Théologien fait une observation remarquable concernant les adultes : une humeur joyeuse est l'un des signes d'une vie chaste (dans le corps et dans l'âme). 

La morosité et l'abattement dépendent dans une large mesure du fait que l'harmonie de la chasteté est perturbée. 

Pour se débarrasser du découragement, il faut purifier son âme par la confession et s'unir au Christ par le Mystère de la Communion - s'unir à Celui Qui est notre joie !

Version française Claude lopez-Ginisty

d'après

St John the Baptist Cathedral

jeudi 2 septembre 2021

Jean-Claude LARCHET/ Recension: Petits Miracles et Histoires édifiantes

Vient de paraître : « Petits miracles et histoires édifiantes vécus par d’humbles chrétiens orthodoxes contemporains »

Dans les pays de tradition orthodoxe, le monde spirituel n’est pas à côté, ni seulement au-delà du monde ordinaire, ni simplement associé à lui, mais il est présent en lui et s’y manifeste périodiquement de manière visible, se signalant ainsi soit aux incroyants pour leur conversion, soit aux croyants pour leur édification. Parce qu’il perturbe l’ordre des lois de la physique et de la raison, il prend la forme de faits merveilleux ou de miracles, mais cependant n’étonne guère ceux qui, par la foi, la prière et l’appartenance à l’Église, ne vivent pas seulement en ce monde mais sont déjà citoyens du Royaume. L’apparition du Christ, de la Mère de Dieu ou des saints, et la vision de la Lumière divine incréée ne sont pas l’apanage de saints moines vivant à l’écart du monde dans la solitude de l’hésychia, mais font aussi partie de l’expérience de pieux fidèles menant une vie spirituelle profonde au milieu du monde.

Les récits qu’on lira dans ce livre sont la seconde partie d’un livre à succès (il a connu en Grèce dix éditions et a été traduit en onze langues). La première et plus grande partie a été récemment publiée aux éditions des Syrtes sous le titre Ascètes au milieu du monde. Elle rassemble des Vies de chrétiens (pour la plupart des laïcs) de toutes conditions (le plus souvent modestes) qui ont vécu au xxe siècle dans le monde grec. Les faits « merveilleux » rapportés dans ce petit livre, publié par les éditions Apostolia, se sont produits dans le même milieu. Mais on pourrait trouver des personnes de même qualité et des faits de même nature dans les autres pays de tradition orthodoxe. Il suffirait que quelqu’un, comme l’auteur de ce recueil, prenne la peine de rassembler les témoignages qui les concerne.

La sainteté et les miracles ou les faits merveilleux existeront toujours au sein du peuple orthodoxe, mais la sécularisation des sociétés modernes et des mentalités, désormais soumises, majoritairement, au matérialisme et au rationalisme, les rend à la fois moins communs et moins perceptibles.

C’est pourquoi les témoignages rassemblés ici sont particulièrement précieux. Ils sont un rappel de la symbiose qui existe en fait entre la terre et le Ciel, entre le monde naturel et le monde surnaturel, entre la réalité ordinaire de la vie matérielle et la réalité extraordinaire de la vie immatérielle, entre la nature et la surnature, entre l’humain et le divin, entre les saints de l’au-delà et les hommes d’ici-bas, et pour tout dire, entre le Christ et tous les hommes qu’Il est venu sauver.

Extrait de l’introduction de Jean-Claude Larchet

« Petits miracles et histoires édifiantes vécus par d’humbles chrétiens orthodoxes contemporains ». Traduit du grec par Marie Davean. Introduction de Jean-Claude Larchet. Éditions Apostolia, Limours, 2021, 140 pages au format de poche.

Sur commande à la librairie en ligne du monastère de la Transfiguration.

À propos de l'auteur

Jean-Claude Larchet

Lire tous les articles par Jean-Claude Larchet


Archevêque Averky : De l'apostasie

 
CHARGEMENT...


Nous n'avons ni la force ni l'autorité pour arrêter l'apostasie, comme le souligne l'évêque Ignace [Briantchaninov] : "Ne tentez pas de l'arrêter avec votre faible main..."

Mais que devons-nous faire alors ?

"L'éviter, s'en protéger, et cela vous suffit. Apprenez à connaître l'esprit du temps, étudiez-le afin de pouvoir éviter son influence chaque fois que cela est possible" - voilà ce que nous enseigne le même évêque Ignace.

Et ses paroles, écrites il y a plus de cent ans et si manifestement liées à notre époque, ne dégagent-elles pas une véritable inspiration prophétique et une incontestable illumination venue d'en haut : "Si l'on en juge par l'esprit du temps et l'effervescence intellectuelle, on doit supposer que la structure de l'Église, qui a longtemps vacillé, s'effondrera terriblement et rapidement. Il n'y a personne pour l'arrêter ou s'y opposer. Les moyens adoptés pour la soutenir sont empruntés aux éléments du monde qui sont hostiles à l'Église et qui précipiteront sa chute plutôt que de l'empêcher. Que le Seigneur miséricordieux défende le reste de ceux qui croient en Lui. Mais ce reste est minuscule, et il le devient de plus en plus."

Ainsi, nous avons évidemment vécu pour voir cet "effondrement terrible et rapide de la structure de l'Église !"

L'Ennemi du genre humain emploie tous ses efforts et tous ses moyens pour l'abattre, et il est largement soutenu en cela par les apostats ouverts et secrets de la  foi véritable et de l'Église, y compris même ceux qui ont trahi leurs hautes vocations et leurs serments d'ecclésiastiques et même de hiérarques à la tête de certaines églises individuelles.

En vérité, nous vivons une époque terrible - une époque telle qu'on n'en a jamais vue dans l'histoire du christianisme, dans l'histoire de l'humanité ! Une époque d'instabilité presque totale !

Et dans la mesure où nous souhaitons rester fidèles à la véritable orthodoxie, de nombreuses obligations nous incombent.

Nous devons, comme nous l'enseigne l'évêque Ignace, éviter et nous protéger de l'Apostasie qui se développe si rapidement dans le monde. Nous devons nous défendre contre l'esprit corrupteur de l'époque pour éviter son influence.

Et à cette fin, nous devons tout d'abord comprendre et ne jamais oublier :

qu'à l'heure actuelle, tout ce qui porte le nom très saint et très cher d'orthodoxie n'est pas vraiment de l'orthodoxie - il existe maintenant aussi une pseudo-orthodoxie, que nous devons craindre et que nous devons fuir comme du feu ;

que la véritable orthodoxie est uniquement celle qui n'accepte et ne permet en rien, que ce soit dans l'enseignement ou dans les pratiques ecclésiastiques, toute sorte d'innovations opposées à la Parole de Dieu et aux décrets de l'Église universelle ;

que la véritable orthodoxie ne bénit pas et ne se laisse pas aller à la mode moderne - la moralité et les coutumes du monde moderne, corrompu, qui, plus encore qu'aux temps apostoliques, gît dans le mal, car c'est un monde qui a abandonné Dieu ;

que la véritable orthodoxie ne considère que le fait de plaire à Dieu et de sauver les âmes, et non les arrangements pour un bonheur temporaire et terrestre, une carrière, des avantages et des possessions terrestres ;

que la véritable orthodoxie est spirituelle, et non naturelle et charnelle, qu'elle n'est pas attachée à la terre - aux sentiments et aux expériences terrestres.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

St John the Baptist Cathedral





mercredi 1 septembre 2021

Les États-Unis se fixent l'objectif de détruire l'unité du christianisme orthodoxe mondial, déclare Lavrov

 

Selon le plus haut diplomate russe, un rôle extrêmement destructeur est joué par le patriarche de Constantinople qui a tenté de diviser l'Église orthodoxe ukrainienne canonique

L'Église orthodoxe russe subit une énorme pression de la part des États-Unis, qui se sont donné pour objectif de détruire l'unité du christianisme orthodoxe mondial, a déclaré lundi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d'une réunion avec le public et de jeunes adultes à Volgograd.

Il a noté que le ministère russe des Affaires étrangères a coopéré étroitement avec l'Église orthodoxe russe, qui a ses paroisses dans de nombreux pays. « Elle subit actuellement une énorme pression de la part d'un certain nombre de pays occidentaux, principalement des États-Unis, qui se sont fixés pour objectif de détruire l'unité du christianisme orthodoxe mondial. Un rôle extrêmement destructeur dans celui joué par le patriarche de Constantinople qui a tenté de diviser l'Église orthodoxe ukrainienne canonique. De telles tentatives sont maintenant observées contre la Biélorussie et les pays méditerranéens, en particulier la Syrie, le Liban et dans les Balkans où l'Église orthodoxe serbe est soumise à des attaques très puissantes », a déclaré Lavrov.

Le plus haut diplomate russe a souligné que l'Église orthodoxe russe promeut ses valeurs à l'étranger, ce qui contribue à la réalisation des objectifs de politique étrangère de la Russie. « [Cela concerne], d'abord et avant tout, la nécessité de défendre les valeurs spirituelles et morales traditionnelles, qui sont actuellement attaquées par les élites néolibérales dans un certain nombre de pays occidentaux. C'est aussi un travail pour préserver notre mémoire historique, nos racines, notre code génétique, si vous voulez", a-t-il ajouté.

Source

lundi 30 août 2021

Alexandre Elopov: Souffrir de la douleur mais guérir les autres : L'histoire de sainte Manéfa (2)

Sainte Manéfa


Pourquoi les saints souffrent-ils de maladies et de peines ?

De nombreuses personnes prient les saints chrétiens pour être soulagées de leur chagrin et de leur maladie, et beaucoup voient leurs prières exaucées. Pourtant, certains saints, dont sainte Manéfa, furent malades tout au long de leur vie. Pourquoi ne furent-ils pas récompensés par une bonne santé malgré leurs prières ?

 

Pour répondre à cette contradiction apparente, saint Jean Chrysostome (vers 347 - 407) cita huit raisons pour lesquelles Dieu a permis que Son peuple élu soit affligé.

 

1.C'était nécessaire pour que les personnes qui avaient découvert de grands talents en elles-mêmes ne se haussent pas au-dessus des autres. 

 

2. Elle empêchait les autres de déclarer que les saints étaient des dieux, et les protégeait ainsi du péché d'idolâtrie.

 

3. La puissance de Dieu devient plus visible lorsqu'elle se manifeste dans la faiblesse humaine.

 

4. En acceptant les peines, ils étaient prêts à suivre Dieu sans condition, et non dans l'attente d'un avantage ou d'une récompense du monde.

 

5. En supportant les souffrances, les saints témoignent à tous les chrétiens de la résurrection à venir, lorsque tous ceux qui auront supporté les épreuves pour Dieu seront glorifiés et honorés.

 

6. Les saints qui restent fermes dans leurs peines réconfortent et rassurent tous ceux qui en sont accablés.

 

7. Les saints connaissent leurs moments de faiblesse, ce qui rend leurs expériences plus pertinentes et plus faciles à comprendre pour les autres - ils ne les voient plus comme des super-héros dont ils ne pourraient jamais imiter l'exemple. 

 

8. Dans leurs tourments, les saints nous révèlent le véritable sens du bonheur et du malheur. Le vrai bonheur est d'atteindre l'unité avec Dieu en menant une vie vertueuse, et le malheur est de s'isoler de Lui derrière un mur de péchés.

 

Saint Jean Chrysostome conclut : "Conscients de ces nombreuses raisons qui expliquent les peines des saints, ne nous plaignons pas dans nos épreuves. Rejetons tout doute ou toute confusion, tempérons notre esprit, et enseignons aux autres à faire de même."

 

Sainte Manéfa de Gomel suivit ces enseignements à la lettre et en esprit. Elle y trouva le sens de sa vie.

 

L'ascension vers la sainteté

Maria accepta la tonsure pendant la Seconde Guerre mondiale sous le nom de Manéfa. Elle rejoignit le couvent de Tchyonky en l'honneur de l'icône de la Mère de Dieu de Tikhvine. Cependant, comme ce couvent fut établi sous l'occupation allemande, il eut une histoire très courte. Lorsque le couvent fut fermé, Manéfa retourna dans son village, où elle passa le reste de sa vie.

 

Finalement, les gens commencèrent à affluer vers elle en nombre croissant. Ils venaient lui demander du réconfort et de l'aide dans leurs multiples peines. À un moment donné, elle  commença à recevoir des prêtres qui lui demandaient des conseils et une simple prière. Ces prêtres venaient de la ville voisine de Gomel, mais aussi d'aussi loin que Minsk et Kiev. Beaucoup de ceux qui rencontrèrent Manéfa témoignèrent de son don de clairvoyance et de sa capacité à lire les pensées cachées et les motivations des gens. 

 

Chez beaucoup de gens, elle réussit à allumer la flamme de la foi. Le simple fait de s'asseoir à une table avec elle autour d'un thé, de l'écouter lire ou de la regarder coudre amena beaucoup de gens à l'idée de l'existence de Dieu. Ils étaient convaincus qu'il devait y avoir un Dieu dans ce monde tant qu'il y avait des personnes comme sainte Manéfa.

 

Sur les photos, sainte Manéfa ressemble à une femme ordinaire, aux formes généreuses et au visage simple de paysanne. Rien dans son apparence extérieure ne révélait une sainte en elle. Elle mourut en 1984 et fut glorifiée par les orthodoxes biélorusses en 2007.

 

S'il y a une leçon que nous pouvons tirer de sa vie, c'est bien celle-ci… Tourmentée par de graves maladies, elle ne s'est jamais plainte et n'a jamais rien exigé des autres, mais elle leur a donné généreusement son amour, sa joie, son énergie et son optimisme. Elle ne s'est jamais apitoyée sur son sort. Quiconque peut faire de même aura une place au paradis à côté de la moniale Manéfa.

 

Version française Claude Lopez-Ginisty

d’après

The Catalogue of Good Deeds

dimanche 29 août 2021

Alexandre Elopov: Souffrir de la douleur mais guérir les autres : L'histoire de sainte Manéfa (1)


 Saint Seraphim souffrant


Demandez à certaines personnes quelle est leur attitude envers Dieu, et elles seront évasives. Mais il existe un moyen de savoir si quelqu'un est croyant sans jamais le lui demander directement. Observez ce quelle dira à une repas de fête lorsqu'elle proposera son prochain toast. Vous entendrez peut-être de sa bouche : "Mettez la santé à la première place. Restez en bonne santé, et toutes les autres choses vous seront données". Quiconque dit cela est presque certainement un agnostique ou un athée, même s'il est habillé en prêtre.

 

Il est impossible pour une telle personne de croire au Christ Qui a dit quelque chose de très différent : " Si ton oeil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi; car il est avantageux pour toi qu'un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier ne soit pas jeté dans la géhenne." (Matthieu 5:29-30).

 

La position chrétienne

Maintenant, certains pourraient nous dire, avec sarcasme : " Pourquoi tous vos membres et parties du corps sont-ils encore à leur place ? Rien ne vous a tenté jusqu'à présent ? " La question de savoir si notre interprétation des paroles du Christ doit être littérale ou symbolique peut être sujette à débat, mais une chose est claire. Les chrétiens ne traitent pas la santé comme un absolu. Bien sûr, nous devons prendre soin de notre santé ; cependant, il peut y avoir des moments où nous devons la sacrifier sans crainte ni hésitation pour une cause plus grande.

 

Quelles causes peuvent être plus grandes que la santé ? Notre foi en Dieu, notre amour pour notre prochain ou la pureté de notre âme en sont quelques exemples. Un chrétien endurera des tourments pour sa foi en Dieu sans renoncer à Lui. Il sauvera une femme de l'emprise d'un violeur et ne tiendra pas compte du risque d'être blessé, humilié, voire tué. Ou lorsque le cancer frappe et que les médecins admettent qu'ils ne peuvent rien faire, un chrétien acceptera que ce soit la volonté de Dieu et Lui rendra grâce.





L'archiprêtre Cyprien de Carthage (vers 200-258) a écrit : "Ce qui nous différencie des incroyants, c'est qu'ils ne cessent de se plaindre de leurs difficultés, alors que les chrétiens voient dans leurs épreuves une source de force, et non un obstacle à la pratique de la vraie foi. Une douleur atroce qui dévore tout notre corps et fait monter le sang aux yeux, la gangrène qui ronge nos membres, l'alitement, toutes ces peines serviront à fortifier notre foi".

 

Saint Cyprien de Carthage n'a jamais souffert de paralysie, de cécité ou de cancer en phase terminale. Mais lorsque les autorités romaines lui ordonnèrent d'offrir un sacrifice aux idoles païennes ou d'être exécuté, il préféra cette dernière solution. En entendant la sentence, Saint Cyprien s'exclama : "Gloire à Dieu !" Il bénit les bourreaux et la foule en pleurs, puis pencha calmement la tête sous l'épée. L'Église a glorifié l'évêque Cyprien de Carthage comme un saint martyr.



 

Saint Manéfa de Gomel

Sainte Manéfa de Gomel (commémorée le 11/24 août) est une sainte vénérée localement par l'Église orthodoxe biélorusse. Elle fut canonisée comme sainte moniale. Ce rang est réservé aux moines et moniales qui ont mené une vie agréable à Dieu et sont morts de mort naturelle. Sa vie fut marquée par de nombreuses douleurs et angoisses, dans l'esprit des enseignements de saint Cyprien.

 

Saint Manéfa (nommée Maria avant la tonsure) naquit le 1er avril 1918 dans le village de Sevrouky près de Gomel et grandit dans une pieuse famille orthodoxe de paysans. À l'âge où la plupart des enfants commencent à marcher, ses parents découvrirent qu'elle souffrait d'une infirmité motrice cérébrale et qu'elle ne pourrait pas marcher normalement pour le reste de sa vie. Elle développa également une infection rénale à force de ramper sur le sol, seule façon qu’elle avait de se déplacer. Cette infection lui causa beaucoup de problèmes à l'âge adulte. Maria n’alla pas à l'école. Elle ne se  maria jamais. En raison de sa mobilité limitée, elle devint obèse. Dès son jeune âge, ses problèmes de santé étaient si nombreux et ses chagrins si graves que seul un dixième d'entre eux rendrait la plupart d'entre nous désespérés et désemparés.

 

Mais Maria grandit dans une famille de gens pieux et craignant Dieu, qui n'étaient pas chrétiens que de nom. Dès son enfance, elle apprit à voir ce monde comme un endroit difficile mais beau. Elle savait que sa vie dans ce monde avait une mission et un but. Elle accepta sa maladie comme la volonté de Dieu, et non comme une malédiction. Elle était convaincue que sa maladie avait un sens. Elle ne le savait peut-être pas, mais il devait être intrinsèquement bon.

 

Adolescente, Maria fit un rêve. Elle se tenait à un carrefour, et une voix lui dit : "Va à droite, et tu auras une vie confortable. Va à gauche, et ta vie sera pleine de peines. Sans hésiter, elle alla à gauche.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d’après

The Catalogue of Good Deeds